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♣ Foremost ♣

    Cela faisait trois jours que Kentaru venait de quitter sa demeure afin de voyager à travers les mers et les océans de Blue Seas et d’entamer une longue excursion à titre d’évoluer dans le domaine de la musique et de devenir plus endurant et plus fort dans le chemin qu’il s’était tracé. Ces ambitions n’avaient rien de facile ! Vouloir devenir un musicien exemplaire et suivre les traces de son père retraité, n’était pas une tâche facile. Il le savait et pourtant, il ne perdait pas espoir. En quittant sa maison, il avait emporté avec lui le strict nécessaire. C'est-à-dire ses vêtements de marins, sa flûte et une petite dague, qu’il portait dans un sac en forme de bandoulière.

    Mais avant de faire quoi que se soit, avant de commencer sa route des périls, il fallait qu’il passe à Shell Town, la ville la plus proche pour discuter avec un de ses supérieurs. En effet, il y a trois jours de cela, Kentaru avait reçus son badge de marin certifiant qu'il avait été admis. On lui avait témoigné qu'il devrait confirmer sa présence, mais aussi discuter avec un colonel pour qu'il lui explique le B.A-BA de ses futures missions. Quand aux restes il ignorait comment ça se passait. Allaient-ils lui mettre sur un bateau pour traverser les mers et chasser les Pirates, ou alors allait-il commencer par protéger la ville?

    Aujourd’hui, il faisait bon et frais. Le Soleil était haut dans le ciel et il espérait que le temps allait continuer de s'améliorer. Kentaru portait des vêtements très légers: une petite chemise noire faisant ressortir sur les manches et le col de la dentelle blanche et un pantalon assortie au haut. Son foulard de soie jaune était attaché à la ceinture étant donné la chaleur qui régnait. Le 1er bouton de sa chemise était ouverte afin de laisser pénétrer le vent le long de son corps et de le rafraîchir. Ca faisait un moment qu'il n'avait pas marcher seul sans provoquer une seul bagarre ! Non, il ne faudrait pas précipiter les choses, aujourd'hui c'était différent.

    Kentaru commençait déjà à retrouver du monde sur le sentier qu’il empruntait en ce moment même. Signe qu’il se rapprochait et qu’il n’était plus très loin du QG. Tient ! D’ailleurs, en levant les yeux au loin, il venait d’apercevoir les prémices d'une petite échoppe. En effet, ce devait être jour de marché, ce qui expliquait l’affluence dans les rues et aux portes de la ville. Super ! C’était le jour idéal pour faire ses petites emplettes. Au loin, notre jeune mousse aperçu une petite boutique de viennoiseries et de confiseries. Il s'en approcha en contemplant les différentes nuances de couleurs de chaque gourmandise. Il huma l'air de tous ses poumons afin d'imprégner dans ses narines cette douce odeur de sucrerie.

    Un son de cloche retenti dans le port. Qu'est-ce que ça pouvais bien être ? L'arriver d'un bateau ? L'appel des marins ou bien autres chose ? Quoi qu'il en soit, il était l'heure de partir. Bien que Kentaru n'ait pas encore pris le plaisir de gouter à une des sucreries, il prendra son temps de les savourer plus tard dans la journée... si le marchand restera là. La ville ne comptait pas plus de six-cent personnes. Cependant, les différentes familles de marchand qui venaient revendre leurs produits, donnaient l'illusion de l'agrandir.

    Après avoir marché pas plus de dix minutes, Kentaru était enfin apparu devant les grandes portes du QG. Le nombre de marins qui la protégeait était impressionnant. Bon... c'était peut-être pas plus de cinquante personnes, mais c'était la première fois qu'il voyait un tel rassemblement. Il s'apprêta à pénétrer dans le grand bâtiment, lorsque quelqu'un le bascula. Kentaru qui failli perdre son équilibre se retourna afin de dévisager son offenseur. C'était un marin portant un gros tonneau en direction du port.

    - Eh !! Tu pourrais faire un peu attention à toi ! sale gamin !
    Menaça le marin

    Les points serrés et les rides étrécies, Kentaru s'efforça de garder son calme. Mais au son de son deuxième mot, il prononça:

    - .... Pardon ?

    - Hein ? Le marin se tourna vers le garçon

    - Je ne suis pas un GAMIN espèce de bouffon !!!!!

    Sur un cri mélanger à de la divagation et à de la brutalité, Kentaru sauta sur le marin afin de lui en collé une. Et voilà... c'était bien trop beau pour continuer ainsi. Le coup alerta les marins du coin qui venaient le stoppé dans son élancer. Le tonneau qui était censé recouvrir trois jours de navigation fut percé et toute l'eau potable s'en déversa. Sous les regards menaçant des autorités, Kentaru recula d'un pas. Le voilà dans de beaux draps. Sa fuite fut un total échec.
    Actuellement il était au bureau des postes prêt à subir sa punition: Violence envers un marin, dégradations du matériel, mais aussi mensonge sur l'âge ??? ... et puis quoi encore! Ne supportant plus l'autorité injuste du chef marin, Kentaru se leva précipitamment à tapant sur la table.

    - C'est pas fini ? J'ai un rendez-vous important, alors ranger moi vos clic et vos clac et laisser moi partir. Vos subordonnés son partit depuis un moment, alors ça ne sert plus à rien de faire votre beau espèce de vieux crouton !

    La colère faisait rougir les joues du vieux marin qui se leva à son tour fou de rage. Mais à se moment on frappa à la porte ce qui par chance pourrait le sauvé.

      Sa bouche était un peu tordue vers l’avant, comme pour former une grimace d’impatience. Aux commissures de ses lèvres un peu sèches, se trouvait un brin de persil qu’il mâchouillait à la manière d’un demeuré fini qui n’avait rien à faire de sa pitoyable existence. Le plissement de ses yeux accompagnés de ses joues déformées par la contorsion de sa bouche, traduisait une moue complètement désespérée. Les quelques hommes autour du protagoniste déglutissaient à peine de vue, une sueur d’inquiétude perlant sur la tempe de certains d’entre eux avec une lenteur calculé. Les esprits étaient tellement focalisés sur sa personne que l’on n’entendait rien d’autre que le grésillement d’une colonie de grillons, postée dans les hautes herbes de la berge encore sauvage. L’atmosphère marine était fraiche comme à son habitude, quoique les rayons de l’astre dominant du jour ne faisaient aucun cadeau à quelconque crane humain. Heureusement pour eux qu’un gigantesque navire standard de la marine obstruait les reflets du soleil vers la crique, en leur faisant une certaine ombre de par son immensité, et de par ses grandes voiles blanches où l’on apercevoir, et le symbole de la marine, et le nom du propriétaire de cette frégate fluviale.

      Partout dans la crique sinon, il y avait des soupirs de lassitudes ce qui ne dérangeait en rien, la certaine centralisation qu’on accordait à l’œuvre du malabar. A part son air franchement benêt, lui n’avait plus que la persévérance comme moteur de fonctionnement pour ce qu’il exerçait, là, maintenant. Par deux fois consécutivement, il avait manqué de d’attraper une prise pour assurer son record de poissons pêchés et son casse croute de ce midi, du fait de la bouffe complètement médiocre de leur cantine. Bien sur, il eut fallut que la plupart des soldats le suivent en prétextant sa sécurité alors qu’il pouvait les cramer à la fournaise en quelques instants seulement. Il le sentait, pour ne pas dire qu’il le savait réellement, ce pourquoi il avait été suivit. Ces jeunes mousses qui le rencontraient pour la première fois étaient tout simplement obnubilés à l’idée de côtoyer ne serait ce qu’un instant un officier de la brillantissime marine. Dire qu’il voulait rester tranquillement dans son coin…

      Mais cette notion de tranquillité, ses compagnons d’infortunes ne la connaissaient pas encore. Ils étaient jeunes et leur admiration pour l’être misérable qu’il était s’avérait pleinement compréhensive. Qui n’avait jamais entendu parler de Salem ces temps-ci, depuis son grade nouveau de Colonel ? Des souvenirs assez riches en émotions qu’il n’oubliait jamais de sortes à garder son humilité, ses racines et sa simplicité d’esprit. C’était d’ailleurs un fait qui profitait aux jeunes, pouvant l’approcher au maximum : Son laxisme. Il était tellement indulgent qu’il ne punissait jamais et ne se battait que très rarement. Mais encore que ses batailles ne duraient jamais ou presque du fait de ses potentialités hors normes et véritablement surhumaines. Encore une toute autre histoire qui s’éloignait malencontreusement du sujet. Car le colonel avait émit un bâillement assez vulgaire avant de resserrer dans ses grandes paumes, la canne à pêche qu’il s’était offerte à Logue Town. Lui ainsi que quelques marines de première catégorie, avaient investis des barques qui parsemaient l’ensemble d’une baie au courant tranquille, propice à la pêche traditionnelle, l’un des passes temps favoris de Salem.

      Et s’il représentait l’acteur d’une scène qu’on pourrait aisément qualifier de pittoresque, les autres n’étaient que de simples spectateurs qui avaient à tout prix voulus déranger l’homme dans l’un de ses rarissimes loisirs qu’un bon paresseux de son genre pourrait se targuer d’avoir. Certains avaient crus à un entrainement intensif qu’il voulait perpétrer. D’autres, à la visite de l’étendue de cette ile qu’ils chérissaient, voulaient servir de guide au marine qui connait pourtant le coin depuis au moins deux semaine, hein. Bien sur, personne ne s’était attendu à voir un Salem qui pêchait dans tout son art et qui ne leur portait pas tellement attention. Quelques uns rebroussèrent finalement chemin, prétextant qu’ils avaient du boulot en retard, mais personnellement, Salem n’avait rien à foutre puisqu’il savait leurs langueurs. Le grand brun ne les avait pas envoyé à sa suite et leur liberté de mouvements n’était plus à prouver ; puisqu’à la seconde près qui suivit l’évanouissement de leurs silhouettes dans la forêt que Salem eut énième prise. Assis tranquillement dans sa barque, il avait un seau remplie de poiscailles qu’il allait donner à un petit cuisiner du coin pour qu’il lui fasse de la nourriture digne d’un roi. En espérant bien sur que celui-ci les frirait bien…

      Et puis quelques temps plus tard, le grand brun avait finit par fouler la terre ferme avant de passer son seau rempli de poissons en tout genre à deux matelots. Il réajusta un peu sa veste rouge au style un peu débraillé, épousseta son derrière et se mit à suivre le mec qui était venu le briefer sur ce qui se passait à la base. Un petit incident mineur du à nouveau mousse irrespectueux, donc rien de très sérieux apparemment. Un nouveau mousse dans les rangs ? Il ne devait pas en accueillir un déjà ? Nonchalamment donc, le colonel, mains en poches, passa par l’ouverture arrière de la base qui donnait sur le petit bosquet qu’ils venaient de traverser.

