L'ode à la gloire avait été entonné dans les couloirs de l'immense bastion, un bruit sourd d'abord suivi de cette fabuleuse détonation qui ensevelissait toute la petite meute qui s'était précipité, pataude, la gueule la première dans le guet-apens orchestré par Mamie et Helmet. L'échiquier était en place et lorsque notre belle Chapdeplomb put enfin faire retentir les sirènes du bagne, la peur emplit les uns, l'espoir imprégna les autres. Les prémices d'une longue procession vers la consécration, vers tout ce que leur conscience leur a murmuré si ardemment de faire, vers une liberté maculée de fiel et de hargne , le prix d'une soif trop longtemps refrénée se devant d'être épanchée, le tribut du sang devant être acquittée. Les cloches de la forteresse tintaient comme jamais aux quatre coins du bagne, battant le rappel à tous les matons assoupis, somnolents que comptait l'œuvre du diable mais il était trop tard, bien trop tard pour qu'ils ne puissent s'instiller entre le sacrifice des hommes et l'affranchissement absolu, ces cloches tintaient le glas, le glas de la servitude, le glas de leur calvaire, le glas de leurs sacrifices pour rester en vie, le glas de toute cette vie rythmée par la lanière et les maigres pitances, des victimes aux abois et de leur vis-à-vis inflexible.
Dans ce fracas assourdissant, la clameur gagna l'ensemble du bagne, des voix retentirent dans la forteresse qui prenait peu à peu les traits d'une étuve tant la fièvre qui l'habitait, embrasait les hommes pris en son sein. Dans cette communion d'âmes et de volontés inextricables, entremêlés par la douleur et la misère, ils n'étaient plus qu'un, une seule et même voix, le palpitant battant d'un unique souffle où se fondaient les espoirs et les désillusions, réclamant la justice, celle en laquelle ils croyaient pourtant tous lorsqu'ils sont arrivés en ces terres hostiles. Wade et Kevan n'avaient rien fait, ils n'avaient sans doute aucune idée de ce que tous ces gars avaient dû subir, la liberté guidant le peuple, ils avaient eux même brisé leurs entraves, ils avaient eux même décidé du tournant que prenaient leurs vies aujourd'hui, ils écrivaient eux même leurs histoires, c'était aujourd'hui leur heure de gloire, pas celle du tandem d'hommes qui n'avaient fait que croire en eux.
De nouveaux affranchis pointaient dés lors leurs faciès noirs de crasse à la lumière de la lune, Les révolutionnaires pourvoyaient les hommes libres de fusils, de torches, de cartouches pour mener à bien l'insurrection. leurs poignets portaient en eux les stigmates du métal froid, la chair elle-même comme doué d'une volonté propre se révoltait contre cette injustice. A son tour, le blondin accompagna cette marée mouvante et saisit lui aussi les armes pour concrétiser l'idéal. Un vent de révolution s'immisçait sinueusement dans les allées boueuses du pénitencier faisant souffler l'appréhension chez leurs vis-à-vis.
Le cortège d'une soixante-dizaine de révolutionnaires s'enfoncèrent dans les artères bouillonnantes du bagne, incendiant implacablement les baraquements sur leur passage en guise de diversions pour tous les molosses qui nous sont sur nos talons. Une fumée noire et épaisse gagne peu à peu le gigantesque bagne, camouflant quelque peu le déplacement des hommes qui cheminent à l'intérieur de celui-ci. Ils serpent dans les dédales, libèrent les détenus dans leur sillage, profilèrent comme une gangue qui rongerait peu à peu les fondements de la prison à ciel ouvert. Diviser pour mieux régner, c'est valable dans les deux sens, les révolutionnaires se scindent en groupes d'intervention, ciblant les points névralgiques du bagne, les dépôts d'armes, les points d'accès, les relais de communication. Le feu est à l'effigie de ce qui se meut dans le cœur de ces hommes, il assainit, décape, épure toute cette ignominie ambiante, cette infamie emplie de souillures abjectes, il purifie tout ce qui a meurtrit leurs esprits et leurs âmes , la source même de leurs maux, la racine du mal.
Lorsque le blondin part en trombe vers le premier dépôt d'armes, une échauffourée éclate au détour d'une allée, contingent de petites enflures qui les attendait. Le fer crache à foison, les balles fusent et fondent sur nos positions, perforant la chair des malheureux sur leur trajectoire, toute l'aigreur latente explose dans le déchaînement de tirs croisés que se livrent les révolutionnaires avec les soldats. Le blondin ne fait pas dans la dentelle et n'hésite pas à user de l'intensité de l'altercation pour faire rouler un bâton de dynamite près des assaillants. Un carnage, le souffle de la déflagration a broyé les chairs et fait ployer la résistance inopportune qu'ils leur livraient, les révolutionnaires abrègent les souffrances des derniers survivants, leur accordant la miséricorde de ne pas mourir à petit feu sous les brûlures lancinantes qui dévorent leurs carcasses ensanglantées. L'un des nôtres est tombé dans l'escarmouche, une balle a fait mouche dans en pleine tête, son trépas galvanise les hommes, sa mort illégitime exalte les aigreurs latentes et lorsque ceux-ci se ruent sur le dépôt d'armes concomitant, ils se battent avec une fougue endiablé, leurs tirs se font plus précis, leurs déplacements plus rapides. Une nouvelle poche de résistance, retranché dans le dépôt leur fait face, faire main basse sur celui-ci ne sera pas chose aisé.
