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Le Syndrome Vanderspool.

« Caporal, réveillez-vous. »

« Hmmmmm... » Shalyne gémit et regarda l’heure. 4h30 du matin, bordel de merde.

« Thunder F. à douze heures. Réveillez vous m’dame ! On a Tahgel aux portes, et Alheïri Fenyang a été ressucité par Gluttony pour l'aider à conquérir le monde.»

Le sous-officier Nelson n’était que moyennement amusé par ce trait d’esprit. Mais au moins, ç’eut le mérite de la réveiller. Elle grogna et se redressa sur son lit, laissant apparaitre la jeune fille en débardeur. Le première classe Mallory appréciait la vue.

« ...Sérieusement, Mallory. J’vais finir par faire un rapport pour blagues douteuses.. »


Le dénommé Mallory garda son sourire goguenard. Un colosse de muscles d’un double mètre, ses pectoraux à eux seuls pouvaient faire office de bouclier anti-char. Et ses deux bras, de pinces de démolitions.

« Vous me feriez vraiment un rapport ? »

Elle sourit. Laissons planer le doute, gros bêta.

« ... Bref. Qu’est ce qui se passe ? »


« On m’a chargé de vous dire qu’il y aurait un briefing à cinq zéro zéro. Ça vous laisse...(il jeta un coup d’oeil à sa montre) une heure vingt, j’pense. »


« Bien. Je pense que les huiles nous mettront sur le feu pas trop longtemps après, donc dis à aux 4 autres d’être prêt pour dans deux heures environs. Tu peux disposer. Et merci pour l’info.»


Réveillée et seule, Shalyne prit une douche. Il y avait l’eau de la pluie, froid crachin qui picotait légèrement la peau et permettait de la tenir éveillée les longues nuits de veille, et puis il y avait la douche chaude, qui glissait le long de son corps pâle et fatigué. La salle de bain étant plutôt froide, une colonne de vapeur monta vite et enveloppa Shalyne.
Pour sûr, elle en avait besoin.

Ses dix minutes de luxe étant terminées, elle s’habilla comme il le fallait. Tenue de service, ok. Imperméable, aussi. Pas besoin de la casquette en hiver, et en plus elle faisait bizarre sur ses cheveux, qu’elle coiffa à toute vitesse.

4 heures 30 du matin,
reconstata-t-elle.  Heureusement qu’elle avait dormi un peu dans le bateau. La journée s’annonçait plutôt longue, surtout si elle commençait à une heure aussi avancée. Mais avant... Pause déjeuner. Et pause clope. Et pas nécessairement dans cet ordre, pour pas puer de la gueule devant les huiles.

Assise sur un banc, dehors, dans la nuit hivernale, elle alluma la cigarette tant attendue. Il faisait toujours nuit, et le peu de lumières allumées ne montraient que les quelques dockers qui terminaient leur service de nuit.

Et c’est pour ça qu’ils n’avaient aucune chance contre les mafieux et les révolutionnaires. Chacune des deux factions avait probablement au moins un agent dormant sur les ports, identifiant les allées et venues.

Même si le bateau a déchargé la centaine de marines réguliers et l’escouade d’élite de Nelson, en l’espace de 3 heures la nuit, la nouvelle aura atteinte Goa dès l’aube.

Shalyne ne mangea pas avec ses coéquipiers, préférant manger à la lueur imaginaire d’une aurore qui tardait à venir en cet hiver. Elle maintenait une relation cordiale quoique la plus brève possible avec ses coéquipiers, se limitant à la mission et aux ordres. Les 5 soldats sous ses ordres s’en contentaient ; anciens sous-off’ de la marine régulière, ou simplement suffisamment matures, ils savaient apprécier la liberté de manoeuvre que leur accordait le caporal Nelson en les laissant tranquilles.

H-10 minutes,  Shalyne se présenta devant le Poste de Commandement de la marine de Goa. Visiblement, tout le monde était là, et commençait déjà à discuter : le colonel du vaisseau qui avait amené Shalyne ici, et un homme avec une veste en cuir noire, et une coupe affreuse. Shalyne, notant immédiatement les galons du colonel, et se mit au garde à vous à un mètre du seuil de la porte.

« Caporal Nelson à vos ordres, mon colonel. Je ne suis pas en retard, j’espère ? »


L’homme au cuir, affalé sur un fauteuil, sourit et fit mine à Nelson de venir.

« Pas le moins du monde, Mademoiselle Nelson –Par pitié, ne me dites pas que c'est madame, vous risqueriez de briser mon coeur- Vous avez même une dizaine de minutes d’avance, mais entrez si vous le voulez, on allait commencer de toute façon. »

Shalyne hésita.  Le colonel fronça ses sourcils en observant l’homme qui venait de lui parler à sa place. L’agent se tourna alors vers l’officier pendant une seconde. Le colonel haussa les épaules.

« Entrez donc, caporal. »

Mais au moment où elle franchit le seuil de la porte, elle vit un autre officier ; aux galons  et à la figure un peu plus massifs. Se figeant sur place, elle reconnaissait la figure massive et gigantesque qui prenait la moitié du canapé.

De tout les hommes du monde...

