Identité
Pseudonyme : Anatara. Age : 19 ans. Sexe : Femme. Race : Humaine. Métier : Marchande ambulante. Groupe : Civil. But : Parcourir le monde à la recherche de nouveaux horizons ! Fruit du démon : Le fruit des bulles ! Équipement : Bric à brac à revendre : tableaux, épices, bijoux, gadgets en tous genres... Un sabre et un pistolet. Codes du règlement : Ce compte est-il un DC ? : Non. |
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Physique
_____Anatara est une personne légère, volubile, tournée vers l'instant. Pétillante, elle s'avance toujours d'un pas rapide et aérien et fait des gestes dansants et impulsifs, assumés. Le sourire aux lèvres, le regard brillant, elle est honnête et spontanée, ce qui se voit dans sa gestuelle : on peut lire en elle comme dans un livre. Petite, jeune et athlétique, elle peut se vanter d'avoir un corps taillé pour l'action, sans le moindre gramme en trop. Il faut dire qu'elle est très attentive à son apparence : même en mer, elle passe un temps fou à prendre soin d'elle à coups de peigne et de shampoing-douche, de crème et de régimes alimentaires. En fait, se faire jolie est son petit plaisir personnel, aussi accorde-t-elle une importance particulière aux vêtements qu'elle porte, vêtements qu'elle ne peut malheureusement pas changer tous les jours ! Autour de son cou, un mystérieux collier : un cristal violet et translucide, une améthyste simple et pour autant très belle dont elle ne se sépare jamais.
_____Sa bête noire : ses longs cheveux roux qu'elle n'arrive que rarement à dompter (difficile de rester coiffée, en mer !) mais qu'elle ne peut se résigner à attacher. Elle les laisse au vent, libres comme l'air, et s'amuse à s'imaginer jusqu'où iront les cheveux qu'elle perd, les regardant flotter et voleter dans le vent marin. La voilà donc avec un air sauvage, indomptable ou négligé. Un air d'aventurière confirmé par tous les accessoires indispensables qu'elle trimbale toujours avec elle dans un petit sac-à-dos vert qui commence sérieusement à tomber en poussière. Vert est la couleur de ses yeux, deux portes qui ne demandent qu'à s'ouvrir et découvrir le monde, le dévorer, l'explorer. Des yeux pleins de vie qui ont soif d'aventure.
_____Sa bête noire : ses longs cheveux roux qu'elle n'arrive que rarement à dompter (difficile de rester coiffée, en mer !) mais qu'elle ne peut se résigner à attacher. Elle les laisse au vent, libres comme l'air, et s'amuse à s'imaginer jusqu'où iront les cheveux qu'elle perd, les regardant flotter et voleter dans le vent marin. La voilà donc avec un air sauvage, indomptable ou négligé. Un air d'aventurière confirmé par tous les accessoires indispensables qu'elle trimbale toujours avec elle dans un petit sac-à-dos vert qui commence sérieusement à tomber en poussière. Vert est la couleur de ses yeux, deux portes qui ne demandent qu'à s'ouvrir et découvrir le monde, le dévorer, l'explorer. Des yeux pleins de vie qui ont soif d'aventure.
Mental
_____Je suis Anatara, mais vous pouvez m'appeler Ana. Anne a quoi ? Ana belle, Ana fore, Ana bête, Ana strophe... Ana t'aime. Je suis tête en l'air et rêveuse, insouciante et dispersée. Je n'aime pas les tâches manuelles ingrates et répétitives : je préfère le nouveau, l'inconnu, le péril ! La vie, c'est un jeu, une incroyable aventure avec plein de possibilités et d'actions, d'obligations de complicité, d'administrations de trucs alambiqués. Moi je la mords à pleines dents. Je ne pense pas à la suite, juste à l'instant, juste à moi. Je ne m'encombre pas de grandes questions philosophiques dont on n'aura jamais la réponse : la vie, c'est simple ! Et je préfère la danser que de la penser. Et si l'un d'entre vous connait la réponse au grand mystère de la vie, qu'il la garde ! Moi je crois au rêve, au mystère, au merveilleux et à l'impossible. J'aime imaginer des choses et les dessiner, les chanter. Je fais dans la spontanéité, le feeling. Je n'aime pas qu'on m'impose des règles et des restrictions, qu'on me prenne la tête avec la triste réalité des choses ou qu'on me fasse la morale. Je n'aime pas que l'on m'impose des murs et des bornes et que l'on restreigne ma liberté parce que c'est toujours ce que j'ai de plus cher ; et ce n'est que par elle que je peux pleinement m'épanouir.
_____Oui, j’aime être libre. Pouvoir faire ce que je veux, quand je veux, et c’est vrai que j’ai plutôt tendance à n’en faire qu’à ma tête. C’est vrai que je suis égoïste et tournée vers moi, c’est vrai que je suis naïve, que je ne réfléchis pas ; qu’on me dit idiote. Mais moi je n’en fais pas exprès, d’être bête ! Quand je réfléchis, il est déjà trop tard, et puis ça ne fonctionne pas bien, là-haut. On me dit que je ferais mieux de grandir, mais moi je pense qu’on a tort. On a oublié l’importance du relationnel et du partage, oublié ses rêves et oublié sa bonté. La vie est dure donc on doit être dur. Mais moi je pense que la vie peut être prise autrement, avec légèreté. Moi je souris presque tout le temps, parce que j’aime la vie, j’aime ce qu’elle m’offre et je sais en voir le bon côté. Peut-être même que je ne vois que ça…
_____Oui, j’aime être libre. Pouvoir faire ce que je veux, quand je veux, et c’est vrai que j’ai plutôt tendance à n’en faire qu’à ma tête. C’est vrai que je suis égoïste et tournée vers moi, c’est vrai que je suis naïve, que je ne réfléchis pas ; qu’on me dit idiote. Mais moi je n’en fais pas exprès, d’être bête ! Quand je réfléchis, il est déjà trop tard, et puis ça ne fonctionne pas bien, là-haut. On me dit que je ferais mieux de grandir, mais moi je pense qu’on a tort. On a oublié l’importance du relationnel et du partage, oublié ses rêves et oublié sa bonté. La vie est dure donc on doit être dur. Mais moi je pense que la vie peut être prise autrement, avec légèreté. Moi je souris presque tout le temps, parce que j’aime la vie, j’aime ce qu’elle m’offre et je sais en voir le bon côté. Peut-être même que je ne vois que ça…
Ligne de vie
_____Vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il y a par-delà la montagne ? Quand j'étais gamine, je ne rêvais que de ça. J'y imaginais des forêts, des civilisations inconnues et des animaux exotiques. Je dessinais les bâtiments loufoques qu'il y aurait de l'autre côté du fleuve et j'imaginais les mondes rivaux qu'il y aurait au-delà des mers. À douze ans, j'avais exploré mon île dans son intégralité, fouillé ses moindres recoins et découvert ses secrets. Il faut dire que Sirup est une très petite île où il n’y a quasiment que des champs, des champs et des fermes à perte de vue donc on en a vite fait le tour.
