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La mémoire dans la peau [PV: Aoi]



Rafaelo … bon sang. Rafaelo. Il voyait qui c’était, bien entendu. Merci Shaïness. Mais il ne comprenait pas vraiment l’implication de cette révélation. C’était plutôt un ‘et alors ?’ qui s’en dégageait. Mais cela signifiait quoi ? Qu’il était un révolutionnaire jusqu’au bout des ongles ? La révélation d’Hebieso quand au fait que tout cela ne faisait partie que d’un vaste plan de l’assassin l’avait laissé songeur. Il avait une nouvelle fois trouvé la solitude, s’aidant de ses pouvoirs pour s’éloigner plus que jamais. Tout cela lui était revenu de manière intuitive dès l’instant où ses souvenirs avaient été ravivés par la douleur. Il s’était réfugié dans la ville, coulant sous les yeux de la populace qui ne semblait pas avoir d’œil à accorder à un homme visiblement négligé. Le révolutionnaire avait éprouvé le désir égoïste d’être un inconnu parmi les autres, se fondant dans la masse des touristes et locaux. Arpentant les rues, les infâmes boutiques. Se vidant la tête sans se préoccuper du lendemain, de son départ sur le Ptérodactyle. Être seul à penser, à vivre.  Il préférait ne pas y penser à vrai dire. Cette lame au poignet lui était bien trop confortable pour que cela le laisse indifférent.

Force était, cependant, de constater que les  esclaves étaient moins nombreux à arpenter la ville aujourd’hui. Leur mise en scène avait peut-être eu l’effet escompté, finalement. De la même manière, il distinguait du coin de l’œil certains gars qu’il avait croisés à l’occasion, dans les caches révolutionnaires. Il comprenait peu à peu la mécanique de la ville, comment les forces s’équilibraient depuis les derniers évènements. La vie reprenait son cours comme si le monde n’avait jamais cessé de tourner, comme si les nouvelles de l’autre bout du monde n’avaient aucun impact ici. Et pourtant, pourtant … Qui aurait pensé que le port avait été ravagé lors de la disparition de Fenyang ? Encore ce nom … Ahem. Que la ville avait été secouée par la rumeur du retour du Roi momie, qui n’était autre que Rafaelo encore recouvert de ses bandages de convalescence. Que d’histoires pour une simple vie. Restait encore l’énigme Goa, mais celle-là, il se la réserverait pour un jour où il ferait beau de vivre. Rien que l’idée lui tirait sur le cœur.

« Hé toi ! Tu dois payer pour ça. » houspilla un marchand, tendant un doigt accusateur vers le révolutionnaire qui croquait dans une belle pomme rouge.

L’image de Rafaelo s’évapora et la pomme roula à terre. Le marchand se frotta les yeux puis s’en retourna à sa gourde d’eau avec un air perplexe. Il s’en alla ramasser la pomme et la regarda avec interrogation. Elle existait bien, elle. La fumée s’était dissipée, le fauteur de trouble était loin et il semblait faire peu de cas de l’intérêt de son prochain. Supposé mort, il avait une large marge de manœuvre quant à son anonymat et disparaître ainsi ne le tracassait en rien. Pourtant, quelques minutes à peine après son méfait, une ombre noire ramassa la pomme à son tour, maculée du sang du marchand. La théorie du chaos …

… mais Rafaelo trônait déjà au sommet d’un des édifices les plus grands de la cité, goûtant le simple plaisir de l’air chaud sur sa peau nue. Le sable piquait légèrement et l’on voyait les dunes s’étirer par delà les lagunes et les arbres plantés pour maintenir le désert loin de la cité. L’air était vicié par l’homme et sa puanteur. Une odeur qui émouvait l’assassin, qui le plongeait dans un temps dont il ne se souvenait plus mais savait plus heureux. Un temps où ils étaient deux à contempler la ville, à surveiller leurs proies.

Il ferma les yeux, laissa le mantra couler hors de sa conscience. Il perçut le fourmillement de milliers de vies et plus encore. Animaux, hommes. C’était comme une ode à la création. Il percevait la garde, la marine encore présente et les civils qui s’affairaient à leur simples tracas. Cette méditation lui permettait de s’accorder avec le monde, de vibrer à la même fréquence que lui. C’était apaisant, il se trouvait connecté avec bien d’autres choses que ses propres soucis. Ainsi il se plongeait dans la misère du monde, survolait en esprit cette cité et espionnait toutes ses histoires. Du marchand qui se plaignait de l’augmentation des taxes à l’homme qui venait de bousculer une femme pour lui voler sa bourse. Et soudain une dissonance.

« Meurtreimmonden’avait rien faitdouleurchagrininjusticeassassinUmbra ?  … UmbraUmbra ? … Umbra ! Umbra ... Pourquoi ?ArgentUmbraAssassin. »

Il émergea de sa transe, le cœur s’emballant sans qu’il ne puisse savoir pourquoi ce nom revenait autant et, surtout, l’inquiétait autant. Puis il se rappela soudain ce qu’il arborait à son poignet gauche. Il porta la main à son bracelet et tira sa manche écrue en arrière. La lame secrète avec le symbole qui correspondait. Etait-cela, l’Umbra ?

« On me chasse … » en déduit-il, sans savoir d’où lui venait cette certitude.

Puis il se releva brusquement, roulant en arrière. Une dague venait de se ficher à la place qu’il occupait une seconde plus tôt. La seconde partit en direction de son visage. L’assassin leva la main et arrêta la lame à quelques centimètres de son œil puis il la jeta à terre. Sur le bâtiment d’en face, à une hauteur un peu moindre, une ombre noire venait de disparaître. D’instinct, il se mua en un mince filet de fumée qui se glissa dans les airs jusqu’au bâtiment et plus loin encore, faisant obstacle à l’ombre qui avait essayé de l’atteindre. L’assassin en noir se figea, ouvrant les yeux en grand et esquissant un hoquet de surprise.

« Il … Il Assassino ? Mais … c’est impossible ! » grommela l’homme de l’Umbra, reculant d’un pas.

Rafaelo fronça les sourcils. Oui, Shaïness lui en avait parlé. C’était un des pseudonymes de ce Rafaelo Di Auditore.

« On m’appelle aussi Rafaelo. Qu’est-ce que tu me veux ? Pourquoi tu m’attaques ? » répliqua le révolutionnaire, sans se rendre compte dans quoi il mettait les pieds.

Son interlocuteur ouvrit de gros yeux, semblant ne pas savoir déterminer si c'était un trait d'humour ou la réalité. Il opta pour le trait d'humour, c'était bien trop gros sinon. Impossible de croire qu'un homme ressemblant trait pour trait à leur ennemi numéro un ne soit qu'un imposteur. Rafaelo vit l’assassin jeter un rapide regard vers son bracelet et il comprit que ce n’était pas vraiment lui qu’il traquait. Enfin, jusqu’à maintenant. Quoi qu’il en fût, une étincelle venait de s’allumer dans le regard du jeune assassin. Quelque chose qui n’indiquait rien de bon. N’écoutant que son arrogance naturelle, Rafaelo offrit le premier estoc.

« C’est ça que tu veux ? Je l’ai ramassé sur un dégénéré comme toi. Un imbécile qui pensait me tuer. » le railla-t-il, amusé par le changement qui s’opérait sur le visage de son adversaire.

La stupeur était passée à la colère puis à la froide détermination. Que voulait-il ce gars ? Et pourquoi ces assassins n’arrêtaient-ils donc pas de le poursuivre ? Ah oui, c’était à cause de la trahison de ce … Uther. Enfin, peu importait leur raison. Celui-là allait passer un sale quart d’heure.

« C’était celui de mon père, enfoiré … je vais te saigner et offrir ta tête à Uther … » grogna l’assassin renégat, dégainant deux épées courtes.

Tiens donc, il n’avait pas de lame secrète lui. C’était certainement rapport à leur rang dans leur sordide organisation.

« Tu ferais mieux de surveiller tes arrières, gamin. » répliqua l’assassin, désignant un coin de la ruelle dans laquelle ils se trouvaient du menton.

