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Un combattant s'il vous plait.

Cité de Karnutes

Avachi sur mon cheval noir je regarde le paysage. Des champs, des champs, des champs, une rizière. Raaaah, le soleil qui tape me fatigue. J'ai envie de rien faire. Si seulement je pouvais avoir du vent à volonté ou de la pluie. Bonne idée, je vais étudier les documents des météorologistes la prochaine fois. Raaaah, enfin dans la cité. Il y a que des maisons simples dans le coin et je sais pas pourquoi les gens me lancent des sourires. Enfaite si je sais, comme si je ne savais pas déduire une raison qui peut pousser des simplets à faire une action.

Avec une facilité déconcertante je peux suggérer plusieurs hypothèses. Franchement, le soleil tape tellement fort cet après-midi que j'ai même pas envie de réfléchir. J'interpelle le premier passant et malheureusement je tombe sur un jeunot aussi jeune que moi avec l’œil vif. Je sais pas ce qu'il a fait, mais il doit y avoir un paquet d'adrénaline dans son corps à cet instant précis.

Alburostre, t'connais pas un endroit où j'peux boire un truc bien frais sa mère.

Mon langage le surprend et ses yeux globuleux sortent presque de leur orbite. Il tapote son avant-bras comme un drogué en manque.

Un peu plus loin dans la rue y'a une taverne m'sieur. Enfin, m'sieur, t'as presque mon âge non? Eh dit, t'as mon âge ? Comment tu t'appelles? Alburostre ça veut dire quoi.

Putain. Pourquoi je me suis adressé à cette personne. Un putain de spermatozoïde avarié.  Il pose trop de questions. Le pire c'est que je sais pourquoi j'ai parler à lui et à personne d'autre. Oooh, le mec est tellement con que je commence à rire de sa bêtise. Oooh le pauvre petit choupinet, si stupide, je me demande s'il a conscience de la différence entre lui et moi.

J'peux t'appeler l'alburostre? Tu sais, j't'aime bien l'alburostre.
Anne dit toujours que les personnes qui te donnent un surnom sont certainement des personnes proches de soi. On est ami alors. Trop cool, j'suis ami avec un marine.
Pas n'importe quel marine. Je suis un ingénieur de la brigade scientifique.

Là le mec ouvre sa gueule comme deux et se remet à parler comme une pie. Une pie... Huhuhu, avec sa coupe de cheveux ébouriffée qui ressemble à un nid, il aurait même pu en héberger une de pie. Et ses dents pourrîtent pour son âge, je suis sûr qu'on peut y trouver des vers pour nourrir l'oiseau. En tout cas, lorsqu'on arrive à la taverne, j'attache mon beau cheval juste devant et entre suivis de mon acolyte du jour, larbin huhuhu. Je pousse les portes battantes et la première chose que je vois c'est un groupe d'individus qui joue aux cartes dans un coin.

Alburostre, tu m'ramères un truc frais, j'vais faire une partie avec ces gus.


Je fais un petit signe de la tête pour lui montrer de qui je parle. Sauf que lui insiste pour venir jouer avec moi. Pourquoi pas. Mais j'ai vraiment la flemme de passer une commande. Tout de suite, là maintenant, je vais m'installer et jouer jusqu'à ce que le caporal me retrouve et me cris dessus comme d'habitude.

En réalité, celui que je nomme l'Alburostre est un pirate primé à 5.000.000B . Il est connu pour piquer des crises de colère et devient violent lorsqu'il n'a pas sa dose de drogue. Apparemment, avec tout les tics qu'il a en ce moment, c'est pour bientôt. Mais ça, j'le sais pas et je m'en tartine le fion parce que je commence à jouer !
    La barque avec laquelle Land et Mickael avaient quitté leur île natale n’était visiblement pas prévue pour faire de longs voyages. Au bout d’à peine un jour de navigation elle commença à prendre l’eau. Et manque de chance, ils partaient d'une île perdue loin de tout. Ils coulaient donc, perdus au milieu de l’océan.  Ils réussirent néanmoins à bénéficier d’un jour de sursis à coups d’écopage et de cautérisations de trous pour rejoindre l’île la plus proche : Inu Town. C’est donc à la nage, trempé et exténués qu’ils atterrirent sur une plage où s’affairaient quelques pécheurs. Les habitants étaient au demeurant fort sympathiques et leur indiquèrent rapidement la direction de la ville la plus proche.
        Karnutes était incontestablement une ville immense. Tout du moins pour nos deux voyageurs qui arrivaient de Bux-Island dont la plus grande bourgade, Jenime, atteignait à peine les mils habitants. Ils tournèrent donc un moment avant de tomber sur un quartier qui possédait assez d’hôtels pour qu’ils puissent en trouver un qui leur conviendrait. Malheureusement, Land n’avait pas prévu que la proximité de la station thermale avait fait flamber les prix et que ses quelques Berry lui permettaient à peine de se payer un repas digne de ce nom. Mais le jeune homme ne renonça pas ! Il était hors de question qu’ils dorment dehors cette nuit. Mickael avait déjà très mal supporté la nuit passée dans leur bateau de fortune alors il n’allait pas le faire dormir sous un pont. C’est qu’il avait promis d’en prendre soin du gamin. Il décida donc d’aller demander l’hospitalité chez les marines de l’île, et ce même s'il avait une dent contre eux. Après tout, ceux-là étaient peut-être plus indulgents que ceux qu’il avait croisés jusqu’ici.  

