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Un Horizon de Paillettes et d'Amour.

Lilou replia la lettre qu'on lui avait remise, juste après l'échange qu'elle avait fait avec le croiseur de la marine venu chercher les prisonniers. Elle l'avait lu, et relu, une bonne centaine de fois avant de réaliser, et avait vaguement tenté de communiquer avec l'amirauté pour en comprendre les tenants et les aboutissants. On l'avait baladé, toute la journée, de combiné en combiné, en lui demandant de joindre telle ou telle personne pour avoir des réponses à ses questions. Il n'y en avait qu'une seule pourtant qui avait de l'importance : Pourquoi ?

La journée derrière son nouveau bureau, à bûcher sur ce problème qui grossissait et grossissait à mesure que les jours passaient. Elle avait communiqué vaguement la direction que la flotte du Léviathan devait prendre en demandant de rester calme et discret car elle était toujours en négociation, mais qu'il fallait pour l'instant suivre les ordres, sous le regard effrayé des navigateurs du bateau. Ils obéirent, à contre cœur. Et pour tout dire, elle avait l'impression de se rendre tout droit à l'abatoir. La rouquine avait par ailleurs tenté de voir avec Sebastian s'il pouvait faire quelque chose de son côté. Toutes les négociations furent vaines et inutiles, et maintenant qu'ils approchaient de l'île qu'ils visaient, il fallait dire la vérité aux membres de l'équipage.

Ainsi, elle avait péniblement enfilé son nouveau manteau d'officier, d'un magnifique blanc éclatant, avec ses médailles bien en vue, pour se rendre d'un pas faussement décidé vers le pont du navire où les hommes étaient rassemblés. Lorsqu'elle passa la porte, tombant sur cette marrée humaine les yeux braqués sur elle, Lilou eut envie de faire machine arrière et de retourner se cacher dans son bureau. Il n'y avait pas si longtemps, c'était Oswald qui assurait cette tâche. Elle, elle avait l'impression d'être une adolescente intimidée le jour de la rentrée scolaire. Elle chercha du soutien dans le regard de Mavim qui resta pourtant sombre et lourd. La gorge serrée, elle tenta de réciter le discours qu'elle avait préparer, avant de s'étrangler et de préférer l'oublier...

Vous n'êtes pas sans connaître les derniers événements et les conséquences de ces événements, qu'elle commença d'une voix beaucoup plus assurée qu'elle ne l'était. Les apparences étaient importantes, lorsqu'on était à la tête d'un vaisseau comme celui-ci. Et les premiers pas dans les bottes qu'elle portait actuellement encore plus, pour poser une ligne de conduite claire pour tous les hommes à bord. Avec l'absence du Commodore Jenkins, le transfert de Flist, les aléas advenus il y a peu, il a été décidé de nous laisser les commandes du Léviathan, à Mavim tant qu'il est là et moi-même, pour l'amener jusqu'à Marie Joie dans les plus brefs délais.

Le regard ferme, elle poursuivit peu après :

Les hautes sphères ont aussi trouvé judicieux de nous laisser du temps pour nous faire à cette passation de pouvoir, et nous remettre également de cette guerre sur Jaya. Elles nous félicitent pour le travail accompli là-bas, par ailleurs... En nous offrant des vacances exceptionnelles... Le mot fut grinçant d'ironie. Un sarcasme que Lilou ne se connaissait pas. Mh... Tout ça pour dire que je suis... Terriblement désolée pour la semaine à venir. Je n'ai pas choisi notre destination...

Ses yeux d'ambres passèrent d'hommes en hommes, s'attardant parfois en laissant un silence pensant s'installer entre eux. Le dire donnait l'impression à la rouquine de manger du feu. De mordre dans un morceau de braise encore rouge... Mais il le fallait.

Nous nous rendons à Kamabaka...

Comme le tranchant d'une lame sur le cou d'un condamné, la nouvelle tomba brutalement, sous l'incompréhension de certains, le regard horrifié des autres. Et à peine avait-elle lancé ça qu'un léger brouillard rose remonta de la surface de la mer, où flottaient quelques pétales de roses voguant calmement au gré des courants... Le parfum se métamorphosa, offrant une douce harmonie mêlant la fleur et le fruit...


La chanson se mit en route presque immédiatement, dans les hauts-parleurs du Léviathan qui chantaient désormais à tue-tête sans que personne ne comprenne.

Et bordel, c'quoi cette musique de brin, là ?!

Même pas encore débarqué que déjà ces vacances l'angoissaient...

Un comble.
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Nous nous rendons à Kamabaka...

Les trois cent tronches furent tirées en même temps. Les yeux dans les étoiles, les dents sur les planches du pont. Les trois cent langues s'échappèrent d'entre leurs mâchoires respectives comme des serpentins pour anniversaire ; rouges sanglants. Et le cri. Quelle chorale en canon ! Une exclamation à mi-chemin entre l'exaspération, la stupéfaction et l'horreur. Il dénicha les corbeaux perchés çà et là, réveilla les prisonniers dans le croiseur de la marine, hérissa le poil sur la nuque de Oswald – il échappait probablement à la pire permission forcée qu'il eût vécu. Il en aurait été soulagé. Sur le Leviathan, en attendant, tous les marins, qu'ils soient première classe ou Lieutenants-Colonels, tombèrent sous le coup de la nouvelle qui aurait fait se suicider un taureau. Et la musique qui jaillit en cet instant des haut-parleurs pour den-den n'améliora en rien cette atmosphère soudain emplie de râles, de protestations et de rancœur.

Rachel était de la partie avec grand plaisir, mêlant ses véhémences à celles de la foule désireuse de revoir leur destination sur une carte.

-Plutôt déserter !
-On peut bien changer de direction ! On dira qu'on s'est perdu !
-Je suis d'accord ! J'ai une femme et des enfants moi !
-Je préfère retourner sur Jaya qu'aller sur l'île des Okamas !
-Je crois que je vais aller aider Tren aux patates pour les deux prochaines semaines...
-C'est normal les cœurs roses qui flottent là ?
-On va tous mourir...

-Mais non mes choux ! N'en faîtes donc pas tout un plat ! ♥


Entourée des cœurs roses d'écume ou de savon, une... femme se tenait, droite et fière, sur le garde fou du Leviathan. Un micro à la main qui n'était qu'un escargophone vert surmonté d'un cône inversé et qui diffusait dans tous les haut-parleurs du navire, elle fit un clin d’œil à un homme sur sa droite qui tomba aussitôt dans les pommes. Visiblement, la musique et les couleurs étaient de son fait. Elle avait une voix rauque de fumeuse aggravée et son corps enrobé ondulait comme une vague. Ou tout du moins, se voulait ressemblant à une vague. Une vague avec son poids en vernis, fard-à-paupière, peinture et parfums, l’élégance en moins. Elle avait une voix chantante, de crécelle, et accompagnait chacun de ses mots d'un baiser qu'elle jetait à la cantonade au premier marin dont elle croisait le regard – et qui cherchait désespérément à le fuir.

Lilou aurait pu les prévenir un peu avant tout de même. Genre, une journée ou deux. Peut-être quelques heures. Tout du moins quelques minutes. Depuis l'apparition de la... femme, douze hommes entre première et troisième classe, venaient de faire une syncope.

-Bienvenue à Kamabaka !  ♥ L'île où... sbaaaf ! 

Le talon qu'elle reçut au milieu du front la fit taire instantanément. C'est dans un silence religieux que la femme bascula lentement à l'envers, les yeux révulsés, et passa finalement par-dessus bord sous les yeux horrifiés du personnel de bord. Rachel, elle semblait perplexe. Elle rabaissa sa jambe et posa ses deux pieds sur le pont puis prit son menton entre ses doigts.

-Ah ben non, c'était pas un rêve.
-T'AURAIS PAS PU TE PINCER PLUTÔT ??? hurla un chœur de voix depuis la mer.

En l'espace d'une seconde, une cinquantaine de têtes aux couleurs de la marine se pencha par-dessus le bastingage pour observer, interloqués, le quatuor de femmes-à-barbe, dans un petit navire genre coque de noix, écrasés sous le poids de la chanteuse de bienvenue. Dérivant à deux brasses d'eux, une paire de rames, visiblement expulsée avec la chute de la femme.

-CE SONT LA DES MANIÈRES BIEN PEU AMICALES D'ACCUEILLIR VOTRE COMITÉ D'ACCUEIL ! !
-Eh bien ? Elles ont raison, qu'est-ce que vous attendez ? Jetez-leur une corde.
-Mais c'est de votre faute si elles sont comme ça, commandante...

Et c'est ainsi que furent acceptés à bord cinq Okamas, toutes de roses vêtues, et qui s'étaient empressées de s'asseoir sous une table d'appoint où elles buvaient maintenant le thé sous le regard médusé de tout un équipage marin visiblement fatigué de ses aventures.
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Le Léviathan s'approchait doucement de Kamabaka. Comme un gosse de son assiette d'épinard: avec toute la rétention possible avant de déclencher l'inévitable coup de ceinture de papa.

Sur la plage, une scène entourée d'une foule compacte s'éclaira. Des feux d'artifices s'envolèrent de ses côtés. Quelques notes résonnent dans l'air, et c'est l'air que chacun attendait. Les bras se lèvent, les poils d'aisselle frétillent, les hurlement virilement aigus s'élèvent pendant que les hommes, les vrais, avec leur jupes à frange et bas résilles s'évanouissent, le dos de la main collée à leur front. De paillettes tombent de nulle part, reflétant les éclairages qui envahissent la nuit tombante.

Oui, c'est ça, Kamabaka. Prenez le temps, il risque de durer. Les spectateurs se mettent à danser au rythme effréné du synthé. C'est la fête, la vraie, celle qui ne fait que commencer et qui durera autant qu'il faudra. Soit aussi longtemps que les bottes de ces marins qui arrivent seront à leurs pieds à la place des talons aiguilles qu'ils méritent. Bienvenue, vous êtes arrivés sur les premières marche de l'Okama WAAAAAAAAAAAAAAAAAY !

Hésitant, les marins descendent et se déploient comme s'ils arrivaient sur un terrain hostile. Interdits d'emporter leurs armes, il tiennent ce qu'ils ont pu trouver. Soient des balais brosses et des panosses. Elle fière, la force armée de notre gouvernement, grâce au nouveau casque-seau, au fond de certain il reste même quelques bulles du savon noir désinfectant.

Y'a pas à dire, ils ont la classe.

"Rompez les rangs soldats. Nous ne sommes pas en terrain hostile..."

"C'est vous qui le dites ! Vous avez vu comme elles... Ils ? Enfin bref, comme ça nous regarde ?!"

"Ouais ! On dirait des... Des bêtes affamées !"

"Rompez les rangs. C'est un ordre."

"Ou alors quoi ? Vous nous sucrez notre perm' de la semaine ?"

Un baquet s'était élevé de la tortue ménagère devant la passerelle de l'immense navire de guerre. Juste en dessous, les yeux pleins d'espoir d'une naïve recrue lancée à son capitaine. Ce dernier avait troquée son armure pour un costume bleu sombre. Son manteau d'officier était jeté par dessus ses épaules, et une colonne de fumée s'échappait du cigare fermement tenu entre ses dents. Le regard qu'il jeta en retour était sans appel, et le naïf fut heureux qu'on ne lui laisse pas le temps de formuler sa réponse.

Devant eux, la foule se sépara en deux, laissant le passage libre à une grande créature blonde, à la coiffure absurde. Ses vêtements, moulants, surement trop selon n'importe quel code de décence faisant acte en dehors de cette île, s'ouvraient sur une poitrine brune fraîchement épilée. Entre ses mains, un pied de micro coupé, accordé au reste de son accoutrement.

"Ow how hooow... Weeeh ! Douw wou-woud ! Douw wou-woud ! Doooooow..."

La voix, claire comme un ruisseau alpin, ruisselait sur les notes de la musique entraînante. Suivi de ses comparse, l'okama s'avançait avec un déhanché provoquant. Entre ses mains était apparu un collier de fleurs roses alors qu'il s'approchait du lieutenant-colonel. L'offrande de bienvenue allait atteindre sa destination: le cou du vétéran, cela semblait inévitable.

"Pas si vite, toi."

"What ?"

"Tu m'as très bien entendu. T'as intérêt à ranger ton commerce si tu veux pas le bouffer. Débarquez les."

"RHOOOOOOOOOOOOOOD"

"But!"

"C'est ce qui arrive quand on s'embarque clandestinement sur un navire militaire. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des papiers à remplir pour régler notre arrivée."

Tiger Rhod, les yeux écarquillés à la vision de ses amies ligotées, c'était coupé dans sa chanson. Dans le fond, le playback ne s'était pas arrêté. Le temps de s'être remise de sa surprise, le capitaine qu'il était censé accueillir avait déjà tourné les talons vers le sous-marin venant d'apparaître dans le port de l'île. Il faisait nonchalamment signe de la main, tout en s'excusant de ne pas pouvoir rester plus longtemps, ignorant totalement toute tentative de le retenir.
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Des vacances. Ça fait un moment que j'ai envie d'en prendre. Une bonne permission sur les Blues. Il s'est passé trop de trucs en peu de temps, j'aurais tellement envie de faire le point. Revoir Bermudes, la petite île où j'ai vécu en ermite, le Grey T. D'après qu'il existe plus, que ça a été la ouache là-bas l'année dernière. Pour la première fois depuis des années, depuis toute petite, je me sens plus portée par la rage. La paix que je sens respirer en moi, elle me fait bizarre ; habituée de voler d'un sommet à un précipice, portée par l'emphase pour tomber dans le gouffre à intervalles répétées, le calme me donne un goût d'inconnu qui me fait un peu peur. La rage, c'est du désir en matière brute, de la volonté qui demande pas de pourquoi, juste de l'action, du courage, de la persévérance. Un appel constant. C'est dingue. Avec Jaya, tout le monde a l'air d'avoir perdu une partie de soi. Mais moi, j'ai perdu ma colère. J'ai plus envie de me rebeller contre la vie. Plus envie d'exister sous le mode du défi.

