ROUND I
Dans le Berceau des Déchets de l'Humanité
Dans le Berceau des Déchets de l'Humanité
Dans une des auberges à peu près potables de la ville cancéreuse, un couple brisait le calme matinal par une dispute qui se solda par la maltraitance de la femme par l’homme qui l’attrapa fermement par le cou avant de la balancer sans ménagement contre le mur de la chambre juxtaposée où, sur un lit à une place, était allongée sur le ventre une jeune femme à la longue chevelure blanche. Elle n’était vêtue que d’une simple culotte de couleur rose; un sous-vêtement parfait pour une petite fille et non à une jeune femme de vingt ans qu’elle était. Les jambes légèrement écartées, les bras sous le coussin, les bruits provenant de la chambre voisine ne semblaient point la déranger. Alors que le calme revint enfin, la jeune femme releva le buste pour finir assise sur le lit. Elle attrapa ensuite le cache-œil sur la table de nuit qu’elle vêtu à son œil droit avant de retirer des boules de cire de ses oreilles. Prévention pour avoir une nuit reposante mais qu’elle n’utilisait que lorsqu’elle jugeait qu’il n’était pas nécessaire d’être aux aguets. Elle se trouvait dans l’un des endroits répertoriés les plus dangereux des Blues mais elle avait choisi un établissement situé dans un des quartiers les plus sécurisés de la ville. Le séjour ne lui coûtait pas plus cher que celui dans une des auberges qu’elle avait l'habitude de fréquenter. Il existait dans les quartiers les plus malfamés d’innombrables hôtels où les tarifs étaient bien plus attrayants mais où on laissait également sa peau facilement. La jeune femme avait préféré privilégier la sécurité à l’économie. Plus d’une heure plus tard, la jeune femme prenait la direction du port pour aller vérifier si le bateau qui l’avait amené ici était toujours ancré au même endroit. Une fois de plus, elle s’était fait avoir. Partie d’East Blue pour se rendre à la base G-3 de la Marine elle avait fini par poser pieds à Las Camp contre son gré. L’équipage du bateau marchand supposé l’amener au bon port avait omis volontairement de lui informer de leur escale sur cet endroit considéré comme le ver dans la grande pomme nommée West Blue. On l’avait mis devant le fait accompli lorsque l’ancre fut jetée au port. On lui avait dit d’être prête à repartir dans trois jours mais par méfiance, elle venait vérifier si le navire était toujours là. Restant à sa place, elle n’avait pas cherché à comprendre la raison qui retenait l’équipage sur l’île. Vu la réputation de cette dernière, ce n'était surement pas pour une affaire très honnête mais elle n'était pas là pour jouer la détective.Tout ce qui lui importait était d’arriver sans encombre à destination. Ne désirant pas tourner les pouces alors qu’elle se trouvait sur un territoire où abondaient des sources d’argent possibles, la jeune femme s’aventura dans un quartier où elle espérait dénicher une proie pas trop dur à capturer. Tenant plus à sa vie qu’à gonfler sa bourse, elle se contentait des cibles supposées ne pas lui faire courir trop de risques mais elle n’était jamais à l’abri de mauvaises surprises qui la mettaient souvent dans des beaux draps. Maintes fois elle avait failli laisser sa peau lors des chasses dont les risques étaient mal calculés ou qui avaient tout simplement mal tournées. Il y a quelques années elle pouvait attribuer ces incidents au manque d’expérience ou à la naïveté de la jeunesse mais à présent elle n’était plus une enfant ni une débutante. Les gens se retournaient au passage de la jeune femme, attirés non pas par sa personne mais plutôt par l’arme de plus voyante qu’elle portait accrochée dans son dos. Par sa forme étrange et sa taille plutôt menaçante qui atteignait presque celle de sa porteuse, l’objet avait tendance à attirer des ennuis à sa propriétaire mais c’était un allié dont elle ne pouvait se séparer. Ses pas ne l’avaient pas mené bien loin dans le quartier qu’elle était en train d’explorer que la jeune femme se retrouva dans une ruelle qu’il ne fallait pas piétiner. Au fur et à mesure qu’elle avançait, de plus en plus d’hommes se mettaient à la suivre puis ceux qui la voyaient venir s’avançaient vers elle comme s'ils cherchaient à l’encercler. Profitant qu’il lui restait encore assez d'espace pour passer à l’action, la jeune femme cessa d’avancer puis sans perdre de temps elle dégaina son arme mais au lieu d’attaquer avec elle balança l’objet par-dessus sa tête dans un angle bien étudié. Aussitôt délestée de son arme, elle pivota pour se mettre sur ses bras écartant ses jambes à cent quatre-vingts degrés en l’air dans la foulée puis jouant avec les déplacements rapides de ses mains, telle une toupie elle balaya les cibles à porter de ses jambes(1). Avec la grâce d’une acrobate qu’elle était, elle se repositionna ensuite sur ses pieds juste à temps pour réceptionner son arme qui retombait juste devant elle. L'enchaînement qu’elle venait d’exécuter était le fruit d’un long entrainement qui a bien failli lui coûter la vie. La jeune femme ne rengaina pas son arme mais pointa leurs lames menaçantes vers les quelques hommes restants debout mais qui hésitaient à avancer. Elle n’avait point envie de souiller son précieux outil de combat et espérait vivement que les assaillants abandonnent leur assaut. Prière qui fut exaucée car les voyous s’éloignèrent lentement avant de disparaître totalement, délaissant leurs compagnons inconscients. Vu leur niveau en combat, les victimes n’étaient certainement pas des primés et même si c’était le cas, le prix de leur tête ne devrait pas être bien élevé. La jeune femme fouilla les poches des malheureux à la recherche de quelques objets de valeur. C’est qu’elle n’avait d’ange que l’apparence et n’hésitait pas à dépouiller ceux qu’elle jugeait le mériter comme ces déchets de l’humanité. Qui pourrait bien la reprocher de voler des voleurs ? La Marine ? Fallait-il déjà qu’elle pointe le bout de son nez. On pourrait l'accuser d’un acte digne d’un pirate mais elle n’avait jamais prôné être une personne bien droite. Le butin fut bien maigre, à peine quelques centaines de berrys mais cela compensait largement l’effort qu’elle avait déployé. Elle rangea la récompense et remit son arme à sa place dans son dos. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter le lieu, avant que les fuyards ne reviennent avec des renforts, la jeune femme sentit une présence bien plus forte que les autres. Instinctivement elle porta sa main droite sur les poignées de son arme s'apprêtant à la ressortir tout en pivotant pour faire face à la manifestation oppressante …
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Dernière édition par Yamiko le Lun 20 Avr 2015 - 8:54, édité 3 fois