Bonjour/bonsoir à tous
J'arrive sur ce forum en humble novice perdu. Je complète la présentation aussi vite que possible. Bonne lecture le cas échéant
Pseudonyme : Eh, toi là-bas ! Oui personne ne le connait donc il n'a pas trop de surnom. Il s'en trouvera un peu être. Ou on l'affublera d'un sobriquet ridicule, c'est aussi ça les aléas de l'aventure.
Age: 18
Sexe : Homme
Race : Humain
Métier : Vagabond
Groupe : Civil
But : Rassembler des informations sur tous les styles de combat du monde, pour compléter l'encyclopédie, et développer son propre style.
Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Sur le long terme, Zesch adorerait développer son propre art martial, une synthèse de tout ce qu'il aura vu et appris. Il a aussi eu vent du Haki, cette technique légendaire réservée aux êtres doués d'une grande volonté. Ces histoires lui ont donné l'envie d'en apprendre plus. Et qui sait, peut être un jour de le maîtriser ?
Équipement : Son livre qui est sans doute son bien le plus précieux. Spécialement traité pour résister à l'eau (attention, simples éclaboussures ou contacts non prolongés, cela reste un livre, sous l'océan il ne fera pas long feu). Du matériel d'écriture, dans une bourse à sa ceinture. Quelques affaires de rechange dans son baluchon.
Codes du règlement :
Ce compte est-il un DC ? : Non
Zesch est un jeune homme de taille moyenne, les cheveux d'un noir profond, avec une totale absence de nuance ou de reflets. Ses yeux marron et son visage très fin n'ont rien de particulier, ses lèvres sont fines et pâles. On peut remarquer son coté un peu androgyne, lorsqu'il ne porte pas la barbe de trois jours. Il a la peau hâlée, résultat d'une enfance passée au soleil et en plein air. Ses doigts sont la plupart du temps couverts de bandages, cassés en plusieurs endroits, mais étrangement fins et délicats. Il a les mains d'un pianiste qui s'amuserait à cogner dans de la roche entre deux gammes.
Morphologiquement, il n'a rien d’impressionnant dans un monde où il n'est pas rare de croiser des individus aux longs bras ou dépassant les deux mètres. Il est plutôt mince, mais pas émacié ni gringalet. En effet il entraîne régulièrement son corps et son esprit et mange comme quatre. Il a donc l'air plein de vie et de santé. On pourrait le prendre pour un civil lambda si ce n'était ses vêtements. Il porte en effet une toge étrange, d'un blanc immaculé, couverte d'arabesques brodées en fils d'or. Il a toujours, accroché à sa ceinture de cuir brun un énorme livre relié, à la couverture aussi blanche que sa toge. Celui qui y jetterait par hasard un regard pourrait en entrevoir le titre, en lettres calligraphiées d'un rouge ardent : "Encyclopédie, Volume DCXXVI - Art du combat".
Outre cela, sa manière de se déplacer donne malgré sa carrure tout sauf imposante l'impression qu'il sait où il va, il est très sûr de lui. Il a l'allure souple des combattants aguerris, du genre de ceux qui misent plus sur l'équilibre et la technique que sur la force brute. Lorsqu'il se voit obligé de faire usage de la force, c'est toujours avec un apparent raffinement. Si il vous passe à tabac un jour, vous pourriez même apprécier le style, en connaisseur.
Quand il s'agit de jauger la personnalité de Zesch, on a affaire à un paradoxe ambulant. Si la plupart du temps le garçon est calme et réfléchi, qu'il essaye de porter sur le monde un regard neutre et apaisé, il change du tout au tout lorsqu'il est témoin d'un combat, ou mieux, qu'il se bat lui même. Depuis tout petit il ressent une véritable fascination pour la violence contrôlée, une étrange exaltation à voir deux adversaires se mesurer dans une lutte sans merci.
Cette dualité qui dépend des circonstances n'en fait pas quelqu'un d'instable pour autant, mais il est clair que pour lui il y a un temps pour écrire et un autre pour passer à l'action. Et il est déconseillé de le contrarier si il est dans une phase "action".
En dehors de ses brusques changements de personnalité, il porte un immense respect aux grands combattants de ce monde, à ceux qui ont su se forger une réputation grâce à leurs poings. Quelqu'un de plus fort que lui sera bien probablement un modèle et un exemple pour lui, même si les agissements de cette personne sont contraires à l'ordre mondial. Ordre auquel il ne voue pas un respect sans faille. Si d'aventure il croisait une bande de pirates ou de brigands qui pourraient lui apprendre des choses, il n'hésiterait pas à se joindre à eux. Un guerrier est un guerrier, peu importe ses crimes pour quelqu'un comme lui. Si il sait se battre et qu'il est disposé à échanger (des coups ou des paroles), il ne le jugera pas. De même bien évidemment pour le cas d'un homme de la Marine ou d'un civil lambda. Il n'a pas de préjugés particuliers.
Il est également intelligent, doué de sens pratique. Il ne fonce pas tête baissée et réfléchit aux conséquences de ses actes. Il s'adaptera au lieu où il se trouve, ainsi il évitera de se battre si cela ne lui apporte rien où qu'il risque de se mettre en grand danger en faisant ça. Il est jeune mais si il se montre insouciant, ce n'est qu'une façade. Il sait aussi se montrer très empathique, et il comprend l'humeur de ceux qui l'entourent juste en les jaugeant du regard.
Comme il vient d'une île perdue, il n'a pas beaucoup de relations et une absence notable d'amis. Il n'est pas pour autant asocial, et il ne rêve que de rencontrer quelques personnes de confiance pour partager sa passion des combats et sa joie de vivre. Cependant, Zesch a parfois besoin de calme, après une période d'excitation intense, il mettra alors à profit ces instants pour rédiger dans son livre ou dormir. Le sommeil est la clef d'une vie saine et pleine d'énergie. Et il sait que dans ce monde qu'il découvre, il dépensera beaucoup, beaucoup d'énergie.
Zesch, que son drôle de nom a toujours étonné vient de West Blue. Il a apparemment été recueilli alors qu'il était encore un nourrisson par une petite communauté de moines, qui avaient bâti sur un îlot non répertoriée une sorte d'utopie. Ces gens formaient en effet un petit groupe soudé et pacifique, vivant de pêche et de cueillette. Il a donc grandi, sans connaitre ses parents, au milieu de personnes qui chaque jour lui prônaient le respect de soi et des autres. Ces "moines" se revendiquaient en effet moins religieux qu'humanistes. Chez eux, un seul dieu : la connaissance, un seul mot d'ordre : l'amour.
Il apprit à leur contact que chaque vie est précieuse, et que c'est le devoir de chacun de préserver la sienne et celle des autres. Il apprit à pêcher, à réparer les cahutes après une tempête, à méditer, à lire et à écrire. Et surtout, il apprit à apprendre. On lui inculqua dès son plus jeune âge que le savoir était tout à la fois une arme et une richesse. Cependant malgré tout cela, le garçon restait turbulent. Il comprenait ce qu'on essayait de lui enseigner, mais depuis qu'il était sur l'île, le manque de compagnon de son âge et de grands espaces pour se défouler lui pesait. Comprenant cela, le doyen de la communauté, qui s'y connaissait un peu en arts martiaux décida de lui donner des leçons, pour canaliser son énergie. Le résultat fut édifiant.
Non seulement le garçon devint bien plus calme et docile au quotidien, mais il se révéla avoir un véritable don pour ce que lui enseignait le doyen. Il travailla son endurance, sa résistance. Il s’entraîna des heures durant, frappant dans le vide, répétant inlassablement les quelques enchainements que lui avait transmis le doyen. A ses huit ans, il était devenu un élève appliqué, autant dans les leçons de son maitre que dans celles des autres moines, qui lui apprenaient en parallèle toutes leurs connaissances. En effet, le petit morceau de terre loin de tout abritait une grande bibliothèque, œuvre de toutes les vies de tous ceux qui avaient vécu ici. La communauté envoyait chaque année depuis sa création un moine volontaire, pour parcourir le monde et ramener des informations sur un domaine particulier.
Au fil des ans la bibliothèques étaient devenu une mine d'informations sur des sujets aussi variés que l'astronomie, la cuisine ou la piraterie... Zesch dévorait chaque jour un nouveau chapitre, un nouvel ouvrage. Car une fois les réserves de son corps épuisées, c'était son esprit qui s'ouvrait, et une soif insatiable de connaissances qui le consumait. Devant les progrès et les efforts de son disciple, le doyen reconnut en lui la même passion qui animait les plus grands de ce monde. A ses dix ans il se mit à lui apprendre de nouvelle techniques, plus poussées. Il lui parla de l'océan infini. Des nombreuses peuplades et races qui parcouraient cette terre. Il lui parla de la Marine, des pirates et des nouvelles du monde. Devant l'étonnement de l'enfant, il se contenta de dire qu'il y avait loin d'ici des combattants bien plus fort que lui. Et d'autres encore plus puissants.