Ce que ça fait bizarre. Des vacances.

Kamabaka ? Me dit rien. Ou du moins, me disait rien avant que le comité d'accueil nous débarque dessus. Là, forcément...

-Putain ! Y'a pas moyen que je pose un orteil là-bas ! Vous vous souvenez, la scierie ? Le plan dont je vous parlais l'autre jour ? Sérieux, ça peut être calé, sur une petite île des Blues...
-... Peut-être que vu qu'on est des recrues, ils nous laisseront entretenir le navire... Tren pourrait prendre une bonne pause comme ça....
-Tu me vends du rêve, Henry...
-C'est quoi le problème ? Ça a pas l'air horrible.
-T'es bien des Blues toi...
-Je t'emmerde, Owen.
-On t'avait pas trouvé un autre nom, toi ?
-Moi, j'avais pas six millions au cul et une meute de dragons célestes à vouloir ma tête, mon casier est blanchi...
-Mouais. Tu restes un connard, n'empêche. Avec ton bras, ça m'étonnerait qu'ils te laissent y aller. Quelle foutue poisse...

Surtout que son bras en vrac, il l'a comme ça pour avoir essayé de me buter. Ça fait vachement longtemps maintenant, mais les premiers temps, il a été mal soigné. L'infirmerie était blindée, et comme lui, il était à fond de cale... l'a été un peu oublié. Du coup, la rééduc' est longue, et s'il a passé les dernières semaines à râler comme un putois, là tout de suite, il regarde son bras avec ravissement. Putain d'esclave. J'espère qu'on va pas me faire rester à bord pour jouer les tutrices jusqu'au bout. Kamabaka ou pas, moi, je m'en carre. C'est une île avec du soleil, de l'espace, peut-être même une ou deux terrasses ensoleillées et pas une seule poussière de guerre à l'horizon. Tout l'inverse du Lev' qui pue encore la gangrène et l'antiseptique.

-Aller, quoi. Au pire, on se ramasse une soirée cabaret avec le piano, les plumes dans le cul et tout. C'est pas grave.
-... tu m'excuseras de pas adhérer à cette façon de voir les choses.
-T'es pas le seul !

Je me retourne. Un jeune sergent, œil droit barré d'un bandeau noir, brandit un morceau de papier.

-Tenez, signez ! C'est une pétition. Faut que là-haut, ils sachent qu'on est pas des bêtes ! On va pas les laisser faire n'importe quoi ! On est des vétérans de guerre maintenant, tous autant que nous sommes, et nous avons au moins le droit d'être traités avec respect ! Allez, signez ! Plus vite ça remontera via Denden, mieux ça sera ! On pourra peut-être même recevoir les autorisations de départ avant d'être pris dans le champ magnétique de l'île...
-Je signe.
-Moi aussi.
-C'est bien pour vous faire plaisir.

Lui, c'est le syndic' de bord. D'après qu'il passe sa vie à faire signer des papelards, et qu'il persiste à croire que si ça sert à rien, c'est parce que les hautes sphères ont pas pris conscience de la puissance associative des sous-off' en colère. Ou un truc du genre.

-Bien, mes chéris, nous arrivons !

Elle lève sa masse en prenant bien soin de toucher une fesse de matelot et de palper une barbe de caporal en passant. Autour d'elle, c'est la marée qui s'écarte en craignant très fort que ce soit contagieux. Moi, j'me marre. Ouais, j'me marre comme ça fait longtemps que j'ai pas autant rigolé. Et c'est en sifflant un petit air frondeur que je laisse les copains négocier leur place à la serpillère. Pour la première fois depuis plus d'un an, je vais passer un séjour sur la terre ferme sans armes, et sans être le premier centre d'intérêt du coin. D'y penser, j'ai une envie terrible de sauter de joie. Ce que je fais, d'ailleurs. Putain, quoi. Des vacances.

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Moi avec mes stries glandant là sur mes bras, mes cernes m'creusant les paupières comme des putains de grands canyons arides de larmes et mes palmes un peu tremblantes de mauvais souvenirs, je me demande comment je pourrai m'faire aux pagnes, aux déhanchés de mâlesses survoltées et au soleil, le soleil de Jaya, de retour dans l'ciel avec ses rayons perçants qui me saignent les mirettes. Sauf qu'on est plus à Jaya. Alors c'est pas le soleil de Jaya. Celui de Kamabakka est pareil, en plus rose.

Paraît qu'après l'effort vient le réconfort. Si le réconfort pouvait éviter de m'assommer de clins d'oeil fripouilles... J'sais pas vraiment c'qui est le plus dérangeant. Les mecs déguisés en princesses ou les mecs déguisés en princesses qui cherchent la proximité avec moi sans se boucher le nez ? Lorsqu'il m'a enfilé ce colliers d'fleurs autour de mes toutes neuves branchies décoratives, ce travelo semblait aussi joyeux et frivole qu'un psychopathe pendant son premier meurtre.

Jolie fournée cette année ! On a même un homme-poisson ! ♥

Et le minet qui se faisait les griffes dans l'infirmerie y a une semaine débarque, tout ronronnant, fier de la connerie qui lui dégouline de la bouche.

Ils vont rendre la commandante jalouse !
Si elle peut jalouser un tas de botox...
Oh alleeez, vous allez pas rentrer bouder dans votre piaule comme le capitaine vous aussi ?

Ma tanière qui shlingue la vieille croûte boueuse fourrée à l'hémoglobine, l'antiseptique usagé injecté et réinjecté et une compil impressionnante de marques de javel ? Le débarquement tombe à pic. J'aurais pas supporté de rester reclus une heure de plus dans mon gouffre, nauséabond, à l'image des idées sombres qui m'courent dans les circuits. Avec un peu de pot, j'pourrai poursuivre mes "expériences" à l'air libre ici. J'sens ma culpabilité s'hérisser à penser ça devant le p'tit matelot tout insouciant, comme s'il était branché direct sur ma cervelle délabrée et qu'il pouvait entendre tout ce qui s'y passe. S'ils savaient comment j'ai occupé mes soirées solitaires dans l'sous-marin...

... essayer d'me découper des morceaux d'écailles pour les remplacer par du vrai cuir d'humain. C'est devenu une obsession, un mauvais lierre qu'envahit chaque paroi de mon esprit. Si Uriko savait c'que je mijote, il serait terrifié. La traversée s'est bien passé. Emil a bien encaissé la vie d'clandestin. Uriko, c'est un môme aventurier, il s'est facilement adapté. Mais ils savent pas c'que j'faisais, tous les soirs, 'vec mes ustensiles, c'que je faisais à mes propres écailles. Rei, idem, elle le sait pas, elle le saura jamais. D'autant que c'est cette émotion bizarre que j'ai ressenti pour elle l'espace de quelques minutes qu'est à l'origine du mépris autodestructeur que j'ai développé envers cette coquille visqueuse, marécageuse et puante qui me sert de corps.
Le p'tit matelot se casse. Ouais, décharge moi. Moins de monde, plus d'espace pour penser.

J'suis pas plus timbré qu'un okama, hein ? Eux aussi, ils se forgent d'autres identités, d'autres âmes... Ils contemplent sans honte le reflet qu'ils ont choisi, et pas un répugnant qu'on leur a imposé...

-Signez la pétition, lieutenant ! Faut que là-haut, ils sachant qu'on est pas des bêtes ! On va pas les laisser faire n'importe quoi ! On est des vétérans de guerre maintenant, tous autant que nous sommes, et nous avons...
-Hm ?

Il avait commencé à bavasser dans mon aileron. Tant que ça rentre pas dans mon champ d'vision, ça n'existe pas. Et maintenant que le délégué d'classe s'est incrusté devant moi et mendie mon encre sur son papelard -y aurait pas une métaphore salace planquée là-dessous ?-, j'fais la moue et me renfrogne durement. Personne devrait avoir le droit de s'imposer à mes rêvasseries avec une louche indigeste de jargon démago...

-Je signe ça puis tu te barres ?
-Merci pour votre dévotion à la cause commune, lieutenant ! Porte-parole de la base de notre écoeurante hiérarchie pyramidale, il est de notre devoir de sous-off de...
-J'aimerais avoir des seins moi aussi, pas toi ?

Hinhin. V'là, c'est comme ça qu'on fait fuir les syndiqués... et n'importe quel humain normalement constitué, d'ailleurs.

Il déglutit puis s'éloigne, son caquet soudé, bafouillant un léger "fokjiyaille" imperceptible à oreille nue. Mon oreille à moi, elle capte sans souci la moindre chiure de son dans un brouhaha bondé de rigolades explosives. J'me suis affûté l'ouïe, en six ans de guerre, mais aussi de terreur sociale. Qu'on esquive des balles de fusils ou l'humain, une esgourde aux aguets, ça t'sauve. Et alors que j'supporte de moins en moins voir des gueules dans mon paysage, et encore moins la mienne, de putain de gueule, j'me sens toujours plus bestiole timorée isolée dans sa dinguerie. J'ai chassé la nuisance, manque plus qu'à... qu'à chasser celles qui me froissent le coeur.

Sur ma route pour un avenir meilleur, v'là que j'trébuche sur un pauvre okama souriant de toutes ces dents qui enchaîne les clins d'oeils.

Affronter Flist, son armée de démons, Arashibourei et ses ténèbres contagieuses, puis ces affreux sentiments trop doux pour être honnêtes qui ont osés fouler cet esprit malade... pour finalement buter sur un travelo et ses copines qui bombardent la troupe de rictus vicieux, pouffant comme des adolescentes devant un gros lard boutonneux. Ah ouais. Le malaise.

J'suis tombé dans un nouvel enfer !
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C'est une plaisanterie ? Non, je sais, j'ai dû abuser des médicaments et je suis en plein délire non ? Bon, un cigare qui n'a pas que du tabac n'était pas très frais ? Pourquoi parfois la réalité est bien plus horrible que le pire des délires ? Vous vous dites que ce n'est pas aussi horrible pour une femme ? Mais vous êtes complètement fou ma parole ?! Nous envoyer sur cette île pour les vacances revient à dire que Jaya était un cadeau pour notre goûter d'anniversaire ! Je viens à peine de me faire opérer, je n'ai pas la force pour supporter ce genre d'ânerie ! Je suis debout sur le pont, cigare à la main entre deux doigts en métal et tenant à peine debout, la tête qui tourne encore à cause des substances dans mon corps et de l'amour dans mon cœur... Oui je sais c'est étrange à dire et à penser. Je me joint aux centaines de voix moralement mêmes si moi je ne hurle pas, partie pour changer de navire histoire de rejoindre Lilou et lui demander s'il n'y a pas d'erreur en face-à-face, mais la musique, les cœurs, tout nous montre que cette réalité viens de basculer dans un rose dégueulasse et vomitif, le rose le plus absolu et le plus répugnant possible.

"Je sors à peine de ma période de repos, c'est quoi ce bazar..."

Même Jaya me semble être un bon souvenir dans l'instant qui se bouscule dans ma tête, c'est comme si mon cerveau avait tellement mal qu'il essayer dans la douleur de laisser passer les images qu'ils revoient sans les enregistrer, tout parait si irréelle, rose, impossible, paillette... Ce n'est pas normal, cette musique qui se fait passer pour le chant des sirènes n'est rien de plus que du vomi auditif venu nous labourer l'esprit pour mieux nous détruire. Ce qui est censé m'aider à réfléchir, me tenir au-dessus de l'eau dérape et tombe par-dessus bord alors que je saigne des oreilles comme si ma raison elle-même s'évacuait comme elle peu, les rats roses quittent le navire ! Si les hommes sont accueillis en héros, je n'ai qu'a observer un regard de ces êtres pour comprendre qu'on vient de passer d'une guerre à une autre, jalousie et dégout voilà ce qu'on leur inspire. Moi ? S'ils ne semblaient pas aussi hostiles, je suis certaine que ça ne serait pas aussi grave, mais entre ça et leur tendance à obliger les autres à faire comme eux... Elles ? Bref à suivre leurs tendances, c'est ce qui rend cette île aussi dangereuse.

"C'est... C'est... Je ne trouve pas de terme assez fort."

En réalité, je pense que je trouve ce lieu particulièrement hostile, à cause d'une petite pensée, cette horrible rumeur au fond de moi... Et s'ils se laissaient embobiner ? Pire et s'il se faisait avoir ? Autant perdre mon équipage qui est comme ma famille est une idée qui me fait bien mal, mais il faut prendre en compte le fait qu'il est dans le tas et que ça ne me plaît pas du tout. Ainsi, je vais vite, laissant au sol les béquilles pour rejoindre un homme-poisson en particulier ! Horreur ! La mutation s'amorce, il a déjà un collier à fleurs et une odeur de parfum qui s'inscrit trop près de lui. Je m'approche, le patron du syndicat vient lui tourner autour et alors...

"Des seins ?!"

J'ai les yeux grands ouverts, la monstruosité de la situation se dessine sur mon visage qui est crispé dans une expression atroce, une grimace qui ne saurait montrer la détresse qui sonne comme mon coeur au rythme du carillon et ce juste avant que je tombe à genoux au sol. Il part, il s'éloigne tout autant de moi et je ne peux pas le tolérer, des membres de l'artillerie mobile viennent me soutenir, me relever. Une musique horrible tourne en boucle en moi.