_____Mon père est artiste, c’est un grand homme brun au sourire suspect qui aime raconter des bêtises et déclamer des poésies imbuvables. Ce qui est marrant, c’est que son apparence change avec son humeur : plus il est en forme, plus il y a de couleurs. En général c’est quatre, mais parfois beaucoup plus. Je crois que son record est dix-sept et je peux vous dire que la prochaine fois, on l’enferme parce qu’il était extatique ! Il est gentil, calme et attentionné – heureusement pour moi sinon j’en aurais pris, des raclées ! De quoi vit-on ? Du mécénat, principalement, mais aussi de la vente de ses œuvres. Parce qu’en plus de s’occuper des commandes, il a parfois des sursauts d’inspiration et se met à peindre des toiles qui s’accumulent dans le salon. Papa est passionné, c’est sûr, et je trouve ça mignon.
_____Pour écouler cette armée de peintures qui envahit la maison, ma mère organise des réceptions et des salons, elle présente les œuvres à ses amis et fait jouer ses relations… Je ne peux pas vous donner les détails car je trouve ça terriblement barbant et que je m’enfuis en courant dès qu’elle invite ses copains ! Maman, c’est un peu le contraire de papa : elle est calme et réfléchie alors qu’il est agité et impulsif. Si papa ne tient pas en place, maman peut rester assise des journées entières ! Elle a un regard amusé et une mimique fascinante, je ne sais pas, une sorte de sourire-grimace rêveur où elle laisse apparaître ses dents comme si elle voulait manger quelque chose. Elle fait plutôt dans le monochrome et porte généralement une robe, elle fait une tête de moins que papa et possède une présence apaisante : quand je la vois, j’ai juste envie qu’elle me prenne dans ses bras, de la serrer fort contre moi, de m’endormir et de rester comme ça toute ma vie ! Si je peux lire en papa comme dans un livre, c’est parce que sa gestuelle et son visage le trahissent toujours… d’ailleurs je crois qu’il m’a contaminée ! Mais pour maman c’est beaucoup plus compliqué : elle ne gesticule jamais, n’a aucun tic et les émotions qu’elle exprime sont toujours subtiles et impossibles à identifier. Malgré son côté statue, elle est très chaleureuse, joueuse et rieuse.
_____Ensemble, mes parents forment un duo de choc qui batifole un peu n’importe quand, surtout que maman est très, très chatouilleuse… tout comme moi ! Mais moi je me débats furieusement alors que maman, elle fait semblant. D’ailleurs papa ne lui fait pas que des guilis parce que, à quatre ans, j’ai eu l’immense joie de voir arriver un petit frère ! Ah, ce petit frère. Au début, j’étais très jalouse et je ne l’aimais pas parce qu’il monopolisait l’attention des parents mais, avec le recul, je me rends compte que j’aurais été vraiment seule, sans lui. Alors je lui suis reconnaissante parce que c’était à peu près la seule personne de mon âge à des kilomètres… Liam, je n’en parle pas beaucoup parce que sinon je n’aurais plus envie de partir. C’est un petit garçon calme, curieux et intelligent. Comme papa, il a l’esprit vif et créatif et, comme maman, c’est un penseur posé qui aime s’amuser. Je m’en veux un peu de l’abandonner comme ça mais je souris à l’idée que, plus tard, il suivra l’exemple de sa grande sœur et quittera le berceau familial.
_____Mes parents voyagent beaucoup parce qu’il faut bien qu’ils trouvent de nouveaux clients. À chaque fois, au lieu de nous emmener, ils nous confient à nos grands-parents, ce n’est pas juste ! Pourtant, je peux bien voir que s’entretient une haine viscérale entre mon père et ses beaux-parents, allez savoir pourquoi… Ils aiment maman et maman aime papa, alors pourquoi est-ce qu’ils n’aiment pas papa ? Avec moi, ils sont stricts et bienveillants, en fait je suis sûre qu’ils m’adorent mais ils semblent moins apprécier Liam… Moi j’aime aller chez les grands-parents parce que leur manoir est rempli de de trésors et c’est super pour jouer à cache-cache, mais après il faut tout ranger parce que s’ils découvrent qu’on fouille un peu partout ils ne sont pas contents. Mais Liam est moins motivé parce que papi-mamie sont froids et secs avec lui, comme s’ils lui en voulaient personnellement. Mais moi, si Liam n’est pas content, je ne suis pas contente non plus : On ne maltraite pas mon petit frère ! Et comme ils n’aiment pas me voir faire la tête, ils le laissent tranquille…
_____À douze ans, à force de jérémiades et de demandes insistantes, j’ai convaincu papa et maman de nous emmener et ça a été le déclic. Logue Town, là où tout commence et où tout finit. Une ville légendaire définitivement urbaine, rien à voir avec ma petite campagne où la « ville » se limite à quelques maisons séparées de moins d’une centaine de mètres. J’étais bouche bée. Des bâtiments immenses et collés les uns aux autres, des rues remplies de piétons dans tous les sens, des vendeurs criant sur leurs pignons… Pour une campagnarde comme moi, ce fut impressionnant : le choc des cultures. Pour la première fois, je me suis rendu compte qu’il existait d’autres civilisations, d’autres panoramas. D’autres façons de vivre et de construire, de manger et de commercer. L’architecture, le schéma de la ville, la densité de la population, le relief, le port – tout était différent ! C’était comme si j’avais franchi la frontière et que j’étais entrée dans un autre univers empli d’une infinité de possibilités inexploitées et de secrets à découvrir. J’étais là, écrasée au milieu de la foule à serrer très fort la main de maman, perdue au milieu d’un flot d’individus déchaînés qui circulaient par-ci par-là, à boire un intarissable flux de sensations ; celui des conversations des maisons des magasins des passants et des crieurs, avec parfois une personne qui courait, pouf-pouf-pouf tac-tac-tac, des gens qui nous bousculaient ou nous frôlaient en s’excusant à peine et surtout un grondement assourdissant, indescriptible : celui de milliers de personnes qui parlent en même temps. J’étais estomaquée et j’avais si peur que je ne pouvais pas bouger, mais jamais je ne m’étais sentie aussi vivante. Toutes ces sensations nouvelles, ces odeurs, ces impressions, ce brouhaha… C’est comme si mes sens endormis venaient à peine de se réveiller. Et mon petit monde s’en est retrouvé bousculé. Oui, un jour je retournerai à Logue Town, mais cette fois-ci je ne resterai pas sous la jupe de ma mère. Cette fois-ci, je serai suffisamment grande pour…
_____— Anatara ! Combien de temps est-ce que tu comptes encore rêvasser ? Je te signale que tu me dois 100 000 berries ! Aller, au boulot !
