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Une nouvelle ère

Troisième voie de Grand Line, 1er Janvier 1626.

Sur Grand Line, la météo est inconstance, aléatoire et source de bien des périls. N’importe quel marin pourrait vous le dire. Aussi, il n’y avait rien d’étonnant à ce que la mer en ce début d’année soit d’un calme absolu. Une mer d’huile comme on en voyait d’ordinaire que sur les plus calmes des mers bleus. A croire que, après la tempête tropicale de la veille au soir, même Grand Line a besoin de repos. Sur cette mer si calme il n’y avait d’autres voiles à l’horizon que celle d’un cuirassé de la Marine ayant récemment changé de propriétaire. Le navire était en piteux état et paraissait avoir essuyé une tempête très récemment. A dire vrai, c’était exactement ce qu’il avait encaissé, une saloperie de tempête tropicale. Ca n’avait pas été une mince affaire que de réussir à quitter l’île, la mer était déchaînée et si le navire n’avait pas été doté de roues à aube, les pirates auraient sans doute tous coulés.

Le Crack avait eu le nez creux dans cette histoire. Il avait senti venir le moment où il convenait de prendre ses cliques et ses claques. Toute cette histoire puait la merde dès le début. Jack était peut être prêt à jeter son titre aux orties mais pas Joseph. Dead End avait besoin que le Gorille garde son titre. Bon d’accord, il avait peut-être été un peu influencé dans sa prise de décision par la jeune Anna qui lui servait du Cap’tain à longueur de temps. Mais n’empêche, il avait pris le large pour la bonne cause. C’était pour que le Bosss garde son titre, pour le bien des Saigneurs et de Dead End. Ouais, ça c’est ce qu’il dirait si jamais Jack le retrouvait. En vérité, c’est surtout qu’au cours de ce massacre, le Crack avait senti qu’il tenait là une opportunité unique de faire cavalier seul et Joseph n’était pas homme à manquer une opportunité de rencontrer son Destin et la gloire.

Disparue la tenue ridicule dont il s’était affublé pour participer au massacre. Une descente dans la penderie d’un Commandant avait permis à Joseph de trouver plusieurs costumes de bonnes factures et il avait aussitôt revêtu un costard blanc. Dix ans passés au Cipher Pol, ça laissait des traces. Comme un amour immodéré pour les costumes de qualité. Ainsi vêtu, le Crack était prêt à assumer son nouveau rôle de Capitaine. Il fallait encore que les autres pirates le reconnaissent en tant que tel, mais c’était une pure formalité. Ceux qui n’étaient pas d’accord étaient libres de partir, la planche n’attendait qu’eux. Mais avant de mettre l’équipage au pas, il avait une autre tâche plus importante encore à accomplir. Il devait officialiser sa prise d’indépendance vis-à-vis de Wrath. Joseph voulait la Gloire. Il était hors de question que le massacre de la veille soit attribué à un groupe de sauvages. Bonus non négligeable, en procédant ainsi, il pourrait mettre Kiril devant le fait accompli, le Punk était une variable trop aléatoire au goût de Joseph. Quand à Maya… Elle ne poserait sans doute aucune difficulté. Ils se comprenaient tous les deux et pour autant qu’il sache, ce n’avait jamais été le grand amour entre elle et Jack.

Allez Joseph, ton destin n’attend plus que toi, direction la salle des communications du cuirassé. Si la tempête avait nettoyé le pont du navire, celui-ci comptait encore bon nombre de cadavres à son bord. Des cadavres dont il allait falloir se délester rapidement. D’ailleurs il faudrait aussi effectuer un paquet de réparation. Entre le combat contre le Chasseur et la tempête, la moitié des dortoirs avait été rasé, l’un des ponts était éventré, etc, etc… Heureusement qu’ils avaient un charpentier d’exception à bord. Arpentant les coursives de son nouveau navire, le Crack observait les pirates assis un peu partout, l’air hagard. Les gangsters de Dead End, récupérés à la dernière minute avant de quitter l’île, semblaient se demander ce qu’ils foutaient là plutôt qu’avec le Gorille. Seul le fidèle la Fouine semblait avoir une petite idée de ce que prévoyait son patron à le voir dessiner ce qui ressemblait fort à un Jolly Roger. Les anciens membres de l’équipage du Chasseur paraissaient tous résignés à leur sort, s’attendant à mourir à très brève échéance. Il n’y avait qu’Anna qui semblait heureuse. Depuis la veille, elle avait suivi Joseph comme son ombre, s’enthousiasmant à chaque comportement du Crack qui collait à l’image qu’elle se faisait de la piraterie.

