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Départ.

Couloirs sombres, silence dans les entrailles du Léviathan. J'avance, lentement, péniblement, le long des boyaux déserts de ce qui a été, et sera toujours, ma maison. À travers les murs, j'entends les ronflements des hommes, mes hommes, je sens mon colossal navire se balancer sous le roulement des flots, sa charpente timidement gémir au rythme de l'écoulement du temps. Il est toujours majestueux, une fois incendié, une fois abîmé, mais jamais coulé. Le Léviathan.

J'y circule une dernière fois avant longtemps, caressant les murs des couloirs du bout des doigts. Il y a quelque chose de rien, en moi. Une parcelle de vide qui gruge de plus en plus de terrain. D'abord minime, impensable, indétectable, elle s'impose, gagne en réalité et en cruauté. Lorsque je me suis éveillé, en sueur, sur le lit de l'infirmerie, elle avait gagné en taille, cette parcelle de vide devenue fief du manque. Oui, du manque. Si je suis toujours vivant, c'est par manque. Un manque vital. Comme si on m'avait grugé une part de moi. Comme si on m'avait retiré Dark. Comme si l'on m'avait arraché un membre. Et c'est là qu'une vérité à m'en faire pleurer s'est imposée à moi.

Si je suis toujours vivant, c'est parce que j'ai perdu le pouvoir du fruit tailladant.

On me l'a retiré comme on retire une tumeur du corps d'un cancéreux, comme on ampute la zone nécrosée d'une gangrène. Je l'ai perdu. Pour survivre ? Peut-être. Comment ils s'y sont pris ? Aucune idée. Une chose reste toutefois assez claire ; je le retrouverai coûte que coûte. Selon les légendes, ils poussent ailleurs, lorsqu'ils disparaissent, ces fruits. Il doit bien exister quelque part, le pouvoir du tailladant, ce morceau de mon âme qui s'est envolé. Je dois le retrouver. Je dois partir. Oh, ça c'est certain.

"Yep, on doit partir."

Parce que dans mes souvenirs profonds, des échos de mon coma refont surface et s'installent en moi comme des vérités que je n'aurais su comprendre. Il y a des choses qui sont restées cachées bien trop longtemps, des vérités que j'aurais gagné à connaître plus tôt. Maintenant, avec la perte de mon fruit et la victoire sur Jaya, je peux enfin savoir mon équipage sur la bonne voie. Le trajet jusqu'à Marineford devrait être sans embûches, du moins, je pense. Mon voyage à moi, cela dit, semble loin d'être terminé. Car une nouvelle vérité s'offre à moi. Un fait qui me renvoie loin vers les déserts chauds d'Alabasta. Ou encore plus loin, si le Destin le veut.

Salem est toujours vivant.

Et je dois le retrouver.

Cellules, geôles, salles closes, prison. Là où j'ai véritablement rencontré mes démons, là où j'ai confronté Rafaelo, il y si longtemps déjà… Lui aussi, je devrais le retrouver. Pour lui reléguer l'héritage ténébreux qu'il m'a laissé. Pour lui prouver que je me suis approprié cette part sombre de lui qu'il a implanté en moi. Mon oreille tique, mouvement dans les ténèbres.

Qui est là ?
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Je planque sous ma veste une bonne bouteille fauchée dans la réserve de Ketsuno. Dans ma manche, un sauciflard fauché en cuisines, avec la complicité de Tren. Tren c'est un seconde classe qu'on cale souvent aux patates et à qui j'aurais engourdi le bras pour pas qu'il sente les broches qu'on lui enfonçait sous la peau, contre les nerfs du poignet et à-travers sa chair broyée. J'ai oublié, lui pas. Du coup, j'ai un passe-droit pour des apéros avec les copains sauvés du désastre. Owen et Andy. Je parle pas de Mura, qu'est vraiment un putain de désaxé. Dans l'air de Jaya, la brume des comptoirs et la joie glauque des fonds de verre, ça passait. J'ai pu facilement penser que s'il avait buté sa femme et son amant avec, c'était rien qu'un coup de sang... justement parce qu'à ce moment là, je pensais plus. Toutes les fois où il avait tenté de me tuer, il avait la haine. Lilou l'avait foutu aux fers avec tous les autres. Il s'est déchaîné sur eux comme ça, gratuitement. Quand les gars des geôles en ont eu marre de récupérer un cadavre avec des traces de crocs dessus tous les matins, ils l'ont enfermé à part ; y'en a deux d'entre eux qu'ont été blessés. Il a gueulé mon nom, il paraît, cherché à me voir, mais j'y suis pas allé, et j'ai pas plaidé en sa faveur. Jaya a failli m'avoir une fois, et je suis pas encore assez à l'ouest pour succomber une deuxième fois à ses mirages.

