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Freedom

La mer portait tranquillement la petite barque de Hal, au gré de ses flots. A bord du ridicule navire, le cyborg et son jeune compagnon achevaient un repas frugal composé essentiellement de biscuits secs. Le soleil commençait à lentement tomber derrière la ligne d'horizon. Et de toute évidence, les deux camarades n'allaient pas tarder à atteindre le but de leur expédition maritime.

Hal déboucha une bouteille de verre sortie de sa poche, et but une longue gorgée de son contenu. L'alcool brûla le long de sa gorge, alors qu'il se souvenait du pourquoi il en était arrivé là. La veille seulement, une femme parfaitement inconnue les avait embauchés, lui et Nel, pour une mission de libération en urgence. Leur destination: une prison dirigée par une sorte de tyran usant à outrance des pouvoirs lui étant conférés par le Gouvernement. Leur cible: le mari de leur cliente. Cependant, il y avait fort à parier que ce prisonnier n'était pas le seul à avoir été victime des agissements du directeur de la prison, qui, d'après leurs informations, s'appelait Stockburn. Ils avaient également pu se fournir en informations quant à la situation géographique de Classic Town. C'était de toute évidence une prison "posée" sur un tas de cailloux. Sans doute pas facile d'accès. Apparemment, un seul point leur permettrait d'accoster.

Hal essuya sa bouche d'un revers de la main, et énonça à Nel son plan d'attaque:

"Bon, en gros on peut pas débarquer autre part que sur l'embarcadère principal, à cause des caillasses. Du coup, soit on s'échoue, soit on s'infiltre dans la prison incognito. J'suis d'avis qu'on tente de s'infiltrer, c'est quand même vachement moins dangereux. Le hic, c'est qu'il nous faut une couverture crédible, et j'pense qu'avec un cyborg et un gamin on est pas arrivés. Mais ça encore, c'est pas le plus urgent. Faut d'abord voire ce qu'on fera à l'intérieur. Apparemment, le Stockburn est pas un bleu. Il a l'air d'avoir sa p'tite réputation dans le coin. Du coup, même à deux contre un, je suis pas sûr qu'on puisse se débarrasser de lui. L'idée, ce serait de déclencher une émeute chez les prisonniers et d'en libérer un maximum pour vraiment foutre le bordel. Ca pourrait faire écran de fumée, et on pourrait se barrer, avec un peu de chance, sans avoir trop d'emmerdes. Et sans oublier le client."

Le plan pouvait paraître suicidaire, mais il avait ses chances de marcher, selon Hal. Il fallait juste régler les quelques détails qui pouvaient laisser à désirer, comme par exemple trouver une couverture crédible.

"Qu'est-ce que t'en dis ?"

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Nel faisait sauter des baies dans sa bouche. Il en tenait un bon gros sachet qu'il trimballait depuis le début du voyage. C'est bon ces saletés. Quand il sentit que c'était enfin à son tour de parler il sortit d'abord un escargophone un peu spécial.

    — Tadaaaaa. J'ai demandé à Rose de nous prêter ça.

Rose c'était leur employeuse, Rose Vezarius. Une riche commerçante dont les bénéfices innombrables avaient attiré l’œil de Stockburn. Nel s'approcha de son coéquipier pour lui chuchoter quelques mots à l'oreille avant d'afficher un énorme sourire.

    — C'est pas bête hein? Bon faut juste pouvoir l'utiliser... Oui bon, d'accord, le plan. C'est une prison quand même, on voudrait pas se mettre la marine à dos. Donc il faudra faire attention à ne libérer que les personnes qui le méritent. On pourrait demander au mari de Rose, il devrait savoir lui ! Quant à s'infiltrer, j'ai une idée. Regarde, fit-il en affichant l'une des pages de son cahier de dessin. C'est plutôt ressemblant non ? Je viens de le faire pendant qu'on s'approchait de l'île. Et si on était envoyé par une noblesse importante du gouvernement mondial qui voudrait des représentations de l'intérieur de la prison ? On ferait croire qu'en échange il y gagnerait une somme d'argent importante. De toute façon personne ne refuse rien aux nobles, j'en sais quelque chose il y avait une famille comme ça sur mon île natale ! Donc je serais notre bien aimé graphiste, et toi... mon précepteur et garde du corps grassement payé ?


Ce que le petit duo venait d'énoncer, il s'agissait du plan A, comme dans « Ah tout se passe comme prévu ». Ils n'avaient plus qu'à espérer ne pas avoir recours au plan B comme dans « Fais chier maintenant on est bien dans la merde ». Tout reposait sur leurs talents de menteur et de comédien, et si Nel n'est en aucun cas capable de détecter un bon menteur, il savait lui improviser de formidables fables sur n'importe quel sujet. Dommage qu'il soit si honnête.

    — De toute façon, je crois qu'on a pas trop le temps de changer d'avis, on approche de la rive et le guet vient de nous faire signe.
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Nel avait raison. Classic Town était juste devant eux maintenant, à tel point que Hal se demanda comment il avait fait pour ne pas remarquer l'imposante prison de pierre. Bien qu’éminemment sobre et terne d'un point de vue esthétique, il émanait du bâtiment une aura des plus désagréables. C'était sans doute à cause des effluves nauséabondes qui se dégageaient des douves qui entouraient les murailles.

Perché au sommet d'un mirador, un homme leur fit signe de s'arrêter au niveau de l'embarcadère et de descendre de leur barque. Les deux acolytes s’exécutèrent, et Hal susurra discrètement à l'oreille de Nel:

"On fait comme t'as dit."

Le garde était descendu de son nid d'aigle, et s'approchait du duo. Hal l'examina rapidement. Il était armé, plutôt lourdement. Le cyborg remarqua un fusil dans son dos, et un pistolet à sa ceinture, ainsi qu'un sabre. De plus, le soldat ne portait pas l'uniforme de la Marine. Cette constatation confirmait ce que Rose leur avait déjà dit: Classic Town n'appartenait pas au Gouvernement et était une prison privée. En outre, ce n'était pas à la Marine qu'ils allaient avoir à faire, mais bel et bien à une sorte de milice. Ce n'était pas le gage d'une réussite facile, bien au contraire. Les soldats bénéficiaient sans doute d'un entraînement intensif, peut être plus rude que celui de la Marine. En découlait qu'ils étaient meilleurs au combat, peut être. Mieux valait éviter de les sous-estimer et prendre son temps pour observer l'ennemi. Repousser l'attaque le plus possible semblait être la meilleure chose à faire aux yeux de Hal.

"Qu'est-ce que vous venez faire ici, demanda le garde en plaçant sa main sur son arme ?

-Je suis John Smith, garde du corps du peintre officiel de la Noble famille de l'atoll de Kora, qui m'accompagne."

Il avait dit les premières énormités qui lui passaient par la tête, et comptait pour le coup énormément sur la crédulité du soldat.

"Nous venons directement sur l'ordre de nos seigneurs, qui nous enjoignent de quérir une représentation détaillée de l'intérieur de votre prison, qui les intéresse."

Hal déglutit discrètement. Il était très nerveux, à vrai dire. Le mensonge était pour le coup franchement énorme, et plein d'incohérences. Si vraiment ils étaient placés sous les ordres d'un Noble, il paraissait très étrange qu'ils soient venus en barque. Mais il fallait qu'il soit convaincant, car ils étaient de toute façon déjà lancés. Nul doute que le voile de la vérité tomberait à un moment ou à un autre, mais il fallait retarder cet instant le plus possible. L'objectif était d'obtenir une entrevue avec le chef de la prison, pour mettre en place le plan prévu par Nel. Si ils n'y arrivaient pas ... Restait le plan de la galère.

"Nous désirons nous entretenir instamment avec le dirigeant de ces lieux."

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Nel avait pris une posture hautaine, presque détestable à l'approche de la vigie. Le dos bien droit, la tête relevée avec mépris et malgré sa petite taille, ses yeux paraissaient prendre de haut celui qui eut le culot de ne serait-ce que poser son doigt sur la gâchette de son arme à feu. Le pauvre ne s'en rendait pas compte, mais si un véritable noble posait le pied sur cette île détestable pour être accueilli de la sorte, ses doigts ne toucheraient plus rien condamnés à être dévorés par les asticots ou jeter dans les abysses de l'océan.

Afin de poser des bases saines, Hal entama la conversation par de brèves présentations suivies d'injonctions très strictes. La détermination dans sa voix était totale, mais il ne parvenait pas pour autant à préserver son rôle calmement. Un stress ambiant transpirait de sa personne que Nel détecta bien avant l'autre interlocuteur. Le temps avait passé depuis leur rencontre et il avait déjà cerné sa façon d'être.

Le soldat considéra longuement la barque déplorable avant d'inspecter de haut en bas le duo. Il répéta ce petit manège des yeux plusieurs fois avant de prendre sa décision, qu'il énonçait sans même un accroc dans la voix.

    — Non je suis désolé mais ça va pas être poss...

Le bruit de craquement qui suivit parut ignoble. Nel tenait l'index de son interlocuteur qui s'avérait légèrement tordue. A la vue des yeux larmoyants de la vigie, n'importe qui aurait compris la douleur qui traversait son corps, pourtant loin du compte.. Le cri vint après, comme la conclusion d'une hymne à la douleur. On ne refuse pas à certaines personnes. La soumission doit être totale.

    — Mon nom est Noël Integra Fairbrooks Wingates Hellsing, serviteur officiel de ses majestés les Atoll de Kora. J'eusse déjà souffert amplement de ce voyage détestable à bord de ce rafiot inconfortable nécessaire à la totale discrétion de notre présence sur cette île. Si les prochains mots qui sortent de votre bouche ne sont pas « Je vous prie de me suivre votre altesse », nous mettrons à feu et à sang la moindre parcelle de ce coin oublié du monde.

