L'Arbitre tenait bon la trombe qui se déchaînait dehors, combattant les vagues et le vent grâce à son équipage expérimenté et sa coque de qualité, tandis que Shalyne continuait sa lecture imperturbable du 14ème numéro de l’Homme-Mouette. C’était son numéro préféré ; celui où Mouetteman affrontait une tarée cannibale qui avait kidnappé son acolyte numéro 1, Superjuriste l’huissier maniaque. Elle aimait cet épisode ; Bruce y montrait pour la première fois le visage derrière le masque. L'homme derrière le héros. Une belle histoire. Faudrait que je m’achète la suite, quand on sera arrivé. C'est pas si mauvais à lire, ce truc.
Elle était allongée sur son hamac, sous le pont où les hommes s’affairaient avec la tempête qui faisait tanguer la frégate avec une amplitude et un grincement inquiétants. Là-haut, Ils travaillaient en effectif réduit ; en effet, Proctor préférait mettre ses meilleurs éléments, vétérans de la navigation-et lui-même, face à ce temps dangereux, renvoyant tout les autres dans la cale. Il refusa même l’aide de l’unité d’élite malgré l’insistance de Shalyne qui appréciait l’initiative, prétextant que sa mission était de les faire transiter à Alabasta, et qu'il n'avaient pas à s'en mêler. Nelson le soupçonnait de vouloir éviter les frictions entre la régulière et l'élite.
Les marines d’élite n’avaient pas forcément besoin d’un tel traitement ; mais il était vrai qu’Alabasta n’allait sûrement pas être une partie de plaisir. Grand Line était un endroit dangereux en soi, mais se mettre en poursuite de Rafaelo di Auditore était presque équivalent à du suicide. Il faut que je trouve un moyen de me débarrasser de mes gars, se dit-elle. S’ils me suivent, ils risquent de crever avec moi.
« Mon caporal ? », fit un soldat trempé jusqu’à l’os. Il venait d’en-haut.
« Soldat ? »
« Le colonel veut vous voir. C’est urgent. »
Elle monta sur le pont, suivant l’homme qui semblait plutôt pressé. C’était un véritable champ de bataille, hommes et femmes bataillant contre les éléments. Chacun s’accrochait à ce qu’il pouvait. L’homme qui l’attendait, le colonel Proctor, se tenait sur le pont arrière, s’accrochant aux cordages, fixe tel un mat face au vent, distribuant ses ordres. La quarantaine, l’homme à la moustache fournie semblée avoir affronté des tempêtes de toute nature. Même humaines.
Elle se mit au garde à vous.
« Monsieur ? »
« Repos, caporal. Foutu temps, n’est-ce pas, soldat ? »
Shalyne opina du chef.
« Vous tenez le coup ? s'égosilla-t-elle. Vous êtes sur que vous avez pas besoin de plus de mains, mon colonel ? »
« C’est pas la tempête, le plus ennuyeux, si vous voulez mon avis. Suivez moi ! »
Elle n’entendait même plus le bruit du bois qui grinçait à chacun de ses pas. Seule, la tempête bruitait, faisant tanguer toute la frégate sous sa puissance. Le navigateur devait sans doute utiliser toute la puissance de son savoir-faire pour réussir à ne pas faire chavirer le vaisseau.
Il tendit le doigt vers l’ombre noire en face d’eux.
« Vaisseau pirate, analysa-t-elle rapidement. Voile et pavillon déployés... Ils sont complètement cons, ils vont se tuer. »
Proctor lui tendit une longue vue.
« Détrompez-vous, caporal. Regardez plutôt ça.»
Donner la pleine voile avec des vagues aussi grandes et un vent aussi fort, c’était la garantie de faire voler en éclat un navire. Sauf si le navire en question était suffisamment gros pour...
Oh bordel. Un trois-pont.
«... Avec tout le respect que je vous dois, mon colonel, ça va être chaud. »
Le colonel souffla du nez, et se départit d’un rire bref et amer. Bien sûr qu’il sait que ça va être chaud.
« On est sur du soixante quatorze canons, soldat. 38 canons sur chaque bord. Le genre de magnifique jouet qu'on utilise pour bombarder des villes et soutenir des Buster Call. »
«Ouais, j’ai déjà servi sur l’un d’entre eux. Ils auront même pas besoin de nous aborder. Deux salves suffiront. Ils auront plus qu’à ramasser les morceaux derrière. »
Proctor roula sa longue moustache entre ses doigts.
« Mais enfin, dit-il, des pirates de South Blue n’auraient jamais accès à un tel arsenal sans que l’on s’en rende compte... »
Shalyne tira une longue bouffée sur sa cigarette.
« C’est peut-être pas des pirates. Leur pavillon est entièrement noir. Et je ne vois pas pourquoi des pirates attaqueraient des vaisseaux du Gouvernement Mondial de front, si vous voyez ce que je veux dire. »
Proctor avait vu beaucoup de conflits et de combats, avait frôlé la mort plusieurs fois, mais cette révélation le fit tressaillir. Shalyne le remarqua, malgré toutes les perturbations alentour.
