>> Xia He Wei
Pseudonyme : Age: 21 ans Sexe : Femme Race : humaine Métier : Médecin & Assassin Groupe : Pirate But : Devenir assez puissante pour renverser les tyrans et surtout tuer son frère. Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : pas pour l'instant. Équipement : Xia He étant un assassin, je voudrais lui donner un bon attirail (même si elle sait se battre avec à peu près n'importe quoi). Elle aurait un éventail spécial en alliage d'acier aux points acérées, des senbon d'environ 25 centimètres, quelques boules fumigènes et deux jiu jie ban jumeaux. (et puis je vais m'arrêter là parce que papa noël est déjà passé hein... xp) Codes du règlement : Parrain : nope. Ce compte est-il un DC ? : non Si oui, quel @ l'a autorisé ? : x |
>> Physique
Au premier abord, malgré son étrange apparence, on peut s'accorder à dire que Xia He est une belle femme.
Pourtant, elle doit tout à une discipline extrêmement stricte qu'on lui a incorporé depuis sa plus tendre enfance. Son corps est parfaitement musclé, travaillé pendant des années pour devenir celui d'une combattante hors pair, d'un mètre soixante-dix et une soixantaine de kilos. Elle a toujours suivi tous les régimes qu'on lui a imposés, à base de plantes et de viande, calculés de près pour son métabolisme, et les suit encore rigoureusement aujourd'hui.
Mais si elle peut sembler "étrange", c'est sûrement à cause de sa peau, étrangement blanche, dont la teinte artificielle est issue d'une technique secrète, une coutume ancestrale chez les assassins de son clan. Tout comme ses nombreux tatouages d'ailleurs, trophées et souvenirs d'encre, indélébiles. Xia He est fière de ses tatouages, eux aussi issus d'une technique familiale jalousement gardée, si bien que certains d'entre eux n'apparaissent que lorsqu'elle est excitée, que ce soit par un combat ou autre chose.
Mais rassurez-vous: elle porte des tenues si découvertes que vous n'aurez pas à l'affronter pour découvrir le crâne à son épaule, ou le dragon calligraphié dans son dos.
Ses tenues, généralement en soie ou en cuir, valent aussi le coup d’œil. Car Xia He, qui n'est pas spécialement coquette, porte toujours des tenues qui privilégient à la fois l'aisance de mouvement et le raffinement, par habitude. Il lui arrive même d'en confectionner certaines, car Yue You lui a appris des rudiments de couture en même temps que la suture médicale. Petit détail curieux: elle n'aime pas porter des chaussures. Si elle doit en porter, ce seront probablement des bottes, mais elle préfère utiliser ses pieds nus pour se déplacer, car elle trouve que porter des chaussures la rend trop bruyante, et ne sont pas pratiques pour certaines de ses acrobaties. Enfin, elle déroge rarement à son code de couleur, noir-blanc-rouge, une habitude qui lui vient de son éducation, en représentante d'un clan d'assassins. Mais depuis la fin de celui-ci, elle essaye de choisir d'autres couleurs, bien que ce soit inhabituel pour elle.
Enfin, ses origines mises à part, on la trouve sans hypocrisie très séduisante. Elle n'est pourtant pas coquette, mais elle tient chèrement à sa longue chevelure brune aux reflets écarlates, assortie à ses prunelles, la seule chose qu'elle ait hérité de sa mère.
Xia He est du genre beauté froide, et le rouge carmin qu'elle utilise pour se maquiller n'arrange rien. Il faut dire que les habitudes ont la vie dure. Ainsi, elle a toujours cet air impassible malgré elle, sa maîtrise constante de ses émotions et cette façon de marcher silencieusement qui la rendent quelque peu inamicale.
Pour le reste, elle ne s'accorde comme accessoires que ce que nécessite sa profession: des armes cachées sur elle, jusqu'aux kanzashis de ses cheveux qui peuvent servir à tuer si nécessaire.
Pourtant, elle doit tout à une discipline extrêmement stricte qu'on lui a incorporé depuis sa plus tendre enfance. Son corps est parfaitement musclé, travaillé pendant des années pour devenir celui d'une combattante hors pair, d'un mètre soixante-dix et une soixantaine de kilos. Elle a toujours suivi tous les régimes qu'on lui a imposés, à base de plantes et de viande, calculés de près pour son métabolisme, et les suit encore rigoureusement aujourd'hui.
Mais si elle peut sembler "étrange", c'est sûrement à cause de sa peau, étrangement blanche, dont la teinte artificielle est issue d'une technique secrète, une coutume ancestrale chez les assassins de son clan. Tout comme ses nombreux tatouages d'ailleurs, trophées et souvenirs d'encre, indélébiles. Xia He est fière de ses tatouages, eux aussi issus d'une technique familiale jalousement gardée, si bien que certains d'entre eux n'apparaissent que lorsqu'elle est excitée, que ce soit par un combat ou autre chose.
Mais rassurez-vous: elle porte des tenues si découvertes que vous n'aurez pas à l'affronter pour découvrir le crâne à son épaule, ou le dragon calligraphié dans son dos.
Ses tenues, généralement en soie ou en cuir, valent aussi le coup d’œil. Car Xia He, qui n'est pas spécialement coquette, porte toujours des tenues qui privilégient à la fois l'aisance de mouvement et le raffinement, par habitude. Il lui arrive même d'en confectionner certaines, car Yue You lui a appris des rudiments de couture en même temps que la suture médicale. Petit détail curieux: elle n'aime pas porter des chaussures. Si elle doit en porter, ce seront probablement des bottes, mais elle préfère utiliser ses pieds nus pour se déplacer, car elle trouve que porter des chaussures la rend trop bruyante, et ne sont pas pratiques pour certaines de ses acrobaties. Enfin, elle déroge rarement à son code de couleur, noir-blanc-rouge, une habitude qui lui vient de son éducation, en représentante d'un clan d'assassins. Mais depuis la fin de celui-ci, elle essaye de choisir d'autres couleurs, bien que ce soit inhabituel pour elle.
Enfin, ses origines mises à part, on la trouve sans hypocrisie très séduisante. Elle n'est pourtant pas coquette, mais elle tient chèrement à sa longue chevelure brune aux reflets écarlates, assortie à ses prunelles, la seule chose qu'elle ait hérité de sa mère.
Xia He est du genre beauté froide, et le rouge carmin qu'elle utilise pour se maquiller n'arrange rien. Il faut dire que les habitudes ont la vie dure. Ainsi, elle a toujours cet air impassible malgré elle, sa maîtrise constante de ses émotions et cette façon de marcher silencieusement qui la rendent quelque peu inamicale.
Pour le reste, elle ne s'accorde comme accessoires que ce que nécessite sa profession: des armes cachées sur elle, jusqu'aux kanzashis de ses cheveux qui peuvent servir à tuer si nécessaire.
>> Psychologie
Quelle personnalité croyez-vous que l'on développe en étant élevée comme une assassin?
Xia He a subi une discipline extrêmement stricte depuis sa naissance, et été forgée pour masquer ses émotions. Si elle a appris à les masquer, elle ne les a pas oubliées. En réalité, elle est capable d'une grande empathie, d'un brin de malice et même de douceur.
Si, étonnamment, la jeune femme est dotée d'un sens de la justice aigu, elle réagit néanmoins aucune sans pitié lorsqu'elle l'estime nécessaire. C'est aussi ce qui lui permet d'être à la fois médecin et assassin, une étrange combinaison.
Mais elle est également capable de contenir ses plus grandes colères sans ciller. Il est même extrêmement rare que ses émotions la dépassent. C'est peut-être pourquoi elle peut sembler peu expressive, voir même froide. Mais elle y travaille, depuis la "fin" de son clan. Tout en gardant ses compétences, Xia He voudrait parvenir à s'exprimer un peu plus.
Mais elle a gardé beaucoup d'anciennes habitudes. Par exemple, c'est, depuis toujours, une perfectionniste acharnée. Surtout en combat, elle est capable de travailler des heures pour maîtriser un mouvement ou une arme, sans perdre sa motivation, penchant parfois même dans de l'obsession maladive. En outre, elle est toujours aussi stricte avec elle-même, suivant une ligne de conduite dictée depuis l'enfance, de sa nourriture jusqu'à ses heures de sommeil.
Xia He est également très inventive et curieuse. Non seulement désireuse de découvrir le monde qui l'entoure, la jeune assassin a également développé l'habitude de chercher des usages improbables à ce qui l'entoure. Aussi agile de corps que d'esprit, elle peut transformer les objets les plus anodins en armes meurtrières. Elle est ce que certains appellent un génie du travail: son niveau n'est pas inné. Xia He n'est pas spécialement intelligente, mais surtout capable d'une vitesse de réaction hors normes. Elle est capable de réfléchir très vite et de trouver une solution très rapide. En réalité, c'est probablement dans les situations les plus critiques qu'elle est la meilleure.
Xia He a subi une discipline extrêmement stricte depuis sa naissance, et été forgée pour masquer ses émotions. Si elle a appris à les masquer, elle ne les a pas oubliées. En réalité, elle est capable d'une grande empathie, d'un brin de malice et même de douceur.
Si, étonnamment, la jeune femme est dotée d'un sens de la justice aigu, elle réagit néanmoins aucune sans pitié lorsqu'elle l'estime nécessaire. C'est aussi ce qui lui permet d'être à la fois médecin et assassin, une étrange combinaison.
Mais elle est également capable de contenir ses plus grandes colères sans ciller. Il est même extrêmement rare que ses émotions la dépassent. C'est peut-être pourquoi elle peut sembler peu expressive, voir même froide. Mais elle y travaille, depuis la "fin" de son clan. Tout en gardant ses compétences, Xia He voudrait parvenir à s'exprimer un peu plus.