« Amiral Fenyang ? »


Dernière édition par Shalyne Nelson le Ven 19 Déc 2014 - 10:07, édité 1 fois
    Il y eut un instant de flottement, personne ne sachant comment réagir. Keegan Fenyang !  Ainsi, c’était lui, le commandant de la garnison de Goa... Il n’y avait pas de mention nominative dessus, aussi était-elle surprise de voir l’auguste et familier personnage assis, une fesse sur chaque moitié du canapé. Ami du grand père de Shalyne, l’amiral Danforth Nelson, il lui rappelait ces étés bénis à Marijoa, où elle accompagnait son grand-père et Keegan au café, admirant la ville, ses passants et son soleil.

    « Eh ben dis donc, si c’est pas le rejeton Nelson que j’vois là... J’t’aurais bien prise dans mes bras, mais comme tu peux l’voir, je suis vachement occupé. Où est le caporal d’élite dont vous me parliez, Alvaro ? »

    Alvaro sourit, comme s’il s’apprêtait à raconter une bonne blague. « C’est elle, Amiral. »

    Fenyang sourit à son tour.

    « Alors alors. La p’tite Shalyne, commandant une unité de 5 gars. Et d’élite, en plus. Ça fait plaisir à voir, hahaha. Bon. Nous avons discuté du plus important tout à l’heure, du coup je pense que je peux vous laisser communiquer ce qu’il faut, au caporal Nelson. (il ébouriffa paternellement les cheveux de Shalyne, qui leva les yeux aux ciel, mais sourit quand même) Tu passeras le bonjour à Danny, ma puce.

    Et Alvaro, quand vous aurez fini, vous viendrez me voir, histoire de régler quelques bagatelles.»


    Ma puce, pfff... Heureusement que les autres voient pas ça.


    Le géant s’extirpa hors du bureau, laissant Shalyne, le colonel Proctor et l’agent du CP9 Alvaro Vanderspool seuls.

    « Bien, fit Vanderspool. (Il se tourna vers Nelson) Mes excuses, caporal. Nous avions prévus deux réunions séparées de vingt minutes chacune, mais l’amiral avait tendance à aller dans les détails, lorsque nous parlions du traitement des révolutionnaires attrappés. Car oui, je pense qu’autour de cette table, nous sommes au courant ; le vrai but de cette mission, c’est un coup de filet révolutionnaire.  Brandy ? Whisky?»

    Proctor refusa d’un hochement de tête. Shalyne eut quand même la politesse de répondre.

    « Jamais en service, monsieur. »

    « Appelez moi Alvaro. Ou Vanderspool. Laissez donc le « monsieur » à votre supérieur hiérarchique. Donc, je reprends. J’ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est qu’ici, rien n’est secret. D’ici deux heures, tout le monde saura qu’un équipage de cent quinze hommes est venu renforcer la garnison de Goa. Chaque soldat qui sort sera suivi, ses mouvements décortiqués et envoyé aux différents services de renseignements révolutionnaires... Ou mafieux, d’ailleurs. »


    « Vous serez seule sur le coup, jeune fille, commença le colonel Proctor. Tant que le coup de filet ne sera pas terminé, un gros mouvement de troupe risque de faire remodifier toutes nos informations sur la pègre de Goa, et ruiner un travail de plusieurs années. Seul les gardes et les marines en patrouilles pourront vous accorder un quelconque soutien ; rien hors de la procédure habituelle, donc. »


    Shalyne opina du chef. Vanderspool approuva.

    « Bien. Voici une carte de Goa. »


    « La ville se constitue de trois anneaux concentriques. La haute ville, le centre, et ce que j’appelle la ville basse. Ne considérons pas Grey Terminal, qui est hors limites pour cette mission.

    « Cette ville possède trois gros centres mafieux. Deux en ville basse, un au centre. Pour la haute, des dealers de bas étages se contentent d’approvisionner les jeunes bourgeois. Si j’étais un mauvais agent, je vous dirais que c’est grâce à ces jeunes que j’ai réussi à remonter progressivement la piste, jusqu’à localiser les entrepôts... Et je suis un mauvais agent.»



    Il posa désigna successivement du doigt les trois positions jaunes sur la carte. Le Colonel Proctor continua donc.

    « Avoir les positions des groupement de pègres est une chose ; coincer un maximum de voyoux en un coup, c’en est une autre. Mais je tiens de mes sources, qu’une grosse réunion est prévue dans l’entrepôt du centre-ville, avec tous les grands pontes. Proctor intervient à peu près à ce moment là, attaquant les trois entrepôts de façon simultanée. Fenyang senior veillera à ce que Goa reste stable le temps de l’opération. »


    Vanderspool se leva alors. Faisant les 400 pas devant le bureau.

    « Mais vous remarquez que Wallis n’a pas prononcé le mot « révo » une seule fois. La raison est simple : cette mission n’est qu’une gigantesque diversion. Le travail pour coincer les mafieux a été énorme, mais il a été abattu longtemps auparavant. Nous n’attendions que le bon moment pour d’abattre cette carte, attendre dans une contrée voisine, et débarquer sur Goa le plus vite possible. Et comme nous venons de trouver ce moment mesdames et messieurs, passons donc à la partie ‘top secrète’ de l’opération.»

