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Ce n'était qu'un au revoir [ PV : Lilou B. Jacob ]

Des heures, peut-être des jours... Le temps est si rapide et lent à la fois. Je suis vivante et la douleur permanente qui m'accable est là pour me le rappeler, sans parler de ma peur constante et de ce sentiment d'échec et d'abandon de mon poste. J'ai l'impression que je vais devenir folle, non que je vais l'être davantage dans mon cas, en fait, l'idée d'être dans une salle d'un blanc immaculé et d'une propreté sans égal devrait m'aider à oublier, mais non je n'y pense même pas. J'ai mal, j'ai un bras et une jambe en moins et j'ai échoué, je n'ai pas était assez vigilante et j'en ai payé le prix. Les lourds tributs de mon corps, mais comparé à tous les morts qu'il y a eus et aux soldats qui jamais plus ne seront aptes au combat ou même et surtout à une vie normale, je pense que je ne m'en sors pas si mal. J'ai refusé d'être sous l'effet de trop de médicaments, pourquoi ? Simplement, car il y en a qui en ont plus besoin que moi et que je suis parfaitement consciente que notre matériel médical ne souffre d'aucuns surplus.

En réalité, même si j'aime beaucoup travailler au calme sur mes plans, je n'espère aucune visite en ces circonstances visites et donc je mâchonne le truc. Je profite de mon repos pour gâcher beaucoup de papier, moi j'appelle ça coucher au propre mes idées, mais les deux reviennent au même quand on essaye de créer un concept, ou plutôt d'en affiner un sans réellement pouvoir tester en pratique l'engin. Si on exclut ce qui remplit deux corbeilles à papier, j'ai suffisamment de plans pour faire des essais pour une saison entière, enfin j'ai quand même la décence de trier tout cela sinon je vais me ruiner en matériaux. En tout cas, je pense que j'ai largement dépassé la phase de l'étude et de la planification, il va falloir que je mette la main à la pâte maintenant, surtout que j'ai ma guibole qui me démange en fait, je dois bouger.

"Docteur, il faut vraiment que je marche un peu."

Évidemment en me connaissant, la simple idée que je puisse quitter la propreté et le confort visuel de l'infirmerie est des plus étrange, c'est même ridicule de se dire qu'il y a deux ans à peine ou trois peut-être, sur le Léviathan j'avais demandé à avoir mon dortoir permanent dans ce lieu ce qui avait était bien évidemment refusé. Pourquoi alors ? J'en ai envie, peut-être que j'ai besoin de faire le tour de ce navire pour me rassurer, que j'ai simplement changé. En fait, cette bataille en est une parmi tant d'autres, mais elle est aussi la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je sens qu'une chose s'est brisée en moi sans vraiment pouvoir mettre le doigt dessus. Enfin soit, bon j'évite de me balader avec la tenue classique de l'infirmerie, je n'ai pas envie d'avoir encore un sermon sur la nudité et entre-temps j'ai commencé à me sensibiliser sur le sujet de la pudeur, à la place puisque mes affaires sont indisponibles et que m'a tenu sur l'île aussi subie l'explosion, j'ai le droit à une tenue classique pour une officière subalterne. C'est-à-dire ? Tailleur et jupe, noirs dans mon cas, manteau blanc avec mon grade porté comme une cape, un chausson et des béquilles forcement. En fait, je dois avouer qu'il m'a fallu du temps pour marcher droit, j'ai encore du mal à m'arrêter et à ne pas me casser la figure, enfin c'est normal, je suppose... Du fait que j'ai un bras et une jambe en moins pour résumer, centre de gravité et autre.

"Oui."

J'ai encore le droit à la même question, est-ce que ça va ? Sérieusement, j'ai un bras et une jambe en moins, la moitié du visage brûlé et des cicatrices diverses pleins le buste qui me rend hideuse, est-ce que sérieusement je vais bien ? Pourtant, je me sens obligée de les rassurer même si cela sert certainement plus à me rassurer moi-même. Tout cela pour me dire que malgré tout, je tiens le coup, que je peux encore servir et que je ne vais pas avoir le droit à une retraite anticipée. Je dois avouer que depuis mon réveil, depuis mon rafistolage à l'infirmerie du Léviathan mes priorités ont changé, ma peur principale est de voir débarquer un officier ou une lettre m'indiquant que je suis mise au rebut... J'aime mon métier, j'aime ce que je fais, notre équipage est ma nouvelle famille alors je ne tiens pas du tout à les quitter. Un de mes hommes m'a proposé un truc, ce truc marron me tourmente et occupe trop de pensées à mon goût, un cigare, mais je ne suis pas sûre qu'il n'y a que du tabac dedans surtout au vu du secret qu'il a fait autour. Enfin n'étant pas fumeuse pour des raisons évidentes, je ne saurais le dire, je ne l'ai pas allumée, je me contente de le mâchonner, et ce depuis une bonne demi-heure alors que je refais le tour du propriétaire, mais laissant bercée par la nostalgie comme un doux remède malheureusement pas assez efficace pour me faire entièrement oublier la douleur et mes cauchemars. Finalement, je me retrouve tout naturellement devant cette porte, comme si j'avais était appelée par ce lieu, l'atelier de Lilou, en fait au fond, une évidence. Trois coups secs à la porte.

"Bonjour Lilou, j'espère que je ne te dérange pas."