_____Hein, on est déjà arrivé ? Ah, là là… J’ai encore tellement de choses à vous dire ! mais bon : il faut partir. Je vous raconterai le reste plus tard.
_____— Ah, désolée Mimi : j'arrive tout de suite !!
_____Le bateau que j’utilise n’est pas gratuit : mes marchandises sont encombrantes et je suis une bouche à nourrir, sans parler du fait que j’occupe une cabine. La taxe mensuelle est donc de 100 000 berries, berries que je n'arrive pas toujours à rassembler. Par exemple, le mois dernier, j’ai versé la somme exorbitante de ... 0 berry, le reste ayant été dépensé pour acheter des marchandises. Car c'est ça, mon gagne-pain : j'achète et je revends. Du coup, tonton Misjah (qui déteste que je l’appelle Mimi) m’a avancé de l’argent mais je crois qu’il est déjà en train de le regretter ! Misjah, je le connais depuis toujours parce que c’est un intime de mon père. Il est cartographe et lui aussi ne vit que pour explorer. Il est censé garder un œil sur moi mais il me laisse beaucoup de liberté et, à vrai dire, on s’entend assez bien. De bonne humeur, je m’approche du capitaine et brandis ma dernière acquisition :
_____— Que diriez-vous d'acheter cette magnifique bague de fiançailles ? Avec une bague aussi belle, aucune fille ne pourra rien vous refuser !
_____— Anata, j'ai pour principe de ne jamais acheter tes marchandises.
_____— Mais, capitaine, vous êtes amoureux !
_____— Mêle-toi de ce qui te regarde.
_____— Je vous la fais pour 250 000.
_____— Je ne te la prendrais pas même à 30 000.
_____— Tss, voleur ! Tu ne sais pas ce que tu perds !
_____Haha, ce n'est pas grave ! Il fait beau, aujourd'hui. Je sors en trottinant, laissant le Soleil matinal me réchauffer doucement la peau. J'ai mon sac-à-dos sur moi et j'en sors mon miroir pour inspecter les dégâts. Bon, ça va encore, mais mes cheveux sont toujours en bordel ! Enfin bon. Escale de deux jours : je peux bien prendre le temps de me coiffer ! Je me trouve donc un coin en bordure de forêt et m'y maquille en sifflotant, pensant à ce que je pourrai bien faire de ma journée. Tiens, ils ont une échoppe, ici ! Spécialités du coin. Héhé... Je vais être obligée de regarder ! Oui, le problème c'est que je ne peux pas emporter de périssable, mais rien ne m'interdit d'y goûter pour autant. Aller, ce n'est pas tout mais j'ai une ville à explorer, moi ! Et puis faut que je vende cette bague... à 300 000 berries, que dis-je : 500 000. Mouhaha, le capitaine va regretter de ne pas l'avoir achetée !
_____Mon père est artiste, c’est un grand homme brun au sourire suspect qui aime raconter des bêtises et déclamer des poésies imbuvables. Ce qui est marrant, c’est que son apparence change avec son humeur : plus il est en forme, plus il y a de couleurs. En général c’est quatre, mais parfois beaucoup plus. Je crois que son record est dix-sept et je peux vous dire que la prochaine fois, on l’enferme parce qu’il était extatique ! Il est gentil, calme et attentionné – heureusement pour moi sinon j’en aurais pris, des raclées ! De quoi vit-on ? Du mécénat, principalement, mais aussi de la vente de ses œuvres. Parce qu’en plus de s’occuper des commandes, il a parfois des sursauts d’inspiration et se met à peindre des toiles qui s’accumulent dans le salon. Papa est passionné, c’est sûr, et je trouve ça mignon.
_____Pour écouler cette armée de peintures qui envahit la maison, ma mère organise des réceptions et des salons, elle présente les œuvres à ses amis et fait jouer ses relations… Je ne peux pas vous donner les détails car je trouve ça terriblement barbant et que je m’enfuis en courant dès qu’elle invite ses copains ! Maman, c’est un peu le contraire de papa : elle est calme et réfléchie alors qu’il est agité et impulsif. Si papa ne tient pas en place, maman peut rester assise des journées entières ! Elle a un regard amusé et une mimique fascinante, je ne sais pas, une sorte de sourire-grimace rêveur où elle laisse apparaître ses dents comme si elle voulait manger quelque chose. Elle fait plutôt dans le monochrome et porte généralement une robe, elle fait une tête de moins que papa et possède une présence apaisante : quand je la vois, j’ai juste envie qu’elle me prenne dans ses bras, de la serrer fort contre moi, de m’endormir et de rester comme ça toute ma vie ! Si je peux lire en papa comme dans un livre, c’est parce que sa gestuelle et son visage le trahissent toujours… d’ailleurs je crois qu’il m’a contaminée ! Mais pour maman c’est beaucoup plus compliqué : elle ne gesticule jamais, n’a aucun tic et les émotions qu’elle exprime sont toujours subtiles et impossibles à identifier. Malgré son côté statue, elle est très chaleureuse, joueuse et rieuse.
_____Ensemble, mes parents forment un duo de choc qui batifole un peu n’importe quand, surtout que maman est très, très chatouilleuse… tout comme moi ! Mais moi je me débats furieusement alors que maman, elle fait semblant. D’ailleurs papa ne lui fait pas que des guilis parce que, à quatre ans, j’ai eu l’immense joie de voir arriver un petit frère ! Ah, ce petit frère. Au début, j’étais très jalouse et je ne l’aimais pas parce qu’il monopolisait l’attention des parents mais, avec le recul, je me rends compte que j’aurais été vraiment seule, sans lui. Alors je lui suis reconnaissante parce que c’était à peu près la seule personne de mon âge à des kilomètres… Liam, je n’en parle pas beaucoup parce que sinon je n’aurais plus envie de partir. C’est un petit garçon calme, curieux et intelligent. Comme papa, il a l’esprit vif et créatif et, comme maman, c’est un penseur posé qui aime s’amuser. Je m’en veux un peu de l’abandonner comme ça mais je souris à l’idée que, plus tard, il suivra l’exemple de sa grande sœur et quittera le berceau familial.
