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Logue Town: Là où tout a commencé.



Enfin, ou pas quoi. Ça dépend de quoi on parle au final. La deuxième expédition des Sea Wolves à la limite ouais. Pour ce qui est du reste, pas un brin si vous voulez mon avis. Mais bon ça n’regarde que moi hein.


Logue Town donc. Prés d’trois ans que j’avais pas remis les rangers dans l’coin, qui d’ailleurs se sont transformées en jolies tongs depuis que la marine a pris ses largesses avec moi. Ou l’inverse je n’sais plus trop. Enfin bref, un bail que j’étais pas v’nu ici, et si l’coin n’a pas vraiment changé c’n’est pas ça qui va jouer sur ma fibre nostalgique pour autant. Va chier la nostalgie, j’ai déjà assez donné ces derniers temps pour m’amuser aux flashs back en série style introversion et larme à l’œil de ces tarlouzes poétiques. Nan moi si j’suis là aujourd’hui c’est pour le taff, ou plutôt par intérêt.

Pour tout dire en fait j’suis carrément juste de passage. Genre coup d’vent discretos made in transit obligatoire par reverse moutain pour jouer les retours sur East-Blue. Car quand on reçoit un appel den-den de ses sbires qui vous informent que le centre névralgique de votre empire financier est attaqué par une bande de nazes suicidaire, ben forcement ça vous fait tiquer. Et même si j’doute pas un seul instant d’la capacité d’mes gars à jouer les videurs eux-mêmes, ben comme j’suis d’passage dans l’coin autant dire bonjour aux employés et leur remontrer ma trogne. J’sais qu’elle est sur les avis d’recherche de tout panneau d’affichage digne de ce nom, mais quand même, en vrai c’est plus sympa quoi. Faut être sympa avec ses sbires. Surtout ce qui comptent tes thunes et qui sont pris en otage.

Tenue sobre, mêlant costard cravate dernier cri de Al’Aklass et une paire de tongs king size parc’que voilà quoi, on peut mêler la classe et l’décontracte arrivé à un certain stade ; le tout surplombé d’un panaméen et d’une fine écharpe de soie blanche histoire d’éviter les émeutes et les migration de foule en panique… j’évolue à grand pas dans la chaleur de cette belle journée ensoleillée, parcourant les rues bondées et profitant un peu de toute cette vie grouillante et insouciante de laquelle mes récents choix de vie m’ont quelque peu coupé.



Mes pas m’entraînent donc rapidement à une immense place bien connue, au centre de laquelle trône l’imposant bâtiment source de ma visite : Abyss and Co. Cabinet d’avocat. Devant l’immense porte encadrée par d’aussi immenses statues, un petit attroupement d’homme, qui s’ils ne montrent pas de signe de fébrilité pousse clairement le public à passer son chemin. Gentleman Crock mène le subtil blocus, répartissant les vigils et montant la garde. Et tandis que je fends la marée humaine qui grouille dans cette ville, son regard se porte instantanément sur moi et me reconnais aussitôt malgré le déguisement. Une main à son chapeau melon en guise de salut, et un grand sourire courtois pour accueil.

Spoiler:

-Bonjour Patron, cela faisait longtemps.
-Salut Crock, ça roule par ici ?
-Disons que la situation se gère monsieur.
-Bon j’vais pas traîner non plus, j’voudrais pas plus que ça causer le bordel et faire venir l’amirauté dans l’coin.
-Je l’entends bien monsieur.
-Alors je t’écoute, il se passe quoi là ?

Et le chef de la sécurité d’Abyss and Co. m’explique avec moult détails ce qui ne m’a été que brièvement rapporté jusque là, la situation. Un Cigare vient se coller à mon bec tandis que l’homme me fait son rapport ; et tandis que la fumée commence à monter en épaisses volutes, mes yeux se rétrécissent et eux comme mes oreilles n’en perdent pas une miette. Car s’il y a bien une chose que je déteste, c’est qu’une bande de p’tits trouducs insouciants viennent jouer les suicidaires chez moi. Ca fait perdre du temps et ça salit l’plancher les p’tits trouducs. C’est pénible les p‘tits trouducs.
Une bande de pirate du dimanche donc, qui a fait irruption dans les locaux et a pris une partie du personnel en otage. Deux vigiles dézingués d’entrée de jeu, ce qui veut dire qu’ils ne sont pas SI mauvais que ça au final, mais loin d’être suffisamment organisés pour faire les choses dans les règles. Monsieur Crock aurait pu jouer l’affaire tout seul, mais quitte à être là… Surtout que si d’ordinaire j’ai plutôt tendance à laisser les otages crever pour faciliter l’assaut, là pour le coup j’y tiens aux otages. Comme quoi les choses changent hein ?