      Avec une assurance paresseuse il se rendit rapidement dans son bureau où il s’enquit d’un dossier qu’il avait négligé. Et en effet, arrivait un petit homme qui grossissait son effectif. Eh bien eh bien… Paresse quand tu nous tiens… Retenant alors le nom du personnage, Salem sortit lentement de son coin, avant de se renseigner sur le nouveau soldat qu’on commençait déjà à traiter de tous les noms. A ce rythme, il allait vraiment souffrir dans les futures besognes qu’on allait lui confier celui là… D’un pas un peu plus lent que d’habitude –Faut dire qu’il en avait sa claque des détours à faire- l’héritier des Fenyang se rendit au bureau correctionnel du Vieux Jo, qu’il toqua avant qu’une vielle voix ne lui permette d’entrer. Il était le chef de cette base, certes, mais ce n’était pas pour autant qu’il n’allait pas respecter le vieillard que le caporal Jo était…

      • Puis-je vous enlever ce jeune homme s’il vous plait ? A la base, j’devais m’occuper de son arrivée…

      Salem avait bien sentit la moue de désapprobation de son subordonné, qui se vit malgré tout obligé de céder à sa demande polie. Il n’avait pas le choix, l’autre vieux. Le remerciant prestement alors, il saisit le jeune homme par le bras à qui il n’avait daigné faire qu’un seul coup d’œil, avant de le trainer à sa suite dans de multiples couloirs vides, jusqu’au seuil de son bureau. Une fois à ce niveau, Salem le lâcha, ouvrit la porte de ses quartiers privées si l’on peut dire ainsi, avant d’aller prendre place sur son fauteuil fétiche et de regarder juste en face…

      • Kentaru Mizen non ? Tu peux entrer… Et ferme la porte derrière toi s’il te plait.
        La porte s'ouvrit sur un homme immense aux cheveux décoiffés. A première vue au aurait dit une montagne de muscle ! C'était encore l'un de ses mecs hyper imposant mais qui n'avait rien dans la cervelle. Celui-ci ne devait pas être si différent des autres en fin de compte. Notre jeune mousse soupira...Décidément, lorsqu'il sera enfin gradé, il fera en sorte de changer cela ! Il prendrait à son service que des savant et des femmes intelligentes sachant usée de leur charmes pour attraper ses maudits pirates qui ne cessait d'augmenter en nombre. Ces hommes tout en muscles ne servait vraiment à rien. Faisaient-ils seulement correctement leur travail ? Non ! Sinon, ça ferait des lustres que les pirates aurait disparut...mais ce n'est pas le cas. Vivement qu'il devienne Amiral. Les pirates n'auront qu'à bien se tenir.

        La conversation qu'il tenait avec ce vieux crouton fut soudainement interrompue. Son visage était déformer par la colère d'avoir été ainsi coupé dans sa leçon de morale, mais d'un coté la différence de rang était clairement perceptible. Il ne pouvait visiblement rien faire face aux ordres de son supérieur. Kentaru sourit. Ce que c'est bon de voir un homme écrasé par le pouvoir ! Bien que ce marin fut agacé, il le cacha très bien et se plia à la volonté de son chef en laissant le petit s'en aller. Bien ! A force d'être resté ici, Kentaru avait eu peur de croupir dans ce bureau miteux et d'attrapé des rides. Il sauta de son siège, soulager de s'en aller. Il était content et s'imaginait déjà être tranquille vagabondant dans les rues du port de la ville....Il avait eu tord ! L'étranger lui empoigna le bras et l'emporta vers l'extérieur ! Et bien ce n'était pas rare que des hommes succombaient au charme de notre héros, mais s'il voulait prendre rendez-vous, il aurait pu le précisez tout de suite, et pas faire tout ce cinéma pour l'emmenez dans un coin pour profité de son corps si frêle et innocent !

        Son emprise était assez solide. Kentaru avait bien du mal à s'en défaire. D'ailleurs il n'était pas question de s'enfuir en courant, car il ne faisait aucun doute que ce prédateur le rattraperait en moins de deux ! De plus, il était bien plus petit que cet homme, et il était de plus en plus difficile de suivre le rythme qu'il avait imposé. Ne pouvait-il pas juste ralentir ? Au moins le temps qu'il récupère son souffle. Ils marchèrent un moment a travers ce labyrinthe de couloirs...Kentaru, n'ayant pas le sens de l'orientation, s'était déjà perdu ! Faut dire que tous ses couloirs se ressemblaient. Ils s'arrêtèrent enfin devant une porte aussi grande que l'étranger a ses coté. Ah ! Ça devait être son bureau personnel. Alors le voici ce jour où Kentaru perdra sa virginité ? Il inspira profondément et entra dans la pièce à la suite de cet homme en refermant la porte derrière lui comme il l e lui à été demandé. Il s'avança à vers le centre de la pièce sans dire mots alors que l'étranger avait déjà prit place derrière son bureau :

        - C'que vous avez de grandes jambes et des muscles. Est-ce que cet "endroit" est aussi bien musclé que le reste de votre corps ? demanda t-il en baissant ses yeux vers son entre jambe. C'est que, voyez-vous, je préfère les femmes bien remplis
        , dit-il en tâtant dans le vide, à l'aide de ses mains, des seins qui n'existait pas !

        Kentaru avait une voix légèrement aigu, come s'il n'avait pas encore mué. Mais il ne faisait aucun doute que c'était un homme dans l'âge pubère, avec plein de fantasme en cours de réalisation ! Et bien, il est vrai qu'a son âge, il ne peut pas encore s'offrir de femmes mûres comme il l'espérait, mais en devenant marin, il espérait gagner quelques muscles pour faire tomber ses dames comme des mouches ! C'est pourquoi il avait, sans le savoir, une sorte d'admiration pour cet grand homme qui lui faisait face.


          Ses yeux s’étaient automatiquement rabaissés vers son bureau pour rechercher d’un dossier administratif, parmi tout son bordel actuel. Ce qu’il avait rapidement trouvé pour la première fois de sa vie. Le dépoussiérant d’un coup de main, Salem soupira grandement et se promit dans le même temps de bien ranger ses affaires lorsque l’inspiration serait à l’ordre du jour. Pour ça, fallait encore attendre cinquante ans, chose qu’il savait pertinemment, se reconnaissant comme étant un grand flemmard de son état devant l’éternel. Après tout cela, il avait relevés aussi rapidement ses prunelles pour pouvoir regarder le jeune homme sous toute sa couture, lui qui ne l’avait vu qu’en photo. Et les retranscriptions étaient correctes. Plus de doutes possibles donc, c’était bien lui. La petite carrure assez frêle, le minois aussi beau qu’un nouveau né avec la peau blafarde qui allait avec et pour clore le tout, cette chevelure rousse flamboyante qui attirait l’attention de Salem. En gros, le petit garçon que toutes femmes souhaiteraient avoir comme enfant. Il était pas mal ouais. Mais pour un nouveau mousse n’était-il pas un peu trop… Fragile ? Non non… Ce n’était pas l’adjectif approprié et faut bien dire qu’en son fort intérieur, il ne trouvait pas le qualificatif qui allait parfaitement à ce qu’il pensait, là, maintenant. M’enfin bref… Toujours est-il qu’il était arrivé à bon port, ce qui était l’essentiel. Mais pourquoi lui avait-on confié l’éducation et la formation de ce petit, le sachant purement flemmard ? Encore des caprices des hautes strates et il le savait. Cependant, il concevait également qu’il devait bien servir à quelque chose, non ? Sans doute. Et puis dans le pire des cas, Salem refilerait bien la besogne à un autre gars du coin. Il avait d’autres chats à fouetter après tout, et le vieux ne serait pas mal à la tache, ça il en était assez sur…

          C’est sur cette pensée que le grand gaillard se mit à étirer ses lèvres pour former un sourire charmant. Le jeune se décida enfin à rentrer et la porte se referma tout en douceur derrière lui. C’est déjà bien. Le point positif qui faisait plaisir à Salem. Car des impolis, il y en avait dans son rang. Certains salopards s’hasardaient à claquer sa porte pour un rien. Mais étant de nature passive, il laissait toujours passer. Les petits comme eux ne perdaient jamais rien pour attendre, puisqu’il les récupérait aux entrainements en les matant avec bon cœur. Si la vie trichait sur lui, il en allait de même quand ses fougues temporaires refaisaient surface. Posant alors son menton sur ses mains jointes et accoudées à son bureau, le colonel le regardait s’avancer lentement vers le milieu de la pièce en apprêtant ses mots de bienvenue et tout ce qui allait s’en suivre. Mais comme par le plus grand des hasards, ce ne fut qu’au moment où il voulait remuer ses lèvres pour énoncer une quelconque phrase, que le jeune homme se mit à débiter des phrases en mimant des gestes parlants. Au début, Salem écarquilla ses yeux en le regardant grandement, comme s’il était sidéré par ce que celui-ci avait l’audace de lui dire, sans penser aux conséquences qui pouvaient s’en suivre. Ca aurait été le vieux poiscaille de Toji, le jeune serait mort enterré sur place. Mais avec Salem, la partie vira un peu à autres choses. Puisque c’est d’un seul coup en tenant son ventre des deux mains, qu’il commença à éclater de rire, la bouche grande ouverte. Il était tellement plié par ce que ce jeune mousse venait de lui dire, qu’il tomba sur son parquet, avant de frapper le sol de ses deux poings complètement mort de rire comme on pouvait le dire. Et c’était pas pour mentir… Il l’était vraiment…