Peu de temps après cela, un navire se profila à l'horizon du paisible îlot. Pavillon noir et équipage mal rasé. Les moines accueillirent les pirates comme des frères, leur offrant un abri, de l'eau douce et un peu d'alcool, afin qu'il puissent reprendre leur voyage. Mais les forbans voulaient de l'or. Ils n'avaient que faire de quelques bouteilles et des inepties déblatérées par une bande de moines solitaires. Ils saccagèrent les maisons, arrachèrent les pages d'ouvrages centenaires et menacèrent ceux qui essayaient de les arrêter. Un moine qui refusait que l’œuvre de sa vie sur la physique soit détruite fut sommairement exécuté. Devant cette cruauté et ce manque d'empathie, Zesch découvrit pour la première fois la terrible vérité sur ce monde. Des larmes dans les yeux, il supplia le doyen de combattre les pirates, de les jeter hors de l’île.
Mais ce dernier se contenta de hocher négativement la tête. Quelque chose se brisa dans le cœur de l'enfant. L'homme qu'il considérait comme le plus fort du monde refusait de se battre pour les siens. Fou de rage, le gamin se jeta sur le pirate le plus proche. Le coup atteignit se dernier dans le creux du dos, mais au lieu de s'effondrer, il se contenta d'envoyer un coup de coude en travers de la pommette du garçon. Lorsqu'il reprit connaissance, les pirates étaient partis. Mais cinq moines gisaient sur le sol.
Il couru demander des explications au doyen. Déboulant dans sa cahute, il réclama, toujours en pleurs, une vengeance. Il fallait les poursuivre, les massacrer. Le doyen releva la tête, et l'enfant vit qu'il pleurait aussi. Avec des sanglots dans la voix, le vieil homme lui expliqua que la violence gratuite ne devait pas donner lieu à plus de violence. Qu'il y avait dans ce monde des milliers de personnes mal intentionnées, mais qu'il fallait les combattre grâce à l'éducation et au savoir. Pas avec leurs propres armes. Marqué, Zesch se contenta de hocher la tête. C'était ce qu'on lui avait appris oui. Mais de quelle utilité était toutes ces connaissances face à la cruauté de certains ?
De nombreux moines semblaient être de son avis puisque peu après, nombre d'entre eux quittèrent l'île pour ne jamais revenir. Le choc avait été trop grand. Deux ans après l'accident, il ne restait que Zesch, le doyen et une trentaine d'autres. Zesch continua d'apprendre cependant. Il poursuivit son entrainement, travaillant toujours plus pour pouvoir défendre la communauté si d'autres pirates devaient reparaitre. A ses seize ans, le doyen lui parla très simplement de sa mort, et de celle de l'île. Les derniers moines se faisaient vieux et lui même savait qu'il n'en avait plus pour longtemps.
Il parla à Zesch, de sa voix profonde et grave. Il lui dit pourquoi il n'avait pas combattu les pirates il y avait six ans de cela. Il lui parla de sa propre vie avant de s'échouer sur l'île. Qu'il était lui même un pirate, et que ces moines avaient su lui montrer une autre voie. Il mentionna sa propre jeunesse, voguant sur les mers, bataillant, pillant, tuant. Parfois des innocents. Il lui parla de lui même. Comment lui, Zesch, était arrivé sur la plage dans une barrique. Emmailloté dans un pavillon noir orné d'un crane grimaçant. Le jeune homme comprenait maintenant.
Le doyen poursuivit son histoire. Il ajouta, non sans fierté qu'autrefois il était le meilleur combattant de son équipage. Qu'à mains nues il pouvait tenir en combat singulier les meilleurs bretteurs de ces eaux.
Puis il lui parla d'avenir. De son avenir. Le garçon répondit qu'il souhaitait perpétuer la tradition, et ramener sur l'île un maximum de connaissances, comme tous les moines avant lui. Le doyen se mit à sourire. "Tu ne veux pas comprendre" dit-il simplement. "Cette île va disparaitre. Bientôt, sans personne pour entretenir la bibliothèques, les animaux et les plantes vont reprendre possession des lieux. Mais tu es jeune. Tu n'es pas obligé de disparaitre avec nous..."
Une fois de plus, le cœur de Zesch se serra. Il quitta la demeure du doyen et repartit s'entrainer. Pendant encore deux ans, il resta. Les derniers moines sur l’île étaient les plus sages, et ils lui enseignèrent encore mille choses qu'il ignorait. L'un deux lui apprit les rudiments de la navigation, un sujet qui n'avait jamais passionné le jeune homme mais qui allait se révéler bien utile. Finalement, le jour même où on l'avait recueilli, il y avait dix-huit ans, le doyen mourut. Il décéda sans fioritures, Zesch à ses cotés pour ses dernières paroles : "Tu es un aventurier Zesch. Pas un moine. Pas un pirate. Je l'ai vu en toi, ton cœur est celui d'un guerrier, et ton âme a encore soif de découvertes. Va et parcours le monde." Puis il s'éteignit paisiblement, sans effusion. Une seule larme fut versée. En souvenir d'un maitre attentionné.
Les autres moines attendaient Zesch à la sortie de la hutte. Sans s'être concertés, il lui répétèrent une dernière fois que la tolérance et la connaissance sont les meilleures des armes. Ému, il se contenta d’acquiescer. Il reçut de leurs mains son propre ouvrage vierge, à la couverture d'un blanc éclatant. Chacun de ces hommes avait depuis deux ans préparé un grand nombre de pages spéciales, résistantes à l'eau. Le livre relié obtenu était énorme, avec plusieurs milliers de page et la couverture la plus épaisse et résistante possible. Les moines s'étaient ensuite dispersés, n'attendant ni remerciement ni justification. Plus loin sur la plage, une embarcation légère l'attendait.
Alors qu'il voguait vers l'inconnu, Zesch se demanda ce qu'il ferait dans ce monde, et quelle était sa place. Il regarda son cadeau sous toutes les coutures et vit qu'à la dernière page, quelqu'un avait griffonné quelque chose. "Pour Zesch, de la part du doyen Hector Guano, le moine pirate."
Il versa une autre larme. En souvenir d'un père cette fois.
Zesch accosta à Las Camp en fin de journée. Il s'était assoupi dans sa frêle coquille de noix et ne s'était réveillé qu'à quelques encablures de la côte. Il avait plus ou moins sciemment choisi ce cap lorsqu’il avait quitté son île, car si il y avait bien un nom qui ressortait sur la vieille carte de West Blue qu'on lui avait confiée, c'était celui là. "Las Camp". Et puis c'était relativement proche. Sans même imaginer que s'endormir seul à bord lorsqu'on navigue peut être très dangereux, il s'étira longuement. Pourquoi se torturer l'esprit à se dire qu'on aurait pu dériver ou chavirer quand on peut simplement se contenter d'être arrivé quelque part ?
Quelques minutes plus tard, il était dans les rues de la ville, encore noires de monde à cette heure. Il joua des coudes dans la foule et s'enfonça dans des rues qu'il ne connaissait pas. Malgré son tempérament assuré, voir autant de monde d'un seul coup lorsque l'on a passé sa vie sur une île dans une communauté restreinte peut surprendre. Il quitta donc les avenues principales et se dirigea au hasard, toujours plus en avant dans le dédale urbain. Il arriva devant une auberge fraîchement repeinte. La peinture ne couvrait qu'en partie les nombreuses fissures du mur, mais l'endroit semblait plus calme. Il se glissa derrière un vieillard qui poussait la porte et entra dans la grande pièce enfumée. L'ambiance était chaleureuse. On riait dans un coin, dans un autre deux colosses s'affrontaient au bras de fer. Au comptoir, une multitude de clients vidaient verre sur verre, voir buvaient à la bouteille pour les plus mûrs d'entre eux.
Zesch se glissa tel un chat jusqu'au comptoir. Il posa son baluchon à ses pieds et s'assit sur un haut tabouret. Ses pieds dans le vide, il en profita pour se détendre les jambes. Personne ne faisait attention à lui, pas même le patron, trop occupé à servir les nombreux clients. Il finit tout de même par capter son attention.
"Ce sera quoi jeune homme ?
Auriez vous une chambre pour la nuit ? Et quelque chose à boire ? J'ai extrêmement soif."
