Résumé de l'acte précédent : J'ai mangé le logia de la terre. Un jeune matelot, Franck m'a dragué. Il est brun, cheveux mi longs en pics vers le haut, des yeux noisettes à faire fondre une banquise, une peau légèrement colorée par le soleil, une musculature franchement pas dégueulasse. Il fait dans les 1m80, comme moi, pour 80 kg de muscles. On est tombé amoureux (l'un de l'autre), puis on s'est séparé car j'assumais pas. Heureusement, j'ai finis par assumer. Un ambassadeur du pays des fleurs m'a enseigné un art secret, le Hasshoken. Je dois juste apprendre à combiner trois pouvoirs. Voilà ce que vous avez manqué dans ma vie.
Ça doit faire quarante huit heures que j'ai embrassé Franck en public. Un rapide coup d’œil à ma montre. 19h24. Oui, ça fait quarante neuf heures, cinquante huit minutes que trente deux secondes maintenant. Quoi ? Mais non, je ne suis pas accroc voyons. On a passé les dix premières heures à rattraper le temps perdu, à s'exprimer nos regrets et notre amour. C'est fou. Franchement. Je ne pensais pas retomber amoureux de nouveau. Surtout pas aussi vite. Je ne m'attendais pas à ce que ça me tombe sur le coin de la gueule comme ça l'a fait, sans prévenir. Mais bon, j'y peux rien. J'suis pas assez fort pour lutter contre ça. Vous savez, le destin et tout le tralala. On est sorti de la chambre pour aller manger un peu quand même, reprendre des forces avant d'y retourner de plus belle, vous savez. Et si les soldats semblaient ok, avant, quand tout n'était que théorique, c'est désormais différent. Enfin, j'ai l'impression. Je surprends les regards en coin discrets dès qu'on arrive quelque part. Les mêmes que j'ai eu après avoir mangé mon logia. Quand ses lèvres se posent sur les miennes en public, j'ai le sentiment que ça dérange certaines personnes. Franck était catalogué avant, ça ne change rien pour lui. Mais pour moi, ça change tout. J'ai abandonné ma vie pour lui. J'ai abandonné la sécurité du placard pour lui faire plaisir, pour être avec l'homme que j'aime. Si quelques personnes nous ont félicités, la majorité est restée silencieuse ou absente. Personne n'a encore osé dire quoi que ce soit en face. Je suis lieutenant colonel. J'ai affronté des pirates, des criminels primés et dangereux. J'ai sauvé des gens. J'ai aidé la base. J'ai appris des choses aux soldats pour qu'ils survivent plus longtemps. J'ai mangé un logia. Et désormais, tout ce que les gens retiennent, c'est que je suis le pédé de service. Tout ce que j'ai fait, tout ce pourquoi j'ai travaillé, parti en fumée, envolé. Je me suis cassé le cul pendant des années. J'en ai chié comme pas possible. J'ai fait ce que je devais faire. J'ai gravis les échelons. J'ai fait mon trou, petit à petit, action après action. Et là, quand je croise les regards fuyants, j'ai les boules. Je peux foutre aux chiottes tout ce que j'ai fait, m'essuyer le cul avec et tirer la chasse. Ça ne compte plus. Je dois tout reprendre. Mais ce qui m'agace au plus haut point, c'est qu'ils se disaient prêt, que ça ne les gênait pas de voir eux types ensemble. Le summum ? C'est qu'une petite caserne ici. Comment ça va se passer dans une base ? Dans un QG ? A Marie Joie ?