    Vanderspool ouvrit une pochette. A l’intérieur de cette pochette, se trouvait un transparent avec quelques annotations et figures géométriques, qu’il superposa à la carte de Goa.  De nouvelles informations stratégiques s’ajoutant à la carte.


    « Nous avons certaines pistes sur les cellules révolutionnaires de Goa, mais hélas aucune ne portant sur d’autres factions... moins traditionnelles. Mais, et j’arrive enfin à la bonne nouvelle... »

    Il posa sa main sur ce qui apparaissait être une grande place de marché dans la haute ville.

    « On sait une chose. Le jour où l'on a prévu le coup (c'est à dire demain), un assassinat va être opéré ici. Par un membre de la faction révolutionnaire Umbra. »


    Shalyne tressaillit. Jusque là, elle n’écoutait que passivement ce qu’ils racontaient, croyant avoir déjà tout lu dans l’ordre de mission ; en gros, coup de filet pour attraper la pègre, avec mission contre les révolutionnaires derrière. Et puis, c’était évident. Pourquoi on enverrait que 5 marines d’élites entouré d’une centaine de clampins ? Autant n’envoyer que les clampins.


    Mais l’Umbra, ce n’était pas du taf de marine d’élite. C’était du travail de CP9. ‘Contre assassinat’, si l’on peut s’autoriser un si mauvais trait d’esprit. Un marin, même d’élite, n’est pas entraîné à combattre des ennemis invisibles.

    « Nous devons capturer cet homme vif. Il détient des informations sur un As de la Révolution, Rafaelo di Auditore, notre cible numéro un. »


    Dernière édition par Shalyne Nelson le Ven 19 Déc 2014 - 23:32, édité 1 fois
      « Euh... Avec tout le respect que je vous dois, monsieur... »

      L’homme ne la laissait pas finir une phrase.  Il avait beau avoir l’air loubard, c’était un homme qui ne laissait rien au flou. Avec une envie de tout contrôler. Shalyne se méfiait de ce genre de types qui ne voyait chez les autres que leur utilité.

      « Vanderspool. Juste Vanderspool. Plus convivial. »


      « Vanderspool... Vous nous demandez d’attraper l’assassin le plus dangereux de Grand Line et des Blues ? réunis ? Un gars présumé mort, tué par le grand homme avec qui vient de ruiner ma coupe de cheveux?»


      « Présumé étant le mot clé. Après, si vous voulez faire mon job, (l’agent sourit d’un air goguenard) ,nous recrutons activement des beaux brins de fille comme vous au Cipher police 9. Et là seulement, nous pourrons discuter de dossiers top secret CP9, comme par exemple : la discussion que je viens d'avoir avec Keegan Fenyang.»


      Il se racla la gorge, et reprit son sérieux.

      « Blague à part, je vous demande juste de capturer l’homme qui tentera l’assassinat demain midi, devant cette grande église (tandis qu’il parlait, il se déplaçait vers la fenêtre pour en indiquer la position) là-bas.  Le reste, on s’en occupe.»

      Proctor était perplexe.

      « Mais comment vous savez tout ça ? »


      « Un magicien ne révèle jamais ses tours. »


      Shalyne sourit. Il se foutait vraiment de notre gueule, ce type.

      « Sauf celui de la salière, en général, non? »


      Vanderspool ricana.

      « Vous marquez un point. Ce tour n'est, en effet, pas vraiment compliqué, mais juste un raisonnement de base dans l’assassinat. Voyez-vous, tuer un homme que l’on connait, c’est extrêmement facile. Un homme que l’on ne connait pas, par contre, il y a tout à réapprendre : Son apparence, ses habitudes... Et l’on se raccroche à tout motif qui rendrait notre...la cible prévisible. Un endroit où il se rendrait tout le temps. Comme ça, on peut établir un plan d’action. Vérifier les entrées, les issues de secours si les choses se gâtent et laisser un minimum d’improvisation.
      La cible en l’occurrence, un riche noble du nom de Servo Vendetta, ne possède qu’un seul motif notable : Sa visite du marché du centre-ville. Il y passe approximativement une heure par jour, où il discute des cours des tissus et achète des babioles.

      Croyez-bien que je m’en serais occupé, mais je n’ai pas spécialement envie de faire sauter ma couverture pour le moment. Les ressources humaines du CP9 étant plutôt... limitées, j’ai préféré faire appel à la puissance brute de la marine d’élite pour ce boulot. Du coup,
      (il donna le transparent, la carte et la chemise en carton à Shalyne) voilà votre nouvel ordre de mission. Et ça, aussi. »

      Vanderspool donna à la jeune femme une petite montre escargophone.


      « Avec ça, vous avez une liaison sécurisée avec moi. Si jamais vous avez un problème, ou si vous voulez juste prendre le café, surtout, n’hésitez pas. Je rigole, bien sûr.

      Du coup, messieurs dames, c’est tout pour aujourd’hui. Suivez vos instructions respectives à la lettre, et tout devrait plutôt bien se passer. Je suis plutôt confiant. Bonne journée à vous. »


      ***


      «Alors, elle est où, l’entourloupe ? » fit Trophée.

