- Dans l'épisode précédent :
Le bruit. Le sol qui s'effondre sous mes pieds. La chute. L'explosion arrache la base de la tour. La hauteur dégringole. Ils doivent être contents dans l'autre tour, ils doivent croire que c'est notre faute.
Comment j'ai pu rater ce coin ? Comment j'ai oublié de vérifier en bas ?
Tout en bas ...
Merde.
Un trou dans le sol. Là où la réserve de munition était, hein ? Je le distingue alors que je tombe, que tout tombe. Les pierres, les éclats de bois. Les gens. Les marines. Les pirates. Et moi.
Dans certains livres, le héros voit sa vie défiler avant de mourir. Mais il ne meurt jamais, vraiment. Non ?
Je peux pas mourir. Je suis trop ... géniale.
Et j'ai pas atteint mon but.
Si j'avais été un héros, j'aurais sans doute pu sauter de débris en débris, ignorant leur chute le temps de rebondir. Me sortir de ce piège de pierre et de ce trou qui va m'engloutir. Qui m'a englouti.
Faut croire que je suis pas un héros de livre.
Zut de mince.
L’atterrissage. Je tape les pieds. M’accroupis et pose les mains. Amortir ce qu'il est possible d'amortir. Le choc, tout de même. Brutal, douloureux. Mes os me font mal. Les derniers débris qui s'écrasent avec moi. Les derniers corps. Entre ce qui a été expulsé dehors et ce qui a frappé le sol avant moi, je ... ça va. Aucune pierre ne m'écrase, même si j'en reçois une dans le bras droit. Une dans le dos. Et d'autres éclats plus petits, à peine des égratignures.
Quelqu'un a amorti ma chute quand je lui suis tombée dessus. J'ai trop mal pour me relever, pour avoir envie de me relever. Mais y va bien falloir. Je me redresse. L'autre n'a toujours pas bougé. J'ai ... pas envie de voir ce que j'ai peur de voir. Mais ... je dois le regarder. Et je le vois bien. Ce marine n'a pas survécu. Y a même pas de question. Personne pourrait survivre la tête aussi plate sous une pierre aussi grosse.
Sous la surprise, avec la peur aussi, je recule d'un coup. Me reléve brusquement pour m'éloigner de lui autant que possible. Fuir. Je retombe au sol, ma cheville a glissé. Ne ne veut plus me porter.
Fichtre, me suis tordue la cheville.
Comme si ça suffisait pas. Je me traîne sur les fesses, observant le carnage. Un marine a commencé à se relever. Il a l'air de s'en être bien tiré. Enfin, mieux que moi ... mieux que tous les autres, surtout.
Ah non, ça bouge ici. Et là-bas. Quelques pirates, un ou deux. Un peu de marines aussi. Le Caporal Dan passe sa tête par-dessus une pierre. Je vois pas Fioutron. Et un quatrième marine se fait entendre. Le bras coincé sous une pierre. Les pirates sont pas mieux que non. Ils sont même pires. Il en reste combien ici ? Deux finalement ? ... On se retrouve plus nombreux que les pirates après tout ça ?
C'est pas croyable ...
La chance ? Ou les marines d’Élite sont vraiment plus costauds que les autres ? Sans doute les deux. Surtout la chance.
- Vous pouvez vous marcher Caporal Dan ? Essayez de le sortir de sous cette pierre, vous deux. Je pense ... ma cheville. Elle est cassée. Ou foulée. Ou entorsée. Je peux pas tenir debout en tout cas.
Je pose mon dos contre un mur de pierre, les fesses sur une chaise. Les deux marines aident le troisième à s'en sortir. A se relever ... il a l'air d'avoir toujours son bras. Pour le moment en tout cas. Vu comme il saigne ...
J'ai un sale goût dans la bouche. Un goût de vomi que j'empêche d'aller plus loin. Faut que je tienne. C'est dégoûtant. Il va me falloir de l'eau. Pour me laver ma bouche. Pour faire passer ce goût de ... de ... beurk.
Faudra que j'embarque un dictionnaire la prochaine fois. Pour ... lire des mots et ce genre de choses.
C'est pas le moment Gallena, c'est pas le moment. Faut que je me concentre. On est où là ? Une grotte, visiblement. Une sale fichue grotte toute moche qui a été découverte par l'explosion. Au-dessus de nous ? Beaucoup trop de hauteur. Beaucoup beaucoup trop. Si j'avais eu mes deux bras et que j'étais en forme, j'aurais même pas été sûre de pouvoir en sortir. Là, maintenant ...
Non.
Je peux pas.
P...zut. Zut de zut de zut de zut.
C'est une catastrophe.
Je ramène mes jambes contre moi. Je continue à les regarder, eux qui sont bien vivants. Je suis vivante moi ? Bien sûr que je suis vivante.
Contrairement à tous ces gens ... c'est ma faute. J'aurais dû faire fouiller en bas. J'aurais dû le faire moi, même.
C'est pas vrai.
Si c'est vrai.
C'est arrivé. Je peux rien y faire.
J'ai comme une envie de pleurer. Mais je vais pas pleurer. C'est un carnage, j'ai atterri sur un homme qui était déjà mort, tout est de ma faute. Mais je ne vais pas pleurer. Pas plus que j'ai vomi. Je suis forte. Et je le reste.
M'appuyant sur le pied droit, ma main gauche contre la paroi, je me redresse doucement. Un bras qui pendouille et une jambe qui tient plus debout, voilà la glorieuse Gallena. Bon sang de zut.
- Sergent Scorone ?
Oui ?
Oh, pardon.