    -Land, j’ai faim, murmura l’enfant à ses côtés.

        Ma parole, ce gamin était un ventre sur pattes. Ou alors c’était la croissance … Pourquoi fallait-il qu’il comprenne tout sauf ce qui touché au domaine des enfants ?! Nan, il ne fallait pas qu’il s’énerve. C’est lui qui avait insisté pour l’emmener, leur voyage n’avait commencé que depuis deux jours, il ne pouvait pas commencer à avoir des envies de meurtre. Il se dirigea donc vers la taverne la plus proche ou il put négocier à bas prix de quoi manger pour son protégé. Une fois que l’enfant se fut perdu dans la contemplation de son repas Land laissa ses pensées divaguer.
        C’est bon, ils étaient enfin partit … Mais pour quoi faire ? Qu’allaient-ils faire maintenant ? C’était bien beau de vouloir venger leurs paternels mais encore fallait il avoir une piste sur comment le faire. Peut-être que les marines du coin auraient des informations sur le commandant Dick … Ou même sur son père.
        Un cri le tira de ses pensées. Un homme, qui à première vue était en situation de manque, venait visiblement de perdre à une partie de cartes, ce qui avait pour conséquence de le mettre en rogne.

    -T’inquiètes mon gars, on en refait une et tu vas te refaire Ok ?

        Cette parole rassurante venant de l’un de ses trois camarades de jeu sembla l’apaiser. Et alors qu’il reprenait ses cartes, Land s’aperçut que l’un des joueurs portait l’uniforme de la marine. Il s’approcha de leur table. Peut-être l’homme allait-il accepter de les aider. L’un des joueurs venait de quitter la partie et Land avait eu assez de deux minutes pour comprendre les règles d’un jeu auquel il n’avait pourtant jamais joué.

    -Je peux me joindre à vous ? Proposa-t-il alors au marine, à l’excité et à un troisième homme gros et moustachus.

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    Ouais mon grand. Prend une chaise et assis toi par terre hé hé hé. Je déconne. Pose tes fesses et viens t'amuser.

    Je m'éclate dans cette partie. Je n’utilise pas mes capacités intellectuelles super développées pour gagner à chaque coup, mais je dois avouer que j'ai la baraka pour avoir gagné une partie sur deux. Faut dire que c'est un plaisir de jouer à l'ombre, dans une température appréciable, avec des idiots du village plutôt sympas et spéciaux.

    M'en faut, m'en faut.


    On a même pas lancer une partie avec le nouveau venu que l'Alburostre perd son sang-froid. Ses membres tremblent et il grelotte comme s'il avait froid. Je sais pas ce qu'il veut mais il me dérange alors que je distribue les cartes.

    Tu vas pas chialer pour avoir perdu aux cartes.
    Je...Je...
    Eh ben, on est pas dans la merde.
    Vous ne voyez pas qu'il fait une crise. Respirer profondément.  

    J'étais tout sourire il y a peu. Mais là... L'espace d'un instant j'aborde un regard froid dans sa direction. Avec mes yeux de couleurs différentes sa donne un effet plutôt terrifiant. Cela ne dure pas longtemps, je me met à rire sans faire exprès à la surprise de tout le monde.

    Désolé, j'ai pensé à un truc drôle.
    Ouais ben c'est pas le moment. T'as besoin de médicament petit?


    Arrête, c'est trop drôle. S'il est réellement malade il sait pertinemment qu'il lui faut des médicaments. Ou alors, il est tellement con qu'il l'a oublié. Décidément, la nature est cruelle avec certaines personnes. Mais bon, c'est la vie. Hors de question que j'attends qu'il se rétablisse, ça peut durer longtemps et moi j'envie de jouer encore un peu. Je me lève et me dirige vers une autre table où des personnes jouent aux dés.

    Alors.. comme ça tu ne m'aide pas.
    Je suis pas médecin. que je lui dis en tournant rapidement la tête vers lui.

