Le Deal du moment : -38%
Ecran PC gaming 23,8″ – ACER KG241Y P3bip ...
Voir le deal
99.99 €

Dark Side of the Moon



Bienvenu sur Vearth. Terre sauvage et inhospitalière de Skypeia. Végétation agressive, prédateurs voraces. Une destination de choix pour tout aventurier digne de ce nom.

« Mon cul … »

Il balança la brochure publicitaire dans un fourré, pestant contre les insectes et les pièges naturels de cette forêt inextricable. Oh, il n’y avait là aucun danger pour lui. Aucun moustique doté de haki. Mais devoir faire face à ce boucan permanent, surveiller où mettre ses pieds et devoir expliquer aux prédateurs qu’ils n’avaient aucune chance de bouffer de la fumée … c’était une plaie. Il regrettait presque de ne pas pouvoir cramer tout ce qui pouvait se mettre à sa portée comme l’autre donzelle piratesse qu’il avait croisé. Ce qu’il cherchait, c’était les gars de la Lune Noire. Il avait rôdé dans tout ce qui pouvait ressembler à une taverne pour en apprendre un peu plus sur eux mais ils cultivaient le secret comme une seconde nature. Une destination approximative, des actions d’éclat. Rien de plus. La destruction de l’Enterprise des Sélénites était de leur fait. Donc, visiblement, ils étaient aptes à se battre. Ce qui faisait une raison de plus pour les contacter et leur faire grossir les rangs de la Révolution. Et puis … allier Anges et Shandias ? N’était-ce pas une idée progressiste qui avait sa place parfaite chez les gris ? Si. Evidemment. Il la sentait bien la rencontre avec la Lune Noire. Y’aurait certainement de quoi en écrire des Chroniques, même.

Ainsi marcha l’assassin dans les mangroves de Skypeia. Il ne fallait pas oublier que c’était un ancien fragment de Jaya après tout, et les deux îles présentaient bien des similitudes. Ainsi, la meilleure façon de marcher c’était encore la sienne. C’était de mettre un pied devant l’autre et de sonner le mantra. Chaque source de vie, chaque voix qu’il percevait devenait une corde à son arc. Suivant les pistes, l’assassin se perdait de plus en plus dans les fourrés. Les quelques traces de vie humaine qu’il trouvait se résolvait en général dans la gueule d’un super-prédateur mais la traque c’était visiblement sa spécialité. Visiblement parce qu’il ne s’en souvenait pas mais espérait que ses dons latents se rappellent à lui par ce biais. Comme dans la cabine de m’sieur Kadren. Des réflexes, des habitudes. Il remarquait des choses avec une dextérité qui n’était pas celle du roi momie d’Alabasta. En apprendre plus sur ses pouvoirs, sur son rôle, l’avait conforté dans sa lignée révolutionnaire. Chaque pas qu’il faisait dans cette direction le rapprochait un peu plus de ce qu’il avait l’impression d’aspirer à être. Et puis il était quoi, au fait ? Une sorte de justicier qui essayait de gommer les injustices ? Pourquoi pas après tout. Il préférait cette vision à celle de l’assassin froid et mortel qu’on lui prêtait. La vision des autres personnes que Shaïness à son sujet était peu reluisante. Voilà pourquoi il devait aller voir Freeman.

« Ah … ça c’est du papier toilette ou je m’y connais pas … »

Un morceau de tissus était abandonné là, avec quelques fragrances infernales. Aucun sauvage ou ermite n’utilisait ce genre de chose, et personne ne se torchait avec de la soie en forêt. Première piste fiable. En espérant que ça ne le menât pas vers un trou de Grout. Les Grouts, vous savez, c’était ces espèces de monstres velus et des dents comme des dorsales océaniques. C’était le Migou mais en version Migou-mouth. Je vous laisse imaginer la terreur de la chose. L’assassin ne chercha pas à se cacher, conscient qu’une arrivée surprise mettrait tout le monde de mauvais poil. Ainsi il remonta un petit sentier, dénotant au fur et à mesure de sa marche de plus en plus d’indices d’activité humaine. Combien de temps avait-il rôdé dans cette jungle ? Il n’en avait pas la moindre idée … Sans son mantra et sa capacité de perception, il y serait encore pour plusieurs jours. Que c’était chic les superpouvoirs.

*shgnnnn*

Le son d’un arc qui se tendait. L’assassin s’arrêta, leva lentement les mains en l’air. Assez ostensiblement pour qu’un gamin d’une quinzaine d’années ne sorte des fourrés, flèche pointée vers Rafaelo. D’un geste de la tête, il lui fit signe de lever ses mains un peu plus haut.

« Cette terre sacrée est interdite, étranger. Fais demi-tour ou il t’en coûtera. » ordonna le jeune ange, bandant un peu plus son arc.

« Je suis venu trouver la Lune Noire en ami. » répliqua l’assassin, nonchalant.

« La Lune Noire ne traite qu’avec son peuple. Les humains ne sont pas tolérés ici, ces affaires ne vous concernent pas. » ne se laissa pas démonter l’angelot, fronçant les sourcils.

Ainsi donc c’était bien le camp de la Lune Noire. Parfait. L’assassin sourit de satisfaction. Ce gamin était dégingandé et maigrement sculpté. Pourtant, son bras ne faiblissait pas. Il devait manier l’arc depuis sa tendre enfance. Voyons voir, ce devait être un Shandia. La couleur de peau, les tatouages… C’était ça. Un peuple de guerrier. Les Shandias n’étaient pas originaires de ce coin de Vearth. Double bingo, bienvenue chez la Lune Noire.

