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La montée après la descente.

Quelque part sur la mer d'East Blue, en 1626.

Quel beau paysage ! La mer est bien belle aujourd'hui, en tout cas, elle est plus belle que mes dernières actions de pirate, que je qualifierais d'honteuses. Jusqu'à maintenant qu'ai-je réellement accompli ? Je me suis faits rouster par une marine aux cheveux roses et je n'ai pas arrêté de m'enfuir depuis, ce n'est pas très très glorieux tout ça. J'ai vraiment honte de mes derniers échecs, il faut réellement que je me remette en question, pas uniquement en tant que pirate mais aussi en tant qu'épéiste. Je dois également améliorer mes compétences au combat, pour ne plus avoir à essuyer de telles défaites, et pour espérer survivre. Et aussi, je dois arrêter de tout le temps fuir dès que ça se gâte, il faut que je sois téméraire face au danger. Pour atteindre mon but, et devenir un grand pirate connu sur les mers, je me dois de devenir plus fort. Mais je me dois également de me faire plus de connaissances dans le milieu de la piraterie, pas non plus de me créer un équipage, mais si j'ai tout le temps des problèmes avec des marines, ça va mal aller, je risque de me retrouver dos au mur un d'ces quatres, donc, me faire des alliés ne serait pas une mauvaise idée. Mais, n'empêche que j'ai encore le goût amer de mes dernières défaites dans la bouche, couplé à ma faim que je n'ai pas encore comblée...

Et si je retournais sur mon île natale pour m'entraîner avec mon prof' et Deaxter ? Comme au bon vieux temps, histoire de me ressourcer ?... Non, si jamais je lui dis que je me suis faits déglinguer à la baston par une femme, il risque de me faire quelques autres cicatrices en plus sur le visage. Et aussi, je me suis tout de même cassé du village du jour au lendemain, en volant une barque, et sans donner de nouvelles pendant deux ans. Je ne pense donc pas que le village risque de m'accueillir correctement après deux ans d'absence sans donner de nouvelles. Faut dire aussi que ce foutu bled m'était devenus impossible à vivre, j'avais vécu bien trop de malheur là-bas, faut pas s'étonner que je me sois barré. Bon, c'est pas tout, mais ce n'est pas en me lamentant que l'or va tomber du ciel. Je me relève en grognant légèrement, et je cherche un couteau aiguiseur dans mon sac. Ma main touche brièvement les autres objets se trouvant à l'intérieur de ma sacoche et finis par attraper le couteau. Je sors ensuite mon sabre, que j'entrechoque avec le couteau avant de commencer l'aiguisage. Mes dernières défaites l'ont un peu émoussé. Quand je regarde ce sabre, je me dis qu'après deux ans à faire le pirate sur les blues, je me dois de passer à la vitesse supérieur. J'entrechoque la lame de mon sabre et celle du couteau en même temps que je pense à ces deux années passées sur ma petite barque, pour le meilleur et pour le pire.

Ces deux ans d'efforts intenses, deux ans à m'imprégner du milieu de la piraterie, deux ans de combat sans merci, deux ans d'amélioration au combat également, deux ans à errer sur la mer, sans foi ni loi, deux ans de crimes. Maintenant je pense être prêt à passer à la vitesse supérieure et à devenir un pirate redouté, pour atteindre mon but. Alors que je ressors de mon monologue intérieur, je remarque que j'ai légèrement trop aiguisé mon sabre, peut-être à cause de ma concentration intérieure... Enfin, c'est pas bien grave. Il fait plutôt beau, le soleil n'est pas trop aveuglant aujourd'hui et les vaguelettes se heurtent à la coque de mon embarcation, ma petite voile est baissée. J'ai vraiment faim, et je ne peux y remédier étant donné que je n'ai pas les outils nécessaire pour pêcher, et je suis aussi très fatigué. En effet, je n'ai pas bien dormi dernièrement, c'est à cause de mes défaites qui me hantent même la nuit. "Chaque défaite est une honte pour un épéiste, surtout si il n'en a pas tiré plus de force et de sagesse." C'est le genre de choses que mon prof' m'apprenait lors de mon entraînement, avant de lever le coude pour finir sa bouteille de rhum. M'ouais, c'était un spiritualiste et un philosophe au rabais, mais c'était un putain de sacré prof'. A mesure que je pense à lui, mes paupières se ferment et je commence à doucement roupiller sur ma barque...

Enfin roupiller...oui et non, puisque j'ai le sommeil très léger, au cas où un navire ennemi ou un monstre marin aurait la mauvaise idée de venir troubler mon sommeil réparateur. Personne n'aurait cette mauvaise idée, pas même le diable. Un petit moment se passe, une vingtaine de minute sans doute, quand tout à coup, je sens un truc tout dur me frapper le bras. Par réflexe je fais un mouvement avec ma main dans cette direction, et je sens un truc tout doux et graisseux. J'ouvre les yeux et je vois une mouette, sur ma droite, en train de me fixer. Je la regarde d'un air dépité, en me relevant. La mouette ne bouge pas d'un centimètre et continue de me regarder bêtement. Je lui fais un petit signe de main suivis d'un "Pshiit Pshiiit" pour la faire partir, en vain. Tout à coup, elle commence à virevolter vers moi, le bec ouvert. C'est dangereux ça, elle peut m'arracher un oeil ! Je met un coup de pied rapide dans sa direction, mais je ne sais pas par quel maléfice, elle arrive à l'esquiver. Par habitude, je replie ma jambe pour pouvoir attaquer de nouveau, mais je bloque la mouette entre ma jambe et la cuisse, sans faire exprès. Elle m'a cherché, elle m'a trouvé, et maintenant elle va le regretter. Je sers la mouette de toute mes forces entre ma cuisse et ma jambe. Elle crie et me met des petits coups de becs. Je sens toute la souffrance et la douleur qu'elle subit ainsi que son agonie. Je la serre comme ça pendant environ trente secondes, après quoi, elle ne bouge plus.

C'est l'heeeeeeeuuuuuure de la bouffe !

Maintenant que j'ai tué cette mouette, je vais pouvoir me faire un petit rôtis de mouette ! Enfin, j'aurais pu, si j'avais un truc à brûler... Chienne de vie. Si c'est pas malheureux, une belle mouette bien dodue comme celle-là, à jeter. Je ne pense pas pouvoir la conserver ni la manger crue, je ne suis pas encore aussi "inhumain" si j'ose dire. Hop, à la mer la moue-mouette ! Tient, ce que je lui ai fais à l'instant sans faire exprès, ça ferait une super technique de combat. Alors que je contemple la mouette, flottant à la surface de l'eau, une sorte de bourdonnement sourd m'interpelle. C'est un vacarme que j'entend de loin, mais je ne sais d'où. Je tourne la tête de tout les côtés, et j'aperçois au loin, un bateau. C'est donc la source de ce bruit étrange. Étrangement, le bateau a l'air de se diriger vers moi. Qui cela pourrait-il être ? La Marine ? Je n'ai pas l'impression que l'étendard du navire soit blanc, il a l'air noir et orange... Par curiosité, je met pleine voile en direction du bateau en question. Un petit peu plus tard, après m'être rapproché, le vacarme augmente de plus en plus. Alors que mon embarcation frôle quasiment le bateau en question, on me lance une corde et on me fait signe de monter à bord. Je ne vois pas bien qui se trouve sur ce navire, mais le Jolly Roger ne m'a pas l'air d'être celui de la marine, mais plutôt celui d'un bateau pirate. J'empoigne donc la corde et colle mes pieds sur la façade du bateau. A mesure que je monte, le bruit prend de l'ampleur. Qui vais-je rencontrer sur ce bateau ?



Dernière édition par Waylon A. Rendão le Mer 30 Déc 2015 - 11:05, édité 3 fois
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Yo ho ho ! Yo ho ho ! Hahahaha !

A mesure que je grimpe, le bruit sourd que j'ai entendu tout à l'heure s'intensifie et se précise. Je peux très clairement entendre des voix et une sorte de boucan étrange. La corde qu'on vient de me lancer me pique légèrement les mains, mais cela n'a pas d'importance, je ne suis pas une mauviette, c'est pas comme si j'allais me plaindre. Même si ce navire n'a pas l'air d'appartenir à la marine, je dois rester vigilant coûte que coûte. Baisser ma garde ne serait-ce qu'une seule seconde pourrait m'être fatale, j'ai bien retenu la leçon ces deux dernières années. En même temps que je monte, je jette un dernier coup d'oeil vers mon embarcation, amarrée au navire, il ne faut pas non plus que je me la fasse voler, ma barque ! Enfin bref, je grimpe donc jusqu'à la rambarde, que j'escalade sans effort, pour finalement me retrouver sur le bateau. Je lève la tête vers le pont, pour assister à une scène qui m'a l'air plutôt...heum...et bien, comment dire... joyeuse ? Voire même euphorique ! Je vois plusieurs hommes en train de boire, manger et faire la fête. A vue d'oeil, ils doivent être une bonne vingtaine. Pour l'instant, je suis plutôt perdu, je ne sais pas trop ce qu'il se passe ni la raison pour laquelle on m'a fait monter à bord.