    Le désintéressement total que j'ai semble le mettre dans une colère noire. Il attrape la table et la lance dans ma direction. Mais sale puterelle. Tu vois pas que j'ai la flemme d'esquiver ! Je me prends la table qui m'envoie sur une autre table que je renverse. La vie c'est pas facile par moment. Je suis sur le parquet et regarde le fou cogner tout ce qui bouge. Tout proche de moi un homme d'une cinquantaine d'années dis tout bas à ses collègues.

    C'est Jobby la tremblotte. Il est primé à 5.000.000 de berry à cause de ses excès de colère.

    C'est cher payé pour un babouin brigand. Le tavernier et les clients me regardent pendant un long moment de silence durant lequel Jobby reprend sa respiration.

    Je suis pas un soldat, je suis juste un scientifique moi.

    Ben quoi? Déjà que je suis fatigué à cause du soleil, que je me suis pris une table dans la tronche, faudrait en plus que je combats pour stopper un criminel. Faut pas déconner monsieur. Voyant mon inactivité, beaucoup décident de prendre la fuite. Moi je vais simplement au bar et demande un bon jus de pomme sans pression.
      En fait non. Les gars de la marine c’est tous les mêmes. À croire qu’il faut être con, complètement imbus de sa personne et n’avoir aucun respect pour ceux qu’on est censé protéger pour y rentrer. L’attitude du jeune gradé avait eu pour effet d’échauffé quelque peu Land qui, bien qu’occuper à prendre soin du malade avec le gros moustachu en essayant de le calmer, trouvât le temps de lancer au gars qui s'était assis au bar :

      - Otez-moi d’un doute, pourquoi êtes-vous renté dans la marine ? Pour aider les braves gens comme lui ou pour perdre votre temps dans les tripots de la sorte à boire et à jouer ? Ou alors peut-être que ce monsieur n’est pas digne de recevoir une quelconque assistance de votre part ?

             Bon, ben finalement dormir sous un pont ne semblait pas être une si mauvaise idée quand venait de se profiler une nuit en prison pour outrage aux forces de l’ordre.
      Dire que son père avait été marine lui aussi. Au moins Land osait-il espérait que Nand Skyll avait été un vrai marine digne de ce nom, qui avait combattu pour l’égalité et la justice. Enfin, ‘’justice’’ c’est un grand mot, mais ça ne dit pas grand-chose. ‘’ La justice est un concept propre à chacun et, chacun en a une vision particulière. ’’ Lui avait dit la vieille femme qui l’avait hébergé sur Bux-Island.
             Perdu dans ses pensées, Land lâcha l’homme qui en profita pour traverser la pièce en hurlant et en chahutant tout ce qui se trouvait à sa portée. Envoyant valser tables, chaises, hommes et tous le reste. Il n’avait de cesse de crier ‘’ J’veux ma dose putain ’’ de manière fort peut classieuse. Il arriva ainsi devant Mickael et l’attrapa dans ses bras, le menaçant d’un couteau sous la gorge. Merde, pas Mickael ! Le pauvre enfant n’avait pas bougé depuis le début de l’interaction et regardé maintenant d’un air apeuré la lame qui frottait contre son cou.

      -Si vous ne m’amenez pas ma dose immédiatement je tus le gamin et je fous le feu à ce bordel !

             Merde, que faire maintenant ? D’ici, il pouvait facilement abattre l’homme d’une balle bien placée. Mais bon, le pauvre homme n’était visiblement pas maître de ses actions. Puis, tirer sur un simple citoyen devant les yeux d’un marine, aussi con soit-il, était un pari risqué.
      Soudain un murmure parvint à ses oreilles. Derrière lui, deux hommes discutaient.

      -… Un pirate j’te dis. J’te jure, il a même une p’tite réputation dans le milieu. On dit qu’il est primé à 5.000.000 de Berry !

             Un pirate ? Un putain de pirate ?! Et ce rustre osé menacer. Mickaël ? Ok. Plus de pitié, cet homme était un homme mort. En plus, avec de la chance, il pourrait empocher la prime et en profiter pendant un moment. Il leva alors son arme, visa en quelques secondes et tira.

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      Bon alors, il vient ce jus de pomme ?

      Je me préoccupe pas de ce qui se passe derrière moi. Je suis face au comptoir, assis sur une chaise haute et reçois enfin mon verre frais avec des glaçons. Un coup de feu part et la balle vient briser le verre que je m’apprêtais à mener à ma bouche pour savourer ce liquide extrait de pomme. Apparemment, au moment du coup de feu, la pirate à eux un tic et a bougé sa tête rapidement. C'est donc une belle esquive contre son grès et la balle à ricocher sur je sais pas quoi en métal pour venir exploser mon verre. Là ça commence à m’énerver. Je serre mon poing et me tourne vers ces énergumènes.