Je me permets de la tutoyer, peut-être... Il doit y avoir une raison, je ne saurais pas dire laquelle d'ailleurs. En fait, je sais pertinemment pourquoi je suis ici, inconsciemment je suis persuadée qu'elle est la seule solution pour que je ne sois pas rapatriée, pour que je ne finisse pas à l'hôpital séparer de ma nouvelle famille. Je lui fais un sourire gêné, je n'arrive pas à me mentir si je suis ici c'est par pur intérêt personnel, d'un parce que j'ai besoin de voir des gens, de deux parce qu'en temps qu'ingénieur, elle est bien placée pour m'aider pour mes plans d'arme et qu'en voyant son compagnon, elle est aussi et surtout ma dernière chance de retourner rapidement au service actif. Alors puisque je n'ai jamais mâché mes mots, pourquoi commencerais-je aujourd'hui. Néanmoins, je n'en reste pas moins consciente de la situation, qu'elle a surement autre chose à faire, mais littéralement, c'est le cas, je n'ai pas de meilleurs moyens de l'affirmer.

"Lilou, tu est mon dernier espoir."

Elle est belle la commandante non ? Qui tiens à peine droite, qui est crispée de douleurs et se retiens à peine de pleurer entre sa souffrance et la peur d'être jetée comme un déchet... Je ne suis qu'un être humain avant tout.
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Roulis mécanique d'un moteur en marche, qui couvraient le silence d'une illusion qui ne s'assumait qu'à peine. Crissement de l'acier qui se repliait sur lui-même et usait les nerfs mis à rude épreuve. La sueur perla sur son front en même temps que son cœur se serra brutalement, assassiné par le silence qui n'existait pas vraiment, mais qui cognait à ses oreilles depuis qu'elle avait quitté la salle de réunion, et qu'elle avait rejoint son atelier...

Lilou se pencha un peu plus en avant tandis que son chalumeau coupait et usait le métal se tordant sous sa chaleur. Enfin, l'articulation céda et resta dans la paume de la rouquine, qui la balança sur l'une des tables à disposition, alors qu'elle s'échinait désormais à couper la seconde jambe au niveau de la hanche. Mais trois claquements décidés sortirent la jeune femme de sa torpeur. Elle arrêta son outil, et en le balançant sans ménagement sur l'établi à ses côtés, relevant ses lunettes de protection de sur son nez noirci. Le temps d'avaler la distance avec de grands pas décidés, et la jeune femme ouvrit la porte à la volée, tombant sur la silhouette dévastée de Rei Yanagiba.
Et sans trop savoir pourquoi, sa gorge se serra en un nœud immense, qu'elle eut du mal à ravaler. Baissant les yeux, elle s'écarta pour la faire rentrer dans sa pièce. Le bruit des béquilles fut bientôt le seul son perceptible de l'endroit, jusqu'à ce que la porte se referme et grince pour accompagner le mouvement. Lilou ne releva même pas le tutoiement familier employé, encore moins l'air gêné de sa complice, elle fit l'impasse sur les brûlures qui lui mangeaient la moitié du visage, ou sur cette jambe absente et ce bras manquant, se contentant de fixer Rei en s'évitant des émotions qui n'étaient que des poids lourds dans ces histoires.

Si elle la dérangeait ?

Mh..., lança la rousse en secouant la tête de gauche à droite.

Incapable d'articuler quoique ce soit d'autres tant le poids de la culpabilité lui vrillait les épaules et lui écrasait la trachée, Lilou préféra ravaler ses questions inutiles. Elle s'était attendue à cette visite. Et pire encore, elle l'avait redouté. En quittant la salle de réunion, en laissant Mavim écumait les mers autour de Jaya pour trouver les autres prisonniers, et en s'engageant à remettre Rei sur pieds, la rouquine savait qu'elle aurait à faire à elle. Qu'elle DEVRAIT voir cette Vérité dérangeante. Outre ces blessures apparentes qui lui ravageaient la silhouette et son minois auparavant adorable, outre ces cicatrices qui allaient rester, Lilou sentait sa poitrine s'enfoncer sous la haine. Lorsque son amie était sous les draps, la Réalité n'était pas aussi violente. Désormais, elle était devant elle, et donnant l'impression qu'on lui lançait du sable dans les yeux pour la forcer à en détourner le regard. Sauf qu'elle en était incapable.

Lilou ne put lui faire l'injure de lui demander comment elle se portait. Les mots ne franchirent pas ses lèvres tant ils lui semblèrent d'une insolence sans pareille. A la place, elle laissa Rei occuper l'espace par sa déclaration. Son dernier espoir ? La rouquine baissa le regard, et pris une grande inspiration.

J'ai déjà fait ça. Une fois. Pour Mihai et son bras, commença-t-elle en tournant les talons pour se diriger vers son établi. Je peux le refaire.

Tendant la main vers son chalumeau lorsqu'elle passa juste à côté, Lilou retourna vers l'une de ses armures pas encore achevée.

J'ai déjà commencé, ajouta-t-elle en baissant ses lunettes sur son nez pour reprendre ce qu'elle avait entrepris tantôt.

Le matériel, elle l'avait. Déjà forgé mais pas pour ces raisons-là. Pas dans cette optique-là. Lilou aurait cent fois préféré ne jamais avoir à sacrifier des mois de travail acharnés, des dizaines de nuits blanches pour compléter sa collection de passionnées, pour une amie qu'il allait falloir remettre sur pied et réparer comme on met les mains dans un moteur pour en sortir la crasse. Déraisonnable et déraisonné de se lancer dans ce travail alors que Wallace était loin et le dispositif pas adapté pour Rei. Pas encore adapté, ceci dit. Mais qui allait l'être bien assez vite.
Au bout de quelques minutes, la hanche sortit de l'articulation, du reste, et Lilou souleva la jambe à bout de bras pour la balancer d'un geste sec sur l'établi. Juste à côté, le bras. En arrière plan, l'armure bleutée se cassa la figure et se rétama par terre en un bruit sourd qui trouva son écho.

