Zaun était un endroit sordide où peut de personne aimer s'aventurer. Par ailleurs, l'île n'était pas réputé pour son tourisme et ses nombreux lieux à visiter. Plutôt pour l'atmosphère toute particulière et les règles de vie qui y régnaient. La loi du plus fort, ou du meilleur, ou quelque chose du genre... Bref, un loi que Fantine connaissait plutôt bien, vu l'endroit d'où elle venait. Zaun était donc fait pour elle, et elle pour Zaun.
La jeune fille leva la tête vers le ciel sans pouvoir l'entrevoir. Les bâtiments qui l'entouraient étaient trop hauts, et une épaisse couche de pollution éclipsait le bleu. Une odeur de souffre et de cambouis dans l'heure, un parfum caractéristique des îles comme Zaun. Un parfum, donc, que Fantine savait presque apprécier. Elle avait l'impression qu'une pellicule de souillure lui recouvrait la peau, une pellicule de transpiration, de moiteur âcre, de poussière aussi peut-être. Elle s'en moqua bien, tirant plutôt la lettre de sa sacoche.
Elle la relut dans sa tête.
Quatorze heure pétante, qu'il y avait noté. Elle regarda sa montre avec un petit sourire. Encore un quart d'heure.
Il y avait une adresse aussi, par laquelle elle était passé en début de matinée pour faire un tour d'horizon.
Et plus d'indications l'attendaient là-bas.
Un sourire s'invita sur ses fines lèvres, alors qu'elle revenait sur ses pas avec la même cadence. Un rythme balancé sur ses grandes jambes trop fines, mais qui la portaient quand même. Les mains allant et venant, d'avant en arrière, se lançant au gré de sa démarche chaloupée. Elle poussa un long soupir presque mélodieux en arrivant devant l'endroit.
Un lieu bien sobre, presque sinistre. Des vitres crasseuses ne laissant passer aucune lumière, une porte lourde qu'elle poussa à la force de ses petits bras osseux. L'intérieur ne valait pas mieux que l'extérieur. Des tables aux chaises dépareillées, la plupart bancales ou à qui il manquait un pied. Les verres étaient couverts de crasses que l'on voyait à l'oeil. Et dans ce restaurant, un seul homme. Au milieu de la salle, assis à une table, devant une assiette encore pleine. Fantine avala la distance jusqu'à lui, se posa pile en face avec un grand sourire et un regard pétillant de malice.
Il la détaille. De haut en bas, de bas en haut, alors qu'elle posait ses bottes boueuses sur la table et ses mains sur son ventre.
« Je ne savais pas... que c'était vous que j'attendais... »
Il sembla déçu. Sous son chapeau haut, derrière ses lunettes en demi-lune et sa moustache entretenue finement. Il ne l'attendait pas. Sans doute qu'il s'était fait une image de la personne qu'il avait engagé par le biais d'une petite annonce. L'image d'une personne qui aurait pu être... fiable. Différente plutôt. Une personne qui n'aurait pas été Fantine.
Elle commanda sans gêne et fut servie rapidement.
« Je ferais avec, obtempéra-t-il finalement. Voici Jules. »
L'homme posa sur la table une photo qu'il tendit vers Fantine. La jeune fille la regarda à peine deux secondes avant de relever le nez vers son verre de chocolat. L'oreille attentive qu'elle prêta à son vis-à-vis, elle écouta avec patience la voix monotone de l'homme :
« Il faisait parti de notre club de Bridge, il y a de ça trois semaines. Nous sommes un club réputé, porteur, et beaucoup de nos membres sont des gens bien. Jules... Est parti avec la caisse et sans laisser de traces. On dit qu'il se trouve ici. »
« Peu des miens sont au courant de la démarche, mais je voudrais que vous récupériez ce qu'il a volé, et que vous lui donniez une correction méritée.
Ahun... »
Elle souffla dans son verre, faisant remonter les bulles d'air à la surface dans un bruit dérangeant le silence de plomb. Puis, elle se stoppa soudainement et demanda avec innocence :
« Vous voulez que je le tue.