          A un point même où il roulait sur lui-même et se tordait littéralement sous le fou rire qui l’avait prit. Si on lui avait dit que ce roux était d’une telle bêtise et d’une telle perversité, il y avait bien longtemps qu’il l’aurait prit sous son aile, sans trop discuter même. Et puis au bout de deux bonnes minutes, Salem parvint doucement à s’arrêter vu qu’il toussotait et que son estomac lui faisait un peu mal. Le rire quand tu nous tiens. Rire qui l’avait rendu pathétique aux yeux du jeune, mais qu’importe, qu’importe. Retournant tant bien que mal sur le siège de son bureau, il pouffait toujours, tandis qu’une larme coulait sur sa joue gauche, tant la force des rires. Jamais on ne l’aura fait pleurer aux éclats de cette façon depuis son arrivée récente à Shell-Town. Bien… Bien. Reprenant son souffle puis son calme, il reporta son attention sur le petit pervers, avant de lui demander rapidement… « T’as vraiment cru que je voulais te violer… ? » puisqu’il avait bien compris le sous-entendu de ces sottes de phrases. Réajustant sa veste de colonel sur ses épaules après avoir toussé bruyamment, il se mit à sourire, avant de lisser ses cheveux d’un air un peu vague, repensant un peu à ce qu’il avait dit, et répondant dans le même temps : « J’suis pas un travelo ou homo, ne t’en fais pas et pour tout te dire, j’aime aussi les femmes comme tu les aimes ». Cool de nature, L’héritier des Fenyang lui avait fait un clin d’œil malicieux, avant de reporter son attention sur la fiche qui constituait son seul et un dossier. Il pouvait commencer l’entrevue. En espérant bien sur qu’il n’allait pas encore lui sortir les cochonneries comme tout à l’heure, en auquel cas…

          • Tu peux prendre place sur ce siège ci présent…

          Salem qui avait reprit une mine on ne peu plus sérieuse, lui avait indiqué l’un des deux sièges qui lui faisait face. Par la suite, le bon colonel qu’il était s’enquit du dossier d’une traite, si l’on peut dire ainsi. Malheureusement, pour une paperasse, elle était quasiment vide d’informations complémentaires. C’est alors que pour palier à ces manques, lui inspira profondément, avant d’abandonner sa tête dans l’une de ses paumes ouvertes et de le regarder interrogativement…

          • Bon alors… J’vais te poser quelques petites questions… Personnelles ou non, tu devras y répondre. Ok ? Bien, disait-il assez rapidement sans attendre ne serait ce qu’un oui obligé. Qu’est ce qui t’as poussé à intégrer les rangs de la marine ? Ou qui est ce qui t’as intégré dans ce noble circuit… ?

          Alh’, le fin psychologue. Vous avez juste. Faut parfois qu’on soit sérieux dans cette vie si difficile…



            Notre héros avait été pour le moins on ne peut plus sérieux dans ce qu'il avait dit. Alors pourquoi voyait-il cet homme, mort de rire en face de lui ? Se moquait-il ? Oui, il n'y avait aucun doute en le voyant. La façon qu'il avait de se tenir le ventre et de taper le sol avec ses poings comme pour tenter de s'arrêter sans le pouvoir, avait mit Kentaru dans une sorte d'incompréhension et dans un sentiment de frustration et d'énervement. Comment cet homme osait-il se moquer de lui !? Un noble ! Le jeune garçon fronça légèrement les sourcils tout en serrant les poings. Qu'il ne pense pas s'en tirer ainsi ! Il allait lui faire payer...bon pour le moment il ne fera rien. En effet, ce n'est pas avec ses un mètre soixante de long et sa carrure de fillette qu'il fera grand chose. Le mieux qu'il pouvait lui faire pour le moment était de rentrer de ses bonne grâce, l'avoir comme maître, gagner sa confiance et lorsqu'il s'y attendra le moins....BOUM ! Lui sauter dessus ! Quelle idée charmante. Il y a des fois où le mousse se surprenait lui même pour son génie. Il ne saurait pas étonné si d'ici un an, les amiraux se le disputeront pour l'avoir comme "stratège" au sein de leur équipage !
            Et bien, étant très courtois et de nature gentleman, il décida de laisser passer. Un noble devrait savoir pardonner. Ainsi il resta les bras croisé au milieu de la pièce à attendre que ce vieux shnock termine de reprendre son calme...qu'il avait du mal à récupérer soit dit en passant. Kentaru sentait le sang lui monter à la tête, il parvint tout de même à sourire dignement lorsque ce colonel reprit place derrière son bureau.
            Sa question le surpris légèrement...alors il n'avait pas l'intention de le violer ? Dieu soit loué ! Cela aurait vraiment été dérangeant si sa première fois avait dû se passer avec lui. Il aurait voulu au moins une fois dans sa vie serrer une femme dans ses bras avant de tenter la mauvaise expérience avec un homme. Mais bon, la question ne se posait plus étant donné que tout ceci semblait être un énorme malentendu...Il se passa la main dans ses cheveux roux en souriant d'un air gêné.

            - Et bien, la façon dont vous m'avez prit le bras avec tant d'ardeur..., il hésita quelques instants avant de reprendre, m'avait fait penser que vous me vouliez. Je sais que je suis désirable, mais j'ai mes propres limites...

            En effet, bien qu'être mignon lui faisait gagner en popularité auprès de la gente féminine autant que chez les hommes, cela ne changeait rien au faite qu'il désirait le corps des femmes. Alors ces beaux mecs, peuvent toujours courir derrière lui, jamais le jeune mousse n'acceptera de partager son lit avec ses chacals ! Mais bon, Si ses hommes ressemblaient fortement à ce colonel ci présent, il pourrait bien y faire une petite exception. Le voilà qu'il débitait des conneries maintenant ! Oh ! Alors cet Homme aimait aussi les femmes ? Le jeune Kentaru sentait qu'ils allaient bien s'entendre tout d'un coup. Qui plus est, il retirait ce qu'il avait pensé tout haut : non ce n'était pas un "vieux shnock", mais un mec plutôt "cool" ! Avec sourire ravisant, il lança plus pour lui même :

            - J'en suis soulagé.

            Les choses sérieuses allaient enfin commencer ! Comme on le lui ordonna, le garçon prit place sur la chaise en face de son bureau. Il avait choisit celle qui semblait être la plus jolie et la plus confortable...Quoiqu'il n'y avait pas de grande différence entre ses deux chaises. Mais pour le noble qu'il était, il y avait une démarcation considérable ! Ce colonel n'attendit pas qu'il soit confortablement installé avant de lui présenter le Topo général sur la raison de sa venue ici. Alors que notre jeune héros s'apprêtait à acquiescer en répondant par un "oui", il fut immédiatement coupé par cet homme, qui commença à lui poser les premières questions. Pourquoi pressait-il ainsi les choses ? Comment cet impertinent avait-il osé le coupé ! Rectification : c'était bien un vieux "Shnock" ! Quel outrage ! Alors qu'il tentait de reprendre son calme, Mizen ne cessait de répéter en boucle, dans sa tête, les mots suivant : " un noble doit savoir pardonner, un noble doit savoir pardonner, un...". C'est bon, son calme était revenu. Bien que notre héros soit issu de la noblesse, il n'en restait pas moins un mousse.
            Le jeune garçon décida donc de jouer le jeu et de répondre à ses questions :

            - Mon père est un ex-colonel qui a appartenu à cette brigade il y a fort longtemps. Je souhaite simplement suivre ses traces en tant que marines.

            Kentaru se demandait si ce genre de question était vraiment indispensable...C'est vrai quoi ! Il n'en voyait pas vraiment l'utilité. Pourquoi ne pas lui demander combien d'Argent il avait ? Combien de propriété il avait en sa possession, ou encore s'il était fiancé, s'il était puceau, ou bien s'il ne voulait pas passer la nuit avec lui ?...tient encore ? Ça commençait à faire beaucoup en si peu de temps. Bref, répondre à ce genre de question était de loin plus amusant et plus divertissant que de refaire sa biographie...Donc sans attendre, il prit l'initiative de se présenter. Qui sait : il répondra par la même occasion aux questions resté jusqu'à la muette :

            - Kentaru Mizen. Jeune Homme de dix-huit ans encore dans la fleur de l'âge. Parent noble. Oui, Je souhaite exterminer tout ses foutu pirate de la surface des mers. Non, je n'ai pas mangé de fruit du diable. Oui j'ai quelque dons : perspicacité, charme, beauté, et toujours prêt pour le combat. Et oui, j'accepte de boire un verre avec vous...Disons après ce petit entretient. Où dois-je signer ?

            Il avait déjà un stylo entre les doigts. Allez savoir par quel miracle c'est-il trouver là !
            Pendant que ce gentilhomme était en pleine réflexion, l'adolescent regarda autour de lui avec la curiosité d'un chaton. Les murs semblaient bien épais et insonorisé des deux coté, la porte était blindée et la seule fenêtre de cette pièce se trouvait derrière ce colonel. Certes c'était un bureau spacieux et éclairer, mais inaccessible à qui souhaitait y entrer ou en sortir contre la volonté du propriétaire. Soudain, Kentaru eu la bonne idée de se poser une question : "Mais que fait-il, seul, dans cette pièce...?". Ainsi, les fils de ses pensées allèrent d'une petite curiosité à une vraie calomnie !

            *cet homme profiterait-il de cette solitude pour se donner du plaisir ? Une femme a t-elle déjà franchi le seuil de cette porte dans l'intention de le satisfaire ? *

            Curieux de nature, ses questions ne restèrent pas bien longtemps sans réponse. En effet, au moment ou je vous parle, Kentaru était déjà entrain de les poser. Ignorant soit-il ! Penserait-il à haute voix ?






