>> Johann Faust
Pseudonyme : Docteur Faust Age: 26 ans Sexe : Homme Race : Humain Rang : Celui que vous accepterez de me donner Métier : Docteur & Scientifique Groupe : Pirate Déjà un équipage : Aucun... Je recherche! But : Découvrir un moyen de ressusciter les morts (ou au moins communiquer avec eux) et détruire la Marine Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Chi chi no mii, le fruit du démon du Sang si possible. Je posterai dans la section création de FDD par la suite si vous voulez bien m'accepter! Équipements : Sacoches remplies de matériel chirurgical (surtout scalpels, ciseaux, écarteurs, fiole de morphine etc...) et un long bâton en bois possédant une lame plate (genre hachoir) fixée à l'une de ses extrémités latérales. Codes du règlement (2) : |
>> Physique
Physiquement, Johann Faust pourrait passer pour un bel homme de loin. Des cheveux blonds mi-longs lui descendant le long du cou pour venir se reposer sur ses épaules encadrant son visage, un regard brillant aux pupilles d’un noir de jais, une silhouette élancée, quasi anorexique, mesurant près d’un mètre quatre-vingt ; tout pour plaire aux femmes. Il possède même un corps finement musclé dépourvu de graisse, un vrai régal pour les yeux. Mais, de plus près, il est clairement visible que cet étrange personnage n’a rien de l’archétype du beau « jeune homme à femme », ni d'un quelconque beau jeune homme tout court. En effet, ses yeux brillent furieusement d’une lueur malsaine, soulignés de cernes violettes importantes, et sa fine bouche ornée de violet se dessinant continuellement dans un sourire malsain, lui donnent l’aspect d’un véritable mort vivant. De plus, il possède pour vêtement une simple blouse blanche de scientifique ouverte sur le devant, dévoilant un imposant morceau de chair brune recousue par des fils de chirurgie encore visibles, lui barrant le torse horizontalement: reliquat d’une expérience qu’il a lui-même menée sur son propre corps. On pourrait le confondre avec une sorte de scientifique fou, ce qui soit dit en passant, n'est pas si loin de la réalité... à moins que ce ne soit pas le scientifique mais plutôt la créature... (à méditer dirait Confucius!) Et un pantalon noir déchiré par endroit, dissimulant ses longues jambes. Il est d'ailleurs relativement serré, surtout au niveau des cuisses, ce qui a pour effet d'affiner davantage la silhouette filiforme de Faust, et donc d'augmenter l'effet de mort-vivant, de corps décharné, n'ayant que la peau sur les os. Il possède également des sacoches brunes de petite taille cousues à même le pantalon au niveau de ses hanches. Cela lui permet de pouvoir effectuer à peu près n'importe quel mouvement sans risquer qu'elles ne s'éparpillent à droite à gauche. Des sacoches aux multiples poches, destinées à recevoir différents instruments qu’il affectionne particulièrement : scalpels, ciseaux, et autre matériel de chirurgie… A ses pieds, il porte des bottes noires montantes aux fixations en acier. Les fermoirs en acier lui assure une bonne stabilité, et puis c'est toujours plus douloureux pour l'adversaire lorsqu'on est confronté à du métal plutôt qu'à du tissu.
Voilà donc une ébauche du portrait physique de ce curieux personnage qu'est Johann Faust, un être pour le moins étrange qu'il faut éviter de croiser dans la rue... S'il on est sain d'esprit, bien sur!
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>> Psychologie
Voici donc celui qu’autrefois on appelait Docteur Faust mais qui n’est désormais plus qu’un semblant d’homme. Son aspect psychologique est à l’image de son physique. Délabré, glauque, totalement dérangé.
Suite à un tragique évènement (voir histoire), Faust a perdu toute sa raison, ou du moins une bonne partie, sombrant dans une folie quasi-permanente. C’est pourquoi, il est devenu une espèce de maniaque sanguinaire affriolant d’expériences chirurgicales sur des cobayes humains, composés de tous les adversaires qu’il affronte. Et cela dans un seul but : découvrir le secret pour ramener les morts à la vie. Ancien chirurgien de renom, il connaît tous les secrets du corps humain et s’en sert constamment pour découper, déchirer sauvagement ses adversaires lors des combat, à l’aide de ses deux armes favorites : Un long bâton orné latéralement à son extrémité d’une lame rectangulaire plate et tranchante, ressemblant à un hachoir, et de ses scalpels et autres instruments qui ne le quittent jamais. Disséquer les corps est pour lui une véritable obsession, surtout ceux des Marines. Pour lui, le terme d'adversaire n'a pas réellement de signification, car la seule chose qu'il voit lorsqu'il se trouve face à une autre personne, c'est un "sac de viande" prêt à être disséqué pour subir ses expériences plus malsaines les unes que les autres. Son esprit dérangé en fait un être possédant de multiples personnalités distinctes, toutes plus incongrues les unes que les autres. Tantôt il sera assez lucide pour que l’on puisse reconnaître la vivacité d’esprit de l’ancien docteur respecté qu’il était autrefois, tantôt il deviendra incapable de parler de manière cohérente, semblant sombrer dans un état profond de folie, les yeux ravagés par une lueur malsaine, un zombie assoiffé de sang dénué de raison. Dans cet état, il devient extrêmement dangereux, car maintenant continuellement son corps sous morphine, il est insensible à la douleur et ne craint pas de se faire blesser s’il peut, grâce à cela, attraper sa proie. La seule solution paraît donc de l'assommer pendant un bon moment, si tenté que cela soit possible... Cependant ses plus violentes crises apparaissent lorsqu’il fait face à quelque chose lui rappelant le tragique évènement qui a fait de lui un pirate... (voir histoire) C’est pourquoi de manière générale, il est très difficile de traiter avec lui, car il faut espérer qu’il soit réceptif et accepte telle ou telle demande, comme soigner un allié par exemple. Et même lorsqu’il paraît relativement calme et posé, semblable à celui qu’il était autrefois, on peut clairement se rendre compte qu’il porte en lui des séquelles de sa folie prenant la forme de remarques morbides, de blagues glauques, d’un désintérêt pour la morale et l’étique, etc… Même ses alliés ont parfois un peu de mal à lui faire face. Et seules les jeunes filles blondes paraissent avoir un effet apaisant sur sa personne, le plongeant dans un état de pseudo-veille. Il laisse alors vagabonder son regard dans le vide, paraissant détaché de ce qui l'entoure. Certes bizarre, mais c'est parfois mieux qu'un tueur fou. À côté de ça, il considère son équipage qui le soutient comme sa seule dernière « famille » encore en vie et est prêt absolument à tout pour les protéger. Si on lui confie la protection d'un membre d'équipage par exemple, on peut être certain qu'il exécutera cette mission au péril de sa vie. Bien sur, rien n'exclut la possibilité qu'il l'exécute à sa façon, aussi, il ne faudra pas se formaliser s'il utilise par exemple une fiole d'anesthésiant pour endormir la personne qu'il est censé protéger afin qu'elle soit plus facilement "transportable" en cas de fuite ou encore moins "bruyante" au cas où il faille se dissimuler! C’est donc un être perturbé extrêmement complexe qui possède une fascination macabre pour le sang et l’expérience sur le corps humain qui est connu parmi les pirates sous le nom de Faust.
Petite confidence: il adore particulièrement manger des glaces, elles le rendent étrangement aimable... Particulièrement un certain parfum, mais à vous de découvrir lequel!
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>> Biographie
Bonheur.
Tant de personnes vivent leur vie et meurent chaque jour en cherchant par tous les moyens d’accéder à cette chose merveilleuse appelée bonheur sans toujours y parvenir. Mais pour Johann Faust, le bonheur était là, juste sous ses yeux.
Son bonheur.
Possédant de longs cheveux d’un blond brillant lui tombant dans le creux du dos et retenus par un simple bandeau blanc sur le front, une silhouette élancée aux formes parfaites recouverte d’une longue blouse blanche, des pieds fins se posant délicatement sur le sol à chaque instant, rythmés comme un pas de danse. Un visage angélique, où se trouvaient deux yeux d’un bleu unique capables d’engloutir les océans par leur profondeur, une bouche finement dessinée aux lèvres brillantes comme la rosée du matin, et un petit nez aquilin qui terminait ce tableau splendide. Son bonheur était là.
Et il possédait un nom.
Elisa.
Pour le moment, elle ne l’avait toujours pas aperçu approcher au loin, occupée à prodiguer des soins à une vieille dame qui avait eu la jambe fracturée un peu plus tôt dans la journée. Cela faisait cinq ans qu’elle était infirmière dans le service où il travaillait. Mais pour Faust ce n’était pas cela le plus important. Ce qui comptait le plus était qu’aujourd’hui, cela faisait cinq ans qu’elle avait acceptée de l’épouser. Sa femme. Son amour.