Ils se réjouissent peut-être de me voir arriver ? Je suis peut-être le messie qui va les guider vers la lumière ? Je pense créer une nouvelle religion, le Waylonisme, pour que toutes ces âmes perdues puissent  suivre mon exemple à travers les âges... et il faut vraiment que j'arrête de penser comme ça. Je me dirige donc vers ces hommes, un peu éparpillé sur le pont et qui doivent être à dix-quinze mètres de moi. J'avance tranquillement et calmement vers eux, le pas léger et serein, quand soudain, deux hommes se mettent en travers de ma route. En général, quand une personne se met en travers de la route de quelqu'un, c'est que l'ambiance risque de se dégrader très vite. Je regarde les deux gugusses qui se tiennent devant moi, d'un air empli de curiosité. Je vois deux hommes, au teint plutôt sales et habillés de manière misérable. A part ça, ils n'ont pas l'air bizarre, sauf celui de gauche, qui me fixe comme un chien fou et qui pue le rhum ! Pas de doutes, je viens de tomber sur un bateau pirate. L'odeur d'alcool très présente et le style vestimentaire de l'équipage ne peut pas me tromper. Je lève subitement la tête pour mieux voir l'étendard du bateau, qui est une tête  de mort orange. Tout à coup, le gugusse de droite m'accoste.

-Yohohow ! Bien le bonjour, camarade pirate ! Comme tu peux le voir, aujourd'hui est un jour de fête pour les pirates de l'orange ! Et comme notre capitaine est d'humeur joyeuse aujourd'hui, il nous a autorisé à inviter tout les navires pirates qu'on croise à venir festoyer avec nous !
Tellement de bonté en cet homme, j'ai presque envie de pleurer ! Vive le capitaine ! C'est donc pour ces raisons que tu as été invité sur notre bateau. Alors, veux-tu rester ? Il y'a assez de nourriture pour nourrir le diable en personne. Et sache que tu ne seras pas à l'abri d'une petite canonnade si t'essayes de nous la mettre à l'envers.


-Et le rhum est étonnamment bon aujourd'hui ! Bruup ! Oups, pardon. Mais ce serait un pêché que de ne pas accepter cette invitation !

-Et bien, si c'est une invitation, la refuser serait un manque de respect envers mes confrères pirates en ce jour de fête ! Quoiqu'il en soit, j'accepte l'invitation !


Crahahahaha ! A moi la bouffe ! Je me fiche bien de savoir pourquoi ces pirates, si on peut appeler ces insectes des pirates, font un banquet. Tout ce qui m'importe, c'est de pouvoir m'empiffrer à l'oeil, et gratuitement en plus. Cela tombe à pic en plus, pile au moment où je crève de faim, des pirates organisent un banquet en pleine mer, je suis vraiment un gros chanceux ! M'enfin, leurs menaces merdiques ne feraient pas peur à une mouette, surtout venant d'eux, ces ivrognes des mers. Je jette un coup d'oeil vers le centre du bateau, là où se trouvent le reste des pirates et les victuailles. Je vois de gros poissons grillés sur broches ainsi que des tonneau de rhum. Je tente de me diriger vers la nourriture, mais les deux trous à rhum d'avant me barrent le chemin une fois de plus. Ils veulent quoi ceux-là ? Que je les mutile ? Quoique, ce serait bête de tuer les mecs qui sont sensés me nourrir. Ces deux là n'ont pas l'air fort du tout. Je les regarde méchamment, en posant ma main sur ma garde.

-Et bah, nous voilà rassuré ! Nous allons tout d'abord vous emmener voir notre bien aimé capitaine, pour qu'il sache qui est sur son bateau. C'est la moindre des choses tout de même, il va donc...M-Mais qu'est-ce que tu fou, Will ? Oooooohhh, c'est dégueulasse putain !

- Bleuuuuuurk ! huu...hu...Je pense avoir un peu trop forcé sur le saké ! Huhu...

-Ecoute, va te reposer pendant que j'emmène ce pirate voir le capitaine...Et tu me nettoies ça d'abord!

-Pas de soucis...

-...Bon bah suis-moi !


Ca ne se fait vraiment pas ! Ôter le pain de la bouche de quelqu'un, d'un invité en plus ! Quelle honte ! Y'a vraiment des coups de sabres qui se perdent ! J'ai vraiment trop faim putain ! Mais malgré tout, je dois rester zen. Je suis ici en tant qu'invité, et en tant que confrère pirate en plus, ce n'est pas rien. Pas de bagarre aujourd'hui, je ne suis pas ici pour me battre, mais pour bouffer. Je dois respecter les résolutions que j'ai prises tout à l'heure, donc si je peux me faire des alliés pirates, pourquoi pas ? Après, faut voir si je m'entends bien avec leurs capitaine aussi, une fois le capitaine dans la poche, les autres larbins suivront sans rechigner. Alors que le seul pirate encore en état de fonctionnement me fais signe de le suivre, je jette un dernier regard vers la nourriture que les pirates ingurgitent, tout en chantant et en dansant.

Je suis donc le membre d'équipage qui semble m'emmener dans les quartiers du capitaine, on descends quelques marches d'escaliers qui vont vers l'intérieur du bateau. L'homme que je suis en train de suivre n'a pas l'air d'être très gradé dans la hiérarchie de l'équipage, c'est un matelot comme un autre j'ai l'impression. Le navire a l'air plutôt vieux, mais on dirait qu'il a été rénové récemment. A mesure qu'on avance, les voix des pirates sur le pont s'éloignent de plus en plus, pour laisser place à un silence déconcertant. On marche dans une sorte de long couloir, les planches sur lesquelles on marche grincent et il fait relativement sombre. Au bout d'un moment, on tombe sur une double porte en bois qui a l'air plutôt solide. On dirait qu'il y'a une prime accrochée à côté des portes, mais le manque de lumière m'empêche de la voir correctement. Malgré l'obscurité ambiante, j'arrive à comprendre que le pirate me fait signe de m'arrêter, et qu'il commence à toquer à la porte. Après un petit moment d'attente, la porte s'entrouvre. Je m'approche doucement pour mieux voir la personne qui nous a ouvert.

-C'est pourquoi ?

-C..C'est p-pour présenter un invité au c..capitaine.

-Très bien, dépêche toi de retourner sur le pont maintenant. Je vais m'occuper du reste.

-A...A vos ordres, q-quartier maître !

-Toi là, suis-moi... OHHHH, JE T'AI DE TE DEPÊCHER DE RETOURNER SUR LE PONT ! TU VEUX ENCORE TÂTER DU FOUET ?!

-J-Je me dépêche q-q-quartier-maître !

-Ok...sinon, vous êtes donc le Quartier-maître de ce bateau ?

-Oui, t'as entendu l'autre larve m'appeler ainsi non ? Et je suis également le vice-capitaine des Pirates de l'orange.

-En parlant de capitaine, vous comptez m'emmener le voir ?

-Ouais, suis-moi.


Ça c'est ce qu'on appelle se faire respecter ! Le matelots semblai extrêmement effrayé tout le long de leurs conversation. Ce doit être un quartier-maître très sévère, rien que sa manière de parler a l'air ferme et dure. Si il est comme ça lors d'un jour de fête, grincheux et colérique, j'imagine pas ce que l'équipage doit endurer les autres jours, enfin, c'est pas comme si j'en avais quelques choses à foutre de toutes façons hein. Voilà une raison de plus qui me pousse à naviguer seul, et puis, je ne pense pas que je laisserai le premier quartier-maître venu me mettre des coups de fouets sans rien dire. Enfin bref, le second du capitaine m'ouvre entièrement la porte, que je franchis. J'entre dans une salle un peu plus éclairée que le reste du bateau, les lanternes éclairent la pièce d'une lumière orange. J'observe le pirate devant moi, qui avance vers une autre porte frénétiquement, presque sans m'attendre. Je ne vois que l'arrière de son corps, mais j'aperçois avec stupeur le nombre de cicatrice qu'il a sur le crâne. Ce doit être des blessures de guerre ça. En même temps que j'avance, je jette un rapide coup d'oeil autour de moi. La pièce où je me trouve est relativement grande, il y'a juste un lit et une table, sur laquelle se trouve plusieurs sabres et épées. Ce doit être le dortoir du quarter-maître, c'est peut-être un épéiste, il faudrait que je lui demande pour être sûr, cela expliquerait ces nombreuses cicatrices qu'il a sur la gueule. Je me demande si il est fort, il a l'air plutôt brutal et violent. Je continue d'avancer jusqu'à la seconde porte, qui a l'air moins solide que l'autre, et que le quartier maître ouvre lentement.