"Commandante, sauf votre respect, vous devriez vous reposer."
"Des seins..."
"Comment ça ?"
"Il veut des seins..."
"Je vais vous ramener dans vos quartiers."
"C'est la guerre, le combat fait déjà rage silencieusement, je dois réagir !"
"Oui oui, par ici commandante."

Il me traîne alors comme un sac de pommes de terre, un poids jusqu'à ma chambre, mais je n'ai pas le temps de me reposer, je dois absolument contre-attaquer ! Je ressors discrètement et vais jusqu'au dortoir où sont les affaires du sous-officier Armstrong. Il m'observe comme s'il hésite à bouger, comme s'il restait immobile face à un prédateur de peur d'être attaqué.

"Vous, moi, maintenant !"
"Commandante ?!"
"C'est urgent !"
"Peut-être qu'une tasse de thé et une bonne discussion me permettront de comprendre ?"

Une tasse de thé, une longue discussion et un blanc plus tard, il comprend mon problème et m'aide à parfaire mon arme la plus importante pour le conflit à venir... Un déguisement... Je vais donc être une femme déguisée en homme sur une île d'homme travestie en femmes... Et s'ils m'attrapent, je vais finir en femme déguisée en homme travestie en femme... Une histoire de fous. Mais ce n'est pas grave, car, sacrifiant momentanément ma féminité autant que mon souffle aux bourreaux corset et bandages le tout sous une couche de fils sombres nommée perruque, maintenant le Commandant Renato Yamamoto alias Jormungand est prêt à jouer et à manipuler les règles du jeu pour le plus important des intérêts, le sien... Et optionnellement la santé mentale de son équipage.

Renato *Jormungand* Yamamoto:


Dernière édition par Rei Yanagiba le Mar 10 Fév 2015 - 10:42, édité 1 fois
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Crème solaire, check. Serviette de plage Bob l’éponge, check. Lunettes de soleil, check. Maillot kangourou extra large, check.

La sortie de Jaya avait été dure, avec son lot de souffrance, de regrets. Alors s’en aller … c’était comme une libération. Pour sûr, les relations étaient toujours tendues entre les matelots et le psychologue mais le temps était un baume efficace. Malgré ses cicatrices, malgré ses nombreux torts il avait surpassé ses erreurs. Enfin, il s’y était appliqué. C’était l’humeur légère, désireux de quitter à la fois ses pairs et les pressions de cette satané guerre qui lui avait coûté une partie de son innocence. Il évitait d’y penser, préférant se décharger sur son travail. Alors quand il avait su qu’ils se dirigeaient vers Kamabaka … L’était encore dans l’peleton de tête des officiers de la médecine, après tout. Et la volonté de libérer l’esprit des hommes du Léviathan, de leurs concéder des vacances … il y était légèrement lié. La destination n’était pas un choix, en revanche. Mais lui, contrairement à la norme, et bien …

« Des … OKAMAS ! J’ai toujours rêvé d’en voir … c’est d’un tel … intérêt ! Mais si, voyez … Y’a les okamâles et les okamelle ! Hé hé … non, c’est une blague ça … Ahem … »

Il se ravissait de cette nouvelle tout seul, dans sa cabine. Comprendre, étudier. Comme au bon vieux temps, comme … avant le Léviathan. Foutu navire. Foutue mission. Salem. Oswald. Fallait croire que le poids du navire pesait trop sur les épaules de ses dirigeants. Alors SAM et Lilou ne seraient pas trop de deux. C’était certain. Lui essayait à la fois de les aider et de se faire tout petit. Mais son envie d’aller s’enterrer dans un coin de Kamabaka devenait de plus en plus urgente. Le médecin ne sortait plus de son office, requinqué après quasiment une semaine à garder le lit.

Puis ça s’était tassé. Puis il avait eu l’esprit débordé. Le monstre était encore en sursis, il avait tant de choses à corriger. Tant d’hommes à soigner. Son objectif, avec l’aide inestimable de Craig et de Serena, était de requinquer tout le monde pour les ‘vacances’. La voix de Lilou résonna à travers le navire entier. Foutredieu, il était en retard.

Le monstre vissa ses lunettes de soleil, enfila sa veste à fleur et s’empara d’une planche de surf vermoulue. D’un geste, il s’empara des Denden-City-Blaster. C’était sa petite surprise pour réchauffer le cœur de tout le monde, une entrée qu’il travaillait pour égayer les cœurs … C’était les vacances, bon Dieu ! Autant en profiter ! Ah ah !

« Tiens bizarre, Lilou chante ? » se fit-il, étant la seule idée logique qui puisse effleurer son épais crâne.

Le monstre gagna les ponts supérieurs en dodelinant de la tête. Quelques petits pas de danse. Pas de doutes, ça avait l’odeur des vacances. Ça avait le goût des vacances. C’était donc bien des vacances. Pas croyable. Ah … que ça faisait du bien ! Pour un peu … allez … p’tit saut de joie. Youpi. Il arriverait dans l’ambiance de festivité – ayant bien pris soin de pas être dans le viseur de Lilou pendant son discours. Et il les ferait tous sourire, oui ! Voilà ce que serait son rôle pour ces vacances !

Une pression sur l’interrupteur. Les premières notes …

Un Horizon de Paillettes et d'Amour. Tumblr_mp8bxkBzeA1qlxezlo1_r1_500

Arrivée fulgurante, musique … mais …


« C’est pas ma musique … Tant pis ! C’est mon devoir ! » grommela-t-il, entrant en scène comme une Vénus au poil ras.

Au moment où le monstre assuma son entrée ridicule, au moment où la Diva fut repêchée par les filets du Léviathan. Ce fut peut-être à ce moment-là que l’équipage du Léviathan eut l’aperçu le plus pur de ce que le terme ‘chaos’ pouvait signifier. Entre Rachel qui balançait des coups pour vérifier la véracité de son rêve, Rei qui titubait d’un teint livide et  Craig qui rêvait d’avoir des seins – car ce serait ainsi que les choses seraient gravées dans la légende – Wallace fit bien pâle figure. Il ne fallait que Sebastian et Serena pour conserver la tête froide. Du moins logique. Et Lilou avoir l’air écoeurée.

Etant la chose qui se rapprochait le plus d’un écran protecteur, Wallace devint aussi tôt le garde du corps attitré de Tiger qui se réfugia derrière lui en piaillant de sa voix de crécerelle. Tout le monde en vint à se boucher les oreilles et tous se tournèrent vers eux. Wallace esquissa un sourire horrifiant tandis que sa musique tournait toujours.

« Hé hé … »

*clic*

*clic*

*cliclicliclicliclic*


« Ça ne veut pas … s’arrêter …



On danse ? »


Tiger sembla attendre cet instant précis pour se glisser hors de l'ombre du colosse, se dandinant comme un beau diable. Il remua son micro et fit deux-trois pirouettes en parfait rythme avec la musique. D'un coup de déhanché gracieux, il subjugua la foule qui resta bloquée sur cette image. Une image incompréhensible, en dehors des strates du commun et du mentalement supportable. Même le syndic' en laissa tomber son stylo. Wallace continuait d'hocher la tête sans suivre le rythme, sentant pour la première fois depuis des lustres le rouge lui monter aux joues. Ce fut alors au tour de la Diva d'apparaître à côté de lui, sèche et libre. Elle frotta son postérieur contre la cuisse musclée du Docteur. Soudain, toute curiosité s'envola de son visage, pour laisser place à une sainte horreur.


« Ouh oui, on danse ! » firent les deux indigènes, se déhanchant au rythme de 'I'm your Venus, I'm your fire'.

Pour ceux qui savaient lire le morse, les paupières de Wallace semblaient inviter à venir le sauver. Ou il faisait un syncope. Ou une crise d'épilepsie.
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« Hé hé, je peux enfin porter cette tenue de marine en toute honnêteté, me présenter et discuter avec le reste de l’équipage et en plus on arrive en pleine période de vacances, encore plus simple pour nous de nous intégrer ! Mais… J’crois que y a un problème avec cette île… Tous mes sens sont en alerte… »
« Mouais. »

Emil et moi étions enfin devenu d’officiel défenseur de la justice et l’ordre, des marines, et ce, grâce à Lilou, oui, j’ai retenu son nom, elle est une carte maîtresse ici dans cet équipage donc il est important pour moi d’au moins me souvenir de cela. Après lui avoir expliqué notre situation, elle s’était arrangée pour qu’on nous reconnaisse comme de véritables marines. Bien entendu il faudrait attendre d’abord de rejoindre une base marine pour recevoir nos papiers officiaux mais au moins, nous n’étions plus dans l’obligation de nous cacher, et en prime, on avait obtenu nos uniformes respectifs, ajusté à nos tailles. C’est que je nageais dans l’ancien. C’est tout de même surprenant qu’ils aient des vêtements adapté à ma taille d’enfant… Quoi que l’autre homme poisson, il en avait bien un pour lui, je devrais pas être autant surpris.

En tout cas, l’ambiance était bien joyeuse par ici, y avait vraiment des Okamas partout… Alors c’était ça Kamabakka. Emil et moi, on passait un peu inaperçu dans la foule, la plupart ne connaissaient pas nos noms et presque inversement, on se contentait de regarder de loin… Du moins jusqu’à ce que finalement des Okamas ne viennent prêter attention à nous.

« Oooh ! J’en ai trouvé un beau iciii ! ♥ »
« Et luiii est sooo cuuuute ! ♥ N’es tu pas adorable mon mignon ? Vous ne voudriez pas prendre le thé avec nous ? ♥ »
« Euh… C’est que… »
« Avec plaisir ! J’aime boire le thé en si charmante compagnie et avec des personnes possédant une si développée grandeur d’esprit ! »
« Qu.. Quoi ?! »

Rire de joie des Okama, tandis qu’elles traînaient presque de force Emil à leur table, me concernant, elles n’avaient même pas à me tirer, je les suivais. Je savais comment m y prendre avec ce genre de personnes après tout. Tandis qu’on me servait le thé j’appréciais ce moment qu’on m’offrait… Oui… ENFIN des personnes avec du bon sens, des personnes avec qui l’on pouvait aisément cotoyer. Elles avaient bien remarqué le charisme qui débordait de moi, c’est pour cela qu’elles étaient venues nous voir avec Emil. Il n y a vraiment que les personnes nobles et les Okamas qui pouvaient distinguer cette aura qui émanait de moi après tout.

D’ailleurs, je voyais quelques regards marins qui me fixaient bizarrement, ils semblaient étonnés de voir que quelqu’un se laissait prendre à leurs jeux par pure bonne volonté. Tss… Quelle erreur, pas comme ceux de cet équipage, les Okamas étaient des personnes très propres, prenant le temps d’avoir toujours une apparence soignée. Elles étaient bien plus clean que les gens de cet équipage, c’est pourquoi je n’avais aucun dégoût quand elles me touchaient. Quand on regarde le notre… Nos docteurs étaient deux monstruosités de la nature… Ergh… Entre Craig et l’autre créature qui se dandinait comme un imbécile, je préférais largement la compagnie de ces demoiselles. J’admire également leurs facultés à pouvoir persuader toutes personnes par leurs actes.
Emil est en panique… Lui non plus il ne comprend rien, ce demeuré. Il se penche vers moi me chuchotant à l’oreille.

« E…. Eriko… Tu es vraiment à l’aise comme ça ? »
« Oui pourquoi ? Tu sais, tu pourrais apprendre beaucoup d’elles. »
« Mais…. Je… T’as l’air d’apprécier les Okamas… »
« Hm… Disons que ma tante était une Okama, elle s’occupait souvent de moi quand j’étais petit avec sa meilleure amie. Elles m’ont enseignée énormément de choses ! Mais cela fait un moment que je ne l’ai plus vu, je me demande si des gens ici la connaissent peut-être ! »
*… Alors c’est ça qu’ils appellent endoctriner les gens dès leurs plus jeune âge… *

Avoir des Okamas dans son réseau était sans doute indéniablement un atout qui plus est. Je me demande vraiment pourquoi les gens les ont en horreur. Mais c’était grâce à cela qu’on pouvait faire de grandes choses…

« Mais je vous trouve vraiment réservée pour des Okamas ! Vous êtes pas assez entreprenantes, ma tante disait toujours de ne pas se retenir. Ces hommes ressortent tout juste d’une grande guerre où ils ont perdus de nombreux camarades. Nous sommes finalement en repos, ici ! Plus que jamais ils ont besoin de votre réconfort ! »
« E… Eriko Chwaaan ! »

Les deux Okamas agrippèrent mes deux mains, mes mots les avaient touché, les larmes coulaient des deux okamas en face de moi, elles ressentaient la peine des marines après avoir entendu mon histoire. Rapidement, elles feraient passer le message et feront de leurs mieux pour réconforter ces pauvres marines, ils avaient besoin d’affection, sûrement ! D’ailleurs, rapidement, elles finirent par me pincer les joues. Mais j’étais à l’aise, car cela voulait dire que les Okamas qu’elles étaient avait reconnu à quel point j’étais adorable. Même si je devais avouer que se faire tirer les joues n’étaient pas non plus une chose agréable.  Mais c’est porté par mon message que la passion des Okamas s’enflamma, devenant ainsi plus folles et tactiles que jamais. Oui, je jouais avec le dégoût de mes camarades, c’était drôle. Aussitôt, une Okama attrapa Emil et le traîna ailleurs, sans doute pour danser… Ou autre.