Chaque petit détail s’inscrivait dans un coin de la tête de Joseph, cela servirait plus tard, mais son esprit était déjà tourné vers ce qui serait sans doute la conversation la plus importante de toute sa vie. Celle grâce à laquelle il sortirait de l’ombre de Jack et prendrait la place qui lui revenait de droit au premier rang de la piraterie.

Ça y est, il était arrivé. La porte de la salle était grande ouverte et une odeur de mort flottait à l’intérieur. Pas de mystère là-dessous, trois marines morts se trouvaient dans la pièce, l’un d’eux encore assis à son poste, un casque sur les oreilles. D’un coup de pied, le Crack vira le macchabée hors du fauteuil et s’y assis. Il prit une grande inspiration puis décrocha le combiné. Il ne connaissait pas le numéro de denden privé d’un gradé mais il n’en aurait pas besoin. Les navires de la Marine pouvaient tous communiquer au QG à Marineford et c’était eux qu’il allait contacter.

« Pulupulupulu pulupulupulu pulupulupulu Gotcha. Ici Marineford, parlez Cuirassé Amour Fraternel. »

Amour Fraternel ? Le navire allait devoir être rebaptisé, c’était maintenant une certitude.

« Bien l’bonjour Marineford, ici Joseph Patchett, nouveau commandant du cuirassé... hum... Poing d’Acier. J’ai une com…»

« Hahaha, très drôle seconde classe Petitcul. La semaine dernière c’était le Grand Lloyd Barrel, tu comptes me faire le coup avec tous les pirates de seconde zone ? Je libère la ligne, c’est réservé pour les affaires importantes. »

« Mais je… »

« Gotcha »

Incroyable mais vrai. Le Crack venait de se faire raccroché au nez. Il ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes, observant le combiné comme si celui-ci était une hallucination sorti d’un horrible cauchemar. Non… C’était forcément un malentendu. Il allait rappeler.

« Quoi encore ?! Je t’ai dit de libérer la… »

« Ta gueule grognasse ! C’est pas vrai ça, on peut pas en placer une. Je suis Joseph « Crack » Patchett, ex-agent du CP5 matricule 241 543 903, pirate actuellement primé à 48 millions de Berrys et je te jure que si tu t’avises de me raccrocher encore une fois au nez, je viendrai te chercher jusqu’à Marineford pour t’écorcher vive ! C’est bien compris ?!  »

« Je… Euh… »

« Bien ! On va prendre ça pour un oui. Maintenant tu te magnes et tu m’transfère à ton supérieur. »

« Ici la Commandante Granado, services de communication de la Marine. Patchett, vous avez intérêt à avoir une bonne raison pour communiquer depuis un cuirassé de la Marine.  »

« Héhéhé. Réfléchis un peu Commandante. Si t’as deux neurones qui fonctionnent, tu vas deviner ce qui est arrivé à l’équipage. »

« Ils sont morts c’est ça ? Hum…. Étant donné que vous faites partie de l’équipage de Jack Calughan, je suppose que cela signifie que Wrath a trahi le Gouvernement Mondial. »

« Faisait partie ma mignonne, au passé. Le Gorille et moi avions quelques désaccords aussi j’ai décidé de retrouver ma liberté de pirate. On peut dire que JE l’ai trahi dans un sens... Tiens, ça me rappelle une vieille histoire... Vous m'aviez quand même foutu 48M sur la tête pour ça. Pour me débarrasser de cette image de lèche-cul du Gouvernement qu'on nous collait à cause de Jack, j'ai souhaité marquer le coup. Tu connais la station touristique de l’île maléfique ? T’sais le truc de cette rosse de Mc Cormick.  Bah l’existe plus ! Rasé la ville touristique ! A coup d’canon. A ça, y’a pas à dire, rien ne vaut les triples tourelles de la Marine pour raser une ville et tuer par paquets de cent. Merde hein, plus d’un mois à se la couler douce sur cette île. Il était plus que temps que j’remette le couvert ! »

« Vous avez conscience qu’appeler pour dire ça c’est de la bêtise à l’état pur ? »