« Arrête de sourire, étranger. Repars d’où tu viens où il t’en coûtera. » réitéra le jeune ange.

« Je viens vous aider dans votre quête. Je suis porteur d’un message d’aide de la Révolution. J’ai été envoyé pour vous prêter main forte dans cette lutte. Ainsi que pour d’autres affaires qui ne concernent que vos supérieurs. » répondit Rafaelo, baissant légèrement les bras.

« Aucun étranger ne … » répéta la sentinelle, avant de faire un pas en arrière.

Comprenant que rien n’entrerait dans la tête de ce cadet trop sot pour comprendre qu’un humain n’était en rien une menace pour la Lune Noire, l’assassin avait laissé tomber ses bras et fait un bas de manière à provoquer ostensiblement le jeune ange. De peur plus que de raison, ce dernier tira. La flèche s’arrêta à un doigt de Rafaelo, bloquée dans sa main gantée de fer. Il brisa la flèche et fut d’un bond sur le pauvre jeunot. Il le souleva par la gorge, le plaquant contre un arbre puis le laissa tomber, fesses sur le sol et des bleus à l’âme.

« J’ai dit : mène-moi à tes supérieurs. Si je devais te tuer et infiltrer le camp, ce serait déjà fait. Le temps est compté. Il faut agir. » grogna l’assassin de sa voix la plus caverneuse.

Vexé, le gamin s’empara de son arc à nouveau. Rafaelo porta la main à sa ceinture, montrant le katana qu’il arborait là. Le message était clair. Se montrant raisonnable, la sentinelle leva les mains, acquiesça.

« Bien. Merci gamin. Je dois impérativement voir Sanji ou Tenna. Dis leur que Rafaelo veut les voir. » fit le révolutionnaire, rabaissant sa main.

« Rafaelo ? » s’interrogea le jeune ange, écarquillant les yeux comme si ce nom faisait écho dans sa cervelle.

« Di Auditore. » répondit l’assassin.

La lumière se fit. La face du révolutionnaire n’était pas facile à reconnaître, surtout que le gamin n’avait jamais dû voir la moindre affiche sur Skypeia. Mais les histoires allaient bon train, et la Lune Noire, toute révolutionnaire qu’était son mode de pensée, avait certainement dû entendre quelques nouvelles au sujet de ce Rafaelo Di Auditore. Quoi qu’il en fût, le gosse détala avec un signe de tête. Il avait perdu sa voix. Bon présage, mauvais présage … il le verrait bien. L’assassin lui emboîta le pas, avançant sans se retourner au milieu du camp qui se dessinait devant lui. Rapidement il perçut un brouhaha qui s’intensifia à chacun de ses pas jusqu’à se stopper à son entrée dans le cercle. Des dizaines de paires d’yeux qui s’arrêtèrent sur lui, le dévisagèrent. Les enfants s’éloignèrent, les parents se cachèrent. Pour peu, on se serait cru dans un Western aux douze coups de midi. Puis, rapidement, une troupe armée fit irruption. Bardée de dials et d’armes en tout genre, ils encerclèrent l’assassin au centre de la cité improvisée. Des lances équipées de dials le menacèrent. Le message était clair, il n’était pas le bienvenu ici. L’assassin posa la main sur son katana, les soldats firent un pas vers lui.

« Je suis venu en paix, porteur d’un message d’alliance. Et pour vous prévenir d’un danger venu d’en bas. Relevez vos armes et tout ira bien. » fit-il, sans que les soldats ne bougent d’un poil.

Tch. C’était bien sa veine. Au moment où la situation commençait à devenir intenable, les rangs de soldats s’écartèrent pour laisser passer un type barbu à l’allure de sacré baroudeur. D’un geste, il leur commanda de cesser de menacer Rafaelo. Il portait plutôt bien la barbe et ses deux ailes étaient masquées par une cape qui lui mangeait la moitié du torse.

Dark Side of the Moon Tromi10

« Vous voilà enfin, Tenna. » grommela Rafaelo, reconnaissant bien en lui la description dressée par Shaïness et les anges qu’il avait pu rencontrer.

« Que nous vaut le plaisir de la visite d’un mort ? » le morigéna l’Ange, d’un ton un peu trop acerbe au goût de Rafaelo.

« Votre Cause. Je souhaite vous aider. » répliqua-t-il, légèrement agacé par ce manque probant, mais logique, de confiance.

« Commencez par prouver votre identité. » tonna le Shandia, certain que cela ne pouvait être vrai.

Un sourire mesquin se dessina sur les traits de l’assassin. L’espace d’un instant, sa silhouette se troubla et un nuage de fumée éclata au centre de la petite troupe. Des cris d’horreur surgirent du public qui s’était improvisé. La fumée se rassembla dans le dos de Tenna, qui se retourna avec un regard sceptique. La silhouette de Rafaelo se rematérialisa. Il laissa échapper un petit rire satisfait.

« C’est chose faite. Si nous allions discuter ? » le railla-t-il, alors que toutes les toges des soldats se dégrafèrent d’un commun accord.