C'est pour ça qu'après avoir avalé rapidement de quoi me sustenter, j'ai foutu le camp. J'ai quitté la caserne. Je suis allé dehors m'aérer les esprits. Me calmer. J'ai la haine. La rage. Je suis en colère. D'un seul coup. Je ne peux quantifier ce qui m'arrive. Je sens mon sang qui bouillonne dans mes artères. Mes veines qui palpitent sur mon cou. Mes doigts serrés dans mon poing. Mon rythme de marche qui ressemble presque à une course. Mon visage fermé. Mon rythme cardiaque qui explose tous les records. Je vais dans un petit coin tranquille de l'île. Un arbre sur mon chemin. D'ordinaire, je me serais écarté. D'ordinaire étant le mot clef de la phrase. Là, je frappe le pauvre feuillu qui n'a rien demandé. Je l'explose, son tronc. Il éclate en milliards de petits morceaux, tandis que son feuillage tombe violemment sur le sol. Ça ne me calme même pas. Ça ne me ralentis même pas. L'arbre bouge. Un truc sort de ses branches, saute sur le sol puis se sauve, sentant un danger. Voilà que je viens de déranger un écureuil en train de faire sa sieste. Je viens de déraciner son chez lui. Et merde ! J'suis vraiment trop con. J'suis dans un état où je ne pense pas, j'agis. Je fais tout ce qu'il faut pour me calmer. Parce que je suis une cocote minute sur le point d'exploser. Je soulève le tronc et le repose sur son socle. Bien entendu, il ne tient pas et retombe, faisant trembler le sol de nouveau. D'un geste brusque, je donne un coup de pied dedans, pour montrer mon mécontentement. J'en oublie ma force. Le tronc se soulève de plusieurs centimètres, me tombant sur le pied violemment. Je lâche une série de jurons que je ne cherche même pas à retenir. Bien sûr, ça ne me fait pas mal, je suis un logia. Mais j'ai besoin de me défouler. Je reprends ma marche avec mon allure qui me sied si bien. J'arrive rapidement au bord de l'île. L'océan est en face de moi. Je m'assois et travaille sur ma respiration pour me détendre. Je dois me ressaisir. Je suis à deux doigts de péter un câble, de faire une connerie. Un truc du style retourner à la caserne et exploser la gueule de quelques types. Sauf que c'est pas mon genre. Je suis quelqu'un de très calme. Je suis un putain de pacifiste, bordel de merde. C'est bien pour ça que je viens m'isoler ici. Je regarde le soleil descendre rapidement sur l'horizon. Il se fait gober par l'océan, une fois de plus. Comme tous les jours j'ai envie de dire. Je ferme mes yeux. Je me concentre sur mon souffle. J'essaie de ralentir au maximum mon rythme cardiaque. Mais c'est pas évident. Je suis tellement remonté contre ... contre ... contre quoi putain ?! Ces mentalités ? Ces attardés ? Ces types qui se disent prêt et finalement ne le sont pas ? Contre ces saloperies de types qui bavent sur nos gueule ? Contre le système mis en place ? Je sens une main sur mon épaule. Une tête se pose au creux de mon autre épaule.
" Franck.
Faut pas leur en vouloir. C'est difficile pour eux.
Difficile ? Parce que c'est facile pour nous peut-être ? Ils ont dit qu'ils étaient prêt, que ça ne les gênait pas. Ils t'ont accepté comme tu es. C'est avec moi, avec NOUS qu'ils ont un problème.
Le prend pas comme ça.
Et comment tu veux que je le prenne ? Tu as vu leur regard gêné quand on s'embrasse. Tu vois comment certains nous évitent, comment ils changent de chemin en nous voyant main dans la main. J'voulais juste être avec toi. Partager ma vie avec l'homme que j'aime.
Je le sais tout ça.
Alors pourquoi ils peuvent pas s'y faire ? En quoi ça gêne de voir deux hommes s'embrasser ? Ça les gêne pas de voir deux femmes le faire.
...
Putain. Ça me fou les boules. Tout ce que j'ai fait, parti en fumée. Des années de boulot pour rien. Les sauvetages, les opérations, foutu en l'air. J'suis plus que le gay de service. Une putain de catégorie !!!
Et alors ? Tu es gay, non ?
Je ne suis pas QUE gay. Je suis marin, militaire, combattant, formateur, ami, camarade, sniper, tireur d'élite, sabreur, homme, HUMAIN ! Je refuse d'être qualifié par un terme ! On est plus que ça. On vaut plus que ça.
Ca leur passera.
ET C'EST BIEN CA LE PROBLÈME ! ILS NE DEVRAIENT PAS A AVOIR A L'ACCEPTER ! ÇA DEVRAIT ÊTRE NATUREL ! Ce qui m'agace, c'est qu'on doive se battre pour obtenir les mêmes putains de droits qu'eux. Sauf que eux le sont depuis toujours. Parce qu'ils sont hétéros. Eux peuvent s'embrasser sans que ça ne gêne personne. Ils peuvent se tenir la main, se frapper, se tenir fermement le paquet. PARCE QU'ILS SONT HÉTÉROS. JE SUIS PLUS QUE CA, OK ?! "
Franck m'a lâché pour venir s’asseoir en face de moi. J'essuie les larmes qui coulent sur mes joues. Il me regarde. Je baisse les yeux.
