Des heures, peut-être des jours... Le temps est si rapide et lent à la fois. Je suis vivante et la douleur permanente qui m'accable est là pour me le rappeler, sans parler de ma peur constante et de ce sentiment d'échec et d'abandon de mon poste. J'ai l'impression que je vais devenir folle, non que je vais l'être davantage dans mon cas, en fait, l'idée d'être dans une salle d'un blanc immaculé et d'une propreté sans égal devrait m'aider à oublier, mais non je n'y pense même pas. J'ai mal, j'ai un bras et une jambe en moins et j'ai échoué, je n'ai pas était assez vigilante et j'en ai payé le prix. Les lourds tributs de mon corps, mais comparé à tous les morts qu'il y a eus et aux soldats qui jamais plus ne seront aptes au combat ou même et surtout à une vie normale, je pense que je ne m'en sors pas si mal. J'ai refusé d'être sous l'effet de trop de médicaments, pourquoi ? Simplement, car il y en a qui en ont plus besoin que moi et que je suis parfaitement consciente que notre matériel médical ne souffre d'aucuns surplus.
En réalité, même si j'aime beaucoup travailler au calme sur mes plans, je n'espère aucune visite en ces circonstances visites et donc je mâchonne le truc. Je profite de mon repos pour gâcher beaucoup de papier, moi j'appelle ça coucher au propre mes idées, mais les deux reviennent au même quand on essaye de créer un concept, ou plutôt d'en affiner un sans réellement pouvoir tester en pratique l'engin. Si on exclut ce qui remplit deux corbeilles à papier, j'ai suffisamment de plans pour faire des essais pour une saison entière, enfin j'ai quand même la décence de trier tout cela sinon je vais me ruiner en matériaux. En tout cas, je pense que j'ai largement dépassé la phase de l'étude et de la planification, il va falloir que je mette la main à la pâte maintenant, surtout que j'ai ma guibole qui me démange en fait, je dois bouger.
"Docteur, il faut vraiment que je marche un peu."
Évidemment en me connaissant, la simple idée que je puisse quitter la propreté et le confort visuel de l'infirmerie est des plus étrange, c'est même ridicule de se dire qu'il y a deux ans à peine ou trois peut-être, sur le Léviathan j'avais demandé à avoir mon dortoir permanent dans ce lieu ce qui avait était bien évidemment refusé. Pourquoi alors ? J'en ai envie, peut-être que j'ai besoin de faire le tour de ce navire pour me rassurer, que j'ai simplement changé. En fait, cette bataille en est une parmi tant d'autres, mais elle est aussi la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je sens qu'une chose s'est brisée en moi sans vraiment pouvoir mettre le doigt dessus. Enfin soit, bon j'évite de me balader avec la tenue classique de l'infirmerie, je n'ai pas envie d'avoir encore un sermon sur la nudité et entre-temps j'ai commencé à me sensibiliser sur le sujet de la pudeur, à la place puisque mes affaires sont indisponibles et que m'a tenu sur l'île aussi subie l'explosion, j'ai le droit à une tenue classique pour une officière subalterne. C'est-à-dire ? Tailleur et jupe, noirs dans mon cas, manteau blanc avec mon grade porté comme une cape, un chausson et des béquilles forcement. En fait, je dois avouer qu'il m'a fallu du temps pour marcher droit, j'ai encore du mal à m'arrêter et à ne pas me casser la figure, enfin c'est normal, je suppose... Du fait que j'ai un bras et une jambe en moins pour résumer, centre de gravité et autre.
"Oui."
