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Divided We Stand



Le quartier général de la marine à North Blue était vraiment impressionnant. Il devait être d'une blancheur éclatante, car à plusieurs dizaines de mètres, je sentais déjà sur ma peau les rayons qu'il reflétait. Il renvoyait des échos graves et étendus, des échos qui pulsaient d'une grandeur à l'image de la majesté de l'immense forteresse.
Le quartier général abritait plus de deux milles soldats et des officiers de très haut rang. S'ajoutaient à eux les équipages de passage, les patrouilles de North Blue, les agents du Gouvernement en fonction, et en de rares occurrences des membres des Cipher Pol.

Le plan allait être difficile à mener à bout, mais à vaincre sans périls on triomphe sans gloire.


Me présenter au bastion sous ma véritable identité aurait été déplacé vu ce que je comptais y faire, mais déjà à Inu Town, les grandes lignes du plan étaient tracées et je m'étais donc munie de la plaque gouvernementale d'un autre agent, paix à son âme.
J'infiltrai donc la forteresse sous la fausse identité de Miku Tadaishi. En remplissant la paperasse, j'engageai la conversation avec le soldat en astreinte d'accueil, et profitant qu'il me trouvasse à son goût -comme me l'indiquaient sa respiration palpitante et ses pulsations emballées- je lui demandais de me guider jusqu'à ma chambre, et il le fit avec un plaisir certain.
Je n'eus même pas besoin de lui poser la question, de lui-même il me parla de l'hôte de marque que recevait la base : un lieutenant d'élite en provenance de Grand Line, et il m'indiqua joyeusement sa chambre quand nous passâmes devant elle.

Arrivée à ma chambre, je m'excusai en prétextant une grande fatigue et chassai gentiment le soldat si aimable mais si naïf.
Et j'attendis, je me restaurai, et effectivement, je me reposai. La nuit était déjà très avancée quand je sortis enfin de ma chambre. J'avoue avoir eu énormément de mal à trouver les bâtiments abritant la prison malgré les heures passées à étudier les plans de la forteresse : c'était un véritable labyrinthe et les indications étaient uniquement visuelles. Je sus que j'étais arrivée quand un soldat à la voix grave me cria un

"HALTE LA !"


Je me présentai sous l'identité usurpée de Miku Tadaishi, agent spécial du Gouvernement, et j'eus immédiatement accès à la prison à proprement parler.


La première chose qui vous frappait était l'odeur. Et par frapper, j'entends littéralement heurter. La puanteur était si forte que vous crûtes vous évanouir. Il régnait des relents putrides de charognes et de pourriture, les exhalaisons macabres de chaires en décomposition. S'ajoutait à cela les émanations immondes des défécations et des excréments.
Puis, vous attaquaient les cris des prisonniers. En longues plaintes tourmentées ou en hurlements suppliciés, cette cacophonie torturée vous submergeait et vous mener jusqu'à cette ligne qui divise l'esprit et le sépare de la folie.

Mais je fis contre mauvaise fortune bon cœur, et m'avançant parmi les cellules, je jetai les bombes dont je disposais dans trois cellules au hasard.
Timuthé, le pirate, m'avait expressément demandé de jeter l'une des trois bombes dans la cellule d'un certain Unwin Vail et une autre dans celle d'un Saru O. Suiji, mais sincèrement, du moment qu'il y ait une grosse agitation dans la forteresse, peu n'importait qui serait ou ne serait pas libéré ; ils auraient peut-être de la chance. Ou peut-être pas.

Les bombes avait un système d'explosion à retardement que j'avais réglé sur une heure. Je profitais donc du temps qui me restait à me préparer à la suite des opérations.



Les minutes passèrent...

Et finalement...

¤ BOOM ! ¤


*Que la fête commence !*



    North Blue. QG de la marine. Après quelques jours d'un voyage enrichissant en tout point de vue - on va pas s'attarder sur les détails ici, y'aura un autre topic d'ouvert sur le sujet pour les curieux - le bâtiment arrive à destination, avec à son bord les agents du CP5.

    Une nuit silencieuse, hivernale, presque lugubre les accueille. Hôte de marque, la lune froide trône, haut dans le ciel nuageux. Foutu climat, un vrai temps de nordiste. Ou de Belge, au choix. Mon âme de sudiste est en berne rien qu'à devoir poser une description pareille sur papier. Remarque, Rei ça lui convient bien, c'est pas un adepte des grandes chaleurs le monsieur. Ça en fait au moins un de content. Mais allez pas croire pour autant qu'il soit venu ici pour rien foutre et (ne pas) se dôrer la pilule sous les fiers petits 10 degrés du coin. Y'a une raison bien précise au pourquoi du comment de leur présence, aux gouvernementeux.

    Hé oui, vous vous souvenez ? Nos rigolos là, ils bossent pour la Justice, pour l'Ordre et tous les machins du genre; dans le fond on sait pas trop ce que c'est, on sait juste que ça peut se manier à toutes les sauces même si ça se mange pas. Et puis, en plus, un truc de sûr, c'est que ça fait toujours hyper classe de balancer une ptite tirade en se présentant comme le vrai vrai gentil de la véritable histoire. Et c'est la vraie vérité en plus.

    En ce moment, leur gagne-pain à nos mousquetaires, il consiste en démanteler une branche de la révolution, qui s'insinue à tous les étages de la hiérarchie politique sur les Blues. Rien que ça. Alors, quand on lui a suggéré gentiment, pour ne pas dire intimé l'ordre, de commencer son enquête par North Blue, car se trouvaient dans la prison High Security des individus potentiellement en possession d'informations capitales pour faire avancer les investigations, Rei a pris ses cliques et ses claques, et il a mis cap... devinez où ? Au Nord, ouais, z'avez trouvé comment ?