Il connaissait Elisa depuis l’âge de cinq ans, pour la première fois où il était allé à l’école. Il l’avait aperçue alors qu’il empruntait la grande allée pour la première fois aussi tôt dans la journée. Son mignon petit visage collé à la vitre du dernier étage de la troisième maison bordant l’allée principale, lui faisant un joli sourire et un petit signe de main. Et dès ce jour, Faust avait chaque jour emprunté le même chemin à la même heure pour se rendre à l’école, et avait à chaque fois eu droit à son sourire et son signe de main, le rendant heureux toute la journée sans qu’il ne sache réellement pourquoi. Il ignorait tout d’elle. Son nom, son âge, qui était-elle ? Elle était la jolie fille au sourire, et cela lui suffisait.
Mais un jour pourtant banal, elle ne fut pas au rendez-vous.
Faust avait huit ans, et alors qu’il attendait en bas de sa maison il ne vit pas son visage derrière la vitre. Il attendit encore et encore, prenant même le risque d’arriver en retard en cours, mais elle n’apparut pas plus.
C’est ainsi que pour la première fois, il passa une mauvaise journée, inquiet, un étrange sentiment lui nouant l’estomac. Et cette journée fut la plus longue de sa vie, interminable. Mais quand le soir vint, il sut enfin. Son père, assez riche aristocrate était rapidement informé des faits et gestes de chaque personne qui composaient le petit village de Genelal, car peu d’habitants y vivaient et les secrets ne le demeuraient jamais bien longtemps. C’est ainsi que Faust entendit le nom de la petite fille pour la première fois : Elisa. Mais c’est aussi la première fois qu’il comprit pourquoi elle n’était jamais venue avec les autres enfants en cour, et pourquoi elle ne s’était pas montrée ce matin-là.
Elle se mourrait.
Une maladie extrêmement rare la rongeait un peu plus chaque jour, l’empêchant de sortir à l’air libre jouer et vivre avec les autres enfants. Les docteurs ne lui donnaient pas davantage que dix-douze ans à vivre. Elle ne verrait pas l’aube de ses vingt-ans. Jamais.
Et le lendemain, Faust emprunta le même chemin et la vit. Un peu plus pâle qu’à l’ordinaire, mais bien à sa place derrière la vitre, lui adressant ce même sourire. Et pour la première fois il ne continua pas son chemin, mais s’arrêta en dessous de la vitre et cria de tous ses petits poumons d’enfant de huit ans.
« Je deviendrai le meilleur docteur et je trouverai le remède pour te soigner ! Et alors tu viendras dehors jouer avec moi et tu vivras jusqu’à mille ans ! Je te le promets !»
Et alors qu’il partait en courant vers l’école, des larmes incontrôlables ruisselants le long de ses joues, il crût apercevoir du coin de l’œil la jeune fille lui sourire à nouveau et ouvrir pour la première fois la vitre pour prononcer quelques paroles qui se perdirent dans un murmure à travers le vent qui soufflait dans ses oreilles. Il n’avait pas comprit ses paroles, mais il savait qu’elle allait l’attendre, et qu’il la sauverait.
Faust revint au présent lorsque son regard croisa celui de celle qui était désormais son épouse. Elle le regarda un instant au loin avant de s’approcher d’un pas joyeux en lui faisant ce sourire qu’il aimait par-dessus tout.
Et alors qu’ils se rejoignaient enfin, leurs lèvres s‘effleurèrent délicatement dans un tendre baiser.
« Tu m’as manquée… »
« Toi aussi. »
Se tenant mutuellement par les bras, ils se regardaient avec amour comme s’ils se découvraient pour la première fois.
« Comment s’est passé ton voyage ? »
« Horrible, tu n’étais pas avec moi. Et chaque seconde était un calvaire sans fin. Devoir supporter ces ignobles médecins orgueilleux qui cherchent à vous accabler de leur savoir ridicule. Mais peu importe, je suis enfin de retour. Avec toi. »
Revenant d’un stage de médecine long de deux semaines de la Grande ville, Faust était ravi de pouvoir enfin revoir sa femme et de passer du temps en sa compagnie. Un temps tellement précieux qu’il aurait souhaité qu’il ne prenne jamais fin. Mais la journée n’était pas encore terminée, et il restait des patients à soigner dans ce petit hôpital où ils travaillaient tous deux. Après seulement, il pourrait s’accorder un peu de temps seul avec celle qui le rendait heureux.
Enfilant adroitement la blouse par habitude que lui tendait sa femme, ils partirent ensemble se mettre au travail alors que de nouveaux patients arrivaient.
Ainsi la fin de la journée s’écoula, aidant des gens, prodiguant des soins et du réconfort, tant par des médicaments que par des paroles réconfortantes. Alors qu’il était en train de mettre en place une perfusion pour un patient, Faust ne pouvait s’empêcher d’être admiratif devant les talents d’Elisa pour calmer les patients. Avec de simples mots, elle était encore plus efficace qu’un calmant et parvenait à calmer les patients les plus récalcitrants. Elle prononçait quelques paroles de sa voix mélodieuse et le malade cessait de gesticuler et de hurler immédiatement. Elle était vraiment exceptionnelle. Faust s’approcha d’ailleurs d’elle, remarquant la nuit qui avait commencée à tomber dehors.
« Tu vas me le dire aujourd’hui ? »
« Toujours pas ! »
Depuis ce fameux jour où, âgé de huit ans il avait décidé de la sauver, il avait travaillé sans relâche, finissant toujours largement premier à l’école, obtenant toujours les meilleurs résultats années après années jusqu’à entrer dans une école réputée de médecine où il avait cherché sans cesse un remède à sa maladie. Il avait travaillé sans relâche, ne s’accordant aucun repos, étudiant la nuit comme le jour jusqu’au fameux jour. Le jour où enfin, après plus de dix ans d’études, il avait trouvé un remède. Ce même jour où il avait immédiatement couru à en perdre haleine, une petite fiole rempli de liquide fermement tenue dans sa main fermée, jusqu’à la petite maison de ses souvenirs, trouvant une magnifique demoiselle pâle étendue sur un lit à l’étage. Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs, son visage et son corps de petite fille changés en une magnifique jeune femme. Et sans un mot, juste en la regardant droit dans les yeux, il s’approcha d’elle et lui administra le médicament qu’elle prit sans hésitation. Et elle lui sourit.
« Te voilà enfin. »
« Je suis désolé. »
Et en ce beau jour de printemps, il l’avait demandé en mariage avant même qu’elle ne fût guérie. S’agenouillant au pied de son lit, il lui demanda de l’épouser et de l’aimer pour toujours d’une voix fébrile. Il était redevenu le petit enfant de huit ans qui avait promis de la sauver bien des années auparavant. Et elle avait accepté.
Mais même accaparé durant toutes ses années à son travail et ses recherches, une question venait le hanter à laquelle il n’avait pas de réponse. Que lui avait-elle dit ce fameux jour, lorsqu’elle avait ouvert la fenêtre pour la première fois ?
Et aujourd’hui encore, il espérait qu’elle veuille bien lui répéter ces fameux mots, ces mots qui l’avaient poursuivi durant toutes ses études. Mais comme à chaque fois, elle refusa, sa bouche formant un magnifique sourire abattant les défenses de Faust une fois encore. Il ne pourrait pas lui en vouloir. Elle était trop magnifique. Il lui fallait donc attendre encore. Et le lendemain il réessaierait.
Ou du moins il aurait voulu.
Ce soir-là il quitta l’hôpital un peu avant sa femme, désireux d’aller lui acheter un cadeau avant que les artisans ne ferment boutique. Elle était quand à elle restée un peu plus longtemps mais avait promis de le rejoindre chez eux, un peu plus tard.
Insouciant, Faust avait donc commencé à déambuler dans cette petite ville qu’il connaissait bien, cherchant un objet susceptible de l’intéresser. Mais alors qu’il allait arrêter son choix sur un magnifique collier recouvert de diamants bleutés, le silence apaisant du soir se brisa.
Des bruits sourds d’impacts, puis d’explosions retentirent dans toute la ville. Les murs des maisons tremblèrent, le sol vibra furieusement sous ses pieds et des cris retentirent partout autour de lui. Les gens couraient en tous sens, paniqués. Faust n’avait jamais connu de tremblement de terre depuis qu’il était né. Et ce n’en était d’ailleurs pas un.
