Première étape.
Même s’il faisait jour, le temps n’était pas vraiment idéal à la navigation. Nous avions quitté la base assez tôt pour être certains d’arriver à l’heure au rendez-vous prévu. J’étais le soldat le plus gradé à bord, j’avais donc le commandement de la flotte au complet. Mes hommes me connaissaient, ils savaient comment réagir à mes instructions et ils savaient les comprendre. Ayant un minimum l’habitude de les côtoyer, je connaissais également la plupart d’entre eux relativement bien. Je donnais donc l’impression d’avoir confiance en eux et de croire en leurs capacités respectives. Le patrouilleur tenait bien sur les vagues mais rien n’était des plus faciles pour l’équipage. Même si la mer était plutôt calme, la pluie qui frappait nos visages couplée au doux vent qui venait les caresser n’était en rien quelque chose d’agréable. Le soleil était caché, les nuages avaient pris la totalité du ciel. Nous avions froid, mais pourtant il fallait bien naviguer. La plupart des soldats tentaient de cacher leur manque de chaleur et faisant mine de rien, peut-être pour paraitre être de vrais soldats, de ceux que la température et le temps n’affecte pas. Ils étaient donc une trentaine à mes côtés, le nombre adéquat pour le bateau.
-Lieutenant ! Nous approchons de Manshon, nous ne sommes plus très loin, plusieurs minutes tout au plus. Le temps à l’air de se dégager dans cette direction, il fera beau et les vagues seront tranquilles à notre arrivée !
« A Manshon il nous faut poser pieds à terre
Avec notre contact, nous devons parler affaires
Ce n’est qu’après l’entrevu que nous reprendrons la mer
Pour qu’à ce pirate, nous fassions découvrir l’enfer ».
-Très bien mon Lieutenant, je vais préparer notre arrivée au port !
Le Sergent se retourna et alla prévenir l’ensemble de l’équipage. Il poussa des cris, fit des signes de la main aux différents hommes postés chacun à leur place. Certains se trouvaient sur le pont, d’autres dans les soutes. Quelques-uns en profitaient pour se reposer (nous procédions par roulement, les hommes se passaient le relais pour les différentes tâches à accomplir sur le navire), chose qui ne me dérangeait point. Il me les fallait tous en forme pour mener à bien cette mission, qui pouvait s’avérer être dangereuse. Ils se devaient tous d’être concentrés et prêts pour un éventuel affrontement, la fatigue n’ayant donc pas sa place dans mes rangs. Rafael Niedara, le passeur d’enfants était notre cible.
Le Passeur d'Enfants
Briefing.
Lorsque l’on m’a confié cette mission, les choses ont été dites directement. Un plan devant moi, un avis de recherche de 11 000 000 de Berries, une fiche plus ou moins détaillée sur le personnage et la mission en question. Rafael Niedara. Visiblement, il était assez jeune et n’avait pas l’air très dangereux. Son histoire était simple. Jaloux de ne pas avoir su se hisser comme patron de l’une des mafias locales, il a décidé de se lancer dans son propre trafic clandestin et illégal. Cependant, il ne s’agissait pas de n’importe quel trafic. En effet, Niedara était spécialisé dans l’esclavage et le marché noir d’enfants. Sa façon de faire ? Sillonner les villes et villages de North Blue, trouver des proies potentielles et les kidnapper, rien de plus simple. Il contactait ensuite lui-même les pirates, ou l’inverse, pour les revendre au plus offrant. Son mode opératoire n’était pas très compliqué. Lui restant toujours en retrait pour ne pas se faire attraper, il utilisait ses autres navires pour lui donner les informations et l’avertir en cas de danger potentiel, lui permettant ainsi de fuir. Un point de chute pour son argent, un autre pour les esclaves, un moyen de transport pour les échanges de marchandises. Un réseau plutôt simple, mais qui permettait tout de même le kidnapping de plusieurs dizaines d’enfants.
