ça ne ressemble pas du tout à Armada...
…
Non, vraiment ?
J'ai pas besoin d'un fin observateur comme l'autre glandu d'jumeau pour savoir qu'on s'trouve pas à Armada. J'le devine comme une grande en voyant les deux blocs de roches se la mesurer pour savoir qui est la plus grande, et tous ces ponts les relier entre eux. Pour voir cette gueule, cette profondeur, noire, béante, me zieuter sombrement, comme pour me défier. Je tourne la tête vers la cabine du capitaine. Toujours silencieuse. Ça fait bien deux semaines que j'ai pas vu la tronche de Jack. Deux semaines que lui parler s'avère aussi compliquer que naviguer les deux navires. On a bien failli se perdre, d'ailleurs. Au milieu d'une tempête, avec des vagues plus grosses que des murs, qu'on s'devait de franchir quand même.
J'me racle la gorge.
J'ai perdu de la voix. A force de gueuler des ordres que j'devrais pas gueuler.
J'ai tenté de suivre la piste de Joseph et de son galion d'mes deux. Comme il fallait l'faire, j'imagine. Jusqu'au coup d'fil de l'amirauté, exigeant de Jack qu'il aille remettre ses chiens en laisse. Là, il m'a juste ordonné de presser l'allure, d'continuer tout droit, avant d'retourner s'enfermer dans sa cabine en m'disant « démerde-toi ».
Dernier ordre du Capitaine. J'suis passée au travers d'son aura de violence pour m'faire à son « démerde-toi ». C'est toujours mieux que rien...
Sauf quand on voit c'que ça donne, quand je me démerde.
Y'a pas moyen de savoir où on est. J'ai la gueule sèche, parce qu'on commence à manquer d'vivre. Les hommes tirent la même gueule que le gorille dans sa cabine. Ils ont les nerfs, tout comme moi, de ces conneries. C'est ça, hein, la vie de Pirates... Des crasses qu'on se fait dans le dos, comme des gamins. J'ai l'impression d'évoluer dans une crèche avec des mioches en pleine période d'omnipotence. Sauf que j'suis pas là pour donner le biberon. Les gueux suivent, parce que je cogne fort encore.
Mais pas Jack.
Lui, il veut pas filer droit comme je l'entends. Et même mes coups de poêle y changent rien. J'ai fini par abandonner l'idée qu'ça puisse le faire avancer. Faut croire qu'il a la tête plus dur que l'acier. Avec tout ce que ça implique. J'ai droit qu'à des regards furieux qui changent pas grand chose au problème : On s'est fait enflé par l'autre traître et on est perdu, de surcroît. Et Jack a pas l'air décidé à venir me filer un coup de main.
Alors... Là, on est toujours devant cette gueule béante. Et je suis presque sûre d'avoir trouvé le trou du cul du monde. J'ai réussi c'miracle. Y'a pas besoin d'mots pour le reste :
On accoste, et on r'fait le plein avant d'repartir...
Si les choses étaient si simples, j'serais pas là à m'demander dans quel sens se lit cette putain d'boussole...
…
Non, vraiment ?
J'ai pas besoin d'un fin observateur comme l'autre glandu d'jumeau pour savoir qu'on s'trouve pas à Armada. J'le devine comme une grande en voyant les deux blocs de roches se la mesurer pour savoir qui est la plus grande, et tous ces ponts les relier entre eux. Pour voir cette gueule, cette profondeur, noire, béante, me zieuter sombrement, comme pour me défier. Je tourne la tête vers la cabine du capitaine. Toujours silencieuse. Ça fait bien deux semaines que j'ai pas vu la tronche de Jack. Deux semaines que lui parler s'avère aussi compliquer que naviguer les deux navires. On a bien failli se perdre, d'ailleurs. Au milieu d'une tempête, avec des vagues plus grosses que des murs, qu'on s'devait de franchir quand même.
J'me racle la gorge.
J'ai perdu de la voix. A force de gueuler des ordres que j'devrais pas gueuler.
J'ai tenté de suivre la piste de Joseph et de son galion d'mes deux. Comme il fallait l'faire, j'imagine. Jusqu'au coup d'fil de l'amirauté, exigeant de Jack qu'il aille remettre ses chiens en laisse. Là, il m'a juste ordonné de presser l'allure, d'continuer tout droit, avant d'retourner s'enfermer dans sa cabine en m'disant « démerde-toi ».
Dernier ordre du Capitaine. J'suis passée au travers d'son aura de violence pour m'faire à son « démerde-toi ». C'est toujours mieux que rien...
Sauf quand on voit c'que ça donne, quand je me démerde.
Y'a pas moyen de savoir où on est. J'ai la gueule sèche, parce qu'on commence à manquer d'vivre. Les hommes tirent la même gueule que le gorille dans sa cabine. Ils ont les nerfs, tout comme moi, de ces conneries. C'est ça, hein, la vie de Pirates... Des crasses qu'on se fait dans le dos, comme des gamins. J'ai l'impression d'évoluer dans une crèche avec des mioches en pleine période d'omnipotence. Sauf que j'suis pas là pour donner le biberon. Les gueux suivent, parce que je cogne fort encore.
Mais pas Jack.
Lui, il veut pas filer droit comme je l'entends. Et même mes coups de poêle y changent rien. J'ai fini par abandonner l'idée qu'ça puisse le faire avancer. Faut croire qu'il a la tête plus dur que l'acier. Avec tout ce que ça implique. J'ai droit qu'à des regards furieux qui changent pas grand chose au problème : On s'est fait enflé par l'autre traître et on est perdu, de surcroît. Et Jack a pas l'air décidé à venir me filer un coup de main.
Alors... Là, on est toujours devant cette gueule béante. Et je suis presque sûre d'avoir trouvé le trou du cul du monde. J'ai réussi c'miracle. Y'a pas besoin d'mots pour le reste :
On accoste, et on r'fait le plein avant d'repartir...
Si les choses étaient si simples, j'serais pas là à m'demander dans quel sens se lit cette putain d'boussole...