Oh bordel, Lilou ! Il y a Sheila Turner à l'Hôtel !
La porte de sa chambre venait de s'ouvrir à la volée et Monty, haut comme trois pommes, pénétra en trombe dans sa pièce, tout transpirant et transit d'amour. Ses yeux brillaient d'une lueur folle et passionnée qui arracha un frisson d'angoisse à la rouquine. Elle n'aimait déjà pas se faire déranger de la sorte, mais si c'était en plus pour traiter d'histoire de cœur comme la mine de son collègue semblait l'afficher, très peu pour elle. Elle se reconcentra sur l'une de ses valises, de laquelle elle sortit son attirail pour le mettre de côté, tandis que Monty faisait des allés et retours furieux dans sa chambre en répétant le nom d'une femme qui échappait totalement à la rousse :
Qui ?
Sheila Turner ! Martela-t-il avec entrain comme si ça pouvait faire la différence. Mais devant l'absence de réaction de son amie, le petit homme tira une tête de six pieds de long : Me dis pas que tu connais pas Sheila Turner...
Ca me dit rien du tout... C'est une scientifique ?
Tu es irrécupérable... Bien sûr non ! C'est le plus grand guitariste de tous les temps ! Une véritable star ! Pas un vulgaire collecteur d'échantillon qui joue avec des tubes à essais...
Moi, tu sais, la musique... Ce n'est pas mon truc, souffla-t-elle sans grande conviction en se tournant vers son sac à dos pour terminer de le remplir. Elle avait d'autres chats à fouetter présentement, et cette discussion était formidablement rasoir. Jetant un coup d'oeil à Bee, elle lui confia sa sacoche pour qu'il la porte durant le trajet, avant d'ajouter à l'attention de Monty : Puis, Sheila, ça sonne nom de fille pour le plus « grand » guitariste de tous les temps.
Oui, ça... Soupira Monty en s'affalant comme une minette sur le lit de sa supérieure. Tu te rends compte que je pourrais tomber amoureux de lui si j'étais sûr de son sexe ?
Est-ce que c'était son problème ? Lilou poussa un long soupir sans pour autant jeter un coup d'oeil à son collègue. Depuis leur arrivée à Kamabaka, elle avait l'impression que les histoires de cœur prenaient un tout autre relief, de l'importance. Passant un main sur son visage, elle préféra ignorer son amertume et se montrer digne d'être l'amie de Monty, puisque c'était sans doute ça le plus important. Il était venu pour obtenir une oreille attentive, peut-être même des conseils avisés à ce propos. Elle n'était pas la plus experte dans le domaine, mais depuis l'expérience avec le petit Eriko en compagnie de Rei et Craig, elle se disait qu'elle n'était pas si mauvaise en fin de compte.
Tu devrais tenter ta chance. Tu découvriras au pire moment ce qu'il est réellement, mais ça vaudra certainement le coup d'essayer.
Non ! Éructa violemment Monty en s'enfonçant la tête dans son coussin incarnat soyeux qui allait bientôt porter la marque de ses larmes d'amour déçu : Ille va me trouver misérable, bon à rien ! Comparer à ses talents, je suis que dal, Lilou ! Que dal ! J'oserais même pas me mettre dans son ombre tellement ça serait trop d'honneur... Persoooonne ne peut m'aider ! Personne comprend ce que j'ressens ! Mes amis me conseillent des trucs absurdes, et Pun Bah est trop occupé à sentir toutes les fleurs devant l’hôtel pour me parler ! Je suis miséraaable !
Et tu as des prédispositions pour l'exagération, eut-elle envie de lui rétorquer. Debout et bien campé sur ses appuies, elle planta ses mains sur ses hanches en tournant finalement les talons. Lilou avait autre chose à faire que l'écouter se plaindre de sa vie, ses amis, ses amours, surtout quand du côté de la rouquine, rien ne semblait aller bien, excepté sa carrière. C'était d'un sinistre... Alors, s'attarder plus longtemps en compagnie de Monty n'allait réussir qu'à l'énerver d'avantage...
Hé, tu vas où ? Lança-t-il en se relevant de son coussin après avoir défait complètement son lit et s'être retourné vers elle.
Loin de tes jérémiades sur tes peines de cœur, j'en soupe bien assez comme ça.
