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Des corps morts pour les cormorans

Ma tête … Ma putain de tête d’éborgné ne m’a jamais autant fait souffrir. Et j’en ai connu des réveils difficiles, des lendemains de soirées beaucoup trop alcoolisées et des nouveaux jours que je n’aurais jamais voulu voir. Mais là … Tout semble différent. Un vide abyssal dans ma tête, où suis-je ? Et comment je me suis retrouvé là. Et d’où peut bien venir ce sentiment de faiblesse qui m’envahie ? Mon œil, ma seule fenêtre sur le monde se décida à s’ouvrir au bout d’un effort titanesque. A peine l’œil ouvert, la lumière du soleil m’aveugle de toute sa splendeur. Le temps pour que ma pupille s’adapte à la lumière ambiante et déjà un commencement de réponse s’impose à moi.

Mon crochet planté dans ce qui ressemble à un radeau de fortune, je m’étais échoué comme le plus vulgaire des cétacées  sur une plage où siège fièrement tout une assemblée de palmiers centenaires. Le contact avec l’eau de mer me rappelait que tout possesseur de logia que j’étais, un bain trop prolongé et j’étais mort. Sans mon radeau, je servirais de nourriture aux poissons en ce moment même. Et un autre abruti se retrouverait surement affubler des pouvoirs du fruit du sable. Le pauvre, je lui avais surement sauvé la vie. Mon corps me semble misérablement faible, c’est à peine si j’arrive à me mouvoir. Un nourrisson incapable de se mettre sur ses jambes. Voilà ce que je suis. Un chiot affaiblie tenu en laisse par la mer.

Le passager se mue en éternité, la force se fait faible et le mouvement devient immobile. Seule le cours du soleil et le clapotis des vagues semble échapper à cette sclérose qui ankylose l’univers tout entier. Ma vue ne distingue bientôt plus que des formes floues, dansant comme des sorcières un soir de Sabah, auquel se mêle des souvenirs qui jaillisse et disparaisse continuellement de mon esprit embrumé. Et puis soudain, tout cela cesse. Dans une lente hâte je suis parvenu à m’extirper de là. Je sentis ma force telle un fluide irriguait mon corps entier, des veines de mes pieds à celle de ma main fantôme. Au bout de ce qui m’avait paru une éternité, je revivais. Malgré cela mes jambes étaient toujours faibles, et c’est d’une démarche titubante que j’entame l’exploration des environs à la recherche de souvenirs qui comme ma vigueur semblent fuyant.

C’est plus loin sur la plage que la vérité s’offre à moi dans son plus sinistre appareil. Tel un cheval lancé au galop mes souvenirs reviennent percuter de plein fouet mon esprit affaiblie. Cette charge violente me fit l’effet d’un coup de poing. Les caisses éventrées et les bouteilles jonchant la plage.
Et les corps morts pour les cormorans …
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Vous embarquez sur mon navire ? Pourquoi pas après tous les mers ne sont pas bien sur ces temps-ci, j’aurais bien besoin de gaillards de votre trempe.

Laisser Banaro derrière moi. Me séparer vite avant de m’attacher à Lloyd et ses facéties. Loin, très loin des yeux de chats de Milo qui criaient « caresses moi ». Loin des idioties touchantes de ce gamin d’Epsen. Loin des deux types aux noms en Y, mais ça c’est pour ma propre sécurité. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas. Je ne prendrais pas le risque de revivre la mort des Bloody Sorrow. Mon âme et mon destin m’appelait à la solitude.

Et la solitude le destin me l’avait offerte. Une ile perdue au milieu de Grand Line, pour moi seul. Avec pour seul compagnie le reste de la cargaison du navire qui m’avait conduit jusqu’ici.

Je transporte que des produits de qualités mon gars, du bon rhum comme on en fait plus. Et des cigares depuis le vol d’une bonne partie des stocks des cigares SW ça vaut de l’or.
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Un miracle, un foutu miracle. C’était la seule réponse logique qui me vient  à l’esprit. Pour que l’enclume, que je suis, parvienne à survivre là ou tous les autres membres de l’équipage avait péri. Les meilleurs partent toujours les premiers, dit-on. Si ce dicton est vrai, le monde va devoir me supporter encore un bon paquet de temps. Il se pourrait même que je sois immortel, à défaut d’être intact ça serait au moins ça. Et si j’ai une éternité à perdre dans ce purgatoire. Autant profiter de ce qu’il m’offre.  

