Silence.
En cette somptueuse nuit bénie par les étoiles, la nature elle-même avait le respect de se taire, comme pour mieux profiter du spectacle qui allait s'offrir à ses yeux. Le vent, d'habitude si ferme, s'était arrêté, les quelques animaux se terraient dans leurs habitats, leurs yeux fixés sur un point unique.
Isolé du reste de la ville de Manshon se trouvait ce qui semblait être un manoir délabré, laissé à l'écart par le reste de la populace, qui semblait désireux de l'oublier. Cette relique branlante, qui tenait encore debout par on ne sait quel miracle, avait décidé de simplement finir sa longue vie dans la paix et la tranquillité, nostalgique des temps anciens où il devait trôner, resplendissant avec fierté, au centre de l'île.
Alors que Rufus observait la pièce du premier étage où il avait atteri, il ne pouvait s'empêcher de noter qu'il y avait des gens beaucoup trop idiots pour vivre.
Il n'y avait aucun doute qu'il était arrivé au bon endroit. Le cadavre en face de lui devrait suffire comme preuve. Un simple bandit dont tout le monde oubliera l'existence parmi les nombreuses pertes, qui n'avait eu ni le temps ni la présence d'esprit de réagir au tueur qui s'était faufilé par l'une des fenêtres brisées. Son seul réflexe avait été de fouiller dans sa veste afin d'y ramasser son couteau, avant de tomber sur le sol, inerte, un léger flot de sang s'évadant de sa gorge. Par chance, il était seul dans la pièce, même s'il était évident que le reste de la bande était dispersé à travers la bâtisse.
Depuis quelques jours, le calme typique de la ville de Manshon avait été mis à mal par une bande de brigands sans scrupules, sans finesse et sans raison, qui hurlaient à chaque coin de rue qu'ils allaient conquérir les mers. Figés par la surprise et le choc, les passants n'avaient pu que rester immobile et terrifié faces à leurs actes barbares qui avaient mis à sec plusieurs des commerces. Incapable de rester satisfait de simple vandalisme, on avait aussi noté de nombreux cas de civils malmenés, soit à cause d'une tentative folle de stopper ces voleurs, soit car ils se trouvaient tout betement sur leur route destructrice. Une fois le méfait accompli, ils disparaissaient, ne laissant derrière eux que les fruits de leur saccage.
Au bout de trois jours de cette farce, les mafias avaient décidé à l'unison que cela était assez.
Evènement assez rare pour être noté, elles avaient décidé d'agir en commun, et donné une mission cruciale au marcheur d'ombre apatride. Seul, il devait infiltrer le repaire de ces pirates de bas étage et tuer leur chef. L'exercice de la force létale était autorisé, et même encouragé. Toute résistance devrait être sévèrement punie, et le message devait être imprimé dans leurs crânes pour le restant de leurs jours : personne ne s'oppose aux sept familles et en ressort indemne.
*Bon.* pensa Rufus en fouillant la pièce avec la plus grande discrétion possible. Naturellement, l'endroit était toujours à moitié en ruine. Les murs étaient rongés à moitié par les vers, la poussière avait envahi chaque centimètre carré des lieux, et le bois donnait l'impression que le moindre coup brusque pouvait le briser. Bien que le lieu entier avait l'avantage d'être dans un coin tranquille, la sécurité des lieux était à pleurer. Ou du moins, il s'imaginait que c'était à pleurer.
Redressant silencieusement son chapeau melon, il prit le couteau du cadavre à côté de lui et ouvrit avec extrême délicatesse la porte. Il n'avait malheureusement aucune idée des effectifs présents, et encore moins leur répartition à travers le manoir.
Les couloirs miteux étaient plongé dans l'obscurité quasi totale, les quelques traces de lumière étant oeuvre de la Lune. A part les grincements du plancher, l'endroit était curieusement silencieux. Continuant de progresser méthodiquement avec lenteur à travers les lieux, Rufus ne pouvait que s'interroger sur la position de l'ennemi.
Il eut à peine le temps de se plaquer contre un mur alors qu'à côté de lui un groupe de trois hommes fonçait à travers un couloir, l'un d'entre eux signalant aux deux autres de se dépêcher. Disparaissant aussi vite qu'ils étaient apparu, Rufus se retrouva seul à nouveau, un sourcil haussé dans une tentative de simuler la confusion.
L'avait-on déjà repéré ? Impossible, ils n'allaient pas dans la direction de la chambre par laquelle il était entré, et il était absolument sur qu'il n'avait pas laissé au temps au brigand de donner l'alarme. Que se passait-il pour qu'ils soient aussi agités ?
...
Les Sept Familles n'avaient pas envoyé un autre homme, si ?
