L'horizon est immense

Loin du large, les vagues martelaient son fort intérieur. Prise au piège, son esprit embrumé cherchait une échappatoire. Mais, au Nord, il y avait la mer. Plein Sud, il y avait la mer, Ouest et Est copulaient sauvagement avec la mer. À l'horizon, il n'y avait pas une seule parcelle de terre à fouler, à écraser, à malmener. Jamais elle n'avait eu un besoin si intense d'embrasser le sol et de fondre sur le sable chaud. Nostalgie, mal de mer, démence, solitude.

La boîte de métal n'était que mensonge. Elle avait réussi son tour de magie, et elle se trouvait désormais en mer. En mer. Elle avait dû prendre le large avec cet équipage de truand. Découvrir de nouvelles îles démoniaques, des visages déformés par le temps, des faucheurs d'âmes. L'aspect découverte la fascinait au fond, mais elle restait très loin de la terre et de sa grand-mère qui n'allait pas comprendre la disparition de sa petite fille... Trop de problèmes entraient en ligne de compte.

On notait également la possibilité d'être recherchée, d'être primée, d'être décapitée en place public. Un nombre incalculable d'images s'encastraient dans sa boîte crânienne. La boîte de métal l'avait emmené ici, contre sa volonté divine. Or, il y avait toujours la possibilité de feinter. Elle avait déjà réussi par deux fois par le passé.
De l'idée, de la lumière, une étincelle. Rien ne lui venait, elle n'avait absolument aucunes PUTAIN d'idées. Elle était là, à espérer que les vaguelettes ridicules allaient lui donner des combinaisons secrètes. Loin de son atelier, loin de sa terre, elle flanchait. Proches, les voix s'exclamaient. On parlait de la possibilité imminente d'attaque. Mais, quel était-ce ? Deux navires se profilaient à l'horizon. En un quart de seconde, les gens se montaient dessus, s'époumonaient. C'était bon ou pas bon comme drapeaux . Impossible pour elle d'identifier, elle commençait à devenir aveugle, elle ne connaissait rien à la mer.

L'un des hommes attira son attention lorsqu'il martela la porte de la cabine du capitaine absent au programme depuis des jours. Le généralissime capitaine allait peut-être dérouiller son cul en entendant la nouvelle du jour. Ça allait bouger. Le navire au loin était hostile, et l'inquiétude se lisait enfin sur son visage.
Le capitaine poussait la porte et dévoilait ses longues jambes à toute la brochette qui lui faisait face. Les yeux de Margo s'écarquillèrent, ses sourcils s'arquèrent.

La mer rend con. C'pas possible. Mais... Merde, vous puez l'alcool.  Elle plissait le nez. D'puis tout c'temps, vous sifflez les bidons ?!

Une lueur d'inquiétude passait dans son regard. Mais l'émeraude était restée à distance respectable.

Quelle classe... Ca-pi-tai-ne.

On allait lui retourner la tête pour ça . La dévisser . Elle était en mer, elle n'avait aucun moyen de s'échapper. Mais depuis le départ du large, les prunelles de la dame miniature cherchaient le conflit. C'était la guerre.

Avez-vous besoin de soutien pour enfiler vos dessous ?

Et puis merde ! Elle n'avait qu'à pas se bourrer la gueule. Depuis tout ce temps, elle était en train de pourrir dans sa cabine pendant qu'eux dirigeait le navire sur les vagues.

Mais, va falloir se bouger, car nous sommes dans l'urgence.

Elle n'avait aucune information à donner sur ces bateaux à la noix, et si elle prenait le soin d'entrer dans la cabine de Madame pour attraper le pantalon et la ferraille, ce n'était pas pour faire bonne figure. Elle ne paniquait pas comme les autres, pas encore. Des boulets de canon, ils étaient censés en avoir également, pas vrai ?