_____Mes parents voyagent beaucoup parce qu’il faut bien qu’ils trouvent de nouveaux clients. À chaque fois, au lieu de nous emmener, ils nous confient à nos grands-parents, ce n’est pas juste ! Pourtant, je peux bien voir que s’entretient une haine viscérale entre mon père et ses beaux-parents, allez savoir pourquoi… Ils aiment maman et maman aime papa, alors pourquoi est-ce qu’ils n’aiment pas papa ? Avec moi, ils sont stricts et bienveillants, en fait je suis sûre qu’ils m’adorent mais ils semblent moins apprécier Liam… Moi j’aime aller chez les grands-parents parce que leur manoir est rempli de de trésors et c’est super pour jouer à cache-cache, mais après il faut tout ranger parce que s’ils découvrent qu’on fouille un peu partout ils ne sont pas contents. Mais Liam est moins motivé parce que papi-mamie sont froids et secs avec lui, comme s’ils lui en voulaient personnellement. Mais moi, si Liam n’est pas content, je ne suis pas contente non plus : On ne maltraite pas mon petit frère ! Et comme ils n’aiment pas me voir faire la tête, ils le laissent tranquille…
_____À douze ans, à force de jérémiades et de demandes insistantes, j’ai convaincu papa et maman de nous emmener et ça a été le déclic. Logue Town, là où tout commence et où tout finit. Une ville légendaire définitivement urbaine, rien à voir avec ma petite campagne où la « ville » se limite à quelques maisons séparées de moins d’une centaine de mètres. J’étais bouche bée. Des bâtiments immenses et collés les uns aux autres, des rues remplies de piétons dans tous les sens, des vendeurs criant sur leurs pignons… Pour une campagnarde comme moi, ce fut impressionnant : le choc des cultures. Pour la première fois, je me suis rendu compte qu’il existait d’autres civilisations, d’autres panoramas. D’autres façons de vivre et de construire, de manger et de commercer. L’architecture, le schéma de la ville, la densité de la population, le relief, le port – tout était différent ! C’était comme si j’avais franchi la frontière et que j’étais entrée dans un autre univers empli d’une infinité de possibilités inexploitées et de secrets à découvrir. J’étais là, écrasée au milieu de la foule à serrer très fort la main de maman, perdue au milieu d’un flot d’individus déchaînés qui circulaient par-ci par-là, à boire un intarissable flux de sensations ; celui des conversations des maisons des magasins des passants et des crieurs, avec parfois une personne qui courait, pouf-pouf-pouf tac-tac-tac, des gens qui nous bousculaient ou nous frôlaient en s’excusant à peine et surtout un grondement assourdissant, indescriptible : celui de milliers de personnes qui parlent en même temps. J’étais estomaquée et j’avais si peur que je ne pouvais pas bouger, mais jamais je ne m’étais sentie aussi vivante. Toutes ces sensations nouvelles, ces odeurs, ces impressions, ce brouhaha… C’est comme si mes sens endormis venaient à peine de se réveiller. Et mon petit monde s’en est retrouvé bousculé. Oui, un jour je retournerai à Logue Town, mais cette fois-ci je ne resterai pas sous la jupe de ma mère. Cette fois-ci, je serai suffisamment grande pour…
_____— Anatara ! Combien de temps est-ce que tu comptes encore rêvasser ? Je te signale que tu me dois 100 000 berries ! Aller, au boulot !
_____Hein, on est déjà arrivé ? Ah, là là… J’ai encore tellement de choses à vous dire ! mais bon : il faut partir. Je vous raconterai le reste plus tard.
_____— Ah, désolée Mimi : j'arrive tout de suite !!
_____Le bateau que j’utilise n’est pas gratuit : mes marchandises sont encombrantes et je suis une bouche à nourrir, sans parler du fait que j’occupe une cabine. La taxe mensuelle est donc de 100 000 berries, berries que je n'arrive pas toujours à rassembler. Par exemple, le mois dernier, j’ai versé la somme exorbitante de ... 0 berry, le reste ayant été dépensé pour acheter des marchandises. Car c'est ça, mon gagne-pain : j'achète et je revends. Du coup, tonton Misjah (qui déteste que je l’appelle Mimi) m’a avancé de l’argent mais je crois qu’il est déjà en train de le regretter ! Misjah, je le connais depuis toujours parce que c’est un intime de mon père. Il est cartographe et lui aussi ne vit que pour explorer. Il est censé garder un œil sur moi mais il me laisse beaucoup de liberté et, à vrai dire, on s’entend assez bien. De bonne humeur, je m’approche du capitaine et brandis ma dernière acquisition :
_____— Que diriez-vous d'acheter cette magnifique bague de fiançailles ? Avec une bague aussi belle, aucune fille ne pourra rien vous refuser !
_____— Anata, j'ai pour principe de ne jamais acheter tes marchandises.
_____— Mais, capitaine, vous êtes amoureux !
_____— Mêle-toi de ce qui te regarde.
_____— Je vous la fais pour 250 000.
_____— Je ne te la prendrais pas même à 30 000.
_____— Tss, voleur ! Tu ne sais pas ce que tu perds !
_____Haha, ce n'est pas grave ! Il fait beau, aujourd'hui. Je sors en trottinant, laissant le Soleil matinal me réchauffer doucement la peau. J'ai mon sac-à-dos sur moi et j'en sors mon miroir pour inspecter les dégâts. Bon, ça va encore, mais mes cheveux sont toujours en bordel ! Enfin bon. Escale de deux jours : je peux bien prendre le temps de me coiffer ! Je me trouve donc un coin en bordure de forêt et m'y maquille en sifflotant, pensant à ce que je pourrai bien faire de ma journée. Tiens, ils ont une échoppe, ici ! Spécialités du coin. Héhé... Je vais être obligée de regarder ! Oui, le problème c'est que je ne peux pas emporter de périssable, mais rien ne m'interdit d'y goûter pour autant. Aller, ce n'est pas tout mais j'ai une ville à explorer, moi ! Et puis faut que je vende cette bague... à 300 000 berries, que dis-je : 500 000. Mouhaha, le capitaine va regretter de ne pas l'avoir achetée !
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Quelques mots sur moi
_____Aime : Parler à un inconnu dans le train, commander un plat dont je n'ai jamais entendu parler au restaurant (ça s'appelle la roulette russe !), pratiquer la marche aléatoire dans une ville que je ne connais pas (quand je connais ce n'est plus aléatoire), marcher, m'allonger dans l'herbe et contempler les étoiles, respirer de l'air pur, sentir la chaleur du Soleil sur ma peau, écrire... J'aime aussi réfléchir sur tout et n'importe quoi, me poser des questions et disserter sur le fonctionnement de l'univers. J'aime participer aux débats (écouter, surtout, parce que je ne comprends pas toujours) et aux conversations bizarres, raconter des histoires et rêver, simplement. Créer des personnages et leur inventer une vie, des amis, des espoirs et des univers.