Une voix de plus venait de se joindre à leurs petites retrouvailles.
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Alabasta demande de rester vingt jours pour recharger le Log Pose. Il va donc falloir être très patient pour rester dans l'ombre jusqu'à la dernière heure. On fera du bruit uniquement au moment où il faudra partir hors du pays des sables. Nanohana connaîtra alors le plus grand pillage qu'aucune ville n'aura connue jusqu'à ce jour. Je plains les autres équipages pirates ou autres criminels s'étant échoués dans le coin à attendre patiemment et sagement qu'ils puissent un jour se remettre à flot. Heureusement en ce qui me concerne, je sais me tenir discrète longtemps. Cela dit, il a été dur d'apprendre à mes hommes que dans certain cas, il faut savoir se faire petit. Les Ombres du Chaos sont bien trop connus pour leurs ravages nocturnes. Ils sont connus pour avoir faits des attaques frontales sans préparations minutieuses. Le Royaume des Néfertari aura une belle surprise, le Gouvernement Mondial aussi d'ailleurs.

Laissant l'Avernus mouiller des kilomètres plus loin à l'est, je me rends en premier lieu dans la ville portuaire de Nanohana. Je désire avant tout enquêter sur le Théâtre. Je préfère vérifier qu'il soit toujours actif dans les moindres recoins d'Alabasta. Les membres de mon équipage sont également dans l'agglomération pour préparer le terrain et assurer notre pillage à venir. Je parcours alors les rues camouflée d'un manteau et d'une capuche. Trouver les petites frappes travaillant pour mon père n'est pas bien difficile. J'ai déjà une destination. Normalement, si mes souvenirs sont correctes, il devrait y avoir un local près des docks. Iwao s'en sert pour savoir quel genre de marchandises arrivent dans le pays, ce qui lui permet de savoir où voler. Dérober une partie de la cargaison sur les quais ou dans les entrepôts est stupide, puisque c'est le meilleur moyen de se faire repérer. Le Collectionneur sait qu'il vaut mieux s'accaparer le bien désiré une fois dans un manoir. Tout en me dirigeant au port, j'observe attentivement cette merveilleuse citée remplie de couleurs et d'agréable odeur. Je constate que les habitants ont gardé la même méthode de vie qu'il y a vingt ans. C'est impressionnant de voir ces richesses à portée de main. C'est tellement tentant de s'en prendre à une seule bijouterie ou un seul commerçant en se disant qu'on va devenir millionnaire. Autant être très très riche que simplement être riche, d'où l'intérêt d'attaquer toutes les cibles simultanément. J'espère que mes nakamas ne vont pas être tentés et faire n'importe quoi. Je pense surtout à Kusanagi ou à Shippû. En ce qui concerne ma seconde Natacha, j'ai entièrement confiance en ses méthodes et à sa vigilance.

Depuis une ruelle, j'entre dans la court d'un bâtiment qui donne sur les quais. Personne m'observe et la double porte massive s'ouvre sans que j'ai eu besoin de la crocheter. Je ne cherche pas spécialement à me faufiler en douce dans l'édifice. Comme je pouvais m'y attendre, deux hommes se tiennent dans la court, ils jouent aux cartes. Immédiatement, l'un des deux se lève et m'interpelle.

Hé, vous! C'est une propriété privée.

Inutile de jouer celle qui s'est trompée d'endroit. Il vaut mieux que je me fasse passer pour une contrebandière. Et c'est mieux aussi que je ne sois pas autoritaire, je dois être une madame tout le monde, celle qu'on oublie rapidement. Je fais attention aux mots que j'emplois, ni trop celle qui domine, ni trop celle qui se fait marcher sur les pieds.

J'ai une cargaison à faire passer.
Dans ce cas, dites-moi de quoi il s'agit.

Le deuxième gars rejoint son collègue et me dévisage sans toutefois reconnaître ma face à moitié masquée par la capuche. Je reste impassible devant eux et je me contente de répondre à la question.

Des sabres, des fusils, des canons portatifs et des munitions. La marchandise se trouve non loin de la ville à l'est. Vous y trouverez un homme à moi. Il pourra vous montrer la qualité de la marchandise.
Très bien, dans ce cas, suivez-moi.

Comme le veut la procédure, le deuxième homme s'empresse de me fouiller. N'ayant aucune arme sur moi, il se retire et me laisse passer. Je suis alors le premier gars qui m'emmène droit dans l'arrière-boutique où s'active une poignée de larbins quelconques. Il me fait entrer dans un bureau à l'étage où m'attend le gérant de ce local. Après lui avoir expliqué la raison de ma venue, le sous-fifre regagne la court rejoindre son collègue. Je règle alors les modalités pour l'échange avec mon nouveau interlocuteur.

Je demande 500 milles Berrys pour chaque sabre, 350 milles pour chaque fusil et 200 milles pour chaque pistolet.

Ces armes viennent des cales de l'Avernus, le navire qui appartenait aux Titans des Mers. Quand on a volé leur bateau, elles en étaient remplies. Et comme j'ai un équipage qui utilise leurs propres armes, je me retrouve avec des objets en trop. J'ai besoin de place si je veux mettre beaucoup de richesses dans mon bâtiment.

Toutes les armes sont en excellentes états.
Ça, c'est ce que vous dites. Si vous cherchiez à rouler le Théâtre, elle n'hésitera pas à envoyer l'Umbra pour vous tuer.

Umbra? Ce nom me disait quelque-chose. Une personne? Une organisation? Depuis quand le Théâtre fait son travail par d'autres gars? Je ne suis pas au courant de tout, ça du évoluer un peu, mais globalement, les affaires d'Iwao reste les mêmes.

J'ai déjà un homme qui se déplace à l'endroit que vous avez indiqué. S'il me confirme ce que vous dites, ça devrait pouvoir le faire. Vous êtes?

Le type me dévisage, croyant savoir qui je suis pendant une fraction de seconde. Il me tend un formulaire à remplir.

Vous le saurez prochainement. Pour le moment, il est préférable pour nous deux que personne ne le sache.

Mon ton est un peu plus ferme que tout à l'heure, mais sans toutefois être trop dur pour paraître être une contrebandière un peu trop sûre de soi. Mon interlocuteur reçoit un message par Den Den Mushi lui confirmant mes propos concernant la vente. Après être payée, on se serre la main et je lui tourne les talons. Pendant que je me dirige vers la sortie, j'observe soigneusement une derrière fois ce qu'il se passe autour. C'est confirmé, c'est bien un local qui traite pour le Théâtre. Devant la boutique, les clients pensent avoir affaire à la capitainerie. Je quitte une bonne fois pour toutes les lieux. Il est temps que j'ailles à la capitale. Je me faufile alors de rues en rues, me rendant incognito. Telle une ombre, j'arpente la ville vers le nord. J'entends soudain du bruit non loin de moi. Je presse alors le pas. Et à ma grande surprise, je pense reconnaître un homme. Je dois le voir de plus près pour en être sûre.

Toi!

Ma démarche donne à croire que je vais pourfendre d'un coup d'estoc le jeune assassin qui se trouve entre moi et celui que je crois être Rafaelo, mais il en est autrement. D'un revers de bras, j'écarte l'apprenti qui vient s'écraser contre le mur. Je me retrouve alors face à un homme que j'avais jurée de me venger. Il n'y a plus de doute, je le reconnais maintenant! La ruelle dans laquelle nous nous trouvons est si étroite qu'elle donne la sensation qu'on se fait étouffer. Elle n'est guère plus large que si on aligne trois bonhommes et demi. Les maisons qui entourent cet espace restreint obscurcirent davantage la zone. C'est le genre d'endroit que les habitants de la ville préfère éviter. On est seul. Ce qui signifie que je peux être un peu plus libre d'agir.

Toi!

Je n'ai pas le temps d'ajouter d'autres phrases, que le type que j'ai écarté vient me menacer.

Mêle toi de tes affaires, étrangère. Ou tu en pâtiras.

Sans me retourner, j'adresse d'un ton qui se veut être plus menaçant que le sien.

C'est précisément ce que je fait.
Je t'aurais prévenu.

Il vient planter l'une de ses dagues dans mon dos. La lame me traverse, mais elle commence à fondre aussitôt. Sous l'effet de la chaleur intense dans la poignée, l'assassin relâche son arme en s'exclamant.

C'est impossible!