              Un ex-colonel de cette brigade ? Voilà qui était très intéressant. Quoiqu’il n’en avait jamais entendu parler, ce qui ma foi, était très intriguant. Il savait qu’avant lui, avaient régné deux colonels dans cette base, mais jamais il n’avait entendu parler d’un troisième. Qui plus est du nom de Kentaru. Mais peut être avait-il loupé quelque chose… Ce qui l’étonnerait vraiment. Mais en même temps, force était de reconnaitre qu’il ne pouvait décemment pas connaitre tous les colonels que la marine abritaient dans le temps. Peut que ce monsieur était lui aussi de la promotion de son propre père, qui lui aussi, était un colonel assez renommée. Tout comme l’est son fils d’ailleurs. M’enfin, l’important n’était pas vraiment là. Ce que Salem avait retenu par contre, c’était le ton employé par le jeune Kentaru pour faire comprendre à son boss qu’elles étaient ses ambitions. Et tout comme n’importe quel marine qui se respectait, répétition était de mise puisqu’il s’agissait du même tableau récurrent chez tous les soldats : Combattre les forbans, accéder au grade d’amiral et enfin, faire régner sa loi en bonne en due forme dans l’optique d’engendrer peur et renom. Les deux points n’avaient pas encore été relevés par le jeune homme, mais il se doutait bien qu’il s’agissait d’un truc de la sorte. Et puis, quel autre rêve pouvait avoir les marins ? Aucun autre à priori. Si toute cette liste était véritablement uniforme dans toute la marine, celle de Salem s’ajoutait du sexe, de l’alcool et de la tranquillité. On pouvait bien lui retirer le titre tant convoité du plus haut grade de l’amirauté, mais ça, il s’en fichait un peu quoi. Quelques pas et il serait contre-amiral, alors bon. De plus, les trop grandes responsabilités, ce n’était pas son truc alors… M’enfin bref… Nous nous égarions fâcheusement du sujet quoi… A la suite de quoi, son cerveau revint porter attention à son seul interlocuteur…

              Alors que notre bon colonel allait ouvrir la bouche pour continuer à blablater, renchérit alors le jeune mousse qui lui faisait face depuis un petit moment. Le bon réflexe qu’il fallait. C’était bien évidemment ce qu’il pensait quand il eut ouïe de la toute première phrase de toute une tirade à longueur moyenne. Jusqu’ici et bien qu’il n’en ait pas eut besoin, Salem avait apprécié le fait que le jeune se présente de manière brève, concise. Preuve qu’il était bien élevé ce petit gars. Pas besoin qu’on le lui demande. C’est bien, parfait même ! Mais bien trop vite pourtant, Salem semblait avoir vite vendu la peau de l’ours avant de l’avoir froidement abattu. Car il commença à caracoler sur des passages qui n’avaient pas lieu d’être. En toute franchise, qu’est ce que le colonel avait à foutre qu’il vienne d’une famille noble, hein ? Ici, chez les militaires, la notion de riches et de pauvres n’existe pas. On est tous au même pied d’égalité, selon le mérite et selon le grade. Mais vu son manque d’expériences quand la vie et ses déboires, Salem, laxiste de son état devant l’éternel, voulait laisser tomber. Les remontrances, ce n’était franchement pas sa tasse de thé, mais soyez en surs que quand il en faisait, sa mine n’était pas aussi joyeuse que celle qu’il montrait maintenant. Jusqu’à ce qu’il fasse un listing complet de ses qualités et bien sur sans le moindre défaut histoire de paraitre comme étant sur de sa force, imbu de lui-même. Halala, la jeunesse… Si inexpérimentée que c’en était à rire. Quand il pense que lui aussi était passé par ce genre de choses, ça avait l’art de le faire soupirer. Auquel s’en suivit une mine un peu plus stricte…

              • Hého ! Ici, on est dans une base militaire, alors s’il te plait, arrêtes de te la péter en auquel cas, je me verrais dans l’obligation de te remettre à ta place. Les fils à papa, je ne les saque pas !

              Et Salem ne mentait aucunement. Sa voix avait été calme et son visage se détendit tout d’un coup après ses mots. Prendre un verre avec lui… Non mais c’était quoi ce bordel quand même ? A qui croyait-il parler ? Ou pensait-il qu’il pouvait tout s’autoriser sous l’indulgence de l’héritier des Fenyang ? Le grand brun était certes était certes gentil, mais fallait quand même pas abuser de sa bonne fois surtout qu’il s’avère être le boss de cette base de la marine. Il aurait pu le faire trimer, suer, rien que pour cette phrase audacieuse, mais passa une nouvelle fois l’éponge. Acquiesçant tout de même sa volonté de remplir le dossier, Salem le parcourra des yeux une énième fois, avant de mieux se redresser. Il prit un tampon quelconque de son bureau et posa le cache sur la partie à signer pour le supérieur. Ce sceau si l’on puis dire ainsi, marquait un peu son adhésion au groupe que formait la base de Shell Town. Elle n’était irrévocable, ce pourquoi il pouvait renvoyer ce jeune homme dans une autre base. Chose à laquelle il pouvait songer sérieusement. Quoique pour un petit enfant de cette espèce, surtout qu’il avait un père anciennement marin, cela fera tâche à leur réputation sans doute quasi-inexistante. N’étant donc pas méchant et heureusement pour lui, ce sacré p’tit veinard, Salem poussa le dossier vers le petit Kentaru et lui montra du doigt là où il pouvait enfin signer, chose qu’il voulait faire depuis à la manière d’un aristocrate. D’ailleurs, il sortait son stylo d’où lui… ?

              • Je t’informe que tu n’es pas le seul noble dans la pièce, m’enfin, je te passe les détails qui ne seront pas tellement nécessaire ici. Sinon que pour « noble » tu as la langue bien pendue toi. On ne vante pas ses qualités et la prochaine fois que tu me proposeras un verre, j’accepterais bien la bouteille d’alcool, mais sans ta présence à mes côtés bien entendu…

              Fallait qu’il tape un peu son égo, histoire de voir un peu ce qu’il avait dans le ventre, ce nouveau mousse qui semblait ne pas comprendre qu’il était dans un camp militaire et non dans un manoir où s’effectuait un bal masqué à la manière de ces bourgeois qui n’avaient rien dans le froc. Et oui ! Ainsi va la vie. On ne pouvait pas tout avoir. Car s’ils avaient tous une grosse tête, la plupart avait un zizi plus petit que son auriculaire. Et puis, il était un peu sérieux quand il avait parlé de l’alcool. Il acceptait bien volontiers de l’alcool en cadeau, mais il se verrait très mal entrain de boire et de festoyer avec un pré-adulte aussi imbu de lui même. D’ailleurs, ça s’voyait bien à sa frimousse innocente que le sale petit puceau qu’il était, ne savait qu’user de la causerie, comme tous les autres riches. Peut être qu’il avait une grande force, mais tout ça était à voir sur le terrain et rien ne penchait à sa faveur pour le moment. Et comme ce moment n’était pas encore arrivé, fallait-il qu’il joue la carte de l’humilité. Celle que Salem aime bien voir…

              • J’espère que tu sais au moins ce qui t’attends en tant que soldat. J’espère aussi que tu sais la partition que tu viens fredonner dans cette base… non ? Mais d’après toi, quel rôle précis vas-tu jouer ici ? Quel rôle est sensé jouer un mousse ? Et… Comment comptes tu participer à la lutte contre la piraterie ?

                Tout un petit interrogatoire énoncé calmement et clairement. Malgré son laxisme et son air perpétuellement hagard, Salem se félicitait intérieurement d’avoir plus ou moins remis les points sur les i. Avec ce genre de mousses, tout n’était pas histoire de patience, mais bel et bien de fermeté. D’autant plus que celui-ci venait d’un milieu noble à priori, tout comme Salem lui-même d’ailleurs. Le calme avait reprit les rennes de l’ambiance de ce petit entrevue. Son regard était braqué sur le jeune, assuré, tandis qu’un sourire tranquille naissait sur son visage. Peut être avait-il trop fait, au point de rapidement déconcerter ce petit qui n’avait que ses yeux hagards comme réponses aux interrogations. Réponses qu’il attendait toujours, soit dit en passant. Fallait peut être qu’il s’active le jeunot. Dans sa voix et le timbre utilisé, rien n’avait pourtant été d’une véhémence à déplorer. Il avait seulement été direct. Quoique doux. M’enfin là, il commençait à se perturber et à se remettre en questions. Au point où il finit par soupirer tout en empoignant son front, ses coudes posés sur l’accoudoir de son siège confortable. Il s’embrouillait. Seul. Sans doute parce qu’il sortait du même monde que ce jeune qui ne connaissait rien encore à la vie. Et qui devait finalement se faire redresser. Le bémol c’est que Salem n’était pas encore assez dur pour le prendre en charge comme il se le devait. Au pire, il allait le refourguer à quelqu’un d’autre de plus compétent en la matière comme le caporal Jo. ‘Fin, il aviserait. Sans quoi ce petit allait devenir comme lui. Un crétin fini qui ne savait que faire de sa pitoyable vie, si ce n’est dormir, boire et allumer toutes les petites minettes qui se perdraient dans les abysses du grand lit qui trônait fièrement au centre même de son immense chambre. Monotonie en somme...

                • COOOOLOOOONNNEEEEEEELLLLL C’EEEESSSTTT UUURRRRGGGGEEEEEENNNNNNTTT !

                Un cri. Oui, un cri. Quelqu’un de sa grosse voix venait briser cette quiétude momentanée dans laquelle était joliment plongée la base marine. Depuis son bureau, des pas brusques et prompts se faisaient entendre. Jusqu’à ce qu’on vienne tambouriner sa porte comme un tam-tam qu’on jouait dans les contrées autochtones. Il n’eut même pas le temps d’ordonner une quelconque permission que ladite porte s’ouvrit immédiatement à la volée. De quoi lui faire plaisir, je vous jure. Lui qui était si inquiet de ce qu’il allait bien faire de ce jeune garçon, venait à être de plus en plus anxieux lorsqu’il vit son soldat reprendre difficilement son souffle tout en le regardant dans les yeux avec un air d’effroi, le corps pratiquement en sueurs. On aurait dit qu’il venait de se faire poursuivre par des Kung fu dudong. Bref, passons. Quelque chose se passait dans la ville, c’était clair et net dans sa tête. D’une seconde à l’autre, sa mine redevint on ne peut plus sérieuse. Ses bras se rejoignirent devant son faciès dorénavant imperturbable, un peu comme s’il priait, sous la mine déconfite de la nouvelle recrue. Des ennuis en perspectives. Dans un élan ultime, son soldat commença à lui vomir toute la situation qui venait s’imposer à la ville de Shell. Et au début, faut dire que c’est assez dur de tout capter. C’est en rembobinant lentement les quelques bribes d’informations récoltées qu’on réussissait à cerner le problème dans tout son sens. Un pirate venait de pénétrer la ville. Dans une certaine mesure, on pouvait bien se dire qu’un pirate, c’était presque rien, mais quand on parlait de ce pirate, c’était autre chose quoi. Ce forban était de la même race que celle du capitaine Toji. Un poiscaille. Un homme-poisson bretteur de sa profession. De quoi intriguer Salem. Car mine de rien, il venait de percer silencieusement la défense du colonel sans avoir tapé dans quoi que ce soit…