      Mais putain de paramécie !


      Je siffle fort et mon cheval se détache tout seul et entre dans la taverne en explosant tout sur son passage jusqu'à arriver devant moi. Hors de question que je reste une minute de plus dans ce troue à problème. Je monte, m’avachis sur mon destrier de il se met au trot. On sort de l'endroit et je retrouve le soleil, ce fada qui sait que brûler les gens, une boule de feu sur laquelle j'ai envie d'uriner. Allez au galop qu'on trouve un bel endroit où se rafraichir.

      Va à droite.

      Ok, à droite toute. QUOIIIIII ! J'me tourne et tombe suite à la surprise. Mais que fait Jobby sur mon beau cheval. En plus il est toujours avec son otage et je vois l'autre gus aux cheveux roux qui nous court après.

      Ma dose ma dose MAAAAAAAAAAAA DOOOOOSSSE !!

      Oh le protozoaire ! Il me pique mon cheval et se met au galop. Je suis furax et l'insulte de tous les noms. Je me retrouve dans la même situation que le rouquin qui arrive à mon niveau. Tous les deux ont veut récupérer un être cher.

      T'en fais pas coquin aux cheveux de feu. On va tout faire pour l'avoir.

      Sur le coup je prends mon visage sérieux et Land doit s'attendre à me voir enfin réagir. J'ai jamais dit que j'allais me bouger le fessier. "On" est indéfini et quand je dis "on", je dis tu.

      Alors, tu lui coures pas après ? Moi j'suis fatigué et j'ai mal à la jambe, j'aurais bien appelé des renforts mais mon denden est sur la crinière d'mon cheval. Si tu m'porte je pourrais t'être d'une grande aide malin. On réquisitionnera le premier cheval que l'on trouvera et ce n'est que le début. Soit les jambes, je serais la tête !


      J'ai juste pas avant de courir alors toutes les excuses sont bonnes.
        Merde ! La balle avait manqué sa cible. En temps normal Land aurait facilement pu prédire le mouvement de tête qui avait permis au pirate d’éviter son tir. Mais là, Mickaël était en danger, et, ça, ça le faisait stresser, et quand il était stressé le jeune chasseur de primes perdait tous ses moyens.
                       La balle ricocha sur une épée accrochée au mur, une décoration de très mauvais goût à son humble avis, et traversa de part en par le verre que l’autre abrutit de marine s’apprêter à boire. Bon, ben au moins il n’avait pas totalement raté son coup. Son tir aura au moins eu le mérite de faire réagir l’un des principaux intéressés.
                        Malheureusement pour lui, Jobby la tremblote ne semblait pas vouloir attendre que l’intéressé ait fini de contempler les restes de son jus de pomme et fonça en direction de la sortie, emmenant l’enfant si cher aux yeux de Land avec lui. Le chasseur de primes s’élança immédiatement à sa poursuite, revolver en main. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il voulut passer la porte de la taverne, que de voire le drogué et son otage revenir sur leurs pas à dos de cheval tout en criant :

        -Mais pas par là stupide animal !

                       Land eut tout juste le temps de se jeter sur le côté avant que l’équidé ne le percute de plein fouet. L’animal stoppa à la hauteur de son propriétaire, qui semblait être le marine, et ce dernier monta en selle, ignorant royalement le criminel propulsé, lors de l’arrêt du cheval, sur l’arrière de la bête. C’est ainsi que  Cézar Van Hayha quitta la taverne, emmenant Mickael et Jobby avec lui, sous les cris tonitruants du tenancier qui réclamé à ce qu’on lui rembourse les dommages causés par le canasson. Land lui promis que s'il attrapait ce brigand il lui reverserait une partie de sa prime et repartit à la poursuite des fuyards.
                       Malgré sa très bonne condition physique, et après avoir ramé sans relâche durant deux jours, Land n’était pas capable de poursuivre un cheval lancé au galop sur plus de trois cents mètres. Il s’arrêta donc reprendre sa respiration, plié en deux, prenant appui sur ses genoux, à la hauteur de l’officier visiblement expulsé de sa propre monture. Merde, et l’autre qui se barre avec Mickaël ! De nouveau, le chasseur de primes tendit le bras, Visa l’animal et pressa la détente. Mais, à sa grande surprise, rien ne se produisit. Plus de munitions. Il faut dire que depuis qu’on lui avait vendu ce revolver, il ne l’avait encore jamais rechargé. Il fixa l’homme à ses côtés, zyeuta son arme et, dans un geste digne des plus grands prestidigitateurs lui décrocha de la ceinture, visa une nouvelle fois et tira de nouveau. Cette fois ce fut la distance qui empêcha le tir de porter ses fruits. La balle n’atteignit le cheval qu’au niveau du fessier et ne le pénétra que très peu ce qui ne permit pas de l’arrêter, tout au plus de le ralentir.
                    Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Non, ne t’énerve pas, calme-toi. Tu as besoin de calme pour réfléchir. Le chasseur de primes respira profondément et tenta de s’éclaircir les idées. Chose difficile puisque l’énergumène debout à ses côtés ne cesser de débiter des inepties du genre "Il va falloir me porter !" ou "tu seras les jambes et moi la tête".
        Bon, ce que cherché Jobby semblait être de la drogue. Il était peu probable que ce genre de marchandises se trouve dans le quartier où ils étaient, celui des thermes. En revanche, ce quartier, fort en touristes arrivant de tous horizons, regorgé de chevaux, calèche et autres véhicules. Sergent Abruti n’avait pas tort. Trouver une monture devenait urgent, car, même en prenant en compte que, dans sa fuite, Jobby avait pris la mauvaise direction et qu’il allait sûrement devoir  faire un détour pour se rendre dans les quartiers moins bien famés de l’ouest de la ville, ils ne le rattraperaient pas à pied.  