_____N'aime pas : Me faire engloutir par la foule (phobique des grandes foules), avoir un truc sur le bout de la langue, ne pas se rappeler pourquoi j'ai poussé la porte de la salle de bain (c'est vrai, quoi : je vais dans la salle de bain, je pense à autre chose et, quand j'y suis.... je ne sais plus pourquoi !!).
_____Personnage préféré de One Piece : God Ussop !! J'adore comment il a assuré contre les fantômes avec son immunité à la déprime =D !
_____Caractère : La maladresse et la folie sont mes attributs principaux, mais je ne mords pas hein.
_____Fait du RP depuis : Considérez que je n'ai jamais fait de RP.
_____Disponibilité approximative : Dépend. Je peux à priori me connecter une fois par jour si besoin.
_____Comment avez-vous connu le forum ? En cherchant un forum de RP One Piece sur internet ^^
Test RP
_____Hum, c'est cocochéries étaient délicieuses ! Dommage qu'elles soient aussi bourrées de sucre et de graisse... Snif, j'ai pris au moins dix kilos ! Alors que je masse mon ventre légèrement enflé par tout le travail que je lui ai refilé, je remarque le passant. Il existe différents types de passants : le passant pressé qu'il ne faut surtout pas importuner (sous peine de perdre son temps), le passant qui passe, plus réceptif mais qui a globalement envie qu'on le laisse tranquille, il y a les pigeons et il y a lui. Lui, il est riche : costume impeccable, chaussures de luxe, jolie cravate, chapeau ringard et montre en or. Le volume de sa valise noire indique qu'il voyage léger mais rien que sa paire de gants me suffirait pour subsister pendant deux bonnes semaines. Et lui, il est jeune : beau garçon, il est plutôt bien fait et dans la fleur de l'âge. Mais, surtout : il est amoureux. Je commence donc à le filer et réfléchis à un stratagème pour lui refiler ma bague à 500 000 berries. Voyons voir... Il ne faudrait pas que je lui tombe dessus. Bon, j'ai une idée !
_____Je trottine pour le devancer et me placer sur sa trajectoire (en espérant qu'il passe effectivement par là). Et là, accrochez-vous bien :
_____— Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plait : la toute dernière création du bijoutier Mildas !
_____La plupart des passants ne me prêtent pas attention, d'autres m’adressent des regards curieux, les pigeons s'attroupent et, lui, lui me regarde de loin avec un intérêt particulier. Mon sourire est machiavélique :
_____— Une bague de fiançailles, messieurs-dames, et oui ! Un authentique diamant finement incrusté dans un anneau en or traité ! Regardez comme il est brillant : on dirait mille étoiles ! Et cet anneau, n'est-il pas magnifique ? Des traits purs et délicats, travaillés à la main. Finement ciselé, s'il vous plait ! regardez-moi ces motifs fantaisistes : on dirait presque de la dentelle. Messieurs, c'est une bague unique au monde. Avec un bijou comme ça, aucune femme ne pourra vous refuser sa main.
_____J'adresse un clin d’œil complice aux quelques gentlemen amusés qui n'ont pas passé leur chemin. Le pire, c'est que tout le reste est vrai !
_____— Elle sera en vente aux enchères demain ! Prix de départ : 500 000 berries.
_____Honnêtement, elle vaut 135 000 berries. Mais quand on a un client comme ça, il faut la jouer agressive. Je remballe le précieux en servant un sourire radieux au public et me dirige vers une autre place pour y renouveler l'annonce. Bien entendu, je passe juste à côté de ma cible en regardant droit devant moi, le sourire aux lèvres. Même si je suis assez fébrile, j'essaie de garder une marche lente et naturelle. Le plus dur c'est le sourire, mais je suis tellement fière de moi que ce n'est pas trop un problème. Alors, ce qui doit arriver arrive :
_____— Mademoiselle, attendez : mademoiselle !
_____Le jeune homme en a perdu son chapeau, découvrant un visage impeccablement coiffé, des traits puissants et finement dessinés. Il porte une petite barbe assez élégante et s'est rasé la moustache... Il est mieux sans son chapeau !
_____— Je dois quitter cette île à l'instant : un voyage pour affaire !
_____Mouhahaha, j'ai parié et j'ai gagné ! Je me disais bien qu'il était sur le point de quitter les lieux, c'est d'ailleurs pour ça que la vente a lieu demain. Je suis trop intelligente ! Je me suis arrêtée et le regarde avec des yeux que je voudrais froids et professionnels, mais je ne peux les empêcher de pétiller.
_____— Mais je veux cette bague, précise-t-il.
_____— Je ne peux pas vous la vendre, monsieur : nous avons déjà pris un engagement auprès du...
_____Euh, du quoi déjà ? Merde, j'aurais dû lui vendre tout de suite ! Et je ne sais même pas s'il y a des ventes aux enchères sur cette île, je viens juste d'arriver...
_____— Je vous en supplie, mademoiselle !
_____— Vous pouvez faire acheter cette bague par un tiers.
_____— Je vous dédommagerai.
_____Pfiou, j'ai eu de la chance ! Il aurait très bien pu avoir un copain sur place qui se serait rendu compte de la supercherie... Mon sourire fait trois fois le tour de ma tête.
_____— Vous devrez pour cela verser une somme égale au prix de départ. » Je fais dans la totale improvisation : « Franchement, j'espérais la vendre à au moins un million cinq, voire deux. L'amour n'a pas de prix n'est-ce pas.
_____— Je vous la prends à cinq millions !
_____Jackpot, je suis millionnaire ! Incroyable, j'ai trop de la chance ! Sachant que je dépense à peu près deux cent mille par mois, ça me fait combien de mois, tout ça ? Ah, je ne sais même pas !! Je m'empresse de déplumer mon client et empoche mon argent sans même prendre la peine de compter. Souriante, je lui fais de grands gestes de remerciement pour lui dire au revoir et lui souhaite un bon voyage. Ah, là là... Sachant que j'ai acheté cette bague à 13 400 berries, ça me fait un bénéfice net de... J'essaie de compter sur mes doigts.
_____— Hé, ma jolie !
_____Tiens, je ne l'avais pas vu, celui-là. Grand, mal rasé, de sales cheveux frisés, il porte une longue cape noire et un pantalon à rayures qui semble sur le point de se déchirer sous la pression de son énorme ventre. Avec un sourire édenté, l'homme se rapproche de moi et me demande :
_____— Tu n'aurais pas d'autres trucs à nous vendre ?
_____Hein, mais j'hallucine. Machinalement, je déballe ma marchandise et commence à lui vanter ses mérites mais je n'arrive même pas à croire ce qui m'arrive. Je suis en train de rêver, c'est sûr. C'est la première fois que ma camelote part aussi facilement.
_____— Intéressant, tout ça... Tiens, je vais prendre ceci.
_____— Excellent choix ! Ce sont des épices très rares en provenance d'Orient. Vous ne les trouverez nulle part sur cette île.