-Capitaine, on a un visiteur.

-Rhôôôlala ! Quel impoli tu fais Joey, tu ne sais donc pas qu'il faut toquer avant d'entrer ?

-Toutes mes excuses, capitaine.

-Fais-le entrer voyons ! Veuillez excuser mon second, il manque terriblement de savoir-vivre. Je me présente, Paul Charnelac alias Barbe-Orange. Je suis le capitaine des Pirates de l'orange et je vous souhaite le bienvenu sur ma modeste embarcation.

-Merci encore pour cette invitation inattendu, ami pirate. Je me présente à mon tour, Waylon Rendão, pirate solitaire et indépendant. J'ai été invité sur votre beau navire par vos matelots.

-Prenez place je vous prie. Nous allons discuter.


Dès lors que je prend place, le second se met à côté du capitaine, debout et statique, tel un garde du corps. Cette pièce est sûrement la plus éclairée de tout le bateau, je regarde le capitaine et je vois un homme d'environ quarante ans, avec une barbe plus orange que rousse à vrai dire. Je jette un coup d'oeil vers son second, je remarque seulement maintenant que le quartier-maître a un cache oeil. Il a un cache oeil sur le côté droit tandis que son capitaine a un cache-oeil sur le côté gauche, ils se complètent quoi, haha. Barbe-Orange a l'air plutôt corpulent, en tout cas, il a l'air plus souriant et amical que son subordonné, qui a l'air bien moins agressif et colérique lorsque son capitaine lui parle, il doit être encore plus odieux que lui en vrai. Entre moi et le capitaine, il y'a une sorte de bureau sur lequel se trouve diverses cartes, paperasses et outils de navigation. Il y'a également des épluchures d'orange un peu partout sur le bureau. En même temps, je me trouve sur un bateau pirate, je ne pense pas qu'une bonne à tout faire passe ici toutes les semaines. La pièce dans laquelle je suis est bien plus grande que la précédente. Le quartier maître me regarde d'un air suspect, avec son oeil effrayant et ses multiples cicatrices. Le capitaine quant à lui a l'air bien plus calme et enclin à la discussion, son second ne m'a pas à la bonne apparemment. C'est la vie, on ne peut pas s'entendre avec tout le monde. Je me demande si cette conversation va amener amitié et alliance ou alors animosité et mort.


Dernière édition par Waylon A. Rendão le Mer 30 Déc 2015 - 11:20, édité 2 fois
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Hum Hum

 Alors que je fixe Barbe-Orange avec attention, ce dernier semble chercher un truc dans sa poche. Par peur qu'il ne se prépare à sortir une arme, et un peu par réflexe aussi, je glisse doucement ma main dans mon sac, prêt à lancer mon couteau d'aiguisage au moindre geste suspect. Je suis toujours sur mes gardes, c'est ce que m'a appris la vie. Alors que je tiens mon couteau avec ma main droite, toujours dans le sac donc, le quartier maître me lance un regard fulgurant et se prépare à me sauter à la gorge, tel un tigre. Tout était si calme y'a dix secondes, pourquoi est-ce qu'il aurait l'intention de me buter, alors qu'il m'a invité si gentiment sur son bateau ?... Non, je ne dois jamais baisser ma garde, jamais. Après un petit moment de tension entre le second et moi, j'observe à la fois avec stupeur et honte Barbe-Orange en train de sortir une orange.
Je lâche doucement mon couteau et sors ma main de mon petit sac. Le second fait de même en se repositionnant comme tout à l'heure, droit et statique tel un mât. J'ai vraiment stresser pour rien sur ce coup, mais faut dire qu'on est jamais trop prudent. C'est bien ce genre d'événements qui peuvent mener à des incidents diplomatique. Tandis que je pose mes deux mains sur le bureau, je jette un léger regard vers le reste de la pièce, je vois qu'il y'a trois primes accrochées à la porte par laquelle on est entrés, mais je ne vois pas trop ce qui est écrit. Je ramène mon regard vers le capitaine alors que ce dernier commence à éplucher son orange à mains nues. Il relève la tête vers moi, tout en continuant son activité, dans le plus grand des calmes. Mais j'arrive à voir sur son visage qu'il a vu ce qu'on vient de faire comme cirque, moi et le quartier-maître.

-Pas besoin d'être apeuré, camarade ! Nous n'avons nullement l'intention de vous faire du mal, puisque vous n'avez pas l'intention de nous en faire, je me trompe ?

-Je peux vous assurer que vous vous trompez lourdement, Barbe-Orange. Pourquoi voudrais-je faire du mal à des confrères pirates ? En plus, vous m'avez sauvé la mise un peu malgré vous. Parce que oui, la marine m'a plusieurs fois collé au cul dernièrement, et j'ai dû combattre seul à plusieurs reprises. Et alors que je venais de rentrer bredouille d'une certaine île, votre navire et votre invitation sont apparus !

- Vous m'apprenez quelque chose là. Nous aussi nous avons dû faire face à quelques sergents de la Marine récemment, mais j'ai vite fait de leurs montrer qui c'est qui commande sur ce navire.

- Des sergents ? Vous avez réussi à les mater ?

-Rhôhôhôhô ! Vous voulez rire ? Ils n'avaient même plus une goutte de rhum sur leurs bateau après notre passage, enfin, ce qui restait de leurs bateau.

- Impressionant..

-Sinon, pourquoi naviguez vous seul ? Ce ne doit pas être pratique, surtout quand la marine patrouille.

- Et bien, c'est à dire que la vie peut-être difficile. Mais au moins je jouis d'une certaine liberté qui ne me serait pas possible sur un navire étranger.

-Détrompez-vous jeune homme, la vie en équipage est la meilleur façon d'apprendre le "métier". Je peux vous enrôler dans mon équipage si l'envie vous prends.

-Oh que non, j'aimerais encore un peu naviguer sur East Blue avant de penser à ses choses là. En plus mon art de combat au sabre est encore très imparfaite, je me dois de l' améliorer.

-Un sabreur sur mon navire hein ? Je l'étais dans mes jeunes années, mais j'ai dû arrêter de m'entraîner pour pouvoir gérer ce rafiot. Bon, je vois que vous êtes affamés, monsieur Waylon. Je ne vous retiens pas plus, c'était simplement pour voir qui viens de poser les pieds sur le bateau.

-Vous êtes vraiment trop bon ! Vos subordonnés ne m'ont donc pas mentis ! Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps alors. Merci encore de votre hospitalité, Barbe-Orange !

-Bien, je vous reverrais sur le pont. J'ai deux-trois choses à faire pour l'instant.


Je continue à regarder Barbe-Orange quelques secondes, un grand sourire aux lèvres. Je tire ensuite la chaise sur laquelle je suis assis, me lève rapidement et je commence à me diriger vers la porte. Ces matelots ne m'avaient donc pas mentis, leurs capitaine est réellement empli de bontés ! La nourriture n'attends plus que moi maintenant ! Tandis que je me dirige vers la porte, j'entends très clairement Barbe-Orange mâcher ses bouts d'orange, avec toujours la même sensation d'être foudroyer du regard par l'autre borgne, celui qui est debout. Alors que j'avance d'un pas pressé et déterminé vers la sortie, une question me vient subitement à l'esprit. C'est le genre de question qui risque de me ronger le cerveau un bon moment si elle reste sans réponse, et ce, jusqu'à ce que j'en obtienne une . Je m'arrête dans ma marche au même moment, à mi-chemin entre la porte et la chaise.

-Dites, sans vouloir être indiscret, qu'est-ce que vous fêtez avec autant de joie et d'euphorie ?

-Oh... Et bien, c'est...c'est le jour d'anniversaire du navire... le jour d'anniversaire du bateau, c'est ça.

-Très bien, à plus tard.

-Attendez... Vous ne connaissez pas le chemin, Joey va vous accompagner jusqu'au pont. Je vous conseille de vous dépêcher, sinon l'équipage va tout avaler, haha hahaha !

-A vos ordres, capitaine !