Courant vers le littoral où était construit l’hôpital dans lequel Elisa devait toujours être, il l’aperçut au loin. Mais ce qui capta son attention était ce qui se trouvait juste derrière, dans la baie. Une dizaine d’immenses navires de guerre, comme il n’en avait jamais vu, bombardant sans le moindre répit chaque mètre carré du village. Les boulets de canon pleuvaient autour de lui, détruisant tout sur leur passage, faisant s’écrouler des bâtisses entières. Le monde n’était que Chaos. Ce que les explosions n’avaient pas encore détruit était ravagé par les flammes, l’air même semblait composé de cendres, mais Faust n’avait d’yeux que pour une unique chose. L’hôpital qui avait été réduit en miette.
Alors que les habitants encore en vie et encore valides fuyaient vers la forêt qui se trouvait derrière le village pour se mettre à l’abri, Faust avançait à contre sens, vers la mer. Il se fichait des boulets qui pleuvaient autour de lui, il se fichait de mourir, il courait. Le monde semblait tourner au ralenti autour de lui, plus rien ne semblait exister. Ses yeux ne lui montraient qu’une seule et unique image : les ruines fumantes de ce qui avait été il y a quelques minutes seulement un petit hôpital. Ses autres sens étaient brouillés, il n’entendait plus les cris, les pleurs.
Le néant.
Courant de toutes ses forces, il avait presque atteint ce qu’il restait de l’hôpital. Chaque pas le portait en avant, et chaque battement de cœur le poussait à retourner en arrière. Un boulet explosa à moins de deux mètres et il fut violemment projeté au sol, mais il se releva et se remit à courir. Il pénétra à travers ce qui avait été l’entrée de l’hôpital, passa à côté de corps sans vie sans même les remarquer, il ne cherchait qu’une chose. Il ne voulait qu’une chose. Courant dans les restes de couloirs, escaladant les ruines lorsque les rochers lui bloquaient le chemin, empruntant d’autres chemins lorsque les flammes lui barraient la route, il hurlait son nom. La fumée l’empêchait de respirer pourtant il continuait de hurler, de courir dans l’espoir de la trouver.
Et un reflet doré vint capturer son regard.
Étendue sur le sol, dans un coin d’une pièce sans toit, sa longue chevelure encadrant sa tête délicate. Elle paraissait paisiblement étendue, sans la moindre trace de peur sur son visage.
Elisa.
Se jetant à genoux, Faust hurla son nom en lui implorant de lui répondre. Ses yeux baignés de larmes, il la serra contre sa poitrine en continuant de l’appeler. Mais elle ne lui répondait pas. Son visage était figé, ses yeux bleus grands ouverts, le dévisageant avec une étrange expression, son sourire habituel figé lui-aussi sur son visage. Faust sentait le liquide chaud sur sa main droite qui soutenait la tête légère d’Elisa au creux de sa paume. Mais son cerveau ne répondait plus. Il regardait sa femme avec amour, un sourire incertain au coin des lèvres.
« Mon ange… »
Ses yeux plongés dans ceux de celle qu’il aimait.
« Tu es très belle ce soir… »
La soulevant avec délicatesse dans ses bras, il cala confortablement sa tête inerte au creux de son épaule et quitta la pièce en marchant lentement. Au cours de sa course, il s’était écorché à de nombreux endroits, parfois même jusqu’à l’os, se faisant de nombreuses plaies ensanglantées. Il avait même reçu un éclat de bois assez conséquent qui s’était figé presque entièrement dans son dos, mais peu importait. Il ne sentait pas la douleur. Il marchait devant lui, regardant sans voir le décor de mort qui l’entourait, son attention uniquement portée sur la silhouette frêle qu’il tenait délicatement dans ses bras. Et il marcha. Encore et encore jusqu’à ce que ses jambes ne le portent plus.
Il chuta une première fois.
Mais il se releva et continua à marcher pendant plusieurs mètres, n’ayant pas desserré l’étreinte autour du corps qu’il portait, le tenant toujours avec précaution. Et il chuta à nouveau.
Mais cette fois-ci il resta au sol.
Ses jambes ne répondaient plus, et refusaient de continuer. Il regarda alors autour de lui et vit comme pour la première fois. Il avait marché vers la plage, le seul endroit encore pur, seulement composé de sable fin. Le seul endroit ayant échappé au massacre des pirates. Il regarda sa femme et lui murmura au creux de l’oreille avant de la déposer sur le sable devant lui.
« Cet endroit est magnifique, n’est ce pas mon amour? Tout comme toi… »
La lune haute dans le ciel se reflétait sur la mer devant lui, laissant une trainée de lumière argentée jusqu’à la plage, comme un chemin lumineux menant loin vers l’horizon. Un chemin de lumière unique, un chemin pour les anges. Puis il s’allongea à ses côtés en prenant garde de ne pas la bousculer, enroulant ses bras autour de sa taille, se laissant bercer par le son mélodieux de la mer.
Au fond de lui-même, il avait toujours sut.
Il avait toujours su ce qu’Elisa avait prononcé à la fenêtre alors qu’il courait face au vent. Ces précieuses paroles que le vent avait essayé d’emporter. Désormais, elles ne résonnaient plus que comme un murmure au milieu des vagues. Un murmure sous la forme d’une promesse.
Je t’attendrai…
Il ne sut jamais combien de temps il resta étendu là à ses côtés, et il failli probablement mourir si la mer glaciale ne lui avait pas éclaboussé le visage, le tirant d’un sommeil obscur. Ouvrant ses paupières douloureuses, il regarda difficilement devant lui.
Elisa avait disparue.
Cherchant à se redresser, Faust remarqua que son corps ne lui répondait plus et qu’il avait mal absolument partout, le faisant hurler de douleur. Et alors que devant l’acharnement du destin des larmes commençaient à nouveau à remplir ses yeux, il remarqua une forme sombre. Posée à l’endroit même où le corps de sa femme reposait lorsqu’il l’avait déposé sur le sable, l’objet était immobile, apporté sans nul doute par la mer. Une sorte de fruit sombre et de forme allongée.
Faust remarqua alors qu’il mourrait de faim. Mais il avait tout perdu, et s’il attendait encore un peu, la mort viendrait surement le chercher lui aussi, le réunissant enfin avec son amour. Mais ce fruit obscur semblait vraiment unique, jamais Faust n’en avait vu auparavant, dans aucun manuel de cours. Et surtout, il ne semblait réellement pas comestible. Avec un peu de chance, cela lui permettrait de mourir rapidement sans avoir à souffrir de longs jours avant que la faim et la soif ne le terrassent. N’ayant de toute façon plus rien à perdre, Faust rassembla ses ultimes forces, et s’appuya sur son épaule douloureuse pour se mettre au niveau du fruit en serrant les dents pour ne pas sombrer dans l’inconscience à cause de la douleur.
Et il croqua.
Une unique bouchée.
D’apparence banale.
Mais Faust sentit que quelque chose changeait. Et il regarda son corps. Ses nombreuses blessures cicatrisaient à vue d’œil comme par enchantement, le sang perdu réintégrant son corps et formant une espèce de croute rugueuse à la place des entailles, et le morceau de bois planté dans son dos commença à se retirer de sa peau, comme poussé par une force mystérieuse. Et alors que la perte de sang conséquente qu’il avait subit aurait dû le laisser sans force et exsangue, il sentit la vie affluer de nouveau dans ses veines, le sang couler dans son corps. Il reprenait vie. La quantité de sang parcourant son corps augmentait. Et ses forces lui revenaient.
Se hissant d’abord avec précaution sur sa jambe droite, puis sa jambe gauche, il remarqua que l’ensemble des ses blessures avaient cicatrisées. Et que même s’il avait encore mal partout, son corps était guérit. Il était en vie.
Et alors qu’il se retourna précipitamment pour observer le fruit responsable de cet étrange phénomène, il ne trouva rien. Le fruit avait disparût, lui aussi emporté par la mer. Cette mer qui avait emportée son amour vers le paradis, cette mer qui lui avait redonnée la vie alors qu’il ne le souhaitait plus. Cette mer qui lui avait donnée une mission. Et comme un seau d’eau glacé, un souvenir lui revint en tête, bref, violent. Mais net.
Alors qu’il courait vers l’hôpital deux jours plus tôt, les navires qui lui faisaient face portaient tous un emblème distinctif. Un emblème reconnaissable entre tous. Non pas un crâne blanc sur fond noir. Mais autre chose.
Un signe représentant un oiseau bleu sur des voiles blanches.
La Marine.
Serrant le poing si fort que ses ongles tailladèrent sa chair, Faust comprit. Ce n’était pas des pirates qui avaient attaqués son village. Mais des Marines. Surement des Marines abusant de leur pouvoir, désireux sans doute de s’amuser un peu. Et désormais il n’aurait plus qu’un but.
La vengeance.