Mais elle a gardé beaucoup d'anciennes habitudes. Par exemple, c'est, depuis toujours, une perfectionniste acharnée. Surtout en combat, elle est capable de travailler des heures pour maîtriser un mouvement ou une arme, sans perdre sa motivation, penchant parfois même dans de l'obsession maladive. En outre, elle est toujours aussi stricte avec elle-même, suivant une ligne de conduite dictée depuis l'enfance, de sa nourriture jusqu'à ses heures de sommeil.
Xia He est également très inventive et curieuse. Non seulement désireuse de découvrir le monde qui l'entoure, la jeune assassin a également développé l'habitude de chercher des usages improbables à ce qui l'entoure. Aussi agile de corps que d'esprit, elle peut transformer les objets les plus anodins en armes meurtrières. Elle est ce que certains appellent un génie du travail: son niveau n'est pas inné. Xia He n'est pas spécialement intelligente, mais surtout capable d'une vitesse de réaction hors normes. Elle est capable de réfléchir très vite et de trouver une solution très rapide. En réalité, c'est probablement dans les situations les plus critiques qu'elle est la meilleure.
>> Biographie
On m'a dit que ma naissance avait été une erreur.
J'ai vu le jour en 1605, en plein hiver sur l'île Zaun. Personne ne sait quel jour ou quel mois exactement. Je n'ai pas de souvenir du visage de ma mère. Pourtant, elle m'a sûrement élevée quelques semaines, quelques mois peut-être. Puis elle est morte. Ça non plus, je ne m'en rappelle pas.
Mon tout premier souvenir, ce sont les chaussures de l'homme qui était mon père devant mes yeux, sur le seuil de cette porte que je n'avais encore jamais franchie. Le silence qui l'entourait m'avait frappée. Il venait d'apprendre mon existence et la mort d'une femme qui avait été son amante, mais je ne sais plus son expression à ce moment-là. Seulement la force de ses bras lorsqu'il m'a soulevée, puis le froid de l'hiver qui a mordu mes membres lorsqu'il m'a emmenée loin de ce petit appartement.
Kuan Ti Wei m'a reconnue et intégrée au clan contre l'avis de tous. Personne n'avait eu vent de mon existence jusque là, et subitement une gamine qui savait à peine marcher apparaissait dans son ombre. Mais il était le chef du clan, et ses ordres étaient absolus.
Les assassins n'ont pas la fibre parentale. Mon père encore moins. Il ne manifesta jamais de tendresse à mon égard. Je vivais dans ses appartements, dans une luxueuse tour de style traditionnel aux innombrables pièces, l'un des plus hauts bâtiments de la capitale. J'avais même une chambre à moi. Mais je vivais avec le silence. Mon père parlait peu, et travaillait beaucoup. Alors à chaque fois je restais là, à attendre le retour de cet homme autour duquel mon petit monde semblait soudain tourner. J'appris à vivre ainsi, dans un environnement froid et silencieux. Je devins froide et silencieuse aussi, alors que je n'étais qu'une toute petite fille.
Pour le clan, J'étais la petite bâtarde du chef, c'est tout. Les autres assassins avaient vite découvert que m'ignorer satisfaisait tout le monde. Pour moi, ils étaient des pantins gravitant autour de mon géniteur, de pâles copies de lui. J'étais trop jeune, alors je les voyais peu, sauf parfois, quand l'un d'eux me surveillait pendant que mon père s'absentait. Étrangement, je vins à repérer ceux qui étaient moins silencieux que les autres.
Ce fut mon nouveau jeu quand j'étais petite: devenir aussi silencieuse que possible. Je jouais à me déplacer, le plus furtivement du monde. Je vivais dans une grande demeure, et je découvris bientôt que cela me permettait de tester mon habileté à échapper à mes gardiens de substitution. Je finis par y parvenir, et c'était amusant.
Lorsque mon père eût vent de mon petit jeu, il ne s'énerva pas contre moi mais après mes gardiens, qui arrivaient à perdre une fillette. Et en même temps, il me laissa l'étrange impression qu'il était fier de mes prouesses. Alors, je continuai, et intégrai vite les assassins à mon petit jeu, jouant à les perdre.
Quelques années passèrent ainsi. Je n'étais pas malheureuse. De l'indifférence, les assassins du clan développèrent une légère affection pour moi. Après tout, j'étais la seule enfant qui vivait dans le repère. Je gambadais dans les couloirs, explorant cette immense demeure. Lorsqu'ils me croisaient, certains me saluaient, d'autres, plus joueurs, me montraient parfois de petits tours de passe-passe. Il arrivait même que je reçoive des petits cadeaux, comme des rubans ou des petits jouets en bois. Mon père, lui, ne ramenait que des choses nécessaires, comme des vêtements. Mais j'étais toujours parée des plus jolies tenues, et ça me suffisait largement.
J'avais à peine 6 ans lorsque je rencontrai l'être que j'allais haïr plus que tout au monde.
- Heng, je te présente Xia He. Xia He, Heng est ton grand frère.
J'ai regardé le garçon face à moi, sans comprendre ce qu'on attendait de moi. Les seuls adultes présents étaient mon père, une femme qui devait être la mère de Heng, et deux anciens du clan. Et face à moi, ce garçon aux yeux et cheveux noirs comme l'encre qui me ressemblait pourtant. Il n'exprimait rien en me regardant, et nous n'échangeâmes pas le moindre mot. Mon père ne s'approcha pas de lui, mais resta à mes côtés, une main sur mon épaule. Les adultes s'assirent, mais pas nous. Je ne comprenais pas vraiment quel était le but de cette rencontre.
Heng était plus âgé que moi de 3 ans, et il était le fils de l'épouse officielle de mon père. Mais sa mère n'étant pas une assassin, il vivait avec elle, loin du Q.G. Et ça suffisait pour qu'il me déteste profondément, moi la batârde qui avait le privilège de vivre avec notre père.
Lorsque la discussion commença, je compris à peine de quoi il s'agissait. Je perçu vaguement une dispute entre mon père et les anciens à notre propos. Apparemment, il s'agissait de nous laisser intégrer le clan ou non. Dans mon cas, mon père semblait décidé à me faire former, contre l'avis des anciens. Apparemment, les femmes étaient rares dans le clan, car on les estimait trop sensibles pour pouvoir tuer de sang-froid, ou résister aux tortures. La seule encore vivante, à part moi, était une vieille femme qui s'était retirée des missions et servait de médecin au clan. Et avant elle, il fallait compter en décennies pour retrouver les précédentes. Mais mon père balaya leurs objections. Selon lui, je démontrais déjà des capacités, et il était évident que je savais retenir mes émotions. Mon sort fut décidé ainsi.
Quant à Heng, mon père semblait plus septique sur ses capacités. Il avait été élevé par sa mère, sans de réels contacts avec le clan, et se montrait capricieux. Mais c'était l'héritier légitime de mon père, et un garçon. Tout le monde fut d'accord pour le laisser intégrer la formation, à condition qu'il vienne vivre avec nous.
Ainsi commença l'Enfer.
Heng me détestait. Ce fut évident dès ses premiers jours dans la demeure. Les regards brûlants de jalousie qu'il me lançait au moindre de mes contacts avec père me semblaient injustes, et du haut de mes 6 ans je décidais de ne pas céder devant mon aîné. Au contraire, je commençait à l'ignorer, décidant que non seulement je ne le craindrai pas, mais que rien ne devait changer à cause de lui. Et comprendre les raisons de mon frère ne me fit pas changer d'avis. Heng était simplement déçu et désemparé devant le peu d'intérêt que mon père montrait pour son fils. Je compris vite que tout ce qu'il faisait était destiné à obtenir l'attention de Kuan Ti, et qu'il estimait être le seul digne de l'obtenir. Il était incapable de comprendre ce détachement que j'avais vis-a-vis de notre père, comme s'il soupçonnait que je lui cache des choses quant à ma relation avec Kuan Ti.
Les choses auraient été différentes s'il avait compris et accepté que Kuan Ti était un assassin et un chef de clan bien avant d'être un père.
Lorsque notre père, un mois plus tard, nous annonça que nous devions nous tenir prêts pour notre entraînement le lendemain, il ne mentait pas.
J'étais si habituée au silence dans cette grande maison, que lorsque quelqu'un pénétra dans ma chambre vers les deux heures du matin, je me réveillais immédiatement, attrapant le petit couteau caché dans mon oreiller. Un homme, que je reconnus comme un assassin de notre clan, me félicita d'avoir réagi à sa présence, et m'ordonna de le suivre, ce que je fis sans discuter. Il m'emmena dans une salle d'entraînement, où mon frère nous attendait. La marque rouge sur sa joue m'indiqua que lui ne s'était sûrement pas réveillé à temps. Là, l'assassin nous ordonna de nous étirer en suivant ses mouvements, ce que nous fîmes sans trop de mal. Un intense exercice physique suivait, et aucun de nos muscles ne fut épargné. Ils voulaient construire notre base musculaire, et nous fûmes entraînés avec des exercices éprouvants malgré notre âge. Mais, pris dans notre petite guerre, ni moi ni mon frère n'accepta de renoncer. Lors qu’arriva l'heure du petit déjeuner, nous étions tous les deux épuisés. Heureusement, la matinée s'ouvrait sur un cours théorique.
Tandis que mon frère suivait un maître assassin dans une autre pièce, on m'ordonna d'aller voir Yue You.
Yue You, c'était la seule autre femme du clan. Elle était vieille, acariâtre et défigurée. Cette grand-mère vivait aussi dans cette grande maison, au rez-de-chaussée. Je ne l'avait vue que quelques fois, et elle faisait partie des rares personnes, en dehors de mon père, qui m'inspirait un respect immédiat.
Lorsque j'entrai dans son bureau, qui était en fait l'infirmerie, elle ne me dit absolument rien. Elle m'adressa un simple regard puis se mit à écrire.