Là, c'est pas pareil. Owen et Andy sont des mecs biens qu'ont fait des conneries que j'ai faites aussi. Buter des gens les poings saturés de colère à en traverser des murs de carne, devenir accro au mal passé le dernier verre, trop rêver de vengeance sale dans des draps pourris ou roulé en boule sur le pavé. D'y penser, dur de chasser un vague souvenir de satisfaction et de jouissance, mi-inventé, mi-réel, mais surtout fantasmé. Descendre l'escalier du vice a grands coups de paresse, ça fait pas du bien, même si tout le monde a l'air de dire qu'y poser au moins un orteil, faut le faire sinon t'es pas un homme. Un peu d'orgueil mal placé qui précipite dans le gouffre, ça, je pardonne pas. Y'a que ceux qui viennent du bas de l'escalier qu'ont le droit d'y stagner sans être de gros cons infâmes. Comme nos salauds de géniteurs qu'ont cru qu'en nous larguant en plein Grey T., on allait tous les trois devenir des gens libres et accomplis. Connerie, mais connerie qui sature l'espace tellement qu'on s'entend plus boire de l'eau et vivre au grand air. Dans les beaux quartiers et chez les classes moyennes, on aime utiliser sa cervelle à la détruire.

Enfin. J'vais passer une bonne soirée. Ça se tasse à l'infirmerie, Wallace s'est un peu calmé, et il dit que l'état de Jenkins s'améliore. De toutes façons, j'ai plus la foi d'avoir peur pour lui. C'est comme si mon quota avait été cramé depuis Jaya, avec la pression qu'on a eu à gérer. C'est le repos du guerrier. Boire un coup, parler du futur, refaire le monde. Et...



-Jenkins ?

Que ouais, j'ai reconnu sa voix. Putain. Pour une surprise, c'en est tellement une que j'ai failli foutre la teille de Ketsuno sur le plancher. Pas de réponse et des petits pas. J'ai pas déliré, pourtant. Je serais en état de deuil absolu, avec les larmes, les cauchemars et le reste, je dirais pas. Mais là, j'suis sobre, j'suis calme, j'ai prié et j'ai lu ce matin, et mes pensées sont tellement claires que si c'était la mer j'en verrais le fond. Alors, Jenkins se planque. Et après le soucis qu'on s'est tous fait, c'est plus que pas cordial. J'accélère le pas.

-Eh ! Tu crois aller où comme ça ?

Main sur l'épaule, je le force à s'arrêter et à se retourner. En faisant gaffe au boulot de Wallace, quand même, j'oublie pas que c'est encore un convalescent. Un convalescent chiant et particulièrement sans manières pour le coup, mais c'est pas la première fois que je le vois se vautrer bien à côté de la plaque.
Bref, je le coince. Et quand je suis sûre qu'il peut plus s'échapper sans me passer sur le corps, je souris. Vraiment, sincèrement, je souris comme j'ai pas souvent souris tellement que ça vient du fond du cœur.

-C'est bon de te revoir debout, chef.