« Quelque chose ne va pas ? » Elle haussa un sourcil.
Le colonel fit voleter sa cape imperméable tandis qu’il faisait un demi-tour aussi sec.
« Si vous ne vous trompez pas... Je crois savoir ce qu’ils cherchent. »
Elle était allongée sur son hamac, sous le pont où les hommes s’affairaient avec la tempête qui faisait tanguer la frégate avec une amplitude et un grincement inquiétants. Là-haut, Ils travaillaient en effectif réduit ; en effet, Proctor préférait mettre ses meilleurs éléments, vétérans de la navigation-et lui-même, face à ce temps dangereux, renvoyant tout les autres dans la cale. Il refusa même l’aide de l’unité d’élite malgré l’insistance de Shalyne qui appréciait l’initiative, prétextant que sa mission était de les faire transiter à Alabasta, et qu'il n'avaient pas à s'en mêler. Nelson le soupçonnait de vouloir éviter les frictions entre la régulière et l'élite.
Les marines d’élite n’avaient pas forcément besoin d’un tel traitement ; mais il était vrai qu’Alabasta n’allait sûrement pas être une partie de plaisir. Grand Line était un endroit dangereux en soi, mais se mettre en poursuite de Rafaelo di Auditore était presque équivalent à du suicide. Il faut que je trouve un moyen de me débarrasser de mes gars, se dit-elle. S’ils me suivent, ils risquent de crever avec moi.
« Mon caporal ? », fit un soldat trempé jusqu’à l’os. Il venait d’en-haut.
« Soldat ? »
« Le colonel veut vous voir. C’est urgent. »
Elle monta sur le pont, suivant l’homme qui semblait plutôt pressé. C’était un véritable champ de bataille, hommes et femmes bataillant contre les éléments. Chacun s’accrochait à ce qu’il pouvait. L’homme qui l’attendait, le colonel Proctor, se tenait sur le pont arrière, s’accrochant aux cordages, fixe tel un mat face au vent, distribuant ses ordres. La quarantaine, l’homme à la moustache fournie semblée avoir affronté des tempêtes de toute nature. Même humaines.
Elle se mit au garde à vous.
« Monsieur ? »
« Repos, caporal. Foutu temps, n’est-ce pas, soldat ? »
Shalyne opina du chef.
« Vous tenez le coup ? s'égosilla-t-elle. Vous êtes sur que vous avez pas besoin de plus de mains, mon colonel ? »
« C’est pas la tempête, le plus ennuyeux, si vous voulez mon avis. Suivez moi ! »
Elle n’entendait même plus le bruit du bois qui grinçait à chacun de ses pas. Seule, la tempête bruitait, faisant tanguer toute la frégate sous sa puissance. Le navigateur devait sans doute utiliser toute la puissance de son savoir-faire pour réussir à ne pas faire chavirer le vaisseau.
Il tendit le doigt vers l’ombre noire en face d’eux.
« Vaisseau pirate, analysa-t-elle rapidement. Voile et pavillon déployés... Ils sont complètement cons, ils vont se tuer. »
Proctor lui tendit une longue vue.
« Détrompez-vous, caporal. Regardez plutôt ça.»
Donner la pleine voile avec des vagues aussi grandes et un vent aussi fort, c’était la garantie de faire voler en éclat un navire. Sauf si le navire en question était suffisamment gros pour...
Oh bordel. Un trois-pont.
«... Avec tout le respect que je vous dois, mon colonel, ça va être chaud. »
Le colonel souffla du nez, et se départit d’un rire bref et amer. Bien sûr qu’il sait que ça va être chaud.
« On est sur du soixante quatorze canons, soldat. 38 canons sur chaque bord. Le genre de magnifique jouet qu'on utilise pour bombarder des villes et soutenir des Buster Call. »
«Ouais, j’ai déjà servi sur l’un d’entre eux. Ils auront même pas besoin de nous aborder. Deux salves suffiront. Ils auront plus qu’à ramasser les morceaux derrière. »
Proctor roula sa longue moustache entre ses doigts.
« Mais enfin, dit-il, des pirates de South Blue n’auraient jamais accès à un tel arsenal sans que l’on s’en rende compte... »
Shalyne tira une longue bouffée sur sa cigarette.
« C’est peut-être pas des pirates. Leur pavillon est entièrement noir. Et je ne vois pas pourquoi des pirates attaqueraient des vaisseaux du Gouvernement Mondial de front, si vous voyez ce que je veux dire. »
Proctor avait vu beaucoup de conflits et de combats, avait frôlé la mort plusieurs fois, mais cette révélation le fit tressaillir. Shalyne le remarqua, malgré toutes les perturbations alentour.
« Quelque chose ne va pas ? » Elle haussa un sourcil.
Le colonel fit voleter sa cape imperméable tandis qu’il faisait un demi-tour aussi sec.
« Si vous ne vous trompez pas... Je crois savoir ce qu’ils cherchent. »