Dernière édition par Rafaelo le Jeu 19 Fév 2015 - 18:50, édité 1 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t8972-fifty-shades-of-grey
  • https://www.onepiece-requiem.net/t674-veni-vidi-vici

La salle où le Shandia mena l’assassin empestait le vieux bois. Une odeur de vieux, de vétusté. Fallait croire qu’ils avaient pas la planque facile. Des chandelles éclairaient la scène, mettant en lumière un jeu de pions qui devait certainement représenter l’état des troupes actuelles. Sélénites, Anges, Shandias. Tout était là. Ah tiens, même le navire de Shaïness. Ils avaient bien vu l’arrivée du Gouvernement. Foutrement efficaces, la Lune Noire. Ils remontaient un peu dans son estime. Un Ange trônait au fond de la pièce, les bras croisé. Il était adossé contre une poutre et toisait l’assassin. Alors lui, ce devait être Sanji. Du beau monde, à vrai dire. Rafaelo ne se doutait pas que sa réputation lui ouvrirait ainsi des portes. C’était génial d’être connu, enfin de cette manière. Tenna alla se mettre non loin de Sanji, tandis que ses hommes allèrent fermer la porte. Le Shandia ne semblait pas être le genre de type à instaurer une hiérarchie militaire stricte. C’était plutôt le respect qu’il vouait à ses troupes qui semblait les guider. Les deux avaient visiblement de la graine.

« Rafaelo, je te présente Sanji. » fit Tenna, montrant son comparse d’un geste de la main.

Ce dernier répliqua d’un geste de la tête, sans plus de respect. Le tutoiement était visiblement un mot d’ordre révolutionnaire. Cela ne dérangeait pas outre mesure l’assassin, vu qu’il n’était pas du genre à vouvoyer. Il acquiesça.

« Ok. Salut Sanji. » répondit-il, avec son éternel air nonchalant.

« Tu t’es certainement demandé pourquoi nous t’avons si facilement fait venir dans notre quartier général. » reprit le Shandia, fouillant au milieu de quelques papelards.

« Ouais … enfin pas vraiment. C’est … compliqué. Mais disons qu’après avoir passé autant de temps à vous chercher, ça m’enlève une sacrée épine du pied. » répondit l’assassin, croisant les bras à son tour.

Tenna sortit du fatras une espèce d’affiche miteuse qui semblait avoir mal vécu. Il la posa sur la table au milieu des pions. Il l’aplanit bien pour que son contenu soit visible de tous.

Dark Side of the Moon Sans_t10

« Voici des affiches qui ont été diffusées un peu partout sur Grand Line selon quelques unes de mes sources. Rafaelo Di Auditore, Martyr de la Révolution. On en a trouvé dans les villes, placardé un peu partout. On en sait donc un peu sur ta vie … et ta mort. Mais rien sur ce qui pourrait expliquer ta présence. » poursuivit-il, relevant un regard interrogateur sur son interlocuteur.

Allons bon. La chance, ça ne durait pas. Il soupira, se passa la main dans les cheveux. Mieux valait ne pas leur dire tout à fait la vérité et profiter de l’aura qu’on semblait lui attribuer. Il leva sa main jusqu’à sa tunique et entreprit de la déboutonner petit à petit. Maudit Hebieso … à vrai dire il en avait raconté juste assez pour qu’il puisse baratiner son monde, comme s’il savait ce qui allait se passer. L’assassin ouvrit en grand, révélant la cicatrice sur son abdomen, laissée par Fenyang.

« J’ai survécu. Le Vice-Amiral Fenyang m’a perforé de part en part mais c’était prévu. À vrai dire, il était nécessaire que je me sacrifie pour gagner le maximum de temps pour le peuple de Goa. J’ai utilisé un poison pour me faire passer pour mort. Et … mon logia a fait le reste. Voilà, vous êtes au courant d’un des secrets les mieux gardés de Grand Line. On peut passer à la suite ? » fit Rafaelo tirant les conclusions autant pour eux que pour lui-même.

Il reboutonna sa veste. Les deux anges, car c’était ainsi que les voyait le révolutionnaire, se regardèrent longuement avant d’acquiescer. Tenna avait vu le Logia à l’œuvre et se doutait que ce n’était pas du flan. Ils n’avaient pas vraiment idée de l’importance du combat à Goa, seulement ce que la propagande révolutionnaire avait essayé de leur dire. Ils étaient trop concentrés dans leur combat pour trop y prêter l’oreille et puis les affaires de Skypeia ne regardaient que Skypeia. Alors le baratin de l’assassin … c’était un peu hors de propos. Mais au moins ça expliquait. Même si ça restait tiré par les cheveux. Quant à Rafaelo, se souvenir uniquement de sa prétendue mort, c’était … presque ironique. Il renifla, se gratta le nez face au silence qui s’installait.

« Heu … d’accord. Chacun son combat, hein … nous on était un peu occupés avec les Sélénites donc Goa … C’est où déjà … ‘fin bref. Peu importe. Comme je le disais à Tenna quand on nous a rapporté la nouvelle de l’arrivée du Gouvernement à AI2. Ouais, je préfère AI2. Les affaires de Skypeia restent les affaires de Skypeia. La révolution ou le gouvernement ce n’est pas notre problème. » trancha Sanji, visiblement agacé par la tournure de la situation.

Il avait certainement l’impression que les deux factions étaient tout autant charognardes les unes que les autres et venaient s’agiter autour de la carcasse de Skypeia par simple intérêt politique. Réaction prévisible et logique. Mais loin de la vérité.

