Le mioche

Il est petit, tout mignon. Il a les cheveux qui se battent entre eux pour finir en touffe de poil indéfinissable. Il a le sourire espiègle du gamin qui vient de faire une farce. Au dessus de sa grimace, il y a toujours ses deux joues de bébé bien rondes qui sont pleines de poussière et de crasse. Sad, c'est comme une poupée qu'on aurait enfoui au fond d'un trou plein de suie. Et pourtant sa peau qu'il burine d’éclaboussures, de sciure, d'étincelles et de plein d'autres choses, cette peau là reste celle d'un bébé. Il est malingre le bébé, comme s'il n'aimait pas manger. Il a la peau sur les os et les petits muscles autour, ceux d'un enfant. C'est comme si les deux seuls kilos qu'il avait en trop s'étaient donné le mot pour venir se cacher dans ses deux joues. Il a ses frusques aussi, toujours sales. Faut dire que Sad, il n'aime pas l'eau. Il préfère la terre. Et même aussi dégouttant, il donne envie de lui faire des câlins. On aurait envie de l'embrasser si fort, de frotter nos lèvres si vivement sur ses joues qu'on en enlèverait la saleté. Et puis sa voix, c'est comme de la poésie qui sortirait d'un corps sans tête. C'est la beauté du monde sans les mots. Pour le comprendre il suffit d'écouter le son de sa voix, l’intonation. Il suffit aussi de regarder ses yeux qui se transforment en fonction de l'humeur. Sad, c'est le masque des sentiments.

-T'as un gamin ?! Toi ?!
-Rhoo, ça va …
-Mais... Ca fait combien de temps que tu ne l'as pas vu ?
-Trois ans. Pfff... Trois longues années.
-Et il ressemble à quoi ce gamin ? Ça doit être une sacrée teigne pour pas que tu veuilles le voir !
-Nan, nan, c'est pas ça. C'est pas lui. C'est un amour ce gamin. Tu lui demanderais de se jeter dans un puits pour sauver son con de père qu'il le ferait...
-Ahah, l'a l'air bien bête, ton fiston.
-Non plus, non. L'est intelligent je crois. L'aime pas trop les mots ni l'école. Il comprend le monde sans l'avoir appris. Il en fait le sien à lui. Je l'aime bien, ce foutu gamin. C'est un amour, comme tous les gosses devraient l'être. Je l'ai jamais vu en vouloir à la vie alors qu'il a perdu sa mère et n'a qu'un pochard de père. Je l'ai jamais vu m'en vouloir alors que j'ai jamais rien fait pour lui. Je l'ai jamais vu en vouloir à qui que ce soit, en fait... Tu veux savoir, tiens, tu veux que je te raconte une histoire, sur lui ?
-Boarf, vas y.
-Une fois je l'ai vu se faire castagner par des gamins de son école. Mon p'tit Sad s'est défendu comme un lion. Il a répondu à chaque coup en en donnant deux comme remerciement. Il a cogné si fort que les trois gamins qu'avaient voulu lui mettre une rouste ont fini à terre. Et tu sais quoi ? Le soir l'a demandé à sa grand mère de lui faire un gâteau pour le lendemain. L'a offert à ces trois lascars pour s'excuser.
-Ahahah ! SI c'est pas de la connerie ça !
-Non, non, je crois pas. Ces trois gars là ont accepté le gâteau et le prennent pour un chef maintenant.
-Ah.. Bah ma fois.
-L'a son propre raisonnement ce gamin. L'a le raisonnement qui va de travers au sens du monde mais qui fonctionne quand même. L'est fort, mon gamin... L'a juste un défaut à la con, c'est qu'il est plus têtu qu'une mule.
-Ah ?
-Pour te dire, le jour où on lui a dit que sa mère était monté au ciel, il s'est mis dans l'idée de faire un avion. T'images, ça ?
-Ahahah.
-Et le pire, c'est que même en tentant de lui expliquer il démord pas. Il veut faire un avion...
-Ahahahahah.