Je me rappelle être simplement restée là, à attendre qu'elle daigne s'occuper de moi. Mon regard s'est porté sur les étagères débordantes de plantes, de pots en porcelaine et de rouleaux de parchemins. La pièce dégageait un forte odeur d'encens, et les volets fermés n'aidaient pas. En réalité, j'avais du mal à respirer. Soudain, après une bonne dizaine de minutes, elle s'est tournée vers moi.
- De quelle couleur étaient les chaussures de ton frère ce matin?
- Il n'en portait pas.
J'avais répondu aussitôt à sa question, sans vraiment comprendre l'intérêt. Elle ne me dit pas si j'avais raison ou non. Puis, elle enchaîna avec d'autres questions du même genre, comme savoir si l'homme qui m'avait réveillée était droitier ou gaucher, ou encore quels bijoux portait mon père la veille. Apparemment, j'eus tout juste. Puis, elle se leva enfin et s'approcha de moi. Avec ses longs membres fins, elle m'examina et me tâta comme si j'avais été une bête de foire. Elle grommela que j'étais trop molle, et m'ordonna de me tenir droite. Enfin, elle me demanda qui était la personne la plus importante pour moi. Sa question me désarçonna bien plus que les autres.
- ...Père. finis-je par répondre.
Yue You haussa un sourcil, mais ne commenta pas. Elle me mit un gros parchemin sur les herbes entre les mains, et m'ordonna de commencer à l'étudier.
L'herbologie était n'était qu'une des nombreuses matières étranges qui me fut enseignées par cette femme. Je devais savoir reconnaître des dizaines d'herbes et leurs propriétés. J’eus aussi des cours d'anatomie peu communs, où j'apprenais quels nerfs pouvaient tuer ou assommer un homme si écrasé correctement, ou encore quelles veines, une fois tranchées, provoquaient une mort rapide et sanglante ou non. Pour une raison que j'ignore toujours, la vieille femme m'enseigna son art de la guérison. Assez étrangement, l'art de la médecine m'aidait à parfaire mes connaissances en art de l'assassinat. Je savais réparer les blessures que je causai, soigner les poisons que je créais, et pourtant je ne parvins jamais à choisir ce que je préférai des deux. On ne me le demanda jamais, cependant, et ce fut très bien ainsi.
Considérant mon jeune âge, Yue You me présentait certains exercices comme des jeux. Par exemple, elle me demandait d'aller chercher un parchemin dans la bibliothèque de l'un des anciens sans être repérée par personne, ou encore de lui ramener une part de tarte des cuisines, sans que le cuisinier ne me surprenne. C'est ainsi que j'appris à voler (et à mentir pour trouver une excuse crédible à ma présence lorsque j'étais surprise). La vieille dame, sous prétexte de vouloir se débarrasser de moi, m'envoyait souvent poser des questions anodines aux autres assassins. A mon retour, pour le déjeuner, elle exigeait de savoir mot pour mot ce qu'ils avaient dit, et que je lui rapporte tout de leur attitude.
Puis, un autre assassin venait me chercher pour m'apprendre à me battre. Ushi était notre professeur de combat et d'assassinat, commun à mon frère et moi. Le premier cours fut primordial. Comme Yue You l'avait fait, il nous observa un moment et détailla notre corpulence. Puis il nous fit courir, frapper, sauter, marcher, ramper pendant deux heures. Puis commença la vraie leçon, et je compris l'intérêt de ses drôles de demandes.
Nous suivions le même cours, mais l'assassin nous entraînait différemment. Probablement parce que j'étais une fille, il privilégiait chez moi la souplesse, la vitesse et la précision. Sachant que j'aurais toujours un défaut de force, il m'apprit à retourner celle de l'adversaire contre lui. Heng, lui, apprenait à cultiver sa force brute. Mais j'étais tellement prise par mes propres exercices que je ne vis pas toujours ce que lui faisait. Et cela se vit vite.
A la fin de la première leçon, il nous ordonna de nous battre. Il n'y eût pas de miracle. Heng me donna une raclée avec grand plaisir. Le professeur laissa le combat durer dix minutes exactement. Dix minutes, ça paraît très long quand on se fait littéralement tabasser. A vrai dire, je n'essayais même pas de me défendre sérieusement. J'étais lucide sur la différence de force, et me contentai d'essayer tant bien que mal de minimiser les coups que je prenais en prenant des positions de défense.
Ce soir là, en ayant mal partout et la tête pleine, je fus très silencieuse au dîner, contrairement à mon frère qui se vanta avec plaisir de ses exploits. Mon père ne réagit pas vraiment. Le soir venu, je me contentai d'aller dans ma chambre étudier mes parchemins avec conviction.
Six ans s'écoulèrent sur le même schéma.
Chaque matin, je m'appliquai davantage aux leçons en me remémorant la raclée prise la veille. Et, fidèle à ma résolution, je ne me plaignais jamais. Yue You était ma professeure préférée. Elle parlait toujours d'un ton acerbe et grommelait pour tout et n'importe quoi, mais ses connaissances en assassinat semblaient inépuisables. Elle savait répondre à n'importe quelle question, et les défis qu'elle me posait me semblaient toujours passionnants. Je compris vite que mon père me surveillait à travers elle, car elle me posait parfois des questions à propos de ce que je pensais de ma formation, ou de mon frère.
Mais ma relation avec Heng ne s'améliora jamais, peut importe combien de fois il m'envoya au tapis. Il ne supportait pas l'indifférence de notre père à son égard, et visiblement, j'étais son défouloir préféré. Malgré notre âge, nos combats étaient violents. Surtout lorsque je commençais à rendre les coups. Cela surpris Heng, mais un jour, subitement, je décidai que j'étais prête. Je connaissais son style par cœur. Je parvins à bloquer certains de ses coups avec facilité tellement j'y étais habituée. Et c'est là que nos vrais combats commencèrent. Notre professeur, ravi, avait pris le parti de ne pas intervenir, peu importe la violence des coups. Nous étions assez forts pour ne pas pouvoir s’entre-tuer en dix minutes. Mais le fait que je puisse parvenir à mettre Heng en échec le fit enrager encore plus.
Lors de l'un de nos combats, qu'il venait de gagner, il se jeta sur moi dans une tentative pour m'étrangler. Une chose interdite une fois les dix terribles minutes passées.
- Espèce de sale petite bâtarde! Hurla-t-il. Crève! Je suis plus fort que toi, tu ne pourras jamais me battre! Je te tuerai! Je deviendrai un vrai assassin, et père sera fier de moi! Toi tu n'es qu'une ratée!
Ses doigts qui écrasaient ma gorge se relâchèrent vite, notre professeur étant intervenu aussitôt pour l'assommer. Pourtant, il me fallut plusieurs minutes pour réussir à respirer de nouveau, et j'avais mal rien qu'en tentant de reprendre mon souffle. Heng était évanoui, mais par réflexe je m'éloignai de lui, et je n'arrivais même pas à me concentrer sur ce que Ushi me disait.
J'ignore comment notre père fut prévenu aussi vite. Une dizaine de minutes plus tard, il arriva dans la salle, suivit par Yue You et le maître de Heng. Ce dernier venait de reprendre connaissance, mais il se prit une gifle monumentale qui nous stupéfia tous les deux. C'était la première fois que notre père se mettait en colère, et qu'il montrait autant une émotion.
Mais, la pire punition pour mon frère, fut qu'il ne dit rien. En fait, après cette claque, il l'ignora, et me prit, moi, dans ses bras. J'étais aussi choquée que Heng par son attitude envers nous deux. Kuan Ti m'emporta à l'infirmerie, où Yue You observait l'état de ma gorge. Je m'en tirai avec les marques des doigts de mon frère et quelques jours de convalescence.
Heng ne fut pas si chanceux. Mon père considéra que son attaque était une preuve de son inaptitude à maîtriser ses émotions. Non seulement il était furieux après lui pour m'avoir attaquée, mais il était déçu par Heng. Son attitude ne changea pas envers moi, mais il ignora Heng encore plus souvent qu'avant.
Le crépuscule qui tombe sur les assassins.
C'est à 15 ans que l'on obtient son premier contrat. Le mien fut classique: un émissaire du gouvernement en mission diplomatique. Ma cible peut sembler surprenante, mais il s'agissait de Zaun, et nous étions en 1620. Swain était au pouvoir depuis peu, mais c'était assez pour alerter le Gouvernement Mondial sur l'idée qu'une île puisse leur échapper. Le fait qu'un seul homme soit à la tête de notre île était apparemment une pensée dangereuse qui valait les négociations. Or, tout le monde sur Zaun ne réclamait que l'indépendance, et la loi du plus fort semblait suffire comme simulacre de gouvernement.
C'était mon père qui l'avait choisi pour moi, et je m'efforçai d'être à la hauteur de ses attentes. J'y parvins sans trop de mal. Pour notre premier meurtre, la coutume voulait que ce soit un meurtre direct, ce qui excluait le poison. Je choisis un tessen, que j'avais fait faire sur mesure par un artisan, avec les conseils de Yue You. Il s'agissait de s'introduire dans le palais de Zaun, un exercice plus facile qu'il n'y paraît pour un habitant local.
L'avantage de vivre dans une ville malfamée, c'est que si l'on est assez fort, personne ne vient nous poser de problème. Or, j'étais une assassin, et tout habitant de Zaun savait nous reconnaître, simplement à notre peau, blanchie artificiellement. De plus, j'avais pris le parti de dispenser des soins médicaux, comme mon professeur, à qui pouvait se les payer, m'entraînant ainsi par la même occasion sur de vraies victimes.
