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[Quête] Le début de la déchéance

Quête : Le début de la déchéance



Le spectacle était déjà sanglant.

La bataille venait de commencer. Les lieutenant hurlait des ordres aux hommes qu'ils discernait à peine. Il faisait nuit noire, la lune était absente. Des cris de douleur et de rage fusaient de part et d'autre.
L'attaque avait été soigneusement préméditée et les soldats de la marine avaient été surpris dans la pénombre. Ils n'avaient pu allumer que quelques torches après le début de l'assaut.
Ces derniers étaient en infériorité numérique. Clairement. L'officier en charge du commandement du navire l'avait deviné, la majorité des combattants qu'ils discernait étaient des pirates. Il maniait son épée avec une très grande vivacité, brisant les lames les plus fragiles par des coups puissants, parant sans difficulté les coups de pirates maladroits. Tant qu'il demeurerait debout, l'espoir perdurait.
Le capitaine pirate fonçait sur lui. Il se mouvait tout aussi rapidement que l'officier voir davantage, vociférant des insultes d'une voix grave. Son sabre énorme tranchait membres et gorges de manière brutale, reflétant une habitude de meurtre certaine. Il s'approchait peu à peu du capitaine des marins.

Il s'arrêta à quelques mètres du capitaine des marins.
Les deux chefs étaient l'un en face de l'autre, chacun dans une posture de garde. Aucun ne disait mot, chacun était parfaitement concentré sur la posture de l'autre.
L'officier attaqua le premier. Il devait prendre l’ascendant. Son coup d'estoc qu'il réservait pour prendre ses adversaires par surprise fut immédiatement dévié. Le pirate fit un pas en avant et répliqua.
Les armes des deux hommes s'entrechoquaient avec un grand bruit, détournant l'attention de certains pirates qui n'avaient plus d'adversaires. Quelques uns mirent en joue l'officier.

- Baissez ça ! C'ui là, il est pour moi !

Le pirate était tendu, il avait beaucoup plus de difficultés qu'il ne l'imaginait. Sur le plan technique son ennemi était assurément meilleur. Tout en parant une attaque qui visait son buste, il se dit qu'il devait tenter le tout pour le tout. L'officier se rendait compte que le pirate était en difficulté, aussi avec son expérience de combattant il avait l'habitude que son opposant une fois acculé tente de le tuer en négligeant sa garde.
Il ne vit néanmoins pas arriver le coup de pied frontal dans son ventre. Sautant sur l'occasion, le pirate brandit son épée et la rabaissa en direction du visage de son adversaire. Visage qu'il n'atteignit pas.

Le chef des marins avait sauté sur lui en l'attrapant au buste avec son bras droit, et la course de l'épée avait fini dans son épaule. Le capitaine pirate lâcha son épée sous le choc parti à la renverse tandis que l'officier le transperçait de part en part avec son épée, qui elle n'avait pas quitté sa main gauche. Quelques instant après que le capitaine ait touché le sol, sa vie le quitta.

Les pirates qui avaient assisté à l'affrontement, de plus en plus nombreux aux contraire des marins, n'attendirent pas longtemps. Ceux qui avaient les armes à feu les sortirent de nouveau tandis que les meilleurs sabreurs de l'équipage sautèrent sur l'occasion d'en finir avec le vainqueur. Celui-ci n'attendit pas non plus qu'ils aient réalisé leur désir de tuer. Il se releva immédiatement et repris son œuvre de mort en attaquant d'abord les tireurs. Il ne pu cependant éviter de se prendre deux tirs, l'un dans la cuisse et l'autre dans son épaule blessée, avant de les avoir tous tué. Sa vue se brouilla tandis que les pirates l'attaquaient. Il devait tenir, le plus longtemps possible. Incapable de produire le moindre son, il continua à se battre. Du sang coulait sur le sol, le sien et celui de ses ennemis. Surtout celui de ses ennemis. Il devait tenir ! Son épée de plus en plus lourde éventrait, coupait, tuait. Tenir, il devait ten...

Une grande éclaboussure de sang. Un nouveau trou. Dans la poitrine cette fois. Il restait donc un tireur...
Il ne pouvait plus tenir.
Il tomba sur le sol, mort.

Une barque s'éloignait au loin tandis que les quelques pirates vainqueurs entreprirent de fouiller le navire.


Dernière édition par Lombgo le Mar 17 Fév 2015 - 19:12, édité 1 fois
    Une île en vue, c'était vraiment pas trop tôt ! Lombgo se fichait éperdument de la qualité de la nourriture, du manque de confort de la barque et de tout ce qui aurait pu faire que quelqu'un se sente mal à l'aise dans une barque. Certes, il n'appréciait pas ces conditions, mais il les supportait. En revanche, s'il y avait bien une chose qui l'embêtait beaucoup, c'était de ne pas pouvoir bouger.