« Pas vraiment. AI2, pour rester dans le move, a demandé l’aide du Gouvernement et envoyé un certain Amaury de Danemark demander l’aide du Gouvernement pour stabiliser tout ça. Chose que nous avons bien sûr intercepté. Et me voilà. Par contre il y a quelque chose que vous ne savez pas. Quelque chose qui fera que le Gouvernement finira par vous la mettre à l’envers. Un Dragon Céleste fait route vers Skypeia. Et c’est autant pour cela que je suis là. Le Gouvernement ne vient pas ici vous aider. Il vient pour faire Skypeia sienne. Que pensez-vous qu’il arrivera lorsque ce Dragon Céleste sera là ? Que ferez-vous lorsqu’il s’en prendra aux vôtres ? Deux solutions : la soumission ou le combat. Si vous combattez, le Gouvernement répliquera en force. Résultat : vous serez annexés. » répliqua Rafaelo, posant son index sur la table.

Les deux anges se regardèrent de nouveau. Cette information ne semblait pas les avoir atteints. Tout comme le fait qu’ Héailleutou ait demandé l’aide du Gouvernement les mettait un peu hors d’eux. Mieux valait garder cette version qui était la version officielle que Shaïness et lui s’étaient accordés à donner à la révolution. Il ne fallait pas que quiconque puisse penser qu’elle avait son rôle à jouer dans l’histoire, si jamais espions il y avait. Sans elle, ce serait certainement la tournure que les choses auraient prises. Si Skypeia avait touché le moindre cheveu de Maselfush …

« Attends … ça peut pas être vrai … on s’en fout nous du Gouvernement : on a autre chose à faire que de s’occuper de ces … gens. Pour pas dire autre chose. Les Sélénites ont débarqué ici et les Anges affrontent les Shandias. J’espère que tu as au moins saisi ça, Rafaelo. Ou qui que tu sois. Enfin, tu dois être lui mais … Enfin on s’en moque. On a une civilisation, des vies à sauver ici. Et on ne va pas s’arrêter sur tes hypothétiques suggestions sur comment mener notre combat. Nous t’avons reçu en ami, ou presque, mais nous ne permettrons aucun ingérence ici. Nos combats sont nos combats et votre conflit séculaire ne nous regarde pas. » trancha Sanji.

« C’est là où tu te trompes, ami Sanji. Je ne viens pas me mêler de vos affaires car je n’y ai aucun intérêt réel. Votre peuple est déchiré, il s’entretue. C’est un fait. Il entretient une guerre avec les Sélénites, une autre tribu en somme. Vous, la Lune Noire, êtes la seule alliance Anges et Shandias. Vous êtes le début de la compréhension, quelque part. Là où j’ai intérêt de vous aider, c’est pour la paix. Un danger plus grand vous guette. Ce serait Toji chevauchant Tahar, ça reviendrai au même. La Révolution, en ma personne, vient vous tendre la main pour vous aider à remporter ce conflit. Pour la paix. Pour le peuple. Pour vous. Je ne viens pas pour mon intérêt personnel.

Tout ce que nous demandons en échange, c’est votre compréhension et votre sympathie. Skypeia restera Skypeia. Mais nous serions à partir de ce moment amis. Notre but, c’est votre légitimité, votre réussite. Je viens mettre ma force au service de votre cause. Ce que je demande n’est pas bien compliqué. En échange, la Révolution s’occupera de Maselfush et vous serez sauf de l’autorité du Gouvernement. »
répliqua Rafaelo, montrant tout à tour les différentes troupes présentes sur la table.

Les deux anges se regardèrent, encore, et haussèrent des épaules.

« Une amitié contre la mort d’un Dragon Céleste ? Cela ne nous concerne pas, c’est votre bataille. » répliqua Tenna en soucant la tête.

Rafaelo soupira.

« C’est pour ça que je rajoute mon aide dans la balance. Mais je crois que vous ne percevez pas bien la menace. Alors laissez-moi vous raconter une petite histoire. Vous avez rapidement eu vent de l’histoire de la révolution à Goa, n’est-ce pas ? Une ville de plusieurs millions d’habitants. Endroit où l’esclavage avait bon dos sous la férule d’une famille royale bien sordide. La cité était entourée d’un vaste dépotoir où tous ceux qui n’avaient pas la chance d’être riches vivaient. Maladies, maltraitance. Bref, une misère.

Voilà où j’ai mené ma révolution. Savez-vous pourquoi j’ai échoué maintenant ? Le Vice-Amiral Fenyang a déclenché un Buster Call sur l’île entière pour éviter que cette nation ne soit libre et pour l’annexer à la solde du Gouvernement. Il a rasé la ville, tuant sans distinction, pour faire sien ce pays. Voilà les méthodes du Gouvernement, voilà pourquoi vous vous retrouvez avec cette affiche entre les mains. Pour que leurs méthodes soient connues. Identifiées. Vous n’en savez rien ici. Vous êtes engoncés dans vos luttes intestines. Vous risquez de vous y exposer sans même vous en rendre compte. Et quand votre combat sera terminé, votre peuple sera tellement faible … que vous ne pourrez lutter. Alors la Révolution vous propose deux choses : une aide pour la victoire – la paix – et un renfort logistique pour la suite. Je … je suis un As de la Révolution. Pourquoi serais-je venu seul si le temps ne pressait pas ? Qu’avez-vous à perdre à accepter mon aide ? »
poursuivit Rafaelo, regardant ses interlocuteurs droit dans les yeux.

Un long silence s’en suivit. Pas une gêne, non, mais une réflexion. Lourde. Les anges se jaugèrent, avant d’acquiescer. Visiblement le jeu en valait la chandelle. La Révolution avait cette réputation, après tout. Ils savaient que l’histoire n’était écrite que par les vainqueurs de toute manière.