Nel pivota face à son partenaire, employant un demi-tour presque militaire avant de le fouetter vigoureusement du plat de la main.

    — Exécute ce pourquoi tu es payé, serviteur.

Obliger son propre maître à intervenir était considéré comme un acte hautement punissable chez la noblesse, Nel se devait de réaliser tout ce que ferait un ignoble membre de cette espèce. Ils risquaient tous les deux leur vie dans cette affaire.

Le garde quant à lui tenta de récupérer un semblant de prestance après s'être fait maîtrisé par un enfant qu'il estimait d'une dizaine d'années. Son regard ne reflétait plus qu'une effroyable peur face à l'être devant lui.

    — J... je vous pris de me suivre, votre altesse, bégaya-t-il.

Sur le chemin, il empoigna un escargophone dont il se servit pour avertir son absence temporaire en tant que vigie ainsi que de la présence de deux statures importantes. Un doute subsistait toujours dans son esprit, mais quand on est payé 300 berrys de l'heure, on ne joue pas les héros et on espère que le prochain saura choisir la bonne solution. Une immense grille en acier les accueillirent à leur arrivée, pas le genre qu'on peut défoncer à coup de poing. S'ils repartaient par ce côté, il leur faudrait un moyen pour en prendre le contrôle.

Le soldat expliqua toute l'histoire à son supérieur hiérarchique, en prenant soin d'éviter de mentionner la colère du noble qu'il avait provoqué, avant de repartir en courant à son poste, soulagé d'être encore en vie. Leur nouvel interlocuteur s'avérait beaucoup plus serein et robuste, prenant un grand souffle avant de démarrer son discours.
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"Qui que soit votre maître, il a des goûts étranges. Je suis Andreï Poutchino, directeur en second de Classic Town. J'aimerais que vous m'expliquiez les véritables raisons de votre venue, et vite. Plus vite on en aura fini avec cette affaire, mieux ce sera."

Hal et Nel avaient traversé les couloirs de pierre froids de la prison jusqu'à arriver dans le petit bureau de ce tiers personnage qui se présentait comme le sous-directeur de la prison. Le cyborg était resté admiratif devant les talent d'acteur de son jeune compagnon, d'une toute autre dimension que les siens, assez risibles, à vrai dire. C'étaient ces mêmes talents et la capacité à improviser de Nel qui leur avaient sauvé la mise face au premier garde qu'ils avaient rencontré. Bien qu'il semblât couver quelques soupçons, celui-ci avait fini par s'incliner devant le passage plus ou moins forcé des deux infiltrés. Mais là, la partie semblait être plus délicate, leur nouvel interlocuteur semblant déjà assez peu convaincu de la véracité de leur couverture.

"Arrêtez votre petit manège et racontez-moi gentiment pourquoi vous venez foutre les pieds dans ma prison. Et par pitié, grouillez-vous !"

Hal resta pétrifié. Il ne pensait pas qu'ils seraient démasqués aussi vite. Il fallait cependant improviser une réponse qui tiendrait la route. Peut être qu'en sauvant les apparences, leur couverture tiendrait face au sceptique.

"Votre langage ne sied absolument pas, monsieur. Retirez vos paroles ou nous nous verrons obligés de vous châtier sans préavis.

-Ta gueule."

D'un geste vif, Hal empoigna le soldat à la gorge de sa main de fer. Sa victime ne pût même pas réaliser ce qui lui arrivait. Le cyborg plaqua sa seconde main sur la bouche du sous-directeur, et lui chuchota à l'oreille:

"Ferme-la et écoute-moi bien gentiment. Tu vas nous conduire à ton boss sans faire d'histoire, sinon je te fais péter la cervelle, pigé ?"

Voyant qu'il risquait d'étouffer, Hal relâcha la pression. L'homme put articuler quelques mots.

"Attendez ... Je suis avec vous ... Mais lâchez-moi par pitié !"

Dubitatif, le cyborg hésita un instant. Le sous-directeur pouvait à tout moment avertir ses hommes d'un simple cri. Il faudrait être vigilant. Il relâcha complètement sa prise, mais prit soin de garder la tête de sa cible à portée de main.

"Je suis pas vraiment le sous-directeur de la prison. Enfin, si, mais disons que je suis infiltré. Depuis quelques temps, je cherche à faire s'évader un ami à moi qui s'est fait emprisonner par Stockburn. Cette enflure abuse de son pouvoir, et je veux le faire tomber. Mais cette prison est une vrai forteresse. Si vous voulez la même chose que moi, on pourra peut être arriver à un résultat. Je peux vous conduire jusqu'au bureau du patron."

Hal jeta un regard à Nel. C'était sans doute la meilleure option possible, si l'homme disait vrai. Mais il faudrait rester attentif.

"Ca marche. Mais au moindre signe de trahison, t'es mort.

-Ca semble légitime ..."

_______

Le petit groupe traversait maintenant un autre couloir froid aux pavés salis par l'humidité et les moisissures. A gauche et à droite, les cellules remplies de prisonniers grouillaient au passage des visiteurs. Ceux-ci lançaient des injures, crachaient sur les pieds des passagers, ou les suppliaient de les libérer. Toutes leurs paroles rassemblées résonnaient en écho dans le corridor, rendant le lieu plus lugubre encore. L'officier finit cependant par y mettre fin d'un simple coup de sa matraque sur les pavés.

"Les prisonniers sont comme des chiens ici. Il faut les frapper ou ils se la ferment jamais. Y'en a qui sont de vrais emmerdeurs. Celui-là, par exemple, il a failli s'évader deux fois. Depuis, on sait pas trop s'il est mort ou vivant. Celui-ci a tué plusieurs gardes rien que pour le plaisir. Des fous ! Ils se calment que quand on les passe à tabac. Et faut pas lésiner, croyez-moi bien."

Hal avait la nausée. C'était soit dû à l'odeur pestilentielle qui régnait dans la prison, soit aux paroles de leur complice. Bien qu'il les ait assurés qu'il ne s'agissait que d'un rôle, Hal ne pouvait se retenir d'avoir envie de le frapper et de le jeter à ses prisonniers.

Ils arrivèrent bientôt devant une porte de chêne.

"C'est là. Bonne chance."

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Le commandant en second toqua trois fois sur la porte et s'écarta pour laisser le passage aux invités. A l'intérieur Stockburn sirotait un thé fumant en observant l'horizon face à sa fenêtre. Alors que Nel et son coéquipier s'avancèrent dans la salle, il déposa sa tasse sur une table ronde à côté de lui, puis croisa ses mains dans son dos. Il portait un costume entièrement noir, couplé à une chemise blanche dotée d'un nœud papillon.

    — Bonjour messieurs. Inutile de gaspiller votre salive, je sais déjà qui vous êtes. Vous savez, pour des représentants de la noblesse, vous n'êtes pas très prudents. Neuf cent soixante-huit. C'est le nombre d'angles de tir mortel que j'ai obtenu quand vous naviguiez paisiblement en direction de Classic Town. Alors dites-moi, pour quelle raison foulez vous le sol de cette île aride ?

Nel se mit en avant de son partenaire, saluant le directeur de façon très formelle en s'inclinant dans un mouvement de révérence où un bras se positionnait devant son torse et l'autre, derrière.

    — J'ai été chargé par sa sainteté Abraham Ludwig Van Hohenheim de l'Atoll de Kora d'apporter une représentation graphique des lieux établie à la perfection en qualité de graphiste officiel de sa sainteté.

Le vieillard ne put s'empêcher de lâcher un rire imposant avant d'entortiller sa moustache sur un doigt.

    — Et cette explication a suffi à ma vigie ? Rappelez moi de virer cet homme et de le mettre au fer. Comprenons-nous bien, la seule raison qui m'a poussé à accepter de vous rencontrer est votre statut social, rien d'autre fuh fuh.


Comme de nombreuses personnes, Sir Stockburn était atteint d'un tic verbal assez marqué, ne pouvant s'empêcher d'ajouter un « fuh fuh » à certaines de ses phrases. Associé à sa voix grave et son ton très serein, cela rendait ses longues tirades déstabilisantes.

    — A quoi pourrait vous servir de tels schémas ?
    — Le fils de sainteté s'ennuie de sa vie actuelle. Il a cependant développé un intérêt prononcé dans certaines pratiques que je ne citerai pas en ces lieux. Il désire donc un endroit clos et adapté à de tels loisirs et souhaite pour cela reproduire une réplique de votre prison.
    — Pardonnez-moi, mais je ne suis pas certain que vous envoyer soyez les plus adaptés à construire une telle bâtisse fuh fuh.
    — Une déduction légitime, Directeur. L'architecte de sa sainteté se serait en effet trouvé bien plus adapté mais notre maître refuse de risquer la vie si précieuse de celui-ci. Il considère cette mer et cette île comme bien trop insécuritaires et dangereuses. J'effectuerai donc une représentation la plus concrète possible pour que notre architecte puisse dresser des plans comme s'il y était. D'où ma présence ainsi que celle de mon garde dont les morts seraient moins dommageables à sa sainteté.

Les paroles de Nel coulaient comme un flot tranquille, chaque réponse préparée et réfléchie depuis son arrivé, troublant en profondeur son interlocuteur qui tentait de percer la vérité vraie.

