- « … donc cette mission, c'est la chienlit. Ça a toutes les chances de nous péter au nez, mais on ne peut pas dire que, pour une fois, le Gouvernement ne fasse pas de son mieux. »
- « C'est ça.... Bien entendu, le Gouvernement va en rester là, après avoir sauvé Héailleutou. »
- « On est bien d'accord. C'est le début de la fin, si on ne fait rien. Quelque part, dans leurs malheurs, les anges ont de la chance d'être tombés sur moi. Enfin, nous. » Cela m'avait surpris, que le Gouvernement pût vouloir s'opposer à la volonté d'un Dragon Céleste, mais c'était avant de comprendre que les hauts gradés – peut-être même le Conseil des Cinq Étoiles – avaient déjà planifié le devenir de Skypiea. « Je vais avoir besoin toi, sur ce coup. » Avec un soupir las, je me laissai tomber sur le coin de ma couchette. Mes quartiers à bord du Ptérodactyle étaient minimalistes, mais ils avaient l'avantage de m'offrir un minimum d'intimité. Ce qui était bien, vu que je devais me débrouiller pour y planquer Solomon. 10 minutes, le délai imparti par ma très généreuse hiérarchie pour me présenter à bord, m'avaient à peine laissé temps de prendre une douche et de me rendre figure humaine. Il me fallait bien avouer que pour ladite hiérarchie, je ne revenais pas d'un trekking d'une semaine dans le désert, mais bien de sept jours passés à fouiner dans les ruelles de Nanohana et Rainbase, et afin de ne pas attirer l'attention, je devais me présenter aussi fraîche que le bouton de marguerite à l'aube du printemps. Ben, y'avait du boulot. Du coup, tout avait été fait un peu dans la précipitation.
- « Vite, là dedans ! » avais-je fini par ordonner en tendant la lampe à moitié rouillée que j'avais échangé contre Nova. Solomon me regarda d'un air clairement désabusé.
- « J'apprécie ton sens de l'humour. »
- « Écoute, on n'a pas le temps. Et j'ai bien fait le papillon pendant cinq jours, alors tu peux bien faire la fumée pendant une heure ou deux.... »
Et voilà comment j'avais introduit Solomon de façon illégale à bord d'un des vaisseaux de la Marine. Si ça n'avait pas été aussi ridicule, j'en aurais ri, tellement ça avait été facile.
Je me mordillai les lèvres, cherchant à aborder un sujet brûlant entre nous deux. Maintenant que nous allions devoir partager cette chambre aux lits superposés, nous ne pouvions plus échapper aux secrets et aux non-dits.
- « Donc... voilà... Et euh... je--- . »
TOC TOC TOC
- « Madame ? » La voix qui m'interpella à travers la porte était sans nul doute celle de ce jeune lieutenant-colonel qui semblait si impatient de faire ses preuves. Avec l'énergie de la jeunesse, l'ambition du loup en devenir. Une combinaison que je savais dangereuse.
- « Oui, mais tant qu'à faire, je préfère « agent ». Agent Raven-Cooper. »
- « Euh... oui, si vous voulez, Agent... Tout va bien ? » Avec un autre soupir, mais cette fois excédé, je me levai pour aller entrouvrir le battant.
- « Oui, parfaitement. Vous savez, je n'ai pas besoin que la Marine joue au steward avec moi. Je suis agent de terrain, j'ai l'habitude de voyager sur un bâtiment. »
- « Oh, certainement... mais... mais j'ai entendu des voix ? »
- « Ah, ça ? C'est moi. Je me parle toute seule. »
- « C'était une voix d'homme. » Quand je disais qu'il fallait se méfier des gens qui savaient aligner deux neurones.
- « C'est toujours moi. Je m'entraîne à la déguiser. Au cas où. On ne sait jamais... » Il eut une moue dubitative... « A part m'offrir une serviette tiède, vous vouliez quelque chose ? » Mon ironie remit en branle le claque-talons qu'il était encore.
- « Ah oui. Le Capitaine vous demande sur le pont. Apparemment on va un monstre marin dans notre sillage. On pense que c'est un Roi des Mers qui nous suit depuis l'entrée de la Highest Way. »
- « Et c'est maintenant que vous me le dites !!! Bougez-vous, espèce de concombre paraplégique. »
En un instant, j'avais reculé d'un pas pour prendre mes affaires puis je m'élançai dans les couloirs du Ptérodactyle. Libre à Solomon de me suivre ou pas.