L’avantage qu’il avait ? Son réseau illégal était mobile. Il ne faisait halte dans les villes que quelques heures tout au plus, prenant garde de toujours être sur les mers de North Blue. Probablement même sur les mers de toutes les Blues. La Marine avait un peu ordre de fermer les yeux sur les trafics des gros patrons de North Blue, pour ne pas causer d’ennuis inutiles. Cependant, il était absolument hors de question de fermer les yeux quand aux agissements de cas isolés, de pirates ou criminels individuels. En voilà un qui n’avait pas d’attache, probablement pas de contact assez puissant pour nous empêcher d’agir. C’était un solitaire dont la seule et unique préoccupation était le gain de l’argent, la façon de la gagner n’étant pour lui probablement qu’une simple distraction. Le seul moyen de retourner la situation à notre avantage était de pouvoir le localiser avec exactitude. Une fois chose faite, tout serait alors en notre faveur, il ne nous resterait plus qu’à démanteler son réseau, sauver les probables enfants à bord de son navire ainsi que l’escorter tout droit vers une petite et jolie cellule de la base. Facile à dire au premier abord. Cependant, selon nos indications, Niedara possédait une flotte de trois navires pour son réseau, plus un navire marchand servant de passerelle pour la revente. Il fallait donc trouver les quatre et tous les mettre hors d’état de nuire, un seul suffisant à remettre l’affaire sur pied.
Ma mission commençait à Manshon. Mes supérieurs avaient déjà trouvé un contact qui pourrait nous informer avec exactitude la position de Niedara. Seulement, il nous fallait le rencontrer, tout d’abord parce qu’il voulait être récompensé, et ensuite parce que nous ne pouvions nous permettre de laisser filtrer de précieuses informations. Ce n’est qu’après avoir localisé leur navire que nous pourrons alors nous mettre en chasse et traquer les pirates de Rafael Niedara. Lorsque j’aurais mis la main sur lui, lorsque je me dresserai face à lui, je ne lui laisserai aucune chance de s’échapper. J’observerai la peur et le désespoir dans son regard au moment où il comprendra que sa vie de trafiquant serait sur le point de s’achever.
Entrevue.
Non loin de la ville, le Sergent fit volte-face et fit signe de la main pour m’interpeller. Avec hâte je pris place à ses côtés, attendant qu’il prenne la parole le premier.
-Mon Lieutenant, une petite embarcation fait route vers nous. Il s’agit de notre informateur, je pense qu’il a pensé être plus sage pour lui si l’on se rencontrait directement sur le navire… je suppose que cela l’empêcherai d’être vu en train de converser avec la Marine dans une ville comme Manshon. Dois-je le faire monter à bord ?
-Oui.
Sur ces mots, je pris le temps de jeter un dernier regard au navire se dirigeant vers nous avant d’aller prendre place dans la cabine de notre patrouilleur. Préparant avec soin la conversation qui allait suivre, je présentai un verre d’un alcool bon marché avant de la poser sur le bureau au fond de la pièce. Après quelques minutes, le Sergent frappa à la porte, faisant entrer l’homme que nous étions venu rencontrer. Tous deux prirent place non loin de moi, attendant que je prenne parole.
« Je vous remercie de me prêter attention
Je suis Gilgamesh, Lieutenant de cette garnison.