J'ai dit que je voulais me venger dans le sens "tuer à tout prix", mais ça, c'était à l'époque. Maintenant, je souhaite bien rendre les comptes, mais pas forcément en cherchant à nuire. Si Rafaelo est encore présent, c'est qu'il cherche certainement à tirer des informations de ce jeune amateur d'assassin.

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
©odage by Hathor



Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Dim 11 Jan 2015 - 10:11, édité 1 fois
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« Moi ? »

Ben oui … Lui. Pourquoi lui ? Il s’esquiva d’un pas, évitant la petite goutte de magma qui avait sauté de l’épaule de la donzelle. Il regarda la chose émettre une fumée sur le sol en haussant son sourcil puis avisa l’épée courte fondue de l’assassin. Fichtre, un logia. Et pas n’importe lequel, celui du magma. Attendez, attendez. Tout ça lui disait quelque chose. Magma, magma … pirate. Ah oui, une fiche qu’il avait vue …

« Cent vingt millions de berries, c’est ça ? » lui demanda-t-il, alors que le jeune assassin s’en prenait à elle.

Hors de propos, totalement hors de propos. Il renifla, haussa les épaules. Tout ça n’était pas son problème. S’ils voulaient se battre. Il tourna les talons, commença à s’éloigner tranquillement. Or de question de se mettre dans de sales draps avec miss cent vingt millions. Ah, c’était ça, une fiche de prime. Il ne s’en souvenait pas, il l’avait lu sur un quelconque tableau dans une quelconque ville. Il s’en moquait un peu, il devait juste avoir une bonne mémoire. Il se rappela que sa propre prime était donc de deux cent quatre-vingt-onze millions. Ah, le nom sur la fiche était situé un peu plus haut, donc son nom à elle c’était …

« Aoi D. Nakajima. » se fit-il, entendant le râle d’agonie de l’assassin.

Pauvre gars, il était venu le pourchasser afin de venger son mentor, ou père qu’en savait-il, et il s’était fait écharper par la première encapuchonnée venue. Enfin, première … dans le sens rencontre. Parce que c’était du gros palmarès là. Le gigot d’la piraterie. Il s’arrêta donc, soupira encore. Il ne fallait pas qu’il espère s’en sortir, elle était visiblement trop attachée à le retrouver. Et puis elle semblait le connaître. Bah, ce connard de Rafaelo était célèbre, alors lui aussi de ce fait. Ce connard, c’était sous le coup de l’émotion, hein. Parce qu’un type accusé d’avoir fait passer par les flammes un royaume entier, c’était un connard. Peu importait la version, il s’en tamponnait le coquillard. Là, c’était une histoire entre donzelle chaud lapin et lui. Pour l’heure, c’était encore une majorité de Solomon qui parlait. Pas cet ersatz de révolutionnaire qui sentait la fumée à quarante bornes.

« T’as bien fait de le tuer, c’était un connard. » fit-il à la pirate.

Décidément, ce mot était devenu une base de son vocabulaire.

« Et qu’est ce qui me vaut le plaisir de tes furoncles, Aoi ? J’ai pas le souvenir de t’avoir envoyé un carton d’invitation. » la railla-t-elle, croisant son bras couvert de bandages et l’autre bardé du bracelet de l’Umbra sur sa poitrine.

Il gonfla le torse en la toisant. Pas mal la donzelle. Une rousse incendiaire, il connaissait déjà le principe. Mais … ah oui, il était marié. Ou quelque chose comme ça. C’était ce que Shaïness lui avait dit. Enfin bref. La femme qui lui faisait face aurait, d’une part, pu être sa mère et, d’autre part, n’était pas jouasse de le voir ici. Il regarda à droite, à gauche. Ils n’allaient pas se battre ici. D’autant plus qu’il n’avait aucune envie de se frotter à un logia magmatique. Alabasta avait déjà assez souffert des conneries des Rhinos et de la purge qui s’étaient exercée sur les révos et les criminels par l’ingérence du Gouvernement. L’assassin, puisqu’il en était un, soupira de nouveau et baissa les bras.

« Aaah … Bon. De toute façon t’as l’air d’avoir envie de me dérouiller. Mais si on reste là, ça va attirer des merdes. Cache le corps de ce pauvre mec, et prenons un verre, ça te dit ? Les gens ici ont suffisamment morflé pour que tu déchaînes tes sillons de magma sur leur tête. » répliqua-t-il, prouvant par là qu’il était au courant des capacités et des exploits de la donzelle.

Et puis s’ils prenaient un verre, au moins pourrait-il en profiter pour en apprendre un peu plus sur son passé que de la bouche de Shaïness … visiblement, celle-là avait une dent contre lui, alors autant creuser le filon. Enfin, si elle n’avait pas plus envie de lui en coller une que de lui parler …

« Oui ? Non ? Peut-être ? » la railla-t-elle, écartant les bras en signe d’un humour pas très subtil.

Pas de doute, c’était Rafaelo qu’elle avait en face : elle se souvenait de son visage. Par contre, niveau caractère et comportement, c’était visiblement pas la même chose …


Dernière édition par Rafaelo le Jeu 12 Fév 2015 - 17:20, édité 1 fois
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Qu'est-ce qu'il en sait? C'est pour lui que cet apprenti est venu, pas pour moi. Et un simple échange ne suffit pas à définir s'il s'agissait d'un connard ou non. D'autant plus que c'est moi qui ait fait le boulot. Monsieur me doit donc la vie. Fin bon, j'y vais un peu fort. Un homme comme Rafaelo aurait fait tout comme moi qu'une bouchée de ce gringalet d'apprenti tueur. Bon, d'accord, cet imbécile encapuchonné était un connard. Il faut vraiment être stupide pour s'en prendre à moi directement. En bref, là n'est pas le sujet. Je suis plus intéressée par l'autre homme dont son manteau ne lui sert plus à rien tant que je suis en face de lui. Personne n'est témoin. Il m'a peut-être démasqué, mais je sais également qui il est. Je pensais pouvoir me retenir de le tuer ici et maintenant, mais la tentation est tellement forte que ça m'irrite. Et vu qu'à présent il sait qui je suis dans les moindres détails, ça me donne une raison valable pour le tuer immédiatement. Cela dit, étant un assassin révolutionnaire pas très bien accepté dans le coin, il ne gagnera sûrement rien en signalement ma position aux autorités locales. Je me demande si un Révo' n'est pas trop mal vu à Alabasta. Seulement, Rafaelo est le genre d'homme a avoir fait passer par les flammes un Royaume entier, ce qui n'est pas un bon point pour se balader tranquillement dans ce pays de sables...

Tu parles d'invitation, alors que tu foules mon pays de tes pieds sales. Est-ce que t'as le souvenir de m'avoir fait un mauvais coup la dernière fois qu'on s'est croisé au moins, Rafaelo? Car, moi, je m'en rappelle très bien. Et tu vas mourir pour ça.

J'ai rencontré Rafaelo lors d'une mission d'assassinat dans le Royaume de Goa. On devait tuer la même personne. On avait été envoyé tous les deux par le même employeur dans le but de nous piéger. On s'était donc allié le temps de remonter la piste et de tuer l'homme qui voulait nous avoir. Et le problème, c'est qu'on avait pas les mêmes méthodes. À cause de sa logique de révolutionnaire, j'ai failli mourir comme une merde. Pendant l'opération, on s'était perdu de vu. Puis, il refusait que je porte le coup à celui qui nous avait piégé. Je n'aime pas vraiment rester sur une affaire non terminée. Il est temps de l'achever.

Je refuse la proposition de Rafaelo et je porte sans prévenir un coup de poing magmatique dans son ventre. Seulement, aussi rapide qu'il était par le passé, il arrête la frappe à mi-chemin en plaçant sa main contre la mienne. Même avec ma chaleur intense, mon magma ne fait pas fondre ses doigts. Je ne vois pas d'aura noirâtre. Ses extrémités deviennent de la fumée. Ils se dispersent dans le vent, la température fait condenser l'atmosphère, un brouillard commence à faire son apparition. Inutile que je m'efforce davantage. On va se faire repérer avec cette nappe de fumée surnaturelle tous les deux. Je lève mes yeux de son poings vers sa face.

Ainsi, les rumeurs étaient donc fondées. Tu es aussi un détenteur de Logia...