Tu es sûre de toi ?

Pour la bénédiction.
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Peut-être que je dérange, peut-être que non, mais maintenant que je suis ici je compte bien le rester à moins d'être vraiment un poids mort. Ce serait vraiment mentir que de dire que je n'ai pas peur, mais être un bon marin ce n'est pas être sans peur, c'est impossible, c'est de savoir prendre les bonnes décisions et donner les bons ordres malgré celle-ci, ne pas la laisser vous contrôler. Un petit non de la tête timide, mais au vu de mon comportement habituel je ne relève pas, c'est maintenant que j'ai tout mon temps pour observer les autres que je me rends compte que même si j'ai évolué dans mes comportements sociaux, j'ai encore beaucoup de chemin à faire. Enfin soit j'avance, m'assure de ne pas me planter puisque je suis en béquille et m'installe là où je le peux.

Ainsi je demande son aide,non je l'implore presque en utilisant une phrase grandiloquente. Certes, je ne vais pas mourir si je continue ainsi, mais est-ce que j'arriverai à vivre ? Je pourrais travailler, mais maintenant que j'ai goûté à la vie de marin, à la vie dans cet équipage je n'ai pas envie de passer à autre chose ce qui n'est pas forcement mature, mais c'est mon choix. Elle me dit alors qu'elle l'a déjà fait et peut très bien le refaire. Cela me vole un petit sourire, j'ai cette vague impression qu'une chose cloche, qu'il y a quelque chose que je ne saisis pas et que pourtant je suis censé comprendre.

Son comportement, je pense qu'une chose ne va pas sans pouvoir mettre le doigt dessus, le dernier consentement n'est-ce pas ? Lilou sérieusement pourquoi je refuserai surtout en connaissant ton travail, mais peut-être qu'il est temps de le dire explicitement.

"Si c'est toi alors je sais que je suis entre de bonnes mains. Il est temps pour moi d'aller de l'avant, même si j'avoue que je ne pensais pas que je m'esquinterai aussi violemment sur le terrain avant de le faire à cause de mes prototypes, comme quoi."

J'utilise mes béquilles et improvise un siège sur la première chose à porter venu, évidemment, je n'ai pas l'esprit assez clair et serein pour faire du chichi sur la propreté et raller sur un peu de cambouis sur mes vêtements et mes vêtements qui risquent d'en faire les frais pour les coups. Je l'observe travailler, est-ce qu'elle savait déjà que j'allais venir ? Je pense que oui, elle doit savoir tout aussi bien que moi que l'inactivité alors que nos frères et soeurs des Rhinos sont en danger ne peux pas être toléré.

Pendant que j'y pense d'ailleurs, peut-être qu'elle les verra avant et j'aimerais qu'ils sachent une chose.

"J'espère qu'ils, que vous êtes conscient que ce n'est de la faute de personne ? On est tous venus bien conscient des risques et je ne vais pas me plaindre, je suis encore en vie ce n'est pas le cas de tout le monde. Maintenant, il est temps de faire avancer les choses et de s'assurer que tout cela n'est pas arrivé pour rien."

Je regarde le cigare, souffle un coup et le range dans une poche en me disant qu'il faudra bien que je pense à l'allumer à un moment donner où un autre pour voir si ça fonctionne vraiment ce truc. J'espère que je ne l'empêche pas de se concentrer en tout cas, peut-être que je devrais aller faire un tour ?

"J'espère que je ne t'empêche pas de te concentrer, en tout cas ça me rassure que ce soit toi qui t'occupes de mon cas. Tu penses que je vais pouvoir retourner au service actif ou il faudra une intervention plus lourde ?"

Je ne sous-estime pas ses capacités, mais je me doute bien qu'un atelier de navire ne puisse pas forcement lui permettre d'exprimer en totalité son talent, ou que des prothèses aussi bonnes soient-elles ne me permettront peut-être pas d'être suffisamment en état pour servir le drapeau à la mouette.
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Un clapet s'ouvrit pour laisser entrevoir l'intérieur de la jambe. Vide, pour l'heure, mais Lilou fit déjà volte-face pour se rendre vers l'une de ses nombreuses étagères. Gestes millimétrés, elle attrapa une caisse en particulier, qu'elle tira et ramena vers Rei avant de la retourner sur la table. La jeune femme s'était assise pour rester avec elle, et Lilou remarqua alors avec un sourire surpris qu'elle n'était pas en train de pleurer pour la crasse. Aucune remarque à ce propos, alors qu'elle-même était couverte de suie sur le visage, et que ses mains sentaient le cambouis à plein nez. L'atelier en lui-même était plus ou moins rangé, mais l'établi débordé d'outils en tout genre qui ne trouvaient pas leur place...
Et la rouquine eut alors un sourire triste lorsque Rei reprit la parole. D'abord pour lui dire qu'elle se savait entre de bonnes mains. Puis pour préciser que ce n'était de la faute de personne ce qui lui était arrivé, et qu'elle espérait que la culpabilité ne les ralentissait pas. Et finalement, pour demander des détails plus pratiques. Et dans tout cet enchaînement plein de bonnes intentions, Lilou ne sut pas trop par quoi commencer. Quoi dire, ni quoi penser. Ni comment le prendre, d'ailleurs. Elle préféra aller au plus simple pour s'éviter de gâcher de la salive inutilement, ou s'apesantir sur des choses qui éveillaient en elle plus de haine et de colère qu'autre chose :

Pour l'instant, ça va être assez rudimentaire. Je n'ai pas le temps de faire mieux, et Wallace étant... Lilou marqua une pause sans trop savoir pourquoi. Elle ne savait pas trop comment qualifier le manque de Wallace. « Prisonnier » ? Elle n'aimait pas ce mot... Absent, je ne pourrais pas faire du parfait sans lui. Il faudra y revenir en temps et en heure, quand on aura mis de la distance avec Jaya.