Dans ce fracas assourdissant, la clameur gagna l'ensemble du bagne, des voix retentirent dans la forteresse qui prenait peu à peu les traits d'une étuve tant la fièvre qui l'habitait, embrasait les hommes pris en son sein. Dans cette communion d'âmes et de volontés inextricables, entremêlés par la douleur et la misère, ils n'étaient plus qu'un, une seule et même voix, le palpitant battant d'un unique souffle où se fondaient les espoirs et les désillusions, réclamant la justice, celle en laquelle ils croyaient pourtant tous lorsqu'ils sont arrivés en ces terres hostiles. Wade et Kevan n'avaient rien fait, ils n'avaient sans doute aucune idée de ce que tous ces gars avaient dû subir, la liberté guidant le peuple, ils avaient eux même brisé leurs entraves, ils avaient eux même décidé du tournant que prenaient leurs vies aujourd'hui, ils écrivaient eux même leurs histoires, c'était aujourd'hui leur heure de gloire, pas celle du tandem d'hommes qui n'avaient fait que croire en eux.
De nouveaux affranchis pointaient dés lors leurs faciès noirs de crasse à la lumière de la lune, Les révolutionnaires pourvoyaient les hommes libres de fusils, de torches, de cartouches pour mener à bien l'insurrection. leurs poignets portaient en eux les stigmates du métal froid, la chair elle-même comme doué d'une volonté propre se révoltait contre cette injustice. A son tour, le blondin accompagna cette marée mouvante et saisit lui aussi les armes pour concrétiser l'idéal. Un vent de révolution s'immisçait sinueusement dans les allées boueuses du pénitencier faisant souffler l'appréhension chez leurs vis-à-vis.
Le cortège d'une soixante-dizaine de révolutionnaires s'enfoncèrent dans les artères bouillonnantes du bagne, incendiant implacablement les baraquements sur leur passage en guise de diversions pour tous les molosses qui nous sont sur nos talons. Une fumée noire et épaisse gagne peu à peu le gigantesque bagne, camouflant quelque peu le déplacement des hommes qui cheminent à l'intérieur de celui-ci. Ils serpent dans les dédales, libèrent les détenus dans leur sillage, profilèrent comme une gangue qui rongerait peu à peu les fondements de la prison à ciel ouvert. Diviser pour mieux régner, c'est valable dans les deux sens, les révolutionnaires se scindent en groupes d'intervention, ciblant les points névralgiques du bagne, les dépôts d'armes, les points d'accès, les relais de communication. Le feu est à l'effigie de ce qui se meut dans le cœur de ces hommes, il assainit, décape, épure toute cette ignominie ambiante, cette infamie emplie de souillures abjectes, il purifie tout ce qui a meurtrit leurs esprits et leurs âmes , la source même de leurs maux, la racine du mal.
Lorsque le blondin part en trombe vers le premier dépôt d'armes, une échauffourée éclate au détour d'une allée, contingent de petites enflures qui les attendait. Le fer crache à foison, les balles fusent et fondent sur nos positions, perforant la chair des malheureux sur leur trajectoire, toute l'aigreur latente explose dans le déchaînement de tirs croisés que se livrent les révolutionnaires avec les soldats. Le blondin ne fait pas dans la dentelle et n'hésite pas à user de l'intensité de l'altercation pour faire rouler un bâton de dynamite près des assaillants. Un carnage, le souffle de la déflagration a broyé les chairs et fait ployer la résistance inopportune qu'ils leur livraient, les révolutionnaires abrègent les souffrances des derniers survivants, leur accordant la miséricorde de ne pas mourir à petit feu sous les brûlures lancinantes qui dévorent leurs carcasses ensanglantées. L'un des nôtres est tombé dans l'escarmouche, une balle a fait mouche dans en pleine tête, son trépas galvanise les hommes, sa mort illégitime exalte les aigreurs latentes et lorsque ceux-ci se ruent sur le dépôt d'armes concomitant, ils se battent avec une fougue endiablé, leurs tirs se font plus précis, leurs déplacements plus rapides. Une nouvelle poche de résistance, retranché dans le dépôt leur fait face, faire main basse sur celui-ci ne sera pas chose aisé.