    Maintenant, ils sont là, en chemin pour cette forteresse dont les contours imposants se détaillent toujours plus à mesure qu'ils s'en approchent. Ou plutôt, il les devinent, parce que, si tu te rappelles bien cque j'ai dit plus haut, il fait nuit ce soir.

    Le comité de réception n'a rien de très exceptionnel, point de tapis rouge ni plus de fanfare, ça doit pas être le genre de la maison. Un simple sergent chef chargé de fournir à ses invités tout ce dont ils pourraient bien avoir besoin. Modeste, mais ce n'est pas pour déplaire à Rei jpense, sobriété peut fort bien rimer avec efficacité. Ouais, c'est une rime pauvre et alors ? J'ai la gueule de Baudelaire moi peut-être ?

    En chemin, le leader du CP répond poliment aux questions qui lui sont destinées. Du protocolaire "Avez-vous fait bon voyage ?" au plus utile "Souhaitez-vous consulter le registre des prisonniers" en passant par "Comptez-vous rester longtemps" et tout un tas d'autres demandes pas franchement indispensables ni plus pertinentes compte tenu le contexte. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la Mouette est pipelette. Elle en vient même à déballer tous les us et coutumes du coin, et cet empoté de Rei est trop courtois pour oser interrompre le bonhomme dans son exposé. Heureusement, un pti détail intervient et lui apporte un coup de pouce pour l'occase...

    Vous savez c'est quoi, pas vrai ? S'pour ça qu'on s'est tous donné rendez-vous dans le coin les copains.

    EVERYBODY DANCE NOOOW ! LET'S GO ! WHOO ! LET's gooo...rock this party...eeeuh


    Oups, gomen gomen, ça c'est la rave dans 15j à Marinford. Mais, gardez-ça pour vous hein, on va se faire virer par la police sinon, et la vraie en plus. Donc, ce pti grain de sable c'est...

    BOOM !

    Le feu d'artifice ! Ça commence sans eux, limite ils seraient à la bourre. Hep, hep, sergent, attends une minute avant de nous abandonner comme des vieilles chaussettes. Dis nous un peu c'qui se passe. C'est pas normal, qu'tu dis ? Ouais, merci on s'en serait douté, mais encore...

    -L'explosion vient de la prison, il faut aller là-bas au plus vite avant que des criminels ne s'échappent!

    Ok merci, tu peux filer Sergent. Trace ta route., va faire ton boulot.

    Et nous Rei, comment on le fait, le notre de boulot ? On fonce dans le tas ? Ou t'as une meilleure idée ? Tu dois bien avoir un truc en réserve. Crache l'affaire mon pti cerveau.

    -Bien, notre aide ne sera pas de trop. Inutile de se précipiter dans la mêlée. Ne vous occupez que de ceux qui réussissent à sortir de l'enceinte du Quartier Général.

    Ah, on se réserve les morceaux de choix on dirait. Tant mieux, j'ai le palet délicat. Maintenant, reste comme qui dirait plus qu'à attendre le casse-dalle.

    Et j'finis sur un "see ya' man", car il passait carrément bien dans ma V1 de ce RP, et qu'parler gangstaz, c'est bien délire. Yeah.
      Le bruit résonnait encore dans sa tête, le bruit sourd de la masse qui s’était abattue sur sa tête par un marine lors de sa fuite de Maze town, Shimika était allongée dans le noir, dans une cellule humide est très mal insonorisé, les cris des criminels retenue dans les cellules avoisinante résonnaient dans la sienne. Les yeux toujours fermer elle essaya de se souvenir de ses dernières actions avant d’être envoyée ici, mais il persistait une zone d’ombre, elle reviendrait surement plus tard. Shimika ouvrit alors les yeux pour voir d’elle-même l’endroit où elle était retenue, c’était très petit, et sale, surement l’ancienne cellule d’un criminel qui avait finit par rendre l’âme, ou il avait simplement était prit de folie puis transférer…Les murs de la cellule étaient griffonner de partout, ont y lisait surtout des insultes et des message d’adieux, Shimika remarqua même que certains messages avait était fait avec autre chose qu’une craie ou un caillou, les marques avaient la largeur de ses doigt et étaient collantes… il y avait du sang sec dedans.

      Shimika se releva puis marcha dans la cellule jusqu’au lit qui grinça dés qu’elle posa son postérieur dessus, le matelas était aussi mou qu’un flan et l’oreiller aussi puant qu’un SDF mort depuis 3 semaines sous un soleil tropical, et tout cela sans parler des puces et autres insectes dégoutant qui pullulaient sur ce lit. Le ventre de Shimika se mit soudain à « grogner », combien de temps avait-elle passée dans l’inconscience ? Elle se releva puis marcha vers la porte de la cellule qui donnait sur un couloir propre et éclairer. La porte n’étant munie que d’une petite grille pouvant permettre aux geôliers d’entendre leurs condamné, Shimika s’y colla puis hurla dans le couloir qu’elle avait faim et qu’elle tuerait tout ceux qui ne lui apporteraient pas à manger. A peine eut-elle finit de crier, que sa porte s’ouvrit en éclat laissant entrer un marine avec un visage exprimant la colère.


      :Ah bah c’est pas trop ….