_____J'ai l'impression que, à force de vendre et d'acheter, j'ai développé une seconde personnalité avec ses automatismes. Et là, c'est elle qui a pris le relais. Moi je ne fais que regarder. Alors que le monsieur s'enquiert du prix, je regarde ce que je m'apprête à lui vendre : de la poudre rouge, utilisée en teinturerie et en peinture. Je crains qu'elle ne soit pas comestible.
_____— Treize berries1, je hasarde.
_____— Ça me parait honnête, dit-il alors que ça ne l'est n'est absolument pas.
_____J'encaisse son argent et peine à cacher ma culpabilité. Non seulement il va s'empoisonner en tentant d'assaisonner son repas, mais en plus il m'a déboursé mille berries ! Je tente un timide regard vers mon client qui semble rayonnant et ça me rend encore plus mal à l'aise.
_____— Mais dis-moi : ça te fait combien d'argent, tout ça ?
_____— Euh, cinq millions mille trois cent berries.
_____— Cinq millions ! Et tu n'as pas peur de te les faire voler ? Il y a des pirates dans la région, tu sais.
_____Euh... Ah bon ? J'ai déjà eu affaire à des pirates, bien sûr, mais je n'étais jamais seule, et je n'avais pas autant d'argent. Quoique, ce n'est pas vraiment l'argent qui m'inquiète. Ça me rebute, mais il faut que je retourne au navire pour y trouver un compagnon : je n'ai vraiment pas envie de me faire attaquer par des pirates, brrr.
_____— Laissez-moi vous raccompagner, mademoiselle. Ce serait dommage qu'il vous arrive quelque chose.
_____— Oh, vous feriez ça ? Oh, merci beaucoup, mais... mais je crois que je peux rentrer toute seule.
_____Bien sûr, j'aurais aimé accepter mais je m'en veux bien trop pour lui demander service. Et puis, jusque là, la chance m'a toujours souri, alors, les pirates...
_____— Mais non, laissez-moi vous raccompagner ! Je suis inquiet pour vous, vous savez ? Aller, vous me devez bien ça.
_____— Bon, d'accord.
_____Ah, je suis un monstre ! Quand il s'apercevra que je l'ai roulé, il me détestera jusqu'à la fin de mes jours ! Bon, tant pis : au moins vais pouvoir retourner au port en toute sécurité. Après, j'aviserai. Sans vraiment faire attention, je le suis jusque dans la forêt où nous nous enfonçons.
_____— C'est un raccourci, affirme-t-il.
_____C'est ça qui me fait réagir. Un raccourci ? Mais le navire est de l'autre côté. Et puis, quand est-ce que je lui ai dit où aller ? Et pourquoi aller au navire, d'ailleurs ? Valait mieux rester en centre-ville ! Tout ceci fait son chemin dans mon petit cerveau quand le monsieur s'arrête. Dans la pénombre de la forêt, il est carrément flippant, et, d'un seul coup, je ne me sens plus du tout rassurée.
_____— Tu as déjà vu un pirate, petite ? J'ai vu que tu avais un joli sabre d'abordage !
_____— Euh, oui, je murmure timidement en dégainant mon sabre.
_____— Montre-moi, m'encourage-t-il.
_____Comme une cloche, je lui tends mon sabre et, le plus naturellement du monde, il l'inspecte :
_____— Waouh, c'est vraiment un sabre de bonne qualité ! Le métal est léger mais solide, dit-il en faisant de grands gestes, et il est plutôt bien équilibré. Le tranchant est net, quoiqu'un peu rouillé... Il faut l'affûter régulièrement, tu es au courant ?
_____— Euh, non ?
_____— Pff, t'es vraiment trop conne, crie-t-il avec un rictus triomphant.
_____— Hiiiii !!
_____Quatre choses me sauvent alors la vie. Je me recroqueville en fermant les yeux et me protège la tête de mes mains. Je porte un gant en cuir épais sur la main gauche (mais pas sur la main droite où le gant est en lin). Le pirate est droitier. Mon sabre est tellement émoussé qu'il ne parvient pas à entamer le cuivre et rebondit sur le dos de ma main en me faisant un mal de chien.
_____Un peu sonnée, je rouvre les yeux pour constater que je suis encore en vie et indemne, et je profite de la stupéfaction du gros homme pour prendre mes jambes à mon cou et décamper. Malheureusement, ma longue robe n'est pas très adaptée à la forêt et de me prends les pieds dans des branches. Désespérée, je perds l'équilibre et m'étale bruyamment, juste au moment où un coup de feu retentit. Ce mec veut ma mort ou quoi ? Je gigote un peu dans le but de me relever, me retourne et m'abrite derrière un tronc d'arbre le temps de faire un bilan de la situation : je n'ai plus d'arme. Un pirate est à mes trousses. Je me suis pissé dessus. Bon. Putain, ma robe est déchirée ! Alors que je me cramponne à cette dernière, je sens quelque chose de solide.Tiens, qu'est-ce que c'est ? Quant à lui... Ses bruits de pas se rapprochent rapidement.
_____— Les mains en l'air, s'écrie-t-il en surgissant devant moi.
_____Je crie quelque chose d'inintelligible et passe rapidement de l'autre côté du tronc, ce pour me retrouver avec un pistolet sur la tempe et une main à la gorge. Qui me sert fort, très fort. L'horreur s'inscrit sur mon visage alors que la main du traître m'écrase la trachée : je ne peux respirer... J'étouffe ! Le voleur découpe les bretelles de mon sac avec son propre sabre. Les larmes aux yeux, je sens mon sac glisser sur mon dos pour disparaître définitivement de mon existence et ne peux réprimer un sanglot : c'est comme s'il venait de m'arracher une partie de moi-même. Je vous jure, c'est atroce ! je veux mourir. Bâtard, ce sac... C'était un cadeau de ma mère, il m'accompagnait partout depuis plus de trois ans ! Sa main passe sur mon menton et se resserre douloureusement. Bientôt, mon esprit se vide et je ne peux plus penser qu'à cette douleur qui me tenaille la mâchoire, la réduisant en bouillie. Mes jambes flageolent mais il ne faut pas qu'elles lâchent, non, concentre-toi... Je ne sens même pas sa deuxième main me chatouiller le dos, défaisant ma robe, je ne sens même pas... ma robe ! C'était quoi le truc dur tout à l'heure ? Frénétiquement, je me mets à la fouiller mais immédiatement le pirate me réprime :
_____— Arrête de bouger ! dit-il en me giflant violemment.
_____Je perds l'équilibre et tombe à la renverse mais ne dessers pas les dents. Oui, ça y est, je le tiens. Ma main s'enfonce plus profondément dans ma robe, épouse la forme qui y dort, mes doigts se referment dessus et rapidement mon poignet s'oriente, mû par quelque mécanisme immémorial acquis après de longues heures d'entraînement.
