Ce matin, le juge Douillette, Jean de son prénom, était bien décidé à prouvé à sa femme Germaine, qu'il qualifierait selon ses termes de « mégère frigide à moitié timbré, si ce n'est pas totalement, nondidiou » , qu'elle avait tort. En effet, ce matin, une violente dispute avait éclaté dans ce qui est aujourd'hui le domicile conjugal, oui car auparavant c'était le domicile familial mais il y a peu le jeune Kevan trente deux ans a décidé de partir de son plein gré, plein gré qui fut aidé par des coups de balai procurés par sa chère et tendre moman. Bref, au cours de cette dispute, qui entraîna des victimes collatérales chez les assiettes, Germou, comme l'appelait son mari, accusa ce dernier de n'être qu'un ganache ivrogne n'osant jamais de nouvelle chose, alors, en voulant lui prouver qu'elle avait tort, et ne voyant pas ce qu'un truc chocolaté venait faire dans sa phrase, il attrapa un assiette et lui brisa sur le crâne prouvant ainsi qu'il lui arrivait de faire de nouvelles choses. En effet, auparavant, il lui aurait juste coller une beigne et elle aurait, comme le dit un certain penseur, baigner dans son sang. Une fois, les débris enlevés et mis dans une poubelle ,pour ne pas se faire engueuler quand il rentrera ce soir, le juge pris la route dans sa diligence bien décidé à prouver qu'il pouvait être innovant. Pourquoi est-ce que je vous raconte cela ? Car tout simplement, sans cela, il vous manquerait des données pour comprendre l'histoire et qui dit histoire incompris dit histoire pourrie. Oui, incompris n'est pas accordée, mais c'est pour ne pas tuer la rime.
Me voilà, maintenant, débarquant sur l'île un sac à la main. Si vous vous demandez comment je sais ce qui est arrivé ce matin à ce juge que j'connais pas, je vais vous donner la réponse : c'est magique. Cette réponse s'appliquera aussi à toutes les autres incohérences sur lesquelles vous pourrez vous interrogez, merci d'avance. Du coup, m'voilà en train de débarquer sur Hat Island, Guide Marcellin à la main droite, sac à la main gauche, lisant ce qui se trouve dans ma main, la droite je tiens à préciser car je n'arrive pas encore à lire un sac et ce malgré un entraînement quotidien. Franchement c'est assez amusant, pour toute les îles, il y a de belles descriptions, des photos, des conseils mais pour ici, y'a rien, juste une page avec écrit en gros, ainsi qu'en majuscules les deux allant TOUJOURS de paire, « FUYEZ ». Je débarque donc du bateau. Devant moi une rue, derrière moi le bateau, ce qui est logique étant donné que j'viens d'en descendre en fait, à gauche un bar et à droite une chapellerie. Non c'est pas l'endroit où on prie, on n'y fait pas non plus brûler des cierges, c'est qu'une putain de boutique de chapeau. Donc j'avance dans la rue, car j'vais pas rester là, planter en plein milieu de LA rue grillant sous ce soleil de plomb. D'ailleurs faudra un jour m'expliquer le rapport entre le plomb et le soleil, car honnêtement là, j'vois pas. Alors j'avance comme on m'a appris à la faire quand j'avais six ans, oui j'ai eu un peu de retard, un pied devant l'autre, et je m'sens observé par tout un tas de mecs glauques. Pourquoi glauques ? Car chapeauté, ce qui pourrait expliquer la présence de toutes ces chapelleries vu qu'en plus de la première au début de la rue, j'en ai déjà vu deux de plus, ce qui fait trois sur moins de cent mètres là où un patelin normal n'en compte qu'un, et encore, tous les patelins, mais aussi et surtout car ils ont tous des têtes de cons, Il n'y pas de mots plus descriptif que celui là de ma situation.
« Hey toi là !