" Toute ma vie, je me suis senti à l'écart. Pas à ma place. On m'a bien fait comprendre que je n'étais pas fait pour la vie dont je rêvais étant petit. J'ai du me battre pour en arriver où j'en suis aujourd'hui. J'ai fait face. J'ai jamais abandonné. Je me suis fait ma place dans ce monde. Sur mon île, je suis presque un paria. J'ai du négocier comme un malade pour y installer une école. Je ne peux pas être qui je suis, là bas. Je ne peux pas être qui je suis dans la marine. Et maintenant, je ne peux pas l'être non plus dans l'endroit qui pourtant m'a permis de l'être. Je ... Je ne peux pas faire marche arrière. J'ai ... accepté qui je suis. Ça m'a pris du temps. Ça n'a pas été facile. Et là, pour une fois où je me suis senti chez moi, en sécurité, on me retire la seule petite once de bonheur que je pouvais avoir. On me retire la lumière qui indiquait la fin du tunnel. Ce n'est plus qu'une lumière artificielle indiquant que la sortie est encore bien loin. "
Franck me prend dans ses bras. Il me dit des mots doux, des mots d'amour, des mots tendres, ceux qu'on susurre le soir venu. J'ai plus la rage. Je suis déçu. Plus que je ne l'aurais pensé. Je suis blessé du comportement des soldats. Et il en faut pour me blesser. Après une heure passé ici, je suis rentré dans un état presque ordinaire. Je dis à Franck de rentrer pour me laisser seul. J'en ai besoin. Il n'insiste pas. C'est un cheminement que je dois faire moi même. Je finis par m'endormir sur un tas de rochers.
- Quête:
- Alric et Edwin veulent démonter Cagouilles Land pour être les seuls sur le marché de l'information. Pour ça, ils vont discréditer Clotho, faire leur enquête ... Ils vont apprendre que Clotho a eut une discussion avec Ivan au sujet de virer chez les révos. De son côté, Clotho a appris qu'Ivan a trahit la révolution. A cause du FDD d'Ivan, le marin se doute qu'il a du raconter à la marine la dernière conversation entre eux. Celle où Clotho disait vouloir soutenir la révolution. Les temps étant à la répression, Clotho ne va pas vouloir attendre de voir pour dégager de l'île où il est. En même temps il va se faire appeler par Mosca, un PNJ de Shaïness, à bord du Matador (vaisseau révo) qui va lui certifié qu'un truc se prépare contre lui [grâce à ses contacts CPs]. Il va également lui indiquer qu'un révo tout seul va aller sur Whisky Peak, et qu'il ferait bien de le rejoindre. Juste avant de partir, le marin va foutre un peu le boxon à la caserne de l'île en exprimant son point de vue pour convertir du monde à devenir révo. Et il va y parvenir. Le nombre sera à l'appréciation du récompenseur.