C’est ainsi que dans sa quête contre les Marines, Faust s’engagea dans un équipage pirate et partit sur la mer. Cette mer qui l’avait sauvé. Et durant son périple, il ferait tout pour détruire la marine. Et qui sait, peu être que dans le vaste monde il existe un moyen pour pouvoir faire revivre les morts…
Tant de personnes vivent leur vie et meurent chaque jour en cherchant par tous les moyens d’accéder à cette chose merveilleuse appelée bonheur sans toujours y parvenir. Mais pour Johann Faust, le bonheur était là, juste sous ses yeux.
Son bonheur.
Possédant de longs cheveux d’un blond brillant lui tombant dans le creux du dos et retenus par un simple bandeau blanc sur le front, une silhouette élancée aux formes parfaites recouverte d’une longue blouse blanche, des pieds fins se posant délicatement sur le sol à chaque instant, rythmés comme un pas de danse. Un visage angélique, où se trouvaient deux yeux d’un bleu unique capables d’engloutir les océans par leur profondeur, une bouche finement dessinée aux lèvres brillantes comme la rosée du matin, et un petit nez aquilin qui terminait ce tableau splendide. Son bonheur était là.
Et il possédait un nom.
Elisa.
Pour le moment, elle ne l’avait toujours pas aperçu approcher au loin, occupée à prodiguer des soins à une vieille dame qui avait eu la jambe fracturée un peu plus tôt dans la journée. Cela faisait cinq ans qu’elle était infirmière dans le service où il travaillait. Mais pour Faust ce n’était pas cela le plus important. Ce qui comptait le plus était qu’aujourd’hui, cela faisait cinq ans qu’elle avait acceptée de l’épouser. Sa femme. Son amour.
Il connaissait Elisa depuis l’âge de cinq ans, pour la première fois où il était allé à l’école. Il l’avait aperçue alors qu’il empruntait la grande allée pour la première fois aussi tôt dans la journée. Son mignon petit visage collé à la vitre du dernier étage de la troisième maison bordant l’allée principale, lui faisant un joli sourire et un petit signe de main. Et dès ce jour, Faust avait chaque jour emprunté le même chemin à la même heure pour se rendre à l’école, et avait à chaque fois eu droit à son sourire et son signe de main, le rendant heureux toute la journée sans qu’il ne sache réellement pourquoi. Il ignorait tout d’elle. Son nom, son âge, qui était-elle ? Elle était la jolie fille au sourire, et cela lui suffisait.
Mais un jour pourtant banal, elle ne fut pas au rendez-vous.
Faust avait huit ans, et alors qu’il attendait en bas de sa maison il ne vit pas son visage derrière la vitre. Il attendit encore et encore, prenant même le risque d’arriver en retard en cours, mais elle n’apparut pas plus.
C’est ainsi que pour la première fois, il passa une mauvaise journée, inquiet, un étrange sentiment lui nouant l’estomac. Et cette journée fut la plus longue de sa vie, interminable. Mais quand le soir vint, il sut enfin. Son père, assez riche aristocrate était rapidement informé des faits et gestes de chaque personne qui composaient le petit village de Genelal, car peu d’habitants y vivaient et les secrets ne le demeuraient jamais bien longtemps. C’est ainsi que Faust entendit le nom de la petite fille pour la première fois : Elisa. Mais c’est aussi la première fois qu’il comprit pourquoi elle n’était jamais venue avec les autres enfants en cour, et pourquoi elle ne s’était pas montrée ce matin-là.
Elle se mourrait.
Une maladie extrêmement rare la rongeait un peu plus chaque jour, l’empêchant de sortir à l’air libre jouer et vivre avec les autres enfants. Les docteurs ne lui donnaient pas davantage que dix-douze ans à vivre. Elle ne verrait pas l’aube de ses vingt-ans. Jamais.
Et le lendemain, Faust emprunta le même chemin et la vit. Un peu plus pâle qu’à l’ordinaire, mais bien à sa place derrière la vitre, lui adressant ce même sourire. Et pour la première fois il ne continua pas son chemin, mais s’arrêta en dessous de la vitre et cria de tous ses petits poumons d’enfant de huit ans.
« Je deviendrai le meilleur docteur et je trouverai le remède pour te soigner ! Et alors tu viendras dehors jouer avec moi et tu vivras jusqu’à mille ans ! Je te le promets !»
Et alors qu’il partait en courant vers l’école, des larmes incontrôlables ruisselants le long de ses joues, il crût apercevoir du coin de l’œil la jeune fille lui sourire à nouveau et ouvrir pour la première fois la vitre pour prononcer quelques paroles qui se perdirent dans un murmure à travers le vent qui soufflait dans ses oreilles. Il n’avait pas comprit ses paroles, mais il savait qu’elle allait l’attendre, et qu’il la sauverait.
Faust revint au présent lorsque son regard croisa celui de celle qui était désormais son épouse. Elle le regarda un instant au loin avant de s’approcher d’un pas joyeux en lui faisant ce sourire qu’il aimait par-dessus tout.
Et alors qu’ils se rejoignaient enfin, leurs lèvres s‘effleurèrent délicatement dans un tendre baiser.
« Tu m’as manquée… »
« Toi aussi. »
Se tenant mutuellement par les bras, ils se regardaient avec amour comme s’ils se découvraient pour la première fois.
« Comment s’est passé ton voyage ? »
« Horrible, tu n’étais pas avec moi. Et chaque seconde était un calvaire sans fin. Devoir supporter ces ignobles médecins orgueilleux qui cherchent à vous accabler de leur savoir ridicule. Mais peu importe, je suis enfin de retour. Avec toi. »
Revenant d’un stage de médecine long de deux semaines de la Grande ville, Faust était ravi de pouvoir enfin revoir sa femme et de passer du temps en sa compagnie. Un temps tellement précieux qu’il aurait souhaité qu’il ne prenne jamais fin. Mais la journée n’était pas encore terminée, et il restait des patients à soigner dans ce petit hôpital où ils travaillaient tous deux. Après seulement, il pourrait s’accorder un peu de temps seul avec celle qui le rendait heureux.
Enfilant adroitement la blouse par habitude que lui tendait sa femme, ils partirent ensemble se mettre au travail alors que de nouveaux patients arrivaient.
Ainsi la fin de la journée s’écoula, aidant des gens, prodiguant des soins et du réconfort, tant par des médicaments que par des paroles réconfortantes. Alors qu’il était en train de mettre en place une perfusion pour un patient, Faust ne pouvait s’empêcher d’être admiratif devant les talents d’Elisa pour calmer les patients. Avec de simples mots, elle était encore plus efficace qu’un calmant et parvenait à calmer les patients les plus récalcitrants. Elle prononçait quelques paroles de sa voix mélodieuse et le malade cessait de gesticuler et de hurler immédiatement. Elle était vraiment exceptionnelle. Faust s’approcha d’ailleurs d’elle, remarquant la nuit qui avait commencée à tomber dehors.
« Tu vas me le dire aujourd’hui ? »
« Toujours pas ! »
Depuis ce fameux jour où, âgé de huit ans il avait décidé de la sauver, il avait travaillé sans relâche, finissant toujours largement premier à l’école, obtenant toujours les meilleurs résultats années après années jusqu’à entrer dans une école réputée de médecine où il avait cherché sans cesse un remède à sa maladie. Il avait travaillé sans relâche, ne s’accordant aucun repos, étudiant la nuit comme le jour jusqu’au fameux jour. Le jour où enfin, après plus de dix ans d’études, il avait trouvé un remède. Ce même jour où il avait immédiatement couru à en perdre haleine, une petite fiole rempli de liquide fermement tenue dans sa main fermée, jusqu’à la petite maison de ses souvenirs, trouvant une magnifique demoiselle pâle étendue sur un lit à l’étage. Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs, son visage et son corps de petite fille changés en une magnifique jeune femme. Et sans un mot, juste en la regardant droit dans les yeux, il s’approcha d’elle et lui administra le médicament qu’elle prit sans hésitation. Et elle lui sourit.
« Te voilà enfin. »
« Je suis désolé. »
Et en ce beau jour de printemps, il l’avait demandé en mariage avant même qu’elle ne fût guérie. S’agenouillant au pied de son lit, il lui demanda de l’épouser et de l’aimer pour toujours d’une voix fébrile. Il était redevenu le petit enfant de huit ans qui avait promis de la sauver bien des années auparavant. Et elle avait accepté.
Mais même accaparé durant toutes ses années à son travail et ses recherches, une question venait le hanter à laquelle il n’avait pas de réponse. Que lui avait-elle dit ce fameux jour, lorsqu’elle avait ouvert la fenêtre pour la première fois ?