                Le silence revint prendre place une énième fois dans le coin. Tandis que son soldat haletait et que Kentaru le regardait avec des yeux grands ouverts, Salem réfléchissait grandement. Il pensait à ce qui avait bien pu attirer un tel mec dans cette région et surtout ici, à Shell. Rien de bon à priori. Alors qu’il essayait de faire le lien, le colonel se surprit de n’avoir qu’une seule conclusion. Non pas hâtive, mais bel et bien évidente. Son visage se froissa automatiquement. Pour lui, la visite du poiscaille était claire. Depuis qu’il avait buté The Darkman, l’un des vétérans du sabre dans tout East Blue, l’effervescence au niveau de la piraterie avait prit une toute autre dimension. Surtout du côté de ce bretteur. On voulait savoir qui avait bien pu buter le vieux Darkman de son vrai nom, Enrique. On voulait le rencontrer aussi. Et surtout, on voulait croiser le fer avec lui de sorte à gonfler sa renommée et à monter de niveau. De plus, un marine, c’était toujours bon à assassiner. Au niveau de l’escrime en tout cas, Salem était devenu l’homme à abattre. Et c’était pour le déplaire, véritablement. S’il avait gagné tous les honneurs et le grade de colonel depuis son dernier combat épique, il n’en demeurait pas moins qu’il avait aussi gagné une foule d’ennemis personnels. Une situation qui commençait à pourrir sa life, je vous jure. Et puis d’un seul coup, naquit une idée dans sa tête. Partir à la rencontre de cet homme. Mais seul. Il n’avait nul le choix de toute manière. Ce pourquoi il se leva, avant d’ordonner à son mousse de sortir. Bien après que ce jeune ait exécuté son ordre, il s’était retourné vers son porte-manteau de sorte à prendre son meitou et sa chemise d’officier. Fin prêt à en découdre…

                • Dis aux hommes de ne pas faire de ne rien faire s’il te plait. J’irais tout seul. Quel était le dernier endroit où vous l’avez vu ?

                L’air choqué de son homme ne changea en rien le sourire qu’avait arboré Salem. Il était tranquille. Calmement, il s’était même mit à enfiler sa grande chemise de marine, avant d’accrocher son sabre sur sa taille. Les bons moments ne duraient jamais dirons nous. Son soldat finit par lui répondre que le fugitif s’était rendu au seul bar qu’abritait la ville. Bien… De mieux en mieux même. Et puis, il avait finit par quitter son bureau tout en faisant une tape amicale sur l’épaule de Bryan, le valeureux sergent qui était venu le prévenir. Dans le métier de marine, on risquait chaque jour sa peau et tout le monde en avait conscience. C’est ainsi qu’il traversa sa base et la ville, incognito, avant d’arriver au lieu fatidique où tout semblait désert. Soit les gens avaient fui, soit il les avait tué. Mais il ne voulait penser au pire, oh non ! Et puis il finit par rentrer en faisant tinter une clochette accroché à la porte du bar dans lequel il n’y avait pas grand monde… Sauf peut être…

                • Erk erk erk… Alors c’est toi le Fenyang qui a buté le vieil Enrique… Qui l’eut cru... erk erk erk…

                Spoiler:
                  Un rire aigu s’éleva dans toute la pièce vide. S’il avait pu, il aurait très certainement bouché ses oreilles. Mais vite fait, il avait finit de retentir pour laisser placer au silence qui déjà, pesait lourd dans cette salle. Ses prunelles étaient braqués vers le barman des lieux qui essuyait imperturbablement son verre. Salem notait néanmoins une petite goutte de sueur perler sur l’une de ses tempes, pendant que ses lèvres serrées et si elles étaient bien vu, permettait de sonder l’état dans lequel il était. Une peur intérieure qu’il essayait tant bien que mal de camoufler. Un brave zig, j’vous jure. Salem aurait détalé à sa place. Mais bon, il y avait les effets de circonstances, l’enjeu de la chose, les uns et les autres. Admirable, ma foi. Les yeux du propriétaire vinrent lentement se planter dans les mirettes de jade du colonel. Une once d’espoir s’apercevait dans la lueur de son regard dorénavant rassuré. L’héritier des Fenyang était enfin là, présent parmi cette population qu’il se devait de protéger au maximum selon ses moyens. Aujourd’hui était un jour où il devait encore faire ses preuves. Après le petit frère du Darkman, se trouvait un autre de ses acolytes ou rivaux, qu’est ce qu’il en savait finalement. Et qu’est ce qu’il en avait même à foutre. Rien en fait. Il était venu balayer un gêneur et c’est tout. D’ailleurs, cet énergumène était resté silencieux alors que les secondes s’écoulaient sans que le marine lui ait accordé un seul regard. Comme pour ponctuer une foutaise. Oui, il n’était pas le bienvenu ici. Non pas qu’il n’aimait spécialement pas les hommes-poissons, mais la plupart s’avéraient barbares. Celui là, quand on savait qu’il était armé d’une épée ne devait certainement pas faire exception à la règle. Et ce n’était pas pour rassurer le bon colonel qui allait se voir obliger d’utiliser la force, comme d’habitude en fait…

                  • Lui-même… Et que nous vaut cette visite… Apôgon… ?

                  Apôgon. Tel était le nom du poiscaille qui était présent, là, dans cette taverne. Salem se tourna lentement vers le fond de la salle jusqu’à apercevoir une silhouette massive qui devait avoir la même corpulence que lui a quelques centimètres près. Lorsque celui-ci ouvrit sa gueule dans la pénombre qui cachait une bonne partie de son visage, le marine pu alors admirer ses crocs longs, pointus et certainement acérés. Il s’imaginait un peu encaisser l’une de ses morsures. Pas vraiment évident du tout. Celui-ci avait porté un pantalon noir. Un jeans pour être plus précis. Il portait une simple chemise déboutonné à travers laquelle on pouvait se rendre compte de sa musculature saillante et de la couleur de sa peau jaunâtre. De quoi vous donner l’envie de ne plus bouffer de poissons de toute votre vie. C’est à se demander comme cette race avait été mise au monde. Et, dans un rire à la fois nerveux et moqueur, l’antagoniste se pencha vers l’avant, histoire de faire voir toute sa monstrueuse face, ponctuée elle, par un allongement du crane ainsi que d’yeux globuleux noirâtres qui le fixait détestablement. Il était vraiment authentique dans toute sa laideur. Si bien que sa bouille faillit arracher un fou rire à Salem qui se contenta de faire une grimace à sa vue, tout en essayant de se contenir tant bien que mal. Pourtant, c’était trop. Bien trop burlesque comme situation pour qu’il puisse contenir son envie. Les rôles s’échangèrent dès lors et ce fut au colonel de se mettre à rire de manière sonore comme s’il était chatouillé au flanc. Pour la deuxième fois de la journée, il était prit d’un fou rire. Après la bêtise du jeune mousse, c’était maintenant la laideur d’un mec qu’il se devait de coffrer voire, achever au pire. Néanmoins, sa prétention lui couta un sale coup. Cher. Très très cher. Qu’il ressentit dans sa chair…

                  Car l’homme poisson même au sol était d’une rapidité forte ahurissante. Alors que le protagoniste se tordait de rire tout en attrapant son ventre, tellement il était plié, son ennemi dans je ne sais quel laps de temps, avait réussi à l’approcher silencieusement et à lui donner un coup de sabre vers la poitrine. Évitant le coup de moitié par pur reflexe, il vit quand même son sang gicler et une douleur bruler les muscles de son bras gauche. Mais le temps de réaliser ce qui s’était passé, Salem s’était prit un bon coup de pied dans la gueule avant de valser contre une fenêtre qu’il brisa durant son envol. Classique vous me direz. Sauf que le coup était tellement fort qu’il alla jusqu’à buter bruyamment le mur d’une autre maison pas trop lointaine. Ses yeux étaient écarquillés, sa bouche entrouverte pour laisser libre passage à une gerbe sanguinolente. Lentement et comme une masse assez lourde, Salem tombait sur son ventre, sur sa face. Avec bon cœur –Voyez vous-même l’ironie- il se frottait agréablement au sol d’une douceur inégalable. En deux trois coups seulement, il venait de mordre pathétiquement la poussière. L’un de ses poings se forma par la suite, avant qu’il n’essaye de bouger tout son poids sous un effort accablant. Mine de rien, il frappait fort le bigre ! Alors que Salem essayait de se relever avec toute la peine du monde, son assaillant sortait tranquillement du bar qu’il avait petitement dévasté. Pour l’instant, ça le faisait encore. Quoique sa blessure au bras gauche le lançait vachement. Il grogna alors. Non pas de douleur, mais de rage. Comment un colonel de sa trempe pouvait-il se laisser avoir de la sorte… ? C’était inqualifiable, impardonnable. Mais alors qu’il avait fini de se redresser tout en tendant son bras touché dans une respiration plus ou moins saccadé, survint une deuxième fois, sa voix caillouteuse…

                  • C’est ça le type qui a vaincu the Darkman ? Franchement, tu me déçois là. Peut être que tu te débrouilles mieux avec une épée, mais ça encore, j’en doute fortement. M’enfin, t’as eu de la veine. Même si l’autre était une référence sur les Blues, il restait un vieux fini à la prime vu au rabais. 20 millions comparé à mes 35… Y’a pas photos…

                  Pour sur. Salem l’avait oublié, cette histoire. Cette satanée prime qui s’avérait quand même démentielle au niveau des blues. Ce gars là, il était très différent des raclures qu’il avait du affronter par le passé. Peut être que sa désinvolture avait payé le prix cher, soit sa grosse blessure au bras. Comme quoi, il fallait bien qu’il arrête de trop baisser sa garde. Alors qu’il souffla un bon coup et malgré la quantité de sang qu’il perdait, Alh’ adopta une position de combat bien à lui avant d’adopter un visage assez sombre. Sa bonté semblait s’être évanouit. Là, non pas l’humain altruiste, mais le capitaine de la marine et le digne descendant des Fenyang.

                  • Oh… Tu sembles vouloir te battre dans cet état ? Erk erk erk erk… Intéressant, je n’attendais pas moins d’un digne colonel de la marine !

                  • Pfeuh ! Ferme ta grande gueule… Et viens te battre !

                  Parce que là, tu te la ramènes un peu trop.

