Le Sergent d'Elite Hopper Jo. Sous-Officier prometteur et complet, dévoué et compétent. Un homme bon mais tenace, un élément sain de la marine d'élite. Un élément qui prend l'eau, qui coule lentement et ce, depuis plusieurs mois. Mais commençons par le début.
Il entre en apprentissage tôt le Hopper. C'est à peine un adolescent lorsqu'il débarque, par vocation, en centre de formation de la marine. Il y fait ses classes et il les fait bien. On dit du bien de lui dans les couloirs, les officiers formateurs l'apprécient, lui comme ses capacités. Les années passent, le voila enfin promu marine d'élite, avec les honneurs s'il vous plait. Mais Hopper Jo n'en a pas assez. Il demande une faveur spécial: rester en base de formation pendant deux ans encore, à l'intendance. Un choix étrange mais judicieux. Un choix qui lui permet d'apprendre toutes les ficelles du commandement, de se familiariser avec tous les rouages de l'institution dont il fait partie. Hopper fait bon usage de cette faveur qu'on lui octroie, jusqu'à son terme. Il sort finalement, enrichi d'un grade de Sergent d'Elite. Oui monsieur.
Mais les faveurs, dans la marine d'Elite, ça se paie. Evidemment, on l'envoie au casse-pipe. Hopper n'y voit pas d'inconvénient, c'est son travail. Et il le fera bien. Par la même, et après une course poursuite grotesque avec un peuple cannibale, entre autres, il rencontre le Commandant de marine Foxy James. Leur association fait bon ménage et Hopper prouve ainsi qu'il est digne de son rang. Un trésor gigantesque sera découvert et un pirate aux sombres desseins tombera. Hopper est sur les bons rails. C'est là que tout s'écroule. On lui confie le commandement d'un contingent d'une vingtaine d'hommes avec pour but d'arrêter un pirate dangereux, Attila. La mission se révèle plus tordue que prévue. De complots en bâton dans les roues, elle se termine en fiasco. C'est finalement le Commandant Foxy James qui arrêtera le pirate, rendant un service empoisonné au Sergent d'Elite, mis en échec. Depuis, Hopper, il se touche. Il se fait chier grave. Les quelques missions qu'on lui a attribuées sont de l'ordre de la voie de garage. Cela fait maintenant deux mois qu'il est au repos.
Mais il reste les bonnes choses, se dit-il, en faisant tourner dans sa gorge la fumée d'un cigare Toji. Assis à la table du messe de la caserne de MarieJoa, Hopper observe les volutes qui s'échappent de sa bouche. Il est seul à sa table Hopper. Il est calme. Une nouvelle bouffarde. Son fumigène s'est éteint, c'est toujours ce qui arrive avec un bon Toji. Rallumons-le. Le yeux du sergent d'élite toise la salle. Elle est vide, à l'exception de deux soldats en pleine partie de carte. Hopper les observe, l'un d'eux le remarque et lui tourne un peu plus le dos...
Je suis devenu une sorte de pestiféré, qu'il se dit le Hopper. C'est amusant de voir à quel point, dans une institution comme la marine, les gens sont friands de rumeurs. Et les rumeurs, ça n'a qu'un seul destin: enfler, se déformer. Celles qui concernent Hopper n'ont pas fait exception. Mais il s'en fout. Enfin, c'est ce qu'il dit, et presque ce qu'il pense. Parce qu'en vrai, ça l'arrache qu'on murmure sur son dos dans les couloirs, qu'on mette en doute sa réputation. Il lui reste ses cigares... et c'est à peu près tout.
Sergent d'Elite Hopper Jo?
Il se retourne. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas vu entendu l'homme arriver. Un regard à son uniforme: c'est un matelot 1ère classe, le genre messager.
Lui-même.
Le geste droit, le matelot le salue avant de lui tendre un lettre scellée. Hopper la saisit, le cigare au coin du bec.
Merchi machelot.
Tandis que le messager tourne les talons, Hopper ouvre l'enveloppe, non sans une certaine fébrilité dans les doigts. Une réaction qui l'intrigue... Il doit vraiment "être en chien" le Hopper, pour trembler à la réception d'un ordre de mission, si seulement c'en est un. ... Ce n'en est pas un. Enfin, pas encore. C'est une convocation du Lieutenant d'Elite John Clark, dans ses quartiers. John Clark. Hopper connait ce nom. Lui aussi fait l'objet de rumeurs. John Clark... John Clark. Oui voila. Un marine d'élite de grande qualité, irréprochable qui a été mis au banc pour une sombre histoire de non respect d'un supérieur. Il l'aurait giflé ou quelque chose dans ce goût là. Certains disent même qu'il l'aurait tué, tant les élites sont réputés sanguinaires. Fadaises, sûrement. Toujours est-il que Clark à repris du service apparemment, tout comme Hopper..? Rapidement, trop, il se lève et se dirige vers la sortie. A son passage, es deux soldats joueurs de carte détournent le regard, dédaigneusement. Hopper se fige, les observe un instant.
Ton pote cache des cartes dans sa manche.
Il sort, laissant derrière lui le bruit d'une bagarre qui débute.