-C’est bon Crock ; je m’en occupe.
-Besoin de renfort patron ?

Mon regard est éloquent. Mon silence de même. Puis dans une bouffée de fumée épaisse, je pousse les battants tout en lui crachant entre les dents.

-Assures toi juste que ni la foule ni la marine ne suspecte quoi que ce soit.
Le reste je gère.



Les portes se claquent derrières moi, coupant net toute réponse.
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-Mais vous allez vous dépêcher oui ou merde ?!
-Désolé chef ! Mais c’est pas d’ma faute !
-Personnellement je lui aurais dis merde. Mais ce n’est qu’un conseil.
-Vous voyez ! Il fait rien qu’à m’perturber !

Quant on s’attaque à la façade pseudo-officielle d’un des pires scélérat des océans, il faut avoir une sacrée paire de baloche en réserve. Et même burné avec deux montgolfières, ça n’en reste pas moins très rude pour les nerfs. On sait qu’on joue avec sa vie autant qu’avec la gloire qu’on aspire à récolter ; et ce ne sont pas tous les zéros qui défilent sous les yeux de nos chers preneurs d’otage qui vont les aider à garder le sang-froid. Quant à l’otage…


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-Je ne vois pas de quoi vous parlez. Je m’applique à être aussi utile que possible depuis le début.
-Oui nan mais c’est pas ça le problème !
-Ah bon ? Et quel est il je vous prie ?
-Et ben c’est que !... que !...
-Que ?
-Ben qu’vous faites rien qu’à m’aider !
-Ah… Et c’est mal ?
-Ben disons que ça m’perturbe… Arrêtez… S’il vous plait.
-Bon vous allez reprendre le taff tous les deux ?!
-Vous voyez ?! Apres j’me fais engueuler moi !
-Sincèrement navré. Vous avez besoin de vacance si vous voulez mon avis.
-Toi l’otage ta gueule ! Sinon j’te transforme en tapas et fissa !
-Bien bien, je me tais.
-Nan mais oh…
-…

Et la valse des chiffres recommence, danse hélas imperméable à toute la clique de forbans qui était venu piller une banque, se voyant déjà les bras rempli d’or et la tête auréolée d’honneurs… pour se retrouver noyés dans assez de paperasserie pour torcher l’cul de tous les bambins d’East Blue. Les banques, c’est plus c’que c’était.

Alors forcement, quand on sait ce qu’on risque à braquer une boutique du célèbre et si redouté Thunder F., chaque seconde où l’on sent le contrôle de la situation s’échapper et une torture pour les nerfs, un enfer dont on ne veut hélas s’extraire de peur de tout perdre alors. Une fois lancé, plus possible de revenir en arrière… Alors on presse son otage si utile. On l’exhorte à aller plus vite dans ses manipulations chiffrées. On le pousse à la pointe du sabre à brouiller les pistes, à transférer les sommes. Et on s’énerve face à cet otage si calme, si prévenant envers eux. Ce foutu otage qui ne semble pas comprendre qu’il va bientôt crever s’il ne se décide pas à se dépêcher !

-Alors !
-C’est bientôt fini. Juste quelques détails.
-Encore ?... Pitié, qu’on arrête ça…
-Il le faut bien si vous n’voulez pas que le compte soit bloqué et le transfert annulé après votre départ.
-Très bien !! Très bien… Mais vite hein ! J’rigole pas moi !
-Oui oui.


Et c’est encore au tour des minutes de défiler tandis que les pirates font les cents pas. Quant à ceux qui couvrent les accès et interdisent une éventuelle contre-attaque des vigiles, on peut sentir aux tremblements qui s’emparent peu à peu d’eux que le stress de la situation commence à devenir intenable. Et bien que pour le moment tout se déroule sans réel problème, les « Snake Pirates » sentent que la situation dérape. L’entropie gagne.



