https://www.youtube.com/watch?v=AVI6YqsGbLk
Il faut croire qu'un compagnon d'aventure, ça se mérite. En tout cas, plus qu'avec de simples paroles qui finissent par "s'il te plaît". Moi qui pensais qu'avec les récents événements vécus, ça suffirait à sceller notre lien d'amitié. Bien sûr, tant qu'il ne me colle pas trop à la peau, hein !
Mais qui sait ? Peut-être que mon compère a de nouveau eu besoin de se remettre en question ? Ou bien il fait encore ses valises ? Ou bien alors, pour certaines personnes, c'est juste un peu longuet de faire ses adieux à sa famille ?
_ Putain ! Eugène, qu'est-ce que tu fous ? Récité-je en boucle.
Le coquinou m'a pourtant assuré qu'il ne tarderait plus, qu'il était prêt à devenir un mâle, un vrai ! Enfin... façon de parler, quoi.
Bref, j'attends donc depuis tout à l'heure, en ville. Pas loin de notre récent navire, plus précisément. Et non pas que je me les gèle... mais comment dire ? Depuis que je suis obligé de porter le sous-vêtement d'Alvida, récupéré dans un coffre lors de la dernière péripétie, les habitants me regardent vraiment d'une drôle de façon.
Alors oui ! En temps normal, je suis déjà sacrément présentable grâce à toute cette surenchère de chair qui me compose. Mais là, au contraire, je suppose que j'en exhibe un peu trop. Du coup, ça la fout mal.
De plus, je ne suis pas non plus forcément le bienvenu. Surtout après ma petite démonstration de catch. J'ai pourtant eu beau dégommer du méchant équipage pirates avec mon comparse, il y a des traces qui ne s'effaceront pas tout de suite. Les autochtones vont devoir retaper et rénover quelques baraques et autre truc en ville, en l'occurrence. Le tout, avec leur propre fric. Mouarf !
Enfin voilà. Tout ça pour dire que je me tourne les pouces, et que ce n'est pas près de changer. Principalement si Eugène ne se tortille pas l'arrière-train plus vite que ça.
Beurk ! J'arrive même à me réaliser un petit rêve, alors que je suis toujours éveillé. Je suis en train d'imaginer que le loustic est en train de pratiquer ses derniers mamours pour son Maître Ignace chéri, en lui sortant pleins de mots doux.
_ Brrr ! Fais-je soudain en me secouant la tête, avant de replonger. Eh merde ! Et j'parie aussi qu'il va ensuite se mettre à chialer, pour couronner le tout.
Après quoi, j'estime qu'il est temps de me dégourdir les petons. Prendre racine, ça va bien cinq minutes, quoi ! Et si ça continue, dans pas longtemps, j'aurai même réussi à graver plus que mes empreintes dans le sol.
Donc, allez hop ! Une petite promenade s'amorce alors, mais c'est sans compter sur un bruit étrange qui ne tarde pas à me chatouiller les tympans. On dirait une sorte de "pop !", comme un pétard. Enfin, un truc qui éclate tout bêtement, hein. C'est d'abord lointain, mais au fur et à mesure que j'avance, le boucan se rapproche. Preuve qu'on va bientôt se croiser ? Sauf que même en zieutant de gauche à droite, impossible de distinguer la tuile !
Un gosse bien caché aurait-il décidé de me faire chier, en jouant avec mes nerfs ?