Finalement, les fautes de frappe qu'il a effectuée l'ont empêché de se reproduire le soir même. Mais Ivan ne se décourage pas. Il s'entraine toujours autant et Dimmers lui donne une partition spéciale. Celle que son professeur lui à offerte pour son dévouement à la musique. Personne ne l'a entendu. Dimmers n'était pas assez bon pour la reproduire. Mais aujourd'hui il est trop vieux pour espérer jouer ça. Si son apprenti lui faisait cet honneur. Il aimerait l'entendre une fois.
Un mois plus tard. Ivan repasse l'entretient et cette fois ça passe ! Le soir au cabaret il va sortir le grand jeu.
Il y a foule et hasard ou non, il y a un invité de marque ! Abdoulay est présent et souhaite entendre ce qu'un novice comme Ivan a préparé pour ce soir. Le maitre de cérémonies prend la parole et attire le monde. Il a un jeune talent qu'il souhaite faire découvrir à tous les amateurs de musique.
C'est avec un grand plaisir que je vous présente ce soir. Ivan De Cimitiero.
Les projecteurs sont sur lui. Sur sa chaise roulante devant le piano. Il inspire profondément pour évacuer la pression, le stress. Ce n'est pas la première fois qu'il fait face à une foule, mais c'est la première fois qu'il joue devant autant de monde.
Cette fois il se lance. Plus dynamique que jamais. Il s'impose et ne montre aucune timidité. Ce n'est pas de l'agression mais bien de la musique qui se déroule sous les yeux des spectateurs. Une musique stressante qui captent tout le monde. Même les bavards n'ont pas un mot à dire. Même ceux qui aiment commenter n'ont rien à dire. Ils ont tous peur de rater un moment de ce qui se passe. ça va vite. Mais ils ne sont pas au bout du spectacle. Cela peut aller encore plus vite.
Passionner par ce qu'il fait, l'ange ne prête pas attention aux alentours. Après tout, il ne peut pas se permettre de perdre sa concentration. Même s'il s'est entrainé matin et soir pour faire ce qu'il doit faire. La moindre déconcentration et il peut perdre le fil. J'espère que ça ne vous ait jamais arrivé à vous. Perdre le fil de ce que l'on fait devant une foule est assez honteux. On ne sait plus où se mettre. Espérons que ça ne se produise pas. Non, ça ne se produira pas !
Même si la porte d'entrée est défoncé par des criminels ! Oui la porte se fait enfoncer et un groupe d'hommes avec des vestes en cuirs débarquent. Ils sont violents et veulent voler toutes les caisses. Ils veulent prendre tout l'argent des machines à sous. Mais ils ne sont pas dans le monde d'Ivan ni dans celui de ceux qui l'écoutent attentivement. Comme si une bulle dimensionnel c'est former sur lui et ceux qui sont proches.
La sécurité arrive et une bonne bagarre signé las camp commence. Des civils cognent les criminels. Enfin, on dit des "civils" sur las camp. On sait pertinemment qu'ils sont presque tous lié à un gang. Faut juste avoir la chance de ne pas tomber sur des gros bras adverses lorsqu'on fait un coup. Mais malheureusement pour eux, il y a un autre gang qui à prévu de faire ce coup ce soir. Alors une bataille de gang éclate dans la salle et la sécurité est complètement débordé.
Débordé? Oui, Ivan l'est aussi mais par autre chose. Ses doigts n'ont jamais bougé aussi vite et si longtemps. Pour le moment il n'y a pas de fausse note et la partition que lui a donnée Dimmers est formidable. Il la découvre seulement aujourd'hui comme tout le monde. Une musique que personne n'a entendue. Personne ne connait ici et même Abdoulay est agréablement surpris. Il n'en revient pas. Celui qui a écrit cette partition est un prodige.
Oui, c'est prodigieux ce que viens de faire un garde. Il a attrapé deux criminels et leur à fait une prise de catch en leur tenant la tête. Il continue avec des prises qui font bien mal. Des civils crient dans le fond et fuient. Mais ceux qui regardent et écoutent Ivan ont l'impression d'entendre des petits sont qui viennent gacher leur spectacle.
-Chuuuuuut derrière ! Non, ce n'est pas une plaisanterie !! Ils ne savent même pas ce qui est en train de se passer. Même le barman qui écoute attentivement la mélodie n'est plus capable de servir pour le moment. Il vient de verser un demi-litre d'alcool à côté du verre et le consommateur à prit le verre pour boire et a avalé comme s'il y avait vraiment quelque chose. Mais il ne s'en est même pas rendu compte que c'était vide !!