Quelques jours plus tard en 1626
Ça doit faire quarante huit heures que j'ai embrassé Franck en public. Un rapide coup d’œil à ma montre. 19h24. Oui, ça fait quarante neuf heures, cinquante huit minutes que trente deux secondes maintenant. Quoi ? Mais non, je ne suis pas accroc voyons. On a passé les dix premières heures à rattraper le temps perdu, à s'exprimer nos regrets et notre amour. C'est fou. Franchement. Je ne pensais pas retomber amoureux de nouveau. Surtout pas aussi vite. Je ne m'attendais pas à ce que ça me tombe sur le coin de la gueule comme ça l'a fait, sans prévenir. Mais bon, j'y peux rien. J'suis pas assez fort pour lutter contre ça. Vous savez, le destin et tout le tralala. On est sorti de la chambre pour aller manger un peu quand même, reprendre des forces avant d'y retourner de plus belle, vous savez. Et si les soldats semblaient ok, avant, quand tout n'était que théorique, c'est désormais différent. Enfin, j'ai l'impression. Je surprends les regards en coin discrets dès qu'on arrive quelque part. Les mêmes que j'ai eu après avoir mangé mon logia. Quand ses lèvres se posent sur les miennes en public, j'ai le sentiment que ça dérange certaines personnes. Franck était catalogué avant, ça ne change rien pour lui. Mais pour moi, ça change tout. J'ai abandonné ma vie pour lui. J'ai abandonné la sécurité du placard pour lui faire plaisir, pour être avec l'homme que j'aime. Si quelques personnes nous ont félicités, la majorité est restée silencieuse ou absente. Personne n'a encore osé dire quoi que ce soit en face. Je suis lieutenant colonel. J'ai affronté des pirates, des criminels primés et dangereux. J'ai sauvé des gens. J'ai aidé la base. J'ai appris des choses aux soldats pour qu'ils survivent plus longtemps. J'ai mangé un logia. Et désormais, tout ce que les gens retiennent, c'est que je suis le pédé de service. Tout ce que j'ai fait, tout ce pourquoi j'ai travaillé, parti en fumée, envolé. Je me suis cassé le cul pendant des années. J'en ai chié comme pas possible. J'ai fait ce que je devais faire. J'ai gravis les échelons. J'ai fait mon trou, petit à petit, action après action. Et là, quand je croise les regards fuyants, j'ai les boules. Je peux foutre aux chiottes tout ce que j'ai fait, m'essuyer le cul avec et tirer la chasse. Ça ne compte plus. Je dois tout reprendre. Mais ce qui m'agace au plus haut point, c'est qu'ils se disaient prêt, que ça ne les gênait pas de voir eux types ensemble. Le summum ? C'est qu'une petite caserne ici. Comment ça va se passer dans une base ? Dans un QG ? A Marie Joie ?
C'est pour ça qu'après avoir avalé rapidement de quoi me sustenter, j'ai foutu le camp. J'ai quitté la caserne. Je suis allé dehors m'aérer les esprits. Me calmer. J'ai la haine. La rage. Je suis en colère. D'un seul coup. Je ne peux quantifier ce qui m'arrive. Je sens mon sang qui bouillonne dans mes artères. Mes veines qui palpitent sur mon cou. Mes doigts serrés dans mon poing. Mon rythme de marche qui ressemble presque à une course. Mon visage fermé. Mon rythme cardiaque qui explose tous les records. Je vais dans un petit coin tranquille de l'île. Un arbre sur mon chemin. D'ordinaire, je me serais écarté. D'ordinaire étant le mot clef de la phrase. Là, je frappe le pauvre feuillu qui n'a rien demandé. Je l'explose, son tronc. Il éclate en milliards de petits morceaux, tandis que son feuillage tombe violemment sur le sol. Ça ne me calme même pas. Ça ne me ralentis même pas. L'arbre bouge. Un truc sort de ses branches, saute sur le sol puis se sauve, sentant un danger. Voilà que je viens de déranger un écureuil en train de faire sa sieste. Je viens de déraciner son chez lui. Et merde ! J'suis vraiment trop con. J'suis dans un état où je ne pense pas, j'agis. Je fais tout ce qu'il faut pour me calmer. Parce que je suis une cocote minute sur le point d'exploser. Je soulève le tronc et le repose sur son socle. Bien entendu, il ne tient pas et retombe, faisant trembler le sol de nouveau. D'un geste brusque, je donne un coup de pied dedans, pour montrer mon mécontentement. J'en oublie ma force. Le tronc se soulève de plusieurs centimètres, me tombant sur le pied violemment. Je lâche une série de jurons que je ne cherche même pas à retenir. Bien sûr, ça ne me fait pas mal, je suis un logia. Mais j'ai besoin de me défouler. Je reprends ma marche avec mon allure qui me sied si bien. J'arrive rapidement au bord de l'île. L'océan est en face de moi. Je m'assois et travaille sur ma respiration pour me détendre. Je dois me ressaisir. Je suis à deux doigts de péter un câble, de faire une connerie. Un truc du style retourner à la caserne et exploser la gueule de quelques types. Sauf que c'est pas mon genre. Je suis quelqu'un de très calme. Je suis un putain de pacifiste, bordel de merde. C'est bien pour ça que je viens m'isoler ici. Je regarde le soleil descendre rapidement sur l'horizon. Il se fait gober par l'océan, une fois de plus. Comme tous les jours j'ai envie de dire. Je ferme mes yeux. Je me concentre sur mon souffle. J'essaie de ralentir au maximum mon rythme cardiaque. Mais c'est pas évident. Je suis tellement remonté contre ... contre ... contre quoi putain ?! Ces mentalités ? Ces attardés ? Ces types qui se disent prêt et finalement ne le sont pas ? Contre ces saloperies de types qui bavent sur nos gueule ? Contre le système mis en place ? Je sens une main sur mon épaule. Une tête se pose au creux de mon autre épaule.