Puisque c'était une évidence. Ils allaient retrouver les autres. Les libérer. Et ils allaient forcément bien se porter. Il ne pouvait en être autrement pour la rouquine, qui étala le contenu de sa caisse pour commencer à trier les composants électriques qu'elle trouvait pour les séparer en deux tas distincts : Ceux qui ne lui serviraient à rien, et ceux qu'elle allait garder. En même temps, elle commençait à en unir certain tout en parlant :

Les mouvements simples seront respectés. Plier le genoux, articuler la cheville, bouger le coude... Pour la main, ça sera plus complexe. Pareil pour le reste. Et je ne peux pas te mettre d'ajouts spécifiques pour l'instant, Lilou en eut l'air désolé, relevant le nez vers Rei pour lui faire un petit sourire : On reviendra dessus plus tard, pour finaliser les détails.

Un soupir lui échappa alors qu'elle attrapa son fer à souder. Baissant ses lunettes de protection à nouveau, elle prit de l'étain pour commencer le dur labeur qui l'attendait. Le gros œuvre étant déjà prémâché, elle savait que ce qui allait lui prendre le plus de temps était les petites bases utiles qui lui demandaient de l'attention et de la concentration, pour ne pas faire de bêtise... Elle poussa un long soupir, avant d'envoyer bouler ça brutalement, et se diriger vers des plans en tout genre entassés sur une table :

Faut que je remette la main sur les plans de Mihai, on ira plus vite... dit-elle en zieutant rapidement ce qui lui passait entre les doigts... Avant de relever le regard vers Rei et de dire : Tu sais... Je suis au courant que ce n'est la faute de personne. Vraiment, hein. C'est que... ça me fout les nerfs de te voir comme ça, alors que t'es la dernière responsable de ce carnage. Alors pourquoi ça doit te tomber dessus ?... C'est injuste...

N'était-ce pas l'idée d'Oswald d'intégrer Shoma dans ces plans ? N'était-ce pas Shoma qui les avait vendu ? Alors pourquoi était-ce Rei qui se retrouvait brûlée et mutilée ? L'équité, l'équilibre, le Karma, c'était du flan finalement ?
Lilou poussa un soupir, en tombant sur le bon plan. Elle retourna vers l'établi pour fouiller dans un des tiroirs à droite. Elle en sortit un mètre qu'elle lança dans la main valide de Rei, et lui ordonna :

Mesure ton bras à partir de l'articulation de l'épaule jusqu'au bout du majeur. Et ta jambe, au-dessus du genou jusqu'au bout du gros pouce. Et dis-moi combien ça te fait.
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C'est drôle à dire, enfin à penser, mais c'est la première fois que je vais réellement voir la maîtresse à l'œuvre... Pourquoi un tel nom ? Même si nous n'avons pas les mêmes spécialités, je suis particulièrement consciente du gouffre qu'il y a entre nos talents, mais je sais aussi qu'avec le temps, je finirai par combler le fossé, à moins qu'il soit fixe, mais cela voudra dire que l'on évoluera toutes les deux en parallèle. Rudimentaire ? Sérieusement est-ce que tu as l'impression que le fait de pouvoir me mouvoir de manière rudimentaire ou améliorer change quelque chose ? Je ne demande pas de miracle, je sais que tu fais de ton mieux surtout dans les circonstances présentes.

"On aura tout le temps de peaufiner les détails plus tard quand on serra tous réunis à nouveau."

C'est une évidence, on, enfin ils vont les retrouver, ils vont les sauver et je vais particulièrement aimer le moment où on bottera bien sèchement le gros cul de Flist et qu'il finira sans un sac mortuaire ou en prison pour longtemps. De la distance avec Jaya oui c'est sûr, il va être plus que temps pour eux de s'éloigner de ce bourbier, nous y sommes que depuis peu avec l'Hypérion, mais j'ai déjà envie de partir alors eux.

"Il faudra prévoir une fête pour leur retour et une autre pour le moment où Flist sera capturé mort ou vif."

Inutile de préciser que j'ai un sourire carnassier quand je pense à ce type, pas que je le déteste plus qu'un autre, mais c'est connu qu'entre les pirates et la marine c'est une grande histoire d'amour, c'est comme l'eau et le feu. Ainsi elle continue de me faire la description de ce que je pourrais faire ou non, de ce que ces petits bijoux de technologie me vont me laisser faire à nouveau, je bois ses paroles pour ne rien laisser filer tout de même. Elle semble avoir l'air désolé, ça m'arrache malgré moi un petit sourire, bon pas trop gros non plus alors que je mets ma main sur son épaule.

"Tu vas me permettre de marcher sans béquille et d'utiliser mes deux mains, il n'y a pas de quoi rougir."

Je me demande de plus en plus qu'est-ce que je fais encore là, non je ne souhaite pas qu'elle arête de travailler, mais sérieusement je vais vraiment l'empêcher de faire ce qu'elle a à faire surtout que ça demande de la concentration ces choses-là. Au moindre problème elle risque de se sentir coupable en plus, enfin moi s'est peut-être la manière dont je réagirai. Mais celle-là par contre je ne l'avais pas vu venir, elle veut que je mesure du genou jusqu'au bout des pieds la encore ça passe en repliant ma jambe, la mettant comme si j'allais me mettre en position de méditation. Le problème c'est comment mesurer de l'épaule jusqu'au bout du majeur avec un seul bras. J'essaye plusieurs techniques, dont celle d'essayer d'accrocher le mètre au niveau de l'épaule ou de le tenir avec les dents, rien n'a à y faire...