Elle jeta un regard en direction de l'arrière du navire, les voiliers se détachaient dans le ciel violacé. Ce spectacle... ça avait un putain de goût, ça lui plaisait. Deux voiliers violentés par le vent de la nuit, avalant les kilomètres sans se poser de questions, courant vers leurs pertes. Une perte certaine. Elle se mordait légèrement la lèvre inférieure, ses prunelles émeraudes captant le moindre mouvement d'âmes au loin.

Mes p'tains de commentaires, j'te les ferai bouffer tant que je s'rai en vie la boîte. Tu m'demandes presque d'oublier nos différents alors que j'suis dans c'te merde de mer ? J'vais pas crever là, j'suis solide comme du roc. Puis j'sais très bien m'défendre... Pfouah, t'as pas encore oublier comment j't'ai dérouté la dernière fois ? C'était un coup d'bol qu't'es réussi à m'chopper la deuxième fois. C'tout.

Elle n'en était pas certaine d'être aussi solide qu'elle le voulait. Divaguant un moment, elle admira ses bras, ses jambes, de vrais baguettes faites pour fuir quoi. Elle était solide pour se cacher. Elle avait ce talent plus qu'aucun autre. Fière d'elle, elle leva le menton. Elle gagna quelques centimètres qui aurait pu lui permettre d'atteindre le heaume de la boîte en métal. Mais c'était mal de tenter sans relâche de lui tenir tête.
Le sifflement de l'armement tombait dans la mer, les boulets de canon tombaient comme d'énormes grosses pierres dans la mer. Ah ah, et en faisant de jolies vagues en plus, c'est qu'elles étaient mignonnes les coquines. 'Sont mauvais au ricochet ceux-là. Tout ceci lui était totalement inconnu. C'était un jeu, elle n'allait pas mourir parce que le destin n'en n'avait pas décidé ainsi. Elle pouvait toujours éviter de s'prendre des cailloux dans la tête et tenter d'expliquer à la marine qu'une folle dingue l'avait scellé au bateau.
Elle savait que ça allait être une mauvaise idée. Les esclaves, les vrais, avaient les pieds enchainés, les mains liées, le visage ravagé. Avec un peu d'imagination, la marine n'aurait aucun mal à la cataloguer dans le même camp que madame j'bois pour noyer ma souffrance. Toute la mer s'offre à toi, saute, ça ira plus vite.

Situation critique... M'putain, t'sais pourquoi ? Les yeux écarquillés, hilares, elle levait les yeux vers le drapeau qui voletait.

PIRATES ! CIBLES ! Si t'voulais pas qu'je meurs, fallait me laisser sur la terre ferme ! La terre, c'est là qu'elle était née, et c'est là qu'elle avait envi de mourir. En réalité, tout ceci n'était pas un jeu. Ses yeux s'embrumaient. Elle avait peur pour sa vie et ses yeux se voilaient.

À l'ombre de l'équipage, la dame souleva le métal pour découvrir son visage. Une cicatrice vive, précise, et surtout récente dansait sur sa joue, déformant atrocement son minois. Sa mâchoire se crispa alors que la fleur du lotus disparaissait à nouveau sous le casque, elle balbutia quelques mots qui ensemble aurait dû former une phrase. L'air qu'elle expira fut expulsé de ses poumons alors qu'elle penchait légèrement la tête sur le coté. Elle ne savait pas quoi dire, elle restait troublée par cette révélation fortuite. Il fallait qu'elle trouve une façade, pourquoi montrer de la compassion ? Elle ne comprenait pas pourquoi la capitaine lui montrait tout ceci à elle, pourquoi elle perdait son temps à lui montrer les atrocités que des hommes stupides avaient pu lui faire. Pourquoi devait-elle éprouver de la compassion ? Pourquoi en éprouvait-elle d'ailleurs ? Ses lèvres se scellèrent, dissimulant cette moue dubitative alors qu'elle plongeait derrière un mur de réflexion. Pourtant, elle lâcha, oubliant l'esprit et la jugeote :

Hé. C'pas parce que t'me montre c'truc qu'on t'a fait qu'je vais tout à coup devenir ta putain d'meilleure amie. T'assumes, t'fais la merde toute seule, j'suis sur que t'as été te jeter dans une histoire pourrie comme une grande...