« Un peu de respect tu veux ? J’fais ça pour la reconnaissance quelle question ! J’veux pas qu’on attribue mes hauts faits à d’autres que moi et surtout pas à ce foutu Gorille ! Je l’ai largué et je veux que ça se sache ! Voyez, être considéré comme pote avec un Corsaire, ça fait tâche quand on essaie de se faire des connexions dans le milieu de la pègre... Alors tu vas être une bonne petite commandante et transmettre tout ça à ta hiérarchie.  Tu leur diras bien que les Saigneurs des Mers sont de retour ! »

« Les Saigneurs des mers ? Le nom était pourtant déjà pris... Enfin, je suppose que c’est tout ce que votre petit esprit étriqué pouvait trouver. »

« Ouais, les vrais Saigneurs des Mers quoi. Ceux qui se souviennent encore de ce que ça veut dire que d’être un pirate ! Comme à l'époque de Tahar Tahgel ! Mais tu vois ma belle, moi je monte un équipage nouveau pour ce nouvel an ! Et si tu crois que tu vas pouvoir venir me pécher, sache que je suis pas tout seul. Mayaku Miso, ça te dit quelque chose ? Oh, tiens, elle a aussi trahi le GM... Kiril Jeliev ! Parlons en ! Oh, tiens... N'était-il pas marine, lui ? Les grands esprits se rencontrent ! Toutes façons, j’doute pas que vous entendrez parler d’nous d’ici peu. Bon c’est pas tout ça, mais j’ai d’autres trucs sur la planche moi.  C’la dit, sache que je penserai à ta douce voix, Commandante Granado, la prochaine fois que je tuerai une marine. P’tet même que j’te renverrai sa tête dans un sac bwéhéhéhéhé ! Gotcha. »

Voilà une bonne chose de faite. Maintenant, il était temps d’annoncer à l’équipage que leur avenir était déjà tout tracé. Le Crack prit une grande inspiration et activa son pouvoir démoniaque. Sa voix à la puissance démultipliée s’entendrait dans tout le navire.

« Votre attention bande de marins d’eau douce ! Rassemblez-vous tous immédiatement sur le pont principal ! Ceux qui n’y seraient pas d’ici cinq minutes iront nager avec les requins ! »

Quatre minutes et douze secondes plus tard, tout ce que le navire comptait d’âme vivante à bord était présente sur le pont principal. Pas un larbin ne manquait à l’appel. Même le crêteux ramené par Kiril la veille était là, l’air plus mort que vivant, mais présent. Maya était dans son coin, occupée à dorloter son horrible pigeon géant et le Punk était assis un peu à l’écart, visiblement suspicieux. Le meilleur ennemi de Joseph sentait venir le truc, il faut dire qu’il connaissait bien son Crack.

« Bieeeeen ! Merci à vous tous d’avoir répondu à mon appel. Je souhaitais pouvoir vous regarder dans les yeux quand je vous l’annoncerai. Certains s’en doutent déjà alors ne faisons pas durer plus longtemps le mystère… En cette nouvelle année, il est temps de tourner une page. Soyons clair, Wrath c’est du passé ! Je suis le nouveau Capitaine de ce navire et vous, vous êtes mon équipage. Ensemble nous serons les véritables Saigneurs des Mers ! Nous montrerons au monde ce que signifie vraiment être un Saigneur ! Nous sommes et resterons des pirates ! En tant que tels, nous ne devons d'arborer le véritable étendard des Saigneurs et pas cette parodie à tête de gorille. L'étendard des Saigneurs est et restera celui de la Poulie ! »
Une nouvelle ère Pulleyv


Dernière édition par Joseph Patchett le Ven 26 Déc 2014 - 11:30, édité 2 fois
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J'ai la rage, un chien galeux, j'vous dis. Le plan, c'tait pas de rester avec Jack ? Pas qu'j'aime sa tronche, c'est juste que loin de Micha... la bouffe est pas terrible. Et c'est pas Joe qui va nous faire griller des langoustes. J'ai la rage. J'baffe le compère bonne coupe assis par terre, j'crache sur le rafiot, j'fais les cing cent pas pis j'regarde Joe malmal mais c'est quand j'vois ce que le mec nous sort comme étendard qu'mes clignots deviennent gros comme des hublots.

J'sais pas ce que c'est ton plan mec mais on est dans la merde peu importe où on va ! Jack va venir nous cueillir pour nous écraser et c'est pas ta voix de lopette qui va l'en empêcher une fois qu'il aura ses phalanges sur ton joli visage d'enfant de chœur.

T'es libre de partir le punk ! Oh mais... T'es pas devenu un gros lézard toi ? Tu sais plus nager !