    — Très amer tout ça, commenta Stockburn.
    — C'est dans l'ordre des choses Directeur, aussi bien que le soleil se lève chaque jour, nous servons nos maîtres avec la plus grande sincérité. Aussi, je vous prierai de garder pour vous les informations que nous divulguons, nous ne souhaitons pas ébruiter cette affaire.
    — Bien entendu, bien entendu fuh fuh. Admettons que ce récit rocambolesque soit véridique, qu'ai-je à y gagner ? La sûreté de ma prison fait sa réputation et la mienne. On ne me respecte pas parce que je suis revenu de Grand Line en vie, mais parce que depuis deux ans que je suis à la tête de ce pénitencier, pas une seule erreur n'a été commise fuh fuh.
    — Les Atoll de Kora sont prêts – en l'échange de la courtoisie de votre hospitalité ainsi que de votre discrétion – à vous concéder la somme de deux cent millions de berrys. En tant qu'ancien chasseur de primes, vous mieux que quiconque devriez voir la générosité d'une telle offre. Et sauf votre respect, permettez-moi de vous demander ce que vous avez à perdre ? Nous sommes dans l'enceinte de votre prison, si nous devenions une menace à votre égard, vous pourriez nous maîtriser sur le champs, non ? Vous êtes après tout un l'expert en la matière à en juger par vos deux dernières années.


Les arguments avancés par le blondinet avaient le mérite d'être totalement réalistes, à tel point qu'il finissait même par se convaincre lui-même de l'impossibilité de leur mission. Néanmoins, possédé par une volonté sans faille, il jouait son rôle à la perfection, faisant fi de sa naïveté habituelle pour faire preuve d'une rhétorique impeccable. Stockburn décrocha son escargophone et donna quelques ordres avant de disposer de l'appareil.

    — Vos maîtres peuvent être heureux de vos services, monsieur Integra. Je vous accorde le bénéfice du doute, mais sachez qu'une fois terminés, la totalité de vos plans resteront ici-même à Classic Town jusqu'à l'arrivée de la somme promise. En attendant je vous place sous la garde de mes deux meilleurs hommes, si je suis la tête de cette prison, ils en sont les bras. J'…
    — Je vous prie de m'excuser, l'interrompit Nel, nous aimerions que votre directeur en second nous accompagne également. Ayant déjà établi le contact avec celui-ci, il nous semble être le guide idéal.


Celui-ci connaissait une partie de la vérité après l'action d'éclat du cyborg, ils ne devaient pas le laisser sans surveillance, et empêcher tout contact avec le directeur.

    — Je n'y vois pas d'inconvénients. Maintenant partez, j'ai fort à faire ici fuh fuh, conclut-il en s'asseyant à son bureau avant de se plonger dans une montagne de papiers.


Une fois dehors, les mains de Nel se mirent à trembler étrangement. Tout marchait comme prévu pour le moment, alors pourquoi cette pression ambiante qui écrasait de ses lourds sabots son cœur battant ?
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La rencontre avec le directeur de la prison avait été pour le moins ... électrique. Durant tout l'entretien, Hal n'avait pas ouvert la bouche, de peur de causer un dérapage et de mettre encore plus à mal la couverture déjà fragile des deux intrus. Stockburn était un gars perspicace. Il savait très bien qu'il n'avait pas affaire à des serviteurs de nobles. Hal l'avait bien senti, pendant l'entretien. Il avait du donner le change pour ne pas agir dans la précipitation, mais il était certain qu'il allait prendre au piège les deux acolytes à un moment ou à un autre. Alors, autant agir le plus vite possible, et essayer de filer entre les doigts pourris du directeur.

Hal, Nel et le sous-directeur marchaient de nouveau à travers les couloirs humides et longés de cellules. Les deux complices marchaient en retrait, ce qui permit à Hal de glisser quelques paroles à l'oreille de Nel d'une voix aussi discrète que possible:

"Faut qu'on se grouille. Va falloir tenter un truc rapidement. Si t'as une idée, improvise un truc, mais fais-le vite."

Un signe de la tête indiqua au cyborg que le garçon avait bien reçu le message. Une fois de plus, il allait devoir s'en remettre à ses talents d'acteur. Hal était assez bluffé devant ces derniers. Même face à la forte personnalité du directeur de la prison, qui semblait pourtant les avoir percés à jour, Nel ne s'était pas démonté, et en était même allé jusqu'à proférer des menaces. Cette détermination à réussir coûte-que-coûte était l'atout principal du duo, et il fallait qu'ils l'exploitent le plus longtemps possible. De toute façon, une fois qu'ils seraient découverts, ils n'auraient plus à s'encombrer de rôles. Mais pour l'instant, il fallait les tenir autant que possible.

"Je vous propose de commencer par cette pièce."

Nel s'installa et commença à griffonner sur son carnet à dessin. Hal prit le temps d'observer la salle. Une odeur de moisi flottait de plus en plus dans l'air, ou du moins il la sentait de plus en plus. Une semi-obscurité les entourait, brisée seulement par la faible lueur de quelques torches qui luttaient tant bien que mal contre l'humidité des lieux. La pièce en question était de toute évidence une salle de torture. Divers instruments y étaient exposés, et quelques-uns étaient encore maculés d'un sang maintenant sec mais sombre.

Nel se tordit subitement, en poussant un gémissement de douleur. Hal ne comprit pas tout d'abord. Il se dit simplement que Nel faisait un accès de fièvre, ou quelque chose dans le genre, et ne vit ça que comme un élément inopportun qui venait contrarier leurs plans. Mais très vite, il remarqua le clin d'oeil que lui lançait son camarade, et eut comme une révélation. Une certaine mécanique commençait à se mettre en place, et Hal percevait les rouages du plan qui se dessinait.

"Monsieur a besoin de médicaments, amenez-nous à l'infirmerie de toute urgence !"

--------------

Nel était maintenant alité, et Hal assis à son chevet. Un infirmier en blouse blanche et à la face de rat donnait quelques pilules à l'enfant, tout en griffonnant sur son carnet.

"C'était pas la peine de venir m'embêter pour si peu ... Vous pouvez partir, c'était passager."

Là-dessus, le docteur s'éloigna, laissant son patient et Hal seuls, cachés de leur gardiens par un mince rideau blanc grignoté par les moisissures. D'un signe de tête ils s'entendirent, et Hal ouvrit discrètement une petite armoire de fer blanc. Il fouilla à l'intérieur, avant de reconnaître un flacon rempli d'un liquide transparent. Le pirate le saisit et le fourra dans sa poche, avant d'émerger du rideau.

"Monsieur se sent mieux, nous allons reprendre la visite."

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A son retour de Grand Line, Stockburn emporta plus qu'une réputation et une solide aptitude à défaire ses ennemis. Six hommes suivirent son sillage, six hommes dont la valeur et la force n'étaient plus à faire. Au sein de la prison, le directeur ne leur confiait que les tâches les plus délicates, allant de l'escorte de prisonnier dangereux, à la capture de certains démons des mers en passant par la surveillance des personnes étrangères au pénitencier. Le dernier cas était le moins courant, et la plupart du temps, le moins dangereux. Rares étaient les personnes qui arpentaient librement les couloirs de pierre froide de la prison hormis les gardiens y étant obligés.

Parmi les six élus, se trouvaient les frères Krant. Nés à quelques minutes d'écarts, ces vrais jumeaux ont rapidement partagé plus qu'un physique. Le shérif Stockburn les recruta pour leur style de combat très singulier : chacun des jumeaux portait en lui un aimant extrêmement puissant dont ils pouvaient activer et désactiver le champ magnétique à volonté. Le métal dans lequel ont été fabriqué ces aimants a la propriété de n'attirer que les choses constitués de ce même métal, pour ainsi dire très rare. Un style offrant de très nombreuses possibilités, qui n'eut jamais été défait.

Quand Stockburn avait imposé la présence des frères Krant au duo Hal-Nel, ils comprirent rapidement qu'ils n'avaient rien de protecteurs : les jumeaux étaient leurs geôliers. C'est pourquoi Nel changea brutalement de stratégie au beau milieu de la réalisation d'une toile. Hal de son côté sut exactement comment réagir à cette action inattendue.

Nel sortit de l'infirmerie en pleine forme, et fut accueillit par les jumeaux juste après avoir passé le seuil du quartier médical. C'est alors qu'il nota une absence très ennuyeuse, absence qui pourrait signer la fin de la mascarade.

    — Où est passé le directeur en second ? Demanda Nel en prenant soin de conserver un ton neutre.
    — Sa présence fut requise dans une autre aile.


Reprenant sa route comme si de rien n'était, le blondinet s'en trouvait néanmoins rongé de l'intérieur alors qu'il réfléchissait à un moyen d'accélérer le plan. Verser un puissant somnifère lors d'un repas rapide cessa d'être possible.

    — Fort bien, nous poursuivrons avec les cellules.


Dans l'un des passages intermédiaires entre les ailes, Nel se jeta sur la cheville de l'un des jumeaux en faisant croire à une perte d'équilibre. Même si le geôlier eut retira son pied de quelques millimètres pour empêcher tout dégâts sérieux, il ne put éviter la chute inexorable en écrasant le blondinet par la même occasion. C'était le bon moment pour le cyborg de se ruer au sol en tant que bon garde du corps, profitant de la confusion pour enfoncer une seringue et injecté la totalité de son contenu dans le second frère encore debout. Tout fut si rapide qu'il crut à une piqûre d'insecte et se contenta de balayer sa cuisse avec le plat de la main.

    — Mes plus plates excuses, je crois que mes jambes sont encore un peu faibles, annonça Nel quand tout le monde se tint à nouveau debout.