Margo frisait l'insolence, elle se moquait éperdument de ce que ce capitaine avait à lui dire. Ce n'était pas du tout dans ses habitudes de soutenir le moral des troupes, et encore moins de sa ravisseuse. L'affection et la pitié qu'elle avait eu pour elle pendant une fraction de seconde avait été caché sous une couche épaisse de drap. C'était une façade, exprimer sa peine ou quoique ce soit d'autre pour Izumi, c'était dangereux. Elle ne se sentait pas faire partie d'un quelconque équipage, encore moins maintenant alors que la mort rôdait si près de leur navire.

Le doute... J't'en mettrai moi du doute... T'vas regretter d'm'avoir foutu sur les flots. Elle avait soupiré suffisamment fort pour que sa vis-à-vis comprenne qu'elle ne voulait pas faire dans le sentimentalisme. C'était trop fort pour elle de se mettre à la place d'Izumi.
Margo avait mis fin à la conversation en s'éloignant de l'armoire alcoolique, c'était d'ailleurs la seule solution qu'elle avait trouvé pour oublier ce blessure mordante sur le visage de la géante.
Elle s'était baissée pour récupérer de la corde parce que cela lui donnerait peut être des idées brillantes dans le chaos ambiant qui allait arriver.

Un courant d'air froid traversa son corps, son âme. Les voiles des navires ennemis se rapprochait dangereusement. Son arme attachée à sa ceinture, la corde sur l'épaule, elle avait des idées précises en tête. Du moins, c'est ce qu'elle voulait croire, c'était le bordel là-haut.

En bas, elle avait absolument tout ce dont elle avait besoin. Atelier, poussières, métal, forge, tout ce qu'elle voulait avait été rapatrié sur ce fichu navire de pacotille. Margo avait déjà songé à mainte reprise à créer une arme assez puissante pour pouvoir prendre le cours des opérations et s'enfuir réellement. Mais l'idée de perdre tout ce qu'il y avait dans ce navire lui arracha un soupire las. Il était hors de question qu'une partie du boulot de son grand-père coule. Et... le sien. Sa mâchoire se décrispa.

HÉ CAPITAINE D'MES DEUX !

L'interpella t-elle. Bien en évidence, Margo tourna la tête en direction de la boîte avant de poursuivre après avoir déduit :

C'pas d'not' niveau ces voiliers là ! FAUT PAS FONCER COMME DES IMBÉCILES ! La mort, c'était vraiment pas dans ses projets. Mais, il était tard pour penser tactique. Les navires étaient arrivés trop vite sur eux. Elle détestait les imprévus, elle n'avait pas le temps de réfléchir à mieux. Elle improviserait.

La peur lui nouait les entrailles. L'assaut était inévitable. Les coques se pliaient, le bois craquait et le choc avait failli la faire perdre pied. Margo n'était pas préparée à ce type d'affrontement. Margo ne savait pas ce qu'elle foutait ici et elle ressentait un puissant besoin de s'extirper de ces carcasses de bois et de métal. Elle avait suivi le mouvement en se jetant sur le navire ennemi.

La corde sur son épaule pendait lamentablement sur le coté, et elle regardait les pirates du navire se jeter à bord de l'autre. Se défendre, protéger leurs biens, remporter, c'était les seuls réels mots d'ordres qui devaient faire tinter leurs cervelles. Elle percevait la lame sifflante de la boîte d'acier fendre l'air et les corps, des masses informes s'écroulaient sur son passage.