[…]


-Bon si c’est pas fait d’ici une minute je vous jure que j’le bute !
-Calmez vous chef, il a bientôt fini.
-Oui regardez, ça avance hein !
-Pas vrai Monsieur S que ça avance ?
-Oui oui, j’ai bientôt fini.
-Raaaaah ! J’vais l’buter j’vous dis !

-Tututut ! Personne n’bute plus personne quand j’suis là.


Les « Snake Pirates » se retournent tous en bloc pour faire vers cette voix sinistre et surtout on ne peut plus inattendue, me faisant alors face avec toutes leurs mines d’ahuris terrifiés. Dans ma main un de leur guetteur inconscient, que je laisse retomber sans ménagement sur le tapis épais que je foule de lentes mais inarretables enjambées.

-Ah. Enfin.
-Salut M’sieur S.
-Bonjour Patron. Il était temps, je commençais à trouver tout cela un peu long.
-Ouais ouais je sais.
-T… thunder F !
-Vous êtes arrivé en ville il y a longtemps ?
-Thunder F ! Tu… tu ne nous fais pas peur !
-Non pas vraiment, à l’instant. C’est là que j’ai appris.
-On connaissait le risque en s’attaquant à toi et je peux te dire que/* !...

Un index jaune dressé vers le plafond le coupe net. Le silence s’installe tandis que je tends l’oreille comme pour y capturé un son menu ; tous en fond de même. Rien.

-Putain ouais c’est mieux quand tu fermes ta gueule.
-Que ?!...


-Bon où on en était… C’est sympa la déco que t’as fait là. C’était pas comme ça la dernière fois que j’suis venu, si ?
-Non non, nous avons profité des exceptionnels bénéfices de 1624 pour refaire cette aile.
-C’est chouette c’que vous avez fait ; très cauzi les tapisseries et l’acajou au plafond.
-Mais… mais…
-Oui, c’est important de bien présenter au client.
-Clair ; et puis faut savoir bosser dans un espace sympa aussi, c’est important.
-Mais nous on…
-Sinon ça va toi ? T’as l’air en forme.
-On fait aller patron, on fait aller.


Mes pas et notre conversation décontractée m’amène toujours plus près du centre de la scène, scène occupée par un Monsieur S. et toujours l’autre plouc des p’tites mers. Et voilà d’ailleurs l’autre loustic qui soudainement prend conscience que m’laisser m’approcher plus tiens de la gageure et s’décide à reprendre une place maîtresse dans la conversation. Ce qui, en soit, est une sacrée connerie si vous voulez mon avis. Le voilà donc qui se rue derrière mon banquier préféré, lui brandissant un pistolet sur la tempe avec la mine de la veilleuse qui croit à tord qu’elle pourrait être une lumière.

-Pas un pas d’plus !
-*Soupire*
-Un geste et j’bute votre collège ! J’hésiterais pas !

Je m’immobilise, tant pour éviter un drame malheureux que par lassitude. Le regard dure que je lui lance alors est toute l’attention que je daigne lui donner, mes oreilles occultant naturellement le mini speach où l’couillon s’présente lui et ses hommes, vantant leur avenir de terribles forbans, ect… Un visage inconnu pour un destin dont je n’ai que faire.

-Allez, toi tu finis le transfert !

La pointe du pistolet appui un peu plus sur la face spongieuse de l’octopède, vers qui mon regard s’aiguise. Clin d’œil discret de l’homme poisson, qui me pousse alors à ne pas intervenir tout de suite. Je suis curieux… et puis ça me générait que ces crétins abîment la décoration à grands renforts de balles perdues et de taches de sang mal contrôlées. Je temporise donc. Et de son côté maître S. s’affaire sur son escargo-transfert. Il semble confiant, à l’image du pirate derrière lui chez qui un sourire en demi lune s’affiche touche après touche.

-Voilà il ne reste plus qu’à */ !…
-Laissez moi finir !
-Hey mais non je*/ !…
-Envoyé chef !

Et c’est là que j’vois aux yeux atterrés de Monsieur S à qui on vient de voler le clavier qu’il y a une couille dans l’potage. Et l’regard qu’il me lance ne fait que m’confirmer tout ça… C’est plus une couille c’est un bocal d’huitres de terre qui flotte dans c’putain d’potage !