« Hein… Pourquoi Rei est déguisé en garçon ? Hmm… »

Après sa passion pour Craig, ptet qu’elle en avait développé une nouvelle pour les Okamas ? Cette fille était vraiment dérangée… Mais bon, pour m’avoir diverti la dernière fois, je pouvais bien lui accorder ce souhait là. Je murmurais quelque chose à l’oreille de ma chère amie qui hochait la tête en approbation. Je lui demandais, en pointant Rei du doigt, la compagnie de deux ou trois okamas lui étant exclusivement dédiées. Ne me remercie pas Rei.
    Bon, mes petits chats... ça a mal démarré entre nous, mais permettez moi de me présenter ! TIGER RHOOOOOOOD ~ ♥, votre guide durant ces vacances !♫ L'Amiral Shiro m'a confié l'organisation de vos activités, et croyez bien que je me suis amusé comme un petit fou ! ♥ Prenez place dans ces calèches mes amours, et écoutez moi avec attentiooooon !

    Les calèches. Elles arrivent dès qu'il a fini de dire sa phrase, traînée par des licornes d'un blanc pur à la corne et au crin rose. Les portes s'ouvrent sur des habitacles décapotées, avec des fauteuils molletonnés et si confortable que si asseoir implique ne plus en ressortir :

    Bienvenue à Kamabaka ! ♥ Et vous remercierez votre supérieur de vous avoir choisi le Menu Chouchoutage complet ! Je vais vous faire une petite visite de l'endroit pour vous aider à vous repérer, et ensuite je vous laisserais libre jusqu'à ce soir pour le festin que l'on vous prépare avec beaucoup d'amour et de crème fraiiiiche ♥ !

    L’attelage se met en marche, et même si vous êtes un peu serrés dans votre moyen de transport, tout se passe sans trop d'encombre. Et Tiger trépigne déjà de vous montrer l'intégralité des lieux :

    A vooootre gauche ! Voici la Plage de Grain Rose qui fait la réputation de notre complexe ! Vous y avez accès quand vous voulez, comme vous voulez, ce n'est pas nous qui allons vous empêcher d'en profiter ♥ ! Les monstres marins ici ne sont qu'amour, ils ne dévorent pas les nageurs, nanananan ! Ensuuuuiiiite ~ !

    Le paysage change sensiblement. Vous quittez la plage, et son port ou vous vous êtes amarrés pour longer une forêt fleurie de toutes sortes d'espèces, vous vous embarquez dans un petit chemin longé par des sculptures de cupidon :

    A vooootre droite, vous pouvez voir les chemins de randonnées de la passion ! Tous mènent au cœur de la montagne et passent parmi la forêt enchantée ! Vous pouvez prendre de la hauteur et profiter d'ailleurs de notre offre pique-nique pour aller vous ressourcer ! Juste iciiii ! Vous pénétrez dans la ville, où toutes les boutiques sont à votre disposition, à tout heure du jour ou de le « nuit » ! Hihihi ♥ On vend des maillots, des serviettes, des robes ma-gni-fi-ques que vous allez vous procurer très rapidement mes amours ! ♥ Ensuite, sachez que nous disposons d'un terrain de golf, de tennis, de basket, de foot, et nous avons nos propres jeux ! La course de licornes, le tir à l'arc de l'amour, hihihi ♥, Tiger fit un clin d'oeil appuyé à SAM avant de reprendre : Et bien d'autres, aussi chouettes ! Je vous montrerais !

    Ses yeux sondent les foules, avant de se poser sur le jeune Eriko et lui faire un clin d'oeil entendu ! Les calèches pénètrent dans une sorte de hameau qui semble peuplé par des princesses, et on quitte les boutiques pour venir vous saluer :

    Ohayooooo les loulous !
    Bienvenuuue sur Kamabaka !
    Coucou les copiiines ! Regardez, Smack et Smoke ! Elles sont trop piiiiinks !
    Dis donc bichooon, tu t'en balades des biens mignons !
    On en parle plus tard chérie ! Enfin, tout ça pour dire que si vous avez besoin d'elles, elles viendront tout de suite vous aider !

    Les calèches quittent doucement la ville et arrêtent de se dandoliner aux rythmes des pavés en forme de cœur qui recouvrent les rues. Vous vous enfoncez à nouveau dans une petite forêt aussi rose que la précédente, et vous pouvez voir sur le bord des scènes dignes de l'imaginaire de barbie, faits des petits animaux adorables jouant avec leurs camarades, de papillons venant se poser sur de magnifiques fleurs épanouies par la beauté des lieux, jusqu'à ce que...

    Voici ! Tiger se relève brutalement et désigne droit devant lui. Et plus loin sur la colline que vous montez bon gré mal gré tiré par votre attelage de licornes, se dessine un magnifique château aux tours qui percent vers les nuages pourpres, fait de briques magentas, des fenêtres dorées, de décorations aux couleurs chaudes, les tuiles sont d'un rouge flamboyant qui inspire l'amour et les jardins qui entourent l'endroit sont d'une beauté à couper le souffle. Le château ! La Reine est pour l'instant occupée, mais elle entend venir vous saluer ce soir, au dîner ! Alors faites vous très beaux pour elle, surtout vous messieurs mesdames, on s'en fout sans vouloir être méchant, je pense qu'il n'y a pas grand chose à faire pour vous de toute façon ! Hihihi ♥ Vous pourrez venir visiter le château... Dès demain ! Vous verrez, il est magnifique ! Vous n'aurez qu'à me prévenir de vos disponibilités et je m'occuperais moi-même de la visite ♥ !

    Les calèches se remettent en mouvement et vous descendez à nouveau une route pavée de cœur. Jusqu'à ce que tout s'arrête, et que Tiger bondisse sur le sol en tenant son micro entre les mains, et en criant d'une petite voix aigue :

    Et enfin ! Votre Hotel ! Des chambres personnalisées, très luxueuses, avec des draps en soie de papillon de l'île, très rare, très cher, très chic ! Vous disposez d'un hamam, d'un spa, d'un jacuzzi, d'une piscine chauffée, des accès aux cuisines,... ! Tout ce que vous désirez ! Maintenant les amours : CHAMP LIBRE ! N'oubliez pas ! Ce soir, vingt heures, retrouvons-nous dans le hall pour le dîner royaaaaal qui vous attend ♥ !

    Il vous salue, et file comme le vent :

    Bisous ! ♥

      Je vais tuer l'Amiral Shiro de mes propres mains...

      Assise dans sa calèche sans trop savoir si elle allait réussir à s'extirper des fauteuils, elle souffla ça à l'attention de personne, mais tout le monde eut l'occasion de l'entendre. Ses yeux d'ambres transformés en regard assassin, la rouquine ne pensait plus qu'à une seule chose : Un plan infaillible pour éradiquer ce misérable idiot qui les avait envoyé en enfer avec de bonnes intentions. Il y avait quelque chose derrière cet air paternel et protecteur qui agitait tous les complexes d'Oedipe mal résolus, quelque chose de profondément diabolique. Elle se jura d'avoir sa peau en n'écoutant que d'une oreille distraite la voix pourtant criarde de Tiger Rhod... Elle nota bien le rendez-vous de ce soir, et mis momentanément de côté les idées qui émergeaient ça et là dans son esprit retort pour en finir avec l'Amiral, pour en trouver d'autres qui consistaient à meubler son après midi. Spa ? Jacuzzi ? Randonnées ? Kamabaka avait au moins le mérite d'avoir une bonne cinquantaine d'activités qui combleraient le vide de ses vacances au moins pour quelques heures...

      Mais avant ça, elle récupéra la clef de sa chambre, et se tourna vers la foule d'hommes encore un peu angoissés à l'idée de séjourner ici plus longtemps. Il fallait les rassurer, faire un truc qui pourrait les aider à se remettre de cette première nouvelle marquante...

      Bon, les gars... ça va aller. C'était un bon début. Et ça avait au moins attiré l'attention de tout le monde. Lilou poursuivit avant que ses hommes ne viennent l'interrompre et râler plus encore : On devrait profiter de ces vacances pour nous remettre et nous vider la tête. Alors, ne vous la prenez pas trop, la tête. Et faites toutes les activités les plus chères qu'il peut y avoir pour vider le porte feuille de l'Amiral qui nous a envoyer dans ce bourbier !

      La demande passa comme un ordre. Ça semblait même être une bonne idée pour tous ces gens. Lilou jeta un regard à l'assemblée, et s'arrêta partiellement sur Wallace. Même lui avait l'autorisation d'en faire des caisses, quand bien même elle l'aurait bien envoyer s'enfermer dans la calle du Léviathan pour ne pas qu'il profite de ces vacances.

      Vous avez entendu les dames ! Champ libre jusqu'à ce soir ! Faites ce que vous voulez, comme vous voulez, avec qui vous voulez...!

      On tira son manteau et la rouquine baissa les yeux vers Monty à ses côtés.

      Et du coup, toi, tu vas arrêter de faire la gueule ?

      Ah bah, ça part vraiment mal !


      Gngnh.

      Hé, tu vas ou ?
      J'ai du boulot.
      Toi, t'as pas compris ce que le mot « vacances » veut dire ! Laisse-moi t'expliquer...
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      Chambres personnalisées ? Ça m'met la puce à l'oreille. J'sens une nouvelle épine me caresser les fesses dans cette broussaille de ronces que l'amiral nomme vacances. J'm'assure en arpentant les couloirs de pas être suivis par quelques uns d'ces grands mômes qui voudraient bizuter le poiscaille de service en lui faisant essayer une robe. Ça va être pareil qu'à Jaya : si j'veux survivre, j'dois me faire tout petit. On n'attaque pas ce qu'on voit pas. Pas de pot, j'ai pas l'profil du ninja, de base, et les effluves de crapaud croupi qui ponctuent chacun d'mes pas n'arrangent rien.

      Le tour en calèche a été un amuse-gueule gerbant. Y a eu ces rumeurs aussi discrètes qu'un troupeau d'éléphants en rut qu'a piétiné mes tympans tout l'trajet. Lieutenant Kamina qui veut une grosse poitrine, tout ça. Ça m'a déridé sur la première moitié et j'ai distribué des rictus taquins aux intéressés, avant qu'un commandant flippant vienne me rentrer dedans sur la seconde moitié, en silence, me dévisageant avec des perles livides dans les orbites, comme si j'étais une bestiole sortie d'une fic d'horreur. Comme s'il m'avait percé à jour, quoi. Comme s'il savait qu'j'aimerais bien m'écorcher de suite tout seul pour me peindre les muscles couleur peau humaine. Glauque hein ? Si glauque que j'pourrais émaner d'une aura glauque si j'fais pas gaffe. Et la dernière chose dont j'ai envie, c'est que mon image de monstre s'ancre même dans les esprits des collègues.

      Foutrement mal à l'aise à cause de ce pervers balafré que j'ai jamais croisé d'ma vie, ni dans l'sous-marin, ni sur le léviathan, et par bonheur, j'étais trop occupé à gigoter sur mon siège pour laisser le château des travelos me vaporiser les mirettes. Ouf.

      A part ce timbré, j'ai été secoué par un mal des transports, sûrement le vertige du rose qui effraye mon estomac. Il a essayé d's'échapper par ma gueule tout à l'heure, mon estomac, mais j'lui ai barré la route en déglutissant. Faut que j'compte sur toutes les armes naturelles dont j'dipose, et le vomi en est une puissante. En cas désespéré, j'laisserai mon bide exprimer son désarroi odorant à la figure des okamas.

      J'aurais bien aimé m'réfugier dans les bras de quelqu'un. De Rei, introuvable. Ou de Tark, si loin qu'notre lien doit pour de bon avoir claqué comme un élastique, désormais. J'cherche des bras amicaux, et plus si affinités, en fait. J'me sens pas mendier un câlin auprès de n'importe qui d'autre. Ça paraîtrait paradoxal à ses timbrées qui m'vanteraient des câlins gratuits dans tous les sens, mais c'est plus qu'une simple étreinte qu'il me faut pour chasser mes fantômes, là. Y a que l'amour qu'est parvenu à m'encastrer dans l'septième ciel à m'en briser l'crâne et tout ce qu'il y a l'intérieur. Et maintenant qu'il est parti, j'me sens creux. Ma mémoire purgée. Mes obsessions brûlantes. Un incendie en plein désert. Rien pour l'calmer, j'ai l'esprit aride et paumé.

      J'me sens bombe sous tous les plans. Biologique, incendiaire, atomique.
      Et j'm'amorce lorsqu'une autre de ses vipères se glisse devant mon museau.

      Chambre 6, mon joli ! On s'est assurées que t'y sentiras dans ton élément ! ♥
      Ah ouais, mais non, à vrai dire, en fait...
      Et tu sais, pour les seins, on peut s'arranger...
      Z'êtes trop aimables, vraiment.

      Alors elle aussi veut m'refiler des obus ? Putain de trafic d'armes.
      J'm'esquive avec la grâce et le tact d'un clébard apeuré par le premier couloir qui m'invite à saloper son tapis, de mes deux grosses bottes encore boueuses de la fange de Jaya et de ma propre souillure. J'attrape au vol la clé, et braque mon regard dans le vide avant de devenir dingue. Faudra que je pense à jurer sur une pile de bibles que j'me rabaisserai pas à plaquer toute la troupe ici, à filer dans l'heure au port voler une barque et laisser l'vent m'embarquer, même par le fond s'il le souhaite, tant que c'est loin, loin de ces démones pailletées. J'crois pas tenir encore très longtemps.

      Derrière la porte surmontée d'un hublot fleuri et d'un 6 flashy, un escalier qui tombe à pic dans une grande mare... luxueuse. Ah ouais, l'eau, parfaitement limpide, maintenue à une température tropicale, laisse entrevoir en son sein un mobilier affectueux d'acier et de velours. Ils ont cru d'bon ton de m'refiler un aquarium. C'est ça, la chambre 6. Un aquarium. Un putain d'aquarium.