Et aujourd’hui encore, il espérait qu’elle veuille bien lui répéter ces fameux mots, ces mots qui l’avaient poursuivi durant toutes ses études. Mais comme à chaque fois, elle refusa, sa bouche formant un magnifique sourire abattant les défenses de Faust une fois encore. Il ne pourrait pas lui en vouloir. Elle était trop magnifique. Il lui fallait donc attendre encore. Et le lendemain il réessaierait.
Ou du moins il aurait voulu.
Ce soir-là il quitta l’hôpital un peu avant sa femme, désireux d’aller lui acheter un cadeau avant que les artisans ne ferment boutique. Elle était quand à elle restée un peu plus longtemps mais avait promis de le rejoindre chez eux, un peu plus tard.
Insouciant, Faust avait donc commencé à déambuler dans cette petite ville qu’il connaissait bien, cherchant un objet susceptible de l’intéresser. Mais alors qu’il allait arrêter son choix sur un magnifique collier recouvert de diamants bleutés, le silence apaisant du soir se brisa.
Des bruits sourds d’impacts, puis d’explosions retentirent dans toute la ville. Les murs des maisons tremblèrent, le sol vibra furieusement sous ses pieds et des cris retentirent partout autour de lui. Les gens couraient en tous sens, paniqués. Faust n’avait jamais connu de tremblement de terre depuis qu’il était né. Et ce n’en était d’ailleurs pas un.
Courant vers le littoral où était construit l’hôpital dans lequel Elisa devait toujours être, il l’aperçut au loin. Mais ce qui capta son attention était ce qui se trouvait juste derrière, dans la baie. Une dizaine d’immenses navires de guerre, comme il n’en avait jamais vu, bombardant sans le moindre répit chaque mètre carré du village. Les boulets de canon pleuvaient autour de lui, détruisant tout sur leur passage, faisant s’écrouler des bâtisses entières. Le monde n’était que Chaos. Ce que les explosions n’avaient pas encore détruit était ravagé par les flammes, l’air même semblait composé de cendres, mais Faust n’avait d’yeux que pour une unique chose. L’hôpital qui avait été réduit en miette.
Alors que les habitants encore en vie et encore valides fuyaient vers la forêt qui se trouvait derrière le village pour se mettre à l’abri, Faust avançait à contre sens, vers la mer. Il se fichait des boulets qui pleuvaient autour de lui, il se fichait de mourir, il courait. Le monde semblait tourner au ralenti autour de lui, plus rien ne semblait exister. Ses yeux ne lui montraient qu’une seule et unique image : les ruines fumantes de ce qui avait été il y a quelques minutes seulement un petit hôpital. Ses autres sens étaient brouillés, il n’entendait plus les cris, les pleurs.
Le néant.
Courant de toutes ses forces, il avait presque atteint ce qu’il restait de l’hôpital. Chaque pas le portait en avant, et chaque battement de cœur le poussait à retourner en arrière. Un boulet explosa à moins de deux mètres et il fut violemment projeté au sol, mais il se releva et se remit à courir. Il pénétra à travers ce qui avait été l’entrée de l’hôpital, passa à côté de corps sans vie sans même les remarquer, il ne cherchait qu’une chose. Il ne voulait qu’une chose. Courant dans les restes de couloirs, escaladant les ruines lorsque les rochers lui bloquaient le chemin, empruntant d’autres chemins lorsque les flammes lui barraient la route, il hurlait son nom. La fumée l’empêchait de respirer pourtant il continuait de hurler, de courir dans l’espoir de la trouver.
Et un reflet doré vint capturer son regard.
Étendue sur le sol, dans un coin d’une pièce sans toit, sa longue chevelure encadrant sa tête délicate. Elle paraissait paisiblement étendue, sans la moindre trace de peur sur son visage.
Elisa.
Se jetant à genoux, Faust hurla son nom en lui implorant de lui répondre. Ses yeux baignés de larmes, il la serra contre sa poitrine en continuant de l’appeler. Mais elle ne lui répondait pas. Son visage était figé, ses yeux bleus grands ouverts, le dévisageant avec une étrange expression, son sourire habituel figé lui-aussi sur son visage. Faust sentait le liquide chaud sur sa main droite qui soutenait la tête légère d’Elisa au creux de sa paume. Mais son cerveau ne répondait plus. Il regardait sa femme avec amour, un sourire incertain au coin des lèvres.
« Mon ange… »
Ses yeux plongés dans ceux de celle qu’il aimait.
« Tu es très belle ce soir… »
La soulevant avec délicatesse dans ses bras, il cala confortablement sa tête inerte au creux de son épaule et quitta la pièce en marchant lentement. Au cours de sa course, il s’était écorché à de nombreux endroits, parfois même jusqu’à l’os, se faisant de nombreuses plaies ensanglantées. Il avait même reçu un éclat de bois assez conséquent qui s’était figé presque entièrement dans son dos, mais peu importait. Il ne sentait pas la douleur. Il marchait devant lui, regardant sans voir le décor de mort qui l’entourait, son attention uniquement portée sur la silhouette frêle qu’il tenait délicatement dans ses bras. Et il marcha. Encore et encore jusqu’à ce que ses jambes ne le portent plus.
Il chuta une première fois.
Mais il se releva et continua à marcher pendant plusieurs mètres, n’ayant pas desserré l’étreinte autour du corps qu’il portait, le tenant toujours avec précaution. Et il chuta à nouveau.
Mais cette fois-ci il resta au sol.
Ses jambes ne répondaient plus, et refusaient de continuer. Il regarda alors autour de lui et vit comme pour la première fois. Il avait marché vers la plage, le seul endroit encore pur, seulement composé de sable fin. Le seul endroit ayant échappé au massacre des pirates. Il regarda sa femme et lui murmura au creux de l’oreille avant de la déposer sur le sable devant lui.
« Cet endroit est magnifique, n’est ce pas mon amour? Tout comme toi… »
La lune haute dans le ciel se reflétait sur la mer devant lui, laissant une trainée de lumière argentée jusqu’à la plage, comme un chemin lumineux menant loin vers l’horizon. Un chemin de lumière unique, un chemin pour les anges. Puis il s’allongea à ses côtés en prenant garde de ne pas la bousculer, enroulant ses bras autour de sa taille, se laissant bercer par le son mélodieux de la mer.
Au fond de lui-même, il avait toujours sut.
Il avait toujours su ce qu’Elisa avait prononcé à la fenêtre alors qu’il courait face au vent. Ces précieuses paroles que le vent avait essayé d’emporter. Désormais, elles ne résonnaient plus que comme un murmure au milieu des vagues. Un murmure sous la forme d’une promesse.
Je t’attendrai…
Il ne sut jamais combien de temps il resta étendu là à ses côtés, et il failli probablement mourir si la mer glaciale ne lui avait pas éclaboussé le visage, le tirant d’un sommeil obscur. Ouvrant ses paupières douloureuses, il regarda difficilement devant lui.
Elisa avait disparue.
Cherchant à se redresser, Faust remarqua que son corps ne lui répondait plus et qu’il avait mal absolument partout, le faisant hurler de douleur. Et alors que devant l’acharnement du destin des larmes commençaient à nouveau à remplir ses yeux, il remarqua une forme sombre. Posée à l’endroit même où le corps de sa femme reposait lorsqu’il l’avait déposé sur le sable, l’objet était immobile, apporté sans nul doute par la mer. Une sorte de fruit sombre et de forme allongée.
Faust remarqua alors qu’il mourrait de faim. Mais il avait tout perdu, et s’il attendait encore un peu, la mort viendrait surement le chercher lui aussi, le réunissant enfin avec son amour. Mais ce fruit obscur semblait vraiment unique, jamais Faust n’en avait vu auparavant, dans aucun manuel de cours. Et surtout, il ne semblait réellement pas comestible. Avec un peu de chance, cela lui permettrait de mourir rapidement sans avoir à souffrir de longs jours avant que la faim et la soif ne le terrassent. N’ayant de toute façon plus rien à perdre, Faust rassembla ses ultimes forces, et s’appuya sur son épaule douloureuse pour se mettre au niveau du fruit en serrant les dents pour ne pas sombrer dans l’inconscience à cause de la douleur.
Et il croqua.
Une unique bouchée.
D’apparence banale.
Mais Faust sentit que quelque chose changeait. Et il regarda son corps. Ses nombreuses blessures cicatrisaient à vue d’œil comme par enchantement, le sang perdu réintégrant son corps et formant une espèce de croute rugueuse à la place des entailles, et le morceau de bois planté dans son dos commença à se retirer de sa peau, comme poussé par une force mystérieuse. Et alors que la perte de sang conséquente qu’il avait subit aurait dû le laisser sans force et exsangue, il sentit la vie affluer de nouveau dans ses veines, le sang couler dans son corps. Il reprenait vie. La quantité de sang parcourant son corps augmentait. Et ses forces lui revenaient.