Ma vie, elle est toute simple. Ma maman ? Ma maman c'est mamie. Parce que maman n'est plus là. Elle est montée au ciel loin loin là haut. Mais là haut c'est trop haut. Et moi je ne sais pas voler. Alors ma maman, c'est mamie. Mon papa ?  Il n'est plus là. Il a dit qu'il voulait rejoindre maman parce qu'elle lui manquait trop. Sauf que papa ne sait pas voler non plus. Alors mamie dit qu'il chercher un avion. Un avion c'est comme un papillon qui vole mais en plus grand, et avec un moteur. Et un avion, ça lui permettra de rejoindre maman.

Maintenant ça fait trois ans que je ne l'ai pas vu. Il paraît qu'il est vers Logue Town, en mission ultra secrète. C'est ce que dit mamie. Il nous envoie quelques lettres de temps à autre mais il y a plein de mots de barrés avec un énorme feutre noir. Mamie dit que c'est la censure. Mais moi je ne comprends pas. La censure, c'est l'animal qui suce le sang, c'est pas un feutre noir.

Quand j'ai dit ça, mamie a souris. Comme toujours. J'aime bien son sourire à mamie. C'est comme une petite lune qui se dessine entre deux rides. Mamie sourit toujours sauf quand on parle de la marine. Elle dit que c'est à cause de la mouette si elle ne voit pas son fils. Papi n'est pas d'accord. Il dit que c'est la meilleure chose qui soit arrivé à papa. Il paraît qu'il n'aimait pas beaucoup l'école. Comme moi. Alors quand il a voulu arrêter et qu'il s'est trouvé sans diplôme il s'est engagé dans la marine. Mais papa est trop fort, alors il a monté quelques échelons. Enfin, je crois...

Alors depuis, je vis avec papy et mamie. C’est elle qui me fait de bons gâteaux, qui me couche le soir et qui me raconte aussi, un peu, la vie de papa et maman.

Papi, il me racontait des histoires de monstres qui font peur et de princesses, il me fait plein de guilis avec ses mains toutes douces. Il m'emmène me promener en mer.

J'aime bien quand on va se promener en mer. On prend une canne à pêche chacun et quelques hameçons. On loue une barque au vieux Groguy pour la journée et on s'en va pêcher. On pêche pas souvent grand chose mais on s'amuse bien. Même qu'avant que papa ne parte, il aimait bien venir avec nous. Il prenait toujours une bouteille de soda pour moi et une autre pour lui. Mais la sienne de bouteille, elle le faisait toujours rigoler bêtement. Moi je ne comprenais pas. Papi n'aimait pas.

Aujourd'hui je suis allé voir papi. J'aime bien son atelier. Il y bricole plein de choses que je comprends parfois et puis ça sent le tabac froid. Ça me rappelle l'odeur enfouie dans les poils de papa. Je lui ai dit que j'allais voir papa, parce que papa me manquait. Papi n'a pas compris. Je l'ai aidé un moment. J'ai bien aimé. Je me suis dit que c'était peut être la dernière fois que je venais avant longtemps... Et puis la mécanique, c'est comme les légos de quand j'étais encore plus petit. Ça s’emboîte, ça se met ensemble. On cherche les coins durant des heures et quand la solution surgit, c'est un mystère de la vie qu'on comprend.

J'aime bien la mécanique.

J'aime bien aussi le Chien. Il est gentil. Il fait pas de bruits. L'est blanc avec de longs poils. Mais ses poils ils sont pas doux parce que des animaux vivent dedans. En fait, mon chien, c'est une maison pour plein de puces. Alors quand mamie l'appelle « ma puce », je sais pas trop si elle parle au chien ou aux petites bêtes. Mais mamie appelle tout le monde comme ça. « Ma puce ». Même que ça embête papi et que ça le fait toujours ronchonner.

Le Test RP est obligatoire, il vous sera donné par le modérateur responsable de la section présentation une fois achevées les étapes précédentes. Faire un test RP avant cette intervention sera totalement inutile : il ne comptera pas.

Informations IRL

Prénom : Sam
Age :La vingtaine
Aime :A peu près tout
N'aime pas :peu de choses.
Personnage préféré de One Piece :
Caractère : Gentil
Fait du RP depuis :2 ou 3 ans.
Disponibilité approximative :Aucune idée.
Comment avez-vous connu le forum ?Souvenir vague.