Le bonhomme en tablier haussa un sourcil. "Quelque chose à boire" dans un lieu comme celui-là ? Plus imprécis tu peux pas. Il secoua la tête et servit à Zesch une grande bière. La choppe était d'une propreté douteuse, mais le garçon la vida d'un trait. C'était étrange comme boisson. La première bière de son existence n'allait pas lui laisser un souvenir impérissable. Sa première visite de taverne en revanche...
"J'ai une chambre, mais faudra y mettre le prix. T'as de quoi payer mon garçon ?"
Zesch marqua un temps d'arrêt. Il comprit assez rapidement qu'ici le gîte et le couvert n'étaient pas offerts comme il l'avait naïvement cru. Il tenta de marchander avec le patron, mais ce dernier croyant qu'il avait affaire soit à un idiot soit à un voleur se mit en rogne. Il sortit comme une furie de derrière son comptoir et bouscula le garçon. Tombant de son tabouret, Zesch eut juste le temps d’atterrir souplement à quatre pattes avant que le gros homme ne tente de l'attaquer à nouveau.
"DEHOOORS, vermine !" beugla-t-il en envoyant une carafe dans sa direction. L'objet passa à quelques centimètres du haut de son crane et vint exploser au milieu d'une tablée de cinq individus aux airs patibulaires.
Le silence s'était fait dans la salle. Tous les yeux étaient fixés sur Zesch. Ce dernier se releva prestement et tenta de gagner la porte, mais les cinq gars s'étaient levés et lui coupèrent la route de la sortie. L'un d'eux l'apostropha, l'alcool entravant visiblement sa diction : "T'cherches à rouler le vieux Carl ? T'veux t'mettres le quart- le quartier à dos ou'quoi ?"
Il tenta un crochet, mais, trop lent, il rata le visage du jeune homme de vingt bons centimètres. Zesch pendant ce temps réfléchissait à toute allure. Il allait visiblement devoir se battre pour quitter les lieux, mais il était clairement en infériorité numérique. En plus il ne savait même pas où fuir si il sortait d'ici. Il esquiva un autre coup et contre attaqua, dépliant rapidement sa jambe dans un coup de pied fouetté, qui étala l'homme ivre au sol. Deux de ses camarades prirent le relais.
Il bloqua le poignet de l'un d'eux et s'en servit pour parer le coup de l'autre. Au son que firent les os du malheureux, il s'estima chanceux de ne pas l'avoir reçu dans le visage comme cela était initialement prévu. Il dansa un moment avec les trois gaillards encore en lice autour d'une table cherchant à ne pas se faire encercler. Brusquement, il décolla du sol. L'un des colosses qui faisaient un bras de fer quand il était entré l'avait ceinturé par derrière. Il tenta un coup de boule désespéré en arrière, mais sa tête heurta un poitrail solide comme le roc. L'un des buveurs en profita pour se placer en face de lui et lui allonger un direct dans le ventre. Zesch se plia sous la douleur, se débattant de plus belle, alors que le géant resserrait son étreinte et que son adversaire en face s’apprêtait à le rouer de coups.
Par chance, la scène de bagarre avait excité les esprits embrumés par l'alcool. Les hommes au comptoir s'étaient levés et l'un deux, plus joyeux encore que les autres jeta son verre dans la mêlée. le projectile atteignit l'homme qui soulevait Zesch dans l'arcade, le faisant lâcher prise. Après quoi les vils instincts de chacun prirent le dessus et certains décidèrent qu'il était temps de généraliser cette petite rixe de taverne. En moins de cinq secondes, la situation dégénéra et ce fut le chaos. Zesch roula sous une table tandis qu'au dessus de lui les chaises, les mandales et les marrons fusaient. Il bondit hors de sa cachette et assomma un pauvre diable par derrière, d'un revers du tranchant de la main, en pleine nuque.
Un autre type se jeta sur lui, mais il se décala au dernier moment et l'envoya finir sa charge contre un troisième larron. Il se fraya ensuite un chemin vers la porte, assénant des frappes bien appuyées à ceux qui lui barraient la route. Lorsqu'il referma le battant derrière lui, un choc sourd et un craquement sonore lui firent comprendre qu'il avait fracturé un nez. Il s'en souciait peu et il sprinta en direction d'une ruelle, vérifiant que son précieux livre était toujours là, à sa ceinture. Il s'engouffra au hasard dans des passages toujours plus étroits et tortueux entre de hautes maisons. le soleil déclinait vite à l'horizon, projetant des ombres rasantes sur la ville, entre les sinistres bâtisses. Il arriva finalement sur une petite place déserte ou presque. En fuyant, il avait repéré du coin de l’œil plusieurs hommes et femmes en uniformes blancs et bleus qui convergeaient vers l'auberge. Il valait mieux mettre de la distance entre lui et l'altercation. A peine arrivé sur l’île, il n'avait aucune envie d'être interpellé par qui que ce soit.
Cependant, au centre de la place, où se trouvait une fontaine délabrée, un homme semblait l'observer. La quarantaine, l’œil vif et des vêtements usés. Avant que Zesch se décide à reprendre sa course, il prit la parole :
"Joli coup de pied. Si tu veux mon avis t'as eu de la chance que l'autre gus ait reçu c'te verre dans la tête. Je donnais pas cher de ta peau, seul contre quatre.
Vous y étiez ?
Un peu que j'y étais, mais c'est la première fois que je vois un jeunot mettre un bordel pareil chez le gros Carl."
Le jeune homme s'accorda une seconde pour respirer et rassembler ses esprits. Il lui semblait que l'homme ne lui voulait aucun mal, mais tout à l'heure l'aubergiste lui donnait la même impression. Mieux valait ne pas contrarier celui là.
"J'ai pas voulu déclencher ça." fit il piteusement.
"Je m'en doute bien." répondit le gars avec une lueur amusée dans les yeux. Il semblait mûrir un projet, ou un mauvais coup...
"Dis moi... Tu est d'ici ?"
Zesch hocha négativement la tête. Il ignorait complètement ce que lui voulait l'homme, mais il n'avait rien d'autre à faire que l'écouter. Peut être allait il lui offrir un toit pour la nuit ?
"Écoutes, moi et quelques potes on aiment bien les gens qui ont du cran comme toi. Depuis que notre chère Marine a recouvré un peu d'influence dans le coin, y'a plus moyen de se fritter en paix. Tu l'as vu, la moindre rixe de taverne et ils rappliquent pour protéger le citoyen lambda." Il marqua une pause, tirant de sa poche une cigarette qu'il alluma derechef. Des volutes de fumée bleutées s'élevèrent dans la lumière crépusculaire.
"Et nous, tu voies... On est des combattants. On a ça dans le sang. Ici ça a toujours été une ville à problèmes, avec des tas de gens à problèmes. Faut savoir se défendre..."
Zesch ne voyait toujours pas où il voulait en venir. Au moment où il allait se décider à quitter les lieux, le gars reprit la parole, après une taffe plus longue que les autres.
"Ça te dirait de rester un peu, et d'apprendre à te battre ?"
Il s’apprêtait à répliquer qu'il avait déjà appris beaucoup auprès du doyen, mais l'homme enchaîna sans lui laisser le temps de répondre.
"De ce que j'ai vu, t'es doué pour t'attirer des ennuis. Des conseils te seraient probablement utiles. Et puis ta technique est pas mauvaise, mais tu frappes comme une fillette et tu paniques quand tu te fais choper."
Zesch sentit l'exaspération monter... Ce type se foutait ouvertement de lui, il voulait juste le provoquer. Il tenta de tourner les talons et de repartir se perdre dans les ruelles, mais quand il eut fait volte face, l'homme se tenait devant lui. La même attitude nonchalante, la même cigarette au coin des lèvres...
Devant son air surpris, il lâcha un petit rire du nez. Zesch n'avait encore jamais vu quelqu'un bouger aussi rapidement. L'homme reprit la parole :
"Donner des coups c'est bien, mais maîtriser son corps et ses possibilités, c'est pas mal non plus. Je t'assure que tu pourrais apprendre des choses avec nous, si le cœur t'en disait."
Une heure plus tard, alors que le soleil avait complètement disparu et que la population nocturne de la ville commençait à s'agiter, ils arrivèrent tous les deux devant une sorte d'entrepôt désaffecté, silhouette vague de bâtiment avec des murs couverts de crasse et des entrées obstruées. Le gars qui disait s'appeler Matt lui avait un peu décrit ce qui s'y passait. Les hommes et les femmes qui se retrouvaient là se faisaient appeler le "Fayette Club", du nom du fondateur : Attila Fayette. Ce dernier était apparemment une pointure dans le domaine du combat à mains nues, qui avait rassemblé quelques fanas de baston pour partager et échanger.
"Se foutre sur la gueule quoi." acheva-t-il alors qu'ils entraient dans l'entrepôt.