Se hissant d’abord avec précaution sur sa jambe droite, puis sa jambe gauche, il remarqua que l’ensemble des ses blessures avaient cicatrisées. Et que même s’il avait encore mal partout, son corps était guérit. Il était en vie.
Et alors qu’il se retourna précipitamment pour observer le fruit responsable de cet étrange phénomène, il ne trouva rien. Le fruit avait disparût, lui aussi emporté par la mer. Cette mer qui avait emportée son amour vers le paradis, cette mer qui lui avait redonnée la vie alors qu’il ne le souhaitait plus. Cette mer qui lui avait donnée une mission. Et comme un seau d’eau glacé, un souvenir lui revint en tête, bref, violent. Mais net.
Alors qu’il courait vers l’hôpital deux jours plus tôt, les navires qui lui faisaient face portaient tous un emblème distinctif. Un emblème reconnaissable entre tous. Non pas un crâne blanc sur fond noir. Mais autre chose.
Un signe représentant un oiseau bleu sur des voiles blanches.
La Marine.
Serrant le poing si fort que ses ongles tailladèrent sa chair, Faust comprit. Ce n’était pas des pirates qui avaient attaqués son village. Mais des Marines. Surement des Marines abusant de leur pouvoir, désireux sans doute de s’amuser un peu. Et désormais il n’aurait plus qu’un but.
La vengeance.
C’est ainsi que dans sa quête contre les Marines, Faust s’engagea dans un équipage pirate et partit sur la mer. Cette mer qui l’avait sauvé. Et durant son périple, il ferait tout pour détruire la marine. Et qui sait, peu être que dans le vaste monde il existe un moyen pour pouvoir faire revivre les morts…
P.S: J'ai conçu mon histoire de manière à acquérir mon fruit du démon à la fin du récit parce que je trouvais ça "classe". Mais si je dois changer pour telle ou telle raison (à vous de voir), j'adapterai la fin de mon récit, il n'y a aucun problème! J'attends donc votre avis.
P.S.2: J'avais initialement rédigé mon histoire comme un test RP en pensant que vu la longueur etc cela suffirait, mais si je dois en faire un autre, il n'y a aucun problème! Envoyez moi le sujet et j'aviserai!
[Minimum 20 lignes]
>> Test RP
Obscurité.
Tout n’était que ténèbres autour de Faust. Des ténèbres profondes et denses où rien n’était visible. Il n’arrivait même pas à voir ses mains lorsqu’il les tendait désespérément devant lui. Le noir le plus complet régnait autour de lui, accentué par un silence absolu, qui empêchait quiconque de posséder le moindre repère. Tant physique, visuel, olfactif ou encore auditif, tout semblait inutile dans cette obscurité sans fin. La seule chose que Faust parvenait à déterminer avec plus ou moins d’exactitude était qu’il sentait une matière dure et lisse sous ses pieds : un sol. C’était déjà un bon point. Mais encore allait-il falloir qu’il réussisse à se mouvoir dans ces circonstances.
Précautionneusement, il avança son pied gauche vers l’avant, suivit de son pied droit, mais sans repère, il perdit l’équilibre et chuta au sol dans un bruit mat en se cognant la tête sur le sol.
Tentative manquée.
Une fois qu’il eut recouvré ses esprits, il posa ses mains sur le sol de manière à doubler ses points d’appuis et poussa vers ce qui semblait être le haut dans l’espoir de se relever. Il ignorait totalement l’endroit où il se trouvait et la façon dont il y avait atterrit, mais une chose était sure, cela ne lui plaisait pas du tout.
Il détestait perdre le contrôle de la situation, et là, la situation menaçait de lui échapper totalement. Forçant sa respiration à se calmer pour ne pas s’énerver davantage, il eut une idée. Il dirigea lentement sa main droite vers sa hanche, et après avoir tâtonné une première fois un peu trop haut, il dénicha les rebords de sa sacoche qui ne le quittait jamais. Il reprenait enfin les choses en main. Ou au moins, il ne resterait pas passif.
« Nous allons procéder à quelques expériences… Hé,hé,hé… »
Sa voix avait résonnée comme un tambour dans le silence environnant, avant d’être reprise comme par un écho lointain. Faust ressentit une certaine satisfaction devant sa voix qui résonna au loin, puissante et unique. D’un mouvement fluide, il passa habilement la main sous le rebord de sa sacoche et attrapa deux de ces petits instruments qu’il affectionnait particulièrement.
Des scalpels.
Caressant du bout du doigt leur lame effilée il eut un frisson d’excitation et son visage se fendit d’un sourire carnassier. Il adorait ces petits outils, capables de découper la chair humaine aussi facilement que du beurre, et même les os, si l’on y mettait assez de vigueur. Et que l’on savait s’y prendre. Or, il s’agissait là d’un domaine dans lequel il excellait particulièrement, et il en était très fier. Faust adorait les courbes que formait les scalpels, des courbes douces, délicates, mais pourtant si dangereuses. La lumière semblait captée par le tranchant effilé de la lame, luisant d’un éclat argenté, hypnotisant quiconque y portait son regard, jusqu’au moment où la douleur de la lame plantée dans la peau brise l’illusion. C’était à chaque fois un moment unique.
Revenant au problème présent, il saisit les scalpels du bout des doigts à la manière d’un éventail, et effectua une brusque rotation du poignet, les projetant sur le sol. L’impact ne se fit pas attendre. Sonore, très bruyant, les scalpels avaient heurtés une surface très compacte.
« Mmmh, si ç’avait été vivant, les scalpels auraient pénétrés aisément le sol. Donc c’est bien un simple sol inerte. Côté positif : Je ne me suis pas fait dévorer par un monstre géant. Côté négatif : Être dans le ventre d’un monstre géant aurait eu certains avantages… »
Faust inclina légèrement la tête sur le côté, son sourire s’élargissant davantage et sa main se rapprochant par réflexe de sa bourse à scalpels. Sa situation n’était donc peu être pas si mauvaise, mais elle n’en restait pas moins préoccupante.
Et les ténèbres qui l’entouraient commençaient à changer, quittant leur côté mystérieux pour se charger d’une aura dangereuse. Désormais, Faust voyait ce noir ambiant comme une possible menace. Peut être même un danger de mort. Habituellement, rien ou presque ne parvenait à l’atteindre, le laissant toujours de marbre. Mais là, Faust commençait à être réellement ennuyé. Le noir qui l’entourait lui procurait une sensation désagréable, et une envie meurtrière commençait à se former dans son esprit. Or il ne voyait absolument rien, et il était peu probable qu’il trouve une victime sous la main dans les secondes qui allaient suivre. Et en effet, ce qui suivit fut totalement différent.
Lumière.
Une intense lumière aveuglante éblouit Faust pendant une fraction de seconde, lui tirant un cri rauque motivé par la douleur et la surprise. Mais aussi rapidement qu’elle était apparue, la lumière disparue. Pour laisse place à une voix douce, mélodieuse, la plus belle que Faust eut jamais entendu.
« Vous n’avez plus que huit minutes à vivre. »
Bien que n’accordant généralement pas d’importance à ce qui l’entourait et à ce qu’on lui disait, préférant faire ce qu’il lui plaisait, cette phrase le laissa réellement perplexe. Cela lui semblait faire une éternité qu’il se trouvait dans le noir le plus total, et lorsqu’enfin quelque chose survenait pour briser cette situation, une voix des plus agréables annonçait que dans huit minutes il mourrait.
Faust était partagé entre surprise et consternation.
Surprise devant cette annonce que l’on pouvait qualifier sans problème de bizarre, et consternation devant le fait qu’il était de nouveau dans le noir et le silence. Une fois c’était déjà énervant. Mais deux, ça dépassait les bornes. Faust sentit monter l’envie de sang en lui. Et ne la refoula pas. Cette fois-ci, ses yeux commencèrent à s’injecter de sang, ses doigts se recourbèrent comme des serres de rapace autour de ses sacoches, prêts à se saisir des lames mortelles…
Et il se réveilla.
Faust ouvrit les yeux et détailla le décor qui l’entourait.
Il était chez lui.
Aucun coin sombre, aucune voix bizarre, tout semblait parfaitement normal. Les couleurs avaient réintégré son environnement, tout comme la vie apparemment. Il lui semblait entendre au loin des oiseaux chanter. Se levant du lit dans lequel il se trouvait, il vérifia à nouveau d’un œil noir le paysage qui l’entourait, au cas où il se décide à devenir à nouveau tout noir. Puis au bout de quelques secondes, voyant que rien ne semblait changer, il commença à se détendre, sa soif de sang commençant à redescendre. Il décida alors de sortir de chez lui afin d’aller s’aérer un peu. Ce rêve l’avait vraiment fait sortir de ses gonds.
