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Il y a bien un début, pas forcément réjouissant, à tout.

Il s'en est passé des choses cher journal, depuis la dernière fois que je t'ai parlé il y a de cela presque un mois. Je suis sur le toit de la caserne, premiers moments de détente depuis longtemps. C'est l'heure rose et il fait bon. Quelques gouttes sont tombées en début d'après midi, mais très vite le ciel s'est dégagé. Dommage, la pluie me rend mélancolique et j'aime bien être mélancolique.

Je ne sais pas si on m’a pardonné l’accident avec les enfants, mais au moins, ça va mieux. On me laisse toujours pas les approcher mais j’ai pu malgré tout atteindre le poste de Caporal. De nouveaux horizons s’offrent à moi.

Je suis d’humeur à te conter cette magnifique épopée qu’a été mon horrible semaine... mois même... tous les jours se mélangent un peu depuis que je suis sortis de cette petite cellule. On m’a convoqué et de longues heures j’ai du attendre. Pour quoi ? Un sermon de presque deux heures en seiza, sans doute ont-ils trouvé ça drôle... On m’a chargé par la suite de la garde de la bibliothèque. Ça ne paraît pas particulièrement dégradant ou fatiguant mais... un silence incessant  et des livres à surveiller. Pas que je n’aime pas les livres, non, ils sentent très bon ! Mais de là à attendre des heures durant dans une bibliothèque... Je ne sais combien de temps ça a duré.. les jours et les nuits... de toue façon je ne sortais plus, je gardais la bibliothèque. Belle bibliothèque, grande bibliothèque, pleine de meubles et les meubles plein d’étagères... et les étagères pleines de livres... eux-mêmes plein de mots plein de lettres... Pas plus gênant que ça, mais très long, très fatigant. Je ne sais combien de temps ça a duré.

Quand on m’a laissé sortir pour reprendre l’entraînement et faire autre chose de ma vie, disons que la punition était levée, j’ai été assignée au ménage. Bon, j’était déjà chargée de ménage avant, retour au point de départ. Mais je voulais plus que ça, au bout d’un mois les gens fond des rondes en villes et mois j’étais là à être de corvée de ménage. Bon au moins j’avais accès à l’entraînement et je pouvais faire autre chose que surveiller des livres, comme par exemple euh.. M’entraîner ou.. ou nettoyer.

Et maintenant me voici Caporal. Pas aussi simplement que « C’est bien t’as bien nettoyer les couloirs et les chiottes » ou « Les stocks sont bien rangés... encore » ou « La bibliothèque est très bien gardé », ils en ont rien à faire. Ça doit être lié à la ronde en ville que j’ai fait il y a quelque temps.

J’ai été assignée à un petit groupe de cinq plus le chef. Je ne sais même pas son nom... il avait une mèche devant les yeux. Il doit avoir un nom je pense... Les gens en général ont des noms. Je me demande ce que ça peut être... il a dû le dire sans doute, pourquoi ne le connais-je pas ? On l’appelais « Chef » ou « Chef mèche devant les yeux » pour les plus observateurs, certes, mais ça ne doit pas être son vrai nom... C’est pas bien important.
Bref, j’étais dans un groupe de cinq et on allait faire des tours en ville, c’était notre boulot... c’était pas mal. On était chargé des tours le soir venu vers à peu près 17h quand le soleil commence à décliner et à étendre les ombres et ce qu’à la tombée de la nuit noire. Il y a beaucoup beaucoup de Marine sur cette île et donc beaucoup beaucoup de groupe et donc pas mal d’horaire différent.

Mon groupe cependant n’était pas très vaillant, a moins que boire soit aujourd’hui considéré comme vaillant... C’est pas impossible. Ça expliquerais pourquoi il était chargé de la protection de l’île. Même s’il ne s’y passe rien.
Parfois on trouve des chats égarés qu’on doit ramener a leur propriétaire et parfois il y a deux trois mecs bourrés qui cassent des bouteilles dans la rue ou qui décident de se frapper. Parfois ya des voleurs qui volent une pomme su l’étable d’un marchant lorsque ceux-ci commencent à ranger leurs étables. Parfois, un chien décide d’attaquer une gamine ou un oiseau qui chie sur un vieillard qui mendiait... et nous on est là et on « protège » l’île. Long long boulot qu’est de protéger cette île. fatigantes rondes.