J'ai encore le droit à la même question, est-ce que ça va ? Sérieusement, j'ai un bras et une jambe en moins, la moitié du visage brûlé et des cicatrices diverses pleins le buste qui me rend hideuse, est-ce que sérieusement je vais bien ? Pourtant, je me sens obligée de les rassurer même si cela sert certainement plus à me rassurer moi-même. Tout cela pour me dire que malgré tout, je tiens le coup, que je peux encore servir et que je ne vais pas avoir le droit à une retraite anticipée. Je dois avouer que depuis mon réveil, depuis mon rafistolage à l'infirmerie du Léviathan mes priorités ont changé, ma peur principale est de voir débarquer un officier ou une lettre m'indiquant que je suis mise au rebut... J'aime mon métier, j'aime ce que je fais, notre équipage est ma nouvelle famille alors je ne tiens pas du tout à les quitter. Un de mes hommes m'a proposé un truc, ce truc marron me tourmente et occupe trop de pensées à mon goût, un cigare, mais je ne suis pas sûre qu'il n'y a que du tabac dedans surtout au vu du secret qu'il a fait autour. Enfin n'étant pas fumeuse pour des raisons évidentes, je ne saurais le dire, je ne l'ai pas allumée, je me contente de le mâchonner, et ce depuis une bonne demi-heure alors que je refais le tour du propriétaire, mais laissant bercée par la nostalgie comme un doux remède malheureusement pas assez efficace pour me faire entièrement oublier la douleur et mes cauchemars. Finalement, je me retrouve tout naturellement devant cette porte, comme si j'avais était appelée par ce lieu, l'atelier de Lilou, en fait au fond, une évidence. Trois coups secs à la porte.
"Bonjour Lilou, j'espère que je ne te dérange pas."
Je me permets de la tutoyer, peut-être... Il doit y avoir une raison, je ne saurais pas dire laquelle d'ailleurs. En fait, je sais pertinemment pourquoi je suis ici, inconsciemment je suis persuadée qu'elle est la seule solution pour que je ne sois pas rapatriée, pour que je ne finisse pas à l'hôpital séparer de ma nouvelle famille. Je lui fais un sourire gêné, je n'arrive pas à me mentir si je suis ici c'est par pur intérêt personnel, d'un parce que j'ai besoin de voir des gens, de deux parce qu'en temps qu'ingénieur, elle est bien placée pour m'aider pour mes plans d'arme et qu'en voyant son compagnon, elle est aussi et surtout ma dernière chance de retourner rapidement au service actif. Alors puisque je n'ai jamais mâché mes mots, pourquoi commencerais-je aujourd'hui. Néanmoins, je n'en reste pas moins consciente de la situation, qu'elle a surement autre chose à faire, mais littéralement, c'est le cas, je n'ai pas de meilleurs moyens de l'affirmer.
"Lilou, tu est mon dernier espoir."
Elle est belle la commandante non ? Qui tiens à peine droite, qui est crispée de douleurs et se retiens à peine de pleurer entre sa souffrance et la peur d'être jetée comme un déchet... Je ne suis qu'un être humain avant tout.
En réalité, même si j'aime beaucoup travailler au calme sur mes plans, je n'espère aucune visite en ces circonstances visites et donc je mâchonne le truc. Je profite de mon repos pour gâcher beaucoup de papier, moi j'appelle ça coucher au propre mes idées, mais les deux reviennent au même quand on essaye de créer un concept, ou plutôt d'en affiner un sans réellement pouvoir tester en pratique l'engin. Si on exclut ce qui remplit deux corbeilles à papier, j'ai suffisamment de plans pour faire des essais pour une saison entière, enfin j'ai quand même la décence de trier tout cela sinon je vais me ruiner en matériaux. En tout cas, je pense que j'ai largement dépassé la phase de l'étude et de la planification, il va falloir que je mette la main à la pâte maintenant, surtout que j'ai ma guibole qui me démange en fait, je dois bouger.
"Docteur, il faut vraiment que je marche un peu."