_____— Aïïïeeee !!
_____Ma main gauche a surgi d'elle-même pour me retenir dans ma chute. Une explosion de douleur. Comme si je venais de me couper la main. Je me suis retournée laborieusement et tente de calmer ma respiration mais mon poignet fait un angle bizarre et je crois voir un os qui dépasse... Ah, c'est horrible c'est horrible c'est horrible ! Je force mes yeux exorbités à ne pas regarder. Aller, aller, concentre toi ! La vue brouillée par des larmes qui n'en finissent pas de couler, je vois le visage jubilatoire de mon ennemi qui se penche sur moi, le sourire jusqu'aux oreilles, bien déterminé à profiter de mon corps qui lui est tout offert. J'appuie sur la détente.
________________Je trottine pour le devancer et me placer sur sa trajectoire (en espérant qu'il passe effectivement par là). Et là, accrochez-vous bien :
_____— Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plait : la toute dernière création du bijoutier Mildas !
_____La plupart des passants ne me prêtent pas attention, d'autres m’adressent des regards curieux, les pigeons s'attroupent et, lui, lui me regarde de loin avec un intérêt particulier. Mon sourire est machiavélique :
_____— Une bague de fiançailles, messieurs-dames, et oui ! Un authentique diamant finement incrusté dans un anneau en or traité ! Regardez comme il est brillant : on dirait mille étoiles ! Et cet anneau, n'est-il pas magnifique ? Des traits purs et délicats, travaillés à la main. Finement ciselé, s'il vous plait ! regardez-moi ces motifs fantaisistes : on dirait presque de la dentelle. Messieurs, c'est une bague unique au monde. Avec un bijou comme ça, aucune femme ne pourra vous refuser sa main.
_____J'adresse un clin d’œil complice aux quelques gentlemen amusés qui n'ont pas passé leur chemin. Le pire, c'est que tout le reste est vrai !
_____— Elle sera en vente aux enchères demain ! Prix de départ : 500 000 berries.
_____Honnêtement, elle vaut 135 000 berries. Mais quand on a un client comme ça, il faut la jouer agressive. Je remballe le précieux en servant un sourire radieux au public et me dirige vers une autre place pour y renouveler l'annonce. Bien entendu, je passe juste à côté de ma cible en regardant droit devant moi, le sourire aux lèvres. Même si je suis assez fébrile, j'essaie de garder une marche lente et naturelle. Le plus dur c'est le sourire, mais je suis tellement fière de moi que ce n'est pas trop un problème. Alors, ce qui doit arriver arrive :
_____— Mademoiselle, attendez : mademoiselle !
_____Le jeune homme en a perdu son chapeau, découvrant un visage impeccablement coiffé, des traits puissants et finement dessinés. Il porte une petite barbe assez élégante et s'est rasé la moustache... Il est mieux sans son chapeau !
_____— Je dois quitter cette île à l'instant : un voyage pour affaire !
_____Mouhahaha, j'ai parié et j'ai gagné ! Je me disais bien qu'il était sur le point de quitter les lieux, c'est d'ailleurs pour ça que la vente a lieu demain. Je suis trop intelligente ! Je me suis arrêtée et le regarde avec des yeux que je voudrais froids et professionnels, mais je ne peux les empêcher de pétiller.
_____— Mais je veux cette bague, précise-t-il.
_____— Je ne peux pas vous la vendre, monsieur : nous avons déjà pris un engagement auprès du...
_____Euh, du quoi déjà ? Merde, j'aurais dû lui vendre tout de suite ! Et je ne sais même pas s'il y a des ventes aux enchères sur cette île, je viens juste d'arriver...
_____— Je vous en supplie, mademoiselle !
_____— Vous pouvez faire acheter cette bague par un tiers.
_____— Je vous dédommagerai.
_____Pfiou, j'ai eu de la chance ! Il aurait très bien pu avoir un copain sur place qui se serait rendu compte de la supercherie... Mon sourire fait trois fois le tour de ma tête.
_____— Vous devrez pour cela verser une somme égale au prix de départ. » Je fais dans la totale improvisation : « Franchement, j'espérais la vendre à au moins un million cinq, voire deux. L'amour n'a pas de prix n'est-ce pas.
_____— Je vous la prends à cinq millions !
_____Jackpot, je suis millionnaire ! Incroyable, j'ai trop de la chance ! Sachant que je dépense à peu près deux cent mille par mois, ça me fait combien de mois, tout ça ? Ah, je ne sais même pas !! Je m'empresse de déplumer mon client et empoche mon argent sans même prendre la peine de compter. Souriante, je lui fais de grands gestes de remerciement pour lui dire au revoir et lui souhaite un bon voyage. Ah, là là... Sachant que j'ai acheté cette bague à 13 400 berries, ça me fait un bénéfice net de... J'essaie de compter sur mes doigts.
_____— Hé, ma jolie !
_____Tiens, je ne l'avais pas vu, celui-là. Grand, mal rasé, de sales cheveux frisés, il porte une longue cape noire et un pantalon à rayures qui semble sur le point de se déchirer sous la pression de son énorme ventre. Avec un sourire édenté, l'homme se rapproche de moi et me demande :
_____— Tu n'aurais pas d'autres trucs à nous vendre ?
_____Hein, mais j'hallucine. Machinalement, je déballe ma marchandise et commence à lui vanter ses mérites mais je n'arrive même pas à croire ce qui m'arrive. Je suis en train de rêver, c'est sûr. C'est la première fois que ma camelote part aussi facilement.
_____— Intéressant, tout ça... Tiens, je vais prendre ceci.
_____— Excellent choix ! Ce sont des épices très rares en provenance d'Orient. Vous ne les trouverez nulle part sur cette île.
_____J'ai l'impression que, à force de vendre et d'acheter, j'ai développé une seconde personnalité avec ses automatismes. Et là, c'est elle qui a pris le relais. Moi je ne fais que regarder. Alors que le monsieur s'enquiert du prix, je regarde ce que je m'apprête à lui vendre : de la poudre rouge, utilisée en teinturerie et en peinture. Je crains qu'elle ne soit pas comestible.
_____— Treize berries1
_____— Ça me parait honnête, dit-il alors que ça ne l'est n'est absolument pas.
_____J'encaisse son argent et peine à cacher ma culpabilité. Non seulement il va s'empoisonner en tentant d'assaisonner son repas, mais en plus il m'a déboursé mille berries ! Je tente un timide regard vers mon client qui semble rayonnant et ça me rend encore plus mal à l'aise.
