Je voyage à bord d’un navire marchand, discrètement, puisque je ne pense pas y être autorisé. Comment ai-je parvenu à m’y infiltrer sans être vu ? Je me sus glissé à l’intérieur d’un tonneau plutôt dense, suffisamment pour que je puisse intégralement m’y mettre, mais pas au point d’être confortable. Je sens déjà que le voyage sera long dans ces conditions. Les hommes peinent à transport le tonneau, je crains d’être démasqué, puis je réalise que les litres de rhum normalement à l’intérieur, pèsent au moins mon poids. Je reste silencieux et attends patiemment le moment de pouvoir prendre l’air.
Une fois le tonneau abandonné au fin fond du navire, presque certain de l’inexistence de marchand dans les alentours, je sors prudemment pour débloquer mes membres tétanisés par la position inhabituelle, maintenue durant de longues minutes. Il semblerait que je me trouve dans une pièce plutôt sombre, bien que je ne puisse vous le confirmer avec certitude, mais je ne ressens pas de quelconque luminosité. En effectuant de simples mouvements de relaxations, d’étirements, je sens de nombreux tonneaux qui m’entourent, alors je suppose qu’il y en a une bonne quantité dans cette pièce, malgré que j’ignore la taille de cette pièce dans laquelle je me trouve. Naturellement, je peux deviner qu’il s’agit d’une zone inférieure du bateau, il est rare de stocker des biens au-dessus. Bref, j’sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça, ce n’est pas très important.
Lorsqu’on approche de la fin du voyage, même si je l’ignore à ce moment précis, je ressens comme une chute de température plutôt brutale. J’me les pèle grave. C’est assez inhabituelle, je ne suis pas habitué à subir ce genre de chose thermique, voyageant plutôt dans les zones chaudes ou tempérées. Du coup, je me met à éternuer, indiquant ma position aux marchands, qui me sortent du tonneaux, et m’emmènent auprès de leur capitaine, qui fera ce que bon lui semble de ma personne. Il demande que l’on me fouille, ils ne trouvent excepté mon harmonica, que le capitaine analyse de fond en comble.
« S’il vous plaît, pas ça, c’est tout ce qu’il me reste de mon passé, je n’ai rien d’autre sur moi. »
Le capitaine m’explique que ce n’est son genre de dépouiller des pauvres, d’autant plus aveugles, mais qu’un voyage reste tout de même payant, que rien n’est gratuit et que je n’échapperais pas à la règle. Ce dernier ne semble pas spécialement méchant, ni profiteur et arnaqueur, je pense que n’importe quel service peut suffire, il souhaite seulement que chacun participe à son navire. Une idée me vient en un éclair, je lui demande de me rendre mon instrument, puis je me met à jouer et à chanter.
« Nous emmenions en esclavage
Cent chrétiens, pêcheurs de corail ;
Nous recrutions pour le sérail
Dans tous les moûtiers du rivage.
En mer, les hardis écumeurs !
Nous allions de Fez à Catane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs. »
L’équipage se met chanter, danser, tout en continuant de travailler. Le capitaine, quant à lui, on me murmure à l’oreille qu’il sourit, il paraît satisfait de l’ambiance général et de l’implication de chacun. J’en deviens même heureux d’avoir été repéré, c’est un super moment, j’en oublie même le froid qui me paralysait, quelques instants auparavant. On ne voit plus temps passer, à tel point que l’on ne remarque pas la présence du port de l’île, dans laquelle le navire s’arrête. Le capitaine me prend la main et me remercie, il demande même que l’on m’amène un manteau, me voyant greloter comme jamais. Il m’indique également que nous sommes sur l’Archipel de Sanderr. Euh, moi qui aime bien ramener ma science, j’avoue ne pas connaître. Je sais seulement qu’il fait bien froid.
Le temps des adieux arrive finalement assez rapidement, c’en est presque émouvant, mais je déteste les au revoir difficiles, alors je fuis en courant, criant mille mercis et gesticulant les bras de part et d’autre. Je m’attache rapidement aux gens, c’est chiant, navrant, inconvenant, pénible…. Mais au-delà de tout ça, je sens que le sol est très glissant, je manque de ramasser à plusieurs reprises, puis le vent me gifle littéralement la figure. Donc, je marche, je marche, encore et encore, sans vraiment savoir vers où je me dirige. À un moment donné, j’entends des voix d’hommes, plutôt graves et résonnantes, sortant d’un établissement, très certainement une taverne. J’y vais sans me poser de question. C’est bien une taverne, plutôt animée, chaude et accueillante. Je me rends au comptoir où je demande au serveur de me servir la boisson la plus chaude qu’ils ont, ne pouvant voir ce qu’ils servent, je n’ai d’autre choix que de lui faire entièrement confiance. Dès la première gorgée, j’peux vous dire qu'il a rempli sa mission, mais mon palais, puis mon foie ne termineront pas la soirée. De l’alcool. C’est tellement fort que mon corps se réchauffe immédiatement, mais commençant par une grosse gorgée, l’envie de vomir vient assez rapidement. Je calme le jeu quelques minutes, sinon c’est foutu, on devra me ramasser à la petite cuillère. Pendant la pseudo pause, j’écoute quelques conversations, notamment au sujet d’une armée plutôt balèze, presque inhabituelle étant donné le royaume est faible, mais protégé par de puissants soldats. Mais d’après certains dires, il semblerait qu’un groupe de pirates ait été aperçu dans les environs, et qu’à mon avis, cela ne présage rien de bon.
