Pendant que j'échange des marrons contre beignets et autres coups de schlass, j'entends un mec beugler des choses sur moi. De bonnes choses. Le bordel général s'est un peu arrêté.
Je le vois pas, mais je devine que c'est de moi qu'il parle. Je le devine parce que tous les autres concurrents sont devenues des bêtes sauvages. Le cliché de la meute de monstre : les yeux injectés de sang et le sourire carnassier qui pourrait luire dans le noir.
Je me sens comme une carotte au milieu d'une rénion de végétariennes affamées. Nan, l'image est mal choisie, les végétariennes sont rares sanguinaires. Même affamées.
Je me sens comme une misérable souris au milieu d'un troupeau de chats sauvages. Ouais, voilà.
Mais merde, je suis une hyène bordel ! Pas une putain de proie !
Sauf que j'ai pas le temps de penser à de la merde, le chacun pour sa peau s'est transformé en tous contre un, et le "un", c'est moi.
J'évite quelques poings, quelques lames ou massettes qui fusent direction ma bobine, je m'en ramasse d'autres, j'en donne aussi. Moins, c'est sûr, mais je suis pas sans défense.
D'ailleurs, on commence à faire des coopérations et je sens qu'on me soulève par la tignasse. Putain, personne touche à ma crête !
Un mec qui fait bien trois fois ma taille, que ce soit en longueur ou en largeur. Sans le savoir, je suppose, il m'a choppé par mon faible. Deux autres me tiennent les bras, je me débats comme un diable mais ça sert à que dalle. En face, un connard qui sourit à l'idée de me labourer en profondeur à coups de mandales. Il serre ses gros poings, donne quelques coups dans le vent et me charge.
Je me contorsionne pour donner de l'élan dans mes jambes, je les lève, il arrive, je les baisse et les serre autour de son cou, mon paquet en plein sa tronchiole.
Et ouais mec, faut pas sous-estimer la force qu'on a dans les jambes.
Et je serre, je serre. Il pousse un cri étouffé, essaie de me coller quelques droites mais le gros qui me tient par la crête me colle un coup de genou en plein la colonne vertébrale. Je douille, je grogne, je lâche mon emprise sur le mec entre mes jambes non sans essayer de lui coller un plat de semelle en pleine gueule.
En voyant ça, les autres combattants de l'arène se mettent sur la gueule pour savoir lequel aura le plaisir de se recouvrir avec mes tripes.
Faut que je me tire de ce merdier ! Tant que le gros mastoc me tient la tête, je peux pas me transformer en baies. Mais tant que j'ai pas mes bras, je peux pas rivaliser avec lui, donc faut que je me débarrasse des deux connards qui me retiennent par les bras.
Alors je tente le tout pour le tout : je fais gonfler les muscles de mes mains avec le Retour à la Vie et je fais une Bite of Hyena sur un de leurs poignets. Je veux sentir leurs os se fendiller alors je serre de toutes mes forces. Ils réagissent et s'arrangent pour que leurs poignets soient hors d'atteinte, mais peut importe en fait, tant que c'est un os, je peux essayer de le fendiller.
Sauf qu'ils me font deux clés de bras, et la seule chose que je peux agripper, c'est un morceau de moi.
Bon, okay, va falloir que je m'occupe du gros. Et si je peux pas utiliser mon fruit du démon, il me reste toujours le Retour à la Vie, et je n'ai qu'à l'utiliser comme Levy Quinn.
evyL Pikes
En même temps que je fais grandir mes cheveux, je les sépare en mèches. Le monstre géant plein de muscles est surpris, il essaie d'attraper les mèches au fur et à mesure, donc c'est le bon moment pour larder sa chair avec toutes les pointes. D'abord ses mains, pour qu'il me lâche, ensuite, les deux gus qui me retiennent prisonnier.
Ils me relâchent, un des deux me pousse violemment en avant et fait mon dernier pas incertain, quand je pose une dernière fois le pied, je vois la poussière au sol qui tremble un peu : une trappe va s'ouvrir sur mes pieds et sur la mer.
Je me retourne pour faire volte-face à mes adversaires, l'autre me charge, je me fonds en baies qui roulent sur le sol, il trébuche, je me reconstitue, son pote me taillade à coups de lames d'air en plein le thorax, il fonce sur moi, je me divise, ce qu'il fait qu'il fonce dans son collègue et tombent à la baille.
Dans le feu de l'action, j'ai pas vu le gros qui est revenu à la charge. D'une main, il me soulève encore par la touffe, prêt à me balancer dans le trou béant.
Je veux le latter au haki, mais j'ai pas le temps de me concentrer alors j'espère que ça marchera. Je l'ai déjà fait pas mal de fois, alors je visualise rapidement mon pied, je haki comme dirait Kiril, je l'imagine plus fort, plus puissant, comme un boulet de canon.
Je le vois qui commence à s'infuser, alors je vais infuser le deuxième. Je redouble d'efforts, soit je réussis, soit je crève.
Et dans la seconde qui suit, j'ai les pieds noirs, je me balance un coup pour atteindre son visage que je piétine, que je martèle comme un bourrin, le plus vite possible.
Je sens qu'il me lâche, je donne une dernière impulsion pour éviter le trou et me propulser juste derrière. Enfin sur la terre ferme, je peux le voir vaciller quelques instants et s'écrouler sur le trou.
Les mecs les plus proches arrêtent leur combat pour regarder le gros s'écrouler et boucher le trou. Ce qui me permet de souffler un coup et de récupérer un peu.