      Le marine abattît sa matraque à la vitesse de la lumière sur le crane de Shimika qui fut projeter sur le mur de droite à coté des toilettes, elle tomba les genoux à terres, puis le reste du corps suivit. Le marine ricana puis rengaina sa matraque en sortant de la cellule. Il se passa une demi-journée avant que Shimika retrouve de nouveau la force de se réveillé, il faisait à présent nuit, elle s’aida de ses bras pour s’assoir et toucha sa tête qui lui faisait très mal. Sa tête n’avait pas sa texture habituel, elle regarda sa main et s’aperçue que du sang avait coaguler sur son front … son propre sang, libéré par une entaille pas très profonde causé par le coup de matraque. Shimika jeta un regard vers le plafond, lui aussi très sale en se demandant quand elle partirait d’ici. Soudain elle entendit un truc tomber dans sa cellule, juste au pied de la porte, elle s’approcha à quatre pattes en espérant que c’était de la nourriture mais soudain elle comprit que c’était un explosif, et de surcroit avec une minuterie active. Shimika, poussée par la peur, se releva d’un coup puis couru au fond de sa cellule en se cachant derrière son lit qu’elle venait de renverser pour en faire un bouclier. Puis dans les instants qui suivirent il y eu une énorme détonation dans le couloir, puis encore une autre et immédiatement celle de sa cellule.

      BOOOOOOM


      La porte fut souffler dans un torrent de flammes rougeoyante dans le couloir, Shimika attendit que les flammes disparaissent, pour sortir de sa cellule en enjambant le lit et en se ruant vers l’extérieur. Ses oreilles avaient souffert dans l’explosion, elle entendait un sifflement aigue persistant qui diminuait peu à peu. Elle couru dans le couloir sans savoir vers où elle allait.

          Ah y’avait pas à dire, les prisons de la marine savaient se montrer dissuasives. On était loin de l’hôtel cinq étoiles avec comptoir en marbre et groom pour vous accompagner dans l’ascenseur. Les seuls à être en uniformes étaient des soldats à la botte du gouvernement. Et vu leur joie de vivre, ça avait l’air de vachement les brancher. C’est quand on rencontrait des types comme ça qu’on comprenait l’expression « aimable comme une porte de prison ». A se demander qui des lieux ou des marines déteignaient sur l’autre… Pour finir dans un endroit pareil volontairement, y’avait vraiment que les Gun’s. Belle brochette de malades mentaux que ceux-là, mais bon, faut de tout pour faire un monde. Et puis, que serait la piraterie sans des gars comme eux ? Que serait la piraterie sans un homme comme Unwin pour remonter un peu le niveau. Quoi ? Ego surdimensionné ? Oui. C’est exact. Et alors ?

          Quoique… Dans l’immédiat, l’ego de notre capitaine pirate était légèrement mit à mal. Après ce qui s’était passé à Maze-Town, les marines n’avaient pas été tendres avec lui. Les autorités n’étaient pas très portées sur le meurtre gratuit d’enfants. Alors, forcément, quand Vail avait été arrêté, enchainé, embarqué puis balourdé dans une cellule crasseuse, on n’avait pas cherché à faire dans la finesse. Et l’interrogatoire sommaire qu’il avait subit n’avait pas arrangé les choses. De toute manière, on ne l’avait questionné que pour la forme. Tous les autres étaient déjà en taule. Sauf Tim et Tsuna, comme prévu. Mais ça, évidemment, le sniper s’était bien gardé de le mentionner. En soit, la scène de l’interrogatoire aurait pu être considérée comme comique. Mais Unwin n’avait pas d’humour, alors il avait envoyé bouler les agents sans le moindre sourire.

          - Pourquoi avoir tué cette enfant ?
          - Elle m’avait foncé dessus.
          - Où se trouve votre équipage ?
          - Dans ton cul.
          - Votre bateau ?
          - Quel bateau ?
          - Comment vous êtes-vous rendus à Maze Town ?
          - En bateau, bordel.

          Vraiment, y’aurait eu de quoi faire un sketch. Mais nous ne sommes pas là pour ça et Unwin avait autre chose à penser. Dans la cellule insalubre, il était plutôt libre de ses mouvements. Il n’avait pas eu le droit aux menottes anti fruit du démon, il n’avait pas de boulet au pied ni même un joli costume rayé. Encore un peu et on lui aurait laissé la garde de ses armes. On était bien loin de la célèbre Impel Down. Encore heureux, d’ailleurs. Pas sûr que le merveilleux plan des Gun’s ait la moindre chance de réussite pour cette légendaire prison. En revanche, pour un QG, ça se négociait bien plus facilement. Mais étrangement, même s’il était confiant, Unwin doutait que ce serait aussi simple que ça. Après tout, ils n’étaient que quatre. Et à quatre, y’avait quand même de très fortes chances que ça tourne au massacre. Mais bon, faut savoir prendre des risques dans la vie. This is Sparta ! Peu importait l’issue, l’attaque du QG resterait gravée dans la mémoire collective. Mais bon, Unwin espérait quand même que ceux qui finiraient mal seraient les marines et non les Gun’s.

          Mais tout ça, il avait bien le temps d’y voir et de le ressasser. Après tout, ça faisait quand même un peu plus d’une semaine qu’il croupissait dans sa cellule moisie. ‘fin non, pas exactement. Il avait d’abord passé quelques jours dans une cage d’un bateau du gouvernement avant d’atterrir ici. Il avait vu un peu de paysage quoi, suffisamment pour se lancer dans une étude comparative des différents types de barreaux employés par les cellules de la marine. Il se faisait tellement chier qu’il n’était pas loin de se mettre à rédiger une thèse sur le sujet. Mais bon, c’est Unwin, alors forcément, et pour notre plus grand malheur, il ne le fit pas. Etonnant, hein ?

