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Le sucre, c'est la vie ... (Après l'alcool et la drogue.) ~


« Tribord toute ! Une île est en vue ! Moussaillons, préparez vous à accoster ! L'huître à la barre et la mouette au mât ! Hop hop hop et que ça saute mes colibris ! »

Edgar regarda derrière lui, mais en réalité, l'oiseau avait déjà mangé l'huître avant de déguerpir et sa barque n'avait ni mât, ni barre. Des jours, seul en pleine mer à ne croiser que deux êtres-vivants durant tout son périple, ça rendait un peu fou, surtout que l'huître pour un animal, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus vivant. Enfin, qu'importe, le mime rama lui même jusque à l'île qui devenait de plus en plus énorme. C'était la première fois, que l'homme sortait de son petit chez soi, bien minuscule comparé à cette énorme masse de terre. Tout en navigant, Edgar pensait à la vie qu'il avait déjà vécu, si intense, puis à celle qu'il allait vivre qui, il l'espérait, le serait plus encore.

Finalement, l'okama accosta sur une plage assez calme, ce qui était étrange puisqu'au loin, il voyait une ville qui semblait assez agitée. Il aimait l'agitation notre protagoniste, il aimait tout ce qui sortait de l'ordinaire. C'est donc tout naturellement qu'il prit la direction de cette ville. Et puis ça faisait maintenant plusieurs jours qu'Edgar n'avait rien avalé, cette ville était finalement un peu comme un don du ciel. Bon le ciel, à part les nuages et les étoiles, le magicien n'y croyais pas. Selon lui, les Dieux n'existaient que par le seul fait que certaines personnes croyaient en eux. Ceci dit, étant donné qu'Edgar croyait en lui, voulait-ce dire qu'Edgar était un Dieu ? .. Assez divagué ! L'okama se mit en route après avoir accroché sa barque à un rocher.

Un grand panneau se trouvait à l'entrée de la ville : « Bienvenue à TaraLuvneel ! ». En réalité, ce n'était pas vraiment les inscriptions qui étaient impressionnantes, mais toute la ville derrière : le rêve de tout enfant normalement constitué, et de tout adulte anormalement fait également. Bref, la ville parfaite pour Edgar. Le magicien se fondit alors dans la foule, faisant quelques tours à des passants, puis à des vendeurs de churros, en déroba quelques-uns puis quelques-autres. Il était tellement bon de manger. Heureux, Edgar continua la visite de la ville touristique : on le vit sur un cheval en manège, dans une attraction, à la pêche aux canard ou même en train de manger une barbe à papa devant un dessin animé. D'ailleurs, l'okama s'était même fait quelques amis, mais leurs parents leur avaient fait comprendre qu'il n'était pas fréquentable. Devant le dessin animé, Edgar laissa traîner ses oreilles près d'une discussion entre jeunes hommes de huit ans.

« Héé vous savez quoi ! Et bah dans mon paquet de bonbons, y'en a un qui m'a rendu tout violet ! C'était incroyable ! »
« Ah bon.. Mais c'est pas possible ! »
« Mais c'était des bonbons « Bouche » ?»
« Si je te le dis ! Bah oui, ce sont les meilleurs ! »

Un bonbon rendant violet... Étrange... L'esprit calculateur et mafieux du mime refit soudainement surface. Ce genre de produit pouvait rendre riche, et puis peut-être en existait-il pour chaque couleur... Une fortune, avec ça Edgar pourrait avoir une fortune en montant un trafic. Un sourire se dessina sur le visage efféminé de l'okama, il lui fallait cette recette !

    Edgar s'approcha alors du groupe de gamins dans le but d'apprendre où se trouvaient ces fameuses sucreries. Cependant, il n'eut pas le temps, les parents, proches, en le voyant arriver, obligèrent leur enfant à les rejoindre. Ceci eut don d'agacer le mime, il n'avait jamais vécu telle situation, sur son île, il était fréquent de croiser un okama. Il fixa alors ses détracteurs, il voulaient mémoriser chacun de leur trois visages, il ne le pardonnerait pas et le moment venu, il se vengerait. On n'apprenait pas à un chat à jouer avec de la laine ! Bon... Cette dernière phrase n'avait rien à voir, mais ça donnait un style plus monstrueux. Il fallait donc pour le jeune okama se débrouiller une fois encore seul. Ce n'était pas grave, qu'une question d'habitude, et puis elle ne devait pas être bien loin cette usine. Là-bas ! Non, pas l'usine, un clown ! Lui il accepterait de lui indiquer le chemin, puis les clowns ça sait tout. Edgar avait toujours eut de l'admiration pour ces personnes au nez rouge, il les trouvait si influentes, dégageant un tel charisme. Il s'approcha donc de lui pour lui demander la route.