-AHAHahaha ! On a réussi !
-Bravo chef !
-Snake pirates !
-…
-Grrrr.
-Et maintenant reste encore à buter l’otage et Thunder F !
-V… Vous étés sur chef ?!
-Oui vous allez voir, on peut le faire ! A nous la célébrité !
-Nan mais c’était pas prévu ça.
-Faites moi conf*/ !...
-Fingers death clap.
-Bang ! Argl !

La tête du capitaine part en arrière, étirant son cou comme à l’infini avant que le corps de celui-ci ne se décide à suivre le mouvement et ne vole à sa suite dans les airs ! Quelques rudes roulades plus tard, le voilà affalé au sol, la bave aux lèvres et la conscience au rabais.
De mon côté, je suis là, toujours à ma place mais une main tendue et les doigts prêt à claquer de nouveau. Car il ne m’en faudra pas plus pour me débarrasser de toute cette bande de guignol. Juste quelques claquements de doigt.

Mon regard le leur fait comprendre ; et pas un ne fait le moindre geste. Oser respirer et tout juste possible. Toléré. Et encore, de peu. Les paroles sont inutiles dans ce genre de cas, l’évidence est là.



-Ça va M’sieur S ?
-De mon côté oui, tout va parfaitement.
-Bien. Et les comptes ?

Sans un mot, Le gérant d’Abyss and Co. se redirige vers l’escargo-clavier de contrôle, y pianotant à une vitesse surréaliste avec un sérieux tout ce qu’il y a de plus professionnel et à l’opposé des minutes précédentes. Puis… il s’immobilise. Et je sais à son air grave que les nouvelles ne vont pas être bonnes.

-Le transfert aurait dû se faire vers un autre de vos comptes, protégeant ainsi vos fonds.
-Hey vous comptiez nous rouler ?!
-Aurait dû ?
-Mais grâce à notre ami ici présent et à son intervention maladroite je crains que ce ne soit pas le cas.
-Je… C’est pas moi ! Je !...
-Dites moi l’ami, vous n’aviez jamais transférer de fond par le passé  n’est ce pas ?
-Non. C'est-à-dire que je n’avais jamais toucher de clavier jusqu’à aujourd’hui…
-A l’avenir, abstenez vous.
-Désolé…
-Grrrr…




Mes poings se referment ; et tous reculent aussi discrètement que possible de quelques pas. Je serre des dents, avant de laisser filer entre des incisives d’une voix contenue :

-Monsieur S., je vous prierais de me dire ce qu’il en est de mes fonds.
-Je vous dis ça de suite patron.

A nouveau les tentacules s’affairent. Et à chaque seconde de silence mon vœu d’abstinence homicidaire s’effiloche. Mais j’ai appris à m’tenir… alors je tiens. Pour le moment.

-Les fonds ont été transférés à une certaine mlle Tulipe.
-Qui ça ? On la connaît celle là les gars ?
-Non. Pas la moindre idée de qui c’est…
-Moi non plus.
-Rien de bien surprenant.
-Oh ça va hein, j’vous dis que je l’ai pas fait exprès !
-Désespérant…
-Et c’est qui cette Mlle Rose ?
-Tulipe. Plus précisément, c’est au nom de l’orphelinat général de North Blue, dont la directrice et responsable légale est cette Mlle Tulipe.
-L’annulation est elle possible ?
-Je crains que non.



La nouvelle finit de m’faire monter le sang aux tempes. Alors histoire de n’pas repeindre la pièce en tons vermeilles je fais les cents pas, avalant les mètres de tapis à grandes enjambées, la mine renfermée et le regard au loin. Zen…  ne pas tuer… je l’ai juré…. Ce n’est que de l’argent après tout. QUE de l’argent Toji… Reste putain de zen bordel de putain d’chierie de bordel de merrrrrrr… Zen !

-Vous comptez faire quoi de ces jeunes gens ?

Une douzaine de paires d’yeux jusqu’ici silencieuses se braquent soudainement sur Monsieur S. puis sur moi, se liquéfiant littéralement de terreur en attendant mon verdict. Long silence.

-Fais les disparaître.