Dans la pénombre, il était difficile de distinguer les visages, mais Zesch détailla sept silhouettes, des gabarits allant d'à peine un mètre vingt à plus de trois, et treize yeux qui s'étaient fixés sur lui lors de son entrée. Il suivit Matt jusqu'au centre du cercle d'individus. Là, ils restèrent sans bouger pendant que les autres dévisageaient le garçon et que Matt se contentait de fumer une autre cigarette, comme si il n'avait rien à voir avec le nouveau venu.
Finalement, une des silhouettes prit la parole :
"T'es qui, le nouveau ?"
La voix était basse, rocailleuse.
"Je m'appelle Zesch, et je viens d'arriver sur cette île."
"Qu'est-ce que tu viens chercher au Fayette Club, Zesch ?"
"Matt m'a dit que vous pouviez me montrer de nouvelles techniques... Je veux devenir plus fort, je... Je veux apprendre à votre contact. Matt m'a parlé de vous comme un rendez-vous d'amateurs de combats."
Un silence passa, pendant lequel Matt s'écarta de Zesch et rejoignit le cercle de personnes. Ils étaient maintenant huit à le dévisager. Finalement la voix, qui venait de la silhouette la plus massive se manifesta de nouveau :
"Il ne t'a pas menti alors ! Si ce sacré Matt t'a trouvé quelque chose d'intéressant, je suis sûr que nous serons tous bien vite aussi intéressés que lui... Bienvenue Zesch au Fayette Club, dans lequel il n'y a que trois règles."
Ici, toutes les silhouettes semblèrent s'animer à l'unisson et entamèrent la récitation :
"Tu donneras autant que tu recevras, un coup donné est un coup rendu.
Avec ton adversaire, le silence tu garderas, on se bat avec le corps, pas la voix.
Le Fayette Club, tu protégeras. En dehors de ce lieu il n'existe pas."
Zesch allait objecter que Matt avait bien dû transgresser cette règle, mais le géant le coupa, comme si il avait deviné sa pensée.
"La seule exception possible à la règle trois est qu'un membre du Club peut choisir d’amener ici quelqu'un qu'il juge digne de se battre parmi nous. Il faut être passionné et tenace. Nous ne tolérons pas les faibles."
La silhouette massive se déplaça, sortant du cercle et s’avançant vers le jeune homme. Il s'agissait d'un homme d'une trentaine d'années, les cheveux rassemblés en une improbable queue de cheval. Son nez était brisé, ses pommettes déformées et sa bouche édentée. Pourtant il émanait de lui comme une aura, il avait un charisme indéniable malgré son visage détruit. Il vint à la rencontre de Zesch, posant sur son épaule une énorme main calleuse.
"Es-tu passionné et tenace, jeune Zesch ?"
"Oui."
"Dans ce cas, bienvenue au Fayette Club !"
Le poing d'Attila cueillit Zesch au creux du ventre, l'envoyant rouler aux pieds d'une autre silhouette. Tentant de reprendre son souffle, Zesch put voir une jeune femme au yeux d'ange se pencher sur lui. L'instant d'après il put sentir la bottine ferrée de cette dernière lui arriver dans les côtes, avec une violence inouïe.
"Bienvenue au Fayette Club."
Il s'écrasa devant une troisième personne. Un homme chauve et borgne, extrêmement large d'épaule. Il attrapa le revers de la toge de Zesch, le souleva à hauteur de ses yeux et lui asséna un formidable coup de boule, front contre front.
"Bienvenue au Fayette Club."
Suivirent un homme-poisson squelettique qui lui asséna une rafale de directs au visage, un homme approchant la cinquantaine qui lui faucha les deux jambes d'un mouvement ample du plat du pied, un vieillard minuscule qui lui colla un magnifique coup de pied retourné après avoir bondit à hauteur de son visage et une femme aux longue boucles brunes qui lui tordit le bras dans le dos pendant une longue et douloureuse minute. Enfin, ce fut le tour de Matt qui lui asséna un petit coup de poing sur le coin du visage, comme une colée amicale.
"Bienvenue au Fayette Club, Zesch."
Crachant du sang, pantelant, Zesch mit plusieurs minutes à se relever. Encore secoué, il parcourut de ses mains les différents endroits de son corps où fleurissaient hématomes et blessures en tous genres. Finalement, après une autre minute passée à évacuer le caillot de sang qui se formait dans sa gorge, il murmura un : "Merci..."
Attila éclata de rire, suivit par les sept autres personnes qui venaient de le massacrer. Croyant qu'on se moquait de lui, Zesch baissa un peu plus la tête, mais la voix profonde et basse d'Attila le détrompa :
"J'avais encore jamais vu quelqu'un se relever en moins d'une heure. Des fois ils se relèvent même pas tu me diras... C'est un bon que tu nous a trouvé là Matt, mon pote !"
Ce dernier hocha la tête, approbateur.
"Zesch, sache que chacun des coups que tu as reçu ce soir, tu devras les rendre à leurs propriétaires. Le Fayette Club se base sur l'échange et le respect, on ne reçoit pas sans donner, ce serait malpoli."
Les membres du club repartirent dans un éclat de rire collectif. Cependant le colosse ramena le calme d'un geste de la main.
"Assez parlé ! Nous avons bien trop ri ! Mes amis, la séance de ce soir est ouverte, que chacun se trouve un partenaire, et application de la règle deux ! Zesch, dix minutes de repos avant ton premier combat, mets à profit et observe."
Au petit matin, les combattants ressortirent de l'entrepôt, blessés et boitant pour la plupart, sauf Attila et le vieillard qui avaient reçu extrêmement peu de coups. Matt s'en tirait bien aussi, avec seulement une épaule démise. Pour Zesch, le borgne, l'homme-poisson et les deux femmes, c'était en dizaines que se comptaient les coupures, lésions et bleus. Quand à l'homme qui l'avait fauché plus tôt dans la soirée, il se trouvait carrément inconscient, jeté en travers d'une des épaules d'Attila.
"Un bon entrainement ce soir !" tonna le colosse.
"On se revoit comme prévu dans deux jours, d'ici là portez vous bien."
Puis il partit à grandes enjambées, l'homme toujours assommé sur l'épaule.
Matt s'approcha de Zesch, tout en allumant une énième cigarette.
"T'as nulle part où aller je suppose ? Y'a un peu de place chez moi. C'est spartiate mais à ce qui parait quand t'essayes de dormir à l'auberge tu déclenches des bagarres, alors tu vas pas te plaindre hein ?"
Zesch essaya de pouffer, se rendit compte que ses côtes ne supporteraient pas le choc et se contenta d’acquiescer. Durant cette soirée, il avait profité des quelques temps morts pour rédiger rapidement ses observations sur les styles de combat de chacun. Il avait griffonné quelques croquis de mouvements particulièrement marquants et avait dressé un plan d'ensemble des techniques de ceux qu'il avait affronté. Déjà sept pages couvertes d'annotations et de dessins. Il mettrait cela au propre plus tard. Pour le moment, la simple idée de dormir quinze heures d'affilée lui semblait le plus accessible et le plus doux des rêves...
Informations IRL
Prénom : Hugo
Age : 18
Aime : Les gens aimables, la lecture.
N'aime pas : Les gens détestables, les-maths-non-appliquées-à-un-domaine parce-que-quand-même-se-casser-la-tête-à-résoudre-une-équation-méga-longue-tout ça-pour-savoir-si-monsieur-X-doit-acheter-7-ou-8-patates-on-s'en-fout-non ?
Personnage préféré de One Piece : Chopper !
Caractère : Insupportable sur le long terme, les rares êtres humains qui acceptent de rester en ma compagnie plus d'une semaine IRL repartent fous/pires que moi/les deux. Sinon en ligne je suis quelqu'un de sympa, ouvert et compréhensif. Enfin ça dépend, des fois je suis chiant quand même
Fait du RP depuis : En gros depuis 2 ans, sur divers forums similaires dans des univers plutôt orientés fantasy/jeux vidéos.
Disponibilité approximative : Actuellement en période de bac (ça veut pas dire que je bosse ) je suis dispo le soir, parfois tard le matin. Tous les week-ends sauf exception.
Comment avez-vous connu le forum ? Hasard. Le hasard ça aide. Taper "one piece univers" sur Google aussi.
J'arrive sur ce forum en humble novice perdu. Je complète la présentation aussi vite que possible. Bonne lecture le cas échéant
>> Zesch Guano
Pseudonyme : Eh, toi là-bas ! Oui personne ne le connait donc il n'a pas trop de surnom. Il s'en trouvera un peu être. Ou on l'affublera d'un sobriquet ridicule, c'est aussi ça les aléas de l'aventure.
