Direction East Blue.
L’air du matin était encore frais, je pouvais sentir le souffle de la brise dans mon cou. La nature pouvait encore être douce et chaleureuse. Elle me prenait dans ses bras comme pour m’enlacer amicalement. Comme quoi, il restait encore un peu de bonté en ce monde. Le soleil se levait à peine, laissant entre apercevoir quelques premiers rayons à la chaleur agréable sur le visage. Ce moment était de celui qui permet, pendant quelques secondes, de tout oublier. Il permet d’oublier la sinistre vermine de ce monde, il permet d’oublier que l’homme est un déchet, une pourriture qui ne vit que pour servir ses propres intentions et n’hésitant pas à cracher à la gueule d’autrui. Dans ce genre de moment, je ne pense plus à ce jour, à ce carnage. Mais évidemment, cela ne dure que quelques courtes secondes, tout au plus.
Ce jour-là, le Commandant décida de m’envoyer jusqu’à East Blue. Je devais en effet escorter les biens appartenant au gouvernement. Il s’agissait là d’un revenu habituel auquel s’ajoutait un pourcentage des primes, des trésors trouvé et autres butins possédés par le QG de North Blue. La marchandise était destinée à faire plusieurs voyages, le premier étant à destination du QG d’East Blue. Pour que le transport ne soit pas trop suspect et n’attire pas d’éventuels pirates, mon navire était sa seule escorte, et mon équipage, bien sûr. Notre objectif était simplement de partir d’un point A et d’arriver à un point B, simple. Le commandant avait tout de même pris soin de m’informer de la présence de la Marine d’Elite pour accompagner l’escorte, pourquoi pas.
Prendre une douche, se vêtir, attacher son sabre… tout cela était devenue une habitude de chaque jour. M’approchant de mon navire et constatent que le navire de transport n’était pas encore prêt, je pris le temps de vérifier la présence de mes hommes, ainsi que leur hygiène globale. Important pour un marin. Une fois tout en place, une fois les biens dans les soutes du bateau de transport, nous pouvions nous mettre en route vers notre destination. Le temps était propice à la navigation, il faisait beau. Quelques nuages arboraient le ciel, mais celui-ci était teinté d’un bleu très clair et visible à des kilomètres. Nous ne devions, à priori, pas avoir de difficulté pour ce voyage.
Prenant alors la mer, il nous suffisait de suivre de près le bateau marchand. La première moitié du chemin se passa sans aucun soucis, la mer était calme, nous ne croisions aucun navire extérieur, aucun monstre marin. J’avais rarement eu l’occasion de faire un voyage aussi calme, à vrai dire. Sur le navire, les hommes procédaient à un roulement. Lorsque certains s’occupaient de la navigation, de surveiller les alentours et autres tâches, d’autres pouvaient se reposer, jouer aux cartes ou tout simplement discuter. C’était ma façon de procéder, pour garder un moral constant et une certaine affection chez mes hommes. Cela fonctionnait plutôt bien, à vrai dire.
Après un certain temps de navigation, nous arrivions à la frontière entre North Blue et East Blue. Cela devait être le point de rendez-vous avec la Marine d’Elite d’East Blue. La moitié du chemin était effectuée.
Une simple escorte.
-Caporale, vous partez dans cinq minutes j'espère que vous êtes prête pour la mission.
L'officier jette un rapide regard dans le coin d'ombre de sa cabine d'ou sort une figure géante. Facilement deux têtes de plus que son supérieur et pourtant c'est elle qui courbe l'échine, la tête docilement incliné en guise de soumission comme un cabot voilà que la caporale de l'élite acquiesce à sa manière avant de partir en tournant les talons cigarette en bouche. Même gradée elle n'en reste pas moins une soldat aux ordres d'un lieutenant d'élite temporaire. Elle sera bientôt affectée, selon les ragots à la 102eme droit sur Marie-Joa, on raconte de drôles de ragots au sujet de Lust. Comme quoi le colonel en place se servirait de la caporale pour la revendre en esclave aux nobles sur place, comme quoi son charme si particulier lui aurait permit cette mutation.