Des bouteilles à la mer, des débris de caisses à la mer. Et des cadavres flottant, voilà tout ce qu’il reste du fier galion qui naviguait plus tôt.  Cela et quelques cigares mouillées … Et voilà comment au lieu de conquérir le monde au côté de sa majesté Lloyd Barrel je me retrouve adossé à un palmier, une bouteille de rhum à la main à regarder les cadavres ballotés par les vagues. Et bizarrement cette scène de désastre avait quelque chose d’apaisant, le calme de la mort et son silence.

Un silence brisé par le croassement vorace des charognards.
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Combien de bouteilles ?

Je sais plus, j’ai un peu perdu le compte. Si ce n’est complétement. Le soleil disparait peu à peu. Le ciel rougit comme le bec et le plumage sombre des oiseaux venus participer au festin. Le marchand ne s’était pas foutu de ma gueule. Ce rhum est divinement bon. Je sens une douce chaleur envahir mon cœur et un engourdissement progressif s’empare de mon corps tout entier. Mon corps s’affaisse, le naufragé se change en pochetron de bistrot. Et mon regard ne quitte plus ce cadavre que la mer avait charrié tout près de moi. Enfin le cadavre, ce qu’il y a dessus. De la volée de mouettes, cormorans et autres piafs, celui-ci est le plus curieux. J’avais vu un grand nombre d’oiseaux dans ma vie de petit marin, mais un comme celui-ci je n’en avais vu aucun de son espèce. Une sorte d’enfant issue d’une omelette entre un œuf de corbeau, de vautour et de cormoran. Des serres acérées qui s’étaient planté dans le cadavre comme elles l’auraient fait dans le sable, des ailes de plusieurs mètres d’envergure sertis de plumes noires comme l’obsidienne, un cou long et fin surmonté d’une tête aux yeux vicieux et un large bec qui ne demande qu’à se repaitre de cadavres.

Son regard se tourne vers moi  tout en avalant un morceau de macchabé. Un senti étrange m’envahie alors, un sentiment auquel je ne peux répondre que par une gorgée de rhum. Je me saisis de la bouteille posée à côté de moi, pourtant une phrase m’échappe.

T’as pas autre chose à regarder le piaf ?

Machinalement je porte le goulot à mes lèvres et le gout du rhum envahie alors de nouveau ma bouche. Je le recrache aussitôt …

Et toi ne t’as pas autre chose à faire que de parler à un oiseau ?

La voix est mordante, elle tranche comme une lame. Elle semble venir d’ailleurs et pourtant, ce grotesque animal à plume et de surcroit bouffeur de cadavre semble en être à l’origine. Je reprends une gorgée de rhum, j’en avais besoin. La seule chose que j’arrive à articuler est d’un banal.

Depuis quand les oiseaux parlent ?

A vue de bec je dirais que pour toi c’est depuis deux, trois bouteilles. Dis-moi le pirate, tu comptes me regarder bouffer ? Tu ne crôaaaas pas qu’un type comme toi aurait mieux à faire ? T’as quitté ton patelin  pour te mettre une biture sur une île déserte à regarder des mouettes bouffer des cadavres ? Ne t’crôaaaas pas que tu vaux mieux que ça ?

Tu crois vraiment que je vais m’amuser à subir une leçon de moral avec un poulet mangeur de cadavre ?

Tu vas répondre à mes questions par des questions pendant combien de temps ?

A ton avis l’charognard ?
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Ça t’obsède hein que je bouffe des morts ?

Franchement ? Ce n’est pas le régime alimentaire qui m’semble le plus approprié, puis pour être tout à fait honnête je trouve ça pas particulièrement ragoutant.

J’arrive enfin à allumer l’un de ces maudits cigares. Tant mieux déjà que je suis en train de taper la discussion à un oiseau qui sait ce qui se serait passé avec le manque de nicotine.