Mon visage s'obscurcit. Décidément, il n'y aura pas de vainqueur pour cette fois on dirait. Sauf s'il me cache sa puissance, pour l'heure, nous ne pouvons pas définir le gagnant en utilisant uniquement nos Fruits du Démons. Quelque part, ça me rassure. J'en ai marre de devoir me battre contre des types qui utilisent une sorte de bouclier noir. Rafaelo m'énerve déjà. Ça ne m'étonne pas, d'ailleurs. Son attitude et son comportant ne ressemblent en rien de ce que je connaissais de lui, mais son arrogance reste le même. C'est sa manière de me dicter ce que je dois faire qui me dérange plus que tout. Étant donné la situation, je me ravise alors.

On dirait que t'as gagné pour cette fois, mais ne te réjouis pas trop vite. J'accepte de te parler aujourd'hui, mais la prochaine fois, attends-toi à ce que je me déchaîne sans hésiter.

Je ne gagnerais que des emmerdes si je l'affronte ici et maintenant. Je le battrais un autre jour, sauf s'il arrive à trouver une solide raison pour se faire pardonner. Au quel cas, je n'aurais plus de mérite de lui en vouloir.

Je retire alors mon poing lentement, comme pour étudier le corps de Rafaelo. Après tout, on ne rencontre pas des détenteurs de Logia tous les jours. Et encore, je me pose la question, car le dernier que j'ai croisé, c'était Red. Il faut dire que son Fruit est tellement unique... Celui de Rafaelo semble être aussi très intéressant, il peut se déplacer dans les airs facilement. Jamais il ne tombera dans l'océan, ce qui lui fait un net avantage. Tout en prenant les armes du jeune apprenti mort, je m'adresse à mon homologue au bord de l'impatience.

Alors, qu'est-ce que ça te fait d'être un Logia?

Toujours sous le brouillard qui se dissipe peu à peu, je prends le cadavre sur moi. On ferait mieux de l'abandonner dans le désert.

Vu que je me rends dans la capitale et qu'il n'est pas facile de rester discret ici, tu ne veux pas qu'on discute à l'extérieur de la ville? Je pourrais me débarrasser de ça. Ce n'est pas une demande.

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
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Un mauvais coup lors de leur dernière rencontre ? Merde. Il avait pu lui faire quoi ? C’était une pirate … alors en bon révolutionnaire il aurait cherché à la buter ? Certainement ça, il était assassin. Et idéaliste, donc il n’aimait pas cette femme. Il avait donc du essayer de la tuer, essayer car elle vivait encore, lors d’une de ses attaques ? Ou alors il l’avait croisée dans une taverne ? Non, le scénario le plus probable, c’était ça, elle avait attaqué un endroit et il l’avait défendu. Quoi qu’il en fût, sa hargne fut suffisante pour qu’elle ne l’attaque. Il contint le poing magmatique de la pirate avec son bras emmitouflé dans ses bandelettes, qui ne tardèrent pas à s’enflammer et à révéler son bras grisâtre. Ils s’éloignèrent d’un bond, il ravala la fumée d’un geste de son bras. Grommelant, il regarda le gris de sa peau et chercha du regard un tissu pour cacher ça. C’était un indice des plus probants quant à sa réelle identité, et il n’était pas encore préparé pour ça. Le serait-il jamais ?

« T’as eu cette idée de génie toute seule, Capitaine ? » grogna l’assassin, s’avançant le cadavre que la jeune femme hissait sur son épaule afin de lui dérober son bracelet d’armure.

« Attend. » ordonna-t-il, attrapant l’épaule du pauvre hère.

Il arracha une partie de sa tunique et se l’appropria. Mieux valait lui ressembler qu’être à nu. Il acquiesça à la demande de la donzelle, sans répondre aux autres de ses questions. Une fois qu’elle fut loin de lui, il soupira, et fourra ses mains dans ses poches. Il était bon pour une balade dans le désert. Oh, pour sûr, il pourrait s’éclipser, rejoindre Shaïness et lui dire qu’il avait vu Aoi Nakajima, mais ça changerait quoi ? Peut-être pourrait-elle lui dire ce qu’il avait fait d’elle ? Hmpf. Autant accepter l’invitation et la retrouver où elle le désirait. Il s’enfonça dans les ruelles de la sordide ville et gagna la bordure extérieure. L’assassin se substitua aisément aux regards, grâce à son mantra, puis estima qu’un oasis ferait un point de rendez-vous idéal.

Il s’assit sur un rocher et entreprit de déboucher une bouteille d’alcool de scorpion qu’il avait fauché en passant. Il essaya de s’emparer de la bestiole, peu ragouté par son aspect mais après avoir compris qu’il ne pourrait pas enfoncer la lame secrète dans le goulot, il abandonna. Il ferma les yeux et approcha la bouteille de ses lèvres.

« Ah, t’es là. » murmura-t-il, devinant l’arrivée de la donzelle dans son dos.

Il but sa gorgée et se retourna, souriant malicieusement à Aoi. Pour sûr que c’était elle, il l’avait déjà … perçue. Si le mantra fonctionnait bien comme ça. Il pourrait la reconnaître n’importe où. Le révolutionnaire inspira et se gratta la tête.

« Donc tu voulais discuter ? Rappelle-moi, c’était y’a combien de temps déjà, la dernière fois qu’on s’est croisé ? » lui fit-il, en fronçant les sourcils.

Et oui, jouer la carte du ‘je me souviens plus de toi parce que t’es pas importante’ ça pouvait aussi marcher. Ainsi que le faire paraître vachement classe car il parlait comme ça à un grand capitaine pirate. Il lui tendit la bouteille en soupirant.

« Alors tu d’viens quoi l’amie Aoi ? Ça t’fait quoi d’arpenter Grand Line, hein ? Ah ah ! Ça doit être grisant de déferler sur ces mers inconnues sur ton propre navire, nan ? » demanda l’assassin, avec bien trop de familiarité.
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Je passe outre son attitude enfantin à vouloir chercher la petite bête. Impossible qu'il ne sache pas qui je suis, je lui ai laissé une marque par la passé et ça ne s'oublie pas à moins d'être amnésique, ce que je ne pense pas. Un grand homme comme lui tout oublier du jour au lendemain? Peu probable. Si c'était vrai, alors il a dû recevoir un sacré coup sur la tête pour avoir tout perdu. Je fronce les sourcils.

Tu aimes faire l'idiot à ce point ou tu as vraiment tout oublié de notre rencontre? Où est donc passé le célèbre assassin de l'Umbra que tu étais? Je sais qui tu es, Rafaelo. Ça t'étonne?

Un tueur, un cambrioleur, un agent qui rentre dans ce petit Monde doit avoir une bonne mémoire eidétique ou auditive. Je sais que moi j'ai une mémoire des sentiments et je me rappelle parfaitement au moindre détail comment s'est déroulé notre rencontre.

C'était une nuit de 1622. Tu t'en souviens?

Je ne prends pas la bouteille, même par politesse. Venant de lui, je préfère me méfier. Puis, venant de la haute, je préfère des bons crus ou un whisky. À le regarder, j'ai plus l'impression que c'est lui qui a besoin de moi que moi de lui. Je l'observe plus attentivement. Je ne le reconnais pas et pourtant je sais que c'est lui. Il a changé. Le pauvre, le soleil a dû trop frapper sa tête qu'il est obligé de se protéger sous l'ombre de ce cocotier et de se désaltérer. Je souris bêtement. Je connais la chaleur étouffante d'Alabasta, je tiens bien les hautes températures même avant d'être magmatique. Je me prête au jeu et je lui réponds avec amusement.

Je deviens plus puissante chaque jour pendant que toi tu sembles t'enfouir de plus en plus vers l'oublie. Tu as une sale mine. Vraiment.

Grand Line est peut-être une bête indomptable, mais je connais au moins les quelques aspects autour de mon pays. Puis, j'ai une excellente navigatrice qui l'a déjà remonté une fois. Certes, ce n'était pas la même voie, mais elle a l'expérience. J'ai donc un plus que d'autres n'ont pas. Je ne joue pas les aventurière comme ces jeunes pirates insouciants qui ne savent pas que la criminalité n'est pas un Monde pour eux. J'ai fait un choix, je sais pleinement à quoi je m'attends.

Et toi, que fais-tu à Alabasta. Tu dois être quelque peu dépaysé, non?