Hmm... J'ai l'impression que quelque chose a subitement changé en Barbe-Orange. Lui qui était si calme et serein y'a deux minutes, je viens d'entendre pour la première fois depuis que je le connais, c'est à dire depuis dix minutes, de l'hésitation et de la malice dans sa voix. Son attitude a changé également, lui qui était si posé et calme s'est affolé dès que j'ai posé ma question. On dirait bien qu'il me cache quelque chose, mais je ne sais pas trop quoi, j'ai également la fâcheuse impression qu'il veut très vite se débarrasser de moi. Avec ce qui vient de se passer, j'ai comme un mauvais préssentiment concernant Barbe-Orange.
En même temps, c'est une question légitime, je suis invité pour faire la fête sur un bateau pirate, je dois au moins connaître les raisons pour lesquelles on m'a invité. Bon, j'y songerai plus tard, pour l'instant faut dire qu'il marque un point, je dois me dépêcher d'aller manger avant que son foutu équipage n'avale tout. Il vient de m'envoyer l'autre toutou de second en guise d'accompagnateur, pour me surveiller sûrement. Je continu donc ma marche tandis que l'autre essaie de me rattraper, avec sa putain de dégaine de psychopathe. J'arrive devant la porte en bois et j'appuie sur la poignée en même temps que je regarde les primes accrochées à la porte, que j'ai aperçu tout à l'heure. Et ce que je vois est très déconcertant, il y'a trois primes accrochées.

Spoiler:

Ce mec vaut plus de six millions de berrys ?! Alors ça ! Au total, ils font une prime de huit millions de berrys avec seulement trois membres ! Et moi qui n'a pas la moindre prime...Ouais mais huit millions de berrys pour un équipage entier c'est rien, j'ai déjà vu en vrai des pirates bien plus primés. Malgré tout, je suis tout de même en présence de pirates primés et donc potentiellement dangereux, c'est toujours bon à savoir. Je n'ai pas encore rencontré l'autre membre d'équipage primé, mais apparemment il est considéré comme étant trois fois moins dangereux que l'autre grincheux par le gouvernement mondiale. J'ouvre donc la porte en question et j'entre dans l'autre pièce, avec Joey Sarmal à deux mètres derrière moi et le son horrible que fait le capitaine savourant son fruit sucré.
Je continue ma route tranquillement vers les deux portes d'en face, toujours avec le second qui me colle au derrière.
Ce dernier ferme la porte qu'on vient de traverser pendant que je traverse la pièce. J'atteint les deux autres porte en bois sans encombre et je commence à pousser celle de gauche.
Mais j'ai du mal à ouvrir cette porte, et l'autre génie de quartier-maître de mes deux n'a pas trop l'air de venir m'aider, je me demande bien ce qu'il est en train de foutre. Je fous un coup sec sur la porte, qui finit par s'ouvrir ! Je fais un pas dans le couloir sombre que j'ai traversé tout à l'heure avec un membre d'équipage, tout en entendant les bruits de pas du second derrière moi et le plancher qui grince beaucoup. Comme il fait plutôt sombre, je sors rapidement mon briquet de mon sac pour éclairer un peu ce couloir, et au même moment, y'a comme un bruit de ferraille qui se fait entendre derrière moi et je sens un truc tout dur me piquer le dos. Je me tourne vers le quartier-maître, que je vois en train de me pointer avec un sabre.
Il a dû le prendre sur la table de la pièce précédente, pendant que je me cassai le cul à ouvrir cette saleté de porte. Pourquoi est-ce que je suis tout le temps entouré de trou du cul ? Il a vraiment cru que j'allais le buter, ici et maintenant ? Alors qu'il me pointe toujours avec son sabre, je le regarde d'un air énervé et lui dit, de manière sarcastique.

T'inquiète pas, je n'avais pas l'intention de te le prêter, tu risques de te brûler.

Il esquisse un sourire narquois et finit par baisser son arme. J'avance lentement, le briquet allumé dans la main et avec un regard régulier lancé vers l'arrière. J'accélère un peu le pas, la faim qui me noue l'estomac ainsi que l'ambiance semi-glauque de ce couloir et de cet énergumène me fait aller plus vite. Tout en avançant, je jette un petit regard de gauche à droite, histoire de voir si y'a pas des trucs intéressants à mater. A part des petites salles remplies de filets, d'harpons, de boulets, de caisses et de tonneaux avec écrits "POUDRE" dessus, pas grand chose à signaler. Je qualifierais ce navire de "Navire lambda" si on met de côté les moisissures et les toiles d'araignées. A mesure que je presse le pas, le pignouf derrière moi accélère lui aussi. Le bruit qu'il fait avec ses putains de pas sur ce satané sol grinçant me file la scoumoune. Etait-ce vraiment nécessaire de m'envoyer ce cadavre pestiféré comme accompagnateur ? Je me débrouille très bien sans lui ! C'est une putain de ligne droite ce couloir ! Comment pourrais-je me perdre ? En plus, il ne m'est absolument d'aucune aide ce troufion.

C'est bien ce que je pensais, il est surtout là pour me surveiller. Donc Barbe-Orange me cache réellement quelque chose. Mais hélas, j'ai faim, et quand j'ai faim, je ne peux pas garder le fil des mes pensées en état de fonctionnement. J'arrive enfin devant l'escaliers que j'ai descendu tout à l'heure. N'ayant plus besoin de briquet, je le range dans ma poche et je commence à faire des saut de de deux-trois marches pour aller plus vite. Le quartier-maître me suis de manière beaucoup plus calme. Je sors enfin de l'intérieur du bateau, la lumière extérieure m'éblouit les yeux, sûrement à cause de ce temps passé dans l'obscurité de ce rafiot. Dès lors, le second ferme la porte devant l'escalier, après avoir fais un signe de main au matelots situés plus loin. Il va sûrement aller parler à son capitaine en toute discrétion. Je me retrouve donc sur le pont, devant la porte qui mène à l'intérieur du navire. Je jette un coup d'oeil vers la source du brouhaha, pour voir les membres d'équipage qui ont l'air plus rassemblés et moins éparpillés que tout à l'heure.

Je me rapproche donc vers l'équipage, tandis que ces derniers festoient comme des pirates digne de ce nom festoient. Je m'avance d'un pas méfiant vers l'équipage du bateau. Après tout, ils n'étaient pas obligés de m'accueillir aussi bien que leurs capitaine. Le boucan qu'ils produisent est conséquent, certains boivent au tonneau différentes sortes d'alcool, d'autres mangent de gros morceaux de poissons sans couverts ni assiettes, d'autres encore dansent et chantent des chansons de flibustiers tandis que quelques uns discutent posément. Une chose est sûre, je suis bien sur un bateau pirate ! Ils sont quasiment tous assis sur des tabourets ou des tonneaux. Je me rapproche de plus en plus, les mains dans les poches et en ne sachant pas trop comment aborder la situation. A mesure que j'arrive vers eux, les marins sont de plus en plus nombreux à me dévisager.
Là, ils sont tous en train de m'épier tandis que j'avance. Je suis à environ dix mètres du groupe, ils sont tous disposés autour d'une sorte de grande assiette de poissons, de viandes et d'autres trucs posé sur un grand baril de poudre. Ils sont tous là, à me regarder de manière plutôt contrasté, certains me regardent comme si j'étais un chasseur de prime dans un port de pirate, d'autres me regardent en ricanant légèrement. Quand à moi, je ne sais pas trop quoi dire ou quoi faire en fait. Cela dit, je n'ai jamais été le plus sociable des hommes, mes exactions me le prouvent. Un gargouillis acide me remue l'estomac et me rappelle que je devrais tenir un journal sur les dates auxquelles je mange. Alors que je fixe la grande assiette au centre du groupe, et que je m'apprête à dire une phrase d'accroche quelconque pour tenter de sympathiser avec l'équipage, un des marins se lève et vient vers moi. Je le reconnais, c'est un des marins qui m'a fais monter à bord. C'est également celui que le quartier maître a menacé de coups de fouets tout à l'heure.

-Et bien et bien... Maintenant que le capitaine du bateau a fait connaissance avec lui... Camarades ! Accueillons notre invi-

Pendant son discours inutile et sans intérêt, mon ventre se serre très fortement, me donnant l'impression qu'une étreinte assassine se fait dans mon intérieur. Dans un état proche de la trans, je pousse le pirate avec force et vigueur, et me précipite vers l'assiette de poisson en criant "J'AI FAIM !". En même temps que je passe, plusieurs des matelots lâchent des petits cris scandalisés et autres gémissements sonores en même temps que je les bouscule. Je chipe plusieurs morceaux de poissons, de viandes et les avales goulument. La douce odeur du poisson grillé, mêlé à cette onctuosité et ce goût relevé tout à fait exquis, toutes ces choses réunies ne me font ni chaud ni froid, temps que je peux manger à l'oeil.
Alors que je déguste mon repas offert, je sens des mains me toucher l'épaule. C'est les matelots, ils ont sûrement peur que je finisse leurs buffets aussi maigrelets que mes mollets. Tandis que je mange, les vils gredins s'y prennent à trois pour me bouger, puisque je tape toutes les mains indiscrètes qui tentent de se servir dans l'assiette. Rien à faire, les membres d'équipages les plus vigoureux n'arrivent pas à me faire bouger de plus de cinq centimètres tandis que je reste pencher sur l'assiette. Tout les pirates présent se moquent d'eux, mais ne peuvent pas faire grand-chose paradoxalement. La grande assiette qui était tout juste entamé à mon arrivée, est maintenant à moitié vide. Pour ne pas risquer de me faire voler ma place, j'irais boire à la fin, c'est bien plus judicieux. Mais soudain, les grognements mécontents et les soupirs de lassitudes se taisent. Quelqu'un se tient juste derrière moi.