« Soit. Soit, Rafaelo. Nous acceptons ton aide. Tes mots sont … passionnés. C’est le moins qu’on puisse dire. J’ignore ce que tu as vécu là-bas. Et si jamais cela peut nous épargner un massacre ici … ton aide est la bienvenue. Vrai que la paix, la survie de notre peuple importe plus que tout face à ces enfoirés de Sélénites. » fit Sanji, tirant un hochement de tête à Tenna.

« La paix n’est pas envisageable avec eux ? Ce sont des anges aussi après tout … » répondit l’assassin, fronçant les sourcils.

« Non. Ce sont des envahisseurs. Ils viennent de la Lune et ont pour but de nous chasser d’ici. Ils viennent réquisitionner Skypeia pour leur propre compte. » grogna Tenna, tirant des yeux ronds à Rafaelo.

« De … la Lune ? Enfin, c’est possible ça ? » s’étonna-t-il.

« Tu n’as pas vu leurs vaisseaux, ami révolutionnaire. Cela vient véritablement d’un autre monde. Nous avons déjà tenté de négocier. Nous en avons reçu que des menaces. Ainsi donc nous avons fait exploser leur premier vaisseau, l’Enterprise. Mais faute de moyens et de renforts de la part des Anges et des Shandias réunis, nous ne pouvons faire face au Maquis Corse. C’est difficile à croire, je sais … mais tel est notre combat. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous nous sommes résolus à les éliminer. Mais entre la disparition de notre civilisation, Anges et Shandias malgré leurs différences, et la disparition des Sélénites, le choix est vite fait. » répondit Tenna, soupirant de dépit.

Les Sélénites étaient des extra-terrestres … C’était … inhabituel. Etonnant. Une donnée qui n’avait pas été prise en compte. L’assassin se racla la gorge, fixa le plan pendant une trentaine de secondes afin d’ingérer l’information. Donc il n’y avait qu’un seul véritable front ? Et la Lune Noire était la seule à faire réellement face à l’envahisseur. La seule à s’unir pour sauver leur espèce. Ils étaient … le camp le plus clairvoyant. Ce constat gonfla le cœur de Rafaelo d’admiration. Ces deux hommes avaient réussi à faire fi de leur haine ancestrale pour affronter le vrai danger.

« Je … vois. Ce que je me demande maintenant c’est pourquoi personne n’a pu suivre votre exemple. Je veux dire … votre alliance, votre organisation … ça tombe tellement sous le sens que … Bref. Faudrait qu’ils comprennent tous ça. Le GUANO qui tape les Shandias. Héailleutou qui se retire par peur. Faudrait presque rassembler GUANO et Shandias pour leur faire comprendre que vous avez raison. Les autres … je sais pas si ça pourrait marcher. Ils préfèreront l’inaction m’est avis. Ah ah … aller convaincre Dieu. Ouais … Quant aux Shandias … hm. Complexe. » marmonna l’assassin, autant pour lui-même que pour les autres.

« Tu comprends pourquoi nous sommes pieds et poings liés. Nous sommes une aberration pour nos frères mais nous sommes aussi les seuls qui ne nous entretuons pas. Les Sélénites renforcent leur pied sur Skypeia de jour en jour. Et c’est ça la vraie menace. Mais aussi tôt que les Sélénites auront été boutés hors d’ici … cela reprendra. Nous espérons bien sûr les vaincre, mais cela va vraiment loin en termes de raisonnement. Nous pensons à l’après. Nous y pensons beaucoup. Alors certes, avec tes … capacités, le Maquis Corse serait moins un problème. Mais le GUANO ? Les Shandias ? » répliqua Sanji, s’en allant chercher une bouteille au fond de la bâtisse.

Ah, les hommes … aurait dit Shaïness. Toujours était-il qu’il attrapa trois verres, les remplit d’une sorte de liquide jaunâtre qui sembla officialiser quelque chose entre les trois hommes.

« Quoi que … Anges, Shandias et humains alliés dans la même cause, finalement c’est plutôt pas mal comme chose non ? » fit Tenna, tirant à lui le verre.

« Ce pourrait être le début de beaucoup de partage, de beaucoup de richesses des deux côtés. En effet. » répliqua Rafaelo, faisant de même.

Les anges hochèrent de la tête, sans trop savoir s’ils étaient convaincus ou non. Quoi qu’il en fût, ils acceptèrent l’intrusion de Rafaelo parmi eux. Ils savaient pertinemment qu’il ne leur disait pas tout mais respectait ce silence tant qu’il les aidait. Sanji avait raison, avoir un logia de la fumée de leur côté serait décisif pour combattre les Sélénites.

« Encore faut-il en convaincre le GUANO et les Shandias. » fit Sanji levant son verre.

Ils trinquèrent.

« À Skypeia. » fit Tenna.

« À Skypeia. » répondirent Rafaelo et Sanji.

À cet instant précis, un terrible sentiment de mal-être envahit l’assassin. Avant de s’évanouir avec l’alcool qu’il venait d’ingérer. Un sentiment qu’il eut le malheur de mettre sur le compte de l’appréhension … Sans se douter le calvaire que vivait Shaïness pendant ce temps.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t8972-fifty-shades-of-grey
  • https://www.onepiece-requiem.net/t674-veni-vidi-vici