Moi aussi je sais me moquer. Tu ne me fais pas rire, Rafaelo. Surtout à te voir. Il est temps qu'on arrête de tourner autour du pot et qu'on mette les points sur les "i", tu ne penses pas?

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Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Ven 9 Oct 2015 - 17:47, édité 1 fois
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Contre mauvaise fortune, bon cœur. L’assassin qui avait été offrit un sourire à Aoï pour toute réponse. Un de ces mouvements de lèvres qui pouvait tout et rien dire à la fois. Il laissa la bouteille en suspens puis se prit une nouvelle rasade. Cela, au moins, ça ne pouvait pas s’oublier. Il palpa la fermeture de sa tunique, celle qui masquait la cicatrice longiligne laissée par son supposé trépas.

« Plus rien ne me surprend ces jours-ci. Mais je dois avouer que 1622 était une année mouvementée pour moi. Comme 1623. Et 1624. Ah, et 1625 aussi, bien entendu. » ricana-t-il, lorgnant Aoï droit dans les yeux pour bien lui faire sentir le goût de sa plaisanterie.

Miser sur la blague et espérer que le malentendu passe. Du grand Rafaelo ça, et puis ça piquait au vif. Il n’en sourit que de plus belle.

« De plus en plus puissante chaque jour ? Et ben. Ta jugeote n’a pas dû gonfler avec. Avoir une sale mine, c’est l’archétype même du héros qui sort de son entraînement secret, non ? Enfin bon, je dois avouer que me balader à Drum m’aurait plus plu que de décanter sous le soleil d’Alabasta … » commença-t-il, essayant d’avoir l’air aussi confiant que possible dans ses élucubrations.

Quitte à jouer le jeu jusqu’au bout …

« … et quelqu’un d’aussi important que toi doit certainement savoir que quelqu’un d’aussi important que moi a aussi le droit de prendre des vacances, hmm ? » ricana-t-il, en s’étirant longuement.

Des vacances, cette excuse avait un goût de déjà-vu. Quelque chose qui faisait écho à de lointains souvenirs. Souvenirs, d’ailleurs, liés à Alabasta. Une histoire de monstre, de sirène et de vieux port. Il fronça les sourcils un instant mais ne perdit pas son air amusé face à la situation qui l’opposait à Aoï.

« Et toi, je m’étonne de ne pas te voir sortir tes grands chevaux pour marcher sur Alabasta. On a une petite affaire en cours avec la truanderie du coin ? Si, au passage, tu peux leur passer un bonjour de ma part, ça m’arrangerait. » continua Rafaelo, avec pour seul motif une bravade éhontée.

Ses combats dans le désert ne l’avaient pas aidé à appréhender ses limites et encore moins jusqu’où il pouvait se permettre de se montrer déplacé avec un étranger. Des efforts que Shaïness avait tenté de lui inculquer, mais cela semblait peine perdue. Elle qui ne cessait de répéter profil bas, et lui qui ne cessait de ne pas l’écouter. Quoi qu’il en fût, il ne tapait si loin en misant sur la raison de l’anonymat d’Aoï. Mais il n’avait aucune idée de ce dans quoi il venait de mettre les pieds. Avec ses souvenirs, il aurait certainement compris bien plus de choses, notamment liées au Théâtre qu’il s’était récemment mis à dos. Mais il ne les avait pas : ce n’était qu’une simple pique destinée à mettre tous les sales criminels dans le même sac.
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Petite nature. Alors on ne supporte pas le climat d'Alabasta? Tu risques de partir en fumé à la moindre hausse de température? Décidément, tu es beaucoup à plaindre. Entre ton comportement et ça... Tu me déçois, tu ne me donnes vraiment plus envie de te faire la peau.

Je te l'ai dit. Je suis dans mon pays. Moi aussi j'ai le droit à des vacances. Et je pensais être tranquille alors que tu me fatigues.

J'aime beaucoup mes terres natales. Certes, j'ai un projet de pillage, mais ça sera pour mon départ. Pour l'instant, je fais attention de ne pas faire n'importe quoi. Je préfère être discrète. Et ma présence en compagnie de Rafaelo ne m'apporte rien.

Au revoir, Rafelo Di Auditore. On se retrouvera une autre fois. Que le soleil d'Alabasta t'aide à réfléchir.

Je pensais trouver des réponses auprès du Révo, mais c'est une perte de temps monumentale. Je lui tourne les talons et je commence à partir, direction le nord. J'ai des personnes sérieuses à voir. Je n'ai que faire d'un plaisantin insouciant.

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L’assassin sourit. C’était une pirate, après tout. Et ce dédain lui chatouiller l’égo. Violemment.

« Les raclures ont droit aux vacances, c’est nouveau ça. » ricana-t-il, plissant les yeux.

Elle avait dit son nom complet. Et avec une force telle que cela ne semblait pas anodin. Il se redressa, optant pour le choix le moins intelligent. Evidemment, il y avait un danger à ce qu’on l’ait reconnu. Shaïness lui avait dit qu’il était censé être mort et que nul ne devait le voir. En plus de cela, si la personne qui l’avait reconnu était une pirate renommée, ça n’en serait que plus excitant. Les capacités de l’assassin qu’il fût autrefois étaient ancrées en lui, et il n’y avait pas encore trouvé de limites …

« Mais maintenant que je suis certain que tu m’as reconnu … je vais devoir te tuer. » poursuivit-il, ingérant une nouvelle gorgée de sa boisson.

C’était une pirate, certes. Mais il ne la connaissait pas, ne savait pas si elle avait un intérêt à taire son nom. Il ne savait pas si elle pouvait se racheter en venant sa présence à Alabasta d’un quelconque crime. Il connaissait son nom et sa prime, ni plus ni moins. Ah, et que c’était un logia. Comme lui. Un logia brûlant, d’ailleurs. Ce qui était embêtant. Mais il avait une épée et la vie devant lui. Son incertitude lui donnait l’impression de faire la girouette dans sa tête, mais il savait au moins un chose : se battre. Alors il ferait ce qu’il savait faire de mieux …
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Je m'éloigne de l'oasis sans demander mon reste. Je ferais mieux de prendre mes distances et ne plus jamais revoir cet assassin de bas étage. Même si nous sommes à l'extérieur et loin des regards, on reste quand même dans un lieu qui peut être fréquenté. Je prends donc la route en direction de la capitale, c'est-à-dire le nord. Il n'est pas question que je prenne un chemin. Je connais ces déserts, je ne devrais pas mourir ici. Ce climat ne me fait de néfaste. Au contraire, je suis dans mon élément. Ce crétin de Rafaelo doit bien suer et doit bien s'étouffer tant il n'est pas habitué à la chaleur d'Alabasta, ah, ah, ah.

Je sens une ombre derrière moi. Ça ne peut qu'être Rafaelo qui revient me voir. Souhaite-il retrouver son chemin en ma compagnie? Il peut m'oublier dans ce cas là. Que le désert l'engloutisse! Visiblement, il semblerait qu'il n'entendait pas de cet oreille en revenant me voir. Il arrive à mon niveau. Je suis exaspérée. Tout à l'heure dans la ville, s'il désirait me tuer véritablement, le Révo aurait pu largement le faire. Je ne pense pas qu'il puisse m'atteindre. Mais dans le doute, je préfère éviter le contact, ce qui n'est pas facile quand mon adversaire est capable de se mouver n'importe comment. Son Logia lui procure un avantage certain, mais le mien est plus dévastatrice.

Qu'est-ce que tu me veux, sombre imbécile? Tu ne vois pas que tu perds du temps avec moi? Je t'ai donné une chance en te laissant tranquille, mais tu reviens à la charge. Tu tiens absolument à perdre la vie?

Je bouillonne. Je sens que mon corps de magma est sur le point d'exploser comme un volcan. Je n'arrive pas à l'ignorer, il bouge de tous les côtés, il me masque le soleil. Je me demande comment anéantir de la fumée... Si je dois passer à l'action, j'aurais beau utiliser mes compétences au combat, la victoire semble perdu d'avance. Je n'aime pas ça, si je ne le calme pas avant, il risque de me faire repérer. Je suis bien forcée d'accepter son duel... L'enfoiré. Je contre-attaque en propulsant des poings de lave, ce qui est visiblement inutile. Mes projectiles le traversent et viennent s'écraser sur le sable. Quelle perte de temps!