Age: 18
Sexe : Homme
Race : Humain
Métier : Vagabond
Groupe : Civil
But : Rassembler des informations sur tous les styles de combat du monde, pour compléter l'encyclopédie, et développer son propre style.
Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Sur le long terme, Zesch adorerait développer son propre art martial, une synthèse de tout ce qu'il aura vu et appris. Il a aussi eu vent du Haki, cette technique légendaire réservée aux êtres doués d'une grande volonté. Ces histoires lui ont donné l'envie d'en apprendre plus. Et qui sait, peut être un jour de le maîtriser ?
Équipement : Son livre qui est sans doute son bien le plus précieux. Spécialement traité pour résister à l'eau (attention, simples éclaboussures ou contacts non prolongés, cela reste un livre, sous l'océan il ne fera pas long feu). Du matériel d'écriture, dans une bourse à sa ceinture. Quelques affaires de rechange dans son baluchon.
Codes du règlement :
Ce compte est-il un DC ? : Non
>> Physique
Zesch est un jeune homme de taille moyenne, les cheveux d'un noir profond, avec une totale absence de nuance ou de reflets. Ses yeux marron et son visage très fin n'ont rien de particulier, ses lèvres sont fines et pâles. On peut remarquer son coté un peu androgyne, lorsqu'il ne porte pas la barbe de trois jours. Il a la peau hâlée, résultat d'une enfance passée au soleil et en plein air. Ses doigts sont la plupart du temps couverts de bandages, cassés en plusieurs endroits, mais étrangement fins et délicats. Il a les mains d'un pianiste qui s'amuserait à cogner dans de la roche entre deux gammes.
Morphologiquement, il n'a rien d’impressionnant dans un monde où il n'est pas rare de croiser des individus aux longs bras ou dépassant les deux mètres. Il est plutôt mince, mais pas émacié ni gringalet. En effet il entraîne régulièrement son corps et son esprit et mange comme quatre. Il a donc l'air plein de vie et de santé. On pourrait le prendre pour un civil lambda si ce n'était ses vêtements. Il porte en effet une toge étrange, d'un blanc immaculé, couverte d'arabesques brodées en fils d'or. Il a toujours, accroché à sa ceinture de cuir brun un énorme livre relié, à la couverture aussi blanche que sa toge. Celui qui y jetterait par hasard un regard pourrait en entrevoir le titre, en lettres calligraphiées d'un rouge ardent : "Encyclopédie, Volume DCXXVI - Art du combat".
Outre cela, sa manière de se déplacer donne malgré sa carrure tout sauf imposante l'impression qu'il sait où il va, il est très sûr de lui. Il a l'allure souple des combattants aguerris, du genre de ceux qui misent plus sur l'équilibre et la technique que sur la force brute. Lorsqu'il se voit obligé de faire usage de la force, c'est toujours avec un apparent raffinement. Si il vous passe à tabac un jour, vous pourriez même apprécier le style, en connaisseur.
>> Psychologie
Quand il s'agit de jauger la personnalité de Zesch, on a affaire à un paradoxe ambulant. Si la plupart du temps le garçon est calme et réfléchi, qu'il essaye de porter sur le monde un regard neutre et apaisé, il change du tout au tout lorsqu'il est témoin d'un combat, ou mieux, qu'il se bat lui même. Depuis tout petit il ressent une véritable fascination pour la violence contrôlée, une étrange exaltation à voir deux adversaires se mesurer dans une lutte sans merci.
Cette dualité qui dépend des circonstances n'en fait pas quelqu'un d'instable pour autant, mais il est clair que pour lui il y a un temps pour écrire et un autre pour passer à l'action. Et il est déconseillé de le contrarier si il est dans une phase "action".
En dehors de ses brusques changements de personnalité, il porte un immense respect aux grands combattants de ce monde, à ceux qui ont su se forger une réputation grâce à leurs poings. Quelqu'un de plus fort que lui sera bien probablement un modèle et un exemple pour lui, même si les agissements de cette personne sont contraires à l'ordre mondial. Ordre auquel il ne voue pas un respect sans faille. Si d'aventure il croisait une bande de pirates ou de brigands qui pourraient lui apprendre des choses, il n'hésiterait pas à se joindre à eux. Un guerrier est un guerrier, peu importe ses crimes pour quelqu'un comme lui. Si il sait se battre et qu'il est disposé à échanger (des coups ou des paroles), il ne le jugera pas. De même bien évidemment pour le cas d'un homme de la Marine ou d'un civil lambda. Il n'a pas de préjugés particuliers.
Il est également intelligent, doué de sens pratique. Il ne fonce pas tête baissée et réfléchit aux conséquences de ses actes. Il s'adaptera au lieu où il se trouve, ainsi il évitera de se battre si cela ne lui apporte rien où qu'il risque de se mettre en grand danger en faisant ça. Il est jeune mais si il se montre insouciant, ce n'est qu'une façade. Il sait aussi se montrer très empathique, et il comprend l'humeur de ceux qui l'entourent juste en les jaugeant du regard.
Comme il vient d'une île perdue, il n'a pas beaucoup de relations et une absence notable d'amis. Il n'est pas pour autant asocial, et il ne rêve que de rencontrer quelques personnes de confiance pour partager sa passion des combats et sa joie de vivre. Cependant, Zesch a parfois besoin de calme, après une période d'excitation intense, il mettra alors à profit ces instants pour rédiger dans son livre ou dormir. Le sommeil est la clef d'une vie saine et pleine d'énergie. Et il sait que dans ce monde qu'il découvre, il dépensera beaucoup, beaucoup d'énergie.
>> Biographie
Zesch, que son drôle de nom a toujours étonné vient de West Blue. Il a apparemment été recueilli alors qu'il était encore un nourrisson par une petite communauté de moines, qui avaient bâti sur un îlot non répertoriée une sorte d'utopie. Ces gens formaient en effet un petit groupe soudé et pacifique, vivant de pêche et de cueillette. Il a donc grandi, sans connaitre ses parents, au milieu de personnes qui chaque jour lui prônaient le respect de soi et des autres. Ces "moines" se revendiquaient en effet moins religieux qu'humanistes. Chez eux, un seul dieu : la connaissance, un seul mot d'ordre : l'amour.
Il apprit à leur contact que chaque vie est précieuse, et que c'est le devoir de chacun de préserver la sienne et celle des autres. Il apprit à pêcher, à réparer les cahutes après une tempête, à méditer, à lire et à écrire. Et surtout, il apprit à apprendre. On lui inculqua dès son plus jeune âge que le savoir était tout à la fois une arme et une richesse. Cependant malgré tout cela, le garçon restait turbulent. Il comprenait ce qu'on essayait de lui enseigner, mais depuis qu'il était sur l'île, le manque de compagnon de son âge et de grands espaces pour se défouler lui pesait. Comprenant cela, le doyen de la communauté, qui s'y connaissait un peu en arts martiaux décida de lui donner des leçons, pour canaliser son énergie. Le résultat fut édifiant.
Non seulement le garçon devint bien plus calme et docile au quotidien, mais il se révéla avoir un véritable don pour ce que lui enseignait le doyen. Il travailla son endurance, sa résistance. Il s’entraîna des heures durant, frappant dans le vide, répétant inlassablement les quelques enchainements que lui avait transmis le doyen. A ses huit ans, il était devenu un élève appliqué, autant dans les leçons de son maitre que dans celles des autres moines, qui lui apprenaient en parallèle toutes leurs connaissances. En effet, le petit morceau de terre loin de tout abritait une grande bibliothèque, œuvre de toutes les vies de tous ceux qui avaient vécu ici. La communauté envoyait chaque année depuis sa création un moine volontaire, pour parcourir le monde et ramener des informations sur un domaine particulier.
Au fil des ans la bibliothèques étaient devenu une mine d'informations sur des sujets aussi variés que l'astronomie, la cuisine ou la piraterie... Zesch dévorait chaque jour un nouveau chapitre, un nouvel ouvrage. Car une fois les réserves de son corps épuisées, c'était son esprit qui s'ouvrait, et une soif insatiable de connaissances qui le consumait. Devant les progrès et les efforts de son disciple, le doyen reconnut en lui la même passion qui animait les plus grands de ce monde. A ses dix ans il se mit à lui apprendre de nouvelle techniques, plus poussées. Il lui parla de l'océan infini. Des nombreuses peuplades et races qui parcouraient cette terre. Il lui parla de la Marine, des pirates et des nouvelles du monde. Devant l'étonnement de l'enfant, il se contenta de dire qu'il y avait loin d'ici des combattants bien plus fort que lui. Et d'autres encore plus puissants.