        -Ok, je prends l’idée du cheval. Allez debout. On va aller voir si on ne trouve rien dans cette direction.

                         Ce disant, il pointait la rue qui se trouvait derrière eux. Puis il partit en courant en espérant que l’autre aller le suivre. Le porter ? Et puis quoi encore ?
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        Le suivre? Et puis quoi encore? En plus il vient de toucher mon cheval ! C'est pas gratuit ces bêtes là. J'vous raconte pas la galère pour l'avoir dressé. Tout le temps passé avec le bestiau pour qu'il m'obéit au doigt et à l’œil. Franchement c'est trop marrant. Je regard le roux partir et je rigole tout seul au sol. Il est trop bête ce gars. Il a pas vu que lorsque je siffle mon cheval me rejoint? Je peux faire la même chose sans le moindre problème. Ah je me demande comment aurait été ma vie si j'étais aussi simple d'esprit.

        Je siffle fort et attends debout au milieu de la route. Le pirate s'énerve encore sur le cheval noir et le traite de stupide. La même scène se produit, mon destrier s'arrête devant moi et au même moment je regarde sévèrement ce pirate.

        Qui est le plus stupide des deux? Celui qu'obéit à l'intelligence la plus supérieure qui soit ou celui qui comprend pas que l'animal est dressé? J'en ai rien à foutre de tes affaires de pirateries, de dose, de kidnapping, d'otage. Par contre, si tu touches à mes affaires, tu m'dérange. Et être dérangé ça me fatiiiigue à un point. J'te propose une chose sac à fumier. Tu m'rends mon cheval maintenant.

        Sinon quoi? T'va faire quoi heiin. T'es tout petit riquiqui. Moi j'ai un otage et bientôt mes hommes vont me ramener ma dose. J'ai appeler grâce à ton denden.

        Mais j'men branle de l'otage, tu peux le saigner j'm'en tartine le fion.

        Sauf que là je le trouve un peu trop arrogant ce sacripant. Se moquer de ma taille... Un être si limité mentalement se permet de me regarder de haut. Je sors mes dés et lui se fou encore de moi. Il croit que je vais lui proposer une partie.

        On fait une partie en attendant tes hommes?

        Euh...

        Pendant qu'il active ses neurones qui doivent être régulièrement en vacances, j'lui lance un dé en direction de sa main qui tient son arme blanche. Ce bouffon l'attrape et le dé explose. Un beau petit boum qui lui fait relâcher l'arme et lui endommage la main. Maintenant je lance plus fortement un autre en direction de son visage et l'explosion produit au moment de l'impact le fait tomber de mon destrier. J'le regard avec un petit rictus pour me moquer de sa faiblesse et me met à bailler. Le pirate m'insulte mais j’avoue que ça ne m'intéresse absolument pas.

        Hey p'tit, tu descends d'mon cheval.

        Il m'écoute et se cache derrière moi. Ooh oooh. C'est quoi ce bordel, il a cru que j'allais le protéger. Je veux pas te protéger !! Fou le camp s'il te plait !! En principe, j'ai du mal à abandonner les gamins à cause de mon histoire avec mon père. S'il avait cédé à la mafia, je serais certainement dans un trou à rat à bosser comme un esclave à l'heure qu'il est. Fraaaanchement, j'veux pas me battre. Alors j'monte sur mon cheval en donnant un coup de pied sur la crapule pour le faire reculer puis j'aide le petit à monter avec moi. Au galop !