De quoi serait fait demain. Une question que beaucoup se posèrent. De tout temps, de toute époque. Une seule certitude, celle de savoir qu’il faudrait lutter pour un lendemain glorieux. De sauver le plus de monde, de risquer sa vie pour une cause qui en valait la peine. Les trois hommes avaient longuement parlé de ce qui pouvait motiver une alliance révolutionnaire et ils longtemps épilogué sur l’avenir incertain de Skypeia tant que les Sélénites seraient présents. Ils avaient tout autant discuté de l’événement qui avait déclenché la descente des Sélénites sur Skypeia. Tenna s’était accordé à dire qu’eux aussi étaient des victimes, dans un sens. Mais il se campait sur sa position de déclarer qu’il y avait d’autres modes d’action que la folie furieuse et la destruction. Ce qui n’était au départ qu’un acte désespéré s’était transformé en une lutte sans merci qui n’avait que trop duré. C’était un conflit opaque et bien compliqué, une fois que l’on avait assimilé la teneur du combat. Tout le monde tapait sur tout le monde sans réellement chercher à se comprendre. En ce sens, la Lune Noire n’était pas meilleure. Le danger était les Sélénites alors ils les boutaient hors de leur île. L’alliance Ange/Shandia était temporaire et ne durait que grâce à cet ennemi. L’éliminer ferait voler le tout en éclat.

Il faudrait un jour leur parler de leur égalité. Du fait qu’ils étaient les mêmes qu’ils l’acceptent ou non. Mais ce jour n’était pas venu. Tant que la Révolution ne leur prouvait rien, ils ne les croiraient pas. Ce qui motivait leur alliance, en cet instant, c’était la possibilité d’une victoire. Et d’un soutien pour l’après. Il n’était pas difficile de comprendre que la menace générée par le Dragon Céleste était prise à la légère. Un Buster Call, ils ne savaient pas ce que c’était. Ils n’en avaient jamais vécu, pris de plein fouet. Et en cet instant, Rafaelo non plus. Il en portait une cicatrice ainsi qu’une mémoire faite de souffrances et de peurs. C’était tout ce qu’il lui restait. Cette angoisse latente qui grandissait avec la proximité du Dragon Céleste. Plusieurs fois il pensa à décrocher son denden, à demander de l’aide à ses frères. Mais il ne s’y voyait aucune légitimité. Car ils n’avaient de frères que le nom. Pour lui, c’était des anciens compagnons qui ne lui avaient rien prouvé. Il n’y avait que Shaïness, il ne s’en remettait qu’à elle. Point barre. Raven … C’était qu’un nom. Freeman aussi. Il devait se reconstruire et apprendre à croire en eux de nouveau. Lui, ce qu’il en avait vu, c’était une affiche qui proclamait sa mort. Dans le sens martyr, de frère. Cela signifiait que sa mort avait une valeur à leurs yeux. Mais qu’en était-il de sa vie ?

Ce fut une longue nuit. Empreinte de doutes et de douleurs à essayer de se remémorer des choses qui n’existaient plus que dans la brume. Mais la conviction de sauver un peuple, c’était ancré en lui. Alors voilà à quoi il s’accrochait pour continuer. Voilà ce qui le fit se lever, rejoindre le quartier général de la Lune Noire. Voilà ce qui le convainquit de prendre part dans cette bataille. Il se voyait déjà comme un général de guerre au milieu de ces anges plus ou moins armés. Beaucoup de jeunes, d’idéalistes. Trop de sentiments pour mener la guerre. Trop de sentiments pour tuer quelque chose qui leur ressemblât. Le seul moteur qu’ils avaient, c’était la haine des Sélénites.

« C’est quoi pour vous un Sélénite ? »

« Un enfoiré d’envahisseur. Ils prennent nos vies, notre île et on doit rester sans rien faire ? Foutaise : je préfère encore m’allier aux Shandias ! »

« Et c’est quoi pour vous un Shandia ? »

« Des camarades pour l’instant. Mais on ne sait pas de quoi demain serait fait avec les Shandias ... »


Cela changeait aussi, parfois ils étaient juste un moyen de se venger des Sélénites. Et quand on demandait à un Shandia, on avait juste à remplacer les mots. Anges à la place de Shandia, évidemment. Comment lutter contre une rancune pluri-centenaire ? Et bien … en la canalisant vers autre chose, évidemment. C’était triste. Il ne pouvait espérer les raisonner, seulement les persuader. Seuls Tenna et Sanji semblaient s’apprécier en tant qu’individus. Quelques rares exceptions aussi. À sonder les troupes, l’assassin eut même la surprise de trouver une Shandia enceinte d’un Ange. Nul ne le savait, mais le mantra était une force encore plus grande ici, comme si chaque fragment de cette île en était imprégné. Bref. L’amitié Ange/Shandia, il ne faudrait pas compter dessus pour les lier face au Gouvernement. Pas tant que le problème des Sélénite n’aurait pas été réglé.

Le plan était simple, en vérité. Le soucis c’était la secte qui s’était posée là. Il était difficile aux anges de frapper leurs confrères. Malgré leur trahison et leur folie évidente. De plus, le Maquis Corse s’était posé et le faire chuter comme ils avaient fait chuter l’Enterprise n’était pas possible. Les Sélénites avaient appris de leurs erreurs. Ce qui aida grandement le plan, il fallait le reconnaître, c’était la capacité de l’assassin à … être un assassin. Fait de fumée qui plus est. Mais il lui fallait rencontrer la personne qui en savait le plus à ce sujet. Une certaine Angèle qui se chargeait d’espionner leurs adversaires depuis des éons. Ou Angel. On ne savait pas trop.

« C’est encore Angèle qui en sait le plus sur nos adversaires. Je pense qu’il serait sage de la rencontrer avant de commencer quoi que ce soit. Déjà, pour en savoir plus sur la secte de Skippy … » trancha Sanji sur la volonté de Rafaelo et de Tenna de tenter une mission d’espionnage en se basant uniquement sur les compétences de l’assassin fumigène.