… Ce n'est pas moi qui l'ais dit, lança-t-il d'une voix gênée. »
Elle haussa les épaules. C'était d'accord.
La jeune fille leva la tête vers le ciel sans pouvoir l'entrevoir. Les bâtiments qui l'entouraient étaient trop hauts, et une épaisse couche de pollution éclipsait le bleu. Une odeur de souffre et de cambouis dans l'heure, un parfum caractéristique des îles comme Zaun. Un parfum, donc, que Fantine savait presque apprécier. Elle avait l'impression qu'une pellicule de souillure lui recouvrait la peau, une pellicule de transpiration, de moiteur âcre, de poussière aussi peut-être. Elle s'en moqua bien, tirant plutôt la lettre de sa sacoche.
Elle la relut dans sa tête.
Quatorze heure pétante, qu'il y avait noté. Elle regarda sa montre avec un petit sourire. Encore un quart d'heure.
Il y avait une adresse aussi, par laquelle elle était passé en début de matinée pour faire un tour d'horizon.
Et plus d'indications l'attendaient là-bas.
Un sourire s'invita sur ses fines lèvres, alors qu'elle revenait sur ses pas avec la même cadence. Un rythme balancé sur ses grandes jambes trop fines, mais qui la portaient quand même. Les mains allant et venant, d'avant en arrière, se lançant au gré de sa démarche chaloupée. Elle poussa un long soupir presque mélodieux en arrivant devant l'endroit.
Un lieu bien sobre, presque sinistre. Des vitres crasseuses ne laissant passer aucune lumière, une porte lourde qu'elle poussa à la force de ses petits bras osseux. L'intérieur ne valait pas mieux que l'extérieur. Des tables aux chaises dépareillées, la plupart bancales ou à qui il manquait un pied. Les verres étaient couverts de crasses que l'on voyait à l'oeil. Et dans ce restaurant, un seul homme. Au milieu de la salle, assis à une table, devant une assiette encore pleine. Fantine avala la distance jusqu'à lui, se posa pile en face avec un grand sourire et un regard pétillant de malice.
Il la détaille. De haut en bas, de bas en haut, alors qu'elle posait ses bottes boueuses sur la table et ses mains sur son ventre.
« Je ne savais pas... que c'était vous que j'attendais... »
Il sembla déçu. Sous son chapeau haut, derrière ses lunettes en demi-lune et sa moustache entretenue finement. Il ne l'attendait pas. Sans doute qu'il s'était fait une image de la personne qu'il avait engagé par le biais d'une petite annonce. L'image d'une personne qui aurait pu être... fiable. Différente plutôt. Une personne qui n'aurait pas été Fantine.
Elle commanda sans gêne et fut servie rapidement.
« Je ferais avec, obtempéra-t-il finalement. Voici Jules. »
L'homme posa sur la table une photo qu'il tendit vers Fantine. La jeune fille la regarda à peine deux secondes avant de relever le nez vers son verre de chocolat. L'oreille attentive qu'elle prêta à son vis-à-vis, elle écouta avec patience la voix monotone de l'homme :
« Il faisait parti de notre club de Bridge, il y a de ça trois semaines. Nous sommes un club réputé, porteur, et beaucoup de nos membres sont des gens bien. Jules... Est parti avec la caisse et sans laisser de traces. On dit qu'il se trouve ici. »
« Peu des miens sont au courant de la démarche, mais je voudrais que vous récupériez ce qu'il a volé, et que vous lui donniez une correction méritée.
Ahun... »
Elle souffla dans son verre, faisant remonter les bulles d'air à la surface dans un bruit dérangeant le silence de plomb. Puis, elle se stoppa soudainement et demanda avec innocence :
« Vous voulez que je le tue.
… Ce n'est pas moi qui l'ais dit, lança-t-il d'une voix gênée. »
Elle haussa les épaules. C'était d'accord.