Partagez, je vous écouterai plus que de raison
Des paroles justes vous récompenseront. »
-Bonjour Lieutenant. J’espère être convenablement récompensé pour mes informations, que je vous le jure vous guideront droit vers l’homme que vous recherchez. J’ai entendu parler de ce passeur d’enfants, Rafael Niedara. Il parait qu’il opère dans tout North Blue, et parfois même sur les autres mers du globe. En ce moment-même, je peux vous dire qu’il n’est pas très loin d’ici, puisqu’une rencontre a déjà été organisée pour ce soir ! Et puis vous avez de la chance, ce soir son trafic se trouve non loin de notre position. Il a rendez-vous avant l’aube à 20° EST de Manshon, il vous suffira de naviguer pendant environ une heure pour tomber dessus. Comme à son habitude, l’ensemble de sa flotte se trouvera sur place. Ces navires sont toujours proches les uns des autres, donc faites attention. Le rendez-vous de ce soir est prévu avec le navire marchand de son organisation. Si vous le faites tomber avec, il n’aura plus de moyen de déplacer les enfants pour les vendre. Ce sont toutes les informations dont je dispose, je ne sais rien sur lui ni sur son équipage, je ne sais même pas à quoi ressemble son navire. Mais au moins, avec ces informations, vous le trouverez Lieutenant, c’est une certitude.
Très bien. Je savais où et quand était le rendez-vous prévu, il me suffisait de tomber au bon moment. Ces informations étaient capitales. Toutefois, avant de récompenser qui que ce soit, il me fallait les vérifier.
« Des paroles traversant le cœur
J’irai, avec grande fougue et ardeur
De mes mains je provoquerai sa terreur
Comme poisson tombe par le pêcheur.
Je t’autorise à disposer de ta présence
Tes mots ont été prononcés avec clairvoyance
Une fois ce pirate capturé tu auras récompense
Et cela avant que ne prenne fin ta patience. »
Préparation.
Bien. L’heure était donc à la préparation de l’attaque. Je devais prendre les précautions nécessaires, l’homme était en effet loin d’être du genre à jouer dans les bacs à sable. Je ne pouvais donc y aller les yeux fermés. Il me fallait prendre le temps de réfléchir à un plan d’attaque, d’autant plus que nous étions fort désavantagés de par le terrain maritime. Il nous était en effet impossible de lancer l’attaque avec de lourdes armes. Le seul moyen pour nous étant de nous rapprocher le plus discrètement possible pour nous permettre un abordage propre et sans bavures. Etre vu de loin pourrait signifier deux choses. Premièrement, notre attaque serait beaucoup plus compliquée de par le fait de devoir faire un transfert de navire. Deuxièmement, en nous voyant arriver, Rafael serait certainement du genre à exécuter les enfants du trafic illégal. Que faire donc ? J’avais trente hommes avec moi, et un effet de surprise, je devais mettre tout cela à profit.
Bon. Ces navires servant de base pour un réseau clandestin d’esclaves enfants, la majorité de leurs actions devraient être concentrées dans les soutes des navires, là ou leur business devait certainement avoir lieu. A vu de nez, ils pourraient être entre vingt et cinquante hommes par navire, probablement pas plus. Je dirais tout au plus dix hommes sur le pont du navire, soit probablement deux à l’arrière.
La première étape serait certainement la plus compliquée. Il nous fallait nous approprier le bateau servant au transport de la marchandise. Ce navire de transport n’appartenait pas à Niedara, c’était un indépendant payé pour participer au réseau. D’après nos informations, ce bateau viendrait directement de la ville, il fallait donc s’en emparer avant qu’il puisse entrer en contact avec son objectif. Une attaque qui se devait être rapide et puissante, donc. Si nous arrivions à réquisitionner le navire marchand sans que celui-ci puisse donner une quelconque alerte, les choses seraient alors plus faciles pour la suite.
La possibilité la plus évidente serait alors de nous approcher du premier navire en nous faisant passer pour le contrebandier. Une fois les ponts ensemble, il ne nous resterait plus qu’à prendre possession du bateau le plus discrètement possible, encore une fois afin d’éviter tout soupçon. Il nous faudrait alors rejouer cette carte pour les deux navires restant afin de capturer l’ensemble de l’équipage de Niedara et ainsi éviter un bain de sang.