-Hé toi, le nabot. T'as intérêt à retirer tes sales pattes de notre assiette, que not' cuistot a mis tant de mal à faire.
-..
-Hé le marin d'eau douce, avec ton épave en guise de navire. Tu m'écoutes quand je te parles !
-...
-Prends ça !


Et soudain, je sens un coup sur ma hanche gauche. Je me retourne, un morceau de viande à la main et un autre à la bouche, vers le brigand qui beugle depuis une minute. Je vois un jeune homme plutôt bronzé et musclé, doté d'un bandana sur la tête. Je n'hésite pas une seconde avant de lui coller une gifle tellement forte qu'il s'envole avant d'atterrir sur des tonneaux dix mètres plus loin. Au moins, il va avoir une belle histoire à raconter à ses enfants, si il en a. Les autres matelots sont désespérés, certains parlent d'appeler le quartier maître à la rescousse, d'autres disent qu'ils faudrait me couper la gorge pendant que je suis occupé à manger. D'autres encore pensent qu'appeler le quartier-maître serait du suicide, étant donné qu'un simple pirate inconnu vient de mettre à mal tout l'équipage. Tout à coup, je suis pris d'un ersatz de remord, et je me décide après quelques secondes de réflexions, à dire :

-Huhum, vous savez, vous n'aviez qu'à me demander. C'est votre nourriture après tout.

L'assemblée de pirate éclate d'un rire enthousiaste et je laisse ma place à quelques gredins. J'attrape une chope et je la remplis dans un tonneau de rhum. Je vais ensuite m'asseoir sur un petit tonneau.


Dernière édition par Waylon A. Rendão le Mar 12 Jan 2016 - 12:38, édité 4 fois
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Ca sent le cramé.

Les festivités battent leurs pleins. Les vils gredins boivent, mangent et rigolent. Certains chantent des chansons de pirates connues tandis que d'autres s'improvisent danseur. Le cuisinier ramène de la nourriture quand elle vient à manquer, comme quoi, ma petite scénette de morfal n'était pas bien grave. Personnellement, j'ai pas trop la tête à faire la fête, surtout pour quelque chose dont je ne sais rien. Malgré le fait que je sois rassasié, le sale goût de la défaite me gratte encore la gorge. Je n'arrive pas à m'en défaire, j'ai l'impression d'être rongé de l'intérieur. En même temps que je tente de faire fondre ce goût amer avec du rhum, je me rappelle les bons moment que j'ai passé en mer, les moins bons suivent juste derrière.
Je pose ma chope en terre cuite sur un tonneau, en même temps que je touche mon sabre, d'un air pensif. Le soleil de fin d'après-midi illumine le navire tandis que les chants et les pas des forbans rythment l'avancée du bateau. Je jette un coup d'oeil de là où je suis, vers la rambarde. Ma barque est toujours amarrée, bonne nouvelle. Le capitaine est sortit de ses quartiers il y'a cinq minutes et a décidé de remplacer le matelot à la barre. J'inspecte avec minutie le fond de mon récipient, quand soudain un des pirates m'accoste. Un air badin et enjoué, mal habillé et plutôt mal odorant. Un pirate quoi. Je le reconnais, c'est le pirate qui a tenté un discours et qui s'est pris un coup de pression par le quartier-maître. Il se pose à côté de moi, très détendu, malgré le fait que je viens de gifler un de ses camarades et que j'ai mangé la moitié du buffet.

-Alors Waylon, t'apprécies la fête ?

-Comment tu connais mon nom ? Je ne me suis même pas présenté.

-Le capitaine me l'a dit, et moi c'est Phil. T'as un sacré appétit dis-donc ! J'ai vraiment cru que t'allais finir tout le buffet. Et aussi, j'ai adoré quand t'as giflé Marco.

-C'est lui qui m'a frappé en premier, c'est pas ma faute. Mais votre cuisinier a encore de la nourriture non ?

- Il est très prétentieux, sous prétexte que c'est le canonnier de l'équipage, il pense être le plus fort. Pour la bouffe, c'est vrai, mais c'est pas aussi simple...Mais dis moi, que faisais-tu en plein milieu de la mer de l'est, sur une petite barque comme ça ?

-Je naviguais à la recherche d'une terre ou d'un navire marchand à piller. J'ai eu des problèmes avec la Marine aussi.

-Cette miséra...Cette barque à voile est ton bateau pirate ? Et tu as réussit à fuir la Marine avec ? Depuis combien de temps navigues-tu ?

-Doucement, doucement ! Alors, j'ai fuis la Marine à pied et je me suis taillé grâce à ma barque, c'est autre chose ça. Près de deux ans maintenant que je vogue sur cette planche cloutée, hahahaha !


*Il fait une grimace d'étonnement avant de légèrement rigoler*

-Mais dits moi...Que fêtez-vous avec tant de joie ?

-Hmm... En fait c'est l'anniversaire du navire et de l'équipage !


*Je lui tends ma choppe, que j'ai remplie avec le tonneau sur lequel je me tiens*

-Tu peux me dire la vérité Phil, je ne suis pas dupe.

-Mais si Joey saît que je te l'ai dit, je vais me faire fouetter.

-Ce sera notre petit secret, ne t'inquiète pas.

-En fait, on fête le butin qu'on amassé depuis plusieurs mois. Une somme énorme, assez pour retaper entièrement le bateau.


C'est un coup du destin, et rien d'autre ! Voilà qui devrait annihiler entièrement le goût amer qui me suit depuis un moment. Avec cette somme, j'ai assez pour me payer un nouveau navire, de nouvelles armes, et assez pour pouvoir parfaire mon entraînement au sabre sans manquer de rien. Si ça c'est pas une aubaine ! Pour le moment, je dois bluffer mon adversaire. Il me faut trouver une faille dans l'équipage, pour l'exploiter au maximum. Un quartier-maître sévère et un capitaine papa-gâteau hein ?
Je vais voir si je ne peux pas le prendre par les sentiments.

-Intéressant, mais normalement, un capitaine pirate ne doit pas partager le butin avec l'équipage quand une certaine somme est atteinte ?

-C'est bien ça le problème. Le capitaine veut améliorer le navire pour pouvoir ensuite retourner attaquer des navires plus imposants, mieux protégé, et donc plus riche. Mais une grande partie de l'équipage voudrait prendre leurs dues pour ensuite se payer des pintes d'alcool par dizaines. Moi, je suis issus d'une famille pauvre, ça fait deux mois que je suis sur ce satané navire...*rot*...J'aimerais prendre ma part et vite retourner chez moi. Ma famille me manque.

- Le capitaine a refusé d'entendre ce que vous aviez à dire ?

-Tu rigoles j'espère ? Le capitaine se fiche pas mal de nos avis, tout ce qui compte pour lui, c'est de nous garder sur le navire le plus longtemps possible. Certes, il nous garantis une certaine protection, mais c'est tout. Il semble gentillet comme ça, mais il n'hésite pas à se montrer sévère aussi. Sans compter son malade mentale de subordonné.

-Et vous ne vous êtes jamais révoltés ?

-Ahahahahaha ! ... Je rigoles pour ne pas pleurer hélas...Sache que notre capitaine a une prime sur sa tête, plus de 6 millions de berrys, c'est pas un pirate avec qui on peut rigoler. En comptant Marco, on est 16 dans l'équipage aujourd'hui. Il y'a trois semaines quelques uns d'entre nous s'étaient révoltés, nous étions 27. Les mutineries ne sont pas courantes ici, c'est pour ça qu'elles sont plus durement réprimés.

-Les mutineries sont toujours durement réprimés..Je ne regrette pas d'avoir refusé de m'enrôler alors...


Le pirate de tout à l'heure, Marco, passe devant nous en se tenant la joue. Il arrive pile au moment crucial, la faille est la suivante : Le capitaine les empêche de partir, et les conditions de vies sont invivables. Je dois le retourner contre son capitaine. L'homme giflé n'ose même pas jeter un regard vers nous, je dois l'intimider peut-être. En même temps qu'il passe, Phil s'enfile une gorgé avant de légèrement ricaner. Ca rime en plus.