          Bref, le capitaine des Gun’s avait su mettre à profit son ‘temps libre’ d’une manière plus efficace. En effet, une cellule aussi accueillante que la sienne ne pouvait être réservée à un seul homme. Ce serait trop beau. Aussi, le pirate était en charmante compagnie et partageait les lieux avec deux autres pirates, un homme et une femme. Si Unwin se montra d’abord méfiant envers ses deux compagnons de cellule, il réalisa rapidement que leur aide lui serait précieuse dès que les Gun’s passeraient à l’attaque. En outre, le nom de la femme, Annabella Tattaglia, ne lui était pas inconnu. Il aurait juré avoir déjà entendu Tim le prononcer. Et vu son allure, il y avait fort à parier qu’elle ait été impliquée dans la mafia de North Blue. Ce détail acheva de rassurer le capitaine pirate et, durant les jours qui suivirent la rencontre des trois énergumènes, Vail fit en sorte d’en faire des alliés. On ne vous détaillera pas les quinze jours (plus ou moins) de vie commune, mais bon, en gros, ils sont devenus potes comme cochons et tout ça, et même qu’ils parvinrent à communiquer avec d’autres prisonniers pour gérer l’attaque de l’intérieur. C’est beau le charisme d’un capitaine pirate quand même…

          Bref, un marine attentif aurait pu remarquer qu’une tension nouvelle s’emparait des prisonniers. Mais malheureusement, les marines s’en foutaient des prisonniers, du moment qu’ils étaient sages et silencieux, ils se fichaient bien de leur état mental. Dommage pour eux, ils n’allaient pas tarder à…

          BOOM

          Ah, bah voilà, c’était parti. Après des jours d’attente à ruminer le plan, les Gun’s allaient enfin pouvoir passer à l’action.

          L’explosion avait été soudaine et Unwin était bien content de se trouver dans la cellule adjacente à celle qui avait reçu la bombe. Malgré tout, la déflagration s’était fait sentir et ce n’est non sans un certain mécontentement qu’Unwin se prit quelques briques au coin du nez. Ce n’était pas assez pour l’assommer, mais ça suffit pour l’étourdir quelques instants. Lorsqu’il reprit pleinement conscience de ses esprits, Vail se releva, époussetant ses vêtements – oui, il est coquet, que voulez-vous ?

          - Ca va chier, putain.


        Dernière édition par Unwin Vail le Dim 4 Sep 2011 - 23:51, édité 3 fois

            La journée avait été longue. Comme tous les jours de la semaine, d'ailleurs; mais en un mois, Rachel avait eu le temps de prendre le rythme que lui imposait la formation qu'elle suivait pour devenir un soldat d'élite de la Marine. Ça avait beau lui prendre tout son temps, Rachel savait pertinemment qu'elle forgeait son futur et traçait, grâce à cet entraînement intensif, sa voie vers les hautes strates du gouvernement. Et elle en était heureuse. Chaque soir, elle se couchait éreintée et chaque matin elle était fraiche comme un gardon, au grand dam de la trentaine de compagnon qui la suivait dans sa formation. Elle n'était effectivement pas la seule à passer ses journées sur l'ile, que ce soit dans la cour, sur la plage ou le port voire dans la forêt pour se former aux arcanes des agents d'élite.

            Ce soir était donc un soir comme les autres. A nuit était tombée juste après une journée bien remplie et très instructive. Bizarrement, elle n'était pas sure que tous les autres soldats éprouvent le même sentiment vis-à-vis de leurs journées. En plus d'être la plus haut gradé du groupe, elle était aussi la plus motivée et surtout la plus efficace. Elle liait ces deux qualificatifs à son grade plus qu'à autre chose, mais peut-être se trompait-elle. Quoiqu'il en fut, cela faisait deux heures que Rachel tournait en rond dans sa chambre, ou du moins le placard à balai qui lui servait d'hôtel, sans parvenir à s'endormir. Elle avait trouvé cette journée trop peu éprouvante en comparaison des précédentes et regorgeait encore d'énergie à revendre. Elle fut même tentée un instant de quitter sa chambre pour un entraînement nocturne. Elle passait et repassait devant l'embrasure, qui aurait tout aussi pu être un fissure, qui lui servait de fenêtre et mit du temps avant de remarquer la forme qui se profilait à l'horizon. Le Lieutenant, curieuse, se rapprocha de l'ouverture, manquant de se cogner le nez contre les briques du mur. Sur fond bleu nuit, la mer ne laissait plus voir l'horizon, si bien que l'on aurait crû que le bâtiment du gouvernement qui voguait vers le QG fendait le ciel.

          *Se pourrait-il qu'ils viennent pour moi?* Se vanta silencieusement Rachel en s'écartant de la brèche dans le mur. *Auraient-ils pris conscience de ma valeur? Enfin! Je vais accéder au bureaux d'Impel Down!*


            Rachel entra alors dans un rêve éveillé où elle parcourait le couloirs de la prison, descendait les étages infernaux, et tout ça devant le regard terrorisé des prisonniers et sous les bravos du personnel pénitencier. Elle se mit à rire, d'un rire tellement ridicule qu'elle finit par en tousser. Elle fut prise d'une violente quinte de toux qui la plia en deux, mais sans parvenir à lui effacer ce sourire qui s'était épanoui sur son visage blanc. Elle heurta quelque chose alors qu'elle titubait et s'écroula sur le sol de ses quartiers en même temps que sa faux qui se planta aux alentours de sa main.