Margo étreignait la corde entre ses doigts, cela lui amenait sans qu'elle ne le sache pourquoi, un certain réconfort. Elle connaissait inconsciemment ses horreurs même si elle en avait été protégé durant tant d'années. Elle savait pertinemment comment ces gens là menaient leurs vies, comme leurs épopées prenaient fin, comment la mort les rattrapait bien plus vite. Son grand-père avait partiellement connu cette vie là même s'il ne lui avait jamais conté quoique ce soit. Le sifflement de lames proches de son oreille l'obligea à sortir de ses sombres pensées, elle évita de justesse quelques coups bien placés. Elle s'était permise d'oublier un peu sa petite vie et celle de l'armure qui n'avait aucune hésitation à découper ceux qui osaient s'approcher trop près. Comme elle n'était pas très grande, certains m'étaient quelques minutes de trop à la calculer. Elle ne tuait pas. Elle n'avait pas envi de tuer. Tue avant d'être tuer, un dicton qu'elle aurait dû appliquer. Devoir est une chose, pouvoir est autre chose. Elle prenait des risques inutiles autant qu'il le faudrait, mais elle se refusait à achever quelqu'un froidement. L'armure lui faisait peur, mais bien plus en voyant le carnage auquel elle s'abandonnait. Comment pouvait-elle plaindre une personne qui agissait de la sorte ? Comment pouvait-elle avoir de la compassion ? Mais oui, réveille-toi. La piraterie, ce n'était certainement pas le monde parfait dans lequel des oursons de toutes les couleurs dansaient et chantaient en riant. C'était de la guerre, de l'or, du sang. Ce n'était pas uniquement de la découverte, la liberté, l'air frais de la mer. Elle connaissait les vices du monde, mais les voire clairement dans cette nuit presque lumineuse c'était bien pire.

La crosse de son arme avait déjà casser quelques dents et quelques mâchoires, et elle était parvenue à nouer les jambes d'une dizaine de mauvaises têtes. Une arme ou plusieurs avait sifflé trop prêt de son bras gauche, l'entaillant légèrement. Dans l'effervescence du combat, on l'avait fait saigné. Elle n'avait jamais saigné pour ça. Parce qu'elle s'était toujours débrouillée pour fuir les conflits ou tenir en joug ses adversaires. Attaquer de front l'handicapait grandement, et elle en faisait les frais. Ces quelques ecchymoses lui faisaient réfléchir sur ses faiblesses physiques évidentes, faiblesses que ne témoignaient pas autant la capitaine. Elle marchait, écrasait, et volait des vies sans vraiment se soucier d'une blessure quelconque : son armure la protégeait. Margo glissa entre les jambes d'un matelot qui manqua de glissa la lame de son épée sur sa gorge. Puis, tout s'arrêta. Le temps était suspendu, le calme était tombé alors qu'une scène presque irréelle se produisait devant ses yeux. Des traitres avaient le droit de changer de camp, d'accepter de passer l'arme à gauche. Une dame à la longue chevelure rousse se tenait face à l'armure. L'atmosphère l'inquiétait, parce qu'elle était lourde, extrêmement lourde. La féline rousse arborait les couleurs de la marine.

On peut toujours négocier, hm...?
Lâcha t-elle plus pour elle même que pour les autres. Sa voix s'était fait la plus discrète possible. Elle n'avait pas envie de crier comme d'habitude, mais... le combat ne s'annonçait pas bon. L'adversaire, la marine aux cheveux de feu, n'avait pas l'air d'être facilement manipulable. S'il y avait combat, il y avait le risque qu'Izumi perde. Il avait toujours un risque lorsque l'adversaire était plus puissant. La chance ne tournait pas toujours.

L'observation des duellistes dura quelques secondes, ou peut être des heures pour Margo. Se rendre ? Ses oreilles sifflaient à cette idée. Un rictus crispé étira ses lippes qui avaient pris une légère couleur violacée à force de la mordre.

Quelle délicieuse idée qu'elle avait la tigresse... Se rendre revenait à aller se faire pendre en place publique. C'était tellement merdique comme proposition, ça n'arrangeait qu'un coté. Celui de la marine. Et, elle l'aimait pas c'te fille. De un, parce qu'elle faisait son travail, de deux parce qu'elle avait l'air carrément cheater par rapport à eux, de trois parce qu'elle était grave poilue pour une fille. Ok. Elle n'avait aucune raison valable.