- Oui ... Caporal Dan ?
- Quels sont vos ordres ?
- Oh ..oui, mes ordres ... On est où là ? Pour commencer.
Comment j'ai pu rater ce coin ? Comment j'ai oublié de vérifier en bas ?
Tout en bas ...
Merde.
Un trou dans le sol. Là où la réserve de munition était, hein ? Je le distingue alors que je tombe, que tout tombe. Les pierres, les éclats de bois. Les gens. Les marines. Les pirates. Et moi.
Dans certains livres, le héros voit sa vie défiler avant de mourir. Mais il ne meurt jamais, vraiment. Non ?
Je peux pas mourir. Je suis trop ... géniale.
Et j'ai pas atteint mon but.
Si j'avais été un héros, j'aurais sans doute pu sauter de débris en débris, ignorant leur chute le temps de rebondir. Me sortir de ce piège de pierre et de ce trou qui va m'engloutir. Qui m'a englouti.
Faut croire que je suis pas un héros de livre.
Zut de mince.
L’atterrissage. Je tape les pieds. M’accroupis et pose les mains. Amortir ce qu'il est possible d'amortir. Le choc, tout de même. Brutal, douloureux. Mes os me font mal. Les derniers débris qui s'écrasent avec moi. Les derniers corps. Entre ce qui a été expulsé dehors et ce qui a frappé le sol avant moi, je ... ça va. Aucune pierre ne m'écrase, même si j'en reçois une dans le bras droit. Une dans le dos. Et d'autres éclats plus petits, à peine des égratignures.
Quelqu'un a amorti ma chute quand je lui suis tombée dessus. J'ai trop mal pour me relever, pour avoir envie de me relever. Mais y va bien falloir. Je me redresse. L'autre n'a toujours pas bougé. J'ai ... pas envie de voir ce que j'ai peur de voir. Mais ... je dois le regarder. Et je le vois bien. Ce marine n'a pas survécu. Y a même pas de question. Personne pourrait survivre la tête aussi plate sous une pierre aussi grosse.
Sous la surprise, avec la peur aussi, je recule d'un coup. Me reléve brusquement pour m'éloigner de lui autant que possible. Fuir. Je retombe au sol, ma cheville a glissé. Ne ne veut plus me porter.
Fichtre, me suis tordue la cheville.
Comme si ça suffisait pas. Je me traîne sur les fesses, observant le carnage. Un marine a commencé à se relever. Il a l'air de s'en être bien tiré. Enfin, mieux que moi ... mieux que tous les autres, surtout.
Ah non, ça bouge ici. Et là-bas. Quelques pirates, un ou deux. Un peu de marines aussi. Le Caporal Dan passe sa tête par-dessus une pierre. Je vois pas Fioutron. Et un quatrième marine se fait entendre. Le bras coincé sous une pierre. Les pirates sont pas mieux que non. Ils sont même pires. Il en reste combien ici ? Deux finalement ? ... On se retrouve plus nombreux que les pirates après tout ça ?
C'est pas croyable ...
La chance ? Ou les marines d’Élite sont vraiment plus costauds que les autres ? Sans doute les deux. Surtout la chance.
- Vous pouvez vous marcher Caporal Dan ? Essayez de le sortir de sous cette pierre, vous deux. Je pense ... ma cheville. Elle est cassée. Ou foulée. Ou entorsée. Je peux pas tenir debout en tout cas.
Je pose mon dos contre un mur de pierre, les fesses sur une chaise. Les deux marines aident le troisième à s'en sortir. A se relever ... il a l'air d'avoir toujours son bras. Pour le moment en tout cas. Vu comme il saigne ...
J'ai un sale goût dans la bouche. Un goût de vomi que j'empêche d'aller plus loin. Faut que je tienne. C'est dégoûtant. Il va me falloir de l'eau. Pour me laver ma bouche. Pour faire passer ce goût de ... de ... beurk.
Faudra que j'embarque un dictionnaire la prochaine fois. Pour ... lire des mots et ce genre de choses.
C'est pas le moment Gallena, c'est pas le moment. Faut que je me concentre. On est où là ? Une grotte, visiblement. Une sale fichue grotte toute moche qui a été découverte par l'explosion. Au-dessus de nous ? Beaucoup trop de hauteur. Beaucoup beaucoup trop. Si j'avais eu mes deux bras et que j'étais en forme, j'aurais même pas été sûre de pouvoir en sortir. Là, maintenant ...
Non.
Je peux pas.
P...zut. Zut de zut de zut de zut.
C'est une catastrophe.
Je ramène mes jambes contre moi. Je continue à les regarder, eux qui sont bien vivants. Je suis vivante moi ? Bien sûr que je suis vivante.
Contrairement à tous ces gens ... c'est ma faute. J'aurais dû faire fouiller en bas. J'aurais dû le faire moi, même.
C'est pas vrai.
Si c'est vrai.
C'est arrivé. Je peux rien y faire.
J'ai comme une envie de pleurer. Mais je vais pas pleurer. C'est un carnage, j'ai atterri sur un homme qui était déjà mort, tout est de ma faute. Mais je ne vais pas pleurer. Pas plus que j'ai vomi. Je suis forte. Et je le reste.
M'appuyant sur le pied droit, ma main gauche contre la paroi, je me redresse doucement. Un bras qui pendouille et une jambe qui tient plus debout, voilà la glorieuse Gallena. Bon sang de zut.
- Sergent Scorone ?
Oui ?
Oh, pardon.
- Oui ... Caporal Dan ?
- Quels sont vos ordres ?
- Oh ..oui, mes ordres ... On est où là ? Pour commencer.