Il est des choses qu'on fait plus ou moins facilement. Manger une pomme, ça c'est facile, on baragouine le vendeur pour qu'il nous la fasse à moitié prix, on adresse un joli sourire à la fifille à son popa qui traîne du côté des fruits et légumes et qui rougit comme une tomate prête à éclater de tout son jus par terre. Par contre, rattraper un gamin qui vient non seulement d'en voler une, de pomme, mais qui, s'étant fait remarquer par le maraîcher, lui a aussi glissé un p'tit coup d'poinçon au niveau de la glotte... C'est tout de suite moins facile. D'autant que cette fois-ci, c'est le paternel qui déverse tout par terre. C'est pas bien joli. La demoiselle est en pleurs, et moi comme un con, j'regarde alternativement le gamin qui s'éclipse et le marchand qui s'étale. Puis bien sûr, je vois plus le gamin. Merveilleuse journée en perspective...
Bien entendu, pas moyen de demander aux passants par où il serait allé, ce p'tit bout d'os et de chair avec une pomme dans la main. Les habitants de Las Camp sont pas fous, ils savent bien que s'ils m'aident, on les retrouvera au coin d'une ruelle avec un grand sourire, rouge comme celui du pauvre marchand de pomme dont le cou a arrêté de gargouiller. Et ça affolera pas plus le reste. Les gens qui passeront auront que faire du pauvre gars qu'expire à leurs pieds, tant qu'eux sont en vie, ça les rassure bien. D'autant que c'est pas comme s'ils pouvaient demander de l'aide à la Marine... Elle me fait rire la Marine de l'île. Pas foutus de faire respecter un brin de loi. Ce qui fait que les rues sentent la pissent, que les gamins ont pas d'autre choix que de jouer du poinçon pour vivre, et que les marchands honnêtes meurent à la première occasion qui se présente.
Bon, mais j'suis pas venu pour ça. Les misères des gens des villes, c'est bien sympathique, mais à moi tout seul, ma petite tête et mon beau sourire, j'vais pas pouvoir les aider beaucoup. J'suis venu sur les conseils d'une connaissances. Pour un gros coup. Un gros coup dans la gueule je pense. Quoi qu'il en soit, j'dois retrouver une certaine Allie Stockholm, gérante des jeux et des paris. Il paraît qu'elle est facile à trouver, quand on sait où chercher.
***
Allie Stockholm, une femme qui pouvait aisément tromper son monde par une série d'artifices putains d'intelligents. D'abord, une fois que les quinze intermédiaires ont été satisfaits de mes réponses, on m'envoie enfin à la bonne adresse. Pis je fais le pied de grue pendant trois heures, avant qu'une femme, ou plutôt un baleineau, ne vienne plonger dans mes yeux un très désagréable sourire. Heureusement pour moi, la quantité de vêtements qu'elle portait l'empêchait de mettre en avant un décolleté monstrueux. J'aime bien les femmes, mais bon, des limites s'imposent naturellement à moi en terme de poids et de diamètre.
« Bonjour, que puis-je pour vous monsieur... ?
-Kosma, Alexandre Kosma. J'ai appris par un ami à moi qu'il s'organisait des combats par ici. Et comme j'aurais bien besoin d'un peu d'argent...
-Vous avez pas peur de perdre un peu de cellules grises en échange de ce peu d'argent ?
-Oh, vous savez, un peu plus ou un peu moins...
-Parfait. Je vous inscris sur la liste des participants.Vous avez un coach ?
-Non, c'est nécessaire ?
-C'est important. Je vous mets Allie Stockholm en coach.
-Vous ?
-Moi ?
-Vous êtes un bon coach ?
-Encore meilleure que ça si vous couchez. Ahah, la tronche. J'sais pas si j'en ai déjà vu un qui avait pas cette tête dépitée quand j'lui ai dit mes tarifs.
-Et c'est ?
-Gratuit pour ceux qui couchent trésor. Mais ça, c'est si j'désire coucher avec toi l'ami, et c'est pas encore gagné. T'es mignon mais j'vais attendre l'issue du premier combat pour me décider. »
Et le sourire enjôleur de Miss Stockholm ne manqua pas de me soulever le cœur. Je paierais en cash, ce serait sans doute plus simple pour ma santé mentale et physique. Si celle-là se mettait à me désirer, j'en entendrais parler pendant un bon moment.