Son cœur s'emballait, une seul erreur et ils se retrouveraient à devoir les affronter avec la possibilité de déclencher l'alarme à chaque seconde. La bande put néanmoins atteindre le quartier des prisonniers sans trop de mal, sauf pour l'un des jumeaux qui boitait très légèrement à cause de sa cheville.

    — Vous savez vous d'eux, entama un des Krant, avec Sir Stockburn on a pas rencontré énormément de nobles, mais c'est arrivé. La plupart se ressemblaient tous à tel point qu'on les aurait cru tous nés dans un moule. En revanche, il y a bien une chose qu'on a jamais vu : un noble qui s'excuse.


Le coup de pied de Hal frappa sans aucune hésitation, confrontant un tibia solide et largement renforcé par son exosquelette au dos du crâne d'un homme pris par surprise. Son frère tenta bien de l'aider mais fut soudainement pris d'une effroyable fatigue, l'attirant rapidement dans un sommeil des plus profonds. A la place, Nel enchaîna le coup de son coéquipier en balançant son propre pied en plein dans la cheville blessée. Quelques coups suivirent dans l'estomac et lui aussi sombra à son tour dans l’inconscience.

Tout est bien qui finit bien.

    — Sonnez l'alerte ! Deux gardiens à terre.


Ou pas.



HRP: Du coup je pense qu'après ton prochain post, tu-sais-qui pourra entrere en scène (s'il en a envie). Et pas de problème pour le retard, je risque d'en avoir aussi, malheureusement x)
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Hal fixa un instant les deux frères étalés par terre. L'un d'eux était indemne, quoi que plongé dans un profond sommeil via le somnifère récupéré à l'infirmerie. L'autre gisait par contre sur les pavés, le visage baigné de sang, sa bouche ouverte privée de quelques dents laissant couleur à travers ses lèvres tuméfiées un filet écarlate. Le passage à tabac avait été facile, mais Hal rechignait assez à ce genre de pratique. A ses yeux, ils s'étaient un peu acharnés, lui et Nel. L'homme était déjà assommé et bien amoché avant qu'ils ne commencent à le frapper dans l'estomac. Mais le temps n'était plus aux regrets, d'autant plus qu'une voix venait de se faire entendre à travers le long corridor de pierre:

"Sonnez l'alerte ! Deux gardiens à terre !"

Hal suivit Nel qui partait déjà en courant dans la direction opposée à celle d'où venait le cri. Il suivait le jeune garçon tout en jetant régulièrement un regard derrière lui. Un bruit oppressant de talons claquant contre les pavés se faisait entendre, de plus en plus fort alors qu'ils progressaient dans les veines de la prison. Il ne faisait aucun doute qu'ils seraient vite rattrapés. Il fallait trouver une solution, et vite. De toute façon, leur couverture était grillée.

Hal se débarrassa de la cape noire qui l'enveloppait, et se trouva aussitôt plus libre de ses mouvements, dans ses vêtements habituels. Il reconnut un couloir sur sa droite, et agrippa Nel par le col.

"Par là !"

Ils débouchèrent directement dans un des corridors longés de cellules grouillantes.

"Plan B ... On fout le boxon."

Il s'approcha d'une des geôles, et fixa un instant ses occupants, tous assis dans un coin de leur cage.

"Envie d'une promenade les gars ?

-Tu f'rais ça mec ?

-J'ai toujours dit que l'air frais était bon pour les sinus."

Du tranchant de sa main, il fit voler la serrure. Ainsi, il fit éclater une bonne douzaine des portes de la prison, libérant dans le couloir un flot continu de prisonniers qu'il s'empressait de libérer de leurs chaînes. Même si ils les rattrapaient, les gardes auraient quelques soucis pour arrêter Nel et Hal.

Arrivé au bout du couloir, le cyborg s'apprêtait à faire voler en éclats la dernière serrure, lorsqu'il constata un détail étrange. L'occupant de cette cellule était seul, et d'ailleurs plongé dans l'ombre. D'un geste plus hésitant, Hal cassa le loquet.

"Dis-moi ton nom, tu veux ?"

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Un grognement rauque s'échappa des ténèbres. Une forme sombre sembla se mouvoir légèrement au fond de la cellule, et ce geste bestial fut suivi de cliquetis de griffes sur la pierre. La bête se redressait lentement, après tant de temps passé à attendre ce jour. Deux globes rougeoyants et translucides vinrent rombre la noirceur des lieux d'une lueur brumeuse. Le regard cauchemardesque se posa subitement sur le pirate, sondant son âme.

Des tréfonds de ce cloaque, on put entendre l'echo incertain d'une série de claquements. Des crocs qui s'entrechoquaient, car ça avait faim et ça bouillonnait. Dévoilant des dents jaunies par le temps et l'insalubrité, elle fit vibrer sa langue de serpent. Puis, de sa voix d'outre-tombe, la chose répondit en articulant chaque syllabe.

"Je... Suis... La... Goule."

Tel un fantôme libéré de son tourment, le cauchemar poussa un cri surraigu et distordu, mêlant joie sordide et colère infinie, avant de bondir brutalement hors de sa cellule. Le pirate qui l'avait libéré esquivant habilement le projectile monstrueux et, tandis qu'il se retournait, il put apercevoir la créature. A quatre pattes, elle frémissait. Glâbre, laide, fine et couverte d'une substance grisâtre, elle le fixait d'un air mauvais en souriant de toutes ces dents malformées. Et en éclair, elle fondit sur un gardien affolé par le chaos qui régnait et le saisit à la gorge grâce à sa machoire surpuissante.

Le secouant brutalement tandis que le malheureux hurlait à plein poumon, elle finit par lui rompre le cou en un dernier geste brutal. Aussi rapidement qu'elle avait sauté sur sa proie, la chose disparut avec le corps en défonçant une bouche d'aération. De grands fracas de métal froissé et frappé firent leur apparition tout le long du couloir d'emprisonnement. Désormais, le monstre était libre. Ce battement de tambour métallique résonna alors dans toute la prison et un instant, le silence régna. Chaque individu, qu'il soit prisonnier ou gardien, tâchait de comprendre l'origine de ces sons et soudain, l'un d'entre eux comprit la fatalité de la situation.

L'intéressé, un prisonnier chauve à l'air de gros loubard et dont le visage était maculé de cicatrices de toutes tailles, poussa alors un cri de fillette en pointant du doigt une bouche d'aération devant laquelle il venait de voir une ombre. Se retournant vers le pirate à l'origine de cette situation en le pointant du doigt d'un air furieux, il beugla :

"PAUVRE FOUS ! Vous avez libéré Nazgahl ! Il est dans les murs !"

Et l'agitation reprit de plus belle. Certains combattaient les gardes à main nues, envahissant les couloirs en une symphonie de râles et de coups de poings. D'autres libéraient leurs camarades en s'aidant d'objets contondants, le reste était occupé à courir dans toutes les directions pour fuir le monstre qui rampait dans les fondations du batîment à une vitesse folle.

La scène prenait alors de faux airs d'apocalypse miniature. Il ne manquait que le maître des lieux pour parfaire le spectacle...
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Tel un virus, les prisonniers se propagèrent. Chaque homme libéré de ses fers se dirigeait vers la prochaine aire de cellule pour briser les verrous les y emprisonnant. La rébellion croissait exponentiellement, outrepassant totalement le maigre nombre de gardiens encore présents. Gardiens qui ne s'étaient jamais servi d'arme de leur vie, le rouleau à pâtisserie violentant quelques feuilletages mis à part. Les ordres des responsables de chaque section suffisait à faire partir quelques tirs maladroits qui s'étouffaient très rapidement sous le flot de prisonniers s'affaissant sur eux tel un gigantesque tsunami humain.

L'idée d'une révolte « propre », ne comportant que les victimes des manipulation de Stockburn était bien loin, enfouie sous les cadavres des gardiens qui ne cessaient de se multiplier. Fort heureusement Nel ne voyait pas tout ce massacre, bien que l'odeur du sang s'enfilait dans ses narines. Dans son esprit, tout se passait pour le mieux et c'était tout aussi bien.

Quand l'aile entière fut vidée de ses occupants, la contagion dut se propager vers la suivante. Dans un tonnerre de pas, l'armée s'étant formée se dirigea vers la cour, seule liaison entre cette aile et la suivante. A sa tête, Hal et Nel scrutaient l'horizon avec des yeux attentifs. L'un comme l'autre savait pertinemment que le Shérif finirait par apparaître, mais rien ne confirmait une victoire contre lui. La présence d'autre prisonnier rongeait également Nel de l'intérieur. Son odeur en particulier. Enfermés dans des cellules crasseuses à longueur de journée, personne ne sentirait la rose. Mais de cet « homme » en particulier émanait le subtil parfum de cadavres en décomposition. Les déductions qui suivaient une telle information étaient encore pire, c'est pourquoi il avait simplement mis de côté cette idée.

Le gazon vert fraîchement entretenu de la cour était presque entièrement recouvert par de lourdes bottes en cuir. Surplombant le reste des gardiens de la prison sur une estrade placée à cet effet, Stockburn et quatre de ses sbires attendaient impatiemment l'arrivée des révolutionnaires. Les deux groupes à l'arrêt étaient séparés d'une cinquantaine de mètres.  Un silence régnait dans la prison que les pierres n'eurent probablement jamais entendus dans toute leur vie de sédentaire. Stockburn commença alors à claquer ses mains entre elles, doucement mais avec force.

    — Félicitations. Vous avez réussi à briser l'ordre établi dans ma prison, là où tant d'autres avaient échoué avant vous. Vous profitez de votre récompense depuis plusieurs dizaines de minutes déjà. Une grande promenade si l'on peut dire. Maintenant vous allez tous rentrer dans vos cellules, parce que vous les préférez tous à une exécution.