Chère sont les poissons d’ailleurs. Je ne comprends pas. A un moment, un  peu énervé par leurs comportements, puisqu’après tout je voulais servir la marine et pas me faire servir dans un bar, j’ai fini par en parler a Chef mèche devant les yeux, mais il m’a envoyer baladé gentiment d’un revers de la main et d’un ton arrogant me disant qu’après tout je n’y connaissais rien  et qu’il ne pouvait recevoir d’avis d’une fille, sans bras, « fille de » de surcroîts et incapable de ne pas frapper d’enfants. hum... oui, peut-être... Aujourd’hui j’ai pris sa place. J’ai même le devoir de ranger les stocks. Il est désormais sous mes ordres, bien que rechignant a obéir. Il suffira que je le fasse obéir a revers de pied... ou de manche... C’est bien les manches ! Je pourrais frapper avec ? Si je mettais des poids au bout, ça pourrait faire mal. C’est pas bête en fait... Mais ça a pas l’air facile, je tenterais ça demain.

Je n’ai fait qu’une seule ronde en ville jusqu’à présent, c’était hier, je venais d’obtenir mon grade et mes fonctions. Ça s’est bien passé, il ne s’est rien passé. On a marché, on ne s’est pas arrêté au bistrot, personne n’a ouvert la bouche et il ne pleuvait pas. Il n’y avait pas de soleil non plus parce qu’il était 17h et que c’est l’heure rose, puis il s’est mis à faire nuit et il pleuvait toujours pas, mais il n’y avait pas de soleil non plus puisqu’il faisait nuit... y’avait des étoiles dans le ciel.
Mon père disait que la nuit, il y avait plein de petits soleil qui nous aiguillent. Je suis pas conne, je sais qu’il parle des lucioles,  mais y’en a peu en ville... alors je me suis imaginée que les étoilent étaient ces petits soleils nocturnes : des lucioles. Elles se reflétaient dans l’eau, avec un petit vent frai. J’aime bien me balader la nuit. La nuit c’est cool.
Quand on rentre on va directement se coucher et le matin je n’ai rien à faire... mis à part bien sur l’entraînement matinal, comme tous les matin. après quoi je m’occupe de l’organisation des stocks, puis la ronde, rapport et dodo. Comme ça tous les jours depuis deux jours déjà.

J’avoue m’ennuyer un peu. J’aimerais aller en mer, affronter des pirates ou bien... je sais pas moi... des pirates ? De vraies occupations pour sauver les gens. Par exemple en se battant contre des Pirates, ou n’importe quoi, quelque chose d’utile quoi... Escorter quelqu’un, aider des enfants... Je ne peux te raconter des balades dans une rue... J’ai mis un pied devant l’autre des heures durant afin d’avancer dans des rues, parfois étroites, parfois moins, parfois sombres et parfois moins, souvent entouré de bâtiments parfois haut et parfois moins, mais certaines beaucoup plus, le ciel est souvent bleu, mais parfois gris et entre temps il arrive qu’il soit bleu tâché du blanc des nuages passants, parfois il se met à pleuvoir et mes cheveux se mouillent, puis gouttent sur mon visage et c’est désagréables parce que je ne peux pas l’essuyer, mais au fond j’aime bien ça parce que ça me rend mélancolique et que j’aime bien la mélancolie.