Peu de temps après cela, un navire se profila à l'horizon du paisible îlot. Pavillon noir et équipage mal rasé. Les moines accueillirent les pirates comme des frères, leur offrant un abri, de l'eau douce et un peu d'alcool, afin qu'il puissent reprendre leur voyage. Mais les forbans voulaient de l'or. Ils n'avaient que faire de quelques bouteilles et des inepties déblatérées par une bande de moines solitaires. Ils saccagèrent les maisons, arrachèrent les pages d'ouvrages centenaires et menacèrent ceux qui essayaient de les arrêter. Un moine qui refusait que l’œuvre de sa vie sur la physique soit détruite fut sommairement exécuté. Devant cette cruauté et ce manque d'empathie, Zesch découvrit pour la première fois la terrible vérité sur ce monde. Des larmes dans les yeux, il supplia le doyen de combattre les pirates, de les jeter hors de l’île.
Mais ce dernier se contenta de hocher négativement la tête. Quelque chose se brisa dans le cœur de l'enfant. L'homme qu'il considérait comme le plus fort du monde refusait de se battre pour les siens. Fou de rage, le gamin se jeta sur le pirate le plus proche. Le coup atteignit se dernier dans le creux du dos, mais au lieu de s'effondrer, il se contenta d'envoyer un coup de coude en travers de la pommette du garçon. Lorsqu'il reprit connaissance, les pirates étaient partis. Mais cinq moines gisaient sur le sol.
Il couru demander des explications au doyen. Déboulant dans sa cahute, il réclama, toujours en pleurs, une vengeance. Il fallait les poursuivre, les massacrer. Le doyen releva la tête, et l'enfant vit qu'il pleurait aussi. Avec des sanglots dans la voix, le vieil homme lui expliqua que la violence gratuite ne devait pas donner lieu à plus de violence. Qu'il y avait dans ce monde des milliers de personnes mal intentionnées, mais qu'il fallait les combattre grâce à l'éducation et au savoir. Pas avec leurs propres armes. Marqué, Zesch se contenta de hocher la tête. C'était ce qu'on lui avait appris oui. Mais de quelle utilité était toutes ces connaissances face à la cruauté de certains ?
De nombreux moines semblaient être de son avis puisque peu après, nombre d'entre eux quittèrent l'île pour ne jamais revenir. Le choc avait été trop grand. Deux ans après l'accident, il ne restait que Zesch, le doyen et une trentaine d'autres. Zesch continua d'apprendre cependant. Il poursuivit son entrainement, travaillant toujours plus pour pouvoir défendre la communauté si d'autres pirates devaient reparaitre. A ses seize ans, le doyen lui parla très simplement de sa mort, et de celle de l'île. Les derniers moines se faisaient vieux et lui même savait qu'il n'en avait plus pour longtemps.
Il parla à Zesch, de sa voix profonde et grave. Il lui dit pourquoi il n'avait pas combattu les pirates il y avait six ans de cela. Il lui parla de sa propre vie avant de s'échouer sur l'île. Qu'il était lui même un pirate, et que ces moines avaient su lui montrer une autre voie. Il mentionna sa propre jeunesse, voguant sur les mers, bataillant, pillant, tuant. Parfois des innocents. Il lui parla de lui même. Comment lui, Zesch, était arrivé sur la plage dans une barrique. Emmailloté dans un pavillon noir orné d'un crane grimaçant. Le jeune homme comprenait maintenant.
Le doyen poursuivit son histoire. Il ajouta, non sans fierté qu'autrefois il était le meilleur combattant de son équipage. Qu'à mains nues il pouvait tenir en combat singulier les meilleurs bretteurs de ces eaux.
Puis il lui parla d'avenir. De son avenir. Le garçon répondit qu'il souhaitait perpétuer la tradition, et ramener sur l'île un maximum de connaissances, comme tous les moines avant lui. Le doyen se mit à sourire. "Tu ne veux pas comprendre" dit-il simplement. "Cette île va disparaitre. Bientôt, sans personne pour entretenir la bibliothèques, les animaux et les plantes vont reprendre possession des lieux. Mais tu es jeune. Tu n'es pas obligé de disparaitre avec nous..."
Une fois de plus, le cœur de Zesch se serra. Il quitta la demeure du doyen et repartit s'entrainer. Pendant encore deux ans, il resta. Les derniers moines sur l’île étaient les plus sages, et ils lui enseignèrent encore mille choses qu'il ignorait. L'un deux lui apprit les rudiments de la navigation, un sujet qui n'avait jamais passionné le jeune homme mais qui allait se révéler bien utile. Finalement, le jour même où on l'avait recueilli, il y avait dix-huit ans, le doyen mourut. Il décéda sans fioritures, Zesch à ses cotés pour ses dernières paroles : "Tu es un aventurier Zesch. Pas un moine. Pas un pirate. Je l'ai vu en toi, ton cœur est celui d'un guerrier, et ton âme a encore soif de découvertes. Va et parcours le monde." Puis il s'éteignit paisiblement, sans effusion. Une seule larme fut versée. En souvenir d'un maitre attentionné.
Les autres moines attendaient Zesch à la sortie de la hutte. Sans s'être concertés, il lui répétèrent une dernière fois que la tolérance et la connaissance sont les meilleures des armes. Ému, il se contenta d’acquiescer. Il reçut de leurs mains son propre ouvrage vierge, à la couverture d'un blanc éclatant. Chacun de ces hommes avait depuis deux ans préparé un grand nombre de pages spéciales, résistantes à l'eau. Le livre relié obtenu était énorme, avec plusieurs milliers de page et la couverture la plus épaisse et résistante possible. Les moines s'étaient ensuite dispersés, n'attendant ni remerciement ni justification. Plus loin sur la plage, une embarcation légère l'attendait.
Alors qu'il voguait vers l'inconnu, Zesch se demanda ce qu'il ferait dans ce monde, et quelle était sa place. Il regarda son cadeau sous toutes les coutures et vit qu'à la dernière page, quelqu'un avait griffonné quelque chose. "Pour Zesch, de la part du doyen Hector Guano, le moine pirate."
Il versa une autre larme. En souvenir d'un père cette fois.
>> Test RP
Sur une île de ton choix, alors qu'au cours d'une bataille de taverne, tu t'illustres pas ta capacité à savoir te battre, tu te fais interpeller un peu plus tard par un type qui t'invite à te suivre si tu aimes la castagne. Il t'amène alors dans un endroit de ton choix où tu découvres une petite organisation secrète d'individus aimant l'art noble du combat martial et qui n'hésite pas, quelques fois par semaine, à se foutre sur la gueule dans l'honneur et le respect de la puissance d'autrui. Là, ils t'invitent à les rejoindre dans leur combat du soir. Raconte nous ta découverte de ce groupe d'individu et comment s'est passé cette soirée.
Zesch accosta à Las Camp en fin de journée. Il s'était assoupi dans sa frêle coquille de noix et ne s'était réveillé qu'à quelques encablures de la côte. Il avait plus ou moins sciemment choisi ce cap lorsqu’il avait quitté son île, car si il y avait bien un nom qui ressortait sur la vieille carte de West Blue qu'on lui avait confiée, c'était celui là. "Las Camp". Et puis c'était relativement proche. Sans même imaginer que s'endormir seul à bord lorsqu'on navigue peut être très dangereux, il s'étira longuement. Pourquoi se torturer l'esprit à se dire qu'on aurait pu dériver ou chavirer quand on peut simplement se contenter d'être arrivé quelque part ?
Quelques minutes plus tard, il était dans les rues de la ville, encore noires de monde à cette heure. Il joua des coudes dans la foule et s'enfonça dans des rues qu'il ne connaissait pas. Malgré son tempérament assuré, voir autant de monde d'un seul coup lorsque l'on a passé sa vie sur une île dans une communauté restreinte peut surprendre. Il quitta donc les avenues principales et se dirigea au hasard, toujours plus en avant dans le dédale urbain. Il arriva devant une auberge fraîchement repeinte. La peinture ne couvrait qu'en partie les nombreuses fissures du mur, mais l'endroit semblait plus calme. Il se glissa derrière un vieillard qui poussait la porte et entra dans la grande pièce enfumée. L'ambiance était chaleureuse. On riait dans un coin, dans un autre deux colosses s'affrontaient au bras de fer. Au comptoir, une multitude de clients vidaient verre sur verre, voir buvaient à la bouteille pour les plus mûrs d'entre eux.
Zesch se glissa tel un chat jusqu'au comptoir. Il posa son baluchon à ses pieds et s'assit sur un haut tabouret. Ses pieds dans le vide, il en profita pour se détendre les jambes. Personne ne faisait attention à lui, pas même le patron, trop occupé à servir les nombreux clients. Il finit tout de même par capter son attention.
"Ce sera quoi jeune homme ?