Mais Lust n'écoute pas, son cerveau encore étroitement sous tutelle de Madame via conversation escargophoniques se dresse en rempart parfait contre les bruits de couloirs. Solidement attachée à sa ceinture son fouet force chacun à arrêter sa discussion lorsque la marine d'élite passe dans les rangs. Si sa carrière vient à peine de réellement débuter et que certains voient d'un mauvais oeil l'ascension plutôt rapide d'un tel spécimen Lust elle n'est ici que pour obéir à l'ordre unique de Madame. Revenir saine et sauve et surtout capable d'une autonomie comme chaque humain, mais Madame le sait ce ne sera probablement pas aussi parfait et utopique qu'elle le souhaite, à force de tuer des pirates et de rencontrer des situations complexes et des drames humains celle qu'elle hésite à appeler 'mon enfant' reviendra probablement partiellement choquée de son service.
Mais aujourd'hui pas de place non plus pour les états d'âmes ça tombe bien Lust n'en possède pas, elle marche droitement la silhouette fine et svelte tandis que derrière elle son escouade se met en formation.
_____
Et les voilà sur un navire. Gérer même un petit groupe n'est pas facile pour l'officière aussi elle laisse plus ou moins de liberté à chacun, de toute façon selon leurs dire ils sont tous 'de parfait combattants' aussi 'obéissants que loyaux'. Et Lust y croit, comment douter une seule seconde de camarades et de personnes en apparences aussi souriants que sérieux quand la situation l'exige. Elle ne peut pas, elle n'y pense même pas à vrai dire ses maigres ressources intellectuelles se concentrant sur l'ordre de la mission.
Lust est encore en pleine apprentissage de la vie, elle découvre les émotions, ressentis, et sentiments aussi brutalement que brusquement. Depuis peu c'est la joie qui semble dominer le corps et l'esprit de l'ange mais pour combien de temps? Les émotions chez Lust sont aussi facile à discerner qu'elles prennent des proportions exagérés.
-Caporale on voit l'escorte de la régulière. On est prêt à rejoindre le convoi.
-...
-Je prend ça pour un 'Allez y'
-Laissez ce pauvre Allez y ou il est, il va bien au moins?
-C'était une expression caporale.
Une expression pourquoi semble-il la dévisager et soudainement épuisé, comme affligé d'un fardeau si lourd que le pauvre marin tourne les talons et va mettre la manœuvre en route. Pourquoi regarde-il Lust comme si elle était une bête, un objet? Elle ne comprend pas et ce n'est pas de sa faute, pourquoi soudainement semble il brusque et mécontent.
Elle se sent soudainement crispée et colérique mais tourne son regard vers l'horizon et contemple alors le calme et la brise.
Qu'il est bon finalement d'être simple d'esprit.
L'officier jette un rapide regard dans le coin d'ombre de sa cabine d'ou sort une figure géante. Facilement deux têtes de plus que son supérieur et pourtant c'est elle qui courbe l'échine, la tête docilement incliné en guise de soumission comme un cabot voilà que la caporale de l'élite acquiesce à sa manière avant de partir en tournant les talons cigarette en bouche. Même gradée elle n'en reste pas moins une soldat aux ordres d'un lieutenant d'élite temporaire. Elle sera bientôt affectée, selon les ragots à la 102eme droit sur Marie-Joa, on raconte de drôles de ragots au sujet de Lust. Comme quoi le colonel en place se servirait de la caporale pour la revendre en esclave aux nobles sur place, comme quoi son charme si particulier lui aurait permit cette mutation.
Mais Lust n'écoute pas, son cerveau encore étroitement sous tutelle de Madame via conversation escargophoniques se dresse en rempart parfait contre les bruits de couloirs. Solidement attachée à sa ceinture son fouet force chacun à arrêter sa discussion lorsque la marine d'élite passe dans les rangs. Si sa carrière vient à peine de réellement débuter et que certains voient d'un mauvais oeil l'ascension plutôt rapide d'un tel spécimen Lust elle n'est ici que pour obéir à l'ordre unique de Madame. Revenir saine et sauve et surtout capable d'une autonomie comme chaque humain, mais Madame le sait ce ne sera probablement pas aussi parfait et utopique qu'elle le souhaite, à force de tuer des pirates et de rencontrer des situations complexes et des drames humains celle qu'elle hésite à appeler 'mon enfant' reviendra probablement partiellement choquée de son service.
Mais aujourd'hui pas de place non plus pour les états d'âmes ça tombe bien Lust n'en possède pas, elle marche droitement la silhouette fine et svelte tandis que derrière elle son escouade se met en formation.