A 13 ans, beaucoup me connaissaient déjà, et je pouvais circuler tranquillement et déjà imposer le respect. Cela ne valait que pour Zaun, évidemment, mais ce fut suffisant pour que je parvienne jusqu'à la grande tour où logeait ma cible. De là, j'escaladai un étage pour m'infiltrer par une fenêtre au premier. Rien de plus facile que de repérer une salle vide pour mon ouïe. Je savais pertinemment où aller, et comment y aller sans me faire repérer. Lorsque j'entrais enfin dans la bonne salle, une suite qui avait à peine de quoi paraître luxueuse, je fis face à deux gardes du corps armés et l'homme prévu. Ce n'était qu'un détail, rien de préoccupant pour moi. Surtout, ils firent l'erreur d'hésiter devant mon jeune âge. Pas moi.
D'un mouvement rapide, j'étalais radicalement le premier garde du corps et le désarmai, vidant son arme en un tour de main. Son partenaire n'hésita plus. Il me tira dessus, mais j'utilisais son collègue comme bouclier humain. Puis, un d'une roulade je fut sur sa gauche, et projetais mon pied en l'air, contre son bras tendu, avec assez de force pour qu'il lâche son fusil et couine de douleur. Éloignant l'arme d'un petit geste du pied, je balançais aussitôt mon point de gravité pour lui infliger un coup de jambe circulaire derrière les genoux, mettant à mal son équilibre. Mais il ne vacilla que quelques secondes. Pendant que je me redressai, il sortit une arme blanche, un sabre basique. Je n'avais pas le droit d'utiliser mon tensen pour quelqu'un d'autre que ma cible, il fallait improviser. Je défis un des rubans de ma tenue. Ce bout de tissu parût dérisoire au garde du corps, qui attaqua aussitôt. On voyait qu'il n'était pas du Zaun. Ici, il faut se méfier des objets les plus communs, surtout manipulés par un assassin. Je tendis mon ruban au-dessus de moi, avec force. Et comme prévu, la lame s'arrêta dessus sans parvenir à le déchirer. Aussitôt, d'un mouvement du poignet j'emprisonnai la lame et, tirant d'un coup sec, lui ôtai des mains. L'idée était de ne pas le laisser réagir. Et c'est ce que je fis. D'un bond mesuré, je passai dans son dos, non sans faire passer mon ruban autour de sa gorge dans le même mouvement. Sa colonne vertébrale émit un craquement sinistre lorsque mes pieds touchèrent le sol à nouveau.
Ne restait plus que ma cible, qui me proposa une demi-douzaine de trésors de toutes sortes. L'ignorant, je sortis mon tensen, et d'un geste précis, tranchais sa gorge sans l'ombre d'une hésitation. Mission accomplie. Je me jetais par la fenêtre, puis un mini-crochet tiré d'une arbalète coincée dans ma manche me fit balançer dans les airs.
Lorsque je rentrai au Q.G, mon père, les anciens et Yue You m’accueillirent en me félicitant. J'étais à présent une vraie assassin. On m'autorisa mon premier tatouage, le symbole des femmes assassin. Un papillon de sang, sur le pied gauche.
Considérant mon succès, on me laissa enchaîner les missions en ne me surveillant que le minimum. Ce n'est qu'à ce moment que j'obtins en même temps la liberté de me déplacer librement dans Zaun. Jusque-là, je n'étais sortie que de manière exceptionnelle, avec Yue You ou mon père, et toujours sous haute surveillance. Mais je me fis un plaisir de tout découvrir de ma ville, et ses trésors technologiques. Les assassins étaient fermement attachés aux traditions, mais pas moi. Je me suis chamaillée plusieurs fois avec Yue You qui trouvait mes idées pour améliorer nos armes ridicules, mais me laissait faire. Je fus la première assassin à utiliser la technologie pour tuer et se déplacer.
D'un autre côté, Yue You consentit enfin à me laisser apprendre la médecine acupunctrice qu'elle pratiquait, et qui pouvait également devenir une arme. J'étais avide d'apprendre, et cela ne me suffit vite plus. Avec l'accord de père, je passais quelques mois avec les médecins de Zaun, qui m'apprirent à quel point notre île était avancé en la matière.
Mais pendant que je profitais de la vie et de ce que notre ville avait à offrir, je perdis de vue Heng. Et ce fut une erreur fatale.
Il commença à défier notre père ouvertement. Ses assassinats étaient de plus en plus sauvages, au point qu'il privilégiait la brutalité à la discrétion. Il provoqua d'innombrables combats en ville, et beaucoup de morts. Et un jour, ce qui devait arriver arriva.
Lorsqu'il eût 23 ans, notre père annonça que non seulement Heng ne prendrait pas sa place à la tête du clan, mais qu'il était banni. Pour les assassins, c'était inédit. Personne n'était jamais banni du clan. On n'en partait que les pieds devant. Et Heng aurait dû profiter de sa chance. Mais il décida de continuer sa descente infernale.
Je n'étais pas là lorsqu'il massacra notre clan.
Ce jour-là, je rentrai d'une mission qui s'était déroulée à l'autre bout de l'île, loin de la capitale. J'ai franchi la porte du Q.G alors que l'aube perçait à peine. Et j'ai été frappée par le silence qui régnait. Un silence de mort. Je compris aussitôt ce qu'il s'était passé. Pendant une heure, j'ai erré dans chacun des couloirs de la tour des assassins. Comme sonnée par l'horreur que je découvrais, j'ai compté machinalement les cadavres un à un. A leurs postures, je pouvais savoir exactement ce qu'il s'était passé. Des pièges mécaniques. Il y en avait dans toutes les pièces, ça et les restes de noix à impulsions paralysantes. Mon frère avait piégé les assassins avec de la technologie, leur point faible, et les avait tués un à un sans leur laisser la moindre chance de se défendre.
Je ne me suis rien épargné du massacre et pourtant, lorsque mes pas franchirent les derniers étages, je ne pleurais pas. Le seul assassin dont je n'avais pas encore vu le corps, c'était mon père.
Je finis par le trouver. Contrairement aux autres, il n'était pas mort égorgé, mais brûlé par les chocs électriques. Heng ne l'avait même pas affronté, ni tué de sa main. Je me suis approchée et je suis tombée à genoux devant le corps de mon père. Même alors qu'il était mort, je n'ai pas osé le prendre dans mes bras. J'ai simplement attrapé le bout de sa cape entre mes mains, et j'ai courbé la tête, les yeux fermés.
Un homme a pénétré dans la pièce à ce moment. Plus bruyant que mon frère, alors je ne me suis pas alarmée.
- Je suppose que tu es Xia He Wei, sa fille. Je te présente mes condoléances pour la perte de ton clan et de ton père. Je viens de l'apprendre. ...Ton frère a quitté l'île, d'après mes dockers.
Je ne lui ai pas répondu. Je me suis simplement levée, après avoir fermé les yeux de mon père.
- Ton clan est une part importante de Zaun, et ton père était un allié. Je peux te donner l'aide nécessaire pour le reconstruire. Quant à ton frère...
- Je ne reconstruirai pas le clan, Gouverneur. Et je m'occuperai seule de mon frère. Je sais que mon père approuvait votre gouvernance, mais je ne suis pas mon père et votre alliance avec les assassins s'arrête avec sa mort. Mais je n'ai rien contre vous, alors je pars et si vous le voulez bien, nous en resterons là.
J'étais prête à devoir me battre pour m'enfuir, mais pour une raison qui m'échappe, il me laissa partir. J'ai simplement pris soin de brûler la tour des assassins, et je n'ai quitté l'île qu'après la dernière cendre consumée. Je n'emportais que le strict minimum, mes armes et ma rancœur. Je savais pertinemment quel message mon frère me laissait en ayant fait ça le jour de mes 20 ans.
Je ne suis pas retournée sur Zaun. Cela fait maintenant un an que je suis partie.
J'ai retrouvé la trace de mon frère, dans une section secrète du gouvernement mondial appelé le Cipher Pol. Mon père haïssait le Gouvernement Mondial et la Marine, et en attendant de devenir assez forte pour vaincre mon frère j'ai moi aussi pris le parti des opposants.
Tout en me cachant sous de fausses identités, comme celle de médecin volontaire des quartiers pauvres ou encore acrobate de troupe de cirque ambulante, j'assassine des cibles précises liées au gouvernement mondial, ou toute personne qui se dresse sur mon chemin.
Le monde est vaste, et le visiter sera ma nouvelle formation.
Je suis Xia He Wei, et je suis l'unique survivante du clan des assassins de Zaun.
J'ai vu le jour en 1605, en plein hiver sur l'île Zaun. Personne ne sait quel jour ou quel mois exactement. Je n'ai pas de souvenir du visage de ma mère. Pourtant, elle m'a sûrement élevée quelques semaines, quelques mois peut-être. Puis elle est morte. Ça non plus, je ne m'en rappelle pas.
Mon tout premier souvenir, ce sont les chaussures de l'homme qui était mon père devant mes yeux, sur le seuil de cette porte que je n'avais encore jamais franchie. Le silence qui l'entourait m'avait frappée. Il venait d'apprendre mon existence et la mort d'une femme qui avait été son amante, mais je ne sais plus son expression à ce moment-là. Seulement la force de ses bras lorsqu'il m'a soulevée, puis le froid de l'hiver qui a mordu mes membres lorsqu'il m'a emmenée loin de ce petit appartement.
Kuan Ti Wei m'a reconnue et intégrée au clan contre l'avis de tous. Personne n'avait eu vent de mon existence jusque là, et subitement une gamine qui savait à peine marcher apparaissait dans son ombre. Mais il était le chef du clan, et ses ordres étaient absolus.
Les assassins n'ont pas la fibre parentale. Mon père encore moins. Il ne manifesta jamais de tendresse à mon égard. Je vivais dans ses appartements, dans une luxueuse tour de style traditionnel aux innombrables pièces, l'un des plus hauts bâtiments de la capitale. J'avais même une chambre à moi. Mais je vivais avec le silence. Mon père parlait peu, et travaillait beaucoup. Alors à chaque fois je restais là, à attendre le retour de cet homme autour duquel mon petit monde semblait soudain tourner. J'appris à vivre ainsi, dans un environnement froid et silencieux. Je devins froide et silencieuse aussi, alors que je n'étais qu'une toute petite fille.