      J'conçois vaguement tout ce qui a pu les laisser penser qu'c'était du génie. Le poisson, qui s'sentira plus à l'aise dans son habitat d'origine, écarté du tumulte terrestre, il décompressera dans la sérénité d'une abysse contrefaite. J'aurais presque apprécié l'intention y a une semaine. Aujourd'hui, j'ai juste envie de leur faire ravaler.

      Mais l'idée d'revenir au contact des folles me révulse, et revient m'ébranler les entrailles. Un nouveau haut-de-coeur. Et la bouillie de miettes de biscuits militaires périmés qui redemande l'autorisation de prendre congé...

      Bah alors ? T'es tout pâle, mon minet ?

      Feu vert. Mon Moi se fond en une grosse cascade de gerbe bien marécageuse. Qui viole la tapisserie aguicheuse. Elle l'avait cherchée ! J'reste glacé un instant après, puis deux instants, puis plein. L'autre gourgandine décroche pas d'son air circonspect, et plisse ses sourcils aiguisés comme deux gros rasoirs. J'laisse couler mon regard dans ma flaque brunatre. Et forcément, j'prépare mes naseaux à la seconde manche des hostilités. Ça va puer, violent. Mais en fait, j'constate vite que le puissant parfum fraisé qui enveloppe l'okama écrase radicalement l'fumet faisandé d'ma galette. Fausse alerte. Si on veut...

      On a un accident ici ! Un gros bébé qui a tout renvoyé !

      Elle m'enserre de ses gros biceps velus et musculeux, j'me sens proie, j'ai baissé ma garde, elle va m'boulotter. Deux claques partent sous mon aileron, mon logia de merde s'invite tout seul, appelé par réflexe.

      Eh bien, c'est tout ? T'as les écailles sacrément gluantes, mon pauvre loulou... Tu voudras que je te fasse prendre un bain avant le dîner ?
      J'ai, non... Euh...
      Puis tu te débarrasseras de ce vilain mal de terre par la même occasion, hein ? Allez, profites bien !

      Ses deux bras qui s'tendent comme des pistons et m'propulsent à travers le pallier... et sans avoir même eu le temps d'dire adieu à ma dignité, j'ai déjà tout l'corps engourdi par une flotte salée bien acide qui s'infiltre en moi taandis que j'soombre daans de nouuvelles abyyysses... teeemple de calme et de néaaaant qui me manquait... tant, j'capitule face à Morphée qui m'offre un looong sommeil dans c'qui fut mon berceaauu... j'laisse mes paupières tomber le rideau sur les lumières dansantes derrière leur brouillard flou, et...

      Oh, bah voilà ! Il avait juste besoin de pioncer, le fifou !
      • https://www.onepiece-requiem.net/t10413-fiche-de-craig
      C'est un champ de bataille, il a une fausse allure de candeur et de petit poney rose, mais tout ceci est un piège et je compte bien l'éviter. Il est du devoir d'un officier subalterne d'assurer la sécurité des gens qui travaillent sous ses ordres et c'est pour cela que malgré les mots qui sonnent faux comme vacances et repos, je suis à l'affût.

      "Je suis la vigilance... Je suis le jour... Je... Suis... Renato !"
      "Hé bien mon chou on parle tout seul ?"
      "Je diagnostique un gros manque de chouchoutage et de compassion !"

      J'ai subi l'enfer, les étouffements, le massacre de mes rétines par du rose si intense, que même l'astre solaire est bien moins violent. C'est à se demander si je ne suis pas morte à Jaya, si tout cela n'est pas une sorte d'enfer ou de purgatoire pour me faire purger tous mes crimes. Mais je dois vivre, je dois le suivre pour... Honnêtement parce que j'en ai envie, mais si je cherchais une excuse, celle de le protéger serait la plus probable et crédible. J'ai dû fuir, j'ai de la chance que mon déguisement tient encore, en tout cas, il tient plus que mes pauvres côtes broyées par des câlins, comme si des ours roses à petits cœurs voulaient en finir avec moi. Fuite, j'arrive enfin dans une calèche pleine et vois alors Craig. Je l'observe lui et les alentours, car le danger est partout sur cette île.

      "Des... Des licornes ?!"

      Idiote, résiste à la tentation ! C'est un piège et quand tu tomberas dedans, il sera trop tard. Ces couleurs vivent, c'est comme les animaux sauvages, plus c'est criard et plus s'est empoisonné ! Tout comme ce magnifique château style princesse de conte qui te donne envie d'y perdre cette couche de doute et replonger dans une enfance que tu as perdue depuis longtemps... Mais tu résistes, je résiste en fais, car, plus qu'une femme, qu'une jeune adulte n'ayant eu aucune innocence et ayant travaillé très tôt, tu es une officière subalterne de la marine en fonction ! Et avant que tu me le demandes, le fait que tu te parles toute seule à la seconde personne est tout à fait normal, oui, tu as raison autre moi. Bon avançons...

      Un escalier de pierre, un couloir large et trop clair
      Au fond de ce couloir une porte entrouverte
      D'où nous parviennent les accords d'une musique
      Qui en tout temps paraitrait irréelle...


      Ah ! Je suis allé trop loin, quartier libre mon œil ! Craig, tu es où ?! Ces sons ! J'ai l'impression d'avoir des oursons en guimauve qui me vomissent du miel dans les oreilles ! Je cours, je cours, des sourires me croisent comme s'ils... Si elles savaient que c'était déjà trop tard et me laisse me fatiguer pour mieux m'attraper, vite, oui, je te vois, tu entres dans une chambre et au vu de l'aspect du couloir tous ces froufrous ont eu raison de ta santé mentale et physique. Zut, des renforts, elles arrivent, elles arrivent !

      La sombre monarque débarque et étale son pouvoir
      La puissance des Okamas s'installe
      Non, ne résiste pas, ne lutte pas
      Ne te détourne pas de la main tendue vers toi


      J'ai du mal à respirer, ce pilier ne fut pas suffisant pour me protéger de leurs flairs, je sens la peur à plein nez, mais aussi l'incompréhension. Qu'est-ce que je fais, pourquoi je commence à apprécier ce rose, non, je ne dois pas me laisser aller même si j'attrape cette main tendue vers moi alors que je suis tombé à la renverse. Que dire ? Que faire ? Pas un mot ne sort de moi alors que cette personne au charisme si puissant m'observe.

      "Ma chérie, viens avec moi."
      "Je ? Je ?!"
      "Chuuuuuuut, voilà, suis-moi."

      Je vais explorer le royaume de tes peurs
      En devenir le dictateur pour mieux te dominer
      Là, tu deviens raisonnable, c'est bien
      Oui, tombe sous le charme pour de meilleurs lendemains


      Elle ma prise l'épaule, je suis troublée, secouée, perdu, comment réagir sans risquer ma couverture ? Comment sauver l'homme que j'aime ? Mais, ce qui me fait le plus peur, ce ne sont pas ces êtres, mais c'est cette différence, la peur de perdre l'être cher aussi. Je suis maintenant dans ma chambre, elle m'installe et fait en sorte d'être seule avec moi.

      "Que fait-tu ma chérie ?"
      "Pourquoi..."
      "Une excellente question, je sais que notre mode de vie est si attirant, si merveilleux ! Mais penses-tu réellement que c'est ce que tu veux ?!"
      "Et bien..."
      "Tu hésites entre le toi austère et strict et ton coeur de jeune fille n'est-ce pas ?!"
      "En fait..."
      "Respire un bon coup, réfléchie, et trouve une vrai solution, ton coeur est le seul guide que tu dois suivre, allez j'ai pleins de choses à faire ! Bisous !"
      "Merci ?"

      L'énergie dégagée génère une telle attraction
      Que vers lui se tournent enfin tous les regards
      Pour s'apercevoir que l'espoir émerge du rose


      Je suis maintenant seule et perdue, qui suis-je en réalité ? Pourquoi elle m'a consolé plutôt que de me punir ? Est-ce que c'est trop tard, j'ai déjà changé ? Non ! Craig ?! Les Rhinos ? Les membres d'équipages de l'Hypérion, je dois rester forte, est-ce contre ma volonté au final ? Je me lève, sors après avoir réajusté ma perruque et me dirige vers la chambre 6, il me faut du temps, mais je réussit à l'infiltrer bien que j'ai un doute sur le fait qu'il y ai une réelle sécurité autour, peu importe, il est là et je dois le trouver. Il dort au fond de son eau, est-ce que je peux réellement le déranger ?

      "Craig ? Tu as le droit d'utiliser ton lit, tu sais ?"

      Une partie de tout homme la force manipule
      D'un rien il suffit pour que l'être bascule
      Que les yeux de l'aveugle s'ouvrent


      Étrange, pourtant, je n'ai pas l'impression qu'il est réellement heureux ou autre, est-ce qu'il ? Il se noie dans son vomi ?! Peut-être qu'il est malade ?! Je n'ai pas le temps, je dois être sûr, je saute à l'eau sans faire attention, je retire à la va-vite le corset et les bandages bloquant mon souffle et essaye de le récupérer, je suis au final à moitié noyée et complètement essoufflée, je ne suis pas un monstre capable de porter une masse pareille hors de l'eau sans problème. Est-ce que tu vas bien ? Parle-moi Craig ! Dissipe mes doutes immédiats et ceux qui assombrissent mon cœur ! Toi, je te fais confiance ! Du bouche-à-bouche, la perruque est encore dans l'eau, ma chemise blanche trempée laisse entrevoir ce qu'il est censé cacher alors que le corset et les bandages servant à cacher ma poitrine sont négligemment au sol, là, j'ai mieux à penser que mon apparence.

      "Craig ? Réponds-moi !"

      Ne vois-tu pas ton côté marin qui succombe?
      C'est ta destinée, pourquoi vouloir lui résister?
      Sans peine je ferai sauter les verrous de ta volonté
      Et arborer les couleurs du côté princesse de la force.
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      « Je croyais que ce serait amusant mais … mais … »

      « Ouh mon gros mignon, mais tu es tout sale, viens prendre un bain ! ♥ »

      « C’est ma couleur de peau, raciste ! »

      « Mais non, je suis sûre qu’avec un bon gros savon et un bain tout chaud … laisse-moi te frotter le dos hu hu hu ~♥ »

      « Non. Non non … j’ai plein de blessures, je peux pas … je ahem … je dois retourner sur le Léviathan, je suis médecin je dois … »

      « Vacances, mon p’tit chou à la crème ! Ce sont des vacances ! Et les vacances, c’est trop greeeeen ! »


      Regard paniqué vers Lilou qui laisse échapper un léger sourire en coin. Le genre de regard en coin qui s’accompagne d’un rire diabolique, de quelques cornes et des flammes de l’enfer. Le monstre avala sa salive avec une sale appréhension. La jeune femme essaya de s’en retourner au Léviathan mais pareil échec. Wallace essayait d’attirer l’attention de la rouquine pour lui montrer qu’il essayait de se racheter, mais c’était pas assez. Loin d’être assez. Si un jour il y arrivait … cela pourrait tenir du miracle. Trois paires de mains musculeuses se perdirent sur ses triceps, palpant et le tirant en arrière.

      « Ouuuuh ! Un bain pour le colossal jeune homme ! Ouuuuh ! Viens mon bichon. »


      Peut-être la meilleure illustration de ce qu’il était en train de se passer pour l’ensemble des membres d Léviathan. Kamabaka semblait dégager une aura magique qui sapait toute force de volonté aux pauvres membres de la Marine. On tira Wallace par le maillot, et il suivit la mort dans l’âme. Enfin, suivit … Cinq okamas en vinrent à lui pincer les fesses pour le faire avancer. Sa curiosité morbide pour la chose s’était muée en sainte horreur. Déjà que le bouche à bouche avec Rachel l’avait remué, ça c’était … trop. On ne lui témoignait pas autant d’affection. Impossible : il était né monstre et mourrait monstre. On ne pouvait pas aller au-delà de son apparence physique pour les jeux de l’amour. Non pas que le transgenre le terrorisait, il était psychologue après tout. C’était plutôt le contact physique qu’il abhorrait. Si les Okamas s’en étaient tenus à lui parler sans le tripoter, ça aurait été jouable. Mais là, là …

      « Des fesses bien fermes …. Hmmm … je suis sûre qu’on pourrait faire griller du bacon dessus. Oh … je fonds … Ouh, il fait bien trop chaud ici ! » minauda l’un des hermaphrodites en tirant sur les ficelles de son soutien-pectoral, s’il en étaient.

      Ils poussèrent Wallace dans une sorte de chambre spécialement conçue pour une chose comme lui. Privée de miroirs, mais diablement illuminée. Il commençait à croire que Shiro avait tout manigancé. Et si c’était une vengeance pour avoir utilisé l’Amiral en tant que défibrillateur ? Ce ne pouvait être que ça … il était impossible de croire que la bonté d’un homme puisse se mesurer à un séjour à Kamabaka. Il frissonna. Ce n’était que le début.

      Un Horizon de Paillettes et d'Amour. Envy.%28FMA%29.full.497737

      « C’est l’heure du baiiiiiin ! »

      La chose qui venait de surgir par la porte de derrière – hmmm – habillée en soubrette asséna un double coup de pied dans le dos de Wallace, le projetant tête la première dans la baignoire. Il s’écrasa dans une gerbe d’eau pailletée, son dos formant un angle étrange. La créature s’assit sur son épaule droite, qui dépassait de la baignoire, et commença à lui frotter le dos à l’aide d’un balais brosse avec des autocollants parodiques d’Oswald en petite culotte.

      « À … à l’aide … » murmura Wallace, raclant péniblement le sol de ses griffes acérées.
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      "Bon, vous avez bien tout enregistré ? Des questions ?."