Maintenait que... Objectivement, j’ai moins de temps que quand j’étais à la bibliothèque. A la bibliothèque il se passe rien. Mais maintenant qu’au moins je me sens mieux et que je suis sortis de cette bibliothèque où il se passait rien et où il faisant sombre et ou je ne voyait la lumière du soleil que le soir en rentrant chez moi et qu’en je dis « lumière du soleil » j’entend la lumière « des soleils », je vais peut-être pouvoir t’écrire plus souvent, parce que j’aime bien t’écrire, ça me détend. Pas que je ne suis pas détendue sinon hein ? juste euh... ça me détend. Je me sens bien sur le toit de la caserne à regarder la mer merer et le vent venter pendant que le soleil se couche. Je vais devoir te laisser, j’ai une ronde à organiser, à faire... il ne va rien se passer, ça va être long... et quand on aura fini on rentrera et je ferais un rapport pour dire que tout se passe bien et qu’il ne s’est rien passé. Puis j’irais me coucher ou alors, s’il s’est passé des choses, je t’écrirais. Mais je te rassure, il ne se passera rien. Au Royaume de Bliss il ne se passe rien. Deux casernes, franchement... vivement l’entraînement de demain matin, c’est le seul moment de la journée ou je peux ne pas penser. J’aime beaucoup ne pas penser parfois, c’est reposant, tout comme t’écrire. Pourtant, je pense bien quand je t’écris, mais je t’écris, c’est différent... Penser est si fatiguant... Vivement que je puisse voguée sur cette mer merveilleuse, voir le vent s’engouffrer dans les voiles et les voiles propulser le bateau qui nous emportera vers l’horizon et vers d’autres îles où il se passera sans doute des choses. Combattre des pirates ou défaire un mafia que se sera installé sur une île de pêcheur par exemple et qui tenterait de vendre du poisson hors de prix ou je ne sais encore... en dehors de cette île, de ces vagues, de ces plages et de ces ports que je ne connais que trop.

Je pense retourner bientôt à l’île du karaté, revoir mes maîtres, achever mon entraînement. Ou peut-être que je ne l’achèverais pas, que j’irais uniquement pour profiter un peu de leurs bons conseils.
Il y a toujours des pirates sur l’île du karaté, venant pratiquer un art martial quelconque et généralement ils finissent par se fritter avec les marines sur place qui eux aussi font des arts martiaux quelconque. Au moins ya de l’action, pas comme ici.

Maintenant que j’y pense, j’admire mes parents et ma sœur, qui ont réussi à aller au delà de cet ennui mortel et réussis à monter en grade. Moi aussi je monterais en grade, d’ailleurs j’ai eu mon premier grade, je suis Caporal. Ça fait moins d’un an que je suis là et je suis déjà Caporal. normalement on passe par 2eme classe, puis par 1er classe et c’est fatiguant et c’est laborieux. Je suis déjà Caporal. Je pense que je pourrais vite monter en grade et devenir meilleurs et parcourir les mers. Partir a l’aventure... Peut-être qu’un jour j’aurais un bateau ? Bien sûr qu’un jour j’aurais un bateau ! Avant de devenir Amiral. Amiral, ça doit être beaucoup de paperasse, beaucoup d’hommes sous ses ordres aussi. Faut que j’apprenne à donner des ordres, et à délégué la paperasse ! La paperasse, c’est pas facile avec les pieds. Sans doute plus facile que la plupart des gens qui écrivent avec leurs pieds, à cause de l’habitude, mais pas simple quand même... Je préfère ne pas écrire. J’ai des problèmes de perception de taille des lettres et d’alignement aussi et d’espacement... C’est pas utile d’écrire, qui écrit dans la vraie vie ?! J’ai jamais vue quelqu’un écrire ! Déjà je sais lire, c’est bien suffisant. Les gens écrivent pour moi et je lis ce qu’ils ont écrit...

Il est loooong ce nuage, il me fait penser à une chaîne. Un peu comme celle d’un fantôme qui traînerait au sol la nuit. En parlant de traîner au sol la nuit... Faut que je descende de là moi, j’ai une ronde à faire. A la revoyure cher journal mental a défaut d’en avoir un physique. Je te recontacterais sans doute bientôt si j’ai des choses à te raconter... mais il est possible que je revienne te voir même si je n’ai rien à te raconter, je ne pense pas avoir grand chose à raconter avant de partir à l’aventure, en mer.
Paraît que les premiers grades se montent vite, je suis impatiente d’avoir des choses à te raconter.