Pour le clan, J'étais la petite bâtarde du chef, c'est tout. Les autres assassins avaient vite découvert que m'ignorer satisfaisait tout le monde. Pour moi, ils étaient des pantins gravitant autour de mon géniteur, de pâles copies de lui. J'étais trop jeune, alors je les voyais peu, sauf parfois, quand l'un d'eux me surveillait pendant que mon père s'absentait. Étrangement, je vins à repérer ceux qui étaient moins silencieux que les autres.
Ce fut mon nouveau jeu quand j'étais petite: devenir aussi silencieuse que possible. Je jouais à me déplacer, le plus furtivement du monde. Je vivais dans une grande demeure, et je découvris bientôt que cela me permettait de tester mon habileté à échapper à mes gardiens de substitution. Je finis par y parvenir, et c'était amusant.
Lorsque mon père eût vent de mon petit jeu, il ne s'énerva pas contre moi mais après mes gardiens, qui arrivaient à perdre une fillette. Et en même temps, il me laissa l'étrange impression qu'il était fier de mes prouesses. Alors, je continuai, et intégrai vite les assassins à mon petit jeu, jouant à les perdre.
Quelques années passèrent ainsi. Je n'étais pas malheureuse. De l'indifférence, les assassins du clan développèrent une légère affection pour moi. Après tout, j'étais la seule enfant qui vivait dans le repère. Je gambadais dans les couloirs, explorant cette immense demeure. Lorsqu'ils me croisaient, certains me saluaient, d'autres, plus joueurs, me montraient parfois de petits tours de passe-passe. Il arrivait même que je reçoive des petits cadeaux, comme des rubans ou des petits jouets en bois. Mon père, lui, ne ramenait que des choses nécessaires, comme des vêtements. Mais j'étais toujours parée des plus jolies tenues, et ça me suffisait largement.
J'avais à peine 6 ans lorsque je rencontrai l'être que j'allais haïr plus que tout au monde.
- Heng, je te présente Xia He. Xia He, Heng est ton grand frère.
J'ai regardé le garçon face à moi, sans comprendre ce qu'on attendait de moi. Les seuls adultes présents étaient mon père, une femme qui devait être la mère de Heng, et deux anciens du clan. Et face à moi, ce garçon aux yeux et cheveux noirs comme l'encre qui me ressemblait pourtant. Il n'exprimait rien en me regardant, et nous n'échangeâmes pas le moindre mot. Mon père ne s'approcha pas de lui, mais resta à mes côtés, une main sur mon épaule. Les adultes s'assirent, mais pas nous. Je ne comprenais pas vraiment quel était le but de cette rencontre.
Heng était plus âgé que moi de 3 ans, et il était le fils de l'épouse officielle de mon père. Mais sa mère n'étant pas une assassin, il vivait avec elle, loin du Q.G. Et ça suffisait pour qu'il me déteste profondément, moi la batârde qui avait le privilège de vivre avec notre père.
Lorsque la discussion commença, je compris à peine de quoi il s'agissait. Je perçu vaguement une dispute entre mon père et les anciens à notre propos. Apparemment, il s'agissait de nous laisser intégrer le clan ou non. Dans mon cas, mon père semblait décidé à me faire former, contre l'avis des anciens. Apparemment, les femmes étaient rares dans le clan, car on les estimait trop sensibles pour pouvoir tuer de sang-froid, ou résister aux tortures. La seule encore vivante, à part moi, était une vieille femme qui s'était retirée des missions et servait de médecin au clan. Et avant elle, il fallait compter en décennies pour retrouver les précédentes. Mais mon père balaya leurs objections. Selon lui, je démontrais déjà des capacités, et il était évident que je savais retenir mes émotions. Mon sort fut décidé ainsi.
Quant à Heng, mon père semblait plus septique sur ses capacités. Il avait été élevé par sa mère, sans de réels contacts avec le clan, et se montrait capricieux. Mais c'était l'héritier légitime de mon père, et un garçon. Tout le monde fut d'accord pour le laisser intégrer la formation, à condition qu'il vienne vivre avec nous.
Ainsi commença l'Enfer.
Heng me détestait. Ce fut évident dès ses premiers jours dans la demeure. Les regards brûlants de jalousie qu'il me lançait au moindre de mes contacts avec père me semblaient injustes, et du haut de mes 6 ans je décidais de ne pas céder devant mon aîné. Au contraire, je commençait à l'ignorer, décidant que non seulement je ne le craindrai pas, mais que rien ne devait changer à cause de lui. Et comprendre les raisons de mon frère ne me fit pas changer d'avis. Heng était simplement déçu et désemparé devant le peu d'intérêt que mon père montrait pour son fils. Je compris vite que tout ce qu'il faisait était destiné à obtenir l'attention de Kuan Ti, et qu'il estimait être le seul digne de l'obtenir. Il était incapable de comprendre ce détachement que j'avais vis-a-vis de notre père, comme s'il soupçonnait que je lui cache des choses quant à ma relation avec Kuan Ti.
Les choses auraient été différentes s'il avait compris et accepté que Kuan Ti était un assassin et un chef de clan bien avant d'être un père.
Lorsque notre père, un mois plus tard, nous annonça que nous devions nous tenir prêts pour notre entraînement le lendemain, il ne mentait pas.
J'étais si habituée au silence dans cette grande maison, que lorsque quelqu'un pénétra dans ma chambre vers les deux heures du matin, je me réveillais immédiatement, attrapant le petit couteau caché dans mon oreiller. Un homme, que je reconnus comme un assassin de notre clan, me félicita d'avoir réagi à sa présence, et m'ordonna de le suivre, ce que je fis sans discuter. Il m'emmena dans une salle d'entraînement, où mon frère nous attendait. La marque rouge sur sa joue m'indiqua que lui ne s'était sûrement pas réveillé à temps. Là, l'assassin nous ordonna de nous étirer en suivant ses mouvements, ce que nous fîmes sans trop de mal. Un intense exercice physique suivait, et aucun de nos muscles ne fut épargné. Ils voulaient construire notre base musculaire, et nous fûmes entraînés avec des exercices éprouvants malgré notre âge. Mais, pris dans notre petite guerre, ni moi ni mon frère n'accepta de renoncer. Lors qu’arriva l'heure du petit déjeuner, nous étions tous les deux épuisés. Heureusement, la matinée s'ouvrait sur un cours théorique.
Tandis que mon frère suivait un maître assassin dans une autre pièce, on m'ordonna d'aller voir Yue You.
Yue You, c'était la seule autre femme du clan. Elle était vieille, acariâtre et défigurée. Cette grand-mère vivait aussi dans cette grande maison, au rez-de-chaussée. Je ne l'avait vue que quelques fois, et elle faisait partie des rares personnes, en dehors de mon père, qui m'inspirait un respect immédiat.
Lorsque j'entrai dans son bureau, qui était en fait l'infirmerie, elle ne me dit absolument rien. Elle m'adressa un simple regard puis se mit à écrire.
Je me rappelle être simplement restée là, à attendre qu'elle daigne s'occuper de moi. Mon regard s'est porté sur les étagères débordantes de plantes, de pots en porcelaine et de rouleaux de parchemins. La pièce dégageait un forte odeur d'encens, et les volets fermés n'aidaient pas. En réalité, j'avais du mal à respirer. Soudain, après une bonne dizaine de minutes, elle s'est tournée vers moi.
- De quelle couleur étaient les chaussures de ton frère ce matin?
- Il n'en portait pas.
J'avais répondu aussitôt à sa question, sans vraiment comprendre l'intérêt. Elle ne me dit pas si j'avais raison ou non. Puis, elle enchaîna avec d'autres questions du même genre, comme savoir si l'homme qui m'avait réveillée était droitier ou gaucher, ou encore quels bijoux portait mon père la veille. Apparemment, j'eus tout juste. Puis, elle se leva enfin et s'approcha de moi. Avec ses longs membres fins, elle m'examina et me tâta comme si j'avais été une bête de foire. Elle grommela que j'étais trop molle, et m'ordonna de me tenir droite. Enfin, elle me demanda qui était la personne la plus importante pour moi. Sa question me désarçonna bien plus que les autres.
- ...Père. finis-je par répondre.
Yue You haussa un sourcil, mais ne commenta pas. Elle me mit un gros parchemin sur les herbes entre les mains, et m'ordonna de commencer à l'étudier.
L'herbologie était n'était qu'une des nombreuses matières étranges qui me fut enseignées par cette femme. Je devais savoir reconnaître des dizaines d'herbes et leurs propriétés. J’eus aussi des cours d'anatomie peu communs, où j'apprenais quels nerfs pouvaient tuer ou assommer un homme si écrasé correctement, ou encore quelles veines, une fois tranchées, provoquaient une mort rapide et sanglante ou non. Pour une raison que j'ignore toujours, la vieille femme m'enseigna son art de la guérison. Assez étrangement, l'art de la médecine m'aidait à parfaire mes connaissances en art de l'assassinat. Je savais réparer les blessures que je causai, soigner les poisons que je créais, et pourtant je ne parvins jamais à choisir ce que je préférai des deux. On ne me le demanda jamais, cependant, et ce fut très bien ainsi.
Considérant mon jeune âge, Yue You me présentait certains exercices comme des jeux. Par exemple, elle me demandait d'aller chercher un parchemin dans la bibliothèque de l'un des anciens sans être repérée par personne, ou encore de lui ramener une part de tarte des cuisines, sans que le cuisinier ne me surprenne. C'est ainsi que j'appris à voler (et à mentir pour trouver une excuse crédible à ma présence lorsque j'étais surprise). La vieille dame, sous prétexte de vouloir se débarrasser de moi, m'envoyait souvent poser des questions anodines aux autres assassins. A mon retour, pour le déjeuner, elle exigeait de savoir mot pour mot ce qu'ils avaient dit, et que je lui rapporte tout de leur attitude.