                    Il était rare que le colonel soit violent au niveau verbal, mais il fallait bien avouer que ce poiscaille avait le don inné d’énerver. D’ailleurs, celui-ci avait émit un gros sourire carnassier avant d’exécuter la demande de Salem à mains nues. Le combat était maintenant inévitable. Déjà en position de combat, Salem avait lui aussi commencé à sourire, ce qui déconcerta ne serait ce qu’en une seconde, son adversaire qui tentait l’assaut. Il était rapide. Très rapide. En quelques secondes seulement, il avait déjà parcouru la moitié du chemin qui les séparait sans que le colonel ait à bouger le moindre pouce. Un type extrêmement dangereux. Malgré tout, l’homme avait réussi à bien observer sa course et ses manières de se déplacer. Ses pieds palmés y étaient forcement pour quelque chose. Atypique comme gars. Il sentait qu’ils allaient bien ce marrer tous les deux. Tout de suite après, il eut ce poing droit lorsqu’il fut à quelques mètres de Salem. Un coup vif qui se traduisait par le bruit ses des jointures tout aussi palmées qui venaient à s’écraser sur le mur derrière le marine. Parce que oui, ce dernier l’avait évité. Et il s’en était fallut de peu. S’étant écarté vers la gauche, il avait fini par pivoter sur lui-même, avant d’amener le talon de son pied gauche vers la gueule de son ennemi. Seulement, le grand et beau brun fut obligé de suspendre le coup quand il vit que celui-ci avait ouvert grand sa grande gueule remplie de crocs dangereux, histoire de l’accueillir avec tout bon cœur du monde. Pendant une poignée de secondes, les deux combattants s’étaient tout bonnement suspendus, sans plus bouger d’un seul millimètre. Malgré sa position, Salem regardait intensivement les yeux globuleux du poisson qui le toisait. Ils se jaugeaient alors du regard. Et puis, le marine fut le premier à bouger en prenant appui sur son seul pied en équilibre, avant de faire un petit bond en arrière, quelques mètres à la droite de son adversaire. Apôgon pour sa part, goba volontiers, une bestiole qui passait là, avant de se retourner vers Salem tout en mimant des mâchements pour le moins obscènes. Dégueulasse comme mec je vous jure…

                    • Quoi… ? T’aimes pas les guêpes ? Pourtant c’est b…

                    • J’aime surtout que ma ville soit tranquille.

                    • Ah ouais ? Pourtant j’ai touché personne, remarques. C’est toi que je veux tuer, Fenyang !

                    La goute d’eau qui faisait déborder le vase. La phrase de trop. Il n’aimait pas les prétentieux. Pas même un tout petit peu. Même si ses intentions étaient bonnes à savoir, sa contenance l’horripilait. Il était maintenant bien trop sur de lui, bien trop relax pour un combat où il risquait quand même gros. Mais ce n’était point grave. Lui, il allait avoir la branlée de sa vie. Et ça, Salem le jurait. Il avait maintenant cette sorte de nébulosité grisâtre au dessus de sa tête qui indiquait combien il perdait son sang froid. Quand on savait par-dessus tout que ce combat n’avait point de sens à son goût. Ce n’était pas les pirates qui étaient sensés faire la traque aux marines, mais bel et bien le contraire. Si la tendance changeait, c’était forcement pour une bonne raison. Pas seulement parce que Salem avait réussi un semblant ou soi disant exploit. Il y avait autre chose. Ouaip, sans doute qu’il y avait autre chose. Son visage s’était davantage obscurcit, comme une bête sauvage qui faisait abstraction de ses semblants de consciences, pour laisser place à ses instincts primaires. La mort ou rien. D’ailleurs, il lui fallait bien rendre la monnaie de sa pièce à ce bâtard qui eut l’avantage de lui trancher le biceps. Il n’allait certainement pas s’en tirer ainsi. Et c’est donc lui qui lança une nouvelle offensive. Sur la pointe des pieds, Salem avait flanqué la honte à ses déplacements puisqu’il se trouva être plus rapide que lui, à son grand étonnement. Mais comme il savait qu’on ne jouait pas deux fois les même choses avec ce genre de personnes, il s’était bien assuré de lui flanquer un bon coup de poing dans ses pectoraux, ce qui l’envoya valser sur le tronc d’un arbre à son tour. Arbre là même qui s’inclina légèrement sous son poids notable. Il venait de se faire avoir pour la première fois. Son corps coulissa doucement sur le bois, avant de s’affaisser au sol. S’en suivait une quinte de toux de sa part. Apparemment, le bon monsieur savait donner des coups sans savoir en encaisser. Un mec qui devait probablement tout miser dans l’offensive…

                    • Tsss… Un beau parleur…

                    Crachant du sang lui aussi, le pirate finit par se lever quelques secondes plus tard. Le temps qu’il prit pour déloger Salem lui permit de dégainer son meitou. Le Sandai Kitetsu. Avec sa main droite, il tendit devant lui lame qui semblait vibrer imperceptiblement. Une âme malsaine l’habitait. Son besoin de sang se faisait ressentir. Bien ! Pour une fois, ils allaient de pair. Souriant, l’adversaire originaire de l’île des hommes poissons semblait ravi de la tournure des évènements puisque c’est avec un très gros sourire qu’il sortit son épée de sa fourrure. Cette raison première pour laquelle il était venu. Dans un élan à l’unisson, les deux hommes s’élancèrent l’un contre l’autre, tout juste avant d’effectuer un premier contact. Le croisement fut lourd puisqu’une onde de choc provoqué par ledit contact souleva la poussière et ébouriffa les feuillages des arbres aux alentours. Ses esprits combatifs s’éveillèrent. Il sentait cette adrénaline couler dans ses veines et approcha son visage vers ce poisson dégoutant tout en réprimant tous ses sentiments de dégout envers lui. Il ne s’agissait non pas de le fuir mais de l’empaler et de le cuire, avant de le jeter à toutes sortes de charognards qui visitaient parfois l’île. Il se sentait tellement envahir par cette envie irrépressible et nouvelle qu’il en oubliait les rudiments de l’art du sabre… Ce qui allait une fois de plus lui payer très cher. Car malgré sa rage et son sabre, unique, il n’arrivait à faire la différence. Les coups pleuvaient certes, mais il prenait malheureusement le plus gros. Des estafilades venaient à parsemer son corps, malgré sa langue pendue et ses yeux grands ouverts comme un psychopathe assoiffé de sang. Il se sentait fou, hors de lui, sans doute, parce qu’il avait vu qu’il ne faisait le poids… Le forban était adroit, très adroit. Au point même où il réussit à flanquer un coup de pied dans le bide du colonel. Ca aurait été simple, s’il s’était tenu à cette simple attaque… Mais il eut ce coup… Bien placé… Dextre… Qui fit un dégât des plus importants… Sans doute, une autre tournure de ce combat à court terme…
                      Le coup de pied le propulsait tout bonnement en arrière et l’impact l’avait obligé à fermer tout bonnement les yeux. Il ne se sentait plus vraiment et la panique avait vite fait de le rendre complètement hors de lui, sanguinaire. Il avait légèrement prit l’avantage, ça avait complètement suffit à lui faire monter la tête. Il avait foiré encore une fois, ça avait suffit à le tuer. Et voilà que lorsqu’il ouvrait les yeux en essayant de rétablir un équilibre pour continuer ce combat déjà perdu d’avance, une lame venait à fendre vers lui. Il écarquilla les yeux, non pas de surprises, mais d’effroi direct, choquant. Il ne pouvait pas l’éviter, c’était déjà trop tard. Comme un cinématique, il voyait là, sa life se dérouler devant ses yeux. Était-ce » ça la mort ? Était-ce fini pour le colonel qu’il était ? Lui qui avait encore à revendre quand bien même il se targuait de ne pas avoir peur de la mort. Lui qui voulait continuer cette vie plus ou moins bohémienne. Lui qui n’avait pas fini de se complaire dans la luxure, se retrouvait devant toute une vie inachevée. Cette lame qui brassait l’air à la vitesse du son et de la lumière. Cette arme fatidique qui sans aucun doute venait mettre un terme à sa pathétique vie. Il avait cherché, il avait trouvé. La scène se figea tout d’un coup et le temps semblait ne plus existait. On voyait dans ces prunelles verdâtres, non pas cette force habituelle à laquelle on s’attendait, mais cette envie que de vouloir appeler à l’aide en criant à pleins poumons. Oui, lui pitoyable marine, venait à se rendre compte, oh combien la vie était précieuse ! Il voulu d’ailleurs le faire dans la demi seconde qui lui restait mais malheureusement, la voix n’était plus. Une larme commença à couler alors que le tranchant du katana n’était plus qu’à quelques centimètres de son corps dont le cœur battait à la chamade, risquant de perforer cette cage thoracique qui allait être tranché comme du beurre en y pensant. Une dernière pensée envers sa famille et ses soldats et puis, plus rien. Le coup était enfin partie. Une effusion de sang telle que vous ne l’aviez jamais vu. Jaillissant de sa poitrine comme s’il s’agissait d’une fontaine d’eau fraichement accueillante. Et tout ça sous le sourire satisfait d’Apôgon qui enfin, pouvait crier victoire…

                      Car oui. Alheïri Salem Fenyang, Colonel de la base maritime de la ville de Shell, venait à être sur le fil du rasoir. Entre autres : Entre la vie et la mort.