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Evidemment, ce ne fut pas aussi facile que prévu.  Se faufilant entre les dunes, un rayon de fumée vint entourer Aoi pour la frapper. Il fut rapidement dispersé par quelques poings de lave, pour révéler l’assassin, sabre en main. La lame remontait le long de son coude, tenant son katana à l’envers pour des frappes rapides et difficiles à discerner. Il recula d’un bond, la main sur le sable. Malgré ses insultes, Aoi se tenait devant lui, prêt à en découdre. Un sentiment d’exaltation s’empara de lui, sentant son cœur battre la chamade et ses poings se serrer d’impatience. La divine adrénaline coulait dans ses veines, faisant de chaque respiration une bouffée d’euphorie. Il se releva lentement, avec un sourire carnassier. En cet instant, il oublia les recommandations de Shaïness, la nécessité de rester discret. Il était fait de fumée, toute trace se dissiperait au petit matin … et ils n’auraient que la Lune pour être témoin de leur affrontement. Il éclata d’un rire de dément et relâcha une colossale lame de fumée, qui trancha le sable dans la direction d’Aoi. Puis une autre, et encore une autre.

Aucun danger pour la pirate, les lames ne firent que maculer le sable d’un peu plus de fumée. Mais il en fallait plus pour arrêter l’assassin. Au fur et à mesure qu’il esquivait les attaques enflammées, il se rapprochait de sa cible. Un sourire illuminé se dressait sur ses traits, malgré les quelques traces de suie qu’il arborait sur diverses parties de son corps à présent. Chaque fois qu’un poing de lave le touchait, son corps se désincarnait, ralentissant sa progression. Puis, il se mua en un mince rayon de fumée, se déplaçant à une rapidité incroyable, qu’on aurait presque prit pour celle d’un Cipher Pol. Et alors, il fut à côté d’Aoi, enfonçant son arme entre ses côtes avec un sourire rayonnant.

« La première règle d’un logia, c’est d’apprendre à se désincar… » commença-t-il, avant de lâcher son arme avec un cri de douleur.

Le métal était devenu rouge carmin. Le pommeau de l’arme tomba aux pieds d’Aoi, encore rougeoyant, et il en fut de même pour la lame qui dépassait de son dos. Rafaelo secoua sa main avant d’éclater d’un rire sinistre.

« Je crois que ça va être compliqué … » minauda-t-il, abaissant son bras d’un geste sec.

Une lame de fumée en émergea, pâle copie du katana fondu. Il fit tourner l’émanation entre ses doigts, modelant les formes de sa fumée et en y incorporant suffisamment de densité pour lui donner l’aplomb d’une vraie arme.

« Allez, Aoi, sors ton épée. Montre-moi que t’as pas oublié les bases … » ricana-t-il, trempant jusqu’au mollet dans le brouillard.
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Ce petit jeu m'agace. Nos efforts servent à rien. Il veut que je fasse une lame de magma alors que c'est pitoyable. On n'arrive même pas à se toucher sans, alors qu'est-ce que ça va donner avec? Mon Fruit ne me permet pas de modeler à ma guise, bien que la matière soit pâteuse. Le temps que je forme une arme quelconque, il aura déjà trois fois le temps de me taillader le corps s'il possédait le Haki de l'Armement... J'ai bien ma lame de coude prête à être utilisée, mais je ne souhaite pas qu'elle finisse comme la sienne. Décidément, ce Rafaelo, il a vraiment perdu la base de la base. Il aurait dû savoir que cela ne servait rien. Il ne m'apprendra rien dans ce combat, on perd juste notre temps.

Et que dis-tu d'allais rejoindre l'Enfer?

Alors qu'il remuait dans tous les sens dans l'air, moi, je minais le terrain. À défaut de pouvoir le toucher et le tuer, je vais l'emporter six pieds sous terre. Et pour cela, j'influais depuis tout ce temps autour de moi du magma sous le sable, juste assez profond pour ne pas être relevé par ses attaques. Cela dit, le sous-sol est suffisamment assez malléable.

Call of Hell!!

J'assène un puissant coup à mes pieds pour en faire craquer le sol et l'ouvrir en plusieurs morceaux. Le sable s'engouffre en de petites paillettes de verre dans le magma en fusion. La chaleur en est étouffante, la fumée de Rafaelo forme un brouillard épais. Je vais pour l'attraper, mais je passe au travers. Ma tentative est vaine, je pensais l'emporter à pleine main à défaut de le toucher. Je voulais l'enterrer vivant, mais rien à faire. On est condamné à un duel sans fin.

Sous l'effet de la colère et connectée à ma lave, j'expulse de violents geysers magmatiques dans toutes les directions. Le brouillard empêche n'importe qui de voir ce qu'il se passe au ras du sol. Fatiguée moralement, je décide de m'éclipser en abandonnant le combat. J'espère qu'il ne me suivra pas sous le sable. Étant dans mon bain, il est plus facile pour moi de passer sous terre et créer une galerie sous ma mare de lave pour me mettre hors de portée. De plus, de cette manière, il ne saura jamais où je suis. Et il pourra toujours attendre que la nappe de fumée se dissipe, je serais loin!

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Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Sam 31 Oct 2015 - 23:43, édité 3 fois
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Elle ne répondit pas à la provocation. C’était plus qu’il lui en fallait. Elle ne pouvait donc pas modeler son logia. C’était la conclusion qu’il en tirait. Un inconvénient intéressant, qui laissait une marge de possibilités pour l’assassin. Oh, ça : il pourrait l’avoir avant qu’elle ne l’ait. Il ne prenait pas ces combats à la légère. Logia contre Logia. Ce serait long, cela se mesurerait à l’usure. Mais ce qu’il n’avait pas envisagé se produisit. D’un geste violent, Aoi enfonça son pied dans le sol, envoyant le sable voler à la ronde et fracturant la croûte terrestres. Par pur réflexe, Rafaelo recula d’un bond, enfonçant sa lame dans le sable pour freiner sa course. Il se redressa, constatant avec horreur que le magma avait envahi l’ensemble du terrain. Il grogna de dépit et frissonna d’excitation. Le choc avait dû s’entendre à des lieues à la ronde. Heureusement qu’ils étaient loin de la ville, mais l’éruption d’un volcan ne passerait pas inaperçue longtemps. Surtout en plein désert. Une nouvelle légende naitrait certainement à ce sujet, c’était cocasse. Il inspira profondément, se dématérialisant au dernier moment. Ce qu’Aoi n’avait pas envisagé c’était que la chaleur du magma était bien trop forte pour qu’elle puisse espérer l’attraper. La fumée se délitait au contact du magma. Plus elle montait en température, plus elle était volatile. Gagnant de la hauteur en transformant le bas de son corps en fumée, l’assassin se stabilisa dans les airs, flottant au dessus du terrain. À l’abri.

Un sourire narquois naquit sur ses traits. Les blocs de terre glissaient sur le magma et s’enfonçaient dans le sol. Le sable disparaissait peu à peu. Il n’y avait plus personne. Certainement qu’elle se tenait en dessous, pareille à une larve de fourmilion qui attendait sa proie. Elle suivait des yeux l’assassin. Celui-ci ne demanda pas son reste. Il leva le bras, amenant à lui toute la fumée du champ de bataille. L’eau de l’oasis s’était jointe au carnage, se déversant dans le magma, fournissant une fumée blanche opaque. L’assassin ferma les yeux. Elle ne pourrait s’échapper.

« Je te vois … » murmura-t-il, avec une note de sadisme dans la voix.