Ouvre là à l'envers Joe mais quand le cap et Micha viendront nous rosser, crois moi bien que je changerai volontiers de camp pour t'en foutre aussi.

Je t'offre la gloire ! Et j'offre à Jack sa place chez le GM. Tu penses que ce serait passé, sérieusement ? Des milliers de marines qui disparaissent ! Des sauvages armés jusqu'au cou ! On serait remonté à nous de toute façon et ta bouffe, elle aurait pas été servi par Micha ni par un des types de ce cuirassé, mais par une grosse dame qu'en a rien à foutre de ta gueule en geôle ! Tu devrais plutôt me remercier.

Tu peux toujours te l'astiquer le Crack... Au moins, vrai qu'le drapeau tient la route. Mais qu'ce soit clair, j'me suis fait recruter par le Scott, Tahar il était déjà loin quand j'ai posé mon cul sur le plancher de l'écume. J'suis un Saigneur des Mers, un de Jack.

Grand bien te fasse, je ne t'oblige à rien, je m'y attendais !

Calmé. Parce que le seul point positif, c'était la sauvegarde du Statut du Jack. Et ça voulait dire que le Kultuur serait en sécurité. C'est tout ce qui m'importait. Le reste...
Je regarde une dernière fois le sourire de Joe et soupire. Le Crack, capitaine... Tu parles qu'il s'y attendait.

N'empêche qu'va falloir qu'on s'pose quelque part où y a un chantier qui tient la route. Parce que ok t'as volé un cuirassé mais son état est à chier. Et j'ai pas envie de couler. Surtout pas avec toi. Piètre mort...


Dernière édition par Kiril Jeliev le Ven 26 Déc 2014 - 11:37, édité 1 fois

    La moiteur tiède de l'île avait disparue en même temps que ma mémoire. Trou noir, j'étais tombé dans les pommes.
    Maintenant j'étais au sec et la lumière et la chaleur étaient douces. Sauf que la douleur dans mon bras était vive. Elle aussi elle s'était réveillée brutalement. Tellement brutalement que j'en avais eu un spasme qui m'a fait bondir de mon lit. Parce que ouais, j'étais plus sur le pont mais allongé sur une paillasse.
    Une fois le retour à la réalité complètement passé, j'avais capté que j'étais pas seul. Et que mon bras gauche ne ressemblait plus à de la viande hachée mais à un rôti tellement qu'il était suturé !

    - Putain ! C'est qui le merdeux qu- ...

    Trois mecs m'ont sauté sur la couenne. Scotché sur la paillasse. Ce bras, j'en voulais pas. J'en voulais plus, il était plus à moi. Si je croyais que les grandes armes avaient une âme, celle là voulait bouffer mon bras. Et vu dans l'état dans lequel il était, je lui aurais servi sur un plateau d'argent. Je m'en foutais, il m'aurait plus servi à grand chose si des mecs n'étaient pas venus me soigner.
    Mais bon, c'était pas le cas, donc j'imaginais que je leur étais redevable. Alors fallait vivre avec, finalement, c'était un mal pour un bien. Ou plutôt des maux. Des putains de maux. Mais j'étais en vie. Je devrais m'en satisfaire je présume.
    Ils font tout pour me maintenir allongé et éviter que je fasse une connerie. Sauf que c'est eux qui font la connerie de me compresser mon bras façon rôti. Suturé et pas suppuré.

    - Okay, c'est bon ! C'est bon je vous dis ! Vous me faites un mal de chien là !

    Ils relâchèrent lentement leur étreinte, je m'étais calmé pour leur montrer que je ferai bien d'inconsidéré. Quoi que.

    Je galérai à me lever, on aurait dit un petit vieux. Je choppai le Meitou, j'avais bien pris soin de mettre le fil à l'opposé de moi et j'allai trainer ma carcasse dans la réserve. J'allais bien finir par dégoter un vieux fond d'alcool, pas vrai ? Je voyais que j'étais sur un cuirassé de la Marine, je m'en foutais de savoir pourquoi, après tout, j'avais fait que suivre le Kiril. Mais je pariais que même un rafiot de la Marine devait avoir au moins une bouteille d'alcool.