Après avoir passé quelques temps pour mettre en place une approche détaillée, je me devais de la faire partager à l’ensemble de mon équipage. Le plan était plutôt simple sans pour autant être facile d’exécution. Il fallait de la rigueur, de la concentration et de la maîtrise de soi. Une seule erreur pourrait compromettre l’ensemble de la mission visant à capturer Rafael Niedara et à démanteler son réseau illégal.
Dernière édition par Gilgamesh le Ven 17 Juil 2015, 07:03, édité 1 fois
Le navire marchand.
La nuit était tombée. Il était temps. Montant sur le pont, je fis signe à mes hommes que l’heure était à la navigation. Nous préparions le bateau pour le départ, nous détachâmes la voile, chacun se positionna à son poste, comme d’habitude. Puis nous nous mirent en route en direction des contours de Manshon. L’air était frais, le temps était doux, les vagues calmes et paisibles. Un temps idéal pour nous. Non loin des rives se trouvait un bateau. Il n’était pas accosté au port et n’était visiblement pas en navigation. Il se contentait d’attendre sur place, certainement l’heure prévue de son départ.
Une fois à portée de vue de son navire, il était temps de mettre les choses en place. Aucune lumière, aucun bruit, il nous fallait user de la discrétion la plus totale et parfaite. Cinq hommes, c’est ce dont j’avais besoin à bord de la barque de sauvetage prévue sur le navire. Une fois déposée à la mer, nous la portions lentement vers le bateau du trafiquant, puis nous nous arrêtâmes juste sous la poupe de celui-ci. Maintenant, il nous fallait un moyen de grimper à bord sans nous faire repérer. Le bateau avait une forme voûtée et le bois relativement rigide et usé. De ce fait, il nous était aisément possible de grimper. Il était plutôt robuste, sans égaler la taille de notre propre navire. Les façades étaient relativement vieilles et n'avaient pas l'air très solides. Deux voiles, abîmées, servaient à la navigation. Aucun canon, ce n'était là en aucun cas un navire préparé à l'attaque. Une fine lame nous servait d’appui, nous étions rapidement au niveau du pont. Après les bruits de pas ambiants et la modulation de l’air via le souffle des hommes, je conclu très vite qu’ils n’étaient que deux de ce côté, ce qui nous facilitait la tâche. Attrapant le premier, j’eu laissé le soin à mon Sergent de faire de même avec le second. Les empêchant de donner l’alerte, nous les plongions alors dans un profond sommeil temporaire. La première étape s’était terminée par un succès.
Une fois le signal donné au navire et aux hommes qui attendaient à bord, il put lentement s’approcher par l’arrière du bateau contrebandier. Une fois à distance, l’échelle d’embarcation put être posée en toute discrétion, permettant à mes hommes de me rejoindre un par un dans un silence de plomb. Une fois la moitié de mes hommes à bord, soit environ quinze, il était temps d’engager la suite du plan, à savoir vider discrètement l’ensemble du pont principal. Quatre hommes étaient encore présents, une simple futilité donc. En quelques secondes seulement, tout était dégagé. Une fois tout le monde à bord, il ne nous restait plus qu’à prendre le reste du bateau. Pour un navire te transport marchand, il ne devait pas y avoir beaucoup d’hommes à l’étage inférieur. Cette fois, il n’y avait plus réellement de plan, il nous fallait agir vite et proprement. Jetant un regard à mon Sergent, celui-ci ne mit pas longtemps à comprendre ce que j’avais prévu de faire. Il rassembla les hommes, nous positionnant alors devant la porte en bois du navire. Chacun savait quoi faire, chacun connaissait son rôle.