En cette somptueuse nuit bénie par les étoiles, la nature elle-même avait le respect de se taire, comme pour mieux profiter du spectacle qui allait s'offrir à ses yeux. Le vent, d'habitude si ferme, s'était arrêté, les quelques animaux se terraient dans leurs habitats, leurs yeux fixés sur un point unique.
Isolé du reste de la ville de Manshon se trouvait ce qui semblait être un manoir délabré, laissé à l'écart par le reste de la populace, qui semblait désireux de l'oublier. Cette relique branlante, qui tenait encore debout par on ne sait quel miracle, avait décidé de simplement finir sa longue vie dans la paix et la tranquillité, nostalgique des temps anciens où il devait trôner, resplendissant avec fierté, au centre de l'île.
Alors que Rufus observait la pièce du premier étage où il avait atteri, il ne pouvait s'empêcher de noter qu'il y avait des gens beaucoup trop idiots pour vivre.
Il n'y avait aucun doute qu'il était arrivé au bon endroit. Le cadavre en face de lui devrait suffire comme preuve. Un simple bandit dont tout le monde oubliera l'existence parmi les nombreuses pertes, qui n'avait eu ni le temps ni la présence d'esprit de réagir au tueur qui s'était faufilé par l'une des fenêtres brisées. Son seul réflexe avait été de fouiller dans sa veste afin d'y ramasser son couteau, avant de tomber sur le sol, inerte, un léger flot de sang s'évadant de sa gorge. Par chance, il était seul dans la pièce, même s'il était évident que le reste de la bande était dispersé à travers la bâtisse.
Depuis quelques jours, le calme typique de la ville de Manshon avait été mis à mal par une bande de brigands sans scrupules, sans finesse et sans raison, qui hurlaient à chaque coin de rue qu'ils allaient conquérir les mers. Figés par la surprise et le choc, les passants n'avaient pu que rester immobile et terrifié faces à leurs actes barbares qui avaient mis à sec plusieurs des commerces. Incapable de rester satisfait de simple vandalisme, on avait aussi noté de nombreux cas de civils malmenés, soit à cause d'une tentative folle de stopper ces voleurs, soit car ils se trouvaient tout betement sur leur route destructrice. Une fois le méfait accompli, ils disparaissaient, ne laissant derrière eux que les fruits de leur saccage.
Au bout de trois jours de cette farce, les mafias avaient décidé à l'unison que cela était assez.
Evènement assez rare pour être noté, elles avaient décidé d'agir en commun, et donné une mission cruciale au marcheur d'ombre apatride. Seul, il devait infiltrer le repaire de ces pirates de bas étage et tuer leur chef. L'exercice de la force létale était autorisé, et même encouragé. Toute résistance devrait être sévèrement punie, et le message devait être imprimé dans leurs crânes pour le restant de leurs jours : personne ne s'oppose aux sept familles et en ressort indemne.
*Bon.* pensa Rufus en fouillant la pièce avec la plus grande discrétion possible. Naturellement, l'endroit était toujours à moitié en ruine. Les murs étaient rongés à moitié par les vers, la poussière avait envahi chaque centimètre carré des lieux, et le bois donnait l'impression que le moindre coup brusque pouvait le briser. Bien que le lieu entier avait l'avantage d'être dans un coin tranquille, la sécurité des lieux était à pleurer. Ou du moins, il s'imaginait que c'était à pleurer.
Redressant silencieusement son chapeau melon, il prit le couteau du cadavre à côté de lui et ouvrit avec extrême délicatesse la porte. Il n'avait malheureusement aucune idée des effectifs présents, et encore moins leur répartition à travers le manoir.
Les couloirs miteux étaient plongé dans l'obscurité quasi totale, les quelques traces de lumière étant oeuvre de la Lune. A part les grincements du plancher, l'endroit était curieusement silencieux. Continuant de progresser méthodiquement avec lenteur à travers les lieux, Rufus ne pouvait que s'interroger sur la position de l'ennemi.
Il eut à peine le temps de se plaquer contre un mur alors qu'à côté de lui un groupe de trois hommes fonçait à travers un couloir, l'un d'entre eux signalant aux deux autres de se dépêcher. Disparaissant aussi vite qu'ils étaient apparu, Rufus se retrouva seul à nouveau, un sourcil haussé dans une tentative de simuler la confusion.
L'avait-on déjà repéré ? Impossible, ils n'allaient pas dans la direction de la chambre par laquelle il était entré, et il était absolument sur qu'il n'avait pas laissé au temps au brigand de donner l'alarme. Que se passait-il pour qu'ils soient aussi agités ?
...
Les Sept Familles n'avaient pas envoyé un autre homme, si ?