Une fois le tonneau abandonné au fin fond du navire, presque certain de l’inexistence de marchand dans les alentours, je sors prudemment pour débloquer mes membres tétanisés par la position inhabituelle, maintenue durant de longues minutes. Il semblerait que je me trouve dans une pièce plutôt sombre, bien que je ne puisse vous le confirmer avec certitude, mais je ne ressens pas de quelconque luminosité. En effectuant de simples mouvements de relaxations, d’étirements, je sens de nombreux tonneaux qui m’entourent, alors je suppose qu’il y en a une bonne quantité dans cette pièce, malgré que j’ignore la taille de cette pièce dans laquelle je me trouve. Naturellement, je peux deviner qu’il s’agit d’une zone inférieure du bateau, il est rare de stocker des biens au-dessus. Bref, j’sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça, ce n’est pas très important.
Lorsqu’on approche de la fin du voyage, même si je l’ignore à ce moment précis, je ressens comme une chute de température plutôt brutale. J’me les pèle grave. C’est assez inhabituelle, je ne suis pas habitué à subir ce genre de chose thermique, voyageant plutôt dans les zones chaudes ou tempérées. Du coup, je me met à éternuer, indiquant ma position aux marchands, qui me sortent du tonneaux, et m’emmènent auprès de leur capitaine, qui fera ce que bon lui semble de ma personne. Il demande que l’on me fouille, ils ne trouvent excepté mon harmonica, que le capitaine analyse de fond en comble.
« S’il vous plaît, pas ça, c’est tout ce qu’il me reste de mon passé, je n’ai rien d’autre sur moi. »
Le capitaine m’explique que ce n’est son genre de dépouiller des pauvres, d’autant plus aveugles, mais qu’un voyage reste tout de même payant, que rien n’est gratuit et que je n’échapperais pas à la règle. Ce dernier ne semble pas spécialement méchant, ni profiteur et arnaqueur, je pense que n’importe quel service peut suffire, il souhaite seulement que chacun participe à son navire. Une idée me vient en un éclair, je lui demande de me rendre mon instrument, puis je me met à jouer et à chanter.
« Nous emmenions en esclavage
Cent chrétiens, pêcheurs de corail ;
Nous recrutions pour le sérail
Dans tous les moûtiers du rivage.
En mer, les hardis écumeurs !
Nous allions de Fez à Catane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs. »
L’équipage se met chanter, danser, tout en continuant de travailler. Le capitaine, quant à lui, on me murmure à l’oreille qu’il sourit, il paraît satisfait de l’ambiance général et de l’implication de chacun. J’en deviens même heureux d’avoir été repéré, c’est un super moment, j’en oublie même le froid qui me paralysait, quelques instants auparavant. On ne voit plus temps passer, à tel point que l’on ne remarque pas la présence du port de l’île, dans laquelle le navire s’arrête. Le capitaine me prend la main et me remercie, il demande même que l’on m’amène un manteau, me voyant greloter comme jamais. Il m’indique également que nous sommes sur l’Archipel de Sanderr. Euh, moi qui aime bien ramener ma science, j’avoue ne pas connaître. Je sais seulement qu’il fait bien froid.
Le temps des adieux arrive finalement assez rapidement, c’en est presque émouvant, mais je déteste les au revoir difficiles, alors je fuis en courant, criant mille mercis et gesticulant les bras de part et d’autre. Je m’attache rapidement aux gens, c’est chiant, navrant, inconvenant, pénible…. Mais au-delà de tout ça, je sens que le sol est très glissant, je manque de ramasser à plusieurs reprises, puis le vent me gifle littéralement la figure. Donc, je marche, je marche, encore et encore, sans vraiment savoir vers où je me dirige. À un moment donné, j’entends des voix d’hommes, plutôt graves et résonnantes, sortant d’un établissement, très certainement une taverne. J’y vais sans me poser de question. C’est bien une taverne, plutôt animée, chaude et accueillante. Je me rends au comptoir où je demande au serveur de me servir la boisson la plus chaude qu’ils ont, ne pouvant voir ce qu’ils servent, je n’ai d’autre choix que de lui faire entièrement confiance. Dès la première gorgée, j’peux vous dire qu'il a rempli sa mission, mais mon palais, puis mon foie ne termineront pas la soirée. De l’alcool. C’est tellement fort que mon corps se réchauffe immédiatement, mais commençant par une grosse gorgée, l’envie de vomir vient assez rapidement. Je calme le jeu quelques minutes, sinon c’est foutu, on devra me ramasser à la petite cuillère. Pendant la pseudo pause, j’écoute quelques conversations, notamment au sujet d’une armée plutôt balèze, presque inhabituelle étant donné le royaume est faible, mais protégé par de puissants soldats. Mais d’après certains dires, il semblerait qu’un groupe de pirates ait été aperçu dans les environs, et qu’à mon avis, cela ne présage rien de bon.