-Huhuhu...T'as besoin d'un bandage Marco ?

-Hahaha !

-Fermes-là, où je dis au capitaine ton petit secret, vermine !

-Il est retourné dans sa cabine...

-Alors ne m'oblige pas à aller le voir !

-...

-Je préfère largement ça !

-Ton secret ? Comment ça ton secret ?

-Je me suis mis à voler dans le butin, histoire de déserter dès que nous jetteront l'ancre, pour ensuite rejoindre ma maison ultérieurement. Marco m'a attrapé en train de le faire, la seule raison pour laquelle il ne m'a pas balancé au capitaine, c'est que je lui ai offert un canon léger que j'ai trouvé sur un navire ennemis et que j'ai gardé pour moi.

-T'as pris combien de berrys dans le butin ?

-2250 berrys.

-Ecoute moi Phil, tu peux aspirer à bien plus que 2250 berrys. Tu vois ce que je veux dire ?

-Oh non tu ne penses quand même pas que...

-Tiens, reprend un peu de rhum, ça va te faire du bien.

-...Bon, tu pense à quoi exactement.

-Le capitaine ne vous écoute quasiment pas, le quartier-maître vous traite comme des esclaves, ta famille te manque et en plus tu ne seras pas payé avant longtemps, et encore. Ce ne sont pas des conditions de travail décentes, mais alors pas du tout. Et qui te dit que demain tu ne sera pas pendus à Shell Town ou une autre forteresse de la Marine, après une escarmouche avec eux ? Qui te dit que tu vivras assez longtemps pour voir la couleur de cet argent ? Je te propose de voler le butin et de t'enfuir avec moi. Tu vas revoir ta famille plutôt que prévu, Phil.

-Ecoute gamin, tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques. Le capitaine est extrêmement fort, il a tué les mutins d'il y'a 3 semaines tout seul, et à main nues. Si il nous attrape, il va nous torturer à mort. Ton plan est voué à l'échec. *rot*

-Je ne suis pas tendre moi aussi. T'as vu comment j'ai fais voler le canonnier tout à l'heure ? En une gifle ! Et nous n'aurons même pas besoins de nous battre si ça se trouve. Voilà le plan.


[...]

D'accord, on fait ça. Bonne chance Waylon.

Le plan qu'on viens de mettre en place est le suivant : Phil va aller dans la salle contenant le butin, et il va ensuite charger l'argent dans des tonneaux de poudre vide. Il va les ramener sur le pont en prétextant qu'il n'y a pas assez de tonneaux pour que tout le monde puisse s'asseoir, ce qui est vrai d'ailleurs. Pendant le déplacement, il va également poser de vrai barils de poudre à l'intérieur du vaisseau, juste derrière la porte menant au pont. Cela va bloquer Barbe-Orange et Joey qui seront calciner dans les flammes de l'incendie. Et pendants que les hommes d'équipages iront porter secours à leurs capitaine chéris, moi et Phil nous nous ferons la malle. Moi, je dois occuper les hommes d'équipages d'une manière ou d'une autre avant que les barils n'explosent, histoire de ne pas éveiller les soupçons. Ou du moins, c'est ce qui est prévu, car je ne compte pas réellement prendre Phil avec moi, il faut être réaliste. Le seul pépin possible, c'est que le capitaine ou son bras droit sortent de leurs quartier pendant notre plan mais normalement ils ne devraient pas sortir.
Marco peut également interférer, selon Phil, il est plutôt méfiant. Je vois Phil se rapprocher de la porte tandis que je me dirige vers les pirates de l'Orange. Il faut que je trouve un moyen de distraire la galerie, juste assez pour détourner le regard de tout le monde. Le pont est jonché d'assiettes vides et sales, d'éclats de tasse et de pirates bourrés. Au moins un quart de l'équipage n'est plus en état de tenir debout. A mesure que j'avance, l'odeur de ces alcooliques des mers devient de plus en plus nauséabonde. Un d'eux m'interpelle. C'est le pirate qui a vomi lors de mon arrivée, un petit pirate trapu. Là, il semble avoir plus mal à la tête qu'à l'oesophage. Les joies de l'alcool ! Je me pose à côté de lui, l'air discret.

-Hé toi...oui toi ! Tu vois le mec là-bas ?

-Ouais, Franz ?

-Ouais voilà  Franz, je l'ai entendu dire que tu n'étais qu'un bâtard entre un homme-poisson obèse et une femme de ménage dans la Marine. Est-ce que c'est vrai ?

-Il a dit quoi ? FRANZ !


Après quoi, le trapu se lève en direction de ce "Franz". Si y'a un coup à tenter, c'est celui-là. L'homme que je viens de pointer du doigt est au moins deux fois plus arraché que le pirate trapu, il ne doit pas avoir tout son discernement. Le gros lard est d'ailleurs en train de lui crier dessus. Le ton monte, il risque d'y avoir une embrouille. Franz est en train de rigoler comme un sagouin, sûrement à cause de mon insulte improvisée. Oh, le gros vient de lui mettre une beigne ! Et ça continue, il est sur lui et il l'enchaîne ! Franz lutte comme il peut mais le gros semble avoir le dessus, et trois membres de l'équipages pas trop alcoolisé viennent pour séparer. Mais que vois-je ? Le gros vient de mettre un coup de coude à un des pirates venus intervenir ! C'est magnifique ! Ca part en bagarre général ! Ouais ! Même les hommes les plus bourrés s'y mettent. Moi, je suis à l'écart, assis sur un baril, en train de déguster un morceau de poisson. Apparemment, aucun des forbans n'est armés. Quelques chopes volent ici et là, mais sinon aucune armes aux mains.
En tout cas, Phil n'aura pas à se justifier de ramener des tonneaux sur le pont, ils sont tellement occupé à se taper dessus. Quand on parle du loup, le loup nous ouvre. Phil vient de poser un baril sur le pont et me fais un signe. Ca signifie que je dois aller préparer l'embarcation. Je cours jusqu'à la rambarde en bois pour préparer notre fuite. Mais quelque chose me tape à l'oeil, la corde avec laquelle j'ai amarré la barque est toujours attaché au navire, mais l'autre extrémité trempe dans l'eau. Quelqu'un l'a remplacé par une chaîne en fer, qui elle même est accrochée à un anneau de fer sur la rambarde. Pris de panique, je tente de limer la chaîne avec mon sabre, en vain. Quelle poisse ! Tout allait bien jusqu'à maintenant. J'ai une idée, je n'ai qu'à trancher la partie de la rambarde à laquelle est accrochée la chaîne. C'est facile, la rambarde est en bois. Je lève mon sabre et me prépare à l'abaisser quand, soudain, une main moite et poisseuse me touche l'épaule. En me retournant, je vois Marco. Cela m'étonne que cet homme tactile ne sois pas en train de se battre avec les autres fripons.

-Mais enfin monsieur, vous ne comptez pas nous déjà nous quitter ? Ce n'est que la première bagarre général !

-Eh bien, c'est à dire que-

-Il serait fâcheux que le capitaine et l'équipage sachent au sujet de votre vulgaire tentative de cambriolage, n'est-ce pas ?


Ce n'est pas le moment, mais alors pas du tout. J'attrape cette satanée fouine par l'arrière du crâne, que je cogne violemment sur la rambarde. Le choc semble n'avertir personne, mais lui il risque d'aller avertir les autres. Je l'attrape ensuite par les vêtements avant de le jeter par dessus bord. Cette fois, le bruit de l'eau éclaboussante alerte la vigie et l'homme à la barre, qui crient à l'unissons "Un homme à la mer". La bagarre général s'arrête subitement et les hommes accourent vers moi, je range mon sabre en même temps pour ne pas paraître plus suspect que je ne le suis. Plusieurs des hommes me questionnent et me demandent ce qui se passe, tandis que Marco hurle "Traître, Pirate !". Ils sont une douzaine environ, les autres sont assommés sur le lieu de la bagarre général. Ils tentent de remonter Marco grâce à la corde qui a servi à amarrer mon bateau. En même temps, Phil sort de l'intérieur du vaisseau en courant, il a sûrement allumer la mèche d'un baril. Je dois faire un choix, et vite. je ne peux pas gérer quinze hommes armés de sabres, mais une douzaine d'hommes alcoolisés et désarmés sont gérables.
Alors que je réfléchis, et que le vacarme assourdissant de ces bêtes sauvage m'agresse les tympans, le trapu de tout à l'heure hurle "Traître !" et me met un coup de poing au visage. Epris d'une rage sans précédent, je dégaine mon arme et pourfend ce gros tas dans la hanche. Les autres reculent de deux pas et se mettent à crier "Aux armes". Certains se mettent à courir vers l'intérieur du navire, sûrement pour chercher leurs armes, pile au moment ou les barils explosent. Maintenant, je n'ai d'autres choix que d'en finir avec eux. Je pourfends tout ceux qui sont devant moi, ils sont tous désarmés. Certains tentent même de m'attaquer à mains nues, sans succès. La lame de mon sabre devient écarlate, et je me surprends à trancher pour tuer, et pas uniquement pour blesser. Je tire avec mon pistolet à un coup sur ceux qui sont partis vers l'incendie, un des pirates est touché dans le dos. Ils ne reste plus que cinq matelots, en comptants ceux qui font un coma et qui viennent de se réveiller après la bagarre générale. Phil, qui a lâché le tonneau contenant l'argent entre temps vient me voir.