J'suis partagée entre l'envie de partager le vin en quatre et celle d'aller gueuler la nouvelle sur le pont, mais la tronche qu'il tire m'en dissuade. Bah. Je demande quand même, même si je me doute un peu de la réponse :

-Les autres sont au courant ?
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"Putain, de tous t'es tombé sur Serena… coup d'mlachance…"

Euh…Ahem… euh… Serena..!

Surprise plus ou moins feinte, elle ne devrait pas savoir, ne devrait pas être sur mon chemin. À vrai dire, je suis plus ou moins étonné de la savoir debout en pleine nuit, elle a toujours été de ceux à qui le sommeil ne réussit. De ceux qui cauchemardent éveillés et rêvent du passé plutôt que de jours meilleurs. Ce qu'elle fait dans la section des geôles, je m'en doute légèrement lorsque je sens l'odeur de la viande séchée sous sa veste et des relents d'un vieux 1618 de South Blue sur sa langue. Un vieux sirop bien rond et fruité que Ketsuno ne consommait que pour les grands jours. Elle va être furieuse si elle l'apprend.

C'est bon de t'savoir en un morceau aussi.

Un coup d'ombre sur son visage, comme sur le mien. Je l'ai laissé se faire capturer par Flist, je l'ai largué des mois durant dans la fange et les vices de Jaya, je l'ai noyée dans une horreur Brixienne dans laquelle je n'aurais su survivre moi-même. Et pourtant, elle est là. Je ne réponds pas à son autre question ; elle sait que personne n'est au courant. Du moins, elle s'en doute. Je murmure malgré tout, incapable de me résoudre à être à nouveau découvert par d'autres membres du navire. Je dois partir, au moins retrouver Salem, au moins retrouver le fruit tailladant. Je ne peux rester sur le Léviathan, cette maison que je me suis aménagée mais autour de laquelle tournent sans cesse les vautours du gouvernement. Ce creux croissant en moi qui me gruge et me fait sentir incomplet, je dois le combler à tout pris. Ramener au Léviathan son juste meneur et ramener à Double Face l'arme qui l'a forgé.

Je pose une main sur la sienne, l'enlevant doucement de sur mon épaule, un regard bienveillant à son égard. Si je pars, j'en laisse, des choses, derrière moi. Oh, je le réalise, désormais. Je laisse un peu de cette franchise, de cette fraternité qui n'existe entre subordonnée et supérieur que sur le Léviathan. Si je pouvais me remplir une valise avec de simples souvenirs minutieusement choisis, je crois que j'emmènerais avec moi ce regard brillant même dans la nuit. Ces pupilles trop intelligentes et teigneuses pour n'orner que le visage d'une justicière parmi tant d'autres. Tu n'es pas normale, Serena Porteflamme, et ça, désormais, je le sais. Je le sais, et si l'avenir, un jour, me le permet, je m'assurerai que jamais ne soit profané ce petit quelque chose que tu as toujours couvert. Peut-être que tu es comme moi ou Craig. Une autre qui n'est pas à sa place dans ce monde de Mouettes.

Peut-être que c'est pour ça, d'ailleurs, que tu es toujours là, devant moi. Même après ton séjour sur la catin des mers.

Dans l'obscurité, mes sens bestiaux, quoique légèrement atténués par ma condition, ont tout de même distingué ces deux silhouettes qui se cachent tant bien que mal au fond de leur cellule.

Tu t'es fait des amis au mauvais endroit, on dirait. À moins qu'ils soient de mauvais amis au bon endroit…
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-Pardon ?

C'est tout ce que tu trouves à dire ? Hé, chef. Ça me fait peine de t'apprendre comment ça se passe, les relations sociales, mais en général on essaye de pas passer d'un rattrapage super maladroit à un reproche à peine déguisé. Ça se fait pas.

-Ce sont des mecs bien. Ketsuno est injuste avec eux. Ils veulent s'engager, et elle les cantonne à fond de cale. C'est tout juste si je me demande si elle a pas l'intention de les transférer avec les prisonniers. Et puis bon, hein... vous êtes carrément mal placé pour parler de bonnes fréquentations...