    Au bout de quelques minutes, je trouvai mon bonheur dans le bordel fait de caisses renversées, de macchabées et de tessons : une bouteille presque vide que j'avais calé avec une de mes sangles, une ficelle déjà bien usée et de quoi écrire. Maintenant, direction le pont.
    Calé contre le garde-fou, je débouchonnai la bouteille. Putain que j'aimais ce bruit typique. Tu sais pas si son contenu sera potable ou pas, mais au moins, ce bruit te réconforte déjà. Je me mis à téter au goulot et je sentis le nectar couler dans mes boyaux. J'avais enfin les idées claires, même si mon corps me réclamait encore plus de repos. J'écrivis un message sur un papier, je le roulai et l'enfonçai dans la bouteille que je refermai. Un instant plus tard, le Meitou et la prison de verre étaient liés ensemble avec la cordelette. Je regardai Chimaeros.

    - Une plage ou les abysses ... J'espère que les profondeurs te dévoreront comme tu m'as dévoré le bras.

    Je pris soin de le jeter à l'eau sans m'entailler encore plus. Un plouf et puis plus rien. Le reste ne me concernait pas.
    Je jetai un oeil à mon bras gauche, suturé et bandé. Tout ça pour ça. Tout ça pour rien. Belles marques de ma connerie. Je défis la bande pour me rappeler d'arrêter mes coups de flamme. De toute façon, c'est jamais bon de cacher une plaie, ça ramollit les chairs.

    Je pouvais enfin me poser dans un coin, l'esprit tranquille. Sauf que peu de temps après, une voix fit une annonce. Surement le Capitaine, sauf que c'était pas Jack, cette voix, je la connaissais ...

    Bah, peu importe, j'étais déjà là où il fallait être, je pouvais continuer à pioncer un peu. Mais ce que je croyais être l'instant d'après, Kiril me colla une baffe pour me réveiller. Je grinçai un coup et je me décidai à trainer ma carcasse à peu près convenablement vers les autres déjà là et à peu près en rang. C'était la chose la plus à près bien rangée sur ce pauvre rafiot.

    Le Capitaine arriva. Et, surprise, c'était Joe ! Joseph Patchett ! Sauf qu'il était déjà en train de se prendre de gueule avec Kiril. Apparemment, le Joe avait trahi les Saigneurs. Encore un rêve qui s'éloignait ...
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    Le Crack souriait à s'en décrocher la mâchoire. Tout s'était passé comme prévu et Kiril avait été facilement amadoué. Ressortir le drapeau de la Poulie était une idée de génie. Après tout, il valait mieux clamer effectuer un retour aux sources plutôt que d'assumer une trahison en bonne et due forme pas vrai ? Au moins l'opposition avait été maîtrisée. Nulle autre voix contestatrice ne se fit entendre. Parfait. Il était désormais officiellement le nouveau Capitaine des Saigneurs des Mers (version 3.0). Il était plus que temps de se mettre au boulot.

    "T'inquiètes donc pas le Punk, j'ai aucune envie de couler non plus. J'ai beaucoup trop d'envies à satisfaire pour mourir aussi tôt. En plus j'ai de grands projets pour ce navire. J'ai vu l'Kultuur, j'connais ton talent et j'connais aussi l'endroit idéal où aller pour l'exploiter. Je te parle d'un des plus grands chantiers navals de Grand Line. D'un lieu où même le Gorille, tout Corsaire qu'il soit, ne pourra jamais poser un seul panard. Je te parle d'Armada !"

    Dans l’assemblée de pirates, plusieurs murmures se firent entendre. Il n’était pas un forban qui n’avait entendu parler de l’Armada du Capitaine Red (ou à tout le moins de celle qui l’avait précédée, Tortuga) La fameuse ville mouvante des pirates, l’eldorado des flibustiers de toutes sortes. De nombreuses rumeurs courraient sur Armada. Il se disait notamment que nul ne pouvait y accéder sans disposer d’une Vivre Card pointant vers l’un des résidents permanents de la ville-navires, un des fameux « Tire la Treize ». On disait que seuls ceux étant en affaires avec le redoutable Rossignol possédait ce précieux sésame. Les murmures enflaient dans les rangs. Leur nouveau Capitaine était-il stupide ou avait-il réellement de telles relations ? Que nenni ! Il avait bien mieux que le numéro de denden privé de l’homme au chapeau. Il avait une Borgne accro au chocolat.