    « Coucou Clowny le clown ! Dis mon colibri, tu ne saurais pas où se trouve l'usine de bonbons « Bouche » par hasard ? »
    « Bien le bonjour le collègue ! Hep ! On demande pas un renseignement à un autre clown sans payer, tu devrais le savoir. »

    Edgar se toucha le visage avec la paume de ses mains. Bien sûr il était maquillé, mais de là à être un clown,non ! Il n'avait pas l'air très futé de toutes façons celui-là. L'okama se mit au plus proche de l'homme déguisé puis sortit discrètement son couteau.

    « Et si j'étais une exception non ? Parce que je suis exceptionnel ! »

    Malheureusement, le résultat ne fut pas celui escompté. Le clown se mit à faire un bruit bizarre, et quelques secondes après une horde de nez rouges se dirigeaient sur Edgar. Énervé, il finit le bouleau et planta le couteau dans la gorge du chanteur qui s'écroula à terre, en sang. L'okama se mit ensuite à courir. Et bien lui qui aimait agir en discrétion, il aurait à s'entraîner, parce que là, il se faisait un peu poursuivre par une meute de clowns si révoltés qu'ils n'hésitaient pas à piétiner quelques enfants sur le passage : quels monstres. Non mais le pire dans tout ça, c'est que si ça continuait, les autorités du coin allait réagir et puis il se retrouverait enfermé dans une prison d'où il ne pourrait jamais sortir... Peut-être y retrouverait-il Joshua et Anita, mais il préférait ne pas prendre le risque. Pour leur échapper, c'était simple : il tourna à droite, encore à droite, puis à gauche, et une nouvelle fois à droite dans de toutes petites ruelles où il ne croisa qu'un SDF réclamant quelques berrys. Edgar lui avait bien entendu donné quelques sous. Pas par gentillesse, non, pour faire en sorte que ce dernier dirige les clowns vers un autre endroit.

    Edgar était maintenant à bout de souffle, et s'assit contre un muret pour se reposer quelques instants. Il se trouvait dorénavant dans une grande rue pavée avec un cirque à droite. Qui disait cirque disait clown... Et l'okama avait intérêt à bouger s'il ne voulait pas que son joli nez ressemble à celui des clowns. Il reposa encore quelques instant sa tête contre le le muret et remarque alors devant lui un grand bâtiment avec un immense portail en fer. A côté : « Usine Bouche ». Edgar se frotta les yeux, ce n'était pas possible, existait-il alors réellement un Dieu : peut-être un Dieu anti-clown ! Le mime se trouvait donc exactement en face du bâtiment qu'il recherchait depuis plusieurs heures maintenant. Il ne perdit pas de temps et se dirigea vers l'usine au plus vite.
      Le portail était fermé mais les grilles de ce dernier étaient si espacées qu'Edgar pouvait se faufiler sans difficulté entre. De l'autre côté, une sorte de château, immense et coloré, on pouvait même se demander s'il n'était pas fait en bonbons ! Enfin l'okama n'allait de toutes façons pas manger une construction. Puisque le mime était un habitué de l'infiltration et un pro de la discrétion, il entra bien évidemment par l'immense porte principale. Et bien oui, c'était bien connu : « Entre par la grande porte et personne ne saura que tu es venu ! ». Edgar était comme ça, il pensait que c'était comme le mensonge, plus il était gros, plus il était crédible. Et bien ici il s'est en quelques sortes dit... Plus on me voit, moins on me verra... Malheureusement la porte à peine ouverte, de grand « Bonjour ! » éclatèrent dans toute l'immense salle soutenu par des piliers. L'okama se dépêcha de se cacher derrière un des poteaux : deux hommes surveillaient au loin. Mais les perroquets, tous les cinq mètres, accrochés aux murs, continuaient de chanter ou du moins le perroquet à côté d'Edgar continuait... A cause de lui, les deux gardiens allaient forcément connaître sa position...