_____— Mais dis-moi : ça te fait combien d'argent, tout ça ?
_____— Euh, cinq millions mille trois cent berries.
_____— Cinq millions ! Et tu n'as pas peur de te les faire voler ? Il y a des pirates dans la région, tu sais.
_____Euh... Ah bon ? J'ai déjà eu affaire à des pirates, bien sûr, mais je n'étais jamais seule, et je n'avais pas autant d'argent. Quoique, ce n'est pas vraiment l'argent qui m'inquiète. Ça me rebute, mais il faut que je retourne au navire pour y trouver un compagnon : je n'ai vraiment pas envie de me faire attaquer par des pirates, brrr.
_____— Laissez-moi vous raccompagner, mademoiselle. Ce serait dommage qu'il vous arrive quelque chose.
_____— Oh, vous feriez ça ? Oh, merci beaucoup, mais... mais je crois que je peux rentrer toute seule.
_____Bien sûr, j'aurais aimé accepter mais je m'en veux bien trop pour lui demander service. Et puis, jusque là, la chance m'a toujours souri, alors, les pirates...
_____— Mais non, laissez-moi vous raccompagner ! Je suis inquiet pour vous, vous savez ? Aller, vous me devez bien ça.
_____— Bon, d'accord.
_____Ah, je suis un monstre ! Quand il s'apercevra que je l'ai roulé, il me détestera jusqu'à la fin de mes jours ! Bon, tant pis : au moins vais pouvoir retourner au port en toute sécurité. Après, j'aviserai. Sans vraiment faire attention, je le suis jusque dans la forêt où nous nous enfonçons.
_____— C'est un raccourci, affirme-t-il.
_____C'est ça qui me fait réagir. Un raccourci ? Mais le navire est de l'autre côté. Et puis, quand est-ce que je lui ai dit où aller ? Et pourquoi aller au navire, d'ailleurs ? Valait mieux rester en centre-ville ! Tout ceci fait son chemin dans mon petit cerveau quand le monsieur s'arrête. Dans la pénombre de la forêt, il est carrément flippant, et, d'un seul coup, je ne me sens plus du tout rassurée.
_____— Tu as déjà vu un pirate, petite ? J'ai vu que tu avais un joli sabre d'abordage !
_____— Euh, oui, je murmure timidement en dégainant mon sabre.
_____— Montre-moi, m'encourage-t-il.
_____Comme une cloche, je lui tends mon sabre et, le plus naturellement du monde, il l'inspecte :
_____— Waouh, c'est vraiment un sabre de bonne qualité ! Le métal est léger mais solide, dit-il en faisant de grands gestes, et il est plutôt bien équilibré. Le tranchant est net, quoiqu'un peu rouillé... Il faut l'affûter régulièrement, tu es au courant ?
_____— Euh, non ?
_____— Pff, t'es vraiment trop conne, crie-t-il avec un rictus triomphant.
_____— Hiiiii !!
_____Quatre choses me sauvent alors la vie. Je me recroqueville en fermant les yeux et me protège la tête de mes mains. Je porte un gant en cuir épais sur la main gauche (mais pas sur la main droite où le gant est en lin). Le pirate est droitier. Mon sabre est tellement émoussé qu'il ne parvient pas à entamer le cuivre et rebondit sur le dos de ma main en me faisant un mal de chien.
_____Un peu sonnée, je rouvre les yeux pour constater que je suis encore en vie et indemne, et je profite de la stupéfaction du gros homme pour prendre mes jambes à mon cou et décamper. Malheureusement, ma longue robe n'est pas très adaptée à la forêt et de me prends les pieds dans des branches. Désespérée, je perds l'équilibre et m'étale bruyamment, juste au moment où un coup de feu retentit. Ce mec veut ma mort ou quoi ? Je gigote un peu dans le but de me relever, me retourne et m'abrite derrière un tronc d'arbre le temps de faire un bilan de la situation : je n'ai plus d'arme. Un pirate est à mes trousses. Je me suis pissé dessus. Bon. Putain, ma robe est déchirée ! Alors que je me cramponne à cette dernière, je sens quelque chose de solide.Tiens, qu'est-ce que c'est ? Quant à lui... Ses bruits de pas se rapprochent rapidement.
_____— Les mains en l'air, s'écrie-t-il en surgissant devant moi.
_____Je crie quelque chose d'inintelligible et passe rapidement de l'autre côté du tronc, ce pour me retrouver avec un pistolet sur la tempe et une main à la gorge. Qui me sert fort, très fort. L'horreur s'inscrit sur mon visage alors que la main du traître m'écrase la trachée : je ne peux respirer... J'étouffe ! Le voleur découpe les bretelles de mon sac avec son propre sabre. Les larmes aux yeux, je sens mon sac glisser sur mon dos pour disparaître définitivement de mon existence et ne peux réprimer un sanglot : c'est comme s'il venait de m'arracher une partie de moi-même. Je vous jure, c'est atroce ! je veux mourir. Bâtard, ce sac... C'était un cadeau de ma mère, il m'accompagnait partout depuis plus de trois ans ! Sa main passe sur mon menton et se resserre douloureusement. Bientôt, mon esprit se vide et je ne peux plus penser qu'à cette douleur qui me tenaille la mâchoire, la réduisant en bouillie. Mes jambes flageolent mais il ne faut pas qu'elles lâchent, non, concentre-toi... Je ne sens même pas sa deuxième main me chatouiller le dos, défaisant ma robe, je ne sens même pas... ma robe ! C'était quoi le truc dur tout à l'heure ? Frénétiquement, je me mets à la fouiller mais immédiatement le pirate me réprime :
_____— Arrête de bouger ! dit-il en me giflant violemment.
_____Je perds l'équilibre et tombe à la renverse mais ne dessers pas les dents. Oui, ça y est, je le tiens. Ma main s'enfonce plus profondément dans ma robe, épouse la forme qui y dort, mes doigts se referment dessus et rapidement mon poignet s'oriente, mû par quelque mécanisme immémorial acquis après de longues heures d'entraînement.
_____— Aïïïeeee !!
_____Ma main gauche a surgi d'elle-même pour me retenir dans ma chute. Une explosion de douleur. Comme si je venais de me couper la main. Je me suis retournée laborieusement et tente de calmer ma respiration mais mon poignet fait un angle bizarre et je crois voir un os qui dépasse... Ah, c'est horrible c'est horrible c'est horrible ! Je force mes yeux exorbités à ne pas regarder. Aller, aller, concentre toi ! La vue brouillée par des larmes qui n'en finissent pas de couler, je vois le visage jubilatoire de mon ennemi qui se penche sur moi, le sourire jusqu'aux oreilles, bien déterminé à profiter de mon corps qui lui est tout offert. J'appuie sur la détente.
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Dernière édition par Anatara le Mar 21 Juil 2015 - 15:21, édité 18 fois