Évidemment en me connaissant, la simple idée que je puisse quitter la propreté et le confort visuel de l'infirmerie est des plus étrange, c'est même ridicule de se dire qu'il y a deux ans à peine ou trois peut-être, sur le Léviathan j'avais demandé à avoir mon dortoir permanent dans ce lieu ce qui avait était bien évidemment refusé. Pourquoi alors ? J'en ai envie, peut-être que j'ai besoin de faire le tour de ce navire pour me rassurer, que j'ai simplement changé. En fait, cette bataille en est une parmi tant d'autres, mais elle est aussi la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je sens qu'une chose s'est brisée en moi sans vraiment pouvoir mettre le doigt dessus. Enfin soit, bon j'évite de me balader avec la tenue classique de l'infirmerie, je n'ai pas envie d'avoir encore un sermon sur la nudité et entre-temps j'ai commencé à me sensibiliser sur le sujet de la pudeur, à la place puisque mes affaires sont indisponibles et que m'a tenu sur l'île aussi subie l'explosion, j'ai le droit à une tenue classique pour une officière subalterne. C'est-à-dire ? Tailleur et jupe, noirs dans mon cas, manteau blanc avec mon grade porté comme une cape, un chausson et des béquilles forcement. En fait, je dois avouer qu'il m'a fallu du temps pour marcher droit, j'ai encore du mal à m'arrêter et à ne pas me casser la figure, enfin c'est normal, je suppose... Du fait que j'ai un bras et une jambe en moins pour résumer, centre de gravité et autre.
"Oui."
J'ai encore le droit à la même question, est-ce que ça va ? Sérieusement, j'ai un bras et une jambe en moins, la moitié du visage brûlé et des cicatrices diverses pleins le buste qui me rend hideuse, est-ce que sérieusement je vais bien ? Pourtant, je me sens obligée de les rassurer même si cela sert certainement plus à me rassurer moi-même. Tout cela pour me dire que malgré tout, je tiens le coup, que je peux encore servir et que je ne vais pas avoir le droit à une retraite anticipée. Je dois avouer que depuis mon réveil, depuis mon rafistolage à l'infirmerie du Léviathan mes priorités ont changé, ma peur principale est de voir débarquer un officier ou une lettre m'indiquant que je suis mise au rebut... J'aime mon métier, j'aime ce que je fais, notre équipage est ma nouvelle famille alors je ne tiens pas du tout à les quitter. Un de mes hommes m'a proposé un truc, ce truc marron me tourmente et occupe trop de pensées à mon goût, un cigare, mais je ne suis pas sûre qu'il n'y a que du tabac dedans surtout au vu du secret qu'il a fait autour. Enfin n'étant pas fumeuse pour des raisons évidentes, je ne saurais le dire, je ne l'ai pas allumée, je me contente de le mâchonner, et ce depuis une bonne demi-heure alors que je refais le tour du propriétaire, mais laissant bercée par la nostalgie comme un doux remède malheureusement pas assez efficace pour me faire entièrement oublier la douleur et mes cauchemars. Finalement, je me retrouve tout naturellement devant cette porte, comme si j'avais était appelée par ce lieu, l'atelier de Lilou, en fait au fond, une évidence. Trois coups secs à la porte.
"Bonjour Lilou, j'espère que je ne te dérange pas."
Je me permets de la tutoyer, peut-être... Il doit y avoir une raison, je ne saurais pas dire laquelle d'ailleurs. En fait, je sais pertinemment pourquoi je suis ici, inconsciemment je suis persuadée qu'elle est la seule solution pour que je ne sois pas rapatriée, pour que je ne finisse pas à l'hôpital séparer de ma nouvelle famille. Je lui fais un sourire gêné, je n'arrive pas à me mentir si je suis ici c'est par pur intérêt personnel, d'un parce que j'ai besoin de voir des gens, de deux parce qu'en temps qu'ingénieur, elle est bien placée pour m'aider pour mes plans d'arme et qu'en voyant son compagnon, elle est aussi et surtout ma dernière chance de retourner rapidement au service actif. Alors puisque je n'ai jamais mâché mes mots, pourquoi commencerais-je aujourd'hui. Néanmoins, je n'en reste pas moins consciente de la situation, qu'elle a surement autre chose à faire, mais littéralement, c'est le cas, je n'ai pas de meilleurs moyens de l'affirmer.
"Lilou, tu est mon dernier espoir."
Elle est belle la commandante non ? Qui tiens à peine droite, qui est crispée de douleurs et se retiens à peine de pleurer entre sa souffrance et la peur d'être jetée comme un déchet... Je ne suis qu'un être humain avant tout.