Sept minutes.
Il traversa presque joyeusement l’entrée, chose très inhabituelle de sa part, lui qui ne montrait jamais ses émotions, et qui ne semblait d’ailleurs ne pas en avoir. Sa frustration quasiment envolée, il commença à s’éloigner de la maison, les mains dans les poches de sa blouse qui ne le quittait jamais. Et levant les yeux au ciel, il commença à observer les nuages, ces formes blanches à l’aspect insaisissables qui clairsemaient le ciel. Il adorait regarder le ciel, car il avait l’impression que son esprit s’évadait loin de cette Terre peuplée d’êtres vils et malsain. Il se complaisait à espérer que loin au dessus des nuages, sa femme vivait peut être en l’attendant, en le regardant… Bien entendu, vu de l’extérieur le regard de Faust semblait perdu dans le vague, comme incontrôlable, indépendant de sa volonté. On aurait même pu douter de la présence de la vie derrière ses yeux inanimés, si son corps ne continuait de se mouvoir.
Six minutes.
Il marchait maintenant depuis peu de temps, et quelque chose attira son attention. Bien que paraissant continuellement détaché du monde qui l’entourait, il n’en restait pas moins un ex-scientifique, et un docteur qui plus est. Une profession dans laquelle la moindre erreur peut être fatale et qui impose donc une vigilance de chaque instant. Et si le commun des mortels pensait qu’il ne prenait jamais garde à rien, la vérité était que son cerveau analysait méthodiquement tout ce qui l’entourait par réflexe, ce qui lui permettait d’évaluer les lieux, les personnes l’entourant, et bien d’autres choses qui pouvaient s’avérer très utiles lors d’un combat par exemple. Faust observait souvent le ciel, et il avait l’habitude de voir des nuages. Et jamais encore, il n’avait vu des nuages identiques. Jusqu’à maintenant. Le nuage qui le surplombait ressemblait en tout point à celui qu’il avait vu en quittant sa maison. Intrigué, il quitta le ciel pour regarder face à lui. Trônant fièrement sur l’herbe verte, bien en vue : sa maison.
Cinq minutes.
Alors qu’il avait marché en ligne droite, il aurait du s’éloigner de plus en plus et pourtant le voilà qui se trouvait face à elle. Il n’avait pourtant jamais fait demi-tour et le chemin qu’il avait emprunté menait normalement dans un champ de fleurs. Ce qui passait là était donc physiquement impossible. Et alors que Faust avait tout juste commencé à se calmer et qu’il retrouvait ses anciennes habitudes et sa vie, voilà qu’une autre situation inexplicable s’imposait à lui. Et déjà que la première avait failli le mettre hors de lui, il sentit le sang se remettre à cogner contre sa tempe. L’énervement revenait à vive allure. Pivotant sur lui même, il partit en courant à l’opposé de sa maison, en espérant que ce n’était qu’un égarement de son esprit et que tout allait bien. Mais rapidement, il commença à apercevoir une forme qui s’érigeait à l’horizon, plus imposante à chaque foulée qu’il faisait, jusqu’à devenir identifiable. Sa maison.
S’en était trop, quelqu’un ou quelque chose jouait avec ses nerfs et la goutte avait fait déborder le vase. Il n’était pas chez lui de toute évidence, et à ce rythme-là, il ne risquait pas d’y revenir en vitesse.
« Qui que tu sois montre-toi ! »
Ses yeux brillaient de folie, son corps agité de tremblements incontrôlés, Faust devenait totalement fou, ses doigts fouillant déjà dans ses sacoches pour se refermer autour de scalpels tranchant. Il comptait bien faire passer l’envie de plaisanter à celui qui lui faisait subir ce traitement. Puis il se rappela alors les mots qu’avait prononcés la voix lorsqu’il se trouvait dans le noir. Il ne lui restait que huit minutes à vivre. D’un rapide calcul mental, Faust évalua le temps qui s’était écoulé depuis qu’il était réveillé afin de déterminer le temps qu’il lui restait.
Quatre minutes.
La moitié du temps s’était déjà écoulée sans qu’il n’y prenne garde. Et soudain, sans que rien ne le laisse présager, la terre trembla. Le sol sous les pieds de Faust commença à vibrer d’abord de manière très légère, puis très rapidement le tremblement s’accentua jusqu’à remonter le long de ses jambes, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Un tremblement de terre allait-il être l’élément qui serait responsable de sa mort ?
Et il la vit.
Gigantesque. Encore plus imposante que les fameux Rois des mers qui peuplent la dangereuse Calm Belt, la chose présentait une gueule immense, garnie de crocs innombrables. Son corps semblait recouvert d’une sorte de cuir écailleux très dense, et Faust ne doutait pas un instant que ses scalpels soient inutiles devant un tel mastodonte. La créature courait dans la direction de Faust à l’aide de ses deux pattes arrière, plus imposantes que celles antérieures. Et elle était tellement grosse que le sol tremblait violemment lorsque l’une de ses pattes s’y enfonçait, laissant une large empreinte capable de contenir plusieurs hommes. Elle avait beau être encore loin, Faust ne se fit pas prier, et contre toute attente détala dans la direction opposée. Il était hors de question qu’il affronte un truc aussi énorme, ses chances de survie passant bien en dessous de zéro dans une telle situation. La tête comptait davantage que les muscles. Chose qu’il n’avait pas de toute façon.
« Putain ! Ça ne devrait même pas exister ce genre de truc, ha,ha,ha ! »
Faust courait à en perdre haleine, et face à un tel monstre, son cerveau commençait à dérailler, lui faisant complètement perdre la raison. Il attrapa une dizaine de scalpels et les planta dans le sol, lame vers le haut, sans même s’arrêter de courir.
Trois minutes.
« On va voir si t’es sensible de la plante des pieds mon gros! »
Mais bien que Faust coure de toutes ses forces, ses pas étaient dérisoires en comparaison de ceux la monstrueuse bête. Et à chaque seconde, la distance qui les séparait réduisait à vue d’œil, à l’avantage du monstre. Il n’était d’ailleurs plus qu’à une vingtaine de mètres de Faust, la terre se fissurant sous ses pas, lorsqu’il posa la patte sur les scalpels. Et hurla. Ou plutôt rugit.
« Hé,hé,hé ! Une épine dans le pied rend toujours les gens joyeux ! »
Faust continuait de courir, riant maintenant à gorge déployée. La folie l’avait fait sombrer dans un état de delirium profond. Il ne raisonnait plus, et face à une telle menace, il s’amusait.
Deux minutes.
Puis aussi improbable que cela puisse paraître, alors que rien ne poussait en ce sens, Faust s’immobilisa. Alors que le monstre visiblement fou de rage continuait sa progression vers Faust, désireux sans le moindre doute de le dévorer sauvagement, Faust se tenait un peu plus loin, immobile, lui tournant le dos. Puis sans se préoccuper du monstre, il s’assit tranquillement dans l’herbe en se tournant face à lui, étalant avec un soin inhabituel les pans de sa blouse, comme pour éviter de les froisser. Il porta ensuite les mains à ses sacoches et les vida, étalant l’ensemble de ses scalpels devant lui, sur le sol.
Le monstre lui faisait désormais face, le surplombant de toute sa hauteur, à moins de cinq mètres de distance. Il s’était arrêté lui aussi.
Une minute.
Faust le regarda dans les yeux, un sourire énigmatique sur son visage blanc. Et de son côté le monstre semblait le regardait également à travers les deux fentes noires lui servant d’yeux, immobile, comme annonceur d’une mort prochaine. Sa bouche tordue en une grimace d’où gouttait une bave visqueuse.
Puis au bout de plusieurs secondes, ils attaquèrent.
Faust attrapa chaque scalpel un à un et les jeta en avant droit dans la gueule adverse qui lui faisait face de toutes ses forces. Ses mains semblaient floues, volant de la pelouse en faisant disparaître une lame à chaque geste, jusqu’à fendre l’air, projetant les instruments de mort vers la bête. Et de son côté la gueule béante s’approchait de Faust qui ne reculait pas. Le temps semblait ralentir autour des deux protagonistes. Pour chaque mètre que la mâchoire hérissée de crocs franchissait jusqu’à sa proie, elle recevait plusieurs scalpels qui venaient se planter dans sa chair dans un bruit mât, faisant gicler le sang. Jusqu’à ce que Faust ait épuisé ses réserves. Ses lèvres soulignées de violet s’écartèrent davantage, élargissant son sourire. Il connaissait par cœur le nombre de ses scalpels. Or il s’était rendu compte d’une chose importante, il lui en manquait deux. Deux scalpels qui avaient servis à tester la matière dont était composé le sol dans la pièce noire lors de son rêve.