Hoquet de stupeur tandis que la moitié défaille !

-Mais non bande de cons ! Disparaître du genre « que je ne les vois plus » !
-Ha !...
-Et fais ça vite avant qu’ils ne nous salopent le tapis !
-Je fais appeler gentlemen Crock, il va les mettre au silence.
-Je statuerai sur leur sort plus tard, il y a plus important avant.



Alors je me rapproche de mon ami et maître d’affaire, le regard dur mais où pointe une étincelle d’inquiétude.

-Ne m’épargne pas l’ami… Dis moi combien.

Un chiffre se griffonne sur un bout de papier, que Monsieur S me tend ensuite non sans une certaine forme de pitié et de compassion.

Je le lis. Deux fois.

-COMBIEN ?!
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- North Blue -
-Orphelinat Sainte Marie de la coquilledure –



Les pas précipités de la nonne résonnent dans les couloirs de l’immense bâtiment, rebondissant en écho dans chacune des innombrables mais délabrées pièces, ricochant de cloison en cloison, traversant les parois fines et les nombreux trop qui les parsèment avant de s’enfuir par les fenêtres aux carreaux cassés  à la suite des pigeons qu’ils dérangent. Car il faut bien dire que Mlle Rosemarie ne court pas souvent, mais lorsqu’elle le fait c’est comme si une planète dévalait une pente. Voilà donc ses cents vingt kilos d’amour des enfants de la foi et des petits fours qui oscillent de tous les côtés tandis que sa masse prend précipitamment chaque virage dans un bruit de dérapage sur fond de parquet mal entretenu. Et croyez moi, l’amour ça pèse pas beaucoup.

-Mlle Tulipe ! Mlle Tulipe !

La voilà hurlant entre deux remontées désordonnées de poitrine et deux halètements de buffle, toute impatiente qu’elle semble être. C’est donc en arrachant à moitié poignée de la porte moisie qu’elle pénètre dans le bureau de sa directrice, freinant des quatre fers pour ne pas percuter la pauvre femme alors prise au dépourvu !

-Mlle Tulipe !
-Et bien Rosemarie ! Que vous arrive t’il ?!
-Mlle Tulipe ! Une grande nouvelle !
-Calme toi d’abord. Souffle, sinon tu vas finir par exploser.
-Pas le temps Mlle Tulipe ! Une grande nouvelle !
-Oui oui tu me l’as déjà dit. Poses toi là, voilà… prêt donc un biscuit.


Voilà la vieille dame, qui d’une main douce assoit sa volumineuse collègue, avant de lui tendre une boite de biscuit militaire 1618. Une main volumineuse s’y enfourne presque par réflexe, avant de se porter à la bouche qui aussitôt reprend son travail de décibel.

-Une kronch grande kronch kronch nouvelle !
-Et bien je t’écoute.
-Vous savez kronch-glurps… les cahiers pour les enfants ?
-Oui et bien ?
-Ils vont enfin en avoir un chacun ! Deux même !
Vous savez les rations de la marine ?

-Attends comment ça ? Je comprends r*/…
-Fini ! On va enfin pouvoir manger à notre faim !
-Je ne te suis pas là, ralentis un peu je t’en prie.
-Fini les carences alimentaires des tout petits !
-Mais…
-Et les sorties éducatives dans les eaux boueuses du marais ! Fini !
-Je…
-On va pouvoir les emmener à la plage, la vraie ! Ils vont enfin voir la mer !
-Que…
-Regardez Mlle Tulipe ! Mais regardez donc !


Haletante d’excitation et de joie, la grosse bonne femme tend enfin une fine feuille de papier à sa supérieure démunie, qui ne peut alors que la saisir avec une mine figée d’incompréhension.

-Qu’est ce que c’est ?
-Un don ! Le banquier me l’a donné lorsque je suis allé chercher nos aides pour les rations de riz de la semaine !
-Un don ? Mais de qui ?
-La somme ! Regardez la somme Mlle Tulipe !



Et Mlle Tulipe regarde. Deux fois.


Et Mlle tulipe tombe dans les pommes.




Sur le papier à l’entête officiel de la banque général de Noth Blue, derrière le nom de la société Abyss and Co. et d’Arashibourei, un chiffre.

149 Millions de berries.
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