Combat
La mer, vaste étendue d'eau sans fin et sans commencement. C'était bercée par elle que Pandore songeait à l'avenir. Pas à un avenir lointain, plutôt à un futur proche, elle se demandait que lui réservait la journée. Ce n'était pas une personne à être du genre anxieuse sur ce qui allait lui arriver cependant, elle ne pouvait s’empêcher de s'imaginer des scénarios. Certains étaient tranquilles, bien trop simples pour qu'ils se réalisent mais les autres... Ils ne laissaient jamais rien présager de bon. Dans tous les cas, elle se retrouvait sur une petite embarcation, même pas assez grosse pour appeler cela un navire, elle avait elle juste quelques hommes. On l'avait mit en charge de sillonner la mer de l'Est, rien de bien sensationnel mais, il fallait bien des personnes pour faire le boulot ingrat.
Dans tous les cas, elle ne se chargeait pas des manœuvres, le taudis flottant avait au moins quelques pièces pour se reposer ou voguer à ses occupations. Pandore justement était entrain de graver de son encrier une feuille blanche qui n'avait clairement rien demandée. L'on aurait pu croire que c'était un moyen de se détendre mais, aucunement, elle était juste entrain d'écrire à sa famille. Cette famille qui lui glanait à chaque fois tous les fruits de ses efforts. Ces assistés qui l'avaient certes nourrit pendant des années mais qui désormais ne cessaient de le lui faire savoir. Elle soupira, dans tous les cas, elle ne vivait pas assez dans le luxe pour user de son salaire. Puis, la plupart du temps, elle était focalisée sur son travail comme si elle ne vivait que pour cela, elle n'avait pas réellement l'occasion de se donner à des plaisirs humains.
Bref, une journée encore pesante dont l'ennuie semblait s'inviter au rendez vous. La chaleur elle aussi ne voulait en aucun cas être absente, aux grands damnes des marins qui la souffraient de plus en plus. Sortant de sa cabine, Pandore put voir un des matelots gerber ses entrailles par dessus bord. Un vrai spectacle de grâce et de magnificence se présentait alors à elle. Comment pouvait-on devenir marin avec le mal de mer ? Réellement, le monde avait beau être en perpétuel déclin, il y en avait beaucoup plus atteins que d'autres. Mais bon, elle se chargea de lever la tête vers l'horizon et de ne pas faire de remarque sur ce rejet de repas répugnant.
Soudain, alors qu'il n'y avait que l'agonie du pauvre homme et le son des mouettes qui accompagnaient les marins, une secousse se fit sentir. Ce n'était pas un petit tremblement de rien du tout non, cette fois-ci quelque chose avait vraiment heurté la coque du bateau. Intriguée, Pandore essaye de se remémorer la carte répertoriant les eaux qu'elle était entrain d'arpenter. Techniquement, le niveau de la mer était plus que suffisant même en période sèche pour laisser passer un bateau de cette envergure. Tous ceci était étrange, même les matelots avaient ralenti leurs activités suite à cela.
- Sergent ! Venez voir !
Pandore arqua un sourcil et arpenta la petite embarcation pour se retrouver vers le matelot qui l'avait appelé. Il lui montrait alors du doigt une sorte d'activité bizarre dans la mer, des bulles ne cessaient de remonter. Sa curiosité ayant été frappée de pleins fouet, elle ne se soucia pas des dangers et se pencha davantage vers l'étrange forme qui se dessinait dans l'eau. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Malheureusement pour elle, sa réponse lui fut donnée bien brutalement. Une bête aux dents aussi aiguisées que son épée lui sauta dessus prête à lui happer le crâne sans aucune autre forme de procès.
C'était par simple réflexe que Pandore avait sauvé sa vie et sa tête en reculant instinctivement. Récupérant ses esprits bien rapidement, elle put voir le monstre qui avait prit position sur le pont. C'était un homme poisson, celui-ci était constitué à l'identique d'un humain sauf qu'il partageait aussi les traits d'un requin. Et d'après son état mental, ce requin était affamé. Cette faim d'ailleurs lui avait sans doute fait tourner la tête à tel point qu'il était devenu un fou à lier. Des matelots essayèrent de l’arrêter mais ils furent propulsés farouchement brisant sur leurs passages quelques membres de bois appartenant à l'embarcation.
Il vociférait, comme possédait par une entité démoniaque. Pandore dégainant son épée ordonna à ce qu'on s'éloigne de lui. La bête ne paraissait pas très forte d'un premier abord sauf qu'il était connu que l'approche de la mort pouvait donner rendre un individu plus monstrueux qu'il ne l'était déjà.