Auriez vous une chambre pour la nuit ? Et quelque chose à boire ? J'ai extrêmement soif."
Le bonhomme en tablier haussa un sourcil. "Quelque chose à boire" dans un lieu comme celui-là ? Plus imprécis tu peux pas. Il secoua la tête et servit à Zesch une grande bière. La choppe était d'une propreté douteuse, mais le garçon la vida d'un trait. C'était étrange comme boisson. La première bière de son existence n'allait pas lui laisser un souvenir impérissable. Sa première visite de taverne en revanche...
"J'ai une chambre, mais faudra y mettre le prix. T'as de quoi payer mon garçon ?"
Zesch marqua un temps d'arrêt. Il comprit assez rapidement qu'ici le gîte et le couvert n'étaient pas offerts comme il l'avait naïvement cru. Il tenta de marchander avec le patron, mais ce dernier croyant qu'il avait affaire soit à un idiot soit à un voleur se mit en rogne. Il sortit comme une furie de derrière son comptoir et bouscula le garçon. Tombant de son tabouret, Zesch eut juste le temps d’atterrir souplement à quatre pattes avant que le gros homme ne tente de l'attaquer à nouveau.
"DEHOOORS, vermine !" beugla-t-il en envoyant une carafe dans sa direction. L'objet passa à quelques centimètres du haut de son crane et vint exploser au milieu d'une tablée de cinq individus aux airs patibulaires.
Le silence s'était fait dans la salle. Tous les yeux étaient fixés sur Zesch. Ce dernier se releva prestement et tenta de gagner la porte, mais les cinq gars s'étaient levés et lui coupèrent la route de la sortie. L'un d'eux l'apostropha, l'alcool entravant visiblement sa diction : "T'cherches à rouler le vieux Carl ? T'veux t'mettres le quart- le quartier à dos ou'quoi ?"
Il tenta un crochet, mais, trop lent, il rata le visage du jeune homme de vingt bons centimètres. Zesch pendant ce temps réfléchissait à toute allure. Il allait visiblement devoir se battre pour quitter les lieux, mais il était clairement en infériorité numérique. En plus il ne savait même pas où fuir si il sortait d'ici. Il esquiva un autre coup et contre attaqua, dépliant rapidement sa jambe dans un coup de pied fouetté, qui étala l'homme ivre au sol. Deux de ses camarades prirent le relais.
Il bloqua le poignet de l'un d'eux et s'en servit pour parer le coup de l'autre. Au son que firent les os du malheureux, il s'estima chanceux de ne pas l'avoir reçu dans le visage comme cela était initialement prévu. Il dansa un moment avec les trois gaillards encore en lice autour d'une table cherchant à ne pas se faire encercler. Brusquement, il décolla du sol. L'un des colosses qui faisaient un bras de fer quand il était entré l'avait ceinturé par derrière. Il tenta un coup de boule désespéré en arrière, mais sa tête heurta un poitrail solide comme le roc. L'un des buveurs en profita pour se placer en face de lui et lui allonger un direct dans le ventre. Zesch se plia sous la douleur, se débattant de plus belle, alors que le géant resserrait son étreinte et que son adversaire en face s’apprêtait à le rouer de coups.
Par chance, la scène de bagarre avait excité les esprits embrumés par l'alcool. Les hommes au comptoir s'étaient levés et l'un deux, plus joyeux encore que les autres jeta son verre dans la mêlée. le projectile atteignit l'homme qui soulevait Zesch dans l'arcade, le faisant lâcher prise. Après quoi les vils instincts de chacun prirent le dessus et certains décidèrent qu'il était temps de généraliser cette petite rixe de taverne. En moins de cinq secondes, la situation dégénéra et ce fut le chaos. Zesch roula sous une table tandis qu'au dessus de lui les chaises, les mandales et les marrons fusaient. Il bondit hors de sa cachette et assomma un pauvre diable par derrière, d'un revers du tranchant de la main, en pleine nuque.
Un autre type se jeta sur lui, mais il se décala au dernier moment et l'envoya finir sa charge contre un troisième larron. Il se fraya ensuite un chemin vers la porte, assénant des frappes bien appuyées à ceux qui lui barraient la route. Lorsqu'il referma le battant derrière lui, un choc sourd et un craquement sonore lui firent comprendre qu'il avait fracturé un nez. Il s'en souciait peu et il sprinta en direction d'une ruelle, vérifiant que son précieux livre était toujours là, à sa ceinture. Il s'engouffra au hasard dans des passages toujours plus étroits et tortueux entre de hautes maisons. le soleil déclinait vite à l'horizon, projetant des ombres rasantes sur la ville, entre les sinistres bâtisses. Il arriva finalement sur une petite place déserte ou presque. En fuyant, il avait repéré du coin de l’œil plusieurs hommes et femmes en uniformes blancs et bleus qui convergeaient vers l'auberge. Il valait mieux mettre de la distance entre lui et l'altercation. A peine arrivé sur l’île, il n'avait aucune envie d'être interpellé par qui que ce soit.
Cependant, au centre de la place, où se trouvait une fontaine délabrée, un homme semblait l'observer. La quarantaine, l’œil vif et des vêtements usés. Avant que Zesch se décide à reprendre sa course, il prit la parole :
"Joli coup de pied. Si tu veux mon avis t'as eu de la chance que l'autre gus ait reçu c'te verre dans la tête. Je donnais pas cher de ta peau, seul contre quatre.
Vous y étiez ?
Un peu que j'y étais, mais c'est la première fois que je vois un jeunot mettre un bordel pareil chez le gros Carl."
Le jeune homme s'accorda une seconde pour respirer et rassembler ses esprits. Il lui semblait que l'homme ne lui voulait aucun mal, mais tout à l'heure l'aubergiste lui donnait la même impression. Mieux valait ne pas contrarier celui là.
"J'ai pas voulu déclencher ça." fit il piteusement.
"Je m'en doute bien." répondit le gars avec une lueur amusée dans les yeux. Il semblait mûrir un projet, ou un mauvais coup...
"Dis moi... Tu est d'ici ?"
Zesch hocha négativement la tête. Il ignorait complètement ce que lui voulait l'homme, mais il n'avait rien d'autre à faire que l'écouter. Peut être allait il lui offrir un toit pour la nuit ?
"Écoutes, moi et quelques potes on aiment bien les gens qui ont du cran comme toi. Depuis que notre chère Marine a recouvré un peu d'influence dans le coin, y'a plus moyen de se fritter en paix. Tu l'as vu, la moindre rixe de taverne et ils rappliquent pour protéger le citoyen lambda." Il marqua une pause, tirant de sa poche une cigarette qu'il alluma derechef. Des volutes de fumée bleutées s'élevèrent dans la lumière crépusculaire.
"Et nous, tu voies... On est des combattants. On a ça dans le sang. Ici ça a toujours été une ville à problèmes, avec des tas de gens à problèmes. Faut savoir se défendre..."
Zesch ne voyait toujours pas où il voulait en venir. Au moment où il allait se décider à quitter les lieux, le gars reprit la parole, après une taffe plus longue que les autres.
"Ça te dirait de rester un peu, et d'apprendre à te battre ?"
Il s’apprêtait à répliquer qu'il avait déjà appris beaucoup auprès du doyen, mais l'homme enchaîna sans lui laisser le temps de répondre.
"De ce que j'ai vu, t'es doué pour t'attirer des ennuis. Des conseils te seraient probablement utiles. Et puis ta technique est pas mauvaise, mais tu frappes comme une fillette et tu paniques quand tu te fais choper."
Zesch sentit l'exaspération monter... Ce type se foutait ouvertement de lui, il voulait juste le provoquer. Il tenta de tourner les talons et de repartir se perdre dans les ruelles, mais quand il eut fait volte face, l'homme se tenait devant lui. La même attitude nonchalante, la même cigarette au coin des lèvres...
Devant son air surpris, il lâcha un petit rire du nez. Zesch n'avait encore jamais vu quelqu'un bouger aussi rapidement. L'homme reprit la parole :
"Donner des coups c'est bien, mais maîtriser son corps et ses possibilités, c'est pas mal non plus. Je t'assure que tu pourrais apprendre des choses avec nous, si le cœur t'en disait."
_ _ _ _ _ _ _ _
Une heure plus tard, alors que le soleil avait complètement disparu et que la population nocturne de la ville commençait à s'agiter, ils arrivèrent tous les deux devant une sorte d'entrepôt désaffecté, silhouette vague de bâtiment avec des murs couverts de crasse et des entrées obstruées. Le gars qui disait s'appeler Matt lui avait un peu décrit ce qui s'y passait. Les hommes et les femmes qui se retrouvaient là se faisaient appeler le "Fayette Club", du nom du fondateur : Attila Fayette. Ce dernier était apparemment une pointure dans le domaine du combat à mains nues, qui avait rassemblé quelques fanas de baston pour partager et échanger.