      « Il n’y en a pas. Mais j'ai bossé sur un plan, ces deux dernières heures. »

      Les soldats firent la moue et semblaient vraiment perplexe. Shalyne commençait à s’impatienter. Il fallait se mettre activement au boulot.

      « Un plan contre Umbra ? M’est avis qu’on va se faire tuer»
      , maugréa-t-il.

      « Je vous demande pardon, première classe Hanlin? Répétez ça un peu plus fort ? »
      fit Shalyne , irritée par l’attitude négative du soldat Hanlin, surnommé Trophée depuis qu’il avait péché un espadon, un jour où la bouffe se faisait rare en haute mer. Jeune marine, mais un peu trop grande gueule, Hanlin s’était bâti une réputation de jeune premier destiné à une carrière fulgurante.

      Mais Nelson n’en avait rien à foutre de ce ces conneries. Pour elle, la vie et la carrière professionnelle de TOUT ses soldats lui importait également. Lui dire que ce n’était pas le cas, c’était faire vibrer sa corde sensible.

      « Vous nous demandez de trouver un plan contre Umbra. C’est le boulot des Cipher Police, ça. C’est eux qui chassent des assassins. Nous, c’est les bandits et les pirates... »

      Sa voix faiblit tandis que Shalyne s’approchait de lui, d’un air inexpressif. Elle ne semblait pas en colère, mais elle le regardait intensément. Comme si elle le jaugeait. Et, en une fraction de seconde, décocha une droite fulgurante qui vint s’écraser droit dans la joue du soldat, qui, tout aussi solide qu’il était, tomba inconscient avant de toucher le sol.

      « Première classe Mallory ? »


      « Madame ? »

      « Virez de ma vue cet espèce de salopard mal élevé, et dites à un de nos gars de le ramener dans sa chambre. Il est relevé pour le reste de la mission. »

      Elle se tourna alors vers le reste du groupe.

      « Cette leçon vaut également pour vous tous, ici présent, qui tirez des tronches de six kilomètres parce que le grand patron a décidé que vous deviez combattre des gars en jupe avec des couteaux à beurres. J’en ai que dalle à foutre de vos idées sur l’Umbra. Ou du fait que je mérite d’être mieux gradée que vous, ou je ne sais quelle idée qui passerait par vos cerveaux pourris. Si les rapports vous suffisent pas, si les remarques ne vous suffisent pas, alors c’est à coup de poings dans la gueule que je vais vous faire respecter ce putain de protocole militaire.

      Croyez bien que je n’envoie personne au casse-pipe. J’suis pas payée pour ça. Par contre, je suis payée pour suivre des ordres, et vous aussi. Si, comme l’abruti par terre, vous vous êtes soudainement rendu compte que vous n’aviez pas les couilles pour suivre des ordres, Le bureau du vice-amiral Fenyang est là. Cette petite parenthèse refermée, Voilà mon idée.»



      Elle sortit l’ensemble carte-transparent de Vanderspool. Elle indiqua le port du doigt.

      « Nous sommes ici, et nous voulons aller...
      (Elle fit glisser son doigt jusqu’à l’église et la grand’place) là. Le problème, c’est que si on y va comme ça, en uniforme, du port à l’église, ça va vite se voir. Je sais pas comment, mais ça va se remarquer, et l’assassin ne frappera pas ; la mission sera un échec.  Mais j‘ai un plan. »

      Elle indiqua le poste de commandement.

      « Le PC, c’est là ou les officiers vont causer à l’amiral Fenyang, des fois qu’il ne serait pas dans le palais  – et utiliser les toilettes les plus propres de la base. Si propres qu’elle sont reliées à des égouts... avec une grille juste hors du poste de commandement. »


      Un ancien sergent de la régulière, Aken, opina du chef.

      « Je vois le truc. On se sape comme des gens du pays, on entre dans le trou et on ressort... »


      Dernière édition par Shalyne Nelson le Sam 20 Déc 2014 - 11:58, édité 5 fois
        Quelques heures plus tard, Chacun des soldats avaient pris position dans la place. Les cloches sonnaient 11 heures, midi.

        «Et on ressort à l’autre bout de Goa, sans que personne ne nous suive. On aura tout le temps de faire nos repérages, après ça.»

        « Exactement. Une fois arrivé là, on se sépare pour la journée. Faites du repérage, et analysez bien la carte, parce que chaque personne va devoir accéder à la grand'place par des chemins différents, en entrant par des accès différents. Cain, par contre, je veux que tu fasses le guet depuis un endroit surélevé, histoire d'avoir une vue d'ensemble. Pour ne pas te faire griller, ne tourne ta tête vers la fenêtre que toute les 10 secondes, et ce pendant 5 secondes. C'est tout, messieurs.

        Lorsqu’on sortira de cette cage d'égoût, on ne se connait plus. Jusqu’au moment où l’assassin frappera. »


        Mallory n’aimait pas la saloperie de marcel sale et usé qui lui faisait office de déguisement, avec le pantalon sans ceinture. qui avait tendance à retomber un peu trop souvent, mais il faisait avec.