" Franck.
Faut pas leur en vouloir. C'est difficile pour eux.
Difficile ? Parce que c'est facile pour nous peut-être ? Ils ont dit qu'ils étaient prêt, que ça ne les gênait pas. Ils t'ont accepté comme tu es. C'est avec moi, avec NOUS qu'ils ont un problème.
Le prend pas comme ça.
Et comment tu veux que je le prenne ? Tu as vu leur regard gêné quand on s'embrasse. Tu vois comment certains nous évitent, comment ils changent de chemin en nous voyant main dans la main. J'voulais juste être avec toi. Partager ma vie avec l'homme que j'aime.
Je le sais tout ça.
Alors pourquoi ils peuvent pas s'y faire ? En quoi ça gêne de voir deux hommes s'embrasser ? Ça les gêne pas de voir deux femmes le faire.
...
Putain. Ça me fou les boules. Tout ce que j'ai fait, parti en fumée. Des années de boulot pour rien. Les sauvetages, les opérations, foutu en l'air. J'suis plus que le gay de service. Une putain de catégorie !!!
Et alors ? Tu es gay, non ?
Je ne suis pas QUE gay. Je suis marin, militaire, combattant, formateur, ami, camarade, sniper, tireur d'élite, sabreur, homme, HUMAIN ! Je refuse d'être qualifié par un terme ! On est plus que ça. On vaut plus que ça.
Ca leur passera.
ET C'EST BIEN CA LE PROBLÈME ! ILS NE DEVRAIENT PAS A AVOIR A L'ACCEPTER ! ÇA DEVRAIT ÊTRE NATUREL ! Ce qui m'agace, c'est qu'on doive se battre pour obtenir les mêmes putains de droits qu'eux. Sauf que eux le sont depuis toujours. Parce qu'ils sont hétéros. Eux peuvent s'embrasser sans que ça ne gêne personne. Ils peuvent se tenir la main, se frapper, se tenir fermement le paquet. PARCE QU'ILS SONT HÉTÉROS. JE SUIS PLUS QUE CA, OK ?! "
Franck m'a lâché pour venir s’asseoir en face de moi. J'essuie les larmes qui coulent sur mes joues. Il me regarde. Je baisse les yeux.
" Toute ma vie, je me suis senti à l'écart. Pas à ma place. On m'a bien fait comprendre que je n'étais pas fait pour la vie dont je rêvais étant petit. J'ai du me battre pour en arriver où j'en suis aujourd'hui. J'ai fait face. J'ai jamais abandonné. Je me suis fait ma place dans ce monde. Sur mon île, je suis presque un paria. J'ai du négocier comme un malade pour y installer une école. Je ne peux pas être qui je suis, là bas. Je ne peux pas être qui je suis dans la marine. Et maintenant, je ne peux pas l'être non plus dans l'endroit qui pourtant m'a permis de l'être. Je ... Je ne peux pas faire marche arrière. J'ai ... accepté qui je suis. Ça m'a pris du temps. Ça n'a pas été facile. Et là, pour une fois où je me suis senti chez moi, en sécurité, on me retire la seule petite once de bonheur que je pouvais avoir. On me retire la lumière qui indiquait la fin du tunnel. Ce n'est plus qu'une lumière artificielle indiquant que la sortie est encore bien loin. "
Franck me prend dans ses bras. Il me dit des mots doux, des mots d'amour, des mots tendres, ceux qu'on susurre le soir venu. J'ai plus la rage. Je suis déçu. Plus que je ne l'aurais pensé. Je suis blessé du comportement des soldats. Et il en faut pour me blesser. Après une heure passé ici, je suis rentré dans un état presque ordinaire. Je dis à Franck de rentrer pour me laisser seul. J'en ai besoin. Il n'insiste pas. C'est un cheminement que je dois faire moi même. Je finis par m'endormir sur un tas de rochers.
Dernière édition par Clotho le Jeu 7 Mai 2015 - 23:56, édité 3 fois