Et toi tu crôaaaas que t’es quoi hein ? Qu’est-ce que tu as fait d’autre de ta vie à part te nourrir de cadavres ? Combien de personnes t’as tué pour une poignée de berrys parce qu’un enchapauté plus riche que toi te l’avais demandé ? Vas même pas me dire que tu n’y as pas pris de plaisir alors qu’entre nous cet enchapauté tu aurais pu sans aucun problèmes lui piquer sa thune.

Ferme-la …

Je vois que je touche un point sensible. T’as bouffé des cadavres parce que l’on te l’ordonnait et t’as toujours obéi comme un gentil petit soldat. Que ce soit Dyrian, Drogo, Lloyd ou n’importe quel petit potentat local tu as obéi toute ta vie. Et dès que tu n’obéi pas tu te retrouves comme ça, comme une loque allongé sur le sol à picoler. Tu sais survivre l’éclopé, mais tu n’as toujours pas appris à vivre. Regardes toi comme tu es pathétique, n’importe quel clanpin ayant bouffé un logia serait déjà un puissant criminel recherché par la marine. Toi tu pourrais embrasser une colonel qu’elle se rendrait même pas compte qu’en plus d’avoir affaire à un laideron, elle a affaire à un pirate.

La gloire et l’argent ne m’intéresse pas … Rester sur cette île à picoler toute ma vie ça serait parfait.

Tu mens aussi mal aux autres que tu te mens bien à toi-même. C’est ça dont tu rêvais quand tu as embarqué sur le navire de Dyrian ? Tu as juste peur de vivre par toi-même, et encore plus peur de vivre avec les autres. Tu joues les gros durs insensibles, mais t’es juste un gamin trouillard sorti tout droit d’son taudis. Tu n’as pas changé depuis Goa, tu voles de quoi te nourrir, tu te lies avec des gens que tu abandonnes aussi tôt, et tu ne fais que survivre incapable de construire quoi que ce soit. Lâche, tu es un lâ …

La bouteille de rhum que je viens de vider s’avère être un excellent projectile que le piaf esquive sans soucis, s’envolant en laissant derrière lui une nuée de plumes noires. Je vais te faire la peau enfoiré de piaf. Au temps pour moi je vais te plumer enfoiré de piaf. Je me redresse pour courir à sa poursuite. Alors que le ciel commence à gronder, un orage se prépare mais ça ne te sauveras pas. Mes mouvements sont gauches et mon corps me semble lourd, mes pieds glissent dans le sable de la plage et je m’effondre. Posé fièrement sur une branche l’oiseau me regarde avec toute la fierté que peut avoir un animal. Je recrache du sable.

Ne …

Me …

Prends pas de haut enfoiré de volatile …  


Furibard je me relève et l’oiseau s’enfuit aussitôt. J’attrape une bouteille vide et je me lance à sa poursuites. Mes pas me conduisent à m’enfoncer dans la forêt. Tandis qu’un éclair déchire de nouveau le ciel, et que le clapotis de la pluie tombant sur l’eau commence à se faire entendre.

L’eau ruissèle sur les feuilles de la végétation et de lourdes gouttes tombent sur mon visage, mais je m’en fiche. Je veux ce piaf, le reste je m’en contrefiche. Les branches me griffent le visage, rien à faire je suis déjà bardé de cicatrice, je butte contre une racine noueuse et tombe dans la boue bien fraiche, rien à faire je suis déjà sale. La bouteille que je tiens se brise. Pas grave je l’étranglerais à main nue. Alors que je pousse pour me relever, la boue s’infiltre sous mes ongles et brunie ma peau. La dorure de mon crochet est maculée de brun, comme le reste de mes vêtements. Tu vas me le payer volatile de mes deux. Je cours de nouveau sans vraiment savoir où je vais, l’alcool aidant je ne rends même pas compte de l’inutilité de cette course poursuite. Mes pas claquent dans la boue, ma vue se brouille à cause de l’eau et de la vitesse, ma respiration se fait plus lourde et pourtant l’oiseau m’a toujours l’air aussi loin. Un objectif inaccessible, c’est ce que je me serais dit avec une bouteille en moins.