"Pas de bras, pas de chocolat hein ?"

C'est alors que je me mets à pouffer de rire, il n'y a rien de drôle et en fait sans m'en rendre compte c'est nerveux. Je ris stupidement en plaçant la main sur mon visage jusqu'au moment où je craque et que ce rire devenu dément se mue en crise de larmes. Personne ne peut être dur comme l'acier, j'ai essayé de montrer un masque neutre pour ne pas leur faire peur, pour ne pas avoir à affronter leur air désolé comme si j'étais une pauvre chose délicate qui maintenant est brisé au sol, je refuse d'être l'objet de la pitié des autres. Le mètre tombe, je tends le bras pour le ramasser et ne faisant pas assez attention je finis à embrasser le sol. J'essaye de me relever sans réussir à y parvenir...
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Bien sûr...

C'était pour le bras que ça avait posé soucis. Qu'importait la manière de s'y prendre. Lilou l'avait observé faire d'un œil distrait, inquiète tout d'abord et pas amusée pour deux sous. La brune souhaitait prendre ça avec philosophie, bien avant de fondre littéralement en larmes devant une Lilou paralysée. Loin de s'attendre à une telle réaction de la part de son amie, qui jusqu'ici s'était tenue avec assurance, se portant volontaire pour tout, motivée pour aller mieux. Et alors que Rei pleurait à torrent, la rouquine ne sut quoi faire pour la réconforter. Les mains tenant deux raccords électriques qui allaient servir à transférer les messages neurologiques commandant les mouvements volontaires, elle se tut, muette comme une tombe, incapable de trouver les bons mots.
Jusqu'à ce que les sanglots ne s'arrêtent brutalement et que la jeune femme se casse la figure par terre. En l'appelant, Lilou passa par-dessus l'établi pour atterrir juste à côté de Rei. L'attrapant par les épaules, elle la souleva à bout de bras, ni brutalement, ni avec délicatesse, pour la remettre sur sa seule jambe valide avant de la lâcher une fois l'équilibre repris. Et tout ce qu'elle trouva à faire, ce fut de lui demander :

Ça va aller ?

Mais la réponse était évidente... Pas vraiment, non. Peu de gens pouvaient se vanter d'aller bien quand il manquait toute une partie du corps. Un bras. Une jambe. On ne se rendait compte de leur importance quand ils n'étaient plus. Une unité mutilée et plus si unie ne renvoyait pas aux mêmes choses dans le miroir. Le reflet n'était plus le même, plus ce à quoi on s'était habitué. Si Lilou ne connaissait rien à cette épreuve, elle savait que si elle s'échinait à reconstruire, ce n'était pas pour rien.
Posant une main sur l'épaule de son amie, elle la ramena sur son siège improvisé et se chargea elle-même de mesurer son bras. Plus simple, et sans lui adresser un regard compatissant. Comme si compatir allait faire avancer les choses... Non. Lilou s'investissait, entièrement. Elle donnait de son temps et de son énergie pour faire quelque chose de concret pour Rei. Elle n'était de toute façon pas du genre à pencher la tête sur le côté en lui tenant la main pour lui dire « pauvre petite chose, tu es malheureuse maintenant... ».

Hors de question. Rei n'avait pas besoin de sa pitié, ou de sa compassion. Mais de ses compétences, par contre...

Ce fut pour ça que Lilou se remit aussi tôt au travail. Se servant des mesures qu'elle avait réussi à obtenir, elle commença immédiatement à adapter ses prototypes à la taille de la Commandante et revint vers elle pour les lui faire essayer. Sanglant le bras en-dessous de son aisselle, puis autour de son cou, pour lui donner la fausse impression de le porter. Et les questions s'enchaînèrent à partir de là :

Le poids, ça convient ? Pas trop lourd ?

Puis, sans attendre spécialement de réponses, la rouquine plaça la prothèse pas encore active autour du moignon et l'attacha au-dessus du genou pour donner l'impression que. Puis, elle aida la brune à se remettre sur ses jambes : l'une réelle et bien active, l'autre encore à l'état seulement de prothèse...

Comment tu te sens ? Pas trop étrange ?

Elle marqua une pause en attendant une réaction :

Si ça te convient, je commence à brancher le reste pour qu'on te le pose...
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En d'autres circonstances, j'aurais pu avoir honte, mais dans le cas présent je crois que je suis las et que j'ai bien d'autres choses en tête. C'est les mêmes raisons qui font que je ne me soucie pas de la crasse, de l'huile et du cambouis et pourtant avant j'aurais sauté au plafond. Non, alors que Lilou me relève, je suis trop occupée à essayer de me calmer, m'aidant de ce qui me reste, c'est-à-dire en me mordant la lèvre à sang ce qui est une sale habitude que je ne veux pas prendre. Est-ce que ça va ? J'aurais dit non il y a un quart d'heure, maintenant je suis juste las. J'ai envie que cette opération finisse et pour cela je vais devoir aider, je vais devoir redevenir opérationnelle.

"Pauvre Craig, quand il va revenir je vais encore me servir de lui comme d'un psy, à moins que je discute avec Wallace j'aimerai le connaitre un peu mieux quand même."

Oui discuter, je pense que c'est ce que j'ai besoin de faire, quand je pense que j'étais surement la ou l'une des plus asociales quand j'ai débuté dans la marine et maintenant voilà ce que je suis : une meneuse d'hommes novice qui se fait peu à peu respecter par ceux qui l'entoure et qui arrive même à ressentir le besoin de s'ouvrir aux autres. Ce n'est pas réellement une évolution, mais ce n'est pas non plus une régression, je pense que c'est un changement nécessaire.