Puis, un autre assassin venait me chercher pour m'apprendre à me battre. Ushi était notre professeur de combat et d'assassinat, commun à mon frère et moi. Le premier cours fut primordial. Comme Yue You l'avait fait, il nous observa un moment et détailla notre corpulence. Puis il nous fit courir, frapper, sauter, marcher, ramper pendant deux heures. Puis commença la vraie leçon, et je compris l'intérêt de ses drôles de demandes.
Nous suivions le même cours, mais l'assassin nous entraînait différemment. Probablement parce que j'étais une fille, il privilégiait chez moi la souplesse, la vitesse et la précision. Sachant que j'aurais toujours un défaut de force, il m'apprit à retourner celle de l'adversaire contre lui. Heng, lui, apprenait à cultiver sa force brute. Mais j'étais tellement prise par mes propres exercices que je ne vis pas toujours ce que lui faisait. Et cela se vit vite.
A la fin de la première leçon, il nous ordonna de nous battre. Il n'y eût pas de miracle. Heng me donna une raclée avec grand plaisir. Le professeur laissa le combat durer dix minutes exactement. Dix minutes, ça paraît très long quand on se fait littéralement tabasser. A vrai dire, je n'essayais même pas de me défendre sérieusement. J'étais lucide sur la différence de force, et me contentai d'essayer tant bien que mal de minimiser les coups que je prenais en prenant des positions de défense.
Ce soir là, en ayant mal partout et la tête pleine, je fus très silencieuse au dîner, contrairement à mon frère qui se vanta avec plaisir de ses exploits. Mon père ne réagit pas vraiment. Le soir venu, je me contentai d'aller dans ma chambre étudier mes parchemins avec conviction.
Six ans s'écoulèrent sur le même schéma.
Chaque matin, je m'appliquai davantage aux leçons en me remémorant la raclée prise la veille. Et, fidèle à ma résolution, je ne me plaignais jamais. Yue You était ma professeure préférée. Elle parlait toujours d'un ton acerbe et grommelait pour tout et n'importe quoi, mais ses connaissances en assassinat semblaient inépuisables. Elle savait répondre à n'importe quelle question, et les défis qu'elle me posait me semblaient toujours passionnants. Je compris vite que mon père me surveillait à travers elle, car elle me posait parfois des questions à propos de ce que je pensais de ma formation, ou de mon frère.
Mais ma relation avec Heng ne s'améliora jamais, peut importe combien de fois il m'envoya au tapis. Il ne supportait pas l'indifférence de notre père à son égard, et visiblement, j'étais son défouloir préféré. Malgré notre âge, nos combats étaient violents. Surtout lorsque je commençais à rendre les coups. Cela surpris Heng, mais un jour, subitement, je décidai que j'étais prête. Je connaissais son style par cœur. Je parvins à bloquer certains de ses coups avec facilité tellement j'y étais habituée. Et c'est là que nos vrais combats commencèrent. Notre professeur, ravi, avait pris le parti de ne pas intervenir, peu importe la violence des coups. Nous étions assez forts pour ne pas pouvoir s’entre-tuer en dix minutes. Mais le fait que je puisse parvenir à mettre Heng en échec le fit enrager encore plus.
Lors de l'un de nos combats, qu'il venait de gagner, il se jeta sur moi dans une tentative pour m'étrangler. Une chose interdite une fois les dix terribles minutes passées.
- Espèce de sale petite bâtarde! Hurla-t-il. Crève! Je suis plus fort que toi, tu ne pourras jamais me battre! Je te tuerai! Je deviendrai un vrai assassin, et père sera fier de moi! Toi tu n'es qu'une ratée!
Ses doigts qui écrasaient ma gorge se relâchèrent vite, notre professeur étant intervenu aussitôt pour l'assommer. Pourtant, il me fallut plusieurs minutes pour réussir à respirer de nouveau, et j'avais mal rien qu'en tentant de reprendre mon souffle. Heng était évanoui, mais par réflexe je m'éloignai de lui, et je n'arrivais même pas à me concentrer sur ce que Ushi me disait.
J'ignore comment notre père fut prévenu aussi vite. Une dizaine de minutes plus tard, il arriva dans la salle, suivit par Yue You et le maître de Heng. Ce dernier venait de reprendre connaissance, mais il se prit une gifle monumentale qui nous stupéfia tous les deux. C'était la première fois que notre père se mettait en colère, et qu'il montrait autant une émotion.
Mais, la pire punition pour mon frère, fut qu'il ne dit rien. En fait, après cette claque, il l'ignora, et me prit, moi, dans ses bras. J'étais aussi choquée que Heng par son attitude envers nous deux. Kuan Ti m'emporta à l'infirmerie, où Yue You observait l'état de ma gorge. Je m'en tirai avec les marques des doigts de mon frère et quelques jours de convalescence.
Heng ne fut pas si chanceux. Mon père considéra que son attaque était une preuve de son inaptitude à maîtriser ses émotions. Non seulement il était furieux après lui pour m'avoir attaquée, mais il était déçu par Heng. Son attitude ne changea pas envers moi, mais il ignora Heng encore plus souvent qu'avant.
Le crépuscule qui tombe sur les assassins.
C'est à 15 ans que l'on obtient son premier contrat. Le mien fut classique: un émissaire du gouvernement en mission diplomatique. Ma cible peut sembler surprenante, mais il s'agissait de Zaun, et nous étions en 1620. Swain était au pouvoir depuis peu, mais c'était assez pour alerter le Gouvernement Mondial sur l'idée qu'une île puisse leur échapper. Le fait qu'un seul homme soit à la tête de notre île était apparemment une pensée dangereuse qui valait les négociations. Or, tout le monde sur Zaun ne réclamait que l'indépendance, et la loi du plus fort semblait suffire comme simulacre de gouvernement.
C'était mon père qui l'avait choisi pour moi, et je m'efforçai d'être à la hauteur de ses attentes. J'y parvins sans trop de mal. Pour notre premier meurtre, la coutume voulait que ce soit un meurtre direct, ce qui excluait le poison. Je choisis un tessen, que j'avais fait faire sur mesure par un artisan, avec les conseils de Yue You. Il s'agissait de s'introduire dans le palais de Zaun, un exercice plus facile qu'il n'y paraît pour un habitant local.
L'avantage de vivre dans une ville malfamée, c'est que si l'on est assez fort, personne ne vient nous poser de problème. Or, j'étais une assassin, et tout habitant de Zaun savait nous reconnaître, simplement à notre peau, blanchie artificiellement. De plus, j'avais pris le parti de dispenser des soins médicaux, comme mon professeur, à qui pouvait se les payer, m'entraînant ainsi par la même occasion sur de vraies victimes.
A 13 ans, beaucoup me connaissaient déjà, et je pouvais circuler tranquillement et déjà imposer le respect. Cela ne valait que pour Zaun, évidemment, mais ce fut suffisant pour que je parvienne jusqu'à la grande tour où logeait ma cible. De là, j'escaladai un étage pour m'infiltrer par une fenêtre au premier. Rien de plus facile que de repérer une salle vide pour mon ouïe. Je savais pertinemment où aller, et comment y aller sans me faire repérer. Lorsque j'entrais enfin dans la bonne salle, une suite qui avait à peine de quoi paraître luxueuse, je fis face à deux gardes du corps armés et l'homme prévu. Ce n'était qu'un détail, rien de préoccupant pour moi. Surtout, ils firent l'erreur d'hésiter devant mon jeune âge. Pas moi.
D'un mouvement rapide, j'étalais radicalement le premier garde du corps et le désarmai, vidant son arme en un tour de main. Son partenaire n'hésita plus. Il me tira dessus, mais j'utilisais son collègue comme bouclier humain. Puis, un d'une roulade je fut sur sa gauche, et projetais mon pied en l'air, contre son bras tendu, avec assez de force pour qu'il lâche son fusil et couine de douleur. Éloignant l'arme d'un petit geste du pied, je balançais aussitôt mon point de gravité pour lui infliger un coup de jambe circulaire derrière les genoux, mettant à mal son équilibre. Mais il ne vacilla que quelques secondes. Pendant que je me redressai, il sortit une arme blanche, un sabre basique. Je n'avais pas le droit d'utiliser mon tensen pour quelqu'un d'autre que ma cible, il fallait improviser. Je défis un des rubans de ma tenue. Ce bout de tissu parût dérisoire au garde du corps, qui attaqua aussitôt. On voyait qu'il n'était pas du Zaun. Ici, il faut se méfier des objets les plus communs, surtout manipulés par un assassin. Je tendis mon ruban au-dessus de moi, avec force. Et comme prévu, la lame s'arrêta dessus sans parvenir à le déchirer. Aussitôt, d'un mouvement du poignet j'emprisonnai la lame et, tirant d'un coup sec, lui ôtai des mains. L'idée était de ne pas le laisser réagir. Et c'est ce que je fis. D'un bond mesuré, je passai dans son dos, non sans faire passer mon ruban autour de sa gorge dans le même mouvement. Sa colonne vertébrale émit un craquement sinistre lorsque mes pieds touchèrent le sol à nouveau.
Ne restait plus que ma cible, qui me proposa une demi-douzaine de trésors de toutes sortes. L'ignorant, je sortis mon tensen, et d'un geste précis, tranchais sa gorge sans l'ombre d'une hésitation. Mission accomplie. Je me jetais par la fenêtre, puis un mini-crochet tiré d'une arbalète coincée dans ma manche me fit balançer dans les airs.
Lorsque je rentrai au Q.G, mon père, les anciens et Yue You m’accueillirent en me félicitant. J'étais à présent une vraie assassin. On m'autorisa mon premier tatouage, le symbole des femmes assassin. Un papillon de sang, sur le pied gauche.