Mmh ? On m'interpelle ? Alors que, par instinct, mes jambes ont déjà commencé à courir, mes yeux retournent vers mon Petit Buté voir s'il n'y pas d'autre chose que le simple FUYEZ, car j'ai peut être raté un truc, c'est peut être une coutume chez eux le « Hey toi là », ou peut être que c'était juste un astronome qui voulait dire « étoile à …. » mais ça m'semble quand même peut crédible, vu qu'il fait encore jour.
BAM !
Au moment où mes yeux se préparaient à l'idée de regarder devant moi, tu vois pas que je mange un truc dans la gueule et que je tombe. Quand je rouvre les yeux je vois une sorte de truc en bois, probablement de l'acacia, ainsi que plusieurs gusses avec des six coups pointés vers ma fiole. Non, j'rigole, c'est pas de l'acacia, enfin j'en sais rien, j'ai juste dis ça car c'est le seul nom de bois qui m'est venu à l'esprit. Les plusieurs gusses, qui s'avèrent être deux en fait, me font signe de me lever et de me retourner. Ils ont des revolvers donc j'ferme ma gueule et j'obeis. Et là, y'a un petit avec un chapeau disproportionné, tellement énorme que je vois juste ses chaussures, de belles bottes d'ailleurs, ainsi qu'un de ses bras, s'il en a deux et si c'est pas le cas son unique bras tenant une pétoir.
« À genoux. Sinon j'te vois pas »
Leurs armes n'ont pas bougé, alors j'fais comme l'nain i'dit. Me voilà maintenant à sa taille et y'a un truc qui m'choque, ce n'est ni le calibre proche des côtes, ni le fait que si on pousse il roule, non c'est cette merde qu'il a autour du coup, ce n'est ni un cravate ni un nœud pap', c'est juste une ficelle avec un truc en fer. J'sais pas comment ça s'appelle, mais putain qu'c'est laid.
Je me présente, je suis son Honneur le Juge Jean Douillette. Mettez lui des menottes !
-Juge, on a pas de menottes.
-Bon bah....
Là il me met une droite.Après avoir vu le manque d'efficacité de son poing, je le vois qui prend son pistolet à deux mains.
-Attendez m'sieur, j'veux bien vous suivre sans broncher, j'vous jure, mais m'tirez pas d'ssus soyez chics.
-Bon, tenez le joug, on va le juger vite fait.
Vingt minutes plus tard, ils ont déjà monté un tribunal de fortune, trouvé de la corde pour m'attacher et un arbre, j'sais pas pourquoi il est là, mais il leur semblait important qu'il y soit. Le juge Jean est là, en face, debout sur une vieille caisse luttant pour sa survie sous le poids écrasant de la justice, enfin ça c'est comme que je l'vois. Devant lui un mec debout et encore devant rien puis moi. Il s'éclaircit la voix.
Mes biens chers amis, nous sommes...
-On s'en tape ! PENDS-LE !!
Comment ça « pends le » ? Ah, oui j'avais oublié d'vous dire que y'avait une foule en délire derrière, ça m'semblait inutile car la foule est, selon moi, à un tribunal ce qu'elle est à théâtre.
-Bon vos gueules ou j'vous pends tous ! Bon, maintenant, passons au jugement. Monsieur...
-Euh.... Jevta Cofresi.
-Donc monsieur Jevtacofresi, vous êtes aujourd'hui accusé de violation du première et unique loi de Hat Island à savoir « Connard porte un chapeau ou crève ». Que plaidez vous ?
-Euh, non cou-
-Ta gueule on s'en fout. Vous n'avez pas de chapeau, coupable.
Clap-Clap.
Le marteau du juge s'abat sur le crâne du mec de devant dont c'était apparemment la seule utilité.
-Vous êtes par conséquent condamné à...
-LA PENDAISON ! LA PENDAISON !
-Deux minutes, je réfléchis.
Là, le juge Douillette s'met à cogiter, il s'était juré d'être innovant ce matin, mais ça fait déjà un demi-heure, doit-il l'être encore ? Le fait d'avoir pris du bacon aux œufs à la place des œufs aux bacons est-il suffisant ? N'ayant pas la réponse à cette question primordiale, il décide d'assurer ses arrières.