Vide ?! Oui le première machine à sous est vidé !! Mais vous pensez que c'est assez !!! Non. Un troisième gang s'amène. Décidément, ce soir est maudit ! La sécurité se fait aplatir par la masse de voyou inarrêtable. Qui peut stopper ces jeunes qui n'ont que ça dans leur vie. Ils ont vécu comme ça. La vie leur a appris à être des brutes pour survivre. La loi de la jungle, il n'y a que ça de vrai? C'est ce que tout le monde croit. Mais ces jeunes ont un coeur aussi ! Des émotions comme tout le monde. C'est pourquoi un des criminels s'arrête alors que son sac est rempli d'argent.
-Magne toi Guf on fou le camp.Mais Guf est aspiré par la scène. Le pianiste fou ne s'arrête pas. La mélodie parle à Guf. Lui qui n'a entendu que des hurlements, des supplices, le bruit de balle et de coup de poing s’écrasant sur des visages. Pour une fois il a le droit à un moment privilégié. Un moment qu'il n’oubliera pas. La musique qu'est-ce que c'est mon bon Guf? Tu ne sais pas ! Alors écoute ça !!!
Mais Guf n'est pas le seul, ses amis le rejoignent et sont à leur tour attirés par cet Ivan. A t-il le niveau d'Abdoulay? Probablement pas. Mais ce n'est pas la question. On sait que le voir joué actuellement ça remplace l'envie de voir Abdoulay sur scène. Lorsqu'on entend une nouveauté à couper le souffle, on veut la réentendre même si elle n'est pas aussi bonne que les anciennes musiques.
Guf lâche son sac et semble touché. Derrière eux c'est toujours la folie. Les gangs ont vidé les machines à sous. Il y a du sang un peu partout. Les armes blanches sont de sortie ainsi que les armes à feu ! Chaque gang souhaite dépouiller l'autre désormais. La gourmandise est un vilain défaut. S'ils partent maintenant, ils auront une cagnotte et pas mal de leurs amis encore en vie. Mais non, eux veulent plus et se battent encore. Comme s'ils ne connaissent que ça. La bagarre. Si on retire la violence à Las Camp, elle n'existe plus. C'est comme retirer des cordes à une guitare. Elle est là mais ne sert plus à rien. On voit clairement qu'il manque quelque chose !
Non, il ne manque rien à cette prestation. Même s'il est caché sous son tissu, Ivan est bien présent. Qui est plus présent que lui actuellement. C'est la présence incarner. Le seul qui vit. Le seul qui se permet d'exister au moment présent. Les autres sont des esprits errants captivés par un éclair. Un éclair de génie. Ah ce bon Dimmers. Il nous a caché une telle partition durant toutes ces années. S'il n'était pas si têtu, le monde aurait pu savourer cette mélodie un nombre incalculable de fois.
On ne peut plus calculer le nombre de personnes qui entrent dans le cabaret. Tous ceux qui voient le grabuge de l'extérieur entrent et veulent dérober quelque Berry pour soulager leur fin de mois. Mais beaucoup d'entre eux sont intrigués par ce qui se passe plus loin dans la salle. Une zone calme. Comme si un mur invisible sépare les deux endroits. Comme les murs invisibles qui séparent les mers. L'un n'empiète pas sur l'autre ce qui explique une telle variété de poissons.
Nous ne sommes pas loin du QG de la marine et des chasseurs de primes s'invitent à la fêtes avec des marines. Plus le temps de se remplir les poches, tout le monde cherche à fuir. Tous, sauf ceux qui n'ont pas était aveuglé par l'argent durant tout ce temps. Derrière les tables, il y a une rangée de personne debout. Des criminels, des civils, des chasseurs de primes, des marines. Ils sont là et écoutent.
La fin est proche. Les dernières notes de musique se jouent. Les hommes se font arrêter ou réussissent à fuir. Le calme regagne le secteur pour la conclusion. Les dernières notes d'Ivan se produisent dans un silence de cathédrale. Cette fois, nulle ne l'ignore. Lorsqu'il finit c'est une standing ovation. Lui se tourne vers le public pour le saluer et reste paralyser un instant. Il fixe le fond de la salle et ne comprend pas pourquoi tous ce bazar. Des corps en sang, du matériel détruit. Des soldats de la marine. Lui qui voulait faire du piano pour apaiser les hommes il ne peut que constater que pour le moment, ce qu'il s'est passé c'est l'inverse. Le public se tourne à leur tour est c'est la surprise général.
Une soirée bien étrange qui se termine sur une bonne note. Abdoulay propose à Ivan de lui donner quelques cours de musique et en contre-partie, il aimerait le voir plus rayonnant que jamais au concours des Grammy Awards. Voir un handicapé gagner le ferait plaisir.