Bruyamment, Margo soupira en marchant à reculons pour s'éloigner le plus vite possible de cette bataille. Elle ne pouvait sérieusement pas y prendre part, cela serait du suicide. Elle avait son arme calée dans sa ceinture qui aurait pu lui donner une ouverture à Izumi... Si cette dernière n'avait pas opté pour l'option fierté de mes deux...

On ne mettait pas de menottes au poignet d'une personne libre. Par sa posture et sa gestuelle, Izumi dévoilait clairement ses intentions. Elle ne comptait pas en rester là. D'ailleurs, en quelques secondes, elle se trouva en train de voler au bout d'une corde pour alerter l'équipage de charger les canons. Tirer pour troubler un temps soit peu les marines, les obliger à s'éloigner sur le coup de la surprise, il y avait de l'idée. Mais, d'un certain coté les envahisseurs auraient tôt fait de retourner sur le péniche pourrit et de faire la même chose.
Les hommes et les femmes s'agitèrent autour d'elle, entamant de nouveaux pas de danse. De ce qu'elle en voyait, c'était plutôt le bordel. Chacun s'attelait à préparer, armer, tirer, les prunelles en feu, le cerveau en morceau, mais personne ne s'inquiétait du fait que la folle dingue était retombée à coté de la tigresse... Ce tour de haute voltige avait uniquement pour but de donner cette ordre là ? La bouche à demi ouverte, alors qu'elle admirait l'armure danser dans les airs, elle laissa échapper un :

PARDON ?

Elle était d'accord pour l'ordre. C'était judicieux. Et, si elle avait eu le temps d'apprendre à comprendre le fonctionnement des canons, elle se serait peut être jetée corps et âme dans cette acte barbare. Or, elle n'avait qu'une idée vague de la façon dont il fallait se servir de ceci. La poudre, ça lui connaissait. Mais elle n'avait jamais travaillé sur ce type d'arme lourde.

T'vas certainement pas combattre Madame je voue un culte aux poils... ! Hé, m'dame. Vot' bateau, vous allez d'voir y retourner, sagement.

C'était pas comme si l'armure avait commencé à se plier sous les attaques acharnées de la tigresse. Elle était effrayante. Margo aimait se dire que sans son fruit de merde, madame je suis velue mais sexy, serait une crotte. Tout comme eux. Oui, eux. Izumi était une crotte face à ce machin là. La marine employait les grands moyens. La marine avait des objectifs bien précis, et elle n'allait pas lâcher un si bon morceau. Attendez. Mais oui, fallait pas qu'elle rentre bredouille la madame ! L'intimidation chez Margo, ça se passait juste dans les cordes vocales. Elle n'avait pas grand chose à proposer à part des petits pieds nus dans les tronches, des tympans percés, ou étouffer ses ennemis avec ses seins.

Les canons étaient en marche, du moins certains, d'après le bruit de la carcasse qui se déchirait. Le bois devenait un projectile dangereux, et dans cette sublime explosion Margo s'efforça de se protéger le visage. Elle manqua de tomber à la renverse lorsque le bois trembla sous ses pieds. Mine de rien, les mains tout à coup sous les hanches, la corde toujours sur son épaule frêle, elle était parvenue à tenir debout. Ouais, à peu près.

IZUMI REVIENT ICI TOUT DE SUITE !

Elle s'attendait pas du tout à la voir débouler sur son bateau. Le caractère de son interlocutrice, elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'elle n'abandonnerait pas. C'était une mission suicide.

ON DÉFONCE TOUT ET ON SE CASSE !

Oui. Aucune envie d'affronter la marine. Si elle était passablement en sécurité... Izumi était carrément une cible parfaite pour les griffes velues de la tigresse.