                      Son corps presque sans vie chuta lentement, lourdement, jusqu’à tomber sur le sol poussiéreux dans un bruit sec et horrible. Dans sa déchéance, Salem avait lâché son arme qui se planta en même temps que son dos touchait le sable. Ne disait-on pas que tous les propriétaires du Sandai Kitetsu trouvaient la mort dans des circonstances dramatiques ? Salem pour sa part n’y avait pas vraiment pensé. En fait, il avait ignoré ce mythe sur lequel voulait se reposer un marchand, histoire de le lui piquer sous le nez. Bigre ! Dire qu’il aurait pu l’abandonner. C’était peut être pas de chance. Des pensées prestes qui traversaient vite fait sa tête alors que ses yeux étaient rivés sur la lame de son épée luisante. Sa poitrine quand à elle, était complètement ouverte et débitait du sang au fur et à mesure qu’il n’avait plu que quelques temps à vivre. De penser à sa mort, un sourire vague se forma sur son visage. C’était drôle, tous ces sentiments qui le submergeaient. Était-ce que The Darkman ressentait quand Salem en avait fini avec sa vie ? Probable. Sans doute. Il ne pouvait concevoir autrement dans le même temps. Et pour tout dire, il n’en avait plus la force. Avouez que penser tout en agonisant, c’était fort quand même. Dans ces derniers instants, il vit le pirate commencer à rire de manière méphistophélique, tout juste avant de s’approcher de l’épave vivante. Il lui fit une grimace puérile, tout juste avant de continuer à rire. Cette voix sonore, rocailleuse, semblait sonner le glas dans la ville de Shell. Des oiseaux s’envolèrent dans un bruissement d’ailes uniques. De bon matin alors que la journée s’annonçait paisible sur la région, le sort s’abattait sur cette petite médina. Dans un hoquet, Salem voulut lui dire d’en finir avec lui, mais au grand étonnement de ce que l’on pourrait croire ou prévoir, il avait jeté son arme, qui semblait être pourtant de bonne facture. Ou peut être, voulait-il terminer avec les mains qui sait… Et pis non, il fit autre chose. S’approchant de la lame de Salem, l’homme poisson la souleva avant de l’examiner sous toutes ses coutures, un sourire aux lèvres. Il commença dès lors à redevenir on ne peut plus sérieux, jusqu’à ce qu’il la range dans son fourreau, sans scrupules, sous le regard impuissant d’un marine fini…

                      • Ta lame a choisi son nouveau propriétaire, vu que tu n’en es pas digne ! J’me barre de cette ville, pas besoin de la bousiller, elle n'en vaut pas la peine. Pis ça rameuterait tes mecs, que j'ai pas vu d'ailleurs. Enfin... Adieu l’ami erk erk erk erk…

                      Et il partait dans son rire habituel, laissant derrière lui un homme à moitié inconscient qui baignait dans une gigantesque flaque de sang et qui plus est, allait sans doute mourir. Et puis l’héritier des Fenyang dans une respiration sanglante et saccadée regardait tant bien que mal le ciel, sous un silence accablant et sous une douce brise fraiche. Ça aura finalement été une journée merdique. Cloué au sol, il se laissait tendrement emporter dans le royaume d’Hadès, pendant que ses paupières commencèrent à s’alourdir. Sa vision se faisait encore flou. Il rendait l’âme petit à petit. Et puis il entendit un bruit. Il ne savait s’il était fort ou faible et qu’elle importance cela avait… Peut être était ce un bruit salvateur… Peut être était ce les habitants qui ressortaient de leurs maisons après s’être tous cachés… Salem allait-il mourir ? Tout se jouait dans les quelques temps qui suivraient…
                      Yuji marche dans les rues de Shell Town en maugréant. Il n'est pas encore un expert dans ce domaine donc il a plutôt l'air de parler tout seul. Pour une fois que ce n'est pas lui qui est en faute il va quand même se faire bien engueuler par son supérieur lorsqu'il lui apprendra qu'il s'est trompé de mer.

                      Non mais sérieusement comment on peut se planter à ce point ? Je sais bien que la Reverse Montain a plusieurs sorties mais le capitaine devait quand même connaître son métier, flûte quoi ! C'est quand même pas possible de confondre South et East blue !!! Et évidemment après on s'est tapé une jolie tempête qui nous a empêché de faire demi-tour en plus de briser un mat et de me donner le pire mal de mer de toute ma courte vie. Gnéééé j'ai dû régurgiter tous les repas de la semaine précédente et une bonne partie de la suivante. Ha il était beau le commandant Livingstone...dès qu'ils inventent des navires volants je demande ma mutation même si je suis fondamentalement contre tout ce qui est un peu trop loin du sol. Ouai non en fait s'pas un bon plan, suffirait juste que je zigzag entre les tempêtes, ce sera plus simple et moins dangereux. Quoique. Bah, un problème à la fois: au moins j'ai atteint le plancher des vaches vivant et en un seul morceau. Shell Town. Exactement à l'opposé de là où je devais aller. Quand le colonel saura ça...je serai peut-être plus aussi vivant...

                      Son bateau doit repartir dans une bonne heure et vu qu'il est un peu fâché avec la mer en ce moment il a choisit de passer ce court laps de temps sur un sol bien dur. Ça c'était la théorie. En pratique il a toujours l'impression d'être au milieu d'un cyclone, à croire que son corps a zappé le fait qu'il ne soit plus entouré de vagues de plusieurs mètres de haut. Sa démarche qu'il voulait fier (une démarche de Marine quoi) s'est transformée en un titubage ridicule le long des murs de la ville. C'est étrange cette sensation d'être parfaitement droit mais que tout ce qui vous entoure a envie de gondoler dans tous les sens comme si la rue avait une vie propre. Manque plus que le mal de mer et son visage devient vert... en attendant il tend déjà légèrement vers le violet. Cachée dans une poche de sa veste sa petite taupe n'a pas se genre de tracas: le mal des transports c'est pour les humains. Rapport à son centre de gravité il parait ou quelque chose du genre.

                      Initialement l'Excavateur prévoyait d'acheter de la nourriture pour lui et son animal de compagnie cependant ce noble projet semble légèrement compromit. Qui aurait envie de penser à de la nourriture dans un état pareil...

                      *CLOUP*

                      Il y a différentes manières de trouver une flaque du sang. Les animaux le repèrent à l'odorat à plusieurs kilomètres de distance puis remontent la piste jusqu'à sa sanglante origine. Les humains le découvre grâce à sa couleur caractéristique et à sa tendance à couler partout (certes, parfois ils confondent avec de la peinture rouge). Les Yuji eux ils marchent dedans. Plusieurs fois.

                      *CLOUP*

                      Hu ? C'est quoi encore ce truc déguuAAAAAAH !

                      Une fois qu'il a le nez dessus il peut dire sans se tromper que c'est de l'hémoglobine bien fraîche. Une grosse flaque s'est créée au milieu de la ruelle qu'il avait emprunté au hasard. Son origine semble être un petit ruisseau qui remonte vers une autre ruelle qui croise la sienne en angle droit. Le Marine déglutit. C'est le genre d'endroit glauque où on ne va que de jour, armé, en armure et avec une vingtaine de potes bien baraqués. Étrangement il n'a aucun de ces atouts, le jour mis à part. Non, vraiment, il le sent pas ce plan. Seulement il est infirmier et il a une sacoche avec quelques lotions à base de champignons normalement-pas-vénéneux. Et surtout il est curieux. Il s'approcha de l'angle de la rue tel un ninja (ou plutôt comme il croit qu'un ninja ferait dans ce cas là). Il jeta un coup d’œil. Il se replaqua contre le mur. Il jeta un nouveau coup d’œil. Il revint de nouveau à sa position initiale, les yeux écarquillés.

                      Nom d'une stalagmite !

                      Il fit le point sur ce qu'il vient de voir. Alarêt R. Ponyong. Ou quelque chose dans ce goût là. Alias colonel Ronflette. Avec une entaille si profonde sur le torse qu'il a cru qu'il avait été coupé en deux. Et du sang. Du sang partout. Et surtout, surtout, pas de méchants en vue. Il se précipita vers le corps de Ponyong:

                      Coloneeeeel !

                      Il s'agenouilla près du Marine à terre. La blessure principale, qui forme une ligne pourpre d'eau moins deux centimètres de large de son épaule gauche à se hanche droite, est encore pire qu'il le pensait: il y a au moins quatres côtes brisées, le plexus solaire rayé, au moins une artère sectionnée (ce qui explique tout le sang) et sûrement un ou deux organes plus au moins vitaux. Il va falloir aller vite.

                      Faich' faich' faich' faich !

                      Il farfouilla dans son sac et trouva une rouleau de bandage, une aiguille, deux pots d'onguents produit avec son stock personnel de champignons et deux-trois compresse. Il laissa vite tomber l'idée de recoudre: il a les doigts qui tremblent et de toute manière il n'a presque jamais eu à recoudre quelqu'un. Il déposa vite fait une couche de cicatrisant sur la blessure puis fit plusieurs fois le tour de son torse avec les bandages. Le cicatrisant est pas vraiment une bonne idée parce que si la blessure se referme il faudra rouvrir pour réparer les dommages internes mais son but principal est d'arrêter l'hémorragie et de stabiliser son état déjà pas fameux.

                      Finalement il prit Boota par le peau du cou, lui expliqua où aller et à qui s'adresser, et la bestiole à lunette fila ventre à terre chercher du secours. Dans cette situation critique une autre personne se serait demandé "où ? comment ? pourquoi ? qui ?" cependant son maître, lui, n'a eu qu'une pensée totalement hors-propos:

                      Ça va encore me mettre en retard...


                      Dernière édition par Yuji Livingstone le Ven 27 Mai 2011 - 20:11, édité 2 fois
                          De l’eau. Oui, de l’eau. Ce qui rythmait sa vie depuis sa plus tendre enfance. De l’eau. Il était plongé dans une vaste étendue d’eau et ouvrait doucement les yeux pour voir un peu ce qu’il y avait autour de lui. Rien que de l’eau sinon. Il se sentait bien, léger, tranquille. Serait-il entrain de réellement mourir… ? Était-ce son dernier rêve en guise d’adieu à ce monde des moins utopiques ? Il ne savait pas et n’avait pas l’envie. Ce qu’il constatait, c’est qu’il sombrait. Lentement mais surement. Plus les secondes passaient et moins il réussissait à distinguer la surface de cette étendue qui l’entourait. Il s’enfonçait tout bonnement dans les abysses de ce lieu au caractère étrange. Un sourire vint cependant éclaircir son visage. Le seul regret pour lui était de ne pas avoir pu réussir à se caser correctement. Oui oui. Même aux abords du gouffre, Salem restait Salem. Ce satyre qui ne pouvait s’empêcher de penser à la gente féminine. Celle là même qui égaya toute sa vie bordélique. Il aurait voulu connaitre cette joie que de tomber une seconde fois amoureux, après la triste mort de sa première femme. Au moins, il la rejoignait au paradis maintenant et l’idée de la retrouver n’était pas plus mal. Alors que les ténèbres l’entouraient considérablement, il eut cette vision. Celle d’un point de lumière. Tout petit. Très infime. Salem savait pertinemment qu’il représentait se brin d’espoir, mais il n’attendait plus rien de cette vie qui avait sans doute tout prit de lui. Son âme de bon enfant, sa femme, son meitou. Rester ne servait plus rien à rien. D’autant plus qu’il n’aurait certainement plus à trimer pour faire ci ou ça. Pourtant, ce point s’avérait persistant. Il grossissait progressivement, exponentiellement... Jusqu’à ce qu’il entende une main et qu’elle soit complètement effective. Quelqu’un venait le sauver… Quelqu’un lui portait secours, là maintenant, lui qui était complètement décapité. Quelqu’un croyait en lui…

                          • Koooof kooooooof kooooof… AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRGGGGGGGHHHHHHHHHHHHH !!!!!!