Avec une bouteille en moins j’aurais sans doute esquivé le coup qui m’atteint au visage.
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Ma tête … Ma putain de tête d’éborgné ne m’a jamais autant fait souffrir. Et j’en ai connu des réveils difficiles, des lendemains de soirées beaucoup trop alcoolisées et des nouveaux jours que je n’aurais jamais voulu voir. Mais là … Tout semble si différent. Le coup m’avait atteint au visage, l’alcool et le choc rende ma vue trouble. Mais il ne me faut pas longtemps pour comprendre. De chasseur, j’étais devenu proie. Une proie que la bande de bestiole qui me faisait face semblait vouloir se partager ma carcasse le plus amicalement du monde. Et là autant le piaf de tout à l’heure était l’oiseau le plus improbable qui m’ait été donné de voir, autant là je n’arrivais même pas à savoir ce que ces trucs pouvaient bien être.

Des hommes, c’est le premier truc qui m’était venu à l’esprit, mais la fourrure drue qui recouvrait leurs bras, leurs épaules et leurs dos ne laissait aucun doute. Des singes, dressés sur leurs deux pattes comme le feraient des humains. L’eau ruisselait sur les muscles parfaitement dessinés de ces créatures. Mais c’est lorsque mon regard croisèrent ceux des créatures que la peur commença à me paralyser. Effrayant, le visage de ces … trucs étaient tout simplement terrifiant. Un visage allongé qu’une bouche sertie de dents effilées défigure d’un rictus improbable. Une langue qui semble bien trop longue pour leur bouche ; Et ce regard des yeux minuscules comparés à la taille de leur visage complété d’un strabisme dérangeant. Grotesques et macabres.

Je me relève en frappant l’un au visage, mais au même moment je reçois un coup dans le dos. Je me retourne pour me défendre mais les coups pleuvent dans tous les sens eux aussi. Ma tête heurte le sol boueux face la première. Mon corps est engourdie mais pourtant il hurle, il hurle que je vais y passer. Il hurle que ma pauvre vie va s’arrêter ici la face dans la boue. Il hurle tellement fort que je n’entends ni la pluie tomber ni les hurlements des créatures qui tout autour de moi se frappent le torse comme pour célébrer le repas à venir. Je n’entends plus rien et pourtant vlà que je la réentends la voix de cette saloperie de piaf. Comme si cette voix provenait des profondeurs de mon âme. Un murmure au milieu des hurlements de peur. Un murmure assourdissant.  

N’écoutes pas ta peur, elle n’est qu’un mensonge inventé par ton âme tourmentée qui ne veut plus vivre. Ta peur de vivre t’as rendu sourd au monde qui t’entoure. Fais taire la mort et entends la vie Galowyr. Souviens-toi. Les borgnes ne comptent pas sur leurs yeux. Surtout pas des yeux d’orphelins effrayés. Ecoute le monde comme tu écoutes ma voix. Écoutes le comme tu t’écoutes toi-même.

Le silence de mort disparait. Et le vacarme de la pluie qui s’écrase sur les feuilles des arbres résonne de nouveau. La boue qui coule  sur mon visage m’aveugle et pourtant je n’ai jamais aussi bien vu. Les cinq primates qui m’entourent, les vers qui rampent dans la terre amollie par la pluie et le piaf aux plumes mouillées qui me guettent du haut de sa branche attendant avec appétit son repas. Moi ou les singes ? Des éléments de réponse n’allaient pas tarder à tomber. Je me redresse péniblement sur mes deux jambes. J’essuie mon visage de la boue qui le recouvre mais mon œil se ferme. Je n’ai pas besoin de voir, c’est ce que m’avais appris mon combat contre Hilda Garde. Ressentir le rythme de mes adversaires et frapper avec le bon tempo. Si ça marche avec une femme ça devrait bien fonctionner avec un singe non ?

A droite !

D’un pas sur le côté j’esquive le poing énorme de l’un des simiens que je fauche d’un coup de genou dans le ventre. Il s’en va heurter le tronc d’un arbre un peu plus loin. Un hurlement dans mon dos m’alerte. Je me retourne.