Et la gueule se referma sur lui.
Noir total.
Il ouvrit les yeux.
Faust était adossé contre le tronc d’un arbre creux, le soleil avait commencé à décliner, se dirigeant vers l’horizon. Un mince filet de bave avait coulé au coin de ses lèvres, se perdant jusqu’à son menton. Inclinant la tête sur le côté, il s’essuya d’un revers de manche, un sourire apparaissant sur son visage, un regard vide dirigé vers l’horizon.
C’est à cet instant précis qu’un rat décida de quitter son abri du tronc pour se risquer à découvert. Sans changer d’expression, Faust planta sauvagement un scalpel dans le corps du rat qui mourut dans un horrible cri, transpercé de part en part. Il n’avait même pas jeté un regard au rat. Tirant d’un coup sec pour retirer la lame du cadavre, Faust l’essuya ensuite sur un coin de sa blouse et le remit dans sa sacoche où il l’avait prit un instant plus tôt. Il étira ensuite ses jambes engourdies, un soupir de bonheur s’échappant de ses lèvres. Et il se leva, réajustant sa blouse avant de partir vers l’horizon d’un pas assuré. Il sifflota un instant avant de murmurer, plus pour soi-même qu’autre chose.
« Je ne ferai plus jamais de sieste après avoir bu de l’alcool… »
Tout n’était que ténèbres autour de Faust. Des ténèbres profondes et denses où rien n’était visible. Il n’arrivait même pas à voir ses mains lorsqu’il les tendait désespérément devant lui. Le noir le plus complet régnait autour de lui, accentué par un silence absolu, qui empêchait quiconque de posséder le moindre repère. Tant physique, visuel, olfactif ou encore auditif, tout semblait inutile dans cette obscurité sans fin. La seule chose que Faust parvenait à déterminer avec plus ou moins d’exactitude était qu’il sentait une matière dure et lisse sous ses pieds : un sol. C’était déjà un bon point. Mais encore allait-il falloir qu’il réussisse à se mouvoir dans ces circonstances.
Précautionneusement, il avança son pied gauche vers l’avant, suivit de son pied droit, mais sans repère, il perdit l’équilibre et chuta au sol dans un bruit mat en se cognant la tête sur le sol.
Tentative manquée.
Une fois qu’il eut recouvré ses esprits, il posa ses mains sur le sol de manière à doubler ses points d’appuis et poussa vers ce qui semblait être le haut dans l’espoir de se relever. Il ignorait totalement l’endroit où il se trouvait et la façon dont il y avait atterrit, mais une chose était sure, cela ne lui plaisait pas du tout.
Il détestait perdre le contrôle de la situation, et là, la situation menaçait de lui échapper totalement. Forçant sa respiration à se calmer pour ne pas s’énerver davantage, il eut une idée. Il dirigea lentement sa main droite vers sa hanche, et après avoir tâtonné une première fois un peu trop haut, il dénicha les rebords de sa sacoche qui ne le quittait jamais. Il reprenait enfin les choses en main. Ou au moins, il ne resterait pas passif.
« Nous allons procéder à quelques expériences… Hé,hé,hé… »
Sa voix avait résonnée comme un tambour dans le silence environnant, avant d’être reprise comme par un écho lointain. Faust ressentit une certaine satisfaction devant sa voix qui résonna au loin, puissante et unique. D’un mouvement fluide, il passa habilement la main sous le rebord de sa sacoche et attrapa deux de ces petits instruments qu’il affectionnait particulièrement.
Des scalpels.
Caressant du bout du doigt leur lame effilée il eut un frisson d’excitation et son visage se fendit d’un sourire carnassier. Il adorait ces petits outils, capables de découper la chair humaine aussi facilement que du beurre, et même les os, si l’on y mettait assez de vigueur. Et que l’on savait s’y prendre. Or, il s’agissait là d’un domaine dans lequel il excellait particulièrement, et il en était très fier. Faust adorait les courbes que formait les scalpels, des courbes douces, délicates, mais pourtant si dangereuses. La lumière semblait captée par le tranchant effilé de la lame, luisant d’un éclat argenté, hypnotisant quiconque y portait son regard, jusqu’au moment où la douleur de la lame plantée dans la peau brise l’illusion. C’était à chaque fois un moment unique.
Revenant au problème présent, il saisit les scalpels du bout des doigts à la manière d’un éventail, et effectua une brusque rotation du poignet, les projetant sur le sol. L’impact ne se fit pas attendre. Sonore, très bruyant, les scalpels avaient heurtés une surface très compacte.
« Mmmh, si ç’avait été vivant, les scalpels auraient pénétrés aisément le sol. Donc c’est bien un simple sol inerte. Côté positif : Je ne me suis pas fait dévorer par un monstre géant. Côté négatif : Être dans le ventre d’un monstre géant aurait eu certains avantages… »
Faust inclina légèrement la tête sur le côté, son sourire s’élargissant davantage et sa main se rapprochant par réflexe de sa bourse à scalpels. Sa situation n’était donc peu être pas si mauvaise, mais elle n’en restait pas moins préoccupante.
Et les ténèbres qui l’entouraient commençaient à changer, quittant leur côté mystérieux pour se charger d’une aura dangereuse. Désormais, Faust voyait ce noir ambiant comme une possible menace. Peut être même un danger de mort. Habituellement, rien ou presque ne parvenait à l’atteindre, le laissant toujours de marbre. Mais là, Faust commençait à être réellement ennuyé. Le noir qui l’entourait lui procurait une sensation désagréable, et une envie meurtrière commençait à se former dans son esprit. Or il ne voyait absolument rien, et il était peu probable qu’il trouve une victime sous la main dans les secondes qui allaient suivre. Et en effet, ce qui suivit fut totalement différent.
Lumière.
Une intense lumière aveuglante éblouit Faust pendant une fraction de seconde, lui tirant un cri rauque motivé par la douleur et la surprise. Mais aussi rapidement qu’elle était apparue, la lumière disparue. Pour laisse place à une voix douce, mélodieuse, la plus belle que Faust eut jamais entendu.
« Vous n’avez plus que huit minutes à vivre. »
Bien que n’accordant généralement pas d’importance à ce qui l’entourait et à ce qu’on lui disait, préférant faire ce qu’il lui plaisait, cette phrase le laissa réellement perplexe. Cela lui semblait faire une éternité qu’il se trouvait dans le noir le plus total, et lorsqu’enfin quelque chose survenait pour briser cette situation, une voix des plus agréables annonçait que dans huit minutes il mourrait.
Faust était partagé entre surprise et consternation.
Surprise devant cette annonce que l’on pouvait qualifier sans problème de bizarre, et consternation devant le fait qu’il était de nouveau dans le noir et le silence. Une fois c’était déjà énervant. Mais deux, ça dépassait les bornes. Faust sentit monter l’envie de sang en lui. Et ne la refoula pas. Cette fois-ci, ses yeux commencèrent à s’injecter de sang, ses doigts se recourbèrent comme des serres de rapace autour de ses sacoches, prêts à se saisir des lames mortelles…
Et il se réveilla.
Faust ouvrit les yeux et détailla le décor qui l’entourait.
Il était chez lui.
Aucun coin sombre, aucune voix bizarre, tout semblait parfaitement normal. Les couleurs avaient réintégré son environnement, tout comme la vie apparemment. Il lui semblait entendre au loin des oiseaux chanter. Se levant du lit dans lequel il se trouvait, il vérifia à nouveau d’un œil noir le paysage qui l’entourait, au cas où il se décide à devenir à nouveau tout noir. Puis au bout de quelques secondes, voyant que rien ne semblait changer, il commença à se détendre, sa soif de sang commençant à redescendre. Il décida alors de sortir de chez lui afin d’aller s’aérer un peu. Ce rêve l’avait vraiment fait sortir de ses gonds.
Sept minutes.
Il traversa presque joyeusement l’entrée, chose très inhabituelle de sa part, lui qui ne montrait jamais ses émotions, et qui ne semblait d’ailleurs ne pas en avoir. Sa frustration quasiment envolée, il commença à s’éloigner de la maison, les mains dans les poches de sa blouse qui ne le quittait jamais. Et levant les yeux au ciel, il commença à observer les nuages, ces formes blanches à l’aspect insaisissables qui clairsemaient le ciel. Il adorait regarder le ciel, car il avait l’impression que son esprit s’évadait loin de cette Terre peuplée d’êtres vils et malsain. Il se complaisait à espérer que loin au dessus des nuages, sa femme vivait peut être en l’attendant, en le regardant… Bien entendu, vu de l’extérieur le regard de