Quand vous estimez avoir terminé vos descriptions et votre biographie, signalez-le par un nouveau message et demandez votre test RP. Pour plus de lisibilité vous pouvez aussi l'indiquer dans le sous-titre de votre présentation par la mention [En attente de Test RP]. Plus ce sera visible, moins vous avez de chance que les modérateurs ne vous loupent (ce qui n’arrive pas très souvent).

Rapport entraînant l'interrogatoire du 2 janvier 1625.:

2 Janvier 1625.

Le gamin est dans une salle. La seule décoration n'est qu'une vitre teintée. Le mobilier : 2 chaises et une table. Le gamin est assis, au milieu, depuis deux heures. Il a froid, il a faim. Il a peur. Un homme entre. Bien sous tout rapport, son costume de Sergent Chef est impeccablement repassé. Pas de barbe, pas de cheveux sous la casquette.

-Bonne année, gamin.

Il appuie ses deux mains sur la table pour surplomber l'enfant, attaché à sa chaise. Il s'assoit enfin. Sort un dossier de son veston qu'il déplie et commence à lire à haute voix.

- « Le 15 aout 1964, le soldat Sad est arrivé pour la réparation du Khan Helmet, bateau à roue destiné à faire fuir la piraterie des mers d'East Blue. Cette journée là, cinq explosions en deux heure de travaille feront perdre une demi journée de réparation pour la chaudière du navire. » Tu en penses quoi, gamin ?
-C'est... C'est vrai.
-Les réparations se passent bien. Tu arrives, tout explose. Drôle de coïncidence, non ?
-Ça... Ça ne se passait pas bien, sinon je n'aurais pas été appelé. Non ?
-Tu me fais venir à la deuxième question. Pourquoi toi ? Des mécaniciens, sur East, il y en a plein. Alors pourquoi le QG de Logue Town a reçu ordre de te faire venir, toi ? Pas besoin d'un gamin, pour réparer une chaudière.
-Je ne sais pas...

Le Sergent Chef sourit. Il se dit qu'au vue des réponses de l'enfant, l'affaire sera bouclée dans l'heure et qu'un nouveau dossier impeccablement bouclé ornera bientôt son bureau.

- « Le 16 aout 1964, le soldat Sad refuse de manger avec les hommes. Il fera de même chaque repas jusqu'au jour de l'explosion. » Pourquoi tu as fais ça, gamin ?
-J'avais pas faim...
-TE MOQUE PAS DE MOI, gamin !
-Bon, d'accord... Je vais vous dire... Ce jour là je voulais manger. J'avais faim. Je suis même passé en cuisine pour sentir les légumes. Ca sentait les carottes que me cuisine ma mamie. Il y avait aussi des poireaux et j'aime bien les poireaux. Et puis le cochon aussi, comme celui que mon papi a eu à une époque. On l'avait cuit à la broche et c'était délicieux. Mais quand j'ai reçu mon assiette, y'avait une autre odeur. Une odeur pas gentille. C'était comme le produit qui tue les rats de la maison de mamie. Je me suis rappelé que celui que je remplaçait était tombé malade sans qu'on sache pourquoi. J'ai eu peur. J'ai pas voulu manger.
-Tu dis qu'on voulait t'empoisonner ?! Mais tu te rends compte de ce que tu dis ?!
-Oui.
-Et pourquoi est ce qu'on aurait voulu t'empoisonner ?
-Pour pas que je répare le bateau. Si personne n'avait abîmé la chaudière quand je la réparais, ç'aurait été terminé en une heure.

Cette fois le gamin serre les poings, regarde fixement le Sergent Chef plutôt que ses pieds. Le gamin semble tenir à ça : qu'il fait bien son travail. C'est la première fois que le gradé énerve l'enfant.

-Donc tu dis qu'on voulait t'empoisonner ?
-Oui.

Le sergent chef s'agace un instant, il joue avec une mèche de cheveux inexistante, tapote du pied sur le sol plusieurs fois.