        De l’autre côté, il fallait dire que celui de Shalyne lui collait bien. La femme semblait tout droit être sortie d’un film de cinéma dont il avait oublié le nom, où la jeune première devait jouer une femme de Grey Terminal qui devait s’occuper de son vieux père chômeur.  Il avait bien aimé ce film.
        La fille était bonne.

        Elle alluma une cigarette, et, couplée à son air visiblement désinvolte, lui donnait un aspect de chiennasse qui empêchait Mallory de se concentrer convenablement sur sa mission. Putain de merde, pensa-t-il. Un beau brin de fille comme ça, et fallait qu’elle soit mon supérieur doublée d’une salope coincée. Quel gâchis.

        Il porta le gros cageot de légumes et le posa près de Shalyne, qui jouait la vendeuse.  Il se pencha doucement vers elle et chuchota.

        « Un vendeur de légumes qui fume, c’est ni propre, ni réaliste, m’dame. »

        Pour toute réponse, la caporale jura, et écrasa sa clope. Mallory sourit. Il aimait bien la voir passer pour une conne devant ses subordonnées. Elle détestait ça ; et lui, adorait ce qu’elle détestait.

        Le soldat massif se redressa de toute sa hauteur, observant furtivement l’ensemble de la scène. Le bourgeois était là, sondant les marchandises, discutant avec ses connaissances. Il leva alors la tête. Les fenêtres étaient pour la plupart poussiéreuses. En plissant les yeux, on pouvait observer un homme, qui semblait écrire quelque chose sur un bureau collé à une fenêtre. Parfois, il se tournait vers la fenêtre, observant le monde en dessous de lui. Un oeil expert pourrait remarquer que la fréquence à laquelle l’homme tournait était exactement d’une fois toute les 10 secondes.


        Deux autres sorties étaient couvertes par Aken et Achab, chacun déguisés en mendiants. Le déguisement était bon, designé par des agents CP.  Ils étaient 5 au total. Mallory jura. Trophée n’est pas venu, mais ce n’était pas grave. Ce plan  ne pouvait pas foirer...

        Sauf...

        Si l’assassin était suffisamment bon.


        Onze heures cinquante.

        « Cain, pas de comportements suspects ? »

        « Je remarque rien de bizarre. Le gars salue des gens, et il est accompagné de deux gars. Des gardes du corps, j'pense. Il fait les échoppes... Merde, y a un attroupement qui va avancer vers son côté. Vous devriez vous rapprocher, on ne sait jamais. »


        Shalyne suivit la recommandation, ordonnant à Mallory de rester ‘surveiller’ l’étal. Elle avançait doucement vers l’homme. Elle entendit alors les cloches sonner. Un angélus bien bruyant, nota-t-elle. Assez bruyant pour couvrir le râle d’un homme agonisant.

        Cain avait beau parlé, elle n’entendait rien. Elle monta sur un petit trépied, histoire d'avoir une vue d'ensemble de la situation, tout en faisant semblant de vendre à la criée. Elle voyait juste l’homme à la figure altière, tenant ses mains derrière le dos, discutant avec une connaissance. Si l’assassin allait attaquer, le bruit ambiant devrait imposer suffisamment de flottement pour lui permettre de s’en tirer.

        Concentre toi. Observe l’ensemble. Le détail qui gêne le tout, te gênera aussi.

        Mais rien ne gênait. Tout se faisait de façon parfaitement normale. Les gens avançaient, l’homme discutait...

        Tout était normal... Sauf...

        Un motif. Une spirale. Une personne se servait des mouvements de foule pour avancer vers un endroit qui n’était pas du tout celui des foules. N’entrant pas, ne sortant pas, n’allant pas du tout à contre courant comme le ferait une personne pressée ou juste décidée à aller d’un point à un autre, il zigzaguait au gré des vagues de gens. Mais les zigzags se faisaient de plus en plus petits, s’approchant d’un point précis. Une suite convergente de mouvement, en somme. Avec pour limite un homme en bleu.

        Elle sauta de son cageot de pomme,  avançant contre le flot, jusqu’à atteindre une position de sécurité où elle se rasséréna. Avançant normalement pour ne pas se faire griller. Alors, elle marcha à grand pas vers l’infâme salopard n’était plus qu’à quelques mètres de la future victime.Tout se déroula alors d'une violence et une rapidité inouïe. déployant sa lame de poignet en envoyant sa main sur le coup du premier garde dans le même élan, le seigneur Servo Vendetta ne se retourna qu'après que le deuxième garde fut expédié ad patres, un trou au niveau de son coeur. Il y eut comme un instant de flottement lorsque Vendetta vit le visage de l'assassin. Shalyne en profita pour poser sa main sur l’épaule de l’homme, qui se retourna vers elle.

        « Hey, Suzy. T’as du feu ? »


        L’homme se tourna alors gracieusement, déployant de nouveau sa lame de poignet de manière parfaitement naturelle, car telle était la nature de l’Umbra : Imperturbable, impétueuse...Mortelle.

        Niveau longueur d’avance, par contre, ça se discutait. Du moins, c’est ce que l’assassin a du penser lorsque le crochet lui atterit dans la face.  Il encaissa le coup sans problème, et enchaîna avec chassé dans l’estomac de Shalyne, qui tomba sur les passant. L’assassin brandit sa lame et s’approcha pour l’achever ; la marine balaya les jambes de l’homme, et se releva dans le même mouvement. Elle se pencha sur lui.