    Peu importait son humeur, l'important était que la terre était en vue. Aucune idée de ce qu'il y avait dessus et il s'en fichait, du moment qu'il y avait quelque chose et de quoi se faire un nom. Ou plutôt de quoi commencer à s'en faire un...

    Il lui fallut une demi-journée pour pouvoir discerner le moindre élément. Il voyait au loin un phare et, lui semblait-il, du vert donc probablement une forêt. Il ne pouvait se permettre de s'endormir, s'il s'éloignait trop durant son sommeil il aurait pu perdre la terre de vue, et dans tout les cas même en gardant l'île dans son champ de vision, il ne voulait pas prendre le risque de faire des allez-retour bêtement.

    Voilà la raison pour laquelle Lombgo arriva en fin de journée le jour suivant, exténué et avec des cernes à faire pâlir un fantôme, en face du phare. Il fouillerait l'île le lendemain, pour l'heure il décida de dormir dans sa barque qu'il avait trainé sur le sable. Avec un peu de chance personne n'irait l'embêter durant son sommeil.

    Le lendemain, ayant eu la chance de faire une nuit complète sans que personne ne le remarque sur la plage, il décida de tourner un peu avec sa barque aux alentours du phare. Il aperçut alors le village présent sur l'île. Heureux à l'idée de pouvoir enfin rencontrer un peu de monde, il entreprit d'attacher sa barque. Enfin son aventure commençait, avec un peu de chance il y aurait même un peu de baston contre d'autres pirates qui finiraient par se rallier à lui en découvrant à quel point il était formidable ! Une fois sa barque attachée il décida de commencer par les commerces. Il pourrait voir ensuite s'il y avait une bibliothèque. Il y en avait surement une, rien qu'en regardant les habitations il avait le sentiment que les gens de ce village étaient très particulièrement cultivés, Lombgo avait l’œil pour ça !

    Il s'approcha d'une boutique qui lui semblait fort sympathique. En fait il n'avait pas vraiment eu le choix, vu que c'était la seule qu'il avait pu voir, il n'empêchait qu'elle était de loin la plus sympathique qu'il ait vu !

    L'intérieur était en complètement sans dessus-dessous. Pas de trace du commerçant, laisser autant d'objets sans surveillance était surement un choix réfléchi, même si personnellement il ne l'aurait peut-être pas fait. Des vêtements étaient suspendus à sa droite, une pelle attachée au plafond au-dessus de sa tête. Difficile de marcher, les objets étaient répandus sur le sol en vrac un peu partout. Mais il trouvait l'endroit très bien fait, il fallait l'avouer désorganisé, mais la subtile absence d'organisation des choses donnait à la boutique un charme très exotique, et l'odeur de l'endroit...
    S'en était trop.

    Il sortit de la boutique en grommelant. Son esprit rêveur le perdrait un jour ou l'autre... Il faisait des efforts pour se créer des histoires où il y aurait des adversaires formidables dans un endroit qui l'était tout autant, mais là il devait admettre qu'ici ce n'était pas le cas. Il n'y avait strictement aucun intérêt de se faire remarquer dans un bled aussi pourri. Sans même avoir vu quiconque il savait à quoi s'attendre.
    Il y avait dans sa barque suffisamment de vivres pour errer en mer jusqu'à la prochaine île, alors il y allait de ce pas !

    Des éclats de voix attirèrent son attention au loin. Au moins il serait toujours drôle de voir à quoi ressemblaient les personnes vivant ici. Il se dirigea en direction du bruit.
    Un homme bien habillé était au bout de la rue, accompagné de deux soldats de la marine armés d'un fusil. Il entendait un homme leur crier de déguerpir, qu'ils aimaient pas les voyageurs et toutes les inepties qu'un xénophobe puisse pronon...

    La tête d'un des deux marines explosa.

    Le sourire revint sur son visage et il s'élança. C'étaient peut-être des pouilleux, mais au moins ils avaient le mérite d'être marrant !
      Il ne fallait pas réfléchir, pas de temps à perdre. Certes, le marin commençait à viser quelque chose devant lui, très probablement son agresseur. Cependant, quand la tête de son copain saute, on a pas tendance à donner le meilleur de nous même quelques secondes après. Lombgo avait à peine parcouru la moitié de la distance que l'autre marin qui s'apprêtait à riposter en tremblant subissait le même sort que son camarade. Dans le thorax cette fois.