Retour du vouvoiement pour l'occas', tu l'as bien cherché, Jenkins. Sérieusement. Après m'avoir raconté que tu kiffais tuer des gens, que tu sortais de l'asile et que t'étais sans cesse en train de lutter avec ton côté noir (que je regarde jamais quand je te cause, d'ailleurs), tu peux pas venir me faire la leçon. T'es juste la pire fréquentation qu'on puisse songer avoir au monde. Et tu veux que je te dise ? Les bonnes fréquentations, c'est chiant, et dans mon univers, ça existe pas. Ou alors, ça occupe le poste d'oppresseur ou d'indifférent. Je les emmerde, les bonnes fréquentations.

-Mais tu vas juger par toi-même, chef. On va se la boire tous les quatre. Si tu penses que j'ai tort et qu'ils sont pas sincères, je laisserais tomber. Je te jure.

En plus, ça t'empêchera d'aller jouer les esprits frappeurs. Je sais pas à quoi tu joues, à te planquer comme ça. Je suppose que t'as décidé de te barrer en douce pour aller faire Dieu sait quoi. Tiens ? Eh, maintenant que j'y pense... si ça se trouve, pour pas vouloir te faire voir, pour avoir rien dit, pas même à Lilou, tu prépares un coup pendable. Du genre partir sous le drapeau noir pour aller te manger les géants en solitaire, je sais pas. Un coup à la Leroy Jenkins qu'a besoin de sentir que c'est lui le plus fort, exactement comme l'autre fois à Navarone. Et qui s'en carre d'aller contre le bon sens, parce que voilà. Oh, aller, ça va bien.

-De toutes façons, t'es pas pressé, non ? Y'a personne ici à une heure pareille.

Et si t'as décidé de nous claquer entre les doigts, t'auras tout le temps d'ici une heure ou deux. Même si j'dois dire que la simple idée que tu puisses nous faire ça après nous avoir foutu les jetons et traînés dans la tourbe de Jaya, ça me donne envie de t'en coller une. Mais j'suis zen. Et encore une fois, je respecte trop le taff qu'a fait Wallace pour ça.

Mais quand même, tu le mériterais Jenkins...
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"Ça sent l’tête-à-tête avec plus qu'un brin, mais plutôt un putain d'épis de problèmes ça, Os'."
Hé oh, j'ai pas dit que c'était des mauvaises personnes… Ah, si j'l'ai dis en fait… C'que j'voulais dire c'était plutôt… ils viennent de Jaya non ?

Déjà je suis assis au sol, dans un couloir bardé de geôles dans l'une desquelles pourrait probablement croupir Flist. Serena me tend la bouteille et ses deux copains, derrière les barreaux, me toisent d'un œil étonné. C'est probablement la première fois qu'ils voient Double Face en vrai, aucun mal.

Owen.
Henry.
Oswald.

La bouteille tourne, se vide un peu. Je devrais partir, la laisser ici avec ses copains et prendre les voiles le plus rapidement possible pour Grand Line. Voilà ce que je devrais faire, et pourtant je reste là, assis, à bavarder avec deux pirates que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam. Elle a beau croire qu'il n'y a personne à une telle heure, la Serena, autant je préfère ne pas vérifier ses dires. De tous, c'est peut-être elle, en fait, la plus apte à comprendre. Je me vois si mal tomber nez à nez avec Lilou. Autant elle pourrait peut-être faire preuve d'empathie envers les raisons de mon départ, autant la quitter en ayant à me détourner de ses yeux d'ambre me tuerait une fois de plus.

Car je suis bien mort, au moins une fois, sur Jaya. Ça, c'est certain.

"Foutue immortalité, pas vrai ?"

Je dirais jamais non à des soldats de plus, personnellement. Mais des pirates primés…
On est plein d'bonne volonté !
Hé, oh, pas si fort …! Un papier, 'me faut un papier, ah attendez… Voilà.