      L'okama ne savait pas s'il devait tenter une minauderie ou juste détaler dans le couloir capitonné de moquette et de dentelles. Il regrettait déjà d'avoir oublié son calepin, d'ailleurs, tant la série de requêtes de son client particulier avait été déroulée rapidement. Ses hommes s'étaient habitués à son caractère, les travelos de l'île pas vraiment.
      Sebastian regarda un instant son hôtesse, un pauvre maigrichon déguisé en valkyrie dont les culs de bouteilles qui tenaient fièrement le siège face à une acné virulente, récapitulait dans sa tête en agitant ses lèvres pulpeusement retravaillées dans le vide. Quelque part, tout au fond de lui, le capitaine de l'Hypérion devait sans doute s'amuser. Ou du moins il se rapprochait du concept.

      "Quitte à tout répéter, faites le à voix haute, histoire d'être sûr de ne rien oublier."

      "Euh.. je... hR-hhm pardon, je disais: repas en chambre, à livrer à vingt-et-une heure précise (steak de seigneur des mers, cuisson saignante, j'oublie la 'friandole de légumes' et la remplace par de la purée de pomme de terre (sans carottes, attention), avec un supplément de patates sautée, je vire la béamournaise pour une sauce au poivre bien épaisse, et un supplément de pommes-frites et un pot de mayonnaise) avec un plein pour le minibar (remplacer les sodas et eaux minérales par notre whisky le plus cher, à compléter par du rhum si besoin, toujours le plus cher, c'est l'état qui paye de toute façon ce serait con de pas profiter) et un assortiment DeLuxe de cigares Sea Wolves de l'entreprise Cigares et Vêtements Sea Wolves (et je dois vous trouver des coupe-cigares collector, pour la collection que vous voulez commencer). C'est bien ça ?

      On pouvait voir la lueur d'espoir briller au fond de ses yeux. D'habitude, les clients étaient facile à gérer. Il suffisait de les chouchouter assez pour qu'ils ne souhaitent qu'une chose: vous voir déguerpir. Mais lui, c'était différent. À peine une main délicate s'était-elle posée sur son épaule qu'il faisait volte-face et faisait ravaler ses compliment à la douce âme qui s'apprêtait à le faire vomir d'attention.

      "Vous oubliez le plus important..."

      "Euh... ne pas vous déranger ?"

      le marin fit un signe d'encouragement avec sa main. Ce devait bientôt être terminé.

      "Et euh... Ne surtout pas entrer dans votre chambre, je dois laisser votre commande sur le chariot devant votre porte à vingt-et-une heure précise, frapper une fois et déguerpir comme si les chiens de l'enfer allaient venir dévorer mes rotules. C'est bien ça?"

      "C'était les mollets. Enfin bon, détail. Exécution."

      Le gamin pré-pubère dont les parents devaient questionner certains choix de vie disparu sans demander son reste. Sebastian était quand même un peu déçu: il s'attendait à devoir menacer son hôtesse de contacter la gérance afin que l'on accède à ses demandes. Bien entendu, ç'aurait été un bluff. Inviter Rhod pour se plaindre du service, c'était se livrer à une série de jérémiades sans fin.
      En entrant dans sa chambre, le vétéran se demanda encore une fois pourquoi il n'était pas dans sa cabine. Froide, sombre, calme, elle aurait été parfaite pour des vacances. Il aurait pu oublier un temps les responsabilités du commandement... Puis il se souvint. Le regard de la rousse qui disait silencieusement, du haut de cette passerelle, 'si j'y vais, t'y vas aussi mon coco'. C'était elle qui, dans un sens, avait décidé que Kamabaka serait un enfer, et tous les Rhinos Storms, comme de bons petits soldats, l'avaient suivie dans cette conclusion.
      Mavim, lui, se contentait de voir les choses comme elles étaient. Et en cet instant présent, il y avait beaucoup trop de rose dans cette chambre. Il s'ouvrit une bière, fit craquer ses phalanges, et s'attaqua au papier-peint.

      ***

      Dix-neuf heure quarante-cinq, quelqu'un frappait à la porte, trois fois.

      "Capitaine Mavim, vous vous devez d'écouter les voix de vos subalternes !"

      La porte s'entre-ouvrit, et le syndic de la flotte apparut à Sebastian derrière un nuage de fumée.

      "C'est à dire ?"

      "La colère gronde, capitaine ! Nous ne méritons pas un tel traitement !"

      "C'est à dire ?"

      "C'est à dire que... euh... nous sommes mal à l'aise !"

      "Et qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Vous voudriez un de mes coussins ?"

      "Ne me dites pas que vous ne comprenez pas où je veux en venir !"

      "Ah si si, je vois très bien. Je vous ai bien vu circuler parmi les hommes du rang avec vot' papier. Et si vous voulez mon avis, z'êtes un peu con..."

      "Vous m'insultez ?"

      "Eh, c'est les vacances, toutes fraîches payées. Vous êtes pas contents de votre destination ? Regardez les choses en face: personne ne vous tire dessus. Moi, ça ne m'arrive pas souvent, et je n'm'attends pas à ce que ça dure. Faites comme moi: profitez. C't'un ordre si c'est ce dont vous avez besoin."

      La porte claqua, et un petit cœur de fumée s'échappa de la serrure de la chambre. Le syndic' ne savait pas quoi fait, jusqu'à ce qu'un nouveau nuage de fumée lui soit envoyé au nez.

      "Si vous insistez, vous déposerez vot' pétition sur mon bureau. J'y jetterai un œil quand on lèvera les amarres."

      "Capitaine, est-ce que vous êtes ivre ?"

      Le lieutenant-colonel considéra la demi-douzaine de bouteilles d'alcools forts qui s'empilaient au milieu de sa chambre. Cela faisait trente minutes qu'il cherchait comment les agencer en table de nuit.

      "Je vais réfléchir à la question. En attendant, vous pourriez me débarrasser de ça ? Merci bien."

      Le syndic se retrouva submergé par du papier rose. Porte qui claque, cœur de fumée. Quelque chose heurta sa jambe.

      "Room service! Laissez passer! À votre place, je ne resterais pas dans les parages, ce client est particulièrement chiant, si vous voulez mon avis..."

      ***

      Dans sa chambre, Sebastian considérait le plateau devant lui. Le syndic avait raison, quelque chose ne tournait pas rond. L'alcool, il connaissait, il encaissait sans problème. C'était biologique chez lui, une question d'équilibre. Mais là, il se sentait la tête légère. Il découvrit la cloche et huma le fumet qui s'en échappa. Il attrapa une bouteille de whisky, l'ouvrit plaça son nez dessus. Il sortit sa propre gourde et renifla les vapeur du récipient vide.
      Tout au fond, très au fond, il y avait quelque chose en plus. Le marin se doutait que c'était aussi dans la nourriture.
      Sebastian tourna la bouteille pour voir l'étiquette: Mis en bouteille dans le complexe de Kamabaka.

      On le droguait, c'était sûr. Sebastian senti son sens du devoir lui dire qu'il fallait prévenir les autres. Trouve Jakob, lui dire que quelque chose clochait...

      ...Mais il planta sa fourchette dans sa purée et pris une groooooooosse bouchée

      Hein ? Mais tu fais quoi là, toi ?

      J'ai rebondit

      Et tu vas de nouveau foutre le boxon, c'est ça ?

      Oh non non non, pas avec lui, t'en fais pas.

      Mais alors tu... eh mais, il fout quoi ?!

      Ben... Il dort...
      • https://www.onepiece-requiem.net/t7289-mavim-et-ses-tours-de-manc
      • https://www.onepiece-requiem.net/t7070-je-suis-la-loi-et-la-loi-c-est-moi
      Trop de trucs à faire ; je crois bien que ces vacances, je vais les passer à rien foutre, du coup. Ouais, ça me paraît bien, ça. Rester peinarde au soleil, avec un demi très frais plein de houblon parfumé dedans, écouter repousser ma crinière mise à mal par Barbie et par Jaya ; et penser à tous les autres qui canent ou qui prennent ça au sérieux avec une tendresse navrée.
      Ouais, j'ai pas trop compris pourquoi Rei s'est décidée à jouer cette comédie là. Solidarité bizarre, limite mécanique. Et puis, je veux dire, ce sont tous des guerriers. Ils sont grands, ils peuvent se défendre, pas besoin d'une bonne fée pour veiller sur eux, pas ce coup-ci. Pas compris non plus la moiteur dépressive de Craig, qu'a vraiment l'air d'avoir occupé les dernières années à se pourrir la tête à grands coups de conneries nihilistes. N'empêche ; il est dans mes prières, comme Oswald, comme tous ceux qui me donnent l'impression de vraiment souffrir. J'arrive pas encore à compatir aux biens-portants. Pas grave. Le monde m'avait jamais paru aussi souriant.

      -Ah ! Quel plaisir d'être si bien accueilli ! Pas vraie, CHERIE ?
      -Oh, con, tu m'as fais peur à gueuler comme ça...
      -Désolé, j'suis un peu nerveux...
      -Tu as fait sursauter notre hôte aussi. Putain. Il avait l'air pressé de se barrer...
      -Ouais. Tu crois que ça marcheras ?
      -Mais oui, mais oui.

      Avec sa poisse légendaire, Andy s'est retrouvé de corvée de vacances plutôt que de serpillère, alors qu'Owen a été admis au rang honorable de technicien de surface de première classe. Du coup, il a bénéficié d'un autre genre de promotion. D'ami aux allures de frangin réincarné, il est passé fiancé de la lieutenante Porteflamme. Lieutenante, ouais. Parce que malgré les médailles et tout, Ketsuno s'est farouchement opposée à ce que je prenne du galon. Petite objectivation d'une rancœur personnelle dont je me carre pas mal. Elle a pas pu m'enlever mes vacances, mon futur demi et le soleil qui tardera pas à me chauffer la couenne, une couenne qu'a trop blanchi, baignée dans l'ombre et dans la gnôle de Jaya.

      -N'empêche, j'serais mieux une fois dehors...
      -Pourquoi tu flippes ? On doit pouvoir maîtriser n'importe laquelle d'entre elles...
      -D'entre eux.
      -De toutes façons, peu de chances qu'ils s'en prennent à un couple d'officiers en vacances.
      -J'suis soldat.
      -En short et en marcel, t'es colonel si t'en as envie.
      -Ah, ouais. T'as raison. J'dois en faire des caisses pour... bweeeeeh !

      J'me retourne. C'est un type peint comme une carrosserie de pacifista et velu comme le Migou qui vient de lui foutre une main au cul. Il nous domine d'un bon mètre, et c'est limite si ses muscles bouchent pas le passage du couloir. J'attrape le copain tétanisé, et je cours. L'autre à nos trousses, il a l'habitude. Il nous tombe dessus comme un agent de l'ombre.

      -Plus... fort que n'importe qui sur l'île, hein ?! Pute borgne !
      -Pas si vite mon petit choux ! Laisse cette grognasse, je vais te montrer ta chaaaaambre ! ♥
      -J'veux dormir dehors !
      -T'es trop nerveux, Andy.
      -Je te tiens ! Ouh, qu'il est sauvage !
      -Raaaah !

      Andy, il a la guigne, d'après que c'est une question de cosmos. Mais on m'empêchera pas de penser que si tout le monde prenait ces vacances comme elles sont, on kifferait l'accueil, la nourriture abondante (même moi, je commençais à craquer avec les saucisses lentilles froides mises en boite en 1610 et les biscuits de combat). Le fait que personne soit là pour nous tuer, aussi. Bon, Andy, je comprends, il débarque juste et il était pas là au moment des vraies hostilités. Mais les autres, franchement... ça me donne des envies d'aller profiter du lieu en égoïste, et de me faire plais' à la hauteur du crédit illimité.

      Bon, c'est sûr que moi, on risque pas de m'emmerder. Mais je l'ai pas pris au tragique comme Rei.

      -Aller, ça suffit, lâche-le.
      -Quoi quoi quoi ? ♥
      -C'est mon mec. Tu le lâches ou je te défonce.

      Dit avec le sourire aux lèvres et plein de lumière dans les yeux. Ouais, pas crédible, j'suis trop contente d'être là de toutes façons.

      -Ouuuuuh tant de violence ! Les femmes sont si cruelles mon lapin en sucre ♥ Tu l'apprendras à tes dépends si tu restes avec elle !
      -Meuah...
      -Ou alors, j'en parle au lieutenant-colonel Mavim, et c'est lui qui te défonce.
      -Attend... le barbu tout trognon qui se cache dans sa chambre ? Oh lala... Sidonie en pleure toutes les larmes de son corps ! Si beau et si dur à la fois ! ♥
      -Bon, alors, tu le lâches ? C'est qu'on aimerait bien prendre un demi sur la plage avant que le soleil se couche, nous...
      -Hihihi ! Tu ne perds rien pour attendre, mon canard à l'orange ! ♥ Dès que j'aurais fini mon service, on se reverra !

      Là dessus, elle lui colle un gros baiser façon vieille tante qui pique, et elle se barre en chantonnant. Je récupère un Andy liquéfié, limite capable d'articuler un mot. J'essaye bien de blaguer en lui disant des trucs comme quoi c'est beau l'amour, mais il réagit queud'. Du coup, je mise sur le demi, et je le traîne en sifflant joyeusement vers la plage.
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      Qu'elle est douce, l'obscurité, c'que c'est bon de s'laisser, l'espace d'un infime instant, enfermer en soi-même pour n'avoir à ne mirer et à ne comprendre que les inscriptions cryptées gravées en nos parois intérieures. J'ai l'impression d'être sous cloche, de ne pouvoir être ni vu ni entendu, de n'pouvoir ni voir ni entendre moi non plus. Et c'est pas plus mal, tu sais ? Le sommeil éternel à ça pour lui qu'on est fixés à l'avance sur la fin de la trame. J'me relèverai jamais, j'mourrai pas noyé, mais d'soif, au fond d'un bassin.