-Mais qu'est-ce que tu fous ? C'était pas dans l'accord ! Ils ont rien fait, espèce de chacal !

-Ecoute, y'a eu un imprévu et j'ai dû me défendre. Dépêche-toi de charger les tonneau sur ma barque. La fumée risque d'attirer les navires de la Marine.

-Va te faire foutre ! Je vais te tuer et je vais partir avec ta barque.
*Il dégaine une dague*

-Votre manque de foi mon consterne.


Après quoi, il tente de m'asséner un coup que j'esquive facilement. Il attaque en rafale avec sa vulgaire petite dague, sans résultats. J'ai l'impression d'être cents fois plus rapide que ses coups, comme si j'en esquive un avant même qu'il n'arrive. Je lève ensuite ma jambe et je bloque son cou entre ma cuisse et cette jambe. Sur le moment, je serre tellement fort qu'il lâche sa dague immédiatement. Je sens son petit cou veineux se contracter, mon étreinte le rend rouge en moins de vingts secondes. Il perd connaissance très vite et je le lâche ensuite. Je me dirige vers le baril contenant l'argent, en marchant très droitement malgré les remous du bateau. D'ailleurs, l'état du rafiot s'aggrave, l'incendie est bien entamé à l'intérieur et commence à se propager sur le pont. Les quelques pirates survivants sont tellement apeurés qu'ils se cachent derrière des barils de poudre. Je ne donne pas cher de leurs peaux, ils finiront brûlés, noyés ou pendus si la Marine arrive bientôt. Alors que je m'apprête à prendre le baril, un énorme fracas me fait sursauter. Je me retourne, puis je n'arrive pas à en croire mes yeux. Barbe-Orange, avec sa barbe fumante et son tricorne légèrement calciné, accompagné du quartier-maître qui est torse-nu. Ils ont survécus hein ? Voilà qui est contraignant. Le Quartier-maître n'a qu'un seul oeil mais toute la rage qui émane de lui semble passer par ce globe oculaire. Tandis que Barbe-Orange semble être tiraillé entre la peine, la colère et la tristesse. Un des survivants cours vers eux, et sans même avoir dit un mot, se retrouve face contre le sol avec la main de Barbe-Orange sur l'arrière du crâne. Ce dernier lui chuchote un truc à l'oreille, tandis que les derniers matelots restants sautent dans l'eau pour éviter le même sort. Barbe-Orange se relève et me regarde, les sourcils froncés et la barbe toujours fumante. Il dégaine son épée en même temps que son subordonné en dégaine deux en même temps. C'est le  grand silence avant la tempête.


Dernière édition par Waylon A. Rendão le Ven 8 Jan 2016 - 21:15, édité 6 fois
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Confrontation

-Tu ne sais pas dans quoi tu viens de t'embarqué, Waylon. Mes hommes sont très faibles, c'est la raison pour laquelle je viens de frapper ce matelot. C'est également pour cette raison que tu as pu les décimer comme une bande de petits chiots sans défenses. Sache que je vais te faire brûler avec mon très cher navire, vivant.

-Tu vas plutôt essayer non ?

-Voyons ce qu'un jeune pirate libre et indépendant comme toi est capable de faire contre deux pirates expérimentés. Crève !


Le combat commence. Joey et le capitaine accourent vers moi, les armes aux mains et le visage froissé de rage. Le second du capitaine est en première ligne, Barbe-Orange est juste derrière lui. Mon sabre à la main droite, je me met en position défensive en attendant l'assaut de mes opposants. Joey me porte un double coup de lame latérale que je pare d'une main. Je dirige ses armes vers l'extérieur pour ensuite pouvoir l'attaquer mais Barbe-Orange arrive par la droite et me met un puissant coup de pied sans que je ne puisse rien faire. Je tombe au sol cinq mètres plus loin. Tandis que je suis au sol, Joey en profite pour revenir à la charge. J'ai tout juste le temps de me lever sur un genou et de contrer son attaque. Il m'enchaîne de plusieurs coups de sabres que je pare et esquive tout en reculant, il n'arrive tout simplement pas à me toucher. Il met tout à coup une petite latence avant de se remettre en garde, c'est le moment parfait pour contre-attaquer !

Je porte une estocade qui le pique du bout de ma lame à la hanche. Alors qu'il lâche un gémissement de douleur,  et que je m'apprête à couper court au combat, Barbe-Orange arrive en pointant son épée vers mon torse. Je contre cette fois-ci avec le tranchant de ma lame. Nos deux armes sont comme bloquées l'une par l'autre, aucune des deux épées n'arrive à faire dégager l'autre. Le fracas des armes est conséquent, on dirait deux diamants qui se battent. Je met un coup de pied dans les jambes à Barbe-Orange pour lui faire perdre le duel de sabres. Il lâche prise et j'en profite pour attaquer en rafale, en tenant mon arme à une main.

A mesure que j'attaque, je remarque avec quelle dextérité et quelle force il pare toutes mes tentatives, qu'elles soient latérales, horizontales, verticales ou en estocades, c'est impossible. Je n'arrive tout simplement pas à le toucher. L'éclat de nos armes est conséquent, mon sabre rougit par le sang teint son sabre en même temps qu'ils se touchent. Cela fait longtemps que je n'ai pas combattu un sabreur aussi fort. Je me remet en garde pour réexaminer la situation plus clairement.


Joey est en train de saigner de la hanche et il viens tout juste de se remettre en position de combat. Barbe-Orange quant à lui, semble plus déterminé que jamais, il tient son épée droit devant tel un cavalier près à charger. Il fait quelques pas sur place, et se met à me charger tel un boeuf. Sa rapidité est époustouflante, on ne dirait pas qu'il est en surpoids. Il me charge, l'épée en avant, une fois de plus en direction de mon torse. Mais cette fois, l'attaque semble bien plus puissante que tout à l'heure. Je contre fermement et avec mes deux mains, mais l'attaque a, semble-t-elle, triplé de puissance comparé à y'a deux minutes. Malgré le fait que j'ai utilisé mes deux mains, je suis projeté en arrière. J'atterris sur mes pattes, et sans blessures aucunes. Mais Barbe-Orange suit le pas et m'enchaîne à son tour de coups d'épée. Craignant des gains de forces comme la charge qu'il vient de lancer, j'esquive plus que je ne pare ses coups. Je tente quelques attaques éclair entre deux coups, mais rien à faire, il les pare toutes. Je suis en mauvaise posture, mes attaques ne lui font rien et il m'enchaîne.

Soudain, Joey reviens m'attaquer par la gauche, il me porte un coup d'épée que je pare avec mon sabre. Une très mauvaise idée, vu que Barbe-Orange profite du fait que mon sabre soit occuper à bloquer une attaque à gauche, pour m' entailler l'épaule droite. J'ai juste assez de réflexes pour me dégager et reculer avant que l'entaille ne devienne trop profonde. Deux secondes plus tard et je n'aurais plus de bras. Je touche ma nouvelle blessure, je ne saigne pas trop abondamment. Les deux brigands s'approchent de moi tandis que je recule, je ne peux clairement pas les gérer les deux à la fois. Il est claire que je dois d'abord éliminer Joey pour pouvoir ensuite m'occuper de Barbe-Orange tout seul.


Je n'ai pas pensé à recharger mon pistolet après l'avoir utilisé sur un membre de l'équipage, quel imbécile je suis! Mon briquet est toujours dans ma poche et mes deux dernières fumigènes sont dans mon sac. Je n'ai clairement pas le temps d'en sortir une, de l'allumer de la lancer, Joey m'aura atteint bien avant que je ne me remette en garde. A mesure que je recule, les deux malins qui s'avancent sourient de plus en plus, sûrement pour me faire perdre mes moyens. Tout à coup, un bruit de fracas de bois se fait entendre derrière moi, je n'y prête pas attention jusqu'à ce qu'un boulet de canon passe à côté de moi pour atterrir entre les deux pirates. De la fumée émane du point d'impact, causé par le bois explosé et le feu intérieur du navire, tandis que les deux forbans toussent et s'éloignent. En jetant un oeil derrière moi, je vois Marco, complètement trempé et armé d'une sorte de bazooka qu'il semble recharger.