Considérant mon succès, on me laissa enchaîner les missions en ne me surveillant que le minimum. Ce n'est qu'à ce moment que j'obtins en même temps la liberté de me déplacer librement dans Zaun. Jusque-là, je n'étais sortie que de manière exceptionnelle, avec Yue You ou mon père, et toujours sous haute surveillance. Mais je me fis un plaisir de tout découvrir de ma ville, et ses trésors technologiques. Les assassins étaient fermement attachés aux traditions, mais pas moi. Je me suis chamaillée plusieurs fois avec Yue You qui trouvait mes idées pour améliorer nos armes ridicules, mais me laissait faire. Je fus la première assassin à utiliser la technologie pour tuer et se déplacer.
D'un autre côté, Yue You consentit enfin à me laisser apprendre la médecine acupunctrice qu'elle pratiquait, et qui pouvait également devenir une arme. J'étais avide d'apprendre, et cela ne me suffit vite plus. Avec l'accord de père, je passais quelques mois avec les médecins de Zaun, qui m'apprirent à quel point notre île était avancé en la matière.
Mais pendant que je profitais de la vie et de ce que notre ville avait à offrir, je perdis de vue Heng. Et ce fut une erreur fatale.
Il commença à défier notre père ouvertement. Ses assassinats étaient de plus en plus sauvages, au point qu'il privilégiait la brutalité à la discrétion. Il provoqua d'innombrables combats en ville, et beaucoup de morts. Et un jour, ce qui devait arriver arriva.
Lorsqu'il eût 23 ans, notre père annonça que non seulement Heng ne prendrait pas sa place à la tête du clan, mais qu'il était banni. Pour les assassins, c'était inédit. Personne n'était jamais banni du clan. On n'en partait que les pieds devant. Et Heng aurait dû profiter de sa chance. Mais il décida de continuer sa descente infernale.
Je n'étais pas là lorsqu'il massacra notre clan.
Ce jour-là, je rentrai d'une mission qui s'était déroulée à l'autre bout de l'île, loin de la capitale. J'ai franchi la porte du Q.G alors que l'aube perçait à peine. Et j'ai été frappée par le silence qui régnait. Un silence de mort. Je compris aussitôt ce qu'il s'était passé. Pendant une heure, j'ai erré dans chacun des couloirs de la tour des assassins. Comme sonnée par l'horreur que je découvrais, j'ai compté machinalement les cadavres un à un. A leurs postures, je pouvais savoir exactement ce qu'il s'était passé. Des pièges mécaniques. Il y en avait dans toutes les pièces, ça et les restes de noix à impulsions paralysantes. Mon frère avait piégé les assassins avec de la technologie, leur point faible, et les avait tués un à un sans leur laisser la moindre chance de se défendre.
Je ne me suis rien épargné du massacre et pourtant, lorsque mes pas franchirent les derniers étages, je ne pleurais pas. Le seul assassin dont je n'avais pas encore vu le corps, c'était mon père.
Je finis par le trouver. Contrairement aux autres, il n'était pas mort égorgé, mais brûlé par les chocs électriques. Heng ne l'avait même pas affronté, ni tué de sa main. Je me suis approchée et je suis tombée à genoux devant le corps de mon père. Même alors qu'il était mort, je n'ai pas osé le prendre dans mes bras. J'ai simplement attrapé le bout de sa cape entre mes mains, et j'ai courbé la tête, les yeux fermés.
Un homme a pénétré dans la pièce à ce moment. Plus bruyant que mon frère, alors je ne me suis pas alarmée.
- Je suppose que tu es Xia He Wei, sa fille. Je te présente mes condoléances pour la perte de ton clan et de ton père. Je viens de l'apprendre. ...Ton frère a quitté l'île, d'après mes dockers.
Je ne lui ai pas répondu. Je me suis simplement levée, après avoir fermé les yeux de mon père.
- Ton clan est une part importante de Zaun, et ton père était un allié. Je peux te donner l'aide nécessaire pour le reconstruire. Quant à ton frère...
- Je ne reconstruirai pas le clan, Gouverneur. Et je m'occuperai seule de mon frère. Je sais que mon père approuvait votre gouvernance, mais je ne suis pas mon père et votre alliance avec les assassins s'arrête avec sa mort. Mais je n'ai rien contre vous, alors je pars et si vous le voulez bien, nous en resterons là.
J'étais prête à devoir me battre pour m'enfuir, mais pour une raison qui m'échappe, il me laissa partir. J'ai simplement pris soin de brûler la tour des assassins, et je n'ai quitté l'île qu'après la dernière cendre consumée. Je n'emportais que le strict minimum, mes armes et ma rancœur. Je savais pertinemment quel message mon frère me laissait en ayant fait ça le jour de mes 20 ans.
Je ne suis pas retournée sur Zaun. Cela fait maintenant un an que je suis partie.
J'ai retrouvé la trace de mon frère, dans une section secrète du gouvernement mondial appelé le Cipher Pol. Mon père haïssait le Gouvernement Mondial et la Marine, et en attendant de devenir assez forte pour vaincre mon frère j'ai moi aussi pris le parti des opposants.
Tout en me cachant sous de fausses identités, comme celle de médecin volontaire des quartiers pauvres ou encore acrobate de troupe de cirque ambulante, j'assassine des cibles précises liées au gouvernement mondial, ou toute personne qui se dresse sur mon chemin.
Le monde est vaste, et le visiter sera ma nouvelle formation.
Je suis Xia He Wei, et je suis l'unique survivante du clan des assassins de Zaun.
>> Test RP
Suite à la mort de ton clan, tu continues de porter tes convictions révolutionnaires. Tu décides donc d'assassiner un couple de fiancés dont l'union signerait l'alliance entre deux puissantes familles alliées au GM. Raconte-nous.
Ce que j'aime dans le fait de me lever tôt, c'est cette impression que le monde peut m'appartenir. Et, assise en tailleur sur le toit de cet hôtel, c'est précisément ce que je ressens. Comme à mon habitude, je me suis réveillée vers les quatre heures du matin. Il fait nuit noire et le silence est quasi-absolu. Il n'y a qu'une poignée d'exceptions, comme ce pirate ivre quelques rues plus loin, ou ce couple de chats à la recherche de leur prochain repas.
Mais à part ça, je suis seule face à la nuit. J'adore ce sentiment de plénitude silencieuse, comme si ce monde en bleu et blanc m'appartenait. Cela m'encourage à finir mes étirements rituels avec une concentration parfaite. Les mouvements répétés des milliers de fois ont une importance particulière ce soir, car ce qui va suivre n'est pas un entraînement.
Voilà cinq mois que j'ai quitté Zaun. Mon excitation à l'idée de découvrir le monde a effacé les quelques regrets que j'avais, avant d'être elle-même balayée par la réalité qui m'a frappée. Le Gouvernement Mondial semble être partout sauf sur mon île natale. Comme si nous n'avions été qu'une ridicule petite cellule épargnée par le virus. J'avais croisé des dizaines d'hommes en uniformes, et vu des tas de drapeaux. Mais je n'étais pas idiote au point de me lancer tête baissée, yeux fermés, dans une bataille. Autant tenter de défaire une montagne avec une petite cuillère. Pourtant, j'avais tout de même pris le soin de faire exploser quelques navires aux couleurs de la marine avant de quitter l'île précédente. Un feu d'artifice archaïque avait illuminé le port pour mon départ. Mais j'étais repartie assez abattue, et franchement amère.
C'est pourquoi cette petite île, isolée et humble, me plaisait tant. Elle était à la fois si petite et si urbanisée que les frontières entre ses villes étaient presque impossibles à comprendre. On aurait dit une mini-Zaun, en moins polluée et plus raffinée toutefois.
Or, ce bout de terre de North Blue était menacée par la gangrène gouvernementale. Une semaine après mon arrivée, un vendeur ambulant m'avait raconté comment toute la population affluait vers la capitale pour assister au mariage entre une des filles de la famille régnante, et le fils d'un membre éminent du gouvernement mondial. Les habitants n'y voyaient qu'un moyen de faire la fête et des affaires, or moi j'y voyais une menace directe sur l'indépendance de cette île. Depuis mon enfance, j'ai été entraînée à la pêche aux informations, et il ne m'a fallu qu'une poignée de jours pour en saisir tous les tenants et les aboutissants. Apparemment, suite à la mort du roi, ses quatre filles se disputaient la régence, et l'une d'elles avait décidé d'avoir recours à cette alliance pour asseoir son autorité.
Les histoires familiales n'étaient vraiment pas intéressantes, du moins en ce qui me concerne. Mais les projets de cette fille pour cette île me déplaisaient fortement. J'avais décidé d'agir, et d'anéantir cette chance pour le Gouvernement Mondial de trouver une nouvelle alliée.
Aujourd'hui était le jour où j'allais mettre mon plan à exécution. On peut croire qu'un assassinat est tout ce qu'il y a de plus simple. Mauvaise réponse. Yue You me disait souvent "si le crime parfait n'existe pas, on peut dire que l'assassinat parfait est un suicide". J'ai mis longtemps à comprendre les mots de la vieille femme. Or, aujourd'hui, j'allais en avoir besoin plus que jamais. Car je ne voulais pas seulement détruire cette opportunité. Je voulais m'assurer qu'il n'y en aurait pas d'autres. Cela demandait un peu plus qu'un simple assassinat.
Une fois mon dernier muscle prêt, je me levai et d'un geste, cachai dans chacune de mes manchettes mes jiu jie Bian, tandis que mon tessen serait accroché à ma ceinture par un lacet rouge. Puis, je passai rapidement mes deux kanzashi en un chignon serré, avant de rajouter deux senbon. On ne sait jamais.
Puis, je me dirigeai vers le rebord du toit, et sautai.