La voix d’Aoi résonnait à des kilomètres à la ronde. Se laissant tomber dans les airs, l’assassin fusa vers une partie du terrain épargnée par l’attaque de la pirate puis il recula son coude gauche. Le suivant à quelques mètres, un poing gigantesque de fumée se fit apercevoir. Atterrissant genou à terre, Rafaelo perça le sable de son poing. Des milliers de cris et de piaillements se firent alors entendre, au fur et à mesure que la fumée descendait vers lui. L’émanation frappa le sol à quelques mètres de là, ouvrant un cratère de magma et de pierres. Le sable vola à des dizaines de mètres à la ronde. Le poing géant, quant à lui, se vit aussi tôt dissipé par la chaleur, non sans s’enfoncer de plusieurs mètres dans le sol. Le choc produit par l’impact sonna comme l’impact d’une météorite. Se redressant, Rafaelo aperçut du coin de l’œil une forme humanoïde qui volait parmi les gravats. Un sourire se dessina sur ses traits, alors qu’il se transformer de nouveau pour fuser vers elle. Il arma son poing et …

*SPLASH*


Un geyser d’eau les cueillit tous les deux. Propulsés chacun d’un côté et de l’autre de cette nouvelle surprise, ils roulèrent à terre, maculé de celle-ci. L’assassin sentit soudain ses forces diminuer, tandis que l’odeur caractéristique de l’iode envahissait ses narines. Il cracha ce qu’il avait bu malgré lui, et se redressa en titubant. Il avait un drôle de goût dans la bouche, ferreux et désagréable. De l’eau de mer ici ? Une poche sous-marine, mise en pression par la chaleur du magma ? Il n’avait pas le temps de penser à la physique et au seul fait que cette chose soit possible. Il se mit en garde, avisant Aoi non loin de lui. Le geyser n’en finissait pas, les maculant d’eau. Une pluie d’eau de mer sur deux logias, ça finissait généralement mal, non ? L’assassin cracha un molard ensanglanté dans ce qui restait du sol. Ils étaient aux abords du cratère, faisant dos au magma qui se solidifiait et à l’oasis qui se déversait dedans. Rafaelo marcha péniblement jusqu’à son adversaire. Il était visiblement désarmé. Il se mit tout de même en garde.

The Batman:
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Pendant une fraction de seconde, j'ai bien cru que j'allais avoir une crise cardiaque! Ce serait là une mort bien absurde. Et pourtant, nombreuses sont les fois où j'ai failli y laisser la peau pour de bon. Je préfère encore perdre la vie en tentant le tout pour le tout plutôt qu'être face à une fatalité. Je ne m'attendais absolument pas à être retrouvée aussi facilement. Comment avait-il fait pour savoir où j'étais précisément?! Je ne comprends pas son secret. Déjà qu'il m'agace à s'acharner inutilement sur moi, me voilà encore plus révoltée maintenant que je suis extirpée hors de ma galerie. C'est à croire qu'il souhaite s'épuiser jusqu'à la mort. Le choc est violent. Je n'imagine même pas la force de mon adversaire. Malgré sa puissance nettement supérieure à la mienne, il n'arrive pas à mettre un terme. Pourtant, il faut bien que ce combat cesse d'une manière ou d'une autre. La fuite est une bonne idée, mais maintenant que je constate que notre affrontement modifie le paysage, je me dis que j'ai mes chances.

Qu'est-ce que?!

Voilà autre chose. Après les geysers de magma, on le droit à un geyser d’eau monstrueusement puissant, suffisamment en tout cas pour nous faire décoller tous les deux. Je retombe pathétiquement sur un sol mouillé. Je suis tellement surprise que je ne suis plus concentrée par l'environnement qui m'entoure. Et ça fait mal, parce que je suis maculée du liquide iodé maintenant. Je baigne dans de la flotte. Ça bloque mes pouvoirs et ça m'affaiblit sans compter la pluie constante. Je me pose quand même une question. Comment de l'eau de mer peut-il arriver jusqu'ici? Nous sommes pourtant loin de Nanohana. Je me relève alors en titubant et constate que Rafaelo est dans le même bateau. L'air ambiant est humide sous le brouillard. Et c'est de pire en pire, l'eau s'accumule et envahit nos pieds, nous rendant alors vulnérables. Je crache un mollard de sang et je me frotte la bouche. J'ai le regard noir.

C'est comme ça que tu restes incognito?! Regarde ce que tu as fait! Je vais te le faire payer!!

Il se lance vers moi. Un rictus se lève alors du coin de mes lèvres. Je vais pour passer main droit vers le fourreau de ma gunblade, mais le temps de réaliser que je n'ai plus cette arme, l'assassin me percute de plein fouet, nous renvoyant dans le sol inondé. C'est une sensation étrange de ressentir à nouveau le goût du sang, sentir les coups de poing à l'ancienne, savoir qu'on frôle la mort à chaque instant. Comme à l'époque de notre rencontre, nous nous retrouvons dans des positions ambigus. Étant sur moi, Rafaelo m'assène des frappes au visage, l'ensanglantant encore plus. J'ai monstrueusement mal. Je me débats et je tente de bloquer, mais rien à faire. Finalement, je parviens à inverser les rôles. J'enchaîne à mon tour des torgnoles dans sa face.

Maintenant, tu t'y remets? Tu te rappelles du Royaume de Goa?? Tu en veux encore, peut-être?!

Ma rage s'intensifie au fur et à mesure que je frappe. Maintenant, j'ai vraiment envie de tuer cet enfoiré. Je suis en colère et je suis toute remontée, je ne me contrôle plus. Le fait de me retrouver vulnérable, le fait que ce qui était un désert tranquille soit devenu une zone volcanique et le fait que je sois éternellement impuissante face à Rafaelo, me donne encore plus de haine. Le désespoir me pousse à bout et me fait faire n'importe quoi. Je sors alors ma lame de coude, il est temps d'en finir une bonne fois pour toutes! Finalement, en engageant le combat et en persistant inlassablement, cet imbécile me donne l'opportunité de l'achever pour de bon. Je hurle tout en portant le coup.

En souvenir d'Alabasta, dis bonjour à la Faucheuse de ma part!!!

Rafaelo parvient à dévier le fer, la pointe de la lame vient s'enfoncer dans l'eau, juste à côté de son épaule. Mon geste me déstabilise et mon adversaire en profite en m'empoignant pour m'éjecter au loin. Je roule alors au milieu de la flotte plus par réflexe qu'autre chose. Ce salaud, il n'a rien oublié quand il s'agit de se battre. Il m'énerve! Je me relève rapidement.

Tu ne perds rien pour attendre!

Aussitôt, je m'élance à l'opposé en direction du magma qui reste encore comme si j'allais chercher une arme à feu perdu dans un corps-à-corps. Je me mets à l'abri de la pluie. Je parviens à mettre mes pieds hors de l'eau. Je sourie alors de toutes mes dents, l'air diabolique. Ce duel endiablé va enfin prendre fin. La chaleur qui se dégage est suffisante pour ne plus être mouillée. Le liquide sur ma peau s'évapore déjà. Je me tourne ensuite face à l'assassin avant qu'il ne m'intercepte et je pointe mon bras vers lui. Maintenant, je peux à nouveau utiliser mes pouvoirs.

Eruption!!

Mon poing se détache de mon bras en étant propulsé avec la même énergie qu'une explosion volcanique vers mon adversaire. Le volume de mon membre est augmenté, ce qui rend le projectile encore plus dévastateur. Je suis prête à recommencer si je rate ma cible. Cette fois, je gagne!

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Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Sam 7 Nov 2015 - 9:57, édité 1 fois
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Affaibli, mais pas dépourvu pour autant. Il bénéficiait d’un avantage qu’Aoi ne pouvait compenser. Quoi qu’elle puisse tenter d’entreprendre, il la devancerait. Ils s’échangèrent des coups d’une violence propre à leur condition, mêlant toutes les parties de leur corps pour essayer de faire le plus mal possible. Cependant, l’assassin avait été déjà mis à mal par la force du magma qui l’obligeait à redoubler d’efforts pour conserver son intégrité physique. Ainsi, ils firent jeu égal sur cet échange qu’il aurait pensé surclasser. Elle faillit parvenir à passer sa garde, à tel point qu’il fut contraint de sortir son atout secret : la lame d’assassin. Il dévia le fer par ce biais, non sans y laisser quelques cheveux. Il envoya son adversaire rouler au loin, puis pris le temps de reprendre son souffle. L’assassin sous la pluie, Aoi … en dehors. Il se redressa péniblement, pendant qu’elle se reconnectait au magma. Il pesta en s’étirant, comme si cela ne signifiait rien pour lui.

« T’as si peur que ça, Aoi ? » ricana-t-il, avançant vers elle pas à pas.