D’un violent coup de pied, le Sergent pénétra dans la cale, suivit par tous ses hommes. Une odeur nauséabonde en ressortait, l'équipage n'avait visiblement aucune hygiène de vie. Tout était moisi, sale, absolument pas aménage pour vivre. Une table, deux bancs, une cage dans le fond, et rien d'autre. Les fusils furent braqués sur chaque homme. Sans perdre de temps, nous les mirent à terre, les empêchant ainsi d’effectuer le moindre mouvement. Il n’y avait que huit hommes au total, une grande facilité pour les maîtriser, donc. La première partie de la vermine était hors d’état de nuire, il fallait maintenant descendre plus profondément dans le nid pour tuer les gardiennes et arracher la tête de la reine. Nous nous préparions donc pour la seconde étape du plan, à savoir nous mettre en route vers le point de rendez-vous à bord du navire marchand, pour faciliter l’effet de surprise.
Dernière édition par Gilgamesh le Dim 12 Juil 2015, 16:55, édité 1 fois
Point de rendez-vous.
Le premier bateau de la flotte de Niedara était en vue. Plus gros, il était visiblement prévu pour accueillir plus de personnes. Il avait également l'air d'être un minimum équipé pour le combat, il fallait faire attention. Sur le bateau marchand, nous avions changé de tenu dans le but de tromper les pirates. Arriver vêtu en tenue de Marin aurait été plutôt suspect, et n’aurait donc pas joué en notre faveur. En temps normal, il nous était interdit de retirer nos vêtements, mais c’était là un cas d’urgence. Si nous voulions sauver les enfants, nous n’avions guère d’autre choix que ce genre de méthode. Arrivant lentement, nous allumions les phares du bateau, faisant un appel codé avec ceux-ci pour prévenir de notre arrivée. De plus, la lueur éclatante du bateau marchand nous permettait de dissimuler notre patrouilleur à quelques mètres derrière nous. Plus nous nous rapprochions, et plus la pression montait. L’objectif principal était la survie et la protection des enfants retenus en otages en tant que cargaison marchande. Notre plan n’avait qu’environ cinquante pour cent de chance de réussir, mais c’était là le seul que nous pouvions tenter, une attaque frontale ne nous était pas permise dans ces conditions.
Une fois suffisamment près pour porter nos voix, les hommes du navire d’en face nous demandèrent de joindre les deux navires et de mettre en place le pont de séparation. Une fois chose faite, le Sergent prit l’argent qui était à bord pour le remettre aux hommes sensés conclure le marché. Il avait l'air étrangers, leur teint était assez sombre mais assez agressif. Vêtus simplement, ils portaient un shirt et un banal pantalon. L'un d'eux, le plus grand, avait un bandeau sur la tête, comme pour lui donner un air combatif. Les enfants étaient déjà sur le pont de leur navire, prêts à être embarqués. Je pouvais les voir, il ne me restait plus qu’à tendre le bras pour les attraper et les mettre en lieu sûr.
-Tiens ? On vous connait pas, vous. Ou sont Enrique et Lucio ? Ce sont eux qui font l’échange d’habitude, comment ça se fait qu’ils ne soient pas là ?
-Ils n’ont pas pu venir aujourd’hui, du coup on est là pour les remplacer. Est-ce que ça pose un problème ? Répondit le Sergent.
-Bhen… faut qu’on appelle le patron pour lui demander du coup, on n’a pas eu ces infos par ici nous, donc on ne peut pas vous remettre la marchandise comme ça.
-Vous savez, j’suis pas certain que le patron a du temps à perdre pour ça, on est là, sur le même bateau que d’habitude, et on a l’argent. Où est le souci ? On a juste à faire la transaction et chacun peu rentrer chez lui, y’a pas plus simple l’ami !
-Ouais… t’as raison. Julius ! Envoie la marchandise, tout est ok ici !
Le Sergent et moi-même nous avancions dans le but de récupérer les enfants. Effrayés, il étaient sans défense, attachés par les poignets sans savoir que faire. Ils avaient l'air d'avoir tous le même âge, proche de la dizaine d'années. Principalement des garçons, seules deux filles étaient parmi eux. Une fois l’argent remis aux hommes du navire, nous pouvions procéder là l’échange. Mais les choses se corsèrent très vite… l’homme de main de Niedara présent pour l’échange pu apercevoir un bout de l’uniforme Marine sous les vêtements du Sergent. Il ne mit pas longtemps à comprendre la situation et à voir que nous l’avions trompé. A ce moment précis, les choses allèrent très vite.