« Le mantra est puissant ici, Rafaelo. Et tout autant doué dans cet art que tu sembles l’être … tu es loin d’égaler certains de nos plus grands guerriers. Nous avons passé l’étape des faux semblants et nous pouvons nous le dire franchement. J’ai peur de ce que cette Secte ou de ce que les Sélénites peuvent nous servir à table. Et … hum … avec toi et Tenna, y’a largement moyen de faire les choses dans les règles. Se précipiter serait suicidaire. » poursuivit l’Ange, s’allumant une cigarette.

Ce en quoi il n’avait pas tort. Mais le temps les pressait. Maselfush encore et toujours. L’assassin se passa la main dans les cheveux, mi-longs à présent, et un léger rai de fumée s’échappa de son orbite, attirant la fumée de la cigarette à lui.

« Ainsi donc, tu es intégralement fait de fumée. C’est un pouvoir de fruit du démon non, du même type qu’Ener ? » demanda Sanji, recrachant sa fumée.

« Plus ou moins. Ener c’était la foudre, à ce que vous m’avez dit. Comme l’Amiral Fuuryoku. Le mien est moins dangereux. Enfin, dans la théorie. Intangibilité, modulation de la densité et de la forme. Discrétion … Un atout inestimable. » répondit l’assassin, ne trouvant pas utile de cacher ces informations.

Les deux anges acquiescèrent. Pour illustrer son propos, l’assassin changea la fumée en lui donnant la forme d’un angelot qui s’en alla voler un peu plus loin pour se dissiper contre un mur. Il ne savait pas si les leaders de la Lune Noire avaient décidé de lui faire confiance mais cela s’en approchait. Présenter ses faiblesses, en revanche, n’était pas utile. D’autant plus qu’ils devaient en connaître quelques unes, notamment celles propres à tous les fruits du démon. Mais la mer et le Granit Marin, ça ne courrait pas les rues ici. Ni le Haki de l’armement.

L’ange, ou angette, chargé(e) de l’espionnage ne tarda pas à se présenter dans le camp. Ce fut tout d’abord perceptible par un brouhaha. Puis une mélodie perça l’embrasure de la bicoque vermoulue. Comme si les maigres flammes des lanternes vacillaient à l’écoute de ce plaisir auditif. L’assassin fronça les sourcils, pensant là à quelque malice. Mais un jeune androgyne passa le pas de la porte, secondé par des gloussements et des rires charmés. La jeune chose éclata d’un rire cristallin qui hérissa l’échine de l’assassin. Tous ses sens lui criaient au danger mais quelque chose en lui se laissa émouvoir par cette beauté insaisissable. Il grinça des dents, sous le regard amusé de ses comparses.

« Voici Angèle, notre Archange préféré(e). Angèle, je te présente Rafaelo Di Auditore, qui est venu nous prêter main forte contre les Sélénites. Au nom de … de la Révolution. » les présenta Sanji, faisant froncer les sourcils de l’assassin au moment où il hésita.

Rafaelo accueillit l’arrivée de la créature avec un hochement de tête. Mais ce ne fut visiblement pas du goût de celle-ci. Elle s’avança et entreprit de tirer les joues de l’assassin avant d’éclater de rire. Interloqué, celui-ci resta coi et esquissa un geste de recul. La créature éclata d’un rire cristallin.

« Que les humains sont amusants ! Celui-ci est magnifique … vous l’avez trouvé où ? » fit-elle(il) avec une moue si … innocente qu’on eut envie de la (le) prendre dans ses bras.

« C’est … ahem. C’est moi qui suis venu. » fit-il en regardant ses comparses afin de chercher leur accord quant à divulguer son véritable but.

« Pour vous informer de la venue d’un Dragon Céleste ici et pour vous aider à régler le problème des Sélénites. » poursuivit-il.

Angèle s’assit et fit la moue.

« Les Sélénites … et la Secte de Skippy … Ils sont tellement … méchants. » se contenta-t-elle (il) de dire.

« Hm. Soit. C’est pour ça que nous voulions nous voir et en apprendre le plus possible sur ce qu’il se passe là-bas. Je ne vais pas épiloguer sur les problèmes issus du Dragon Céleste et du Gouvernement Mondial. Simplement, je vous file un coup de pouce pour votre problème et cela aboutira sur une alliance pour le bien du plus grand nombre. Le nerf de bataille, c’est l’après. C’est cette foutue épée de Damoclès que vous met le Gouvernement Mondial au-dessus du crâne. » recommença l’assassin, prêt à refaire son discours devant son nouvel interlocuteur.

Celui-ci se contenta simplement de hocher la tête puis de sortir de sa tunique un rouleau de vélin qu’il étala sur la carte. Rafaelo arqua un sourcil, présumant qu’un résumé de la situation avait déjà dû lui être fait. Il retint un commentaire pendant que l’espion de la Lune Noire déroulait son petit fouillis et mettait en place les pions sur l’échiquier. Elle (il) fit cela en chantonnant, mettant une distance entre l’importance des évènements à venir et les volontés du révolutionnaire, ce qui n’était pas pour lui plaire. Shaïness avait souvent décrit Rafaelo Di Auditore comme étant capable d’un grand flegme. Et bien ce n’était pas une chose qui avait perduré. Les dents de l’assassin ne tardèrent pas à grincer, tandis qu’une légère fumerolle s’échappa de son œil balafré. Il se gratta le menton en soupirant.