      Eh. Même ma mort sera un immense sarcasme. Poiscaille asséché au fond de son "élément naturel", survivant à Jaya mais tué dès le début d'ses vacances. L'idée m'amuse et m'attriste.

      Craig ? Réponds-moi !

      Eh. Pas bien isolée, ma cloche.

      Réponds-moi !

      Mais c'est que ça résonne en plus ? L'est où, mon bouclier de flotte salée, quand j'ai besoin de lui ? Mon monde intérieur se fissure et mes pensées s'détachent. Réfléchir devient abject, l'instinct d'survie commence à vibrer. Me réveiller. Les poumons, ballons d'eau. Compressés férocement par deux paumes paniquées.

      onds-moi...

      Rei ? Mes yeux brûlent sous leurs paupières et mes neurones crépitent, court-circuités par la flotte, j'ai la conscience qui switch brusquement sur On, et toutes les lumières se rallument et m'en foutent plein la tronche.

      Tout humide et souffletant dans la réalité, j'écarquille les mirettes, qui se fracassent contre celles de Rei, placardés là à moins d'un mètre de ma trogne, et ses lèvres s'approchant dangereusement. Le soutien-gorge tombé, on dirait qu'elle oppose ses poumons aux miens. Avant qu'un nouvel accident me harnache encore plus solidement aux doutes fallacieux distillés dans cette perverse ivresse qu'ils appellent l'amour, j'bondis en arrière, les griffes au bout des palmes dessinant leur panique sur le tapis soyeux.

      Wah ! Je... On faisait quoi, là ?

      Ça remet carrément en cause les souvenirs que j'malaxais derrière mon knock-out. Bousculé dans mon abattoir humide par un okama, j'avais eu l'temps de m'observer sombrer, quelques fractions de seconde qui, mises bout à bout, doivent bien en donner une. Et après ? Quand est-ce que Rei s'incruste dans le tableau, à moitié désapée, haletante et trempée ?

      Ah ! Tu m'as sauvé ? C'est ça ?

      Bah voilà ! J'lis dans sa réaction que j'ai vu juste. Ça m'rassure... J'ai vraiment eu chaud. Crever aurait été moche. Mais perdre conscience pendant que j'me faisais... agresser... sexuellement... ? Par Rei ? En public ? J'aurais carrément compris pourquoi ma mémoire refoulait ces souvenirs-là en direct live. J'laisse une quinte de toux me vidanger la poitrine, c'est à dire évacuer un barda d'flotte, de gerbe et de boue. J'me cabre à quatre pattes, mon crâne secoué par chaque nouveau glaviot qui s'échappe et ma cervelle qui rebondit dedans, l'impression d'essayer d'expulser mes démons intérieurs, qui s'acharnent à m'camper l'esprit et faire grimper la migraine. Le thermomètre dans la caboche qui score, des copeaux de fièvre venant me déchiqueter l'front et la gorge.

      Quelques signes de palme à Rei, lents et saccadés, pour lui promettre qu'il n'y a rien d'anormal à dégueuler du marécage.

      J'ai pas encore alerté la planète que j'étais maintenant une statuette de boue animée par un zeste de trac et une grosse pincée de malaise, le genre d'hérésie à en faire hurler à la sorcière le plus profane des chamans. Faudra bien que j'passe à la caisse un jour, que ça soit pour Uriko, mon zoan de la merde, mes p'tites descentes dans l'infirmerie du Lev et tout les sales trips qui m'font de l'oeil ces temps-ci, j'ai énormément à payer. J'vais finir par manquer d'air à m'emmurer dans mes mensonges. A faire comme si tout va bien.

      J'décroche pas d'son regard, même lorsque mes globuleuses s'écarquillent à s'en broyer les paupières. Deux ombres menaçantes me happent, arrivant à pas de géants derrière mon dos.

      Ils sont mignons tous les deux ! Le prince a volé au secours de sa princesse ! ♥
      Bah alors, poissounet ? Qu'est-ce qui t'es arrivé là-dessous ? Tu veux qu'on chauffe un peu plus l'eau ♥ ?

      Elles sont de retour, plus féroces et vicelardes, prêtes à m'transformer en grillades. Quand leurs lèvres pulpeuses se distordent pour cracher leurs mots sur un ton machiavéliquement avenant, j'ai l'impression d'voir les bouches de l'enfer entonner d'abyssales supplications pour détourner mon âme vulnérable du droit chemin. J'déglutis, ravale plusieurs fois mes phrases en m'perdant dans leurs sourcils acérés et hérissés comme une rangée d'os noirs. Puis j'passe aux aveux.

      J'ai mangé un fruit du démon, j'peux plus nager. M'faudra une autre chambre, si vous voulez bien... Seulement si vous voulez, hein...
      Viens dans la mienne ! ♥
      Ah non ! C'est moi qui l'ait accueilli, c'est à moi de lui choisir sa nouvelle chambre ! ♥
      Sinon je peux très bien pioncer dehors...
      Tu vas être rose de joie, mon bébé, j'ai de quoi nous occuper toute la journée dans ma piaule ♥ !
      Ah, mais, mon placard à maquillage est plus fourni !
      ... pioncer au port ce sera très bien...
      L'écoute pas, chéri. Cette brute n'a pas peur d'irriter tes petites écailles moelleuses avec ses fonds de teint à l'huile de ricin !
      Oh mais bien sûr qu'ils sont inoffensifs ! D'où tu viens lui monter la tête ? Il est déjà assez inquiet comme ça !
      ... ou même pioncer sur une autre île, ça m'irait parfaitement...
      On dirait un petit animal sauvage acculé !
      Je propose qu'on satisfasse ensemble et illico son besoin urgent d'être domestiqué et chouchouté. ♥
      ... oh, j'suis pas difficile, ramenez moi juste à Jaya...

      En détresse, j'me tourne vers Rei, espérant qu'elle me sauve la mise une nouvelle fois. Et...
      Non. Des renforts, quatre ou cinq, p'tete six si on calcule les petites ombres masquées par les plus grandes, plus coquets encore que les deux immenses gourgandines qui nous cachent le soleil...

      Nous sommes le commando réconfort spécial qu'Eriko chwaaaan vous a affectéééés ! ♥
      Aurais-je entendu le vilain mot "urgeeent" ?!
      Pas de temps à perdre ! ♥ SUPER CÂLIN !

      MOI SUIS LA !

      Arrive un autre démon parfumé de relents nauséabonds. Comme des fruits rouges radioactifs, enrichis en une blinde de substances phosphorésentes glougloutantes dans leurs tubes à essais, qu'on aurait réduits en compotes avant de s'injecter sous l'épiderme pour fusionner leur fumet à notre propre odeur charnelle.
      Les coeurs battent au rythme des vibrations qui secouent, à chaque pas du monstre qui vient de propulser sa voix gutturale à travers le couloir avec la force d'un tir de canon, le plancher, mais aussi le toit, et nos os, et les âmes.
      Les groupies s'écartent pour laisser passer une gigantesque ombre, qui, en un clin d'oeil, lorsqu'elle pénètre la lumière, confirme sa nature d'abomination.
      Et la présence surnaturelle vient frôler du sommet d'son crâne permanenté l'plafond, progressant vers nous, gagnant en vitesse au fur et à mesure que les pistons fumants qui lui servent de jambes avalent les mètres. Les bras grands ouverts, une nouvelle porte grande ouverte sur le Tartare !

      Un Horizon de Paillettes et d'Amour. One_piece___okama_colored_by_coldrainz-d39g7i0

      BONJOUR MADAME ! BONJOUR POISSON !
      MOI FAIRE CÂÂÂÂLIN A VOUS, ET VOUS RETROUVER SOURIRE DANS VOTRE VISAGE !

      • https://www.onepiece-requiem.net/t10413-fiche-de-craig
      « E… Eriko s’il te plaît, ne me laisse pas seul… Eriko…Eri… Wah, naaaaan ! »
      « Occupez vous bien de lui ! »
      « Compte sur nous Eri-chwaaan ! ♥ »

      Bon, ca y est, je me suis débarrassé d’Emil, maintenant j’avais quartier libre, tout le monde était un peu parti dans leurs coins, c’était pas plus mal, me mêler avec des sagouins c’était embarrassant. Mais j’étais tout de même sous le charme de cette île, cela montrait encore à quel point les Okamas excellaient en ce qu’elles faisaient, voilà une chose que le sous peuple serait incapable de reproduire. La cohérence de leur thème, la mise en avant de chaque attractions, le matériel récolté nécessaire pour reproduire fidèlement l’appellation. Cela montrait une chose, que les Okamas pouvaient avoir ce qu’ils voulaient si elles le désiraient vraiment.

      « Alors Eri Chwan, mon mignon, où tu veux qu’on t’emmène jouer ? ♥ »
      « En fait, il y a quelqu’un que j’aimerais retrouver ici, j’aurais voulu savoir si à tout hasard si vous pourriez peut-être m’aider. »
      « Oooh, mais tout ce que tu veux, tu es sooo cuuute après tout. ♥ Qui-est ce ? Il est awesome ? »
      « Hé hé nan. J’me demandais si ptet vous connaissiez ma Tante, elle s’appelle Viviane Delba Rosia »
      « Viviane ?! Oh my god ! Tu es son neveuu ? Pas étonnant que tu sois sooo cute alors, mais bien suur, je vois le trait de famille ! »
      « Donc elle se trouve bien ici ? »
      « Oui mon sucre d’orge ! ♥ Laisse-moi te conduire à elle ! »

      Elle y va sans détour, m’attrapant par le bras comme lorsque Emil fût emmené, mais ce qui était bien, c’est que dans ce contexte là, je n’avais pas à m’inquiéter des bactéries, de la saleté, j’aurais presque pu me penser maniaque, mais cela me rassurait, j’étais normal. Avec les Okamas, je n’avais pas de souci, elles passaient tellement de temps à se pomponner que les couches de maquillage constituaient une seconde couche, une couche haut de gamme qui plus est. Avez-vous déjà vu un maquillage tenir aussi bien ? Je parie que non, forcément, les Okama ont des goûts de nobles également, elles ne prennent que la meilleure qualité, c’est pour cela qu’elles décèlent facilement les qualités de chacun… Même d’horribles monstres comme Craig. Au contraire, j’étais plutôt content de retrouver le contact avec des produits hautes qualités… Même si ce n’était que du maquillage.

      Mais ce qui me ravit particulièrement était de pouvoir retrouver Tante Viviane, elle était forte, très forte, elle m’a appris de nombreuses choses concernant la manipulation. Elle avait à de nombreuses reprises se montrer très persuasive auprès de mes parents. C’était comme ça que j’avais pu remarquer pour la première fois à quel point les Okamas étaient grandioses. Je me souviens encore de cette fois où elle avait convaincu mes parents de m’acheter un ranch entier de chevaux et poneys. Elle m’avait toujours gâté, et c’était justement elle qui m’avait fait comprendre à quel point j’étais mignon, à force de me le répéter. Je crois bien qu’elle le faisait déjà avant même que je ne sois capable de marcher.

      « Eriko-chwan, Viviane est en ville, elle occupe le plus beautiful des salons de thé du coin ! Tiens donc ma main on y va togetheer ! So dramatic de telles retrouvailles, je suis so happy, so excited ! ♥ »
      « Oooh tu es vraiment adorable ! Une fois en ville empruntons un de ces sublimes calèches enchanté ! »
      "Oh mais bien sûr poussin ! Tu es mon invité voyooons, tes désirs sont des ordres ! N'hésite pas à m'en donner pluuus, en fait, considère moi comme ton esclave personnel Darling ♥"

      Ca c'était des choses que j'aimais entendre. Je savais plutôt bien m’exprimer avec les Okamas, encore une chose que je devais à ma tante, elle a passé beaucoup de temps… Et par là, je veux dire, chaque fois que je la voyais, à m’apprendre les bonnes manières. Elle était tout à fait apte à me les enseigner vu qu’elle en était une véritable maîtresse dans le domaine, et qu’est-ce qu’un noble sans savoir-être après tout ? C’est ce qui nous différenciait autant des pauvres, et Tante Viviane aimait que je m’adresse à elle d’une certaine manière, je la comprends, c’était se faire respecter par ceux qui étaient en dessous, chose naturelle. Mais j’avais certaines choses à mettre au point avec elle surtout. A dire vrai, je ne pensais pas pouvoir agir sur des affaires personnelles à peine après avoir intégré la marine, présage d’un bon augure.
        Il se réveille enfin, il a plus l'air paniqué que blessé, ce qui dans un sens me rassure. Mais au vu de son état de santé un instant par la suite, j'ai de gros doutes. J'ai beau ne pas être une experte en homme-poisson, je suis à peu près sûre qu'il n'est pas dans son état normal. D'abord, le fait qu'il a l'air... Je ne saurais trop comment le dire.

        "Je pensais qu'en tant que médecin, tu avais vu suffisamment de personnes nues pour ne pas faire cette tête dans ce genre de situation."

        La féminité monte en toi, je le sais parfaitement
        Je vois ta main droite gantée de diamant
        C'est sans espoir, la mutation s'amorce
        Ta nature que tu obtures, le côté rose de la force


        Bon, même si j'ai encore du mal avec le concept de pudeur, j'ai quand même ce petit rouge aux joues alors que je croise mes bras pour cacher ma poitrine. Ce rouge qui devient de plus en plus fort et maintenant qu'ont ma bien enfoncée dans le crâne à de multiples reprises que mon corps est un sanctuaire, l'intimité et toutes ces âneries. Enfin, au moins assez pour que ça m'atteigne maintenant, plus que jamais.