            Soudain, et contre toute attente, une série d'explosions très rapprochées -trois ou quatre à première vue- ébranla tous les murs du tiroir à chaussure qui lui servait de chambre à coucher. Ce n'était pas que le murs étaient solides, mais tout de même. Survînt presque immédiatement -Rachel avait à peine eu le temps de se relever d'un bond, pour vous dire- une alarme qui résonna à ses oreilles comme autant de cris d'abordage. Elle avait horreur des pirates et de leurs cris de guerre lors de l'attaque d'un navire, aussi ne portait-elle pas l'alarme dans son cœur. D'ailleurs, si celle-ci continuait à hurler à la mort -ce qui, en soi, n'était d'ailleurs pas une tare selon Rachel- notre Lieutenant Blacrow risquait fort de perdre son ouïe. Pourtant, si elle retentissait ainsi c'était bien qu'il y avait une raison. Surtout que les explosions qui avaient ébranlé tout le QG n'étaient pas factices, elles. Le navire qu'elle avait vu à l'instant avait-il quelque chose à voir dans tout ça? Elle aurait pourtant mis sa main à couper qu'il s'agissait d'un navire du gouvernement. Mais ça ne prouvait rien. Des pirates ou même des révolutionnaires auraient pu voler un tel navire... Mais pourquoi attaquer le QG? Ce serait carrément du suicide... ou génial... Frapper là où on ne nous attend pas. Et c'était ce qui venait de se passer. Il était clair que les organisateurs de cette panique surprise n'avaient pas froid aux yeux et, pour ça, Rachel leur aurait adressé des félicitations et son respect.

            Or Rachel avait la désagréable sensation d'avoir déjà réfléchi à la question... Il y a moins d'un mois... dans une cale humide...

            Sans plus attendre, Rachel saisit son manteau d'officier de la marine et bondit dehors, ouvrant à a volée sa porte... assommant par la même occasion un pauvre marin qui courait dans sa direction, un escargophone à la main. Ce n'était pas plus mal, il aurait pu avoir une attaque en voyant jaillir de la sorte le diable de sa boite. Il fallait dire qu'elle était effrayante, notre Rachel. Sa faux à la main, son manteau volant dans son dos telle une cape, ses yeux flamboyants et son sourire carnassier l'auraient fait passer pour un démon de l'enfer aux yeux de tous. Tout ça, les explosions et son expression, laissait présager une bonne soirée. Elle qui mourait littéralement d'envie de se défouler!

            La main sur la poignée, Rachel posa son regard sur le corps à ses pieds. Elle se pencha au dessus de lui et murmura un « Gomene » avant de remarquer que l'escargophone ou plutôt celui qui se trouvait à l'autre bout de la ligne, beuglait dans le combiné. Rachel ne prit pas le temps d'en interpréter les paroles et prit la pauvre bête a creux de se main.

          -Lieutenant Blacrow?!? J'avais entendu un « Pom » et... enfin passons. Nous sommes attaqués! Enfin pas tout à fait, mais des bombes ont explosées dans les cachots! On pense à une évasion! Quoi? Non, c'était pas compliqué à deviner, mais bref! Il faut que vous interveniez! C'est simple: en bref, vous prenez le commandement des 34 soldats de la marine qui suivent votre formation et vous me ramenez autant de détenus que possible! En clair, si vous y parvenez, vous pourrez vous considérer comme un soldat d'élite, et tous ceux qui auront brillé au cours de cette mission également! Allez, bonne chance et faîtes vite!



            Le combiné resta alors silencieux entre les mains de Rachel. À l'image de l'escargophone, elle restait immobile. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Ils avaient osé! Le singe cuistot n'avait donc pas raconté que des bobards. L'équipage des Gun's était bien venu repêcher Suiji et leur capitaine qu'elle savait à l'ombre dans l'une des cellules. Ils étaient tarés! C'était presque couru d'avance! Rachel secoua frénétiquement la tête, faisant voler ses boucles noires autour de son visage pâle. Elle n'avait aucune preuve que c'était les Gun's de Vail qui s'étaient infiltrés sur l'ile, ni que ce seraient ceux qui s'en échapperaient. Pourtant, les bombes qui avaient fait trembler les geôles plaidaient en faveur de cette théorie. A moins que le but ne fut de provoquer une émeute et diversion en profitant des prisonniers évadés. Mais d'après Suiji, Unwin n'était pas stupide, il aurait très bien pu penser à une telle tactique. Or le fait qu'il ait lui-même choisi de se faire capturer ne concordait pas vraiment avec sa soi-disant intelligence.
            Quoiqu'il en soit, Rachel était persuadé qu'il s'agissait des Gun & Gun's.

            Le combiné qu'elle tenait toujours dans la main grésilla à nouveau.

          Euh... Lieutenant, les hommes attendent dans la cour...



            Le Lieutenant Blacrow déboula dans la cour dans un superbe dérapage artistique en même temps que les quelques retardataires parmi ceux qu'elle allait devoir diriger. Cette responsabilité nouvelle que son supérieur venait de lui donner sonnait bizarrement aux oreilles de notre poupée de porcelaine domestique et ce dès qu'elle se le répétait ou qu'elle tentait de réfléchir à ses choix et aux actes qu'elle allait devoir exécuter au cours des prochaines minutes. Certes, elle aurait pu choisir la simplicité en envoyant la moitié de ses effectifs à la prison et l'autre moitié au port, mais cette mission pourrait se révéler bien plus profitable pour elle si elle anticipait assez bien. Elle n'aurait pu se contenter du strict minimum... Surtout qu'en y repensant, s'il s'agissait bien d'une évasion des Gun's – et elle en était persuadée- le singe qu'elle avait torturé allait tenter de la retrouver et de lui faire payer au centuple. Si jamais elle jouait bien son coup, elle s'éviterait bien des ennuis. Sinon, elle allait faire la connaissance de l'équipage a complet et -comme l'avait si bien dit Saru O. Suiji- souffrir.