        « Alors, tu... »

        C’est alors qu’elle vit sa main gauche glisser vers son gilet. Elle écarquilla les yeux, bondit vers la gauche et évita de quelques centimètres le coup de feu qui arriva après les cloches, faisant fuir les pigeons et les passants. C’est alors que Mallory vint en renfort, immobilisant l’homme, tandis que Shalyne s’époussetait en allant parler au noble, comme paralysé par l’évènement.


        « Désolé, monsieur, mais ce gars a bien failli vous tuer. On est de la marine. Vous allez bien ?»


        L’homme sourit nerveusement, mais se reprit, affichant sa figure patricienne, avec même un air enjoué.

        « Eh bien, une preuve de plus de la compétence de nos marins. Merci beaucoup, car il me semble que je vous doive la vie, madame... »

        « Nelson. Shalyne Nelson. »

        « Enchantée, madame. Lord Servo Vendetta, à votre auguste service, fit-il élegamment. »


        « Putain de mpfff- » Mallory s’interrompit, tombant silencieusement, plié en deux. Il vomit son petit déjeûner aussitôt.

        L’homme avait simulé l’inconscience, et lui avait envoyé un direct foudroyant dans l’estomac

        Le soldat Achab, qui gardait l’entrée est de la Grand’Place, prit le relai.

        « Tout l’honneur est pour moi, mais, j’espère que vous m’excuserez de me tirer comme ça... Au revoir ! Et faites gaffe avec qui vous traînez... »

        Je saurais m’en souvenir,
        pensa Vendetta en rangeant sa lame qui dépassait presque de sa main. Une fraction de seconde de plus, et il faisait sauter sa couverture juste devant la marine.

        Il observa le corps de ses gardes du corps. Kaem, Roudard. Cet homme ne savait clairement pas à qui il avait à faire, sinon il m'aurait attaqué directement et évité le plus gros du danger. L'imbécile. Il a du être surpris de voir que Lord Servo Vendetta n'était autre que moi. Il regarda les marines lui courir après lui.

        Il paiera le prix de son hésitation.


        Dernière édition par Shalyne Nelson le Ven 19 Déc 2014 - 22:44, édité 1 fois

          Shalyne courait à en perdre haleine.  Le salopard avait un rythme infernal, mais Achab tenait bon, ne perdant pas  le bandit de vue.

          Mais Shalyne avait toujours son plan. Tout était prévu de A à Z, salopard. T’es foutu.

          « Achab ! Essaie de le faire tourner à droite ! J’vais prendre un raccourci. »


          Shalyne rentra alors dans un des bâtiments, et monta les escaliers à en perdre haleine. Son coeur allait éclater. Elle arriva sur le toit, et avançait ainsi de toit en toit. Continue à courir, ne réfléchis pas.

          Heureusement que les toitures étaient serrées. Elle avança à 100 à l’heure, profitant de l’absence de foule pour gagner de l’avance là ou elle en perdit en montant les escaliers.  Elle savait qu’Achab et l’assassin étaient à sa gauche, dans la ruelle. Elle entendit des coups de feu. Merde... Calme-toi, te dis-je. T’y es presque.

          Arrivée au bout du dernier toit de la rue, elle n’avait plus que deux choix, soit sauter, soit continuer et tourner à droite. Sauter était hors de question...

          « M’dame, c’est lui ! Choppez cet enfoiré ! »

          Crack. Quelque chose avait craqué. Elle ne savait pas si c’était chez elle, ou chez l’homme sur lequel elle avait sauté. Dans tout les cas, tout était devenu noir.




          ***


          Recentre.

          Qui suis-je ?

          Où suis-je ?

          Recentre. RECENTRE. Calme toi. Regarde autour de toi. Ferme les yeux. Ouvre les yeux.

          Je ne peux pas les gratter. Mains attachées.


          Oh. Oui, c’était ça.



          « Ca se réveille. Du bateau ? »


          Il ne répondit pas, et préféra faire le mort. Plus longtemps il était endormi, plus il gagnait du temps.

          Il n’eut qu’une gifle en récompense de son idée.

          « Ne nous prends pas pour des cons
          , fit une voix grave. T’as ouvert les yeux.»

          Une autre voix. Un peu plus contrôlée. Familière.

          « A partir de maintenant, c’est moi qui prend les commandes, soldat. »

          L’assassin avait peine à le croire. Il ouvrit les yeux pour s’en assurer. Lui, ici ? Avec des marines ? C’était un mauvais rêve. Vendetta était mort, Uther l’avait payé, et maintenant il dormait et faisait ce mauvais rêve. Il n’y avait pas d’autre moyen.

          « Jack... Salaud de traître. »


          « Je vois que t’es malin. Au fait, mon vrai nom, c'est Alvaro. Et je sais que t’es un assassin haut gradé. Un assassin dans la confidence. Mais j'ai appris pire, ces derniers temps. »


          Il resta silencieux.