J'en avais pris un, à l'infirmerie, avec un stylo. J'pensais rédiger une lettre pour elle, tout sauf un poème, comme dirait une racaille à crête. Finalement, on dirait que j'vais plutôt jouer un coup de pute à Ketsuno. La mauvaise idée de trop avant de se tirer… Mais ça, c'est déjà si elle me permet de prendre une barque sans rameuter tout le monde, la Tempérance intempestive.

Tiens, c'est irréfutable pour Ketsuno, ça.

J'tends le papier à Serena, un sourire sur les lèvres.

Faut se mettre à faire les bons choix, des fois. Seulement, ça prend toujours quelqu'un pour nous tendre la patte.

"Passe la bouteille."
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-C'est comme ça que ça s'est passé.
-Vous... vous...

La nuit s'est passée comme elle s'est passée ; peinarde. Jenkins était pressé de partir, il a signé mon papelard à la va-vite. Comme pour s'en débarrasser. Pas que je me sente un peu mal par-rapport à ça, mais je pense qu'il s'est passé quelque chose dans sa guérison miraculeuse. Possible qu'il ait du y laisser beaucoup, pour ressentir le besoin de nous lâcher aussi salement. Jenkins déserteur. Je l'ai pas dit comme ça, j'ai dit qu'il reviendrait. Ketsuno doit être assez attachée à lui, et je sais que j'ai tout intérêt à la ménager. Puis même. Même elle, qu'a très envie de flinguer ma carrière depuis que j'ai fait monter des rouges à bord, j'ai pas envie de lui faire du mal comme ça, gratuitement. Puis, y'a d'autres raisons ; des rumeurs sur une liaison entre Lilou et Jenkins, ce genre de trucs. Ce qui veut déjà dire que je vais avoir lourd à gérer. Parce que son tout dernier courrier, je l'ai entre les mains. Et c'est un courrier qui dit rien. Ou presque. L'ordre d'intégrer Owen et Andy dans la régulière en attendant qu'ils fassent leurs preuves ou qu'ils aient d'autres aspirations ; ma nomination en qualité de tutrice, pour l'un et l'autre ; quelques trucs sur l'administration de bord, déléguée en grande partie à Lilou ; une vague mention d'un voyage, et point barre.

-... vous pensez vraiment que je vais avaler ça ?
-Il ne m'a rien dit d'autre. Je l'ai surpris. Il voulait sûrement pas qu'on sache...
-Vous mentez. Et ce n'est pas la première fois.
-Je n'ai aucun intérêt à mentir.
-Chez vous, c'est une habitude. Vous mentez.
-Si vous voulez toute la vérité, on a bu un coup ensemble avant qu'il parte, et c'était une bouteille de votre cave.
-... pardon ?
-Osez dire que je ne dis pas tout, maintenant.
-... vous me soufflez, là.

Je vois bien. Elle est rouge d'une colère qu'elle peine à contenir. Moi, je sais que j'aurais ce que je voulais ; et je sais aussi qu'elle peut pas me porter sérieusement préjudice juste pour ça.

-Partez. Ne sortez plus de votre cabine. Je vous ai assez vue.

Garde à vous, demi-tour. Elle avait les larmes aux yeux, ça m'a pas échappé. Pas l'ombre d'un ressentiment de mon côté. Je me carre des insultes, j'ai connu pire, puis moins légitime. Aller, ça va me valoir quoi ? Une décoration en moins ? Ça, elle peut pas, j'ai Jaya sur mon dossier, rien à faire ; une promotion avortée ? Sûrement. Et tant mieux, je cours pas après plus de responsabilités, et je gagne bien assez pour mettre de côté depuis que je suis passée sur Grand Line. Une bonne nouvelle, vu ce qui m'attend. Un blâme de plus ? Je suis plus à ça près. Et depuis le temps que je suis irréprochable, ça passera pour rien. Elle a pas de pouvoir face à la volonté de Jenkins, qu'a sous-entendu du très positif en ce qui me concerne, en me faisant tutrice de deux criminels repentis et convertis au drapeau blanc et bleu.

Alors, qu'est-ce que je peux bien redouter ?
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