"Se foutre sur la gueule quoi." acheva-t-il alors qu'ils entraient dans l'entrepôt.
Dans la pénombre, il était difficile de distinguer les visages, mais Zesch détailla sept silhouettes, des gabarits allant d'à peine un mètre vingt à plus de trois, et treize yeux qui s'étaient fixés sur lui lors de son entrée. Il suivit Matt jusqu'au centre du cercle d'individus. Là, ils restèrent sans bouger pendant que les autres dévisageaient le garçon et que Matt se contentait de fumer une autre cigarette, comme si il n'avait rien à voir avec le nouveau venu.
Finalement, une des silhouettes prit la parole :
"T'es qui, le nouveau ?"
La voix était basse, rocailleuse.
"Je m'appelle Zesch, et je viens d'arriver sur cette île."
"Qu'est-ce que tu viens chercher au Fayette Club, Zesch ?"
"Matt m'a dit que vous pouviez me montrer de nouvelles techniques... Je veux devenir plus fort, je... Je veux apprendre à votre contact. Matt m'a parlé de vous comme un rendez-vous d'amateurs de combats."
Un silence passa, pendant lequel Matt s'écarta de Zesch et rejoignit le cercle de personnes. Ils étaient maintenant huit à le dévisager. Finalement la voix, qui venait de la silhouette la plus massive se manifesta de nouveau :
"Il ne t'a pas menti alors ! Si ce sacré Matt t'a trouvé quelque chose d'intéressant, je suis sûr que nous serons tous bien vite aussi intéressés que lui... Bienvenue Zesch au Fayette Club, dans lequel il n'y a que trois règles."
Ici, toutes les silhouettes semblèrent s'animer à l'unisson et entamèrent la récitation :
"Tu donneras autant que tu recevras, un coup donné est un coup rendu.
Avec ton adversaire, le silence tu garderas, on se bat avec le corps, pas la voix.
Le Fayette Club, tu protégeras. En dehors de ce lieu il n'existe pas."
Zesch allait objecter que Matt avait bien dû transgresser cette règle, mais le géant le coupa, comme si il avait deviné sa pensée.
"La seule exception possible à la règle trois est qu'un membre du Club peut choisir d’amener ici quelqu'un qu'il juge digne de se battre parmi nous. Il faut être passionné et tenace. Nous ne tolérons pas les faibles."
La silhouette massive se déplaça, sortant du cercle et s’avançant vers le jeune homme. Il s'agissait d'un homme d'une trentaine d'années, les cheveux rassemblés en une improbable queue de cheval. Son nez était brisé, ses pommettes déformées et sa bouche édentée. Pourtant il émanait de lui comme une aura, il avait un charisme indéniable malgré son visage détruit. Il vint à la rencontre de Zesch, posant sur son épaule une énorme main calleuse.
"Es-tu passionné et tenace, jeune Zesch ?"
"Oui."
"Dans ce cas, bienvenue au Fayette Club !"
Le poing d'Attila cueillit Zesch au creux du ventre, l'envoyant rouler aux pieds d'une autre silhouette. Tentant de reprendre son souffle, Zesch put voir une jeune femme au yeux d'ange se pencher sur lui. L'instant d'après il put sentir la bottine ferrée de cette dernière lui arriver dans les côtes, avec une violence inouïe.
"Bienvenue au Fayette Club."
Il s'écrasa devant une troisième personne. Un homme chauve et borgne, extrêmement large d'épaule. Il attrapa le revers de la toge de Zesch, le souleva à hauteur de ses yeux et lui asséna un formidable coup de boule, front contre front.
"Bienvenue au Fayette Club."
Suivirent un homme-poisson squelettique qui lui asséna une rafale de directs au visage, un homme approchant la cinquantaine qui lui faucha les deux jambes d'un mouvement ample du plat du pied, un vieillard minuscule qui lui colla un magnifique coup de pied retourné après avoir bondit à hauteur de son visage et une femme aux longue boucles brunes qui lui tordit le bras dans le dos pendant une longue et douloureuse minute. Enfin, ce fut le tour de Matt qui lui asséna un petit coup de poing sur le coin du visage, comme une colée amicale.
"Bienvenue au Fayette Club, Zesch."
Crachant du sang, pantelant, Zesch mit plusieurs minutes à se relever. Encore secoué, il parcourut de ses mains les différents endroits de son corps où fleurissaient hématomes et blessures en tous genres. Finalement, après une autre minute passée à évacuer le caillot de sang qui se formait dans sa gorge, il murmura un : "Merci..."
Attila éclata de rire, suivit par les sept autres personnes qui venaient de le massacrer. Croyant qu'on se moquait de lui, Zesch baissa un peu plus la tête, mais la voix profonde et basse d'Attila le détrompa :
"J'avais encore jamais vu quelqu'un se relever en moins d'une heure. Des fois ils se relèvent même pas tu me diras... C'est un bon que tu nous a trouvé là Matt, mon pote !"
Ce dernier hocha la tête, approbateur.
"Zesch, sache que chacun des coups que tu as reçu ce soir, tu devras les rendre à leurs propriétaires. Le Fayette Club se base sur l'échange et le respect, on ne reçoit pas sans donner, ce serait malpoli."
Les membres du club repartirent dans un éclat de rire collectif. Cependant le colosse ramena le calme d'un geste de la main.
"Assez parlé ! Nous avons bien trop ri ! Mes amis, la séance de ce soir est ouverte, que chacun se trouve un partenaire, et application de la règle deux ! Zesch, dix minutes de repos avant ton premier combat, mets à profit et observe."
_ _ _ _ _ _ _ _
Au petit matin, les combattants ressortirent de l'entrepôt, blessés et boitant pour la plupart, sauf Attila et le vieillard qui avaient reçu extrêmement peu de coups. Matt s'en tirait bien aussi, avec seulement une épaule démise. Pour Zesch, le borgne, l'homme-poisson et les deux femmes, c'était en dizaines que se comptaient les coupures, lésions et bleus. Quand à l'homme qui l'avait fauché plus tôt dans la soirée, il se trouvait carrément inconscient, jeté en travers d'une des épaules d'Attila.
"Un bon entrainement ce soir !" tonna le colosse.
"On se revoit comme prévu dans deux jours, d'ici là portez vous bien."
Puis il partit à grandes enjambées, l'homme toujours assommé sur l'épaule.
Matt s'approcha de Zesch, tout en allumant une énième cigarette.
"T'as nulle part où aller je suppose ? Y'a un peu de place chez moi. C'est spartiate mais à ce qui parait quand t'essayes de dormir à l'auberge tu déclenches des bagarres, alors tu vas pas te plaindre hein ?"
Zesch essaya de pouffer, se rendit compte que ses côtes ne supporteraient pas le choc et se contenta d’acquiescer. Durant cette soirée, il avait profité des quelques temps morts pour rédiger rapidement ses observations sur les styles de combat de chacun. Il avait griffonné quelques croquis de mouvements particulièrement marquants et avait dressé un plan d'ensemble des techniques de ceux qu'il avait affronté. Déjà sept pages couvertes d'annotations et de dessins. Il mettrait cela au propre plus tard. Pour le moment, la simple idée de dormir quinze heures d'affilée lui semblait le plus accessible et le plus doux des rêves...
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Informations IRL
Prénom : Hugo
Age : 18
Aime : Les gens aimables, la lecture.
N'aime pas : Les gens détestables, les-maths-non-appliquées-à-un-domaine parce-que-quand-même-se-casser-la-tête-à-résoudre-une-équation-méga-longue-tout ça-pour-savoir-si-monsieur-X-doit-acheter-7-ou-8-patates-on-s'en-fout-non ?
Personnage préféré de One Piece : Chopper !
Caractère : Insupportable sur le long terme, les rares êtres humains qui acceptent de rester en ma compagnie plus d'une semaine IRL repartent fous/pires que moi/les deux. Sinon en ligne je suis quelqu'un de sympa, ouvert et compréhensif. Enfin ça dépend, des fois je suis chiant quand même
Fait du RP depuis : En gros depuis 2 ans, sur divers forums similaires dans des univers plutôt orientés fantasy/jeux vidéos.
Disponibilité approximative : Actuellement en période de bac (ça veut pas dire que je bosse ) je suis dispo le soir, parfois tard le matin. Tous les week-ends sauf exception.
Comment avez-vous connu le forum ? Hasard. Le hasard ça aide. Taper "one piece univers" sur Google aussi.
Dernière édition par Zesch Guano le Ven 29 Mai 2015 - 21:50, édité 8 fois