-Ils sont de la Marine ! Ces putains d’enfoirés se sont foutues de nos gueules ! On les bute tous ! Les enfants avec !
Analyse de la situation. Lui tentant de sortir son épée afin de porter le premier coup en tranchant la tête du Sergent. Pas sur la droite, bloquer sa lame dans son fourreau avec main droite, enchainer avec uppercut du poing gauche, terminer avec crochet du gauche au menton. Résultat, mâchoire brisée, perte de connaissance, incapacité à se relever.
-En avant ! Ne les laisser par aucun moyen contacter les autres navires ! Aucune pitié !
Le Sergent avait sa garde baissé, l’homme derrière lui en profita pour tenter de prendre son sabre. Bloquant son action, je le mis à terre, lui brisant instantanément la mâchoire. Les hommes se précipitèrent sur le navire ennemi, s’enfonçant dans l’ensemble de celui-ci, maitrisant les hommes de Niedara. Aucun coup de feu ne fut tiré, tout se passa dans un silence à peine perceptible. Pour la discrétion, les lames étaient nos meilleures amies. Tranchant des têtes, poignardant les estomacs, nous ne pouvions nous permettre de laisser le moindre message passer. Les pirates pouvant être arrêtés l’étaient, les autres furent tout simplement massacrés.
Dernière édition par Gilgamesh le Dim 12 Juil 2015, 17:08, édité 1 fois
Le second navire.
Le second navire était beaucoup plus simple à prendre. En effet, de par le fait qu’il était beaucoup plus petit et qu’il ne servait à priori que de relais de transaction entre les trois, il n’était pas beaucoup gardé. Quatre hommes sur le pont, à peine. Il n’était pas difficile de conclure qu’ils ne seraient pas beaucoup non plus à l’intérieur. Il nous était donc possible de faire prisonnier l’ensemble de cet équipage sans avoir à les tuer. C’était mieux perçu par les officiers supérieurs. Alors soit, il en serait ainsi.
L’attaque fut brève. Très brève. A peine ont-ils eu le temps de nous voir que nous étions déjà à leur contact. Nous demandant nos identités, nous leur répondions de façon expéditive en les arrêtant avant qu’ils n’aient pu bouger le petit doigt. Comme je le pensais, il n’y avait rien ici. Ni otages, ni marchandise, ni Berries… nous étions simplement sur le moyen de liaison entre les deux autres navires du réseau.
Le seul souci, c’est que ce bateau était trop petit pour une attaque, trop petit même pour contenir l’ensemble de mes soldats. Impossible également de lancer l’assaut final en navigant sur le premier navire des trafiquants. En effet, ce navire n’étant pas prévu à cet effet, il serait louche de le voir approcher sans autorisation et nous serions alors très vite démasqués. Il n’y avait plus aucun plan de secours et le temps nous était compté. Tant pis, nous ferions cela façon anciennes méthodes. Nous prendrons le patrouilleur, et nous lanceront une attaque frontale, tentant d’agir le plus discrètement possible afin de ne pas leur permettre une éventuelle fuite.
Rapide et puissant.