        Les rôles s'inversent, cette fois, c'est moi et le petit qui fuyons tandis que le pirate nous suit. Après une vingtaine de mètres on croise le rouquin à toute vitesse. J'lui aurais bien lancer le gamin mais toutes ces aventures m'ont trop fatigué il a qu'à me suivre et venir le chercher. J'suis avachi sur ma monture qui continue d'aller de l'avant.
          Discrétion, subtilité, il y a des concepts que certains ignorent. Pourtant, la notion de guet-apens n’est pas si difficile à saisir. Il était évident que si l’on s’attaquait à lui, le pirate allait menacer de tuer Mickaël et, bien que, pour le marine, cela ne semblait pas revêtir d’importance, ça en avait pour Land. Il aurait été autrement plus simple de lui tendre un piège, de récupérer l’otage et de s’enfuir vite fait, bien fait. Mais non, il fallut que l’autre abruti s’en mêle, rappel son canasson et s’en prenne au drogué. Résultat des courses : C’est un fait, il n’y a aucun marine qui se distingue des autres, ils sont tous à mettre dans un panier de crétins fini.
                         Le pirate se tordit de douleur en tombant de sa monture, insultant son assaillant de tous les noms. Bon, il fallait au moins concéder que, bien que peu subtil, le plan du gradé avait marché et que Mickael était enfin libre. Land s’élança vers le gamin, il allait l’emmener loin d’ici, loin de toutes ces histoires, ils se trouveraient un pont bien confortable et ils y passeraient la nuit.
          Mais, qu’est-ce qu’il fait ? Non mais c’est pas vrai !
                         Le soldat repassa devant lui, juché sur son cheval couleur charbon, charriant Mickaël qui se cramponnait à lui comme si sa vie en dépendait. Heureusement que le chasseur de primes ne croyait plus depuis longtemps que la marine était un organisme censé protéger la veuve et l’orphelin, car, encore une fois, l’un de ses représentants venait de lui en prouver le contraire. Il était en train de kidnapper un enfant. Et pas n’importe lequel, Mickaël !
                          Land eut beau crier, ordonné au ravisseur de s’arrêter, rien n’y fit, l’autre continuait sa course folle en direction, cette fois, des thermes de la ville, sur un cheval qui, malgré le fait qu’il boitait, galopé à toute allure. Le chasseur de primes voulut se lancer à sa poursuite quand un cri lui fit tourner la tête. Et grand bien lui prit. Jobby la tremblote foncé sur lui à toute allure, les poings en avant, de façon évidente à le percuter pour le faire dégager fissa de son chemin. Mais le rouquin ne l’entendait pas de cette manière. Il esquiva l’homme en pivotant sur sa droite, puis, une fois derrière lui, il lui attrapa le col de la main gauche et le tira en arrière, prenant bien soin de placer son pied derrière le siens de manière à le faire basculer en arrière. Et pour finir, et alors que le pirate chuté, il lui assainit un violent coup au poignet, à l’endroit même où l’autre lui avait fait exploser son dés piégé. Voilà qui devrait le calmer pour quelque temps pensa t’il alors en regardant le drogué se tordre de douleur sur le sol salle de la ville.
                          Quand soudain, un coup de feu retentit dans son dos, immédiatement suivi d’une explosion. Mickaël ! Land se retourna dans la direction vers laquelle l’enfant avait été embarqué et ce qu’il vit l’inquiéta au plus au point. Le cheval, déjà bien amoché, venait de s’écrouler au sol, touché par un second coup de feu tiré par une dizaine de pirates encerclant l’animal. Au sol, Mickael et le marine leur faisaient face. Ce dernier tenait plusieurs dés dans sa main dont l’un avait dû servir à dégommer l’un des hommes de la tremblote, déjà à terre.
                           Le chasseur de primes esquissa d'abord un petit rictus à la vue de l’agent de l’état en difficulté, privé de son précieux cheval. Mais il se ravisa vite. Que cet égoïste crève passait encore, mais que Mickaël le rejoigne dans sa tombe, c’était hors de question ! Il avisa les pirates resserrant leur étau autour de leurs victimes, puis leur chef couché à ses côtés, les pirates, leur chef, les pirates. Ok. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, le jeune homme se défit de sa veste et se l’enroula autour du poing. Puis il courut vers la maison la plus proche, frappa l’une des fenêtres donnant sur la rue. Récupéra un énorme morceau de verre aussi effilé qu’une lame de rasoir et retourna sur ses pas.  Il se saisit de. Jobby et cria tout en apposant l’objet coupant sous sa gorge.