        "À moins qu'il y ait autre chose ?"

        Je suis assez consciente de mon retard compréhension sur les situations sociales pour me rendre compte que j'interprète peut-être mal. En tout cas, je m'approche de lui, l'aide autant que je peux malgré ce qu'il vomit, malgré ces choses anormales qui sortent de lui un bras recouvrant toujours ce qui doit l'être. J'ai un simple mouvement de recul, je suis à peine pale, là ou des mois, des années plus tôt, j'aurais sûrement fuis à l'autre bout de l'île en formant une crois avec deux savons et en lançant des phrases du genre "Vade retro grime !" Même si je n'ai pas la moindre idée de ce que cela peut vouloir dire en réalité. Il me demande aussi ce qu'il faisait.

        "Je ne sais pas non plus."

        Il a l'air complètement perdu, plus que je ne le suis habituellement avec d'autres personnes ce qui n'est pas forcement normal. J'essaye de le calmer avec un geste réconfortant, lui caressant le dos et tremblant légèrement en sentant cette substance qui le parcourt.

        "Te sauver, peut-être, mais je ne suis pas sûre que tu étais en danger honnêtement, j'ai juste eu peur."

        Petite présomptueuse ne vois-tu pas le nombre déployé ?
        L'armée en collant, tu seras éliminée
        Au nom des forces à paillettes qui habitent là
        Dans ce château, je ne donne pas cher de ta peau


        Même si pour le coup, je suis trempé, je vais aussi rapidement me rhabiller pour le coup, même si je ne cache plus ma poitrine inutilement volumineuse et mes cheveux longs que je libère. Si ça le gêne... Moi aussi maintenant pour le coup surtout que l'on ne va pas être éternellement seuls. Il me fait signe, me montre qu'il va bien ou au moins n'est pas trop mal. Honnêtement, je suis quand même soucieuse, j'ai peur pour sa santé même s'il essaye de me rassurer. Je voudrais être plus... Normale ? Comprendre ce qu'il y a à comprendre, pouvoir l'aider, mais je suis totalement perdu. Si bien que je ne voie pas les deux okamas venir, je ne peux rien y faire. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais quand il finit par dire la vérité, j'en suis visiblement choqué, une main devant la bouche dans une posture bien trop féminine pour que ce soit normal venant de moi.

        "Tu..."

        Je n'arrive pas à aligner une phrase intelligible, je ne saurais dire ce qui domine dans le chaos engendré par cette simple phrase, comme si un trou noir venait d'aspirer mon esprit alors qu'elles continuent, elles continuent alors qu'il est au plus mal et qu'un monstre approche. La situation est de plus en plus mauvaise et finalement, comme le grondement sourd du tonnerre :

        "STOP !"

        "Craig, aide-moi!"... Idiote il est trop tard !
        Tu appartiens à la majestueuse seigneurie colorée de fard
        Perruque, souffle chaud sous un manteau criard
        De la soldate la plus pure et belle de cet empire fêtard


        J'imagine que la surprise les arrête un instant dans leurs lancées, je respire un bon coup, reprend mes esprits. Je redeviens en quelques sortes la commandante que je suis, je vais agir vite et bien et improviser une stratégie en plein tumulte. Mais, pas seulement, j'ai un ton des plus féminin, une expression douce et chaleureuse anormalement normale.

        "Veuillez excuser mon manque de manière, mademoiselles, mais dans la confusion, j'ai perdu mon calme et j'en suis réellement désolé."

        Je les regarde, avec un calme retrouvé, toujours trempé et en partie recouvert de marécage, mais plus assuré.

        "Comme vous pouvez le remarquer, mon collègue est souffrant et à besoin de calme, si vous pouviez le laisser en paix le temps qu'il reprenne des forces cela serait extrêmement gentil de votre part."

        Je vais faire un câlin au mastodonte de quatre mètres de haut, ou plutôt elle m'en fait un, je la remercie avec un petit sourire et continue sur ma lancée.

        "Je vais l'amener dans ma chambre pour qu'il puisse se reposer au sec. Je vous remercie énormément pour votre bienveillance, votre générosité ainsi que votre amicale et chaleureuse hospitalité. Sur ce, nous allons vous laisser, j'ai hâte de vous revoir au repas de ce soir et encore merci."

        Suite à une révérence pleine d'une grâce surréaliste, j'espère réussir à le sortir de se piège, qu'il puisse se reposer et malgré ce qu'il a dit, je pense réellement qu'il est malade, je suis donc sincère. On dirait presque que je vais vomir un arc-en-ciel ou que j'ai avalé une caisse de miel, mais sinon j'essaye de sortir avec Craig en espérant qu'elles ont compris le message. Il a réellement besoin de calme et moi, j'ai besoin de lui parler seul à seul. Je le prends par la main et j'essaye de quitter cette chambre. Si elles essaient de nous retenir, je fuirais avec lui, dans l'autre cas et j'espère que ça sera puisqu'en bonne hôte elles comprendront, je pense le besoin de repos, je le conduirai dans ma chambre et j'espère qu'il aura le courage de continuer à dire ce qu'il a à me dire, en tête à tête.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t2578-fiche-de-rei-yanagiba
        • https://www.onepiece-requiem.net/t2480-presentation-de-rei-l-armuriere
        -C'est vraiment gentil à vous de me laisser m'essayer au tir à l'arc de l'amour.
        -Mais de rien, voyons, c'est tout normal pour nos invités ! ♥
        -Même si le nom n'est pas très représentatif de la discipline...
        -Comment peux-tu dire ça ? Un arc rose, des flèches en cœur, des jolies cibles bien habillées, à la barbe naissante et aux épaules saillantes... Haaaaa. Je défaille rien qu'à les regarder ! ♥
        -C'est exactement ce que je voulais dire en fait...
        -Oh ! Tu l'as encore raté ! Comment tu fais pour rater à deux mètres un si parfait gentleman ?
        -Je suis pas très douée avec les armes de jet en fait... mais c'était ça ou la course de licornes alors...
        -MAIS TU N'AS QU'UN SEUL BRAS !?!
        -AHHHH MAIS C'EST VRAI !!!



        Dans les grandes lignes, Rachel les avait suivies, de plutôt bonnes grâces, côtoyant des Lilous et des Sebastian aux airs renfrognés, des Craig et des Rei affolés, des Eriko et des Serena joyeux, et un Wallace, le cul entre deux chaises. Rachel, elle, avait su profiter à l’œil de tout ce qu'on lui offrait. Que ce soit les friandises, les remarques sur son look et ses attitudes plutôt réservées, la ballade en calèche et les paysages roses, paillettes et froufrous. Déjà, après être descendue à terre, elle avait demandé des lunettes de soleil, non pour se protéger dudit astre, mais pour éviter que les flashs des couleurs qui émanaient des plantes et des cailloux mêmes, ne lui abiment la rétine par tant de rose. Rien que l'arc en ciel qui surplombait le tout et donnait au décor des airs de kaléidoscope coloré lorsque les rayons du soleil passaient au-travers était douloureux. Alors non, les lunettes n'étaient pas de trop. Et au final, au terme d'une ballade trop longue dans des fauteuils trop confortables, on lui présenta sa chambre, rose, pouponnée, garde-robe, coiffeuses et autres trucs pour filles de bonne famille. Elle avait alors décidé de se dégourdir les jambes. Et ce même si la terre ferme était trop stable à son goût.

        Elle avait fait le tour du propriétaire, lunettes de soleil sur le nez, suivie par une dame un peu trop collante à son goût, sans pouvoir dire de quoi elle avait envie, ou ce qui lui ferait plaisir. Comme la majorité des marins en vacances forcées sur cette île, elle ne s'y sentait pas à sa place. Et si elle devait bien reconnaître que la population ici, à défaut d'être agréable à regarder, savait être accueillante. Et ce n'était pas ce petit diable d'Eriko qui dirait le contraire, dans son cocon de mascara et de mièvreries.

        Mais il fallait dire qu'elle détonnait, elle et sa robe noire, elle et son teint pâle, elle et ses cornes torsadées qui ornaient le haut de sa tête. Sans parler, bien évidemment, des peintures rupestres autour de ses yeux et de ses lunettes de soleil. Elle attirait les regards des riverains. En même temps, comment en aurait-il été autrement ? Tout le monde sur les navires s'y était habitué, mais pas ici à terre. Et encore moins aux corbeaux qui tournoyaient loin au-dessus de sa tête. Mais probablement que peu les avaient remarqué. En revanche – paie ta transition – Rachel n'avait pas manqué de remarquer les nombreuses boutiques de lingerie, vêtements de maison, de chambre et la très grande boutique de robe de mariées. Le genre de devanture qui vend du rêve pour des millions de femmes. Même si les modèles en vitrine sont pour des hommes... Malgré tout, Rachel aurait bien aimé jeter un coup d’œil, si une vendeuse, grande et fine, les cheveux en bataille, la cravate assortie à son eye-liner pour une fois assez subtil, sortit en agitant les mains comme une maniérée. Elle se planta entre Rachel et la porte, visiblement gênée mais pourtant catégorique. Elle se tordait les mains et s’apprêtait à dire quelque chose. Plus curieuse que surprise, Rachel garda la silence et détailla cet homme – car celui-ci n'avait pas adopté les robes et le maquillage à outrance. Il avait le nez crochu, les cheveux coupés en brosse, mais avait une voix aiguë qui trahissait son appartenance à cette communauté très select.

        -Je suis désolée, mais vous ne pouvez pas entrer ici.
        -Pourquoi pas ?
        -Nous sommes terriblement débordées : nous préparons les noces de demain.
        -Oh je vois ! Il y aura un mariage ? C'est fantastique.
        -Oui oui. Et puis nous n'acceptons pas les sorcières dans notre établissement.

        Rachel cilla. Sans vraiment comprendre ; elle suivit du regard le doigt tendu vers la vitrine pour y apercevoir un auto-collant ; une sorcière sur son balais, dans un rond barré. Rachel, plus amusée que vraiment vexée, secoua la tête.

        -Je ne suis pas une sorcière, hein.
        -Arrêtez donc de catégoriser de Sorcière toutes les gothiques que vous voyez.
        -JE SUIS PAS GOTHIQUE !

        Theresa et Tamara. Tel étaient leurs noms. Les deux jumelles gothiques de l'Okama Way. Elles étaient apparues de nulle part et se tenaient dans l'ombre de Rachel. Elles dardaient leurs yeux perçants et pleins de reproches sur la vendeuse qui s'enfuit sans demander son reste dans une courbette maladroite. Ses talons résonnèrent bien après sa disparition ce qui donna l'impression qu'elle étaient encore avec elles lorsque les deux femmes firent faire volte-face à la commandante.

        -Ne te formalises pas pour ça. Ils sont étroit d'esprit.
        -Non mais je ne suis réellement pas gothique...
        -Ne t'en fais pas, on va se débrouiller pour être à côté de toi pour le grand banquet de ce soir, tu te sentiras moins seule. ♥
        -C'est très gentil à vous mais...
        -Et si nous y allions dès à présent Theresa ? On pourra voler tous les petits fours comme ça.
        -Quelle riche idée ! Nous pourrons également décorer les tables de petites têtes de morts en paillettes et strass roses ! ♥
        -Euh... dîtes...

        Mais elles étaient déjà parties, bras dessus bras dessous avec une Rachel assez peu encline à les suivre mais qui visiblement n'avais pas le choix. Et elle aurait été traînée ainsi jusqu'au palais où se déroulerait dans un peu plus d'une heure la grande réception si elles n'avaient pas croisé une fille aux longs cheveux noirs, habillée en soubrette, qui poussait devant elle un lourd chariot bâché qui semblait compliqué à manier.

        -Qu'est-ce...
        -Probablement l'un des marié.
        -Oui, j'ai entendu dire qu'il y en avait un plutôt récalcitrant. J'envierais presque la mariée ! ♥
        -Euh... S'il vous plait...
        • https://www.onepiece-requiem.net/t889-fiche-de-rachel-100
        • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700
        Dans la plus haute tour du plus haut château de la plus haute colline du plus haut... Enfin, bref, dans une pièce située en hauteur, quoi.... Se trouve la reine des Okamas, Vita Don Tea et Sheila Turner en train de prendre le thé. La discussion allait bon train jusqu'à ce qu'un silence ne tombe et que les politesses laissent place à une ambiance plus sérieuse, mystérieuse et toujours aussi rose.

        Ils sont bien installés ?
        Parfaitement, oui. Quelques uns sont encore un peu tendus, mais ça devrait se tasser... Leurs chambres ont été préparé avec soin, ils y seront très... à l'aise, le temps que ça durera.
        Et toi, tu es prête ?
        Évidemment... Je me suis échauffée toute la journée... Ils auront droit à un spectacle unique ce soir !
        Très bien...


        La cuillère s'agite brièvement dans la tasse pour mélanger un morceau de sucre à peine fondu :

        Et le repas, est-il... prêt ?
        Plus que ça. Ils vont se régaler !


        La reine esquisse un sourire.

        Vous devriez rajouter des plants qui altèrent les souvenirs. Nous devons nous laisser plus de temps pour les mariages...
        Ma reine, laissez-moi vous dire qu'on n'en aura pas besoin. Tout se passera bien.
        Juste... Par précaution, Sheila. Tu sais que je tiens à ce que tout se passe bien, n'est-ce pas ? Je ne veux pas prendre de risques, alors... S'il te plait.
        Considérez ça comme fait.
        Merci.


        Dans la plus haute tour du château, un plan machiavélique et presque romantique était en marche.