Approchant du bateau servant de cache à Niedara, nous nous rendîmes vite compte que les choses ne seraient pas si simples que pour les précédents. En effet, il y avait beaucoup plus d’hommes sur le pont, une attaque furtive ne pouvait pas être envisagée ici. Il nous fallait agir autrement, il nous fallait agir plus brutalement et directement. Une fois à portée de voix, nos phares s’allumèrent, et nous ne perdîmes aucun temps inutile à attendre. Nous annoncions directement notre présence et le fait que nous étions de la Marine. C’était quitte ou double, plus le temps de penser. Le navire ennemi se mit en marche, mais il était trop tard pour eux, nous étions trop rapides mais surtout, nous étions déjà pratiquement à bord. Ordonnant aux hommes de ne laisser les pirates s’échapper sous aucun prétexte, l’heure n’était plus à la parole. Les coups de feu retentirent, les balles allant se loger droit dans le corps des trafiquants. Une fois à leur portée, nous mettions en place la passerelle pour infiltrer leur plancher. Ceux qui se rendaient pouvaient garder leur vie, dommage pour les autres. Je perdis quelques hommes dans l’accrochage, mais nous avions très largement l’avantage.
Les enfants étaient sauvés, et c’était là le dernier navire du réseau. Nul temps de céder à la diplomatie ou à la panique, nous devions le mettre à profit en neutralisant ces pirates le plus rapidement et le plus efficacement possible. Je fus le premier à descendre, enfonçant alors la porte principale d’un violent coup de pied, mes hommes me suivirent tous. Mon premier regard ne me prit que quelques secondes, ma concentration était à son paroxysme.
Analyse de la situation. Dix-huit hommes, aucune arme à feu. Objets tranchants, bouteilles, chaînes pouvant servir de projectiles ou d’armes à courte distance. Rafael Niedara localisé au fond de la pièce, assis sur un fauteuil. Sur son bureau, couteau de type poignard, peu de dégâts potentiels, non préparé pour une attaque massive et frontale. A côté de lui, un fusil posé contre le mur, à quelques mètres. Avantage pour nous : supériorité numérique, préparation au combat, armes, rapidité d’action. Avantage pour eux : Possibilité de riposte. Conclusion, il me fallait profiter de la surprise pour ignorer les hommes de main et m’en prendre directement au patron, les autres Marines s’occupant du reste. Résultat, victoire totale pour nous, enfants protégés et sauvés, Niedara arrêté.
Niedara était assez grand, vêtu d'un costume et d'un chapeau de même tissu, noir et blanc. Un sourire niais et moqueur, une cravate grossièrement mise. Après environ deux secondes de réflexion, je fis quelques pas, pris mon sabre en main. Une roulade face à moi pour éviter un premier coup de poing, un saut sur une table pour enjamber les quelques hommes face à moi, le tout pour me dresser devant Rafael Niedara, qui eut le réflexe de prendre sa lame en main. Dans un élan de colère, il se leva, frappa son bureau du poing et se mit à crier tout en postillonnant violemment autour de lui.
-Putain de Marines ! Comment vous m’avez trouvé ? Merde ! Allez-vous faire foutre, vous ne m’aurez pas ! Approche un peu que je te saigne espèce de représentant de la loi de mes deux ! Aaaah !
Analyse du combat. Lui s’avançant, tentant de porter un premier coup su mon flanc droit. Bloquer bras gauche, frapper au visage du poing droit avec le pommeau du sabre. Lui déstabilisé, tentant une nouvelle approche, de face cette fois ci. Esquive, ce qui lui permettra de porter un second coup perpendiculaire, mais peu dangereux. Esquive impossible, légère égratignure, mais lui laissant sa garde ouverte. Porter un coup de sabre sec et précis, lui trancher la main puis le neutraliser au sol. Résultat, une égratignure pour moi, une main en moins pour lui, victoire de mon côté.
En seulement cinq secondes, il porta son premier coup, je portai le miens, il porta le second me permettant ainsi de lui trancher la main et de le mettre au sol. « AAAAAAhhhhh ! MA MAIN, MA MAINNNNNNN ! AAARRRRRRG ! » Ses cris retentirent dans tout le bateau, des cris de douleur et de désespoir qui me laissaient indifférent. Son agonie ne m’atteignait pas, au contraire, cela sonnant plutôt comme une douce mélodie à mes oreilles.