          -Eh ! Bande d’emplâtres !  Relâchez le gamin et … Le gamin sinon je fais la peau à votre drogué de chef !

                           Tout en disant cela, il prit soin de garder son pied appuyé sur la main blessée dudit chef pour l’empêcher toute répression, on n'est jamais assez prudent
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          Eh.

          Eh...

          Tu te crois malin? Déjà que tu as blessé mon cheval, que j'ai dû sauver le gosse des mains du pirate. Ensuite je me retrouve face à l'équipage de l'Alburostre qui blesse encore plus mon brave destrier. Le pire dans tout ça c'est que tu te crois malin en demandant à ces hommes de relâcher seulement le gamin. Hahahaha quel être primitif tu fais. Ton arrogance mal plaçait te coutera très cher. Je suis doué d'une l'intelligence que tu ne peux atteindre même dans tes rêves les plus fous. Constate donc...

          Je saisis mon révolver d'un geste fluide sans pression et mets mon gant magnétique dans l'autre main. J'attrape Mickaël comme un otage et lui met l'arme sur la tempe.

          Voilà une putain de situation de merde. Alors comme vous m'fatiguez tous, j'vais vous dicter comment ça va se passer. Soit vous prenez tous vos jambes à votre cou et me laissé tranquille. Soit j'vous envoi tous en prison pour trouble à l'ordre public. Pour piraterie pour certains et agression sur le destrier d'un marine pour d'autres. J'peux ajouter des tas d'autres choses bande de cons.

          Je m'approche de mon brave cheval qui souffre tout en gardant mon otage. Je saisis mon escargophone et demande de l'aide aux marines de l'ile en leur signalant de nombreux pirates ainsi que ma position.

          Eh soldat. Propose un échange avec le roux. Il nous donne notre chef et tu lui rends le gamin. Comme ça tout le monde est content et on peut tous partir.

          Franchement, tu m'prends pour un putain de coprophage. Ton plan c'est d'la merde et la merde j'mange pas ça.

          Je regard ces abrutis réfléchir. Personne ne bouge à croire ils attendent sagement que la marine vient les embarquer. Bon, ça me dérange pas plus que ça. Maintenant tous les pirates prennent leur armes et me vise moi et mon otage. Il fallait qu'ils choisissent la pire option. On peut pas leur on vouloir ce sont que de simple pirate après tout.

          Lâche notre capitaine sale roux ou on descend le petit et le marine !

          Soit je bute tous ces pirates... Mais ça va être fatiguant. Soit ...

          Bang !

          Je pousse le petit devant moi et lui tir une balle dans le dos. Le gamin s'effondre. Tout le monde est surpris par ce que je viens de faire. Faut avouer que ça m'agace un peu mais bon. Normalement il ne devrais pas mourir. J'en profite pour tirer une deuxième et cette fois elle part en direction de Jobby la tremblotte. J'en ai rien à foutre de leur histoire. Voilà ce que ça fait de vouloir se frotter à plus fort que soit. Vous avez voulu jouer, vous avez tous perdu. Je me délecte de ma victoire ainsi que ma supériorité intellectuelle.