      « Là-bas dans le coin ! »

      Trop tard... Le magicien se rappela alors qu'il lui restait quelques churros de tout à l'heure. Il s'en servit donc pour appâter le perroquet puis le faire arrêter de chanter... Si vous voyez ce que je veux dire... Il attendit ensuite le dernier moment pour changer de côté et ainsi éviter les deux hommes. Ces derniers arrivèrent sur le lieu de l'assassinat puis regardèrent rapidement tout autour d'eux.

      « Il.. Il y a un intrus ! »
      « Allons prévenir le chef ! »

      Opération une nouvelle fois loupée pour Edgar, il devrait être beaucoup plus prudent dorénavant. Il décida alors d'emprunter les conduis d'aération au lieu de passer par les portes... Il se faufila donc puis referma derrière lui : cette fois, il n'allait laisser absolument aucune trace. Tel une limace, l'okama avança sans vraiment savoir où il allait. Il apprenait de cette mission, en plus des techniques d'infiltrations, à présent il se renseignerait sur le lieu, les plans, tout ça : s'il ne se faisait pas arrêter dans ici ou à l'extérieur par les clowns ravageurs... Tiens, en vue, une nouvelle bouche d'aération. Edgar regarda à travers et surprise : une immense usine de bonbons avec des machines étranges vire-voletant dans tous les sens et des hommes habillé en roses les supervisant. C'était impressionnant, ça faisait presque rêver notre protagoniste. Cependant, les recettes ne se trouvaient sûrement pas là, elles devaient être dans le bureau du chef. Edgar continua alors son périple à travers les conduis d'aération.

        Edgar était éraflé de tous les côtés, ces chemins étroits ne menaient nul part, et les seules quelques salles où menaient les conduis n'étaient « que » d'étranges salles où se produisaient des bonbons. Ralala, si Edgar avait su, il aurait suivi des cours avec un chercheur, là il aurait pu être riche, et plus facilement qu'en s'introduisant dans une usine à bonbon. L'okama allait abandonner, tant pis, il avait déjà des ennemis à l'extérieur, mieux valait éviter d'en avoir à l'intérieur et de se mettre toute l'île à dos. Il se retourna donc et remarqua l'escargot vidéo qui le suivait... C'est pas vrai, ils surveillaient même les conduis d'aération ? Mais qu'avait donc à cacher cette fameuse usine ? Et bien le mime n'eut pas vraiment l’occasion de réfléchir puisque deux bruits lourds presque simultanés se firent retentir. De chaque côté d'Edgar, des barreaux en caramel très dur tombèrent. Ok .. Il y avait même des pièges.. Le prisonnier réfléchiraient à deux fois à présent avant de faire un coup.. « Plurk ». Olala ! Le bruit de détachement et.... « Prrrouf ». Le petit espace dans lequel était retenu Edgar venait de tomber bien bas. En plus des égratignures, l'okama aurait très certainement des bleus...

        « Et bien... haha, voilà une belle prise haha ! »

        Edgar leva la tête tant qu'il put mais ne put apercevoir que la moitié basse d'un homme possédant une canne et un pantalon très élégant. Il semblait être d'une classe incommensurable. Autour de lui, une vingtaine de gardes qui portaient le fameux uniforme rose de l'usine. Le mime vit alors une main apparaître avec un chapeau juste devant son nez, elle en sortit un bonbon et le tendit au prisonnier.

        « Il rend violet ? »
        « Oh et bien tu me sembles bien informé haha pour quelqu'un s'introduisant sans discrétion aucune haha. Non celui-ci est tout à fait banal. »

        Edgar le saisit alors et le mangea, n'oublions pas que le magicien était toujours affamé malgré les churros. Des gardes s'avancèrent puis tranchèrent le caramel avec des espèces de machines pour extraire l'okama.  Ce dernier put enfin voir l'apparence général de son receleur : un chapeau, des cheveux mi-longs carré et un teint pâle : encore plus classe qu'avec juste le bas. Autour, les gardes faisaient bien comprendre à Edgar qu'il n'avait pas intérêt à bouger s'il ne voulait pas se faire trancher de tous les côtés...

        « Et bien l'ami haha, que fais-tu vraiment ici ? »
          « Et bien, vous ne me croirez pas, c'est une longue histoire ! Je passais dans le coin et... »

          BAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAM !

          « Je vous avais pourtant bien dit que ce nougat était trop dure et que le plafond allait s'effondrer au moindre choc ! »

          BAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAM !

          « Voilà, ça vous apprendra à ne pas m'écouter haha ! »

          Une partie du plafond venait de s'écraser sur l'un des gardes et presque aussi rapidement que la foudre, le personnage qui semblait le plus important de tous avait transformer sa canne en sucre d'orge géant et venait d’assommer tous les autres. Et bien voilà qui était une aubaine pour notre mime qui pouvait dorénavant respirer un peu plus. Seulement voilà, il persistait cet adversaire qui avait l'air puissant. Edgar se lança donc sur son ennemi et lui asséna un coup de pied qui fut stopper par ce fameux sucre d'orge.

          « Olala haha, tu es bien excité, sais tu seulement qui je suis ? »

          L'homme repoussa Edgar au loin et continua son monologue.

          « Je suis Jorj Bouche, directeur de cette usine, il me suffit d'un clic pour appeler une tonne de garde haha ! Mais ça se mange ? Hum.. non ! Les sucreries c'est meilleur n'est-ce pas haha ! Puis on ne risque pas d'indigestion ! Quoique.. Ca doit être une question d'habitude haha ! »

          Jorj se jeta alors à son tour sur Edgar qui esquiva le bâton par la droite et le frappa du pied dans le dos, ce qui le fit tombé à terre.

          « Je suis assez d'accord sur les bonbons, c'est bon ! Et puis ça nourrit, c'est pratique. Tiens en parlant de pratique, certains mangent les gardes ! Mais bon, ces gens là ne sont pas très élégants... Aucune classe ! Alors que les sucreries, c'est une idée de génie ! Rien de tel avant d'éplucher des patates ! Parce que y'a rien de plus pénible que d'éplucher des patates ! »

          Le directeur agile se contenta de frapper en arrière avec le sucre d'orge et frappa violemment la tête d'Edgar qui s'écroula au sol.

          «  Ne m'en parlez pas, les patates haha ! Mais on a des machines ici pour les éplucher, et on fait des escargots en gelée avec la peau un délice ! Haha, je vous sers un thé, je vous trouve très intéressant haha !»

          Aucune réponse ne se fit entendre, Edgar était cloué au sol. Jorj le regarda au sol, s'excusa et l'aida à se relever. Les deux hommes s'installèrent ensuite autour d'une table, dans des fauteuils moelleux à souhait. Ils commencèrent à rire de rien, à pleurer et s'émouvoir de l'histoire de l'autre.
            Après un long moment de discussions passionnantes, ou pas d'ailleurs, entre les deux hommes, l'un des soldats de l'usine se réveilla finalement, se posa avec difficulté sur ses deux jambes, puis observa la scène dans un décor post apocalyptique ! Bon peut-être pas, mais les débris du plafonds se trouvaient encore au sol. Plus loin il vit les deux étranges hommes discuter et rire. Il s'approcha lentement de de Jorj puis lui demanda.

            « Maî.. Maître ? Tout va bi.. bi.. bien ? »

            « Hahaha oui ! Désolé pour tout à l'heure je me suis un peu emporté haha. Mais nous sommes en présence d'un ami, un homme très sympathique haha. »

            « Roh, n'exagérons rien mon colibri, j'aime simplement tenir la discussion. »

            Edgar se mit à rire aux éclats suivit de Jorj. Le garde dépité s'écroula de nouveau au sol laissant les deux nouveaux compères continuer leur discussion effrénée. Ils se trouvèrent de multiples points communs jusqu'à se demander s'ils n'étaient pas frères. Théorie vite écartée puisque les deux n'avaient ni la même mère, ni le même père. Cependant les liens qu'ils tissaient durant ces échanges devenaient des fils incassables.
            Le directeur de l'usine se leva finalement et se dirigea vers un coffre fort en caramel noir, il fit le code puis en sorti un livre et une canne qu'il tendit à Edgar. Ce dernier se leva puis se mit à faire de grand geste et à fondre en larme.

            « Ooooooooh ! C'est trop, je t'aime tellement, oinnnnnnn ! Mais pourquoi es-tu si bon ? Oinn... Ahum.. Mais c'est quoi en fait mon tilleul des bois ? »

            « Hahahaha, c'est la crème de la crème ANGLAIIIIISE ! Hahahahaha »

            Edgar passa des larmes aux rires et explosa de son rire si spécial. Entre nous, la blague n'était pas fameuse mais bon, quand on est étrange...