- « C'est ça.... Bien entendu, le Gouvernement va en rester là, après avoir sauvé Héailleutou. »
- « On est bien d'accord. C'est le début de la fin, si on ne fait rien. Quelque part, dans leurs malheurs, les anges ont de la chance d'être tombés sur moi. Enfin, nous. » Cela m'avait surpris, que le Gouvernement pût vouloir s'opposer à la volonté d'un Dragon Céleste, mais c'était avant de comprendre que les hauts gradés – peut-être même le Conseil des Cinq Étoiles – avaient déjà planifié le devenir de Skypiea. « Je vais avoir besoin toi, sur ce coup. » Avec un soupir las, je me laissai tomber sur le coin de ma couchette. Mes quartiers à bord du Ptérodactyle étaient minimalistes, mais ils avaient l'avantage de m'offrir un minimum d'intimité. Ce qui était bien, vu que je devais me débrouiller pour y planquer Solomon. 10 minutes, le délai imparti par ma très généreuse hiérarchie pour me présenter à bord, m'avaient à peine laissé temps de prendre une douche et de me rendre figure humaine. Il me fallait bien avouer que pour ladite hiérarchie, je ne revenais pas d'un trekking d'une semaine dans le désert, mais bien de sept jours passés à fouiner dans les ruelles de Nanohana et Rainbase, et afin de ne pas attirer l'attention, je devais me présenter aussi fraîche que le bouton de marguerite à l'aube du printemps. Ben, y'avait du boulot. Du coup, tout avait été fait un peu dans la précipitation.
- « Vite, là dedans ! » avais-je fini par ordonner en tendant la lampe à moitié rouillée que j'avais échangé contre Nova. Solomon me regarda d'un air clairement désabusé.
- « J'apprécie ton sens de l'humour. »
- « Écoute, on n'a pas le temps. Et j'ai bien fait le papillon pendant cinq jours, alors tu peux bien faire la fumée pendant une heure ou deux.... »
Et voilà comment j'avais introduit Solomon de façon illégale à bord d'un des vaisseaux de la Marine. Si ça n'avait pas été aussi ridicule, j'en aurais ri, tellement ça avait été facile.
Je me mordillai les lèvres, cherchant à aborder un sujet brûlant entre nous deux. Maintenant que nous allions devoir partager cette chambre aux lits superposés, nous ne pouvions plus échapper aux secrets et aux non-dits.
- « Donc... voilà... Et euh... je--- . »
TOC TOC TOC
- « Madame ? » La voix qui m'interpella à travers la porte était sans nul doute celle de ce jeune lieutenant-colonel qui semblait si impatient de faire ses preuves. Avec l'énergie de la jeunesse, l'ambition du loup en devenir. Une combinaison que je savais dangereuse.
- « Oui, mais tant qu'à faire, je préfère « agent ». Agent Raven-Cooper. »
- « Euh... oui, si vous voulez, Agent... Tout va bien ? » Avec un autre soupir, mais cette fois excédé, je me levai pour aller entrouvrir le battant.
- « Oui, parfaitement. Vous savez, je n'ai pas besoin que la Marine joue au steward avec moi. Je suis agent de terrain, j'ai l'habitude de voyager sur un bâtiment. »
- « Oh, certainement... mais... mais j'ai entendu des voix ? »
- « Ah, ça ? C'est moi. Je me parle toute seule. »
- « C'était une voix d'homme. » Quand je disais qu'il fallait se méfier des gens qui savaient aligner deux neurones.
- « C'est toujours moi. Je m'entraîne à la déguiser. Au cas où. On ne sait jamais... » Il eut une moue dubitative... « A part m'offrir une serviette tiède, vous vouliez quelque chose ? » Mon ironie remit en branle le claque-talons qu'il était encore.
- « Ah oui. Le Capitaine vous demande sur le pont. Apparemment on va un monstre marin dans notre sillage. On pense que c'est un Roi des Mers qui nous suit depuis l'entrée de la Highest Way. »
- « Et c'est maintenant que vous me le dites !!! Bougez-vous, espèce de concombre paraplégique. »
En un instant, j'avais reculé d'un pas pour prendre mes affaires puis je m'élançai dans les couloirs du Ptérodactyle. Libre à Solomon de me suivre ou pas.