          Game Over.
            Ça se présenter plutôt mal. Le marine avait pris Mickael en otage et ce n’était pas la subtilité des pirates qui allait le lui faire relâcher. Non, ce qu’il fallait maintenant c’était calmer le jeu. Si, comme ses dernières interactions avec la marine le faisaient supposer à Land, le marine se mettait à tirer sur tout le monde ce serait la débandade. Et non seulement Land et Mickael risquaient d’être blessés, mais les pirates risquaient, eux aussi, d’être touchés, ce qui les énerverait inévitablement au plus haut point. Et, vu leur nombre, et même s'ils ne paraissaient pas avoir inventé le fil à couper le beurre, cela pouvait être très dangereux.
                           Les parlementassions étaient tendus. En fait, on ne pouvait pas vraiment appeler ça des parlementassions, vu que le marine refusait toutes les idées émises par les pirates pour ne garder que les siennes. Finalement, les flibustiers choisirent la pire des options qu’ils auraient pu choisir. D’un seul et même mouvement, ils braquèrent tous leurs vieux revolvers sur leur agresseur lui demandant une dernière fois la libération de leur chef.            
                           Non, ce n’était pas une bonne idée. Bien que stupide au plus haut point, le gradé semblait rodé au combat et n’allait, sans aucun doute, faire qu’une bouchée des pirates. Et dans la foulée Mickael allait y passer.
                           De son côté, il ne pouvait pas relâcher la tremblote comme le demandaient ses compagnons. En effet, après la raclée que lui avait mise Land, le drogué risqué de se retourner contre lui. Puis il n’avait toujours pas eu sa dose et était, de ce fait, dangereux au plus haut point. Et puis qui lui disait que, une fois les pirates réunis, la marine allait libérer son protégé ? Après tout c’était un marine, et on ne peut pas avoir confiance en un marine.
                           La scène se déroula en quelques secondes et Land, tout comme les pirates, n’en virent pas venir la teneur. L’homme de loi tira, Mickael cria et s’effondra sur le sol inanimé dans une mare de sang.
                           Land voulut crier mais aucun son ne sortit de sa bouche. Le salaud, décidément, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre ! Il s’élança en courant vers l’enfant, lâchant au passage le pirate qui fut liquidé dans l’indifférence la plus totale. Tout semblait aller au ralenti autour de lui. Il ne lui semblait jamais courir assez vite. Il avait l’impression qu’il n’arriverait jamais à temps pour sauver le fils de Liam. Autour de lui les pirates s’affolés dans tous les sens à la vitesse d’un escargot alors que les renforts appelés par le tireur les embarqués un à un. Et même le rire satisfait de ce dernier lui semblait exagérément long.
                             Le chasseur de primes finit néanmoins par s’accroupir devant son compagnon et par lui tâter le pouls. Il n’était pas mort. Mais vu son état il n’allait pas tenir longtemps. Il aurait donc été judicieux d’appeler un docteur, de lui remettre l’enfant, de s’excuser auprès de la marine, et de partir docilement. Mais dans les moments tendus Land perdait toutes ses si précieuses facultés mentales. C’est pourquoi il se releva d’un coup et asséna le plus violent coup de poing qu’il n’eut jamais donné dans la mâchoire du marine. Et il se serait jeté sur lui, l’égorgeant avec le bout de verre qu’il tenait toujours entre les mains, si deux soldats ne l’avaient pas arrêté, l’attrapant chacun par une épaule.

            -Crève connard ! Ça t’amuse de tirer sur d’innocents enfants ?! Je me demande bien pourquoi la marine débauche des gars comme toi. Dégénéré ! Je suis sur que tu ne sais pas ce que c’est d’aimer un enfant. Tel que je te vois, je suis persuadé que ton père n’était qu’un ivrogne demeuré qui ne s’est jamais occupé de toi. Va en enfer pauvre gars !

                           Bon, ben cette nuit ils n’allaient pas la passer dans un hôtel, c’était maintenant certain. Ni sous un pont du coup. Remarque une prison ça a aussi un toit et quatre murs.

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            Tristesse. C'est vraiment triste d'avoir perdu son temps en cette belle journée. Moi qui voulais simplement jouer aux cartes me voilà en train de faire des heures supplémentaires. Bien sur que c'est drôle de voir ces abrutis tenter le diable pour m'avoir, mais ce n'était pas ce que j'avais prévu pour aujourd'hui. Je range mon révolver et regarde les renforts maitriser tous ces manants. Maintenant je dois aller faire soigner mon beau cheval raaaah, ça me fatigue déjà de chercher un vétérinaire.

            BIM !

            Le roux me donne un violent coup de poing qui m’envoie valdinguer sur quelques mètres. Si je m'attendais à ça, un être incapable d'admettre sa défaite. Il n'est pas allé de main morte et j'avoue que c'est assez douloureux. Ce simple coup je l'ai senti se propager dans toute ma face comme si un taureau me rentrer dans le lard.  J'ai vu son regard haineux, violent, meurtrier. Il voulait voir mon sang couler, danger, danger. Cet homme veut ma peau et je te promets que c'est la première et dernière fois que tu as la chance de la toucher. Je l'entends vociférer des insultes. Hahahaha, t'es malin comme un Cro-Magnon.

            Je me relève doucement et ramasse ma casquette. Je la tape un peu pour enlever la poussière et la remets sur ma tête. Un petit peu de sang se met à couler de mon nez tandis que je lui souris. Je me tiens bien droit et ne ressemble plus au soldat faignant mais à un petit marine modèle.  Ne vois-tu pas ma victoire totale?

            Innocent? Cet enfant ton complice. Il n'y a pas d'âge pour être un criminel. C'est donc ça ta fameuse stratégie, profiter du jeune âge de ton associé pour faire tes sales coups de pirate. Toucher le cœur des gens de vile manière. Embarquez-moi ces foutus pirates tous autant qu'ils sont.

            A vos ordres !


            En principe, je n'aurais pas enfoncé ce microbe s'il avait accepté sa défaite mais les mauvais joueurs me répugnent. Il pense valoir mieux que moi, quoi que ça je m'en fou, mais insulter mon père et prétendre être mieux que lui, quelle arrogance.