La tentative de motivation de la grande gueule des prisonniers fut tuée dans l'oeuf par un tir habilement effectué par le Shérif en personne, transperçant la crosse aortique du malheureux dont le sang se répandit sur l'herbe coupée. La volonté des prisonniers avait été anéanti en l'espace d'un seul instant. Des chuchotements se firent ouïr remplissant la cour d'innombrables paroles incompréhensibles.


    — PAS DE VIE SANS LIBERTÉ !


Si on demandait à chacun des prisonniers qui avait hurlé cette phrase, personne n'aurait su répondre. Cela importait peu. Parce qu'une idée est comme un poison, elle vous envahit et vous corrompt. Seules les conséquences sont bonnes ou mauvaises. Ici, elle était le catalyseur, l'étincelle d'espoir nécessaire à rallumer la flamme éteinte par un discours animé. Leur choix était fait depuis longtemps, ils avaient juste besoin de s'en convaincre.

Les tambours s'élevèrent des tréfonds de l'esprit. Ils pouvaient maintenant s'engouffrer dans les mâchoires de la mort.


Dernière édition par Nel Fairwing le Jeu 1 Oct 2015 - 11:44, édité 2 fois
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Mêlé à la foule innombrable des ex-détenus aux allures de kamikazes, Hal faisait tourner ses méninges à plein régime. Ils étaient précipités, Nel et lui, dans la masse grouillante de ceux qu'ils avaient libérés, se dirigeant inexorablement vers leur perte: Stockburn. Il était évident que face à lui, et même avec le renfort des prisonniers, ils ne feraient pas le poids. Quelques-uns devaient avoir l'expérience du combat, mais Hal doutait qu'ils soient nombreux. De plus, il y avait fort à parier que la plupart reculeraient bientôt sous la menace des tirs de Stockburn, qui avaient déjà entamé leur motivation. Et pourtant, il s'agissait là du dernier obstacle avant la réussite; du dernier rempart avant la liberté. Pour les prisonniers comme pour Hal, il n'était pas question de laisser tomber maintenant. La réussite n'était que trop proche.

Restait à trouver comment faire face à Stockburn assez longtemps pour permettre à la foule des nouveaux-libres de s'enfuir. Hal pensait pouvoir offrir une puissance non pas suffisante, mais considérable. Une seconde, ou plusieurs autres, étaient nécessaires cependant s'il voulait en sortir vivant. Nel ne tiendrait pas, c'était évident. Et Hal ne voulait surtout pas risquer sa vie. Son choix devait donc tout naturellement se tourner vers les prisonniers. Mais lequel d'entre eux, ces dizaines d'individus grouillant de misère, s'était démarqué comme potentiellement dangereux pour Stockburn ? La réponse était évidente.

Hal chercha du regard son compagnon, et le héla depuis un bout de la foule:

"Nel ! Va chercher notre client et mets-le en lieu sûr. Fais en sorte d'ouvrir une porte d'accès, je vais me charger de distraire Stockburn."

Là-dessus, il se fraya un passage à travers la masse, et se dirigea vers un bâtiment isolé. Il se tint dans l'encadrement de l'entrée de pierre, et tendit l'oreille, prêtant l'attention à chaque son. Finalement, il colla son oreille à la surface froide des murs de pierre. Ses tempes battaient furieusement, et il avait du mal à se concentrer. Finalement, il perçut ce bruit qu'il voulait entendre. Comme un grouillement sinistre, s'insinuant dans la pierre et parcourant les murs humides avec vitesse. Ce son terrible qui avait effrayé les prisonniers, Hal le vit comme sa porte de sortie.

Hésitant un instant, il finit par tapoter contre le mur. Sans réponse, il frappa la pierre avec plus d'assurance, jusqu'à la cogner véritablement. Un bruit de pas se fit entendre dans le couloir. Calme et tranquille, c'était le pas de quelqu'un sûr de lui. Et il n'y avait aucun doute sur l'identité de cette personne. Hal sentit la panique poindre et le calme s'effacer. Il recommença à frapper le mur avec force, dans l'espoir de voir arriver celui qu'il souhaitait. Mais rien ne se produisait, sinon le pas de Stockburn qui se rapprochait inlassablement.

Hal finit par se résigner, et se mit en garde, fixant de ses yeux de cyborg la semi-obscurité dans laquelle se profilait la silhouette imposante de Stockburn.

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Suite au fameux cri de ralliement, les prisonniers enragés finirent par reprendre le combat, se mouvant dans les couloirs exigus de la prison en une masse informe de muscle, de sueur, de violence à l'état pur. Une haine presque saine, une volonté sans faille les amenant à détruire l'oppresseur. Et dire que l'origine de cette flammèche chaotique se situait dans le plan bancal de deux jeunes brigands juste assez fous pour avoir défié Stockburn, le tortionnaire de Classic Town.

Rien ne se déroulait comme prévu, mais aucun des deux partis ne semblait prendre l'ascendant sur son opposé pour le moment, et cette altercation en lieux clos s'éternisait depuis un bon moment déjà. Mais il y avait cette chose, la source d'effroi aussi rapidement oubliée qu'elle avait été pointée du doigt par le taulard apeuré. La bête rôdait toujours, savourant son repas grassouillet de chair à vif et d'os croquants.
Dissimulé dans les conduits, Nazgahl patientait, usant de ses sens surhumains d'écholocalisation pour identifier son environnement, se préparant pour un deuxième assaut.

Après s'être nourri, il devait s'échapper et, pour y parvenir, il devait vaincre. Son emprisonnement l'avait rendu plus vil, plus habile, plus précis. En clair, il était bien plus fort désormais qu'il ne l'avait jamais été. Qui plus est, il vouait une haine sans pareil au maître des lieux et ne serait satisfait que lorsqu'il serait en mesure de jongler avec les viscères de ce dernier. Après s'être mentalement préparé à l'inévitable combat qui allait suivre, le monstre au faciès bandé fit claquer sa langue et, en un éclair, il s'enfonça dans les ténèbres du réseau tentaculaire où il avait élu domicile.

"J'te tuerai, toi et tous tes chiens."

Ses griffes claquaient contre la tôle à chaque pas, mais le brouhaha constant de la rébellion lui permettait de dissimuler ces bruits parasites. Parfaitement adaptée à la situation, la créature malfaisante cherchait à identifier une voix, un son, quelque chose qui lui permettrait de donner un emplacement approximatif de la zone où il serait amené à frapper. Et subitement, un choc aussi infime qu'il était singulier vint le tirer de ses élucubrations morbides. Un toc bref, volontaire, assumé. Le toc le plus toc qui soit. Sec, repété, en bref: un vrai toc.

Nazgahl cessa de ramper, se figeant telle une statue distordue dans le conduit. Collant son oreille et ses pattes griffues contre la paroi froide de son domaine, il attendit de percevoir à nouveau ce bruit si curieux. Et soudain, le toc fit une nouvelle apparition. Surpris, le monstre haussa un sourcil et se mit à patrouiller dans le conduit, cherchant désormais à définir son approche. C'était un appel qui lui était directement adressé, très clairement. Nazgahl n'étant pas complètement idiot, il savait très bien que personne ici ne se risquerait à établir un contact avec lui de la sorte, à moins d'avoir une très bonne raison.

Et le seul motif qui pouvait mériter de pactiser avec le démon, c'était Stockburn lui-même. La confirmation ne tarda pas à se profiler lorsque le pas lourd et insistant du fameux tortionnaire entra dans son champ d'audition. A l'extérieur, le chaos gagnait toujours en ampleur. Stockburn sortit son calibre, le chargea en un geste expert et, en arborant un sourire fondamentalement mauvais, il s'apprêta à presser la détente pour assassiner le cyborg.

Et d'un seul coup, tout partit au quart de tour. Le mur situé près du flanc de Stockburn explosa en un ouragan de gravats et de poussière, expulsant du béton en tous sens et noyant le gardien dans un nuage opaque. Des bruits de lutte, une détonation ainsi qu'un flash. La balle s'était retrouvée au plafond et non dans le crâne du jeune pirate. A mesure que la brume artificielle se dissipait, il devenait aisément discernable que deux êtres se battaient furieusement dans l'ombre.

Nazgahl s'était jeté sur Stockburn comme un prédateur. La gueule ouverte, les griffes en avant, le monstre avait mordu sa cible à la hanche pour ensuite la plaquer au sol. Stockburn luttait contre son emprise pour se libérer des crocs pourris de la chose. Battant l'air avec rage en essayant vainement de braquer son arme correctement pour abattre le fauve, Stockburn beuglait comme un veau qu'on égorge.

"Lâche-moi saloperie ! Mais lâche-moi !"

Ce ne fut pas une balle, mais une botte pointure 44 qui atteint la sale gueule de notre monstre en plein dans le museau. Nazgahl fut projeté en arrière, laissant une plaie béante là où il avait mordu. Stockburn se redressa comme un démon, préparant son arme pour gratifier d'une pluie de balles celui qui avait osé levé la main -ou plutôt la patte- sur lui. Mais Nazgahl avait plus d'un tour dans son sac et, d'un seul coup, il se mit à pousser un hurlement surraigu qui vrilla les tympans de tous les individus présents dans un large périmètre. Stockburn, la cible principale, fut contraint de se boucher les oreilles pour échapper à ce carnage sonore, ce qui l'exposait à un nouvel assaut. Mais Nazgahl était encore cinglé par le coup qu'il venait d'encaisser, et se voyait momentanément incapable de bondir à nouveau.