-Qui ?
-Je ne sais pas.
-Mais tu as ton idée.
-Oui.
-Forte, l'idée ? Tu la jugerais fiable comment ? Sur une note de 1 à 10 ?
-Fiable ? Comme les jolies histoires ?
-Non, pas fable, fiable. Ça veut dire « certaine ».
-Ah. 9,75.
-Qui?
-Je ne connais pas son nom. J'avais une photo, une preuve, mais je l'ai perdu, enfin, elle a été perdue dans l'explosion...
-Il ressemble à quoi ?
-C'est un grand, tout maigre, avec une tête ronde et deux joues toutes rouges. Il est chauve, aussi.

Le Sergent Chef balance sa tête vers la vitre tinté, comme pour donner un ordre. Il revient ensuite vers le gamin.

-Pourquoi tu crois que c'est lui.
-Il traînait toujours vers la chaudière, mais il n'avait pas de poste. Je me suis rendu compte que dans les cinq minutes qui suivaient un de ses passages, il y avait une explosion. La chaudière se mettait à cracher de la fumée ou à trop tousser pour qu'on puisse travailler.
-Et tu n'as rien dit à tes supérieurs ?
-Je n'avais pas de preuve.
-Et la photo que tu as trouvé, c'est quoi ?
-C'est lui sans son habit de marine. Il avait des manches courtes. Sur son bras gauche il y avait un dessin. C'était pas un joli dessin. C'était un dessin que les méchants pirates d'un équipage ont.
-Étendard des mers pourpre ?

Le gamin semble ne pas comprendre. Il réfléchit durant plusieurs secondes avant de répondre.

-Oui.
-Et cette photo, tu l'as montré à quelqu'un.
-Je voulais la montrer à Monsieur Hadzi. Mais quand je suis arrivé sur le bateau, ça sentait fort. Ça sentait la poudre qu'on met dans les mines. Une fois j'y suis allé avec mon papi. Je me rappelle de cette odeur parce qu'elle lui donnait un nez tout rouge et qu'à chaque fois qu'on la sentait, un gros champignon apparaissait. Pas un champignon qui se mange. Un champignon qui brûle. Alors j'ai sauté sur Monsieur Hadzi qui était sur le pont et on a plongé dans l'eau. La photo n'a pas aimé. Mais on a réussi à se sauver. Heureusement que monsieur Hadzi était là. Je ne sais pas nager.

Rapport de l'interrogatoire de Karal Joliuf, le 3 janvier 1625.:

Voilà messieurs dames. Au plaisir de lire vos critiques.

Salut Sad, je viens là pour le premier avis

Le point forme d’abord
Bah ma fois. => foi
sa mère était montéE
Alors mamie dit qu'il chercher un avion => cherchait
mamie a souris => souri
c'est la meilleure chose qui soit arrivéE à papa
en deux heureS de travaille => travail
au vue des réponses => vu
Pourquoi tu as fais ça, gamin ? => fait
celui que je remplaçait => remplaçais
la vitre tEintéE
la photo que tu as trouvéE
Le Soldat Sad a été relâche => relaché


Sur le fond, je t’avoue que j’ai du mal à te faire des reproches, parce que Sad, comme le dit la première ligne, il est mignon. Il est trop chou. Et que t’arrives à faire ressentir son côté mignon par ton écriture. Rien à redire des descriptions, ni même pour la bio qui rend très bien dans le regard de l’enfant. Ses petites incompréhensions, sa naïveté et sa méconnaissance des choses de ce monde lui procurent un charme total. En fait, si, j’ai un reproche. C’est le test rp, pour plusieurs points. Autant, j’ai adoré le style pour la biographie, autant j’ai été déçu par le style du test, moins personnel. Tu gères toujours pour mettre les petits trucs descriptifs qui savent rendre réel le tout sans assommer de lignes, mais perdre le point de vue de Sad, je trouve que c’est se priver d’une belle chose. A cela, même si l’idée d’inclure Jaak dans le test rp est sympa, on voit clairement que c’est pour une intégration rapide dans son équipage. Et que du coup, le côté « je vais à LogueTown où il y a mon père » est totalement passé à la trappe. Un peu dommage que ça ne se soit pas accordé sur ce point. Enfin, la grosse présence de dialogue permet pas trop de visualiser ton « style » avec ce perso. Même si je le redis, le point de vue comme dans la bio est vraiment trop bien !

Bref, je suis sur du 800D.
Bon rp ! Pluche !