      L'adrénaline lui donnait un sentiment d’excitation qu'il adorait. Il ne voyait d'ailleurs pas d'autres motif que ça pour aider un type du gouvernement paralysé par la peur et sur le point de se faire descendre. Il tourna rapidement la tête. Cette fois-ci il put discerner un vieillard, vieillard qui était d'ailleurs en train de mettre en joue le type du gouvernement pas très réactif. Il sauta sur ce dernier et le plaqua au sol. Ce qui était inutile, car si l'homme avait réussit ses deux premiers tirs, le troisième qu'il tira était si mal visé qu'on aurait pu penser qu'il l'avait volontairement raté. Lombgo se releva en attrapant le mou du genou, le mit sur son dos et couru en revenant sur ses pas. Il s'assura d'avoir parcouru une bonne distance avant de s'arrêter, essoufflé.

      Il prit quelques instants pour se détendre.
      Maintenant il fallait réfléchir. Non, d'abord poser des questions. Pourquoi pas les deux d'ailleurs ? Il se dit que cet agent du gouvernement perdu dans un coin comme celui-ci ne pouvait que lui révéler des chose intéressantes. Ou plutôt il ferait en sorte qu'il les révèle.

      - Bon, vous êtes qui ?

      Question simple, efficace.
      Mais aucune réaction de son interlocuteur.
      Sa question devenait incomprise et inutile. Peut-être pas incomprise, mais très certainement inutile.

      En temps normal il aurait proposé au type d'aller dans un bar, lui aurait commandé un truc à boire et après quelques instants ils auraient pu nouer une discussion. Sauf qu'il doutait qu'il y ait un bar dans cette ville, et quand bien même il y en aurait eu un, l'image de la boutique délabrée l'en dissuadait. Il ne restait plus qu'à tenter de nouer un semblant de discussion et de tenter de le rassurer.

      - Écoutez, je ne sais pas qui vous êtes mais je ne vais pas vous faire de mal. J'aimerais simplement savoir qui vous êtes pour pouvoir vous aider. Pour l'instant je n'ai aucun élément en main pour savoir quoi faire, mais s'il y a bien une chose dont je suis certain, c'est que pour l'instant vous ne courrez absolument aucun danger.

      Cette fois ci l'homme acquiesça. Lombgo se détendit un peu plus, les évènements pouvaient finalement tourner en sa faveur. C'était vrai que depuis le début de la journée, il avait l'impression d'avoir un mauvais démon sur le dos.

      L'agent lui raconta alors le déroulement de l'attaque, lui expliquant qu'il avait du partir sur une barque pour ne pas se faire repérer, qu'ils cherchaient des vivres pour partir de cet endroit et qu'il était un représentant du gouvernement dont la mission était justement de représenter de gouvernement, mais qu'il ne pouvait en dire davantage. Lombgo avait toutefois du mal à saisir la situation. En temps normal, c'était les navires de la marine qui attaquaient les pirates et non l'inverse, quoique rarement cela pouvait être le cas. En effet dans une telle situation il fallait une réelle motivation autre que le goût du combat, étant donné qu'il se considérait comme une exception à ce sujet, ayant le goût particulier de vouloir risquer sa vie à chaque coin de route. Avec un représentant de la marine à bord, l'idée d'une prise d'otage lui vint. Cela restait une idée néanmoins, pour une attaque telle qu'il la décrivait, soit les pirates étaient des véritables vétérans habitués à piller les navires du coin, soit c'était l'attaque était préméditée. Dans tous les cas les éléments manquaient pour juger et il se fichait un peu des soucis de la marine à ce sujet.

      C'est alors qu'une idée germa dans son esprit. Concrètement ce n'était pas tout les jours que l'on croisait un agent du gouvernement mondial seul et désarmé. Surtout que celui-ci lui paraissait bien peu habile en combat de front. Il remarqua par ailleurs une valise noire que trimballait l'agent. De l'argent pour parvenir plus facilement à sa destination ? Très probablement, c'était le cas. La valise avait tout de même l'air particulièrement solide, et surtout il remarqua qu'il fallait un code pour l'ouvrir. L'idée l'amusa, finalement les types de la marine et du gouvernement mondial avaient plus de ressources qu'il ne l'imaginait.

      Lombgo serra la mâchoire, tic qui apparaissait lorsqu'il était en proie à un dilemme ou une situation fâcheuse. Il s'était convaincu de ne pas impliquer de civil dans ses actions. Mais c'était un type du gouvernement et la tentation était vraiment forte, ce qu'il prévoyait de faire ne pouvait pas de toute manière engendrer sa mort. Il fallait simplement l'éviter, le tout était simplement de gagner en réputation.

      Il allait le prendre en otage.