          « Parle pas pour l’instant, c’est pas grave. J’vais te raconter un peu ce qui m’est passé par la tête. Quand j’ai tué le salaud de traître de messager de rue Fallstar et que j’ai lu la lettre, j’étais sur le cul. Vendetta, rien que ça. Le noble le plus populaire de tout Goa. Et j’me suis demandé pourquoi un gars de l’Umbra ferait ça. Avant de baisser les yeux juste un peu et remarquer la présence de la signature en dessous. »

          Il lui mit le papier sous le nez.

          « Dol. Uther Dol. Tu bossais pour Uther, affreux fils de pute. Réponds à mes questions. Où est-il? »

          Cause toujours, saleté. Tu ne me fais pas peur.


          « Va te faire voir. »

          Le shigan qui lui transperça le bras et le fit hurler. Les marins se détournèrent.

          Moins en tout cas... Que ce qu’Uther pourrait me faire si j’ouvrais ma bouche... Faut que je lui trouve un truc à dire...


          « Vous n’êtes pas obligés de regarder ça, les gars. Laissez-moi faire mon boulot. »


          Les marins d’élite quittèrent la salle, sauf un... Où plutôt une. La fille était jeune, mais la haine émanait d'elle pouvait presque réchauffer son corps gelé.

          [i]Autant mettre le CP9 sur la piste de l’autre enfant de salaud et me laisser la vie sauve.
          D’une prison, l'assassin pouvait s’enfuir. Pas d’un CP9.

          « Nous voilà seuls, alors. Toi, et moi. »

          Il pointa son index vers une nouvelle partie du corps.


          « Et la partie ne vient que de commencer... »



          Dernière édition par Shalyne Nelson le Dim 21 Déc 2014 - 21:27, édité 3 fois


            « Il a parlé. »


            « Et alors quoi ? »


            « Et alors j’ai des infos. Pas celles que je souhaitais, mais des infos quand même, mais peu importe, de toute façon... Caporal Nelson ? »

            « Oui ? »

            « J’ai à vous parler une minute, en privé.»


            Les marines quittèrent la salle.


            « Permettez que je vous tutoie ? »



            Décidément, Shalyne était en colère. Tout ce boulot pour ça? Et l'autre con essaie encore de me draguer? ça va mal se finir, je le sens.

            « Non. Vous n'avez pas le droit de me tutoyer, sombre connard. J'ai cassé la mâchoire à un gars pour pouvoir accomplir votre putain de mission sans discuter. Maintenant, vous allez m'écouter, mon salaud. Deux gars sont mort pour que vous puissiez me draguer. Faites votre putain de- »

            L’agent du CP9 souffla du nez d’un air amusé, avant de décocher une baffe à Shalyne. Surprise, elle fut sonnée par le coup mais tenta néanmoins de contre attaquer. D’une vivacité inouïe, Vanderspool lui attrappa le bras et le tordit, forçant Shalyne à se mettre à genoux.

            « Il y a un truc que tu comprends pas, ma mignonne, alors je vais marquer le rythme. Civil ou pas, j’ai la carte blanche du Gouvernement Mondial pour tuer qui je veux, quand je veux et où je veux. Je peux t’égorger, te jeter dans la rue et me commander une pizza dans le même élan que Keegan Fenyang lui même n’aura pas le droit de lever le moindre petit doigt, peu importe le fait qu’il m’ait engueulé après notre meeting pour t’avoir envoyé sur cette mission. Peu importe que tu sois la petite fille d’un grand père en manque d’héritier potable. Tu le sais ça, non ? Si tu te rappelles des règles élémentaires de survie avec un agent du CP9, tu dois te rappeler qu’on ne dit JAMAIS non à un agent du Cipher Police.»


            Il la relâcha alors. Elle resta à genoux.


            « Quelle ingratitude. Tout ce que je fais, là, c’est pour toi. Tout ça, c’est une groossse combine pour te permettre –et me permettre- de faire la seule chose qui fait que tu es encore en vie aujourd’hui. Je te donne une chance de venger Ambardil. Alors on peut faire ça à ta manière, et noyer son chagrin dans la dépression, et sa dépression dans son chagrin, pendant 5 ans... Ou alors on peut faire ça à ma manière, et faire souffrir ce salaud avant de le tuer.
            Oui, je sais ce qu’il vaut pour toi.  Je sais ce qui s’est passé après sa mort, mais mieux encore, je sais comment, par qui et pourquoi il a été tué. Et je tiens pour certitude que Rafaelo di Auditore est la clé de cette énigme.»


            Bouche bée, elle essayait d'assimiler tout ce qu'il venait de dire. Trop de révélations, et ses émotions l'empêchait d'ouvrir la bouche. Ses joues étaient en feu, et sa gorge serrée... Mais non.

            Elle ne le pleurerait pas avant de l'avoir vengé.

            Tu as gagné, enfoiré. Je suis à toi. Mais avant, une question.


            « Pourquoi ? »

            Il haussa un sourcil.

            « Pourquoi ? Tu me déçois... Ou alors ça se voit vraiment pas au premier coup d’oeil. Donne moi ton manteau de marine. »


            Il se tourna, jeta son cuir, ébouriffa ses cheveux. Il mit le manteau du caporal par dessus ses épaules, comme un cape. Il croisa les bras, fit un sourire confiant, et se tourna.

            Shalyne manqua un battement.