« Donc … tu as parlé d’une secte. La secte de Skippy. Ce sont eux les Anges et Shandias qui ont proclamé les Sélénites incarnation divine ? Ahem. Vous avez un léger problème de relation avec le divin à Skypeia, non … ? » tenta Rafaelo avec un sourire caustique.

L’œil que lui retourna Tenna fit mourir sa réplique avant qu’elle n’aille plus loin. Y’avait pas à dire, Angèle le mettait mal à l’aise. Il se racla la gorge, essayant de masquer ces chantonnements irritants pour lui. Il n’aimait pas les choses trop parfaites. Et celle-là l’était trop pour lui. Il aimait l’imperfection, la difficulté. Le défi. Mais Angèle … ça ne présentait que du tout beau. Tout propre. C’était irritant. Déplacé. C’était un pied de nez à leur situation. Qu’un truc aussi gros, façon de parler, puisse les mener par le bout du nez c’était insultant. Enervant. Horripilant.

« Voilà ~ ♥ » fit la chose, ayant fini de griffonner sur le bout de peau.

« Donc ici … hm. La secte de Skippy sont regroupés sur ce petit camp. Tous les jours à l’Aube, à midi et au crépuscule, Skippy abreuve ses fidèles de sa Divine Parole, dictée par le Sélénites. Là, c’est le Maquis Corse. Ils l’ont fait se poser il y a quelques mois pour une raison que j’ignore, mais cela complique beaucoup notre tâche de le faire simplement s’écraser avec les Sélénites. Peut-être qu’ils veulent éviter quelque chose du genre. Peut-être autre chose … la la la … ~ ♪ » poursuivit Angèle avant de se prendre d’une euphorie philharmonique.

« Peut-être qu’eux aussi préparent un sale plan. » fit Sanji, voyant la veine du cou de Rafaelo palpiter.

« Oui. Possible … Alors, alors. Là, le Maquis. Enfin, mieux vaut commencer par Skippy. C’est le grand gourou, le chef. C’est sa secte qui présentera le plus de résistance car c’est ce qui se trouve entre le navire et nous. On est obligé de passer par eux pour … » reprit l’espion(ne) de sa voix sucrée.

« Pas obligé non. Mais si on veut impressionner les Sélénites c’est par eux qu’il faut passer. » coupa Tenna, prenant de court Rafaelo.

« Impressionner ? Je pensais que j’allais me charger de ça tout seul. » grommela l’assassin, sans quitter des yeux les points dessinés par Angèle.

« Ah ah. Hors de question qu’un humain règle tous nos conflits pour nous. Tu nous seras d’une grande aide, mais c’est une affaire d’Anges. Et de Shandias. » ricana Tenna, serrant sa main autour de son arme.

Logique. Toujours était-il que l’assassin aurait préféré régler les choses à sa manière.

« Si je m’infiltre sur le Maquis Corse et que je neutralise les Sélénites, du moins leurs chefs, ce sera terminé. Impliquer plus de personnes signifie plus de pertes potentielles. » répliqua Rafaelo.

La démarche n’était pas compliquée. Suivant les plans d’Angèle il n’aurait qu’à faire tomber les têtes de la secte pour démonter leur argument divin. Quel Dieu laisserait ses fidèles se faire massacrer à part celui du GUANO ? Pourtant, Tenna sembla passer outre la pique involontaire de l’assassin en adressant un regard entendu à son comparse.

« Et comment comptes-tu faire valoir notre victoire soudaine ? Comment comptes-tu valoriser la victoire d’un humain sur les Sélénites ? Ton but n’était pas la sauvegarde de notre civilisation ? Si nous gagnons, nous gagnons en temps qu’anges et shandias. Pas en temps que Révolution. Ton aide ne sera pas oubliée, mais n’oublie pas que ce n’est pas ton conflit. Pour espérer une alliance face à ton Gouvernement, il faut que nous, Lune Noire, en sortions plus grands. Pas diminués par l’intervention fortuite d’un humain. D’un étranger. » répliqua Sanji, d’un ton si naturel que c’en était arrogant.

« Hm. Ouais. T’as raison. Autant pour moi … Donc suffirait de quelques hommes qui ne soient pas en poste au bon moment en somme. Donc il en reste deux. Sesanzin Tere et … Mehdine Taï-wan. Vu qu’on doit gérer la Secte en premier. » reprit l’assassin.

« C’est ça. Et c’est sur ce second que nous pensions que ton aide serait plus que bienvenue. Mehdine est de loin le Shandia le plus terrifiant et sanguinaire que j’ai eu l’occasion de rencontrer. Il est celui que l’on doit neutraliser en premier. Une fois mort, ses fous-furieux auront du mal à être jugulés par Skippy et sa shandette. Ce sera le moment pour nous d’agir je pense. » lâcha Tenna, avec un petit sourire en coin.

Donc c’était ça leur plan. Laisser Rafaelo aller faire étalage de sa force brute contre un monstre Shandien et profiter du bazar pour anéantir le reste de la Secte ? Mais de là à ce que les fous furieux de la Secte se soulèvent pour la mort de leur leader sanguinaire … Ah. Evidemment.

« Et pour que votre plan fonctionne, il va bien sûr falloir que je me fasse capturer et que je demande un jugement divin par le combat, c’est ça ? Ah ah … C’est un peu cliché non ? » ricana l’assassin.

Il s’arrêta net au bout de quelques secondes. Oh, me dites pas que …

Putain d’anges et de sens théâtral à la con…
  • https://www.onepiece-requiem.net/t8972-fifty-shades-of-grey
  • https://www.onepiece-requiem.net/t674-veni-vidi-vici