Passant une main sur le sommet du crâne de Bee, Lilou se renfrogna légèrement après l'avoir aider à charger les affaires sur son dos. Le canard lui rendit son amitié en se frottant le bec contre sa cuisse, tandis que Monty essayait bon gré mal gré de savoir ce qu'elle voulait dire. Puis, en se passant une main dans le cou, il se souvint que la relation entre Oswald Jenkins et elle avait pris un tournant plus conséquent, et que le départ de ce dernier remettait bien des choses en cause. Finalement, venir se plaindre à Lilou de ses peines de cœur n'était pas la meilleure des idées qu'il ait pu avoir. Ceci mis à part, il comprenait maintenant d'où lui venait sa mauvaise humeur de ces derniers temps, et plus encore la peine de ses traits. Il y avait-il autre chose à dire ? En tant qu'ami, il aurait dut le voir plus tôt. Tout du moins, ce fut ce qu'il se dit sur le moment, et que son rôle était désormais de la rassurer. S'avançant d'un pas, il lui tapa dans le dos et reprit la parole avec entrain :
Roooooh, t'es sérieuse ? Faut pas t'en faire comme ça ! T'en fais des caisses pour pas grand chose, t'es une fille extraordinaire ! Il va revenir, ton commodore, t'inquiète ! Il manquerait quelque chose sinon.
S'il revient, je lui éclate la tête contre le mât du navire.
Voix ferme et intransigeante. La réconciliation entre les amoureux semblait d'ores et déjà compliquée.
Ah oui, t'es du genre amante passionnée, toi. Bon, bah au pire, t'en trouveras un autre ! Un bien mieux que lui ! L'Amiral Shiro par exemple. Il est beau garçon et intelligent, tout ce que t'aime!
Lui, si je le croise, je lui casse le nez.
Surprise tranchée. Lilou attrapa sa propre sacoche puis enfila une petite veste sans prêter plus attention à son collègue. Ce dernier, de son côté, fulminait devant la froideur intraitable de sa supérieure et amie :
Non mais t'es chiante aussi ! Je te trouve des solutions, et direct tu les envoies au diable ! C'est pas en tabassant des gens que tu vas trouver l'amour ! Ni que tu vas le garder, tu le sais ça ? Il se planta devant elle en la pointant du doigt, et martela avec vigueur sa déclaration. Il avait le mérite d'être têtu. Profite de ces vacances pour faire des rencontres et te trouver un copain, j'sais pas moi ! Et souris un peu, tu vas voir, ça va t'aider ! Et séri-
Bon, bye Monty !
Quoi ? Mai-...
La porte claqua à nouveau, laissant Monty seul dans la chambre.
Hé merde...
La porte de sa chambre venait de s'ouvrir à la volée et Monty, haut comme trois pommes, pénétra en trombe dans sa pièce, tout transpirant et transit d'amour. Ses yeux brillaient d'une lueur folle et passionnée qui arracha un frisson d'angoisse à la rouquine. Elle n'aimait déjà pas se faire déranger de la sorte, mais si c'était en plus pour traiter d'histoire de cœur comme la mine de son collègue semblait l'afficher, très peu pour elle. Elle se reconcentra sur l'une de ses valises, de laquelle elle sortit son attirail pour le mettre de côté, tandis que Monty faisait des allés et retours furieux dans sa chambre en répétant le nom d'une femme qui échappait totalement à la rousse :
Qui ?
Sheila Turner ! Martela-t-il avec entrain comme si ça pouvait faire la différence. Mais devant l'absence de réaction de son amie, le petit homme tira une tête de six pieds de long : Me dis pas que tu connais pas Sheila Turner...
Ca me dit rien du tout... C'est une scientifique ?
Tu es irrécupérable... Bien sûr non ! C'est le plus grand guitariste de tous les temps ! Une véritable star ! Pas un vulgaire collecteur d'échantillon qui joue avec des tubes à essais...
Moi, tu sais, la musique... Ce n'est pas mon truc, souffla-t-elle sans grande conviction en se tournant vers son sac à dos pour terminer de le remplir. Elle avait d'autres chats à fouetter présentement, et cette discussion était formidablement rasoir. Jetant un coup d'oeil à Bee, elle lui confia sa sacoche pour qu'il la porte durant le trajet, avant d'ajouter à l'attention de Monty : Puis, Sheila, ça sonne nom de fille pour le plus « grand » guitariste de tous les temps.
Oui, ça... Soupira Monty en s'affalant comme une minette sur le lit de sa supérieure. Tu te rends compte que je pourrais tomber amoureux de lui si j'étais sûr de son sexe ?
Est-ce que c'était son problème ? Lilou poussa un long soupir sans pour autant jeter un coup d'oeil à son collègue. Depuis leur arrivée à Kamabaka, elle avait l'impression que les histoires de cœur prenaient un tout autre relief, de l'importance. Passant un main sur son visage, elle préféra ignorer son amertume et se montrer digne d'être l'amie de Monty, puisque c'était sans doute ça le plus important. Il était venu pour obtenir une oreille attentive, peut-être même des conseils avisés à ce propos. Elle n'était pas la plus experte dans le domaine, mais depuis l'expérience avec le petit Eriko en compagnie de Rei et Craig, elle se disait qu'elle n'était pas si mauvaise en fin de compte.