            « OULOULOULOULOULOULOU ! »

            « Hahaha ! Non, c'est le Règne Sucré ! »

            Un léger silence dura donc quelques secondes durant lesquels les deux hommes se regardèrent longuement dans les yeux. Il ne manquait plus qu'une petite musique et les plus grands cinéastes auraient jalousé cette scène. Jorj montra au mime un petit bouton dissimulé sur cette canne qui paraissait pourtant d'une simplicité à toute épreuve. Edgar appuya donc sur le bouton sans se poser plus de questions que ça. Il avait dorénavant une confiance aveugle en Jorj Bouche. La canne se transforma alors en une sucette géante qui elle-même devait être la sœur du sucre d'orge du grand homme au chapeau.

            Spoiler:

            Les larmes recommencèrent à couler, Edgar appuya de nouveau sur le bouton pour que la sucette redevienne canne puis se pencha de plus près sur le cas du livre. Le titre était « Le Règne Sucré ». Edgar l'ouvrit puis y découvrit d'innombrables recettes de bonbons spéciaux permettant aussi bien de se battre que pour être utilisés quotidiennement. Les deux hommes s'étreignirent longuement.

            « Il n'existe que deux livres comme ça, un que j'ai et celui que je t'offre dorénavant. De plus, avec nos cannes jumelles, nous somme à présent de vrais frères. »
              « Tu es un ange ! Mais je n'ai rien à t'offrir en retour, je n'ai rien sur moi, je n'ai... »

              « Ne t'en fais pas, ça vient du cœur et puis ce thé a suffit à me satisfaire haha. Il m'arrive tellement de m'ennuyer avec ces personnes sans humour haha. »

              Edgar pensa alors à tout ce qu'il s'était passé depuis son arrivée à TaraLuvneel. Il était partagé entre la frayeur et la joie. En effet, quelle joie d'avoir trouver un ami, un frère qui partageait les mêmes avis, les mêmes envies. Seulement dehors, grouillaient de vulgaires clowns assoiffés de sang, ou plutôt du sang d'Edgar. Ce dernier regarda donc Jorj et lui expliqua la situation et tout ce qu'il avait fait y compris le meurtre commis sur un clown. Le directeur explosa alors de rire.

              « Ces gars-là, ce sont de vrais fripouilles mais ils sont faciles à calmer. C'est moi qui leur fourni les bonbons hilarants qu'ils donnent aux enfants si jamais leur blague ne font pas rire haha. Il me suffira de les menacer et il s'arrêteront haha ! »

              Jorj fit alors signe à Edgar de le suivre. Les mots échangés précédemment avaient éveillé en l'âme de notre confiseur une possibilité de vente de bonbons très spéciaux... Il avait vu en son nouveau frère un partenaire parfait pour lancer ce nouveau commerce. En réalité, il n'avait besoin de personne pour se mettre au travail mais il avait besoin de quelqu'un de confiance pour pouvoir associer son nom à ces fameux bonbons et ainsi éviter tout rapprochement avec l'Usine Bouche. Jorj emmena donc le mime jusque dans une salle secrète en passant par d'innombrables couloirs. Il s’agissait là d'une pièce comme les autres avec de nombreuses machines mais qui semblaient à l'abandon. Il lui expliqua alors son projet.

              « J'aimerai créer des bonbons aux vertus... hallucinantes, des bonbons/drogues et je me disais que tu pourrais peut-être leur donner ton nom haha. Oh les risques ne sont pas énormes puisqu'ils seront vendus de façons illégales et donc seulement à la vue de ceux qui aiment le marché noir haha. Qu'en dis tu ? Bien sûr, la moitié des bénéfices de ce marché te reviendrait, tu serais en quelques sortes le frère de l'ombre et je serais le frère de la lumière haha ! Tiens j'ai réussi à créer un échantillon. »

              Jorj tendit alors à Edgar un des quelques bonbons d'essai. Ce dernier s'empressa de l'avaler et après quelques secondes voyagea dans un monde parallèle aux mille et une couleurs. Le rêve absolu. Ce bonbon était un bijou. Il entendit vaguement une explication du directeur lui expliquant que d'ici trente minutes, il reviendrait dans le monde réel. C'était parti pour une folle expédition.