De nouveau installer et ayant repris un peu mon calme, j l'observe. Pour une fois, je vais arrêter d'être idiote et essayer de comprendre plutôt que de simplement observer. Alors Lilou, est-ce que j'ai raté une chose cruciale ? Tu as l'air pourtant si sérieux, mais est-ce qu'il n'y a pas quelque chose dernière ? Inutile, je vais vraiment avoir besoin d'aller voir quelques vétérans pour prendre des leçons de commandement et essayer d'améliorer mon empathie par rapport aux autres. Elle me mesure, je réfléchis, est-ce que c'est suffisent, est-ce que tout cela me permettra d'être efficace ? Non, je me fiche de ça, la réelle question est : est-ce que cela va me permettre de protéger ceux qui me sont chers ?

Elle commence à installer le matériel, tout de suite je sens le poids du métal, évidemment comparé à une couleuvrine ce n'est pas la mort bien que cela soit tout de même lourd. Sans réponse elle me lève une fois la seconde partie attachée. Une idée me vient en tête, pourtant je suis a peu prés persuadés que je ne devrai pas imaginer ce genre de cas de figure maintenant, que je ne suis pas en état de réfléchir. J'essaye les prothèses, tout de suite je comprends que je vais avoir besoin d'un sérieux temps d'adaptation et que je suis totalement déséquilibré. Pourtant j'ai le regard pétillant, comme si c'était mon anniversaire avant l'heure alors que je me sens revivre.

"Il va me falloir du temps pour m'y habituer et au vu de ma manière de combattre ça serait bien de renforcer et alourdir le coude et faire l'inverse au poignet s'il te plaît."

Pourtant, c'est le début d'un nouveau chapitre, je réfléchis un long moment ce qui se présente sous la forme d'un blanc pendant lequel je ne bouge pas un muscle si ce n'est pour rester debout et contrebalancer le poids de mes prothèses.

"Je ne suis pas qualifié, mais ça me semble bon Lilou... Je voudrais te poser une question par contre."

Je suis consciente de ne pas être en état de réfléchir de manière calme à ce problème, d'être totalement impartial et pourtant cela commence à envahir mon esprit, alors quitte à ce qu'elle me fasse clairement comprendre que je déraille autant faire comme d'habitude et dire clairement ce que je pense.

"Lilou, je te respecte en tant que femme, en tant qu'officier et aussi en tant qu'ingénieur. Puisque je ne suis pas forcement en état de réfléchir bien comme il le faut au problème je vais demander ton avis si tu veux bien me le donner. Est-ce que je vais réellement pouvoir continuer ainsi ? Si je vais au combat avec la peur de perdre un membre à cause de ce jour-là dans la jungle je vais certainement droit à la mort dans le meilleur des cas, en risquant d'emporter ceux que j'aime, ceux que je tente de protéger dans les autres."

À ce moment là j'observe ma main gauche, j'évalue le pour et le contre en pensant bien au fait qu'en combat un morceau de métal en moins sera bien moins handicapant que de perdre un bras et plusieurs litres de sang.

"Est-ce qu'il est envisageable de ne pas faire le travail à moitié ? Perdre un peu plus de chair ne me rendra pas moins humaine tant que mon cœur sera intact et me permettra d'éviter aux autres ce que j'ai subi."

Je suis séreuse et c'est peut-être ça le problème, je ne vais pas insulter son intelligence, elle a très bien compris où je veux en venir. Finir avec deux bras et deux jambes en métal est surement traumatisant même sans aller plus loin dans la déshumanisation, mais peut être moins que ce sentiment d'inutilité, celui qu'a n'importe quel moment par un simple réflexe d'autodéfense je vais encore forcer les autres à devoir me porter alors que le tas de cadavres continue d'augmenter en volume. Peut-être que je suis simplement folle, ou que le choc rend mes pensées tordues, c'est bien pour cela que j'ai besoin de son avis... Mais est-ce réellement la plus basse des folies de vouloir être plus puissant, meilleurs pour le bien des autres ?
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Je vois...

Elle baissa les yeux un temps en prenant une grande inspiration. Ce qui lui demandait la jeune femme avait de quoi chambouler bien des choses. Elle regarda ce qu'elle avait sous les yeux, un corps se reconstruisant progressivement, s'adapter, se prendre en main. Sans trop savoir quoi répondre à sa vis-à-vis qui lui demandait un conseil, une décision qu'elle même ne saurait prendre. Le respect était un poids souvent, un fait étrange parfois. Qui poussait les gens dans des songes douteux.

Tu sais, je ne peux pas comprendre ce que tu ressens. Je peux approcher tout ça, je peux imaginer sans forcément tomber juste. Je peux envisager des solutions pour toi aussi. Mais comprendre, pas vraiment. Différemment. Peut-être.

Elle ne sut pas quoi commencer. Du coup, elle laissa aller sa parole sans mettre de censure dans ses propos. Elle ne parlait pas à une blessée, ni à une sous-fifre. Mais à une femme, une amie. Une personne.

Je sais ce que ça fait de ne pas habiter son propre corps. J'ai passé vingt ans de ma vie avec des os qui n'ont jamais été fichu de me suivre. Qui ne courraient pas avec moi, qui n'en avaient pas cette capacité. Des os aussi fragiles que du verre, qui se brisaient au moindre choc. Quand je me suis bâtie cette armure, ça n'était pas seulement pour me protéger. C'était pour survivre avant tout. J'ai pensé tellement fois à investir dans un nouveau corps, pour arrêter d'avoir mal. En revêtant l'Armure, j'ai fini par comprendre qu'elle n'est pas ce que J'AI. Mais ce que JE SUIS.