« Nul ne peux échapper à son destin
A jamais la justice sera sur ton chemin.
Ta vie ici même est en train de s’achever
Dans les abîmes de l’enfer seront tes péchés.
Prends cette chance qui est maintenant vaine
Avant que je ne dérobe ta vie, qu’à cela ne tienne.
Abominable ogre amputé et démon malfaisant
Du reste de ta vie, tu ne pourras voir d’enfants. »
En observant autour de moi, je pu me rendre compte de l’efficacité de mes hommes. La victoire était notre, nous avions pris sous contrôle l’ensemble de ce réseau illégal. Chacun d’eux finirait sa vie en prison ou dans la mort et c’était là le seul mérite à leur sort. Une fois sur pieds, Niedara se mit lentement à rire.
-Abruti de Marine, hahaha ! Ma lame était empoisonnée. Si j’étais toi, je regarderais mon ventre à l’endroit où je t’es éviscéré. A mon avis, c’est déjà infecté ! J’espère pour toi que tu crèveras en agonisant, espèce de bâtard !
Sale… sale raclure de pirate ! A ce moment, ma rage commençait à prendre le dessus, je levai mon bras pour lui trancher la tête d’un coup net et sec. Cependant, mon regard commençait à se troubler, mes jambes fléchirent jusqu’à mettre genoux à terre. Je perdis prise de mon sabre, qui bascula derrière ma tête pour finir sa course dans le bois du plancher. Je devais l’avouer, je ne l’avais pas vu venir celle-là… Peu à peu, ma conscience m’abandonnait et je sombrai dans la pénombre la plus noire.
Dernière édition par Gilgamesh le Dim 12 Juil 2015, 17:37, édité 1 fois
Le Passeur d’Enfants.
Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongé sur mon lit, une bassine d’eau à côté de moi. Quand je me remis droit, mon Sergent vint me résumer les faits de la situation.
-Mon Lieutenant ! Content de vous revoir sur pieds. Vous êtes resté inconscient pendant 3 jours à cause de l’effet du poison. Heureusement que votre blessure n’était que superficielle, cela a permis au médecin de la base de vous remettre sur pied plus ou moins facilement. Après notre mission, nous avons capturé les contrebandiers ainsi que leur chef Rafael Niedara, et nous les avons ramené ici, ils sont enfermés dans la prison. Nous avons également ramené les enfants à la base et nous avons réquisitionné tout ce qui avait de la valeur à bord de leur navire, c’est là qu’ils gardaient l’argent de leurs transactions illégales.
« Merci. »
Sur ces paroles, je mis pieds à terre afin de réussir à me lever pour me diriger vers les instances supérieures de la base. En effet, ma surprise fut de taille. La capture de Rafael Niedara ainsi que de ses complices furent entièrement et officiellement attribués à mon nom, ainsi que la totalité de ce qui se trouvait sur son navire. Le journal officiel avait eu vent de cette affaire, que la Marine ne cherchait pas à cacher, bien au contraire. Une lettre officielle fut même rédigée par mes supérieurs. Il y était dit que le Lieutenant Gilgamesh de la Marine de North Blue avait mis un terme au réseau de trafic d’enfants qui sévissait dans la région. Il y était écrit que grâce à mon intervention, la population se porterait désormais mieux et serait plus en sécurité.
Mais… cette arrestation était bien pour moi, seulement une question demeura en moi. Et si j’avais été seul ? Je serais probablement mort par les effets du poison. Je n’étais pas encore assez fort pour mener à bien ce genre de mission seul, et cela me contrariait plus que de raison. Je manquais d’entraînement, et si je me laissai avoir par un pirate de sous-zone tel que Niedara, alors je ne pouvais même pas ne serait-ce qu’espérer accomplir mes objectifs…
Le passeur d’enfants était à présent en prison, une main en moins et la conscience remplie par ses péchés. Et il avait très largement le temps d’y réfléchir.