La densité. Le mantra. Deux atouts qu’il contrôlait à merveille. Fermant les yeux, Rafaelo fut inspiré par le fait qu’elle eut réussi à faire s’évaporer l’eau qui la maculait. Si elle parvenait à user de ses pouvoirs, il pourrait faire de même, non ? Son pas se transforma alors en course, sentant la force du sel marin l’engloutir à chaque pas. Il ferma les yeux, puis tout ne fut plus que sons. Le cœur battant d’Aoi, les gouttes de pluie s’abattant sur le sol. Les ondes qui se propageaient sur l’eau. Là. C’était comme percevoir le monde avec deux secondes d’avance. Observer la multitude des possibles et entreprendre le choix le plus cohérent : passer sous le poing de magma et profiter de la chaleur pour s’élever. D’un bond, il gagna en vitesse et gagna son pari. Il se glissa entre l’eau et le magma, se cachant de la vue d’Aoi puis parvint, au prix de poser sa main dans l’eau pour rouler dessus, à sortir de la zone de pluie. Il se retrouva alors face à la pirate, qui armait son second poing de lave. Elle abattit son coup vengeur, dans une nouvelle explosion de lave et de sable. Un cratère se forma, se solidifiant presque à l’impact. Son sourire machiavélique sembla s’étirer, à mesure que le sable retombait.

« Joli chapeau. » toisa une voix, derrière elle.

Adossé à un cocotier, ou ce qu’il en restait, l’assassin se tenait là, faisant tourner un tricorne entre ses doigts. Ses blessures semblaient avoir disparu en même temps, mais en bonne détentrice de logia Aoi savait certainement qu'il ne s'agissait que d'une apparence. Les blessures disparaissaient, au prix de saper leur propre force. Il sourit, indiquant le chef nu d’Aoi. Le tricorne était, de toute évidence, le sien. Maculé d’eau, il avait réussi à éviter le coup, n’ayant pourtant aucun moyen de s’envoler. Mais, dans le même instant, il s’était approché suffisamment près pour prendre le vêtement, alors qu’il aurait pu … tenter de tuer la pirate ? S’il ne l’avait pas fait, c’était très certainement parce qu’il n’avait pas pu. Mais la bravade restait là, tout de même.

« Ne fais pas cette tête : tu sais que la fumée est moins dense que l’eau, non ? » se moqua-t-il, avec un clin d’œil.

Leur force étaient amoindries en cas d’immersion, mais leurs pouvoirs restaient les mêmes. Maculé par la pluie, il avait, grâce à la vitesse, réussi à se libérer quelques secondes du pouvoir oppressant de l’eau de mer. Il n’avait eu qu’à diminuer la densité de son fruit pour laisser une simple flaque derrière lui, puis s’était envolé avant l’impact et avait profité de l’explosion pour s’emparer du tricorne. Simple comme bonjour.

« Je crois que ce combat ne fait que trop s’éterniser. Tu pourrais pas mourir sans faire trop d’histoires, ça me faciliterait la vie. » fit-il, se mettant le tricorne sur le crâne.

Capitaine Rafaelo. Bof, ça sonnait pas terrible.
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Qu'il garde mon tricorne, j'en ai plein d'autres dans ma garde-robe. Mais qu'il crève surtout!! Il m'agace tellement et je ne sais toujours pas quoi faire pour en finir que je craque. Je n'ai jamais été aussi bouillonnante dans tous les sens du terme qu'auparavant. Moi aussi je commence en avoir marre de voir ce combat s'éterniser. J'ai jamais eu autant de hargne que dans mes précédents duels. Il n'y a rien de plus épuisant que de mourir par l'usure. Et comme de toute évidence, je suis beaucoup trop faible, je n'ai donc pas le choix. À force de surenchérir dans notre volonté de tuer l'autre, on va finir par terraformer le terrain. Et au final, on finira par se faire repérer. Je ne supporte plus de mettre tous mes efforts pour modifier l'apparence de notre ring sans vraiment pouvoir faire mal à Rafaelo.

Je crois que notre destin est scellé dans une sorte de purgatoire éternelle. Quoi qu'on fasse, tout ce qu'on entreprendra ne rimera à rien, Rafaelo. Alors par pitié, fais moi donc plaisir. Laisse-toi mourir sagement et qu'on en parle plus!

Étant connectée à mon magma dont la mare devient de plus en plus grande, je décide de réaliser une technique assez impressionnante afin de partir une bonne fois pour toutes. Je fais jaillir une multitude de geysers magmatiques plus conséquents que ceux que je fais habituellement tout autour de moi. Je ne vise pas particulièrement ma cible, car je cherche à masquer ma fuite. Les jaillissements sont violents et nombreux. Ils alimentent la nappe de brouillard. Ceux qui touchent Rafaelo ne font que disperser un peu plus de fumée.

Armageddon!!

Ce qui reste du cocotier part en cendre en quelques instants. Le petit oasis n'existe plus. Le peu de verdure qu'il y avait, le peu d'eau et le sable, tout ça est avalé par la lave grandissante. À l'intérieur de la nappe de brouillard, c'est le chaos. Un effet de serre se met en place, car la chaleur du magma ne se dissipe pas. C'est l'Enfer. J'ignore l'étendue du désastre, mais il est temps que ça cesse! Et maintenant! En quittant cet endroit, le magma se solidifiera avec la fraîcheur de la nuit. Les minéraux présents dans la lave formeront une nouvelle terre peut-être même cultivable. Et pourquoi pas, refaire revivre ce point vert perdu dans le désert avec une nouvelle végétation plus vivace?

Tu me lasses, Rafaelo. Amuse-toi à te tuer à la tâche inutilement si tu veux, mais ça sera sans moi. On se reverra une autre fois. Peut-être en Enfer, qui sait? Aller, adieu!

De ma forme humanoïde, je passe sous une forme moins humaine jusqu'à ne devenir qu'un amas pâteux de magma. Je deviens l'élément dont je suis constituée. Je pénètre ainsi le lac tout en continuant à projeter de la lave en l'air.

D'un coup, alors que je m'enfonce de plus en plus dans les profondeurs de la terre, un tremblement me secoue violemment, puis, tout le sol en surface s'affaisse et s'engouffre dans un trou béant. Il ne reste plus rien là où se trouvait quelques secondes plus tôt le geyser d'eau. Tout le liquide iodé retourne dans l'abîme. Comme un Appel de l'Enfer, la surface en haut vient s'écrouler à cause de la fragilité due à la violence du combat.

Je commence à comprendre d'où peut venir l'eau réellement. Étant à quelques kilomètres du golfe qui s'avance dans les terres d'Alabasta et étant pas très loin au nord de Nanohana, je réalise seulement maintenant qu'on est situé dans une région fragile. L'éboulement me fait tomber alors dans une nappe phréatique fort heureusement peu profonde, mais malheureusement, je me fais entraîner dans un courant de sable et d'amas divers. Par miracle, aucun rocher m'écrase, seulement des chutes qui me causent du mal. Je suis en sang et je sens la fatigue. Quant à Rafaelo, peut-être a t-il eu de la chance de pouvoir s'envoler à temps? Je maudis alors cet enfoiré d'assassin, car c'est à cause de lui que tout ça arrive. Peu probable qu'il m'entende, mais si je simule ma mort, peut-être qu'il me lâchera enfin!

Nous nous retrouverons en Enfer Rafa-aaaaaahhh!!!!

J'ai comme l'impression de me faire broyer les os. Je peine à m'extraire de l'eau, des pierres, de la terre et du sable qui s'engouffrent de plus en plus. C'était comme si je me creusais ma propre tombe. Je suis en sueur. Mon cœur bat la chamade. J'ai peur de mourir. Je suis paniquée. Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à ma survie. Délivrée enfin du liquide qui m'emprisonne, j'active aussitôt mon pouvoir. Mon magma fait fondre tous les éléments autour de moi et j'en profite pour creuser ma galerie non plus le long de la croûte terrestre, mais bien dans les profondeurs de la Terre! J'ai bien crue que j'allais mourir. Je retrouve mon calme au fur et à mesure que je descends. Lentement, j'arrive à faire le vide dans mon esprit, mais au prix d'un effort considérable. Une fois suffisamment bas, je bifurque vers le nord et je quitte définitivement cet endroit infernal! Peut-être que les autorités locales remarqueront le saccage et arrêteront Rafaelo. Il est l'heure de rejoindre la capitale!

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
©odage by Hathor

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