Une fois que j'eus signé, d'une simple croix dans une case, préférant imiter les signatures successives des brutasses qui étaient venues s'inscrire avant moi, on m'emmena me préparer dans une petite salle destinée à la sueur et aux larmes. Un sac de frappe était attaché dans un coin, des gants, quelques haltères, et d'autres instruments de musculation traînaient un peu partout. Je pris note de tout ce qu'il y avait, puis ramassait un tapis de sol mité dans un coin, l'étalais sur le sol avant de m'y assoupir. Dormir était le meilleur entraînement du monde. J'aurais bien besoin de dormir un petit moment avant d'attaquer les hostilités.
Bien entendu, pas moyen de demander aux passants par où il serait allé, ce p'tit bout d'os et de chair avec une pomme dans la main. Les habitants de Las Camp sont pas fous, ils savent bien que s'ils m'aident, on les retrouvera au coin d'une ruelle avec un grand sourire, rouge comme celui du pauvre marchand de pomme dont le cou a arrêté de gargouiller. Et ça affolera pas plus le reste. Les gens qui passeront auront que faire du pauvre gars qu'expire à leurs pieds, tant qu'eux sont en vie, ça les rassure bien. D'autant que c'est pas comme s'ils pouvaient demander de l'aide à la Marine... Elle me fait rire la Marine de l'île. Pas foutus de faire respecter un brin de loi. Ce qui fait que les rues sentent la pissent, que les gamins ont pas d'autre choix que de jouer du poinçon pour vivre, et que les marchands honnêtes meurent à la première occasion qui se présente.
Bon, mais j'suis pas venu pour ça. Les misères des gens des villes, c'est bien sympathique, mais à moi tout seul, ma petite tête et mon beau sourire, j'vais pas pouvoir les aider beaucoup. J'suis venu sur les conseils d'une connaissances. Pour un gros coup. Un gros coup dans la gueule je pense. Quoi qu'il en soit, j'dois retrouver une certaine Allie Stockholm, gérante des jeux et des paris. Il paraît qu'elle est facile à trouver, quand on sait où chercher.
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Allie Stockholm, une femme qui pouvait aisément tromper son monde par une série d'artifices putains d'intelligents. D'abord, une fois que les quinze intermédiaires ont été satisfaits de mes réponses, on m'envoie enfin à la bonne adresse. Pis je fais le pied de grue pendant trois heures, avant qu'une femme, ou plutôt un baleineau, ne vienne plonger dans mes yeux un très désagréable sourire. Heureusement pour moi, la quantité de vêtements qu'elle portait l'empêchait de mettre en avant un décolleté monstrueux. J'aime bien les femmes, mais bon, des limites s'imposent naturellement à moi en terme de poids et de diamètre.
« Bonjour, que puis-je pour vous monsieur... ?
-Kosma, Alexandre Kosma. J'ai appris par un ami à moi qu'il s'organisait des combats par ici. Et comme j'aurais bien besoin d'un peu d'argent...
-Vous avez pas peur de perdre un peu de cellules grises en échange de ce peu d'argent ?
-Oh, vous savez, un peu plus ou un peu moins...
-Parfait. Je vous inscris sur la liste des participants.Vous avez un coach ?
-Non, c'est nécessaire ?
-C'est important. Je vous mets Allie Stockholm en coach.
-Vous ?
-Moi ?
-Vous êtes un bon coach ?
-Encore meilleure que ça si vous couchez. Ahah, la tronche. J'sais pas si j'en ai déjà vu un qui avait pas cette tête dépitée quand j'lui ai dit mes tarifs.
-Et c'est ?
-Gratuit pour ceux qui couchent trésor. Mais ça, c'est si j'désire coucher avec toi l'ami, et c'est pas encore gagné. T'es mignon mais j'vais attendre l'issue du premier combat pour me décider. »
Et le sourire enjôleur de Miss Stockholm ne manqua pas de me soulever le cœur. Je paierais en cash, ce serait sans doute plus simple pour ma santé mentale et physique. Si celle-là se mettait à me désirer, j'en entendrais parler pendant un bon moment.
Une fois que j'eus signé, d'une simple croix dans une case, préférant imiter les signatures successives des brutasses qui étaient venues s'inscrire avant moi, on m'emmena me préparer dans une petite salle destinée à la sueur et aux larmes. Un sac de frappe était attaché dans un coin, des gants, quelques haltères, et d'autres instruments de musculation traînaient un peu partout. Je pris note de tout ce qu'il y avait, puis ramassait un tapis de sol mité dans un coin, l'étalais sur le sol avant de m'y assoupir. Dormir était le meilleur entraînement du monde. J'aurais bien besoin de dormir un petit moment avant d'attaquer les hostilités.
Dernière édition par Alexandre Kosma le Ven 2 Oct 2015 - 11:58, édité 2 fois