Lilou prit une grande inspiration. Surprise de s'entendre autant parler pour une fois. Surprise, c'était le bon mot. Puis, elle commença à songer à tout le travail qu'elle devrait effectuer. Jetant un coup d'oeil vers l'armure qui était tombée tantôt, elle poussa ensuite un long soupir :

Ce que je veux dire c'est que... Avoir peur de saigner, d'avoir mal, de tomber, de perdre. Ça n'est pas grave. Et si tu veux faire ça parce que tu as peur de tout ça, alors je préfère ne rien faire. Te permettre d'avancer, oui. Te saboter, non.

Elle fit machine arrière, revint vers son armure qu'elle attrapa par les épaules et hissa jusqu'à sa table. Dans un grand fracas, elle la monta et la posa, pour commencer déjà le travail qui l'attendait. Des heures encore.

Mon avis, il vaut ce qu'il vaut. Que tu me respectes, c'est une chose. Mais tu dois croire en toi et en ce que tu es capable d'accomplir pour les autres. Perdre une bataille, ce n'est pas perdre une guerre. Et on ne perd vraiment que lorsque l'on meurt. Je veux bien, Rei. Mais ça ne t'empêchera pas de tomber. De poser le genou au sol. Ou de faillir. Et une fois que la machine est lancée, il n'y a plus de marche arrière possible.

Avisant la jeune femme du chef, elle lui laissa à peine le temps d'assimiler ses paroles qu'elle ajouta :

J'aurais besoin de toi. Pour après. Pour la suite, à Jaya. Mavim est parti chercher la position des prisonniers. Oswald et moi allons distraire Flist sur Jaya. Il faudra te mettre aux commandes de Serenity pour permettre à Mavim et aux autres de s'en sortir. Tu pourras faire ça ?
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Faire un choix, mais pour les bonnes raisons n'est-ce pas ? J'ai bu ses paroles, m'assurant d'assimiler ce flot d'informations et surtout son avis que je respecte, jusqu'au final où elle me demande de piloter Serenity pour aider au sauvetage des autres. Je ne vais pas mentir, je n'aime pas être sous les flots et j'ai la peur de plus en plus importante sous les mers que le rafiot explose et moi avec à cause de la pression, même si la mienne et toute autre que celle de notre navire. Déjà, mon ordre de priorité est évident, il y a une chose plus importante que l'autre dans l'immédiat. Je mets ma main sur son épaule et d'un regard mué par ma volonté retrouvée d'officière subalterne de la marine.

J'ai bu ses paroles, m'assurant d'assimiler ce flot d'informations et surtout son avis que je respecte, jusqu'au final où elle me demande de piloter Serenity pour aider au sauvetage des autres.

Je la lâche, regarde mes jambes puis fais une pichenette sur l'amas de métal inerte qui remplace mon tas de chaires qui était autrefois un de mes membres. Elle a avancé ces arguments et je les ai entendus. Tout d'abord je pense qu'il serait de bon ton de m'excuser: "je ne peux pas comprendre ce que tu ressens" je suis à peu près sûre de l'avoir mise dans une position délicate.

"Désolé pour ma question ça t'a mise dans une positions inconfortable, mais grâce à toi j'ai clarifié mes pensées, merci."

Il ne faut pas penser à ce que tu veux éviter, mais à ce que je veux devenir. Je suis déjà une officière subalterne, qui vivra certainement un certain nombre de combats, de campagne militaire, mais ce que je veux être c'est aussi une personne forte qui puisse protéger ceux qu'elle aime, les membres de la marine, les civils et innocents en tout genre. Je ne serais pas une arme ou un outil sans âme et ce malgré le poids des métaux sur moi.

"Dans l'immédiat, il faut que je puisse manœuvrer Serenity pour soutenir notre famille : les Rhinos Storm. Mais quand ça sera fini et après avoir fêté la fin de tout ceci, on continuera tout cela. Pas par crainte de perdre autre chose, mais par ma seule et entière volonté d'évoluer pour protéger ce qui m'est cher et ce qui semble juste à mon coeur."


Cette volonté s'enflamme et se répercute dans mon regard, Lilou à été cette étincelle pour me retrouver, je vais maintenant perdurer cet état d'esprit et m'assurer de ne jamais dévier de ce serment. Pour le coup, je n'ai plus qu'a attendre et à la laisser travailler par contre, je ne peux même pas l'aider efficacement sans mes deux bras.


Dernière édition par Rei Yanagiba le Ven 12 Déc 2014 - 11:22, édité 2 fois
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Ce qu'il y avait d'appréciable et d'agréable avec Rei, c'était qu'elle comprenait. Tout.

Qu'importait la situation, l'état dans lequel elle se trouvait, ses humeurs,... Elle enregistrait tout ce qui lui passait devant les yeux, tout ce que ses amis étaient amenés à lui dire. Et elle n'était pas la dernière à réagir. Sage, mesurée dans ses propos et ses manières, parfois un peu extrême dans ses réactions. Rei était douce, mais ferme. Volontaire et pondérée. Toute en facettes qui lui allaient à merveilles. Et Lilou préféra ne rien ajouter, puisqu'elle avait tout compris.

Du coup, elle continua son travail, jusqu'à ne plus sentir ses épaules à force de rester crisper par-dessus ces membres à construire. Chaque mouvement fut habile et millimétré. Le fer à souder alla de fil en fil pour faire ce à quoi il était voué. Et progressivement, à mesure sur les heures passées, le bras d'acier pris forme, l'intérieur également, et la jambe de même. Rei veilla tout du long à ce que personne ne vienne la perturber dans son travail. Tout d'abord Ketsuno, qui passa pour dire qu'ils n'avaient aucune nouvelle de Mavim pour l'instant, fut renvoyer à ses affaires bien rapidement. Oswald ensuite, venu pour voir si Lilou était parée à la suite, alors qu'il lui restait encore toute une nuit pour s'y faire.