Dernière édition par Nazgahl Cradle le Mer 21 Oct 2015 - 11:08, édité 1 fois
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A l'origine, ils étaient six. Six à qui l'éminent shérif Stockburn avait confié sa confiance la plus profonde. Qui d'autres auraient-ce pu être que les braves marins qui l'avaient accompagner sur la mer chaotique de Grand Line. C'est pourquoi ils occupaient tous des rôles capitales dans la prison. Seul le poste de directeur en second avait été attribué à cet imbécile pleutre d'Andreï Poutchino, qui à défaut de bravoure possédait d'excellents talents d'administrateur.

Sur l'estrade où siégeaient les quatre derniers officiers – les frères Krant ayant été mis hors de nuire peu avant la bataille – trois place se libérèrent pour charger un petit homme blond. Le dernier attendait. Batailles comme peintures n'étaient belles qu'à distance pour lui. Encore plus belles avec un bout de chocolat à croquer. D'ailleurs, une odeur vint lui titiller les narines. Il la reconnaîtrait entre mille, celle du sang de son supérieur. Il termina d'engloutir la confiserie et se lança à la poursuite de cette effluve.

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Sauver notre client ? Mais et les autres ? Nel aurait aimé pouvoir questionner Hal à ce sujet, mais il ne lui avait pas laissé le temps en s'engouffrant à toute vitesse dans une autre partie de la prison. Et puis d'ailleurs, il était où monsieur Vezarius ? En voilà une bonne de faille dans leur plan. Libérer les prisonniers c'était « facile », retrouver un pauvre gus au milieu d'une prison en pleine émeute risquait de prendre un peu plus de temps. Bon, au moins il avait sa description physique que Rose avait bien précisé en détail, et son nom bien entendu.

Soudain un certain calme se forma tout autour de Nel. Toutes les personnes dans un rayon d'une demi-douzaine de mètres venaient d'avoir le torse séparé des hanches par une tranche horizontale dévastatrice. Seul Nel, par un réflexe salvateur inouïe, put esquiver cette frappe mortelle.

Trois silhouettes entouraient à présent le blondinet. Ce trio possédait un physique totalement différent du reste des gardiens. A vrai dire, n'importe qui les qualifierait de barbares. Leurs muscles imposants contrastaient avec des peaux d'animaux servant d'habits à quelques endroits de leurs corps. Sur l'épaule, chacun d'entre eux avait une cicatrice représentant une griffure animale.

Autour du cercle qu'ils formaient, prisonniers comme gardiens prenaient soin de s'en écarter très largement, créant une sorte de clairière au milieu du champ de bataille. Un prisonnier hurla après s'être fait empalé juste derrière l'un des membres du trio. Nel n'eut pas le temps d'admirer la scène, on venait de lui procurer une diversion et il comptait bien en profiter. Tout en gardant un œil sur les deux autres, il bondit sur mon premier opposant et frappa le poing fermé en plein dans le foie de son adversaire. Il semblait totalement absorbé par le combat, alors le toucher n'aurait dû être qu'une trivialité. Pourtant, en un instant, son ventre se courba brutalement en arrière et ses jambes prirent une impulsion, esquivant la frappe surprise avec brio.

Pas désorienté pour un clou, Nel reprit sa distance pour éviter une contre-attaque mais il était trop tard. Les deux autres vinrent frapper simultanément avec leurs poings dans son abdomen. Au moment de l'impact, il contractait les muscles de son torse, espérant ainsi limiter les dégâts. La force fut tout de même suffisante pour le projeter contre la paroi en pierre de la cour, la fissurant très légèrement. Ces trois-là, n'avaient rien en commun avec les légumes qui servaient de gardiens. De bons réflexes, rapides et surtout, une puissance impressionnante.

Ils dévisagèrent Nel avec des yeux de prédateur tandis qu'ils équipaient leurs armes. L'un avait une sorte de poing américain couvert de piques, un autre un fléau et le dernier une gigantesque épée à deux mains, couverte de sang. Nel, lui, penchait son torse, adaptant une position plus proche du sol. Contre autant d'ennemis, mieux valait garder un centre de gravité assez bas, car une fois à terre la partie était terminée.

Il ramassa ensuite un sabre posé à côté d'un cadavre et décida de frapper le premier, le plus rapidement possible. Une bonne tactique en situation d'infériorité numérique. L'attaque portée était foudroyante et pourtant, une épée large avait déjà intercepté l'attaque. Nel perdit ses appuis et recula de trois bons mètres tout en se servant du tranchant de l'arme pour se ralentir. Comment arrivaient-ils à prévoir ses offensives ? Il l'ignorait et cela risquait de poser problème. Car bien évidemment les deux autres en profitèrent pour le prendre à partie. Chacun venant d'un angle en diagonal, impossible de reculer ou avancer. De fines étincelles éclatèrent au moment du contact.
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La bête en joue, le chien revelé, Stockburn était paré à en finir avec ce foutu parasite. Des mois qu'il devait se coltiner les hurlements de ce fameux "Nazgahl", une cochonnerie que lui avaient refilé ces empafés de la Marine. Numéro 6 oui, un dossier pas fameux, très clairement. La seule chose que ce  monstre avait pas volé, c'était justement sa place au sein de Classique Town. Et le pire dans cette affaire, c'est qu'aucun prisonnier n'avait eu le courage de faire ce qu'il fallait pour en finir discrètement avec ce cauchemar ambulant. Mais tant pis, cette petite émeute à la gomme allait permettre au patron de s'occuper lui-même de ce cas récalcitrant, on ferait passer ça pour un dégat collatéral.

"C'est fini pour toi la bestiole."

Et subitement, alors que tout semblait joué pour la bonne poire qu'était Nazgahl, un coup de poing rageur sorti de nulle part vint déséquilibrer le tireur. Une bonne droite violente, concise, suffisament costaude pour que le fameux shérif du village vienne coller sa bastos dans le sol de son domaine plutôt que dans le crâne mommifié du bestiau monstrueux. Salement désaxé, Stockburn chercha à identifier la source de son mal, et il fut surpris de constater que c'était le petit cyborg blondinet qui en était à l'origine.

Dans un élan rageur, le gardien de taule agrippa son agresseur par le col et le souleva brusquement. Il lui administra alors un coup de genou en pleine cage thoracique. La violence de l'impact fut telle que le gamin tomba dans les vapes presque instantanément. Le laissant choir lamentablement, Stockburn s'empressa de recharger son fidèle engin meurtrier pour achever le gosse, mais il fut pris en traître par le fauve qui s'était finalement remis de sa précédente mésaventure.

"POUNCE !"

Nazgahl s'élance, projeté comme un boulet de canon en direction de son opposant. Les griffes de la créature se plantent dans le torse de sa cible, lui laissant dix plaies béantes sur les pectoraux par la même occasion. La technique d'assaut était d'une sauvagerie surprenante, tant et si bien que Stockburn et Nazgahl ne s'élevèrent pas seulement dans les airs. Ils décollèrent et vinrent défoncer violemment le mur de la prison dans une explosion titanesque. Leur chute fut longue, terriblement longue, et le son de l'impact fut sourd lorsque le dos de Stockburn entra en contact avec le sol de la cour. Nazgahl se mit alors à lacérer le torse et le faciès de son ennemi, hurlant de rire comme le monstre dément qu'il était, tranchant tissus et chairs en défouraillant à droite à gauche, Nazgahl s'en donnait à coeur joie et avait pour objectif de réduire son vis-à-vis en hachis parmentier.

C'est alors qu'une silhouette s'extirpa du nuage de poussière causé par l'explosion, fonçant telle une torpille vers la mélée. Un homme-bête, poings serrés, venait de faire son apparition et semblait bien déterminé à sauver Stockburn du sort que lui réservait la Goule. Se postant juste derrière Nazgahl, l'inconnu saisit la chose par le crâne, la décrochant du maître des lieux comme on arriche une affiche, le tout dans une effusion sanglante. D'une voix caverneuse, le nouveau-venu lança :

"Touche pas au Big Boss, microbe."

Suite à quoi, il balança son front en avant pour coller un coup de boule particulièrement salé à la Goule. Jouissant d'une vitesse surhumaine, l'homme-bête enchaîna sur ce premier assaut, qui fut suivi d'un furieux coup de pied placé en plein dans les gencives de la bestiole. Nazgahl poussa un couinement étouffé et se retrouva brusquement projeté en arrière. Il roula pitoyablement sur une poignée de mètres avant de se reprendre une posture défensive sur ses quatre pattes. Le voilà bien blessé, et essoufflé de surcroît.

Celui qui semblait être l'un des six officiers tendit une main à Stockburn, qui la saisit sans s'encombrer de remerciement pour finalement se redresser, non sans mal. Les deux individus échangèrent un sourire, avant de reporter leur attention sur leur ennemi commun, la Goule.

"Désolé pour le retard, Boss."

"C'est pas le moment de t'excuser, t'as plus important à gérer."

Stockburn rechargea son pétoire, son chien de garde fit craquer ses jointures. Nazgahl fit symboliquement pipi dans son pantalon. Ca craignait.
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Nel tordit son corps en arrière laissant s'entrechoquer les deux armes. Plusieurs offensives se soldèrent de la même manière, en fait le même schéma se répétait sans indéfiniment. Nel était contraint d'esquiver et devait constamment courir pour ne pas avoir l'un d'eux qui viserait un angle mort. Le problème étant qu'il se fatiguait beaucoup plus rapidement qu'eux, et qu'à ce rythme il finirait probablement par se faire empaler. Leurs capacités physiques étaient impressionnantes, mais c'était surtout cette habileté qu'ils possédaient tous qui rendaient le combat bien plus qu'éprouvant.