Baisse-toi !

Pas assez vite, le revers de la main de la bête m’heurte au visage, le gout du sang se mêle aux relents de rhum.

Au-dessus !

L’un des macaques s’accroche à une branche pour prendre de la hauteur et fonce vers moi, les deux poings joints il frappe vers le bas. D’un pas en arrière j’esquive, mon crochet tranche le torche, et ma chaine se libère je tourne sur moi-même. La chaîne s’enroule autour de moi tranchant le singe qui tentait de me prendre à revers.

Galowyr Tornado !

Comme un dompteur avec son fouet, je fais cingler ma chaine repoussant une à une les bêtes. J’halète, ma mâchoire est douloureuse et mes muscles me font souffrir. Je n’ai pas ouvert l’œil depuis le début. Une sensation grisante s’empare de moi. Mes muscles dépassent ma pensée, une frénésie totalement enivrante où mon corps se meut de lui-même au rythme de cette voix tranchante qui ne semble pas vouloir se taire.

Saute.

Mes muscles s’exécutent, ce murmure profond, ce son presque inaudible que j’avais perçu en affrontant le commodore et sur Banaro, ce qui ne me semblait qu’une cadence était devenu bien plus que ça, je ne suis plus le rythme, mon corps le fait sans même que j’ai à y penser. La maitrise est loin d’être parfaite, mais je ne peux plus contenir une certaine excitation. Comme un enfant découvrant sa capacité à prononcer ses premiers mots, lire ses premières lettres, faire ses premiers pas, je découvre un peu plus ce qu’Hilda avait appelé le Haki. J’esquive un coup de poing, retire ma jambe à temps pour éviter une morsure. Quelle sensation merveilleuse que de sentir ce qui allait arriver. Comme un nouveau-né sur ses jambes, tout cela reste maladroit, brouillon. Je prends des coups autant que j’en donne mais avec encore un peu plus de maitrise, ces créatures infectes seraient incapables de porter la main sur moi.

Tu as toujours peur. Peur de prendre la vie, même pour ces pauvres bêtes tu hésites. Tu n’es plus un enfant des rues. Tu as assez joué.  Déchaine les pouvoirs du désert une bonne fois pour toutes. Tues Galowyr.

Tues.

Je bondis de nouveau, et le bas de mon corps se transforme en tornade de sable, je tourne, tourne et tourne de plus en plus vite. Puis le sable tournoyant redevient chair, la vitesse emmagasinée s’ajoute à celle de la chute. Un coup de pied ultra rapide. Il heurte l’un des singes au visage. Un craquement sinistre se fait entendre. Un bruit macabre qui aurait arraché une moue de dégout à n’importe quelle personne saine d’esprit. Mais pas à moi, l’oiseau me le répète, sa voie résonne en l’intérieur de moi et il continue à hurler.

Tues.

Et comme lorsqu’il m’ordonne d’éviter, je m’abandonne docilement à ses directives. Mon esprit est embrumé par l’alcool et la fatigue. Mon œil se rouvre. Ma vue est embrumée, comme une fenêtre pleine de buée. Je peux observer pleinement mon corps se mouvoir de lui-même. Mon esprit, mes convictions, mes émotions tout ne sont plus que spectateur. Seule demeure la voie qui répète toujours sa litanie. Un disque de sable file, tranchant une autre créature en deux. C’est au tour des bêtes d’avoir peur. Elles fuient, s’enfoncent dans la forêt, estimant que je ne le poursuivrais pas. Naïves créatures. Le sable commence à tourbillonner autour de moi. Je les abats, par le crochet ou par le sable, une à une sans pitié. Les carcasses des animaux gisent au sol. Moi aussi je m’adosse de nouveau à un arbre. Lessivé. Je sens une présence tout prêt de moi. L’oiseau, ce maudit piaf s’est posé sur mon épaule. Gagné par la fatigue je sens ma conscience disparaitre peu à peu. Comme moi, la voix s’éteint peu à peu, et la seule chose qui arrive à mes oreilles au moment de perdre conscience c’est un croassement sinistre.

Le crie d’un charognard prêt à passer à table.
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