Tu devrais tenter ta chance. Tu découvriras au pire moment ce qu'il est réellement, mais ça vaudra certainement le coup d'essayer.
Non ! Éructa violemment Monty en s'enfonçant la tête dans son coussin incarnat soyeux qui allait bientôt porter la marque de ses larmes d'amour déçu : Ille va me trouver misérable, bon à rien ! Comparer à ses talents, je suis que dal, Lilou ! Que dal ! J'oserais même pas me mettre dans son ombre tellement ça serait trop d'honneur... Persoooonne ne peut m'aider ! Personne comprend ce que j'ressens ! Mes amis me conseillent des trucs absurdes, et Pun Bah est trop occupé à sentir toutes les fleurs devant l’hôtel pour me parler ! Je suis miséraaable !
Et tu as des prédispositions pour l'exagération, eut-elle envie de lui rétorquer. Debout et bien campé sur ses appuies, elle planta ses mains sur ses hanches en tournant finalement les talons. Lilou avait autre chose à faire que l'écouter se plaindre de sa vie, ses amis, ses amours, surtout quand du côté de la rouquine, rien ne semblait aller bien, excepté sa carrière. C'était d'un sinistre... Alors, s'attarder plus longtemps en compagnie de Monty n'allait réussir qu'à l'énerver d'avantage...
Hé, tu vas où ? Lança-t-il en se relevant de son coussin après avoir défait complètement son lit et s'être retourné vers elle.
Loin de tes jérémiades sur tes peines de cœur, j'en soupe bien assez comme ça.
Passant une main sur le sommet du crâne de Bee, Lilou se renfrogna légèrement après l'avoir aider à charger les affaires sur son dos. Le canard lui rendit son amitié en se frottant le bec contre sa cuisse, tandis que Monty essayait bon gré mal gré de savoir ce qu'elle voulait dire. Puis, en se passant une main dans le cou, il se souvint que la relation entre Oswald Jenkins et elle avait pris un tournant plus conséquent, et que le départ de ce dernier remettait bien des choses en cause. Finalement, venir se plaindre à Lilou de ses peines de cœur n'était pas la meilleure des idées qu'il ait pu avoir. Ceci mis à part, il comprenait maintenant d'où lui venait sa mauvaise humeur de ces derniers temps, et plus encore la peine de ses traits. Il y avait-il autre chose à dire ? En tant qu'ami, il aurait dut le voir plus tôt. Tout du moins, ce fut ce qu'il se dit sur le moment, et que son rôle était désormais de la rassurer. S'avançant d'un pas, il lui tapa dans le dos et reprit la parole avec entrain :
Roooooh, t'es sérieuse ? Faut pas t'en faire comme ça ! T'en fais des caisses pour pas grand chose, t'es une fille extraordinaire ! Il va revenir, ton commodore, t'inquiète ! Il manquerait quelque chose sinon.
S'il revient, je lui éclate la tête contre le mât du navire.
Voix ferme et intransigeante. La réconciliation entre les amoureux semblait d'ores et déjà compliquée.
Ah oui, t'es du genre amante passionnée, toi. Bon, bah au pire, t'en trouveras un autre ! Un bien mieux que lui ! L'Amiral Shiro par exemple. Il est beau garçon et intelligent, tout ce que t'aime!
Lui, si je le croise, je lui casse le nez.
Surprise tranchée. Lilou attrapa sa propre sacoche puis enfila une petite veste sans prêter plus attention à son collègue. Ce dernier, de son côté, fulminait devant la froideur intraitable de sa supérieure et amie :
Non mais t'es chiante aussi ! Je te trouve des solutions, et direct tu les envoies au diable ! C'est pas en tabassant des gens que tu vas trouver l'amour ! Ni que tu vas le garder, tu le sais ça ? Il se planta devant elle en la pointant du doigt, et martela avec vigueur sa déclaration. Il avait le mérite d'être têtu. Profite de ces vacances pour faire des rencontres et te trouver un copain, j'sais pas moi ! Et souris un peu, tu vas voir, ça va t'aider ! Et séri-
Bon, bye Monty !
Quoi ? Mai-...
La porte claqua à nouveau, laissant Monty seul dans la chambre.
Hé merde...
Dernière édition par Lilou B. Jacob le Mer 4 Mar 2015 - 14:50, édité 1 fois