Après de nombreux échanges, une idée avait fini par germer dans son esprit. Il n'était en rien certain de sa réussite mais n'avait rien de mieux pour le moment. Comme toute tactique créée en vitesse, elle comportait des risques et pas des moindre ; le principe étant peu importe qu'ils connaissent ou pas ses prochains mouvements s'ils ne peuvent pas l'éviter. Il prit pour cible celui doté d'un fléau qui possédait l'arme la plus difficile à bloquer. Cette dernière avait d'ailleurs un point faible : elle ne pouvait pas servir pour parer ou se défendre d'une quelconque manière. A peine Nel eût commencé de se déplacer qu'il pouvait déjà voir dans son regard que son adversaire anticipait ses prochains mouvements. Il bondit simplement en arrière au moment de la frappe pour se mettre hors de portée. Les deux autres s’apprêtèrent alors à en finir. Leur stratégie avait légèrement évoluée cette fois, on ne pouvait absolument pas s'évader des deux frappes.

L'estramaçon de l'un vint s'écraser sur le sol en le fissurant sévèrement. Tel un serpent, Nel s'était déjà faufilé en direction du dernier. Le poing gantelé du barbare vint broyer celui de Nel dont il se servit pour encaisser l'attaque. Il resserra alors lentement l'étreinte de sa main, empêchant sa victime de reprendre sa distance. Ses yeux s'écarquillèrent en grand quand il comprit le stratagème. Le poing déterminé du blondinet vint s'écraser sur le torse du sauvage qui laissa s'échapper quelques gouttes de sang au moment de l'impact. Son corps entier fut alors projeté à une vitesse extrême. Par une prévision inouïe de la part de Nel, la trajectoire du mastodonte se trouvait dans la ligne de mire exacte d'un autre membre du trio. Le poids de la bête de muscle additionnée à son accélération devait être à peine moins dangereux qu'un boulet de canon. Une fois encastré dans le mur, les deux « ex » combattants devaient à présent compter les étoiles dans un coma profond. Le coup n'était clairement pas mortel, ils seraient probablement assommés plusieurs heures avec des fractures multiples en cadeau.

Le dernier encore debout transpirait à grosse goutte et la peur pouvait se lire sur son visage alors que s'approchait de lui un garçon de la moitié de sa taille avec un regard terrifiant. Son bras mutilé pendouillait en laissant une traînée de sang derrière lui. Pire encore, avec la perte de ses deux camarades la capacité qu'ils avaient développer pour partager leurs différentes vues via un lien psychique n'avait plus aucun intérêt, et il se retrouvait à la merci de la vitesse de Nel. Il tenta de s'enfuir. Trop tard, il avait voulu combattre – à la déloyal qui plus est – et il allait en payer les conséquences. Nel se projeta les deux pieds en avant, en plein dans le dos du fuyard. Un craquement distinctif remonta jusqu'aux oreilles du blondinet.

Au même moment la réapparition soudaine de Stockburn déploya un vent de terreur sur tous les gardiens qui affrontaient durement les prisonniers évadés. Pour la première fois de leur vie, ils voyaient le shérif mal en point et ils connaissaient tous l'identité de son agresseur : Nazgahl ou comme ils l'appelaient tous dans la prison « La goule ». Mais leur cœur fut épris dans un sentiment d'espoir quand Bopobo, l'officier le plus puissant vint lui porter main forte.

    — Désolé pour le retard, Boss.
    — C'est pas le moment de t'excuser, t'as plus important à gérer.


Bopobo perçut le son d'un projectile en sa direction et le dévia d'un magnifique coup de pied retourné. Malgré son surpoids, il s'avérait étonnamment rapide et agile. Ce n'est qu'une fois avoir propulsé le projectile incident dans un mur voisin qu'il remarquait qu'il s'agissait là d'un de ses collègues bras droits. Ce n'est qu'après qu'ils virent arriver Nel qui était bien amoché. Pourtant celui-ci marchait d'un pas particulièrement vindicatif.

    — Stockburn... Tu vas payer pour ces gens innocents que tu as emprisonné, dit-il d'un ton très calme.


Un bref regard en direction de son subordonnée suffit au Shérif pour commander son subordonné. Il se plaça face au blondinet, prêt à en découdre sérieusement.
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Le visage monstrueux se déchira subitement en un rictus de hyène. Un corps inanimé venait de s'abattre non loin de lui, et la vitesse à laquelle il avait parcouru le trajet entre la prison et la cour démontrait la puissance du lanceur. Un allié que lui offraient les Dieux du Sang. La chance venait toujours à ceux qui se comportaient lâchement, c'était une règle absolue. Le blondinet catapulteur de cadavre, sorti littéralement de nulle part, semblait néanmoins légèrement mal en point, à en juger par la façon dont il traînait lamentablement l'un de ses deux bras.

C'était dommage. Quitte à s'affubler d'un compagnon de bataille, autant qu'il dispose de l'intégralité de ses membres... Mais l'heure n'était plus aux considérations techniques car, si Nazgahl n'était plus aussi faiblard qu'il l'avait été par le passé, il n'en demeurait pas moins une petite flipette, et appréhendait grandement de se battre seul contre ces deux molosses. L'obèse et le cowboy virent leur attention détournée par l'interpellation du jeune homme. Suite à quoi, le plus imposant se mit en position, prêt à s'occuper du nouveau combattant.

Fier de son bagage d'enflure de haute volée, Nazgahl ne perdit pas la moindre seconde pour se jeter en avant, laissant son ventre frôler le sol tandis qu'il rampait en direction de sa cible. Eh oui, car la saloperie de Goule visait prioritairement le gros tas. Par déduction binaire de bestiau sauvage, le monstre fit vite le rapprochement. Stockburn, cet empafé chapeauphile, c'était le patron de ce cloaque repoussant. Par extension, le second devait être l'un de ses petits chiens de garde.

"Jockey Special Move !"

Sans vraiment comprendre pourquoi il beuglait avant d'attaquer, le monstre bondit tel un crapeau sorti de la vase, venant accrocher ses pieds griffus contre le dos de l'officier pour ensuite lui enfiler des ongles acérés en plein dans le cuir chevelu. L'homme-bête en surpoids poussa un hurlement de douleur, mais il était désormais victime de la botte secrète de l'ignoble assassin, qui se lança dans une retopologie forcée du crâne de sa proie. C'est à grand coup de griffes que le monstre déséquilibra Bopobo, qui se mit à gesticuler pour ôter l'affreuse bêbête parasitaire qui était flanquée sur son dos et qui s'y tenait comme un morpion. La manoeuvre bien cavalière -c'est le cas de le dire- écarta le Gardien de Stockburn tout en l'incapacitant totalement, Nazgahl s'en donnait à coeur joie et, pour joindre l'agréable à l'utile, cela permettait bien évidemment au gamin de faire des prouesses.

Nazgahl n'avait pas pour usage de travailler en équipe, mais il comprenait vaguement le concept de répartition des tâches. Ca faisait déjà un espoir de plus pour l'improbable binôme que le destin venait de former...
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La charge crevée dans l’œuf de Bopobo le plaça dans une position bien peu avantageuse. Une erreur basique : il se croyait couvert par le Shérif mais Nazgahl bondissait trop vite. Même Nel fut surpris par la vivacité de cet « homme ». Au moment où Hal l'avait libéré, une odeur atroce avait assailli les narines du blondinet. Maintenant, c'était cette bestialité qu'il ressentait. Une aura de noirceur enveloppait cette silhouette immonde qui, peu importe ses actes, rendait impossible la détermination de son camp. Mais Nel ne jugeait pas, il apprenait des autres et en l’occurrence, « la goule » comme elle s'était présentée auparavant semblait définitivement lui apporter une aide. Alors il la saisissait.

A présent, Stockburn avait le choix : sacrifier son bras droit pour tuer la bête à l'aide d'un tir de précision ou tenter de défaire les crocs et les griffes du prédateur enragé. Ayant déjà subi les frais de cette horreur, il préféra s'en défaire immédiatement. Une fois le fusil plaqué contre son épaule, il lui suffisait de viser un point vital, un jeu d'enfant à une distance aussi courte. Le blondinet arriva juste à temps pour pour frapper sur le canon et dévier le tir en direction du ciel. S'en suivit un deuxième coup où Nel prit appui au sol sur sa main valide pour balancer son talon en plein dans le diaphragme du moustachu. Ça n'eut strictement aucun effet. Stockburn était toujours debout et n'avait pas reculé d'un pouce. Nel lui eut l'impression d'avoir frappé un mur d'acier, ce qu'était sa sangle abdominale en quelque sorte. La suite s'avéra encore moins plaisante. Armé de ses années d'expérience avec sa vieille carabine, le Shérif connaissait toutes les techniques de combats rapprochés avec une arme à feu. Et bien qu'il ne s'agissait pas de son style favori, il était réputé pour ses coups dévastateurs. En un mouvement fluide et maîtrisé, il fit pivoter l'arme pour la saisir par le canon et balancer la crosse en plein dans la mâchoire du garçon.

Une vague de douleur partit des maxillaires et traversa tout son corps, le tétanisant de la tête aux pieds. Il voltigea comme une vulgaire brindille et l'atterrissage dans l'herbe n'avait rien d'agréable. Sa vision se dédoublait. Le choc localisé si près de la boîte crânienne avait atteint son cerveau. Se remettre sur ses deux jambes constituait déjà un tour de force. Quand enfin il put se maintenir à peu près stable il fonça droit sur son agresseur qui tenta d'abattre la goule. Nel frappa sans s'arrêter mais Stockburn paraît tous les coups sans aucune difficulté et quand il attrapa la main de Nel, le garçon n'avait plus aucun moyen de se défendre – son autre bras refusant à présent de ne serait-ce que se lever. Le shérif balança son fusil avec intensité dans le sternum pour atteindre le plexus. Effet immédiat, Nel tomba à genoux en crachant ses poumons sans pouvoir respirer en retour.