                          Sa poitrine lui faisait atrocement mal. Très très mal. Il avait un mal de chien. Il souffrait tellement que c’en était abominable. Des larmes venaient se mêler à sa grosse blessure que quelqu’un traitait. Il criait, il hurlait comme une bête sérieusement blessé et complètement à l’agonie. Qu’on le laisse mourir. Qu’on le laisse partir. Histoire qu’il n’ait plus à souffrir. Histoire qu’il puisse lui aussi connaitre le repos éternel. Il luttait. Il luttait pour sa mort. Parce qu’il n’en pouvait plus de souffrir, bordel de merde ! Parce que cette vie était pourrie jusqu’à l’os et qu’il en avait marre. Oui, le Fenyang qu’on connaissait habituellement n’était plus. Il ne voulait plus vivre. Qu’on lui tranche le cou, qu’on lui sectionne les veines, qu’on lui perfore le cœur d’un seul coup. Qu’importe. MAIS QU’ON L’ACHEVE, PUTAIN DE MERDE !! Non, il n’avait pas cette volonté. Non, il ne voulait plus continuer. A quoi bon de toutes façons ? Il était seul dans cette vie. Seul à espérer le retour d’une paix en laissant les armes de côtés. Mais il était trop bon, trop laxiste, et faisait trop dans l’utopie. Quel était cet être débonnaire dans ce monde de chiens pourris ? Pourquoi voulait-il faire non pas comme les autres, mais à sa manière ?! Les plus faibles ne réussissaient rien dans cette vie. Les plus faibles n’avaient pas leur place dans ce bas monde. Et sans doute qu’il faisait parti de ce lot de gens qui ne voulaient qu’une seule chose : La paix. Il aurait lui-même voulu se tuer, mais il ne le pouvait pas. Son corps ne répondait plus… Non, il ne répondait plus… Un mal de crane le lançait gravement. En plus de ce débarrasser de cette pauvre poitrine, il aurait voulu exploser sa tête. L’écraser, la réduire en miettes pour qu’enfin, il puisse respirer…

                          Et c’est dès pendant sa bataille non plus physique mais morale, qu’il réussit clairement à discerner son sauveur. Son expression s’était figée sur la bouille du petit garçon qui s’attelait tant bien que mal à le maintenir en vie. Commandant Livingstone… Se demander ce qu’il foutait ici était certainement de trop, puisqu’il ne pensait plus à rien. Il ne ressentait même plus la douleur… De son œil unique où coulait du sang, Alh’ n’arrêtait pas de le regarder. On aurait dit qu’une admiration venait à submerger tout son être. Et une subite envie de vivre, paradoxalement à ce qu’il espérait il n’y a même pas une seule minute. Les effets de circonstances étaient tellement bouleversants dans cette situation là, qu’elles l’avaient spécialement rendu versatile, capricieux peut être. Bizarrement, sa main répondu au mouvement positif qu’il voulait perpétrer. Serrer affectueusement le bras de son salvateur. Ce qu’il réussissait plus ou moins à faire. Et si ce n’était pas son heure… ? Et s’il était promit à de grandes choses primordiales pour l’équilibre de ce monde ? Monde qui n’était pas aussi mauvais qu’on pourrait le croire… Il y avait des gens qui poursuivaient la même cause que lui… les mêmes aspirations… Les mêmes rêves… Et puis il avait toujours ses hommes… Ceux là même qui étaient devenus ses amis… Puis il y avait… Enfin bref… « M… Mee… Meerrc… Merciii… Yujiiiiii » Le i de fin fut légèrement strident, un peu comme pour ponctuer la chose. En même temps, il lui avait fallut inspirer longuement, ce que ne lui permettait sa poitrine qu’à moins de 20 % tellement elle était lacérée. Sa bouche se perdait dans le sang et la salive. Ce petit venait de lui redonner espoir. Il entendait du bruit… Était ce des secours… ?

                          Toujours est-il qu’il n’en savait rien, et n’allait rien savoir. Puisqu’il était tombé non pas dans les abysses d’Hadès, mais bel et bien dans les tendres et doux bras de Morphée pour un repos reconstructeur, en plus des soins qu’il allait sans doute bénéficier dans les quelques instants qui suivraient. Moi, son narrateur pouvait vous affirmer que ce jour allait rester gravé dans les mémoires. Surtout dans celle de ce personnage palpitant que j’essaye de faire évoluer de mal en pis. En quelques mots… Salem venait d’échapper de justesse à la mort. Et MISTER YUJI était homme à vénérer ! Si vous lisez ces quelques lignes, n’hésitez pas à l’acclamer. La taupe humaine venait une nouvelle fois de faire des merveilles. ♥

                          Terrorisé Yuji se plaqua contre l'un de murs de la ruelle, à l'opposé du mourant qui vient de crier son nom de la manière la plus glauque et effrayante qui soit. Lorsqu'on est plongé jusqu'au coude dans le sang (métaphoriquement) on s'attend à ce que le patient coopère un minimum et s’évanouisse assez longtemps pour que le médecin ait le temps de faire un peu de couture sans devoir utiliser de l’anesthésiant hors de prix. Lorsqu'on a perdu autant de liquides vitaux on est même censé rester dans le coma ! La peur de l'Excavateur correspond plus au moins à celle que ressent un explorateur visitant un temple maudit, dans le noir, avec une lampe de poche quasi sans pile et qui sent une main décharnée se poser sur son épaule. On irait pas jusqu'à dire que Fenyang était un zombie mais dans l'esprit du jeune Marine c'est presque ça. Non pas qu'il ne soit pas satisfait que le Colonel soit encore vivant, ça non, cependant il ne s'attendait tout simplement pas à ce qu'il le soit ! Il n'a jamais opéré personne et la blessure est tellement impressionnante qu'il a peur de la toucher, comme un nounours écorché qu'on ne veut pas réparer parce qu'on a peur de faire péter les coutures qu'il lui reste. Bref, Yuji à la chocottes. Grave.


                          HAAAAAAAAAA !


                          Le gémissement du Colonel prit fin aussi rapidement qu'il avait commencé. A la fois soulagé qu'il s'arrête et inquiet que le blessé ne bouge plus il prit le peu de courage qu'il lui restait et s'approcha craintivement du mort-qui-ne-l'est-pas-tout-à-fait. Apparemment les bandages ont tenus, la respiration est stable, tout va bien. Si on excepte le fait que la cicatrice qui commence déjà à se former a viré au bleu clair. Les pommades aux champignons ont la fâcheuse tendance d'être aussi d'excellente teinture.

                          iiiik j'ai jamais soigné quelqu'un avec, je sais PAAAS si c'est normal ça ! Bleu...bleu...qu'est-ce qui fait des bleus ? Je l'ai pas frappé. Y a pas eu de choc. Donc c'est pas un bleu "douloureux". Donc c'est effectivement un coup de mes Champi'. Bordel, j'espère que ça partira au lavage, sinon il aura l'air idiot avec...

                          Un bruit de course lui parvint de la ruelle adjacente. Sûrement Boota qui revient avec des renforts. Yuji ne sait pas vraiment comment elle fait pour se faire comprendre des autres humains. Il l'imagine entrain de faire des grands gestes avec ses petits bras ou entrain de mordre le talon des gens pour les obliger à la suivre. Peut-être qu'elle sait écrire, le Marine lui a jamais demandé.

                          Déconcentré, l'Excavateur ne vit pas arriver le mémorable plaquage que ses collègues du gouvernement lui firent dès qu'ils le virent penché au dessus du corps de Fenyang. Trois Marines dont la carrure n'est pas sans rappeler un gorille des mers d'Impel Down lui sautèrent dessus et l'écrasèrent au sol avec la force d'une petite enclume. Pour être sûr de bien maitriser leur cible ils lui firent quelques prises de catch qui tordirent ses membres dans tous les sens, précaution bien inutile vu le gabarit du petit Yuji: il n'aurait pas tenu tête à un gros crabe...Alors trois armoires à glace sur lui c'est comme éliminer un moustique avec un bazooka.

                          Mayeu c'est quoi encore que...raaaargl ça fait maaaaal ! C'est pas moi, mais puisque j'vous dit qu'j'ai rien fait ! Héééé déposez moi par terre, j'ai un blessé à soigner moi ! Lâchez ou je mords !

                          *GNAP*
                          *Sbaffe*


                          Une oreille mordue et un coup de poing soporifique plus tard le Marine - inconscient - fut emmené immédiatement devant le capitaine de son navire pour répondre de ses actes. Pendant ce temps une équipe de chirurgiens et d'infirmière emmenèrent rapidement le Colonel à l’hôpital de Shell Town, dans un état critique mais stable. Il commença même à divaguer sur les fesses de l'infirmière, ce qui de l'avis des expert est un assez bon signe (on a pas demandé l'avis de l'infirmière).

                          Yuji quant à lui dû expliquer ce qu'il faisait à côté d'un officier en sang et utilisant pour ça toute sa panoplie gestuelle et une bonne partie de son vocabulaire médicale. Pas sûr que son supérieur ait tout compris mais il a finalement décidé de se porter garant de son subordonné qui, dixit-il, ne serait pas capable de faire du mal à une mouche même si il le voulait très fort. Il prit finalement l'Excavateur par la peau du coup et l'emmena sur le navire en passant outre ses protestations. C'est bien joli de sauver la vie des gens mais ils ont encore une longue route à faire et les ingénieurs du port ont bosser toute la nuit pour réparer le mât. Ils sont fin prêts à lever l'ancrer et ce n'est pas les jérémiades d'un infirmier qui y changeront grand chose. Déprimé, Yuji s'accouda au bastingage et regarder le port s'éloigner de plus en plus. Alors qu'il vient peut-être de sauver la première vie de sa carrière on le ramène à la maison avec une sucette et une petite tape sur la tête.

                          Pour une fois que quelqu'un a besoin de lui il est obligé de partir vers d'autres aventures....

                          PONYYYYYOOOOOONG !