En cette période supposée festive à cause du mariage à venir, des fanions avaient été suspendus un peu partout, et surtout en centre-ville. Une aubaine pour moi, pour exercer mes talents d'équilibriste en pleine nuit. Je marchai tel un funambule, sautant parfois d'un câble à l'autre, toujours en direction de la résidence des fiancés. Voilà deux jours que je surveillai le bâtiment afin de m'assurer que ce n'était pas un leurre, et j'étais sûre de moi. A vrai dire, la sécurité autour de cette luxueuse résidence laissait que peu de place au doute. Le gouvernement mondial avait placé tellement de gardes que ça en devenait ridicule. Surtout que, comme souvent, ils avaient négligé les attaques venant du dessus ou latérales. Or, c'étaient là mes angles d'attaque favoris.
Je n'eus aucun mal à m'introduire jusqu'au bâtiment le plus proche, en face d'une fenêtre fermée, ma porte d'entrée dans leur résidence. Evidemment, elle était fermée. Un détail, pour moi. Yue You m'avait enseignée des centaines de façons de pénétrer dans un bâtiment, et j'avais déjà infiltré des forteresses mieux gardées, avec ou sans laisser de traces.
Telle une araignée, je me jetai contre la façade du mur de la résidence, restant accrochée grâce à mes deux senbons, que je plantai dans le mur d'une main. Je devais agir vite, pour ne pas être repérée. Je n'eus même pas à crocheter la serrure: après une légère poussée, la fenêtre la plus proche s'avéra ouverte.
En entrant, j'utilisait la technique de déplacement furtive des assassins, une chose dans laquelle j'excellai depuis l'enfance. Totalement silencieuse, j'avançai sans hésiter dans le dédale de couloirs. Mon ouïe travaillée m'aurait permis de détecter le moindre problème, or je comptait les éviter. Je savais parfaitement où aller. J'avais passé des jours à observer les lieux, et facilement repéré la chambre du couple de fiancés. Néanmoins, il y eût quelques obstacles.
Les gardes, pour commencer. Dès que j'en entendais arriver, il me suffisait de me faufiler par la fenêtre la plus proche, et rester à l'extérieur quelques secondes. Sinon, je grimpais. Dans ce genre de maison, luxueuse, les plafonds sont hauts. Or, peu de gens ont le réflexe de lever la tête pour chercher une assassin postée en équilibre entre deux pans de mur.
J'atteignis enfin la fameuse chambre quelques minutes plus tard. Comme on pouvait s'y attendre, elle était gardée. J'avais une solution pour cela. Les deux gardes postés devant les portes regardaient droit devant eux, ce qui me permis d'arriver par le plafond, toujours en tension avec mes membres. En clair, le couloir était juste assez large pour me permettre de me tenir en poussant simultanément mes mains et mes pieds contre les deux pans de murs. Je terminai cette performance de gainage en grand écart entre les deux murs du couloir, abaissant ma taille pour me tenir en suspension, parallèle au sol, le corps formant un T certes ridicule mais calculé.
De cette position, je pris une grande inspiration, et coupa un fil dissimulé dans mes cheveux. Ce fil, j'en avais posté l'extrémité au couloir précédent, et il retenait une toute petite boulette de papier renfermant une poudre de ma composition. Lorsque, suite à sa rupture, celle-ci tomba dans le flambeau au-dessus duquel il était retenu, il dégagea aussitôt un gaz légèrement odorant. Se propageant, le gaz parvint jusqu'aux gardes, et les trembloter, puis perdre connaissance. Or, ils ne s'affaissèrent pas, mais restèrent debout, puisque leurs cols étaient cloués au mur par mes senbons, que j'avais lancé une poignée de secondes avant qu'ils ne perdent connaissance. Je me laissai alors tomber au sol, et descendit leurs couvre-chefs sur leurs yeux. Comme je l'avais repéré, leurs cols étaient assez serrés autour de leur cou pour retenir toute leur tête. A présent, ils avaient l'air d'avoir la tête baissé, et la main mollement posée sur leur sabre.
La voix était libre.
Ce soir, j'allais être la scénariste d'une tragique histoire.
Je pénétrais dans la chambre et refermai les portes derrière moi. J'avais quatre minutes pour agir avant que les gardes ne reviennent à eux et que je ne doive récupérer mes senbons.
Regardant autour de moi dans une reconnaissance des lieux en règles, je m'approchai du lit. Je devais agir vite, et proprement. Me saisissant de la lame du mari, soigneusement posée contre le lit, Je tuai la jeune fiancée. On m'avait appris à ne pas faire d'états d'âme, et je n'en fis pas. Elle ne souffrit pas, la lame la transperçant net au cœur. Je pris soin de laisser la lame plantée net.
Je m'y attendais, mais la secousse du coup porté réveilla le futur mari. Je n'avais pas le temps de le laisser crier et appeler des secours. Pourtant, sa mort devait ressembler à un suicide.
Alors qu'il se levait subitement, je pris appui des mains sur le lit, projetant mon pied vers sa gorge. Un coup violent mais précis porté au niveau de sa glotte le fit suffoquer, l'empêchant de crier. Je profitai de son moment de faiblesse pour me redresser debout, hors du lit. Il me restait moins de 3 minutes. J'attrapai la ceinture du mari, abandonnée sur la chaise à côté de ses autres effets. Nouée à la barre supérieure du lit à baldaquin, elle pendait comme un licol de pendaison. Ne restait plus que le pendu.
L'homme, qui toussait toujours, attrapa un petit couteau caché sous son oreiller, et se jeta dans ma direction, l'arme levée. Je ne pouvais pas me servir d'une arme comme mon tessen, toute blessure visible aurait été suspecte. Mais mes mains et un ruban de mes cheveux suffirent. J'arrêtait sa lame avec mon ruban tendu, et, d'un revirement du poignet, lui arrachait son arme en la coinçant dans mon tissu. A présent désarmé, il était à ma merci.
D'un geste mesuré, je lui envoyai un kick dans la poitrine, assez pour secouer ses poumons, ajoutant à son problème à la gorge. Sa respiration s'en trouva rapidement mise à mal. C'était ma fenêtre. Saisissant une épingle, dissimulée dans une enveloppe de tissu dans ma tenue, je m'approchai et le piquait à la tête. C'était une technique simple: personne ne pourrait retrouver une trace de piqûre parmi les cheveux, et personne ne penserait à aller chercher une blessure sur un pendu. Sitôt piqué, ma victime subit violemment les effets de la drogue. Me servant du lit pour m'élever, j'eus alors tout mon temps pour placer l'homme et le pendre.
Ma mise en scène était presque terminée. Afin de rendre ma scène plus crédible encore, je renversai une bouteille d'alcool présente sur le tapis, près du lit, avant de la laisser choir sur la table de chevet du défunt.
Je quittai les lieux juste à temps pour récupérer mes deux senbons. Quittant les lieux par la fenêtre, j'attendis patiemment, pour vérifier que les gardes reprenaient conscience. Après les effets de ma drogue, ils n'auraient l'impression que d'avoir somnolé une poignée de minutes. En effet, en se réveillant je les entendit maugréer à propos de la longueur de leur tour de garde. Je quittai les lieux en toute discrétion, sans laisser de traces.
Deux jours plus tard, une annonce publique fut faite: après enquête, il semblerait que, ayant trop bu, le fiancé ait tué sa promise avant de se suicider lui-même. Un macabre accident sans témoins oculaires, mais les émissaires du gouvernement mondial étaient suffisamment choqués et en mauvaise position suite au désastre de ces fiançailles pour que les princesses restantes puissent les faire partir. Je restai jusqu'à m'assurer que les derniers officiels du Gouvernement Mondial étaient partis, et veillais de loin à ce que rien ne perturbe le couronnement de la nouvelle reine, avant de quitter les lieux, satisfaite.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _________
Informations IRL
Prénom : Jey <3
Age : 20
Aime : rp, les persos cools
N'aime pas : les grosbills et les pnjs-à-mousse
Personnage préféré de One Piece : Zoro
Caractère : Houlà.... Vaste question. Curieuse, maladroite, bavarde, impulsive... ça suffit?
Fait du RP depuis : 6 ans au moins? Pas trop sûre du reste...
Disponibilité approximative : Variable. Mais passer une fois par jour? sans problème. Et un rp intéressant me rend plus accro qu'un pot de Nutella.
Comment avez-vous connu le forum ? quand on fait du RP OP, OPR on en entend forcément parler un jour ou l'autre, au moins via Topiste.
Quand vous estimez avoir terminé vos descriptions et votre biographie, signalez-le par un nouveau message et demandez votre test RP. Pour plus de lisibilité vous pouvez aussi l'indiquer dans le sous-titre de votre présentation par la mention [En attente de Test RP]. Plus ce sera visible, moins vous avez de chance que les modérateurs ne vous loupent (ce qui n’arrive pas très souvent).
Prénom : Jey <3
Age : 20
Aime : rp, les persos cools
N'aime pas : les grosbills et les pnjs-à-mousse
Personnage préféré de One Piece : Zoro
Caractère : Houlà.... Vaste question. Curieuse, maladroite, bavarde, impulsive... ça suffit?
Fait du RP depuis : 6 ans au moins? Pas trop sûre du reste...
Disponibilité approximative : Variable. Mais passer une fois par jour? sans problème. Et un rp intéressant me rend plus accro qu'un pot de Nutella.
Comment avez-vous connu le forum ? quand on fait du RP OP, OPR on en entend forcément parler un jour ou l'autre, au moins via Topiste.
Quand vous estimez avoir terminé vos descriptions et votre biographie, signalez-le par un nouveau message et demandez votre test RP. Pour plus de lisibilité vous pouvez aussi l'indiquer dans le sous-titre de votre présentation par la mention [En attente de Test RP]. Plus ce sera visible, moins vous avez de chance que les modérateurs ne vous loupent (ce qui n’arrive pas très souvent).
Dernière édition par Xia He Wei le Ven 19 Juin 2015 - 15:31, édité 23 fois