          -Ce soir, c'est moi qui mène la danse! Les détonations sont le signe de l'évasion des deux membres de l'équipage des Gun & Gun's qui croupissaient chez nous, leur capitaine Unwin Vail compris. Et j'en suis convaincue! Mais trêve de bavardages! Je veux 7 hommes pour aller sur le champ à la prison, même s'il ne doit déjà plus rester grand monde là-bas! 21 autres vont se disperser par groupes de 3 dans toutes les directions avec pour ordre de vous rendre au port tout en gardant comme priorité de faire la chasse aux fugitifs qui croiseraient éventuellement votre route! Les 6 derniers vont rester avec moi! Je distribue un escargophone au groupe de la prison avec pour ordre de m'avertir de tout ce qui s'y passe! En cas de besoin, j'en aurai un de rab' avec moi. Et rappelez-vous que de notre efficacité ce soir dépend notre futur en tant que soldats d'élite de la Marine! DISPERSION!


            Les groupes se formèrent instantanément et presque sans aucune discussions. Lorsque tous eurent disparu, ce qui prit tout au plus cinq secondes, Rachel se tourna vers l'un des marins qui étaient restés avec elle et lui tendit un nouvel escargophone.

          -Va trouver le Commandant Livingstone et répète-lui ce que je viens de vous apprendre. Dis-lui que l'on se retrouvera au port une fois que tout sera terminé. Ah! Et précise bien que notre ami Saru O. Suiji et son capitaine doivent traîner dans la base. Ensuite, tu me recontacte, je te dis où on est et tu rappliques! OK? Allez, GO!



            Rachel se mit en branle sans autre mot. Elle avait le cerveau en ébullition (et pas de blagues à propos d'un certain Jimmy Neutron!). Ça lui semblait si simple. L'attaque en elle-même consistait à frapper pour libérer des prisonniers, ça d'accord, mais attaquer un QG de front, ça relevait de la bêtise pure. Venant de pirates, pourquoi pas... Mais ça ne collait pas avec ce qu'avait dit Suiji, cette petite phrase qui perturbait Rachel. « Le capitaine n'est pas stupide ». S'il avait cherché à la troubler, ça marchait à la perfection. Parce que aller chercher un Nakama préalablement jeté en se faisant capturer, c'était même de la folie. Comment démêler le vrai du faux dans les dires de ce singe? C'était un vrai casse-tête! Rachel aurait voulu avoir accès à son cerveau pour démêler à la main les nœuds que ses neurones s'amusaient à faire dans sa tête. Si elle avait été à la place des pirates, elle aurait mené l'attaque autrement et aurait décidé de faire sauter la prison. Oui, comme ils venaient de le faire, mais elle l'aurait fait avec l'intention de faire diversion. Ce serait le plus probable et le plus logique! Même dans la tête d'un pirate. Il paraît que le capitaine n'est pas stupide... alors il s'agit effectivement d'une diversion. Mais pour protéger quoi? Leur fuite? C'était illogique, sachant qu'ils se trouvaient dans la prison même. Alors l'hypothèse de l'émeute serait plus probable et surtout un peu plus réfléchie. Pendant que les prisonniers peu intelligents fuient vers le port, les Gun's filent vers la forêt... Ou alors il s'agissait d'autre chose. Occuper les soldats hors des bâtiments et en profiter pour fureter? Voler des papiers? Un navire? Il fallait qu'elle trouve la solution au problème et vite!

            En passant devant une maison, le Lieutenant, de rage contre les pirates, arracha d'un grand mouvement de sa faux un pan entier du mur. Elle était effrayante. Même si les marins à sa suite commençaient à la connaître, ils gardaient leurs distances avec elle. Tout autour d'elle, elle ressentait la pression caractéristique d'un combat, de l'excitation. La conséquence directe était qu'elle croissait, son excitation, et qu'il grossissait... son esprit combatif. Et cette envie de combattre plus la colère faisaient brûler ses yeux de ressentiment. Ces fichus pirates!

            Soudain, le Lieutenant Blacrow stoppa net sa progression. Bon, d'accord, elle ne faisait que courir droit devant elle sans vraiment réussir à se décider quant à la direction à suivre. Mais ça c'était avant qu'un détail ne lui revienne. Une pièce du puzzle qui venait compléter une version logique qu'avait constitué le cerveau de Rachel.

            Lors de la prise d'otage qu'avait fait Saru O. Suiji sur Inari, ce dernier avait expressément demandé de l'argent certes et une autre babiole, surement sans importance, vu qu'elle ne s'en souvenait pas, mais surtout, il avait demandé du Granit Marin! Du Kairouseki! Là devait être le nœud de toute cette mise en scène! La prise d'otage de l'école avait pour but d'en rassembler mais avait tourné au vinaigre. Suiji s'était fait capturer. Donc, plan B: en voler au QG, là où serait transféré le singe cuistot! Tout concordait: Unwin se fait capturer pour infiltrer plus facilement bureaux et réserve! Et BOOM! Le reste de l'équipage vient les délivrer. Et voilà! Pendant que les prisonniers attirent l'attention sur eux, les pirates font main basse sur le précieux fer marin.