    — Puisque tu n'as rien d'autre à faire que d'attendre ici et de reprendre ta respiration, tu vas m'écouter, lui dit le shérif en faisant des moulinets avec son arme. J'ai plus d'un demi-siècle d'avance sur toi. Tes capacités sont tout juste au niveau de celles des bras droits qui m'ont accompagné sur Grand Line. Tu n'as aucune chance. La question qui se pose c'est est-ce que tu veux vraiment mourir?


Nel tenta en vain de balayer Stockburn pendant son discours, récoltant une nouvelle dérouillée qui lui valut un nez cassé ainsi qu'un torrent de sang qui s'écoulait de l'orifice.

    — Peu... peu importe, susurra difficilement Nel. Si tu penses que je vais abandonner juste parce que tu es plus fort tu te trompes. (A nouveau, le blondinet se remit debout, tous ses membres lui hurlant pourtant de rester au sol). Tu n'as pas vu le visage de Rose. Son mari est ici quelque part et c'est uniquement ta faute, c'est un homme bien ! Hurla Nel avec rage.


    — Et qu'est-ce que tu espères y changer gamin ? Tu penses qu'en crevant ici tu vas changer quelque chose ? Une fois que j'en aurais fini avec vous je les remettrai tous en cage, et demain je percevrais encore les taxes que je leur impose et ceux qui ne payeront pas finiront eux aussi en cellule.
    — J'ai... promis, balbutia Nel.


Stockburn soupira. Ce mélange de naïveté et de gentillesse excessive l'insupportait plus que tout. Il adorerait le laisser en vie et voir comment imbécile affronterait la vie, la vraie. Mais il manquait de emps, dommage. Il épaula lentement son fusil afin d'en finir une bonne fois pour toute.


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Cela faisait déjà une bonne minute que le monstre utilisait ses griffes comme mixer afin de retapisser la face de son opposant. Une minute à se faire déchiqueter le faciès par un raton laveur géant était globalement très éprouvant, et les effets de ces assauts répétés commençaient à se faire sentir. Si l'officier avait d'abord lutté comme un diable pour se défaire de la créature, il était désormais bien moins vivace et semblait sur le point de tourner de l'oeil.

Nazgahl esquiva un coup de poing relativement lent qui allait le toucher au visage et, dans ce même élan, il s'arracha finalement du dos de sa victime, la laissant tomber à genoux et se remettre de ses émotions. Accroupi derrière l'homme incapacité, il lécha ses griffes couvertes de sang en ricanant. Cela faisait des mois qu'il attendait de pouvoir commettre ce massacre, rêvant de meurtre et de violence chaque nuit, au creux de sa cellule immonde, tant et si bien qu'il avait espéré que ce carnage se changerait en véritable spectacle. Il était loin d'être déçu...

D'un mouvement vif et mortellement précis, il agrippa le crâne de sa cible qui se mit à gigoter en marmonnant, trop faible pour se défaire de l'étreinte du cauchemar ambulant.

"Shhhht... Là, ne me fatigue pas pour rien."

C'est un craquement qui suivit, et le corps se détendit lentement dans les mains du cannibale. Voilà une bonne chose de faite. Mais où en était au juste le blondinet énervé ? Pas au bon endroit, apparemment, à en juger par la rouste qu'il venait de se prendre. Ils semblaient discuter, chose que Nazgahl avait du mal à comprendre dans une situation telle que celle-ci. Mais tant pis, il était urgent d'intervenir.

Si ce gaillard avait pu arriver jusqu'ici, c'est qu'il était capable d'en repartir, à moins d'être complètement idiot. Et s'il avait la tête d'un courageux rêveur, il ne semblait pas dénué d'intellect. Alors Nazgahl décida de manquer à ses principes élémentaires qui consistaient à vivre pour soi et uniquement pour soi, et il se mit à charger comme un bélier en direction de Stockburn, qui préparait son assaut fatal avec une lenteur mesuré.

"Terminé pour toi mon p'tit gars. Dommage, tu t'battais bien, j'aurais p'têt' pu faire quelque chose de toi si t'avais pas été aussi con..."

Le bruit significatif de la cartouche qui se colle sur sa piste de lancement, paré pour faire exploser le crâne du gamin. Mais ce ne fut pas une détonation qui suivit ce son-là, ce fut le bruit de la chair qui se déchire et de l'os qui craque. Nazgahl, souriant de toutes ses dents jaunies, avait envoyé ses griffes meurtrières en plein dans l'avant-bras de Stockburn, avec un tel élan et une telle vivacité qu'il lui avait littéralement transpercé le membre en quatre points distincts, détruisant veines et muscles par la même occasion.

"SALOPERIE !"

Le coup partit enfin, mais dans les airs. Nazgahl enchaîna, grimpant sur Stockburn comme le petit parasite qu'il était, s'accrochant aux vêtements de sa victime et évoluant sur son corps comme une gigantesque araignée. Son objectif ? La gorge de son opposant, qu'il comptait déchirer à l'aide de ses crocs aiguisés et enfin en finir avec ce calvaire.

"Tu es à moi, Sssstockburn ! A MOI !"
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La douleur qu'il encaissa après s'être fait transpercé l'avant-bras s'ajouta aux autres que le monstre lui avait précédemment infligé en lui scarifiant son torse. Solide, il l'était, certes, mais pas invincible. Le son ignoble d'un chuchotement, à mi chemin entre celui d'un serpent et d'un primitif s'insinuait dans son oreille comme un poison. Pire que tout, il lui avait fait manquer un tir. Et cela faisait la deuxième fois qu'on lui faisait manquer un tir. Il détestait ça. Ce n'est pas la stratégie mais la rage qui lui fit encastrer son pied à nouveau dans la figure du blondinet. Résistant l'insecte. A présent il pouvait s'occuper de la chose qui s’agrippait à lui avec tant de férocité.


Sa respiration s'accélérait, la douleur s'amplifiait et il pleurait. Tout doucement une main douce et sereine s'approcha de son visage pour finalement s'y apposer avec délicatesse. Il inspira et expira plus doucement, tout juste pour laisser sortir quelques mots :

    — Ma...man ? Maman ! Appela Nel plein d'espoir en ouvrant les yeux vers la silhouette.


Quand il l'aperçut, ses yeux s'écarquillèrent et tout son corps se crispa dans un étonnement mêlé de peur et d'incompréhension.

    — Xia.
    — Ca faisait longtemps, Nel. Qu'est-ce qui se passe ? Tu es dans un sale état. Pitoyable. Tu sais pourtant ce qu'il faut faire.
    — Il ne faut pas. C'est que ma mère m'a appris. Être blessé plutôt que blessant, les gens gentils sont heureux comme ça.
    — J'admire ta gentillesse. C'est pour ça que tu subis ça. C'est pour ça que Rose a perdu son mari. C'est pour ça qu'ils vont tous souffrir après ta mort.
    — C'est ce que ma mère m'a appris.
    — Vivre en obéissant à des instructions ? C'est quoi, ça ? Quel ennui. Regarde autour de toi.


Pendant un moment il quitta ce monde de paix et put observer, la cour de la prison. Les cadavres recouvraient le sol par centaines et l'herbe verte devenait cramoisi à force de baigner dans une telle mare de sang. Son cœur s'emballait à nouveau

    — C'... c'est ma faute.
    — Pourquoi tu sors une telle évidence ? Tu blâmes, mais rien ne change. Tu n'essaies pas de changer. Tout est de ta faute. Je t'avais prévenu. Tout a commencé parce que tu es naïf et bête. Pourquoi tu pleures ? Tu as choisi blessé plutôt que d'être blessé pas vrai ?
    — Mais je...
    — Tu veux que Hal vive et que Rose retrouve son mari ? Tu veux stopper le massacre ? Tu sais ce qu'il faut faire.
    — Je dois le tuer...
    — Tu es un bon garçon, Nel. Pour protéger, il faut parfois savoir dépasser ses limites.
    — Je serai sans pitié avec cette charogne de corrompu.
    — Alors vas-y, Nel.


Sa dernière parole s'évanouit dans les airs en laissant un visage souriant et diabolique. Nel reprit conscience au milieu du champ de bataille et pu constater la rage de Stockburn. Pour se défaire de la bête, il balançait son bras dans tous les sens, essayant de marteler le parasite contre le sol dans l'espoir du lui faire lâcher sa prise, sans succès. Dans l'impossibilité de manœuvrer son fusil à une main, il sortit un revolver et tira à plusieurs reprises. Mais c'était trop tard. Nel était là, motivé par la seule idée de mettre fin à la vie de cet homme. Peu importe l'ignominie de ses actes, il emploierait tous les moyens nécessaires. C'est une jambe déterminée que Nel propulsa sur la roture du Shérif. On aurait dit le bruit de l'os d'une cuisse de poulet que l'on déchiquette. Il hurla si fort que toute la cour entendit cette gueulante de souffrance. Pour se défendre il tenta de mettre un coup de crosse avec le revolver à sec, mais sans appui sa frappe était molle, absente de la force qui faisait sa renommée. Nel attrapa son bras et plongea sa mâchoire ouverte sur la main du shérif avant d'en arracher l'index et le pouce. Dans le visage dégoulinant de sang du gamin, on pouvait lire une rage ineffable. Le grand Shérif Stockburn vivait ses derniers instants.
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