    « On se calme les gars. Je sais c’que j’fais. Notre amie Maya, ici présente, s’est déjà rendue à Armada par le passé et c’est là qu’elle a obtenu notre ticket d’entrée pour l’eldorado de la piraterie ! La cité flottante des pirates n’attend plus que nous les gars ! »

    Les murmures inquiets disparurent aussitôt, remplacés par des sourires béats. Pour bon nombre de pirates, mettre le pied à Tortuga était comme un rêve de gosse. Fouler les ponts d’Armada était un succès du même acabit. Joseph allait faire des heureux et c’était tant mieux. Il tenait à éviter les lames de couteaux qui brillaient au cœur de la nuit.

    « La Fouine ? »

    « Ay Cap’tain ? »

    « Toi et les gars de Dead End êtes en charge de la navigation. Tu connais d’jà Maya. Elle vous donnera le cap à suivre. Je ne tolèrerai aucune connerie ! Anna ? »

    « Oui Capitaine Patchett ? »

    « T’es en charge du nettoyage du navire. Prends autant d’hommes valides qui te faudra mais j’veux que tous les cadavres soient foutus à la flotte, une fois que vous les aurez détroussés bien sûr. Oh et tant que tu y seras, arrange toi pour m’ranger un peu ce foutoir ! Encore une chose, que tous ceux qui s’y connaissent en médecine soignent les autres ! La moitié d’entre vous a l’air plus mort que vivant. Y’a une infirmerie à bord, trouvez la et servez-vous en ! Je ne veux pas de mort sur ce navire dont je ne sois directement responsable. Vous avez tous vos ordres alors au boulot ! »

    La Fouine mima une parodie de salut militaire tandis qu’Anna claquait des talons avec une précision toute militaire. Braves subordonnés. Maya, la Fouine et les gars de Dead End disparurent dans les entrailles du navire pendant qu’Anna faisait son marché parmi les survivants de l’équipage du Chasseur qui n’avaient pas été trainés à l’infirmerie par un trio de médecins autoproclamés (sans doute d’ex vétérinaires ou boucher pensant que les sutures résolvaient tous les maux). Maintenant qu’il y pensait, il y avait un autre point essentiel qu’en tant que Capitaine il allait devoir traiter de façon urgente.

    « Oy, une dernière chose ! Que tous ceux qui s’y connaissent en popote se rendent à la cuisine du navire illico ! On va avoir besoin d’un nouveau cuistot et j’vous prie croire que la barre va être placée sacrément haut ! Outre l'honneur de devenir notre nouveau cuistot officiel, le meilleur recevra une prime d'un million de berrys ! Vous avez deux heures pour m’sortir votre meilleur plat ! »

    De la trentaine de forbans restant, une dizaine fila sans demander son reste vers les cuisines à la fureur d’Anna qui aurait sans nul doute souhaiter les garder pour nettoyer le navire de ses cadavres.  Le sourire toujours aussi large, Crack Joe se tourna vers son meilleur ennemi.

    « Ça te tente une petite dégustation Kiril ? J’suis sûr que le poste de commandement fera un endroit parfait pour casser la croûte. »
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    Sûr, que j'lui dis. En le suivant j'remarque le potentiel de ce navire. Putain que la Marine se met bien ! A mon époque, à la tête d'une caravelle, t'étais content. Et là, on a la place pour un monde ! J'frémis, pis ramasse le compère bonne-coupe, j'ai dit aux toubibs qu'j'allais m'occuper de son cas. Les pansements, c'est pour les tapettes. Moi j'connais un bon remède...

    Le Crack a donné des ordres, et j'vois le pont qu'était noir de monde se vider en un instant. Le nettoyage, heh... Vrai qu'on marche sur des morts, et c'est encore plus impressionnant d'les voir jetés à la mer.

    Le cuirassé, notre bateau, avance. Il va falloir lui donner un nom. J'ai des projets pour lui, et pour moi, mais je pense encore au Kultuur. Et à tout l'équipage laissé derrière nous. J'ose pas imaginer ce que nous réserve les mois qui vont venir, merde, la vie de forban commence vraiment. Fuir à la traque marine, être suivi constamment. Et ça commence maintenant.

    Suivi, on dirait bien qu'on l'est déjà. Par des morts. Une traînée de casquettes bleues, les yeux morts ou hagards, la bouche ouverte ou le derrière du crane. Matelots et gradés, aucune distinction et aucun respect.  Mais leur esprit est là, présent et qui harcèle, dans le bois du navire, à la proue et aux mats. Seulement, ils n'auront comme tombeau que l'infinité bleue, hm, rougie par ce liquide bordeaux.

    Et tu peux la voir, la sentir, et l'entendre : la Mer qui Saigne.