            Le Lieutenant Porcelaine fit volte-face et les marins autour d'elle s'écartèrent précipitamment comme elle changeait de direction. S'ils échangèrent des regards interloqués, Rachel ne les vit pas ou n'y fit pas attention. Mais ce n'est pas pour autant quelle leur communiqua une quelconque information sur ce qu'elle avait ou croyait avoir compris et d'ailleurs, ils ne posèrent aucune question et se contentèrent de lui emboiter le pas. Rachel, telle la faucheuse en habits noirs à dentelle courait droit devant elle, vers là où elle était à présent sure de trouver les Gun's. Elle avait une guerre à mener contre cet équipage et elle comptait bien la remporter. En attendant, elle fonçait à leur rencontre, cinq corbeaux en tenue bleues sur ses pas, priant juste pour qu'elle ne se soit pas trompée dans ses déductions.
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          Loin de là, dans le port du QG, un Albynos au manteau d'officier se tenait droit comme un piquet. Il avait un cigare dans la bouche, et les mains dans les poches. Le vent soufflait. Les voiles des navires se gonflaient un peu partout. TnT leva les yeux vers ce spectacle et sourit. Les voiles se gonflait vers la sortie du port, le vent serait favorable à l'accomplissement de son plan.

          Debout sur la proue du navire, il contemplait les marins s'éloigner les uns des autres. Il avaient tous des amis, des soeurs, des femmes, voir des enfants qui les attendait dans les ports. Ils étaient en permission. Ils étaient tous si fier de porter entre leur main les figurines à l'effigie des amiraux que leur avait offert le nouvelle adjudant qu'ils ne pensèrent jamais qu'il avait préparé un piège monumental, et que chaque seconde qui passait rapprochait les marines de la fermeture du piège.

          Intérieurement, le garçon déguisait comptait. Encore une fois, le timming devait être parfait.

          Trois entrepôts d'arme sur la gauche, deux navires en cale sèche, un galions, et un navire de Buster Call... TnT avait repéré quelles seraient les premières cibles de ses assauts. Trois tours de guets, chacune disposant surement de deux ou trois canons, 4 adjudants deux zones minées. Il avait maintenant repéré où se trouvaient les menaces.

          Les artilleurs se précipitaient sur les canons du navire pour veiller à leur entretient en ce lieu où il n'y avait pas de risques. Le mafieux se retourna et se dirigea vers l'arme secrète du navire où il avait naviguer sous le titre d'adjudant d'élite. Chacun s'éloigna, lui laissant le soin de s'occuper du canon incendiaire à longue portée, destiné à pulvériser les navires pirates qui étaient trop rapides pour être abordés.

          Personne ne se doutait qu'il surveillait avec énormément cette arme pour la simple et bonne raison qu'il voulait être sûr qu'elle puisse tirer au moment propice. Elle était chargée, l'angle était adéquat, il ne manquait plus qu'allumé la mèche. Bientôt, le moment viendrait.

          Celui qui était officiellement un adjudant sentit une vibration dans le bois du navire. Il était sourd, mais pas idiot, et une telle vibration ne pouvait avoir qu'une signification : sa "coéquipière" avait tenu sa parole. Mais avant tout, il fallait être fidèle à son personnage. Misuno Mastuka, "L'invulnérable" était un homme d'action, un homme actif et toujours sérieux. C'était donc ainsi que devait réagir notre poseur de bombes. Il n'était plus TnT...

          L'adjudant d'élite se releva d'un bon, le visage impassible. Il fallait réagir au plus vite. Il était venu en prévision de la tentative de fuite des Guns N' Gun's, l'un d'entre eux n'aillant jamais été capturé. La plupart des marines encore présents étaient sous le choc, et à l'heure actuelle, il n'y avait aucun officier de rang supérieur au sien. C'était à lui de prendre la direction des opérations. Personne ne remarqua qu'en se relevant, il avait allumé la mèche du canon qu'il examinait.

          Il s'échappent ! Artilleurs, chargez les canons à basse et forte pression, la Bertha ne nous servira à rien. Navigateurs préparer les navires à une fuite d'urgence, ils ne doivent pas s'échapper ! Premières classes, positionnez vous en première ligne, formation sur trois rangs, tir alterné! Deuxièmes et Troisièmes classes, préparez les mitraillettes et les canons légers ! Ordonnez la fermeture des portes de la base ! A tous les mousses, chargez vous de guider les civils dans les postes de garde 1 et 5 ! Sonnez les cornes de brume ! Libérez les mines, une attaque par la mer est envisageable !

          Les bras de "l'officier" s'agitaient dans tout les sens en donnant ces ordres. Personne ne pensa même à se demander qui il était. Il dominait tout le monde, et sa voix sans intonations donnait l'impression qu'il savait parfaitement comment réagir. Il appliquait une stratégie simple, mais efficace, et même les autres adjudants n'envisagèrent pas de contester l'autorité d'un homme portant les gallons si spécifiques des brigades d'élite.

          Les jouets s'éparpillèrent davantage encore entre les navires, chaque homme choisissant de combattre aux côté de ses amis pas vu depuis longtemps. certains furent même emmenés dans les postes de gardes, destinés à abriter les civils. Les voiles s'ouvrirent, les mines furent relâchés, formant un barrage quasiment infranchissable pour tout navire entrant ou sortant. Les soldats les plus faibles arrivèrent avec les meilleurs équipements pour faire face à un assaut massif des prisonniers, les premières classes se mettaient en position. La première ligne était à genou, pour tiré, la deuxième, debout, servirait à remplacer la première qui se relèverait et échangerait les fusils vides avec ceux chargés du troisième rang. Le troisième rang, lui assurerait le rechargement des fusils, chaque homme en ayant deux en réserve.

          C'était une tactique parmi les plus redoutable. Elle assurerait un feu roulant, surtout avec les mitraillettes et canons légers sur les flancs, et aucun prisonnier arrivant à passer les murailles par miracle ne s'en sortirait vivant.