-Je vous condamne donc à par conséquent à la.... la.... la..... Ah, je sais, la LAPIDATION !!!!
-La quoi ?
-Bonne question, quelqu'un sait ce que c'est ?
-Euh, si, moi, c'est quand on tabasse un mec, mais qu'on le fait avec des cailloux
-Parfait !
Au même moment, y'a un vieux quasi-rachitique avec un chapeau qu'arrive, tout lentement, à la limite du ralenti. Une fois arrivé au niveau de juge l'ancêtre pose sa main entre sa bouche et l'oreille du petit gros et se met à hurler.
-ON PEUT AVOIR PLUS DE MORT ! IL M'EN RESTE ENCORE VINGT À ENTERER SI TU M'EN DONNES PLUS J'AURAIS PAS LE TEMPS ET Y'AURA UNE INVASION DE RATS ET DE VAUTOUR COMME Y'A TROIS ANS.
Le juge sait alors qu'il ne pourra pas appliquer son idée de génie, sa lapidation d'amour. Cependant il sait que me laisser repartir tranquillement ne serait pas innovant et qu'il ne pourrait pas clouer le bec à sa Germou, ne serait ce qu'au sens figuré et ça, il en peut s'y résoudre. Le Jean regarde donc aux alentours et voit sa porte de sortie, un convoi pour la CE.
-Bon, dans ce cas, tu es condamné mon cher monsieur Jevtacofresi à devenir un esclave de la CE.
-C'est pas eux qui fabrique la bibine à base de cactus ?
-Si.
-Ah cool. ATTENDEZ VOUS AVEZ DIT ESCLAVE ?
-ESCLAVE ???!???!??
-Oui.
-Mais j'suis pas d'accord !
-Bon tu te tais ou tu veux un trou dans le buffet.
Il a une arme moi pas. Ma bouche se ferme. Le juge de son coté remonte dans son carrosse tout heureux et sautillant, y'a aussi un gosse qui passe avec des journaux et qui gueule.
EDITION SPECIALE: LE JUGE DOUILLETTE REND UNE JURISPRUDENCE INEDITE EN CONDAMNANT À L'ESCLAVAGE !
-J'en prendrais un.
-Un billet m'sieur.
-Tiens. Hey, mais y'a rien dedans la dessus, sale gosse !!!
Là j'vois le gosse qui s'enfuit en courant un homme le poursuit derrière. Le petit va trop vite pour le vieux. Le vieux prend une arme et tire dans la jambe du gosse. Dur, mais amusant, vu que le gosse se pète la gueule après. Pendant ce temps un mec pointe sa pétoir vers moi et me fait signe d'aller vers des mecs enchaînés. Probablement des esclaves ou des gens avec des penchants étranges, j'aimerais tellement que ce soit la seconde solution. Alors j'avance. Lentement, très très lentement même, mais j'avance, comme si j'attendais un truc qui me sauverait, comme dans les dendenvisions. Sauf que plus je me rapproche du camion plus je me rappelle d'un détail que m'rappelait l'oncle Grundig « Jev, la vie c'est pas une dendenvision. » . Il avait raison, je me demande ce qui me fait le plus chier entre ça et le fait que j'vais devenir esclave. Le second truc plus probablement,mais le premier m'latte les couilles aussi.
SPLOUMB !
PAF !
Un coup de feu,. Derrière. je m'retourne. deux mecs aux sols. Parmi les deux gusses celui qui me tenait en joug. Je lui colle un coup de latte. Puis deux autres, quitte à faire. Je me mets à courir dans La rue, les mains dans le dos attachées. C'est assez inconfortable pour tout dire. Là, j'vois un mec. Un vieux moustachu. Avec un chapeau. Et une armure. Attend, que fout un vieux avec un chapeau, une armure et une putain de moustache en plein milieu de la rue ?