Du reste, il n'y eut pas plus de conversation. Trop concentrée derrière ses lunettes loupes, attrapant tour à tour tous les outils qu'elle avait à disposition, la rouquine ne pipa mot tout du long, malgré la présence de Rei à ses côtés qui lui tenait compagnie, et d'une certaine manière, la rassurait. Vint juste le moment où Lilou sortit de sa torpeur en hurlant « J'ai terminé ! », couvrant le silence de cette exclamation furieuse.
Les épaules nouées par la fatigue et le labeur qu'elle venait d'accomplir, elle escorta pourtant la brune jusqu'à une salle d'opération. Elle essuya avec Rei le regard fâché de l'infirmière qui s'occupait d'elle, objectant d'agir aussi rapidement après l'accident et le traumatisme. Mais il n'y eut pas moyens de les empêcher, toutes deux, d'agir en conséquence. L'argumentaire de leur vis-à-vis n'eut aucun poids dans la balance. L'on dénicha donc pour elle un jeune médecin en formation et quelques infirmiers du Serenity pour l'aider dans sa tache.

L'on allongea Rei sur un lit, l'endormit pour quelques heures encore, et on débuta la dernière phase.

Les moignons furent tranchés une ultime fois et les prothèses furent branchés aux restes. Lilou se chargea elle-même de relier les commandes. Le cœur souleva parfois par ce qu'elle faisait, tout comme par l'excitation. L'esprit embrumé par une pointe de fatigue qui pourtant ne lui fit pas perdre de vue son objectif principal. Elle connaissait ce qu'elle avait construit, pour Rei. Mieux que tous ces infirmiers venus pour vérifier ces constantes et superviser son travail. Lilou sentait le regard sérieux du médecin par-dessus son épaule. Et la présence de Wallace lui manqua.
Mais elle ravala tout ça. Figée, obstinée, incapable de se détourner de cet objectif qu'elle s'était fixée.

Elle termina.

En s'affalant sur une chaise, alors que Rei sommeillait toujours et qu'on allait la conduire ailleurs pour la réveiller. On signifia à la rouquine qu'elle avait le temps de prendre une douche, un café ou un thé, le temps que son amie revienne à elle. Elle en profita.

Et quand elle se repointa dans la chambre de Rei, ce fut équipé de son attirail pour partir au combat, en attendant que la jeune femme revienne parmi les vivants.
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Je ne sais pas si j'ai compris ou non ce qu'il y avait d'important, mais une chose était sûre : je ne m'étais jamais aussi bien entendu avec Lilou, peut-être que d'y aller aussi fort en commençant directement par un tutoiement des plus osé à été un bon pas en avant. Ainsi est passée une poignée d'heures et de travail où j'ai simplement observé pour la laisser se concentrer au maximum sur sa tâche. Nous jouons aussi contre la montre, pour sauver les nôtres et en prenant en compte ma seconde période d'inconscience pour l'opération le timing va être serré. Bon j'ai dû éconduire de manière plus ou moins douce un certain nombre de personnes, enfin de manière professionnel en tout cas pour que l'ingénieur puisse créer ses merveilles. Jusqu'au moment où elle a fini, malgré la fatigue qui l'accable elle finit brisant le silence.

"Il va être temps de tester le fruit de ce dur labeur."

Ainsi je prends ma béquille et c'est parti pour la table d'opération. Pourtant je n'ai que modérément peur, déjà parce que la fatigue me pèse, mais surtout parce que j'ai confiance en l'équipe médicale de notre flotte et en prime Lilou va superviser le tout. J'aurais préféré qu'elle se repose un peu, mais je ne lui ai pas dit, car, je connais déjà à l'avance sa réponse je pense. Ainsi je m'endors de nouveau pour quelques heures de rêve factice offert par la maison. Plus tard, bien plus tard je me réveille à l'heure prévue alors que les médicaments ne font plus effet et que ce voile disparaît.

"La douleur n'a pas disparu, mais au moins ça me rappelle que je suis bien vivante..."

Je tourne la tête sur le côté, vois Lilou armée comme pour partir à la guerre, j'essaye de me lever et entraîner par le poids et le mouvement non contrôlé de ma jambe de métal j'ai bien failli finir au sol. Au dernier moment je me suis accroché à la table basse que j'ai un peu démolie par le même procédé.

"Il va falloir que je fasse ma rééducation à la volée, mais nous les avons déjà trop fait attendre."

J'attrape une paire de béquilles, faisant un maximum de mouvement avec mes membres d'origine pour éviter de détruire encore plus de matériel, finalement debout suite à un petit quart d'heure à train là je vais rater la fin de Jaya. Un dernier sourire, je pose quelques questions d'usage sur l'entretien et le maniement de mes prothèses, m'assure que je pourrais aller à l'eau avec au cas où et il est temps de retourner au travail en ne brisant presque pas d'objets au passage, heureusement que la marine à du mobilier et du matériel de qualité cela va être le minimum pour me survivre dans cet état de non-contrôle. Je m'enquérais de mes ordres, de tout ce qu'il faut pour la mission. On m'explique les commandes de Serenity et alors que je la vois pour la dernière fois avant la suite des opérations.

"Allons sauver les nôtres, on aura le temps de tout compléter et fignoler après avoir fêté la fin des opérations sur Jaya."

Un sourire, dans un geste que certain diront classe je mets mon cigare à la bouche, mais ne l'allume toujours pas et vais au travail. Rei 1.5 prend du service, Rei 2.0 attendra qu'on ait du temps à lui consacrer.
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