          Dans les navires, les canons étaient en train d'être chargés, petit à petit. La marine pouvait être fier, l'officier d'élite avait sut préparer un mur d'acier, aucun prisonnier ne pourrait sortir de la base. Enfin, à moins d'avoir un traître dans les rangs des marins.

          Un tir retentit, provenant du navire de "l'invulnérable". Ce tir provenait de la Bertha, le redoutable canon incendiaire. La plupart des hommes étaient trop concentrés pour faire attention, sauf ceux du navire concerné, qui se tournèrent tous vers l'officier qui justement exigeait de s'occuper lui même de l'arme.

          Adjudant? Qu'avez vous fait?

          Lentement, l'homme détacha son manteau. A une bien plus grande vitesse, le projectile enflammé survola la base en sifflant.

          Le manteau de marin toucha le sol. Le projectile toucha le sol, au milieu de la forêt qui bordait le QG.

          L'adjudant d'élite redevenait le mafieux craint par tout ceux qui un jour avaient entendu son nom. Le projectile explosa, formant un véritable feu d'artifice dans la forêt de l'autre côté de la base.

          TnT se retourna vers les marins qui le braquaient de leur fusils. La plupart des autres marins du port devaient regarder ce qu'il se passait maintenant.

          Une odeur de brulé parvint aux narines de Timuthé. Le feu se répandait à très grande vitesse dans la forêt. Les animaux allaient être paniqués, les marines allaient devoir séparer leurs forces, ou voir la base détruite par les flammes.

          Les Guns allaient frapper partout à la fois.

          Un sourire machiavélique apparut sur le garçon au cigare. Quiconque faisait attention pourrait se rendre compte que 5 poupées russes pendaient à sa ceinture, que de nombreuses toupies pendaient à l'intérieur de sa veste, et qu'il y avait un perroquet en bois attaché à son bras droit.

          Sans se démonter, il exprima sa réponse, une réponse simple, mais virile à souhait.

          J'ai annoncé l'arrivée d'un démon... Un démon nommé tempête!
            Près d'un mois enfermé dans cette cellule. Plus de temps que nécessaire pour avoir revu en détail chaque crevasse, chaque tâche, chaque éclat des murs, du sol de sa geôle. Pourtant, Suiji ne se lassait pas à les étudier des heures durant, préférant admirer comment telle fissure fendait le joint entre deux pierres plutôt que d'essayer d'imaginer à quoi il pouvait bien ressembler avec ces deux affreuses, affreuses, affreuses lettres sur le front. Au début, on lui avait mis un bandage, le temps qu'il cicatrise ; mais depuis, il prenait soin de toujours masquer l'horrible marque sous une mèche de cheveux, ou sous sa main.

            « Oh, le taré ! Tu veux pas faire que'qu'chose de plus utile?! »

            Suiji releva la tête pour regarder son compagnon de cellule. Un rustre sans aucun amour propre semblerait-il. Il ne supportait pas de voir Suiji assis pendant des heures en pleine admiration devant tout ce qui l'entourait. Il lui arrivait donc de temps à autres de le rabrouer sans ménagement. Il avait tenté de s'en prendre à lui lors des premiers jours d'emprisonnements, mais il avait rapidement compris que malgré sa maigre corpulence et son pied blessé, Suiji n'était pas totalement ignare dans les arts du combat. Dans un accord tacite, chacun avait décidé de ne plus s'occuper de l'autre, sauf en de rares exceptions.

            Le singe-cuistot se moquait bien de savoir s'il pourrait ou non rameuter quelques pirates en plus dans l'équipage. Ça, c'était les affaires du capitaine. Lui, tant qu'on lui fichait la paix, il était content. Il était plus inquiet pour le pauvre Yaen, confié à ce stupide TNT, sans personne pour lui procurer tous les soins nécessaires. Et s'il attrapait une infection ? L'artilleur saurait-il quelles plantes utiliser ? Saurait-il que nourrir un lémurien de bananes n'était pas suffisant pour le soigner ?
            En parlant de nourriture, voilà ce qu'il regrettait le plus avec cette arrestation : la cuisine ! Voilà déjà presque un long mois passé dans cette cellule, sans pouvoir avaler un met décent. Il n'était nourri que de soupe miso et de pain pas frais. Niveau gastronomie, on a déjà vu mieux. Il avait tenté d'en toucher deux mots à un gardien, mais on lui avait ri au nez.

            Prenant son mal en patience, à ses moments perdus, il savourait l'image de Rachel coupée en morceaux, mijotant lentement dans une marmite dans une sauce au gingembre. D'autres fois, il préférait se la figurer embrochée, grillant au-dessus d'un feu. Il avait guetté les différentes rumeurs, et il savait qu'elle était toujours sur le QG. Avec l'espoir de mettre fin à ses jours lorsque TNT viendrait les libérer, l'attente était plus douce à supporter. Enfin, il pourrait lui faire payer cet affront fait à son front - haha... hum - !

            BOOM!!

            Enfin.

            Le signal attendu venait de retentir, en même temps qu'un mur de la cellule de Suiji volait en écat, un rocher écrasant la tête de l'autre pirate présent. Balot. Saru ne se soucia pas un instant de l'état de son compagnon d'un mois. Il avait du pain sur la planche !

            Objectif premier : récupérer les bébêtes. Objectif #2 : Granit marin. Il ne pourrait jamais cuisiner son Zoan sans ça. Objectif optionnel : Défoncer la tête à Rachel !!!!

            « That's where the fun begins. »

            Il clopina alors hors de sa cellule, essayant de passer aussi inaperçu que possible au milieu de la cohue, une main sur son front, l'autre sur le mur pour faciliter sa marche.