C'est sûrement le canon léger dont m'a parlé Phil tout à l'heure, je vois un baril détruit à côté de lui, il a probablement dû le cacher dedans. A moi de jouer, je dois agir maintenant ! Je sors une bombe fumigène que j'allume et que je lance sur les deux pirates. Le pont est investit d'une fumée blanchâtre, tandis que mes adversaires sont complètements perdus dans ce brouillard. Les voilà distrait pour un petit moment, mais n'empêche que cette arme pourrait m'être très utile, elle pourrait me permettre de couper court au combat. Je me dirige ensuite vers Marco qui, paniqué et n'ayant pas réussis à recharger son arme, cours vers moi, le canon à la main. Il saute en l'air et tente de me donner un coup de canon, comme si c'était un gourdin. Ma lame rouge et aiguisé produit un son strident au contact de cet arme en matière très solide. Je sens bien qu'une énorme marque est laissée sur cette arme.

-ENFOIRÉÉÉÉ !!!

Je lève mon sabre à deux mains pour dégager son arme, qui atterrit au sol. Je m'approche de lui pour lui mettre un coup de genou, qui le plie sur lui-même. Je termine par un coup de coude sur la nuque qui le met dans les vapes. Pas besoin de mort inutile non ? Je m'apprête à ramasse le canon quand j'entends quelqu'un courir sur le planché chaud et brûlant du navire. Je me retourne, et j'aperçois Joey en train de charger dans ma direction. En toussant, il crie "CROSSWORD". Il a ses deux sabres en position de croix devant lui, je contre sa vulgaire attaque, le tranchant en avant et la pointe vers le bas. Il est complètement bloqué, il n'arrive même plus à bouger ses sabres. Je pousse mon arme vers l'avant, en forçant. Ce qui a pour effet de briser entièrement sa garde. C'est le moment où jamais, je me met juste devant lui, et le pourfends de la hanche jusqu'à l'épaule. Un énorme giclement de sang m'atteint. Son torse nu et musclé me jette des gouttes écarlates en même temps que sa bouche hurle de moins en moins fort.

Il tombe lourdement au sol et lâche un ultime cri de douleur. Je me rapproche encore de lui, j'appuie sur son ventre avec ma chaussure et lui plante mon sabre dans le torse, à deux mains, tel un seppuku inversé. En même temps que je lui plante mon arme dans la cage thoracique, il me regarde droit dans les yeux, pour la première fois je vois de la peur dans ses yeux .
Il ne bouge plus, son oeil se vide de toute vie et sa tête tape contre le sol. Une marre de sang se forme sous son corps, une marre qui est déjà en train de sécher à cause de la chaleur ambiante. Le navire est dans un piteux état, l'incendie n'est plus uniquement présent dans les cales et les quartiers du bateau, il s'est propagé sur tout le pont et sur le mât. Plusieurs planches du pont sont calcinées et tombent dans l'intérieur du rafiot, le pont devient un véritable gruyère. La température monte, tout comme la fumée noirâtre de ce feu. Il me faut vite abréger le combat avant que le feu n'alerte les bateaux environnants, si ce n'est pas déjà fait. Je sors mon sabre du cadavre encore chaud de Joey, lorsque Barbe-Orange sors des ténèbres de la fumée.

L'oeil tourné vers son camarades mort, la gueule qui tousse et la barbe toujours aussi fumante. Il marche sereinement vers moi, le sabre en avant et la démarche reposée. Chacun de ses pas accélère par rapport à son prédécesseur. C'est donc ici que tout va se jouer, maintenant je peux combattre pleinement vu que son coéquipier est au sol. J'accoure vers lui en criant "Power Slash !", le sabre tenus fermement par mes deux mains. J' abat avec puissance et vitesse mon sabre vers lui mais il pare avec le tranchant de son épée vers le haut et à deux mains. Je le sens moins sûre de lui et moins statique que tout à l'heure. Il pousse mon attaque vers l'extérieur et m'attaque en hurlant. Nous sommes au corps-à-corps avec nos deux armes, j'esquive et je contre très vite toutes ses attaques, tout comme lui. On s'attaque et on se contre à tour de rôle. Le fracas grinçant de nos sabres sonne presque comme un mélodie à mes oreilles, le combat est éprouvant et serré. J'esquive un de ses coups et je porte subitement un botte rapide au niveau de sa jambe. Il a beau avoir une bonne poigne, sa vitesse n'est pas bien aiguisée.


Alors qu'il geint, il tente une nouvelle fois de me planter son épée dans le torse, j'intercepte son attaque avec ma propre pointe, ce qui a pour effet de légèrement plier nos lames et de projeter les épées en l'air. Elles atterrissent toutes les deux au bord d'un trou sur le pont. Alors que je bondis vers ce trou pour rattraper mon sabre, ce vil forban m'attrape par le cou et me projette contre le sol. Alors que je suis sonné, tête contre le pont, il tente de m'écraser avec sa botte. Je roule sur moi même pour éviter ce coup fatal. Alors que je tente de me mettre à quatre pattes pour me relever, Barbe-Orange me met un grand coup de pieds dans la hanche. Je roule sur une petite distance, et ressent toute la douleur dans mon corps. Il m'attrape par le col avec sa main gauche et m'enchaîne de coup de poings avec sa main droite. Ma mâchoire me fait souffrir, et j'ai du mal à rester conscient.

J'attrape difficilement mon couteau d'aiguisage, que je lui plante furtivement dans l'épaule. Il hurle de douleur, tandis que je me relève avec difficultés. Je sors mon pot d'huile que je lui jette au visage. Il ressemble à une bête sauvage, la barbe en pétard, le visage rouge de sang et jaune d'huile et la bouche déblatérant des obscénités. Je ne suis pas assez costaud pour le prendre au corps-à-corps sans risques. Je me dirige vers les sabres en même temps que je me tiens la mâchoire. Un mouvement trop brusque du navire pourrait faire tomber les sabres dans l'incendie. Alors que j'avance, le navire, qui n'a plus personne à la barre, tremble énormément. Sûrement un récif de corail ou une diablerie dans ce genre. Je suis projeté au sol en même temps qu'une explosion m'agresse les tympans. Barbe-Orange est juste derrière moi, je sens sa présence sans même me retourner. En regardant derrière moi, je suis stupéfait de voir Barbe-Orange, projeté en l'air, un boulet de canon dans le ventre. Il atterrit à l'intérieur du navire en proie aux flammes.

Des cris de douleurs se font entendre. C'est Joey qui a fait ça, il est complètement dépité et tente de recharger son arme. Il a tenté de me tirer dessus, mais Barbe-Orange est arrivé au bon endroit au bon moment. En tout cas, il ne risque pas de retenter sa chance. J'attrape mon sabre, pour ensuite enjamber les cadavres des matelots afin de me diriger vers Joey. Ce lâche lance son arme par dessus bord et saute dans l'eau, un petit tonneau aux mains. Je me rend compte que le navire est sur le point de se fissurer en deux, et qu'il faut vite que je prenne la poudre d'escampette. Je plante mon sabre autour de l'anneau qui retiens la chaîne de ma barque, et j'utilise mon sabre tel un levier pour l'arracher du navire. Je tire la chaîne que j'attache ensuite à la jambe du gros lard de tout à l'heure. Je dois encore faire quelque chose. Je retourne vers le lieu de la bagarre générale et je plante mon sabre dans plusieurs tonneaux pour retrouver l'argent. Dans celui-là y'a des oranges, dans celui-ci du sel et dans celui-là des pièces d'or et des billets, bingo ! Je porte le jackpot à bras le corps, avant de le lancer dans ma barque. Je décroche la chaîne du petit bateau avant de mettre les voiles, l'épaule saignante, les mains tâchées de sang, la mâchoire me faisant souffrir, et la peau suintant la transpiration dû à la chaleur des flammes. Mais au moins, je peux repartir avec un joli petit cadeau ! J'espère juste qu'aucun navire n'est en route.


Dernière édition par Waylon A. Rendão le Lun 4 Jan 2016 - 10:37, édité 4 fois
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Plusieurs minutes plus tard, un homme à moitié mort est porté par les vagues sur un gros débris de bateau. Il a le visage à moitié calciné et une barbe fumante, presque entièrement brûlée. Un navire approche du grand brûlé, à l'origine alerté par une fumée noire qui s'étend à plusieurs mètres de haut. Les hommes d'équipages crient " Un homme à la mer, un homme à la mer !" alors qu'un pavillon blanc et bleu est levé sur le bateau.
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