            « Amb...Lieutenant Ambardil ? »


            Son ancien commandant d’unité. L’homme qui lui avait sauvé la vie... Et elle peut le dire maintenant, l’homme qu’elle avait aimé. Revenu d’entre les morts, pensa-t-elle une seconde, mais elle savait bien que c’était faux.

            C’est alors qu’elle comprit tout.

            « Non. Vous êtes son frère. »


            Il opina du chef.

            « Si vous êtes avec moi, je vous ferais partir à Alabasta. Une fois là bas, je vous expliquerai tout. Soban Le rouge. Le piège. La mort d’Ambardil. Et avec un peu de chance, nous terminerons cela là-bas.»


            Il se tourna vers l'homme inconscient.

            « Il va falloir le ramener à la base. Une excellente idée, le coup des égoûts. Ah, et au fait, j'ai insisté pour que Proctor vous mette dans le rapport comme ayant fait partie de l'opération contre la pègre, qui fut, d'ailleurs un succès, et vous a cité pour la médaille Alakys. Vous n'êtes pas récompensée pour votre vraie mission, certes... Mais du bon boulot, ça reste du bon boulot. (Il sourit, à sa manière caractéristique.) Sans rancune pour le bras, j'espère? »


            Dernière édition par Shalyne Nelson le Ven 19 Déc 2014 - 1:35, édité 1 fois
              Epilogue.

              L’assassin était à bout de souffle, mais il était parvenu à son but. Il s’était fait la belle,  dans cette prison miteuse de Goa. Sous le nez de la garde et des marines. Sous le gros popotin de Fenyang. Décidément, tous des incapables, ces marins. Et même s’il n’avait pas eu sa cible, il était plutôt fier de son coup. Il avait également appris le coup de filet qui avait servi de diversion durant l’opération destinée à l’intercepter. Un succès partiel, visiblement. Mais ils allaient envoyer quelqu’un finir le boulot. Les révos s’en tireront pas à bon compte, cette fois.


              Quant au dangereux agent CP9 sur la piste de Rafaelo... Uther n’aurait pas pu rêvé de mieux. Il n’allait probablement pas être puni pour son échec, du coup. Il soupira, soulagé.

              Ses blessures lui faisaient encore mal, mais Il savait que Vanderspool n’avait pas utilisé son Shigan à pleine capacité. Il avait visé les nerfs, pour augmenter la douleur et lui faire croire qu’il le mutilait. Mais on n’apprend pas les grimaces à un vieux singe.

              Mais alors il sentit quelque chose d’étrange, sur sa peau. Une légère pression sur sa gorge. Puis il se sentit tout chaud dans ses habits. Et le froid semblait vraiment lui entrer dans sa gorge, ouverte. Il tenta d’avancer, mais il était comme retenu. Ses jambes chancelèrent, et le sol semblait s’approcher de lui à une vitesse incroyable.

              L’homme en bleu, derrière lui, essuya la lame de poignet. Il avait suivi le traître dès sa sortie de la prison. Il n’avait pas eu l’ombre d’une chance.

              Il observa le ciel et les étoiles. Quelle vue magnifique. Une vue qu’il comptait bien revoir pendant plusieurs autres longues années, mais il savait que c’était trop demander. Sauf...

              « Assassino, ton aide ne serait pas de refus.»




              ***

              « J’ai appris que vous avez une nouvelle réaffectation, avec tes gars ? »


              « Ouais, m’sieur Fenyang... Euh, mon amiral. On embarque pour Alabasta»


              « Les mauvaises habitudes ont la vie dure, à ce que je vois »
              , fit-il avec un sourire. Monsieur Fenyang. Le temps où l'on était encore innocent,pensa-t-elle. Enfin, dans mon cas, tout du moins.
              « Mais c’est pas trop grave, je suppose... Tant que tu ne le fais qu’avec moi. Mais avant que tu partes, je veux que tu me promettes deux choses. La première me concerne, la deuxième te concerne toi. »

              « Bien sûr, mon amiral,»
              fit-elle, curieuse de savoir ce que l'amiral avait à lui dire.

              « C’est au sujet de mon fils. »

              Un coup de vent glacial passa soudain, figeant les expressions des deux protagonistes.

              «  J’pense qu’on me cache un truc, p’tite fille. J’sais pas si c’est les Rhinos qui sont juste vraiment mauvais –surtout Wallace, j’ai jamais pu encadrer ce type-là- ou si c’est un complot. Mais y’a anguille sous roche dans c’t’histoire. Tu connais mon numéro de Den Den. Si t’as une preuve de quoique ce soit... Que j’puisse faire ce foutu deuil qu’on en parle plus. D’accord ? »

              Shalyne opina, même si elle n’y croyait pas vraiment. Il y avait très peu de chance qu’elle rejoigne l’équipe star de la Marine, mais par ...

              « Le deuxième- il est pour toi. Mon gros doigt me dit que c’est pas la dernière fois que tu vas voir ce type louche, Vander je sais pas quoi. Méfie toi de lui. Pour lui, les autres ne sont que des outils... Et tu m'as l'air d'être l'outil idéal, pour lui.»


              « Ne vous inquiétez pas pour ça, mon amiral. Il va vite être déçu.»