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Et les voilà sur un navire. Gérer même un petit groupe n'est pas facile pour l'officière aussi elle laisse plus ou moins de liberté à chacun, de toute façon selon leurs dire ils sont tous 'de parfait combattants' aussi 'obéissants que loyaux'. Et Lust y croit, comment douter une seule seconde de camarades et de personnes en apparences aussi souriants que sérieux quand la situation l'exige. Elle ne peut pas, elle n'y pense même pas à vrai dire ses maigres ressources intellectuelles se concentrant sur l'ordre de la mission.
Lust est encore en pleine apprentissage de la vie, elle découvre les émotions, ressentis, et sentiments aussi brutalement que brusquement. Depuis peu c'est la joie qui semble dominer le corps et l'esprit de l'ange mais pour combien de temps? Les émotions chez Lust sont aussi facile à discerner qu'elles prennent des proportions exagérés.
-Caporale on voit l'escorte de la régulière. On est prêt à rejoindre le convoi.
-...
-Je prend ça pour un 'Allez y'
-Laissez ce pauvre Allez y ou il est, il va bien au moins?
-C'était une expression caporale.
Une expression pourquoi semble-il la dévisager et soudainement épuisé, comme affligé d'un fardeau si lourd que le pauvre marin tourne les talons et va mettre la manœuvre en route. Pourquoi regarde-il Lust comme si elle était une bête, un objet? Elle ne comprend pas et ce n'est pas de sa faute, pourquoi soudainement semble il brusque et mécontent.
Elle se sent soudainement crispée et colérique mais tourne son regard vers l'horizon et contemple alors le calme et la brise.
Qu'il est bon finalement d'être simple d'esprit.
La Marine d'Elite
Une fois la frontière entre North Blue et East Blue passée, je pouvais apercevoir le navire de la Marine d’Elite. Ils étaient visiblement déjà là à nous attendre, je pouvais voir quelques hommes sur le pont. Pourtant, nous n’avions aucun retard sur l’horaire fixé. La mer était toujours aussi calme, une légère brise était encore de mise, mais la fraicheur ambiance n’était pas désagréable. Nous étions en tête, le convoi de biens étant sur nos talons. En cas d’attaque, il valait mieux que nous soyons devant. Nous avions eu une première moitié de parcours plutôt calme et un rythme de croisière assez rapide, tout allait bien.
Lorsque nous arrivâmes assez près du bateau de la Marine d’Elite pour distinguer l’apparence des hommes qui se trouvaient à bord, je commandai de ralentir. Me retournant, je fis également signe au navire de transport de suivre notre mouvement jusqu’à faire halte.
« Sergent… »
-Oui mon Lieutenant, je m’occupe de tout !
Le Sergent n’avait pas besoin de plus de mots pour comprendre ce que je voulais dire. Il savait comment agir, il savait quoi faire. Un simple regard lui suffisait pour se mettre au travail.
-Préparez-vous, nous allons approcher le navire de la Marine d’Elite. Quand nous seront à bonne distance, mettez la passerelle en place !
Un simple « A vos ordres », retenti sur le patrouilleur et chacun se mit à son poste, conformément aux instructions données.
Après quelques minutes seulement, nous arrivâmes prêt de nos collègues, nous arrêtant tout juste à leur niveau. Faisant un signe de la main, j’ordonnai la mise en place de la passerelle. Plusieurs membres de la Marine d’Elite étaient là, nous attendant simplement. Une fois la passerelle mise en place, je m’avançai le premier dans le but de rencontrer l’officier en charge du dit navire. Une femme s’approcha alors de moi.
-Lieutenant… commença le Sergent, sans terminer se phrase.
Je savais déjà ce qu’il allait me dire. Une belle femme, officier en charge du convoi, cela n’était pas forcément très courant. Cependant, aucunement dérangeant non plus, à mes yeux. M’approchant d’elle, je la saluai en signe de respect.
« Un beau visage ne peut qu’égayer une belle journée
Je suppose que de navire d’élite, vous êtes l’officier.
Lieutenant Gilgamesh, c’est un honneur de vous rencontrer
Je suis en charge du convoi qui ce matin nous a été confié.
Dans cette étreinte ensoleillée il nous faut rejoindre le QG
Avant que la douce une ne vienne éclaircir la voie lactée. »