Rappel du premier message :
1621 – Escape from Zartacla
- Coupable !
Foi de Bibi, les foies jaunes, ça me connaît. J’en ai masse rencontré dans ma carrière d’écumeur des mers, assez pour savoir que si j’en étais un je le saurais, et que donc j’en suis pas un. Mais là, à voir ces enflures qui une par une se lèvent et débitent chacune leur part du chapelet de ma condamnation à mort, j’ai quand même un filet froid ascendant sueur âcre qui se met à me couler dans le dos. Et sur leurs dix faces lisses et chauves de pourris instruments d’une justice pure pour les pas assez justes comme moi, je lis toutes leurs bonnes pensées de bien-pensants pour mon âme noire devant les éternels. Coupable, je suis coupable. Je suis un traître.
Et les traîtres on les pend, on leur coupe la tête pour être sûrs et on en fait des omelettes pour les poissons les moins herbivores de la baie des cochons, juste à l’arrière du QG. La présidente de la cour martiale abat son marteau sur mes dernières pensées optimistes et brise mon regard en donnant la sentence. Pas le temps de me dire une dernière fois que ce monde était plein de belles plantes, mon avocat commis d’office échappe à mon courroux et laisse les quatre gorilles qui nous entouraient se rabattre sur moi, coucou. Leurs pattes lourdes me broient les épaules et le goût de l’action désespérée, je me laisse faire, et on m’emmène directos à l’ombre dont je viens.
- Salauds de riches ! Crevez tous !
Je sais pas pourquoi les riches plus que les autres, mais j’avais envie et on en veut pas à un criminel déclaré pour ses derniers mots d’homme incompris par ses pairs. Enfin ça c’est dans les livres mais dans la pratique on lui casse les genoux, à l’homme incompris, et quand leurs un, deux, trois... huit grosses pattes velues me lâchent sur la paillasse miteuse et pleine de puces de mon cachot sous l’échafaud, je lutte et grince et grogne pour me relever. Du soupirail, parce qu’il y a forcément un soupirail dans un cachot pour vermines futurement exterminées, je vois les serpents rouges qui déjà aiguisent leurs crocs et lèchent de leurs langues fourchues les bois de la machine à la corde de laquelle j’éclabousserai le monde de ma grande mort demain. Je dis le monde parce que tout le monde viendra me voir pendu… sauf les bigleux, bien entendu. Bien entendu sauf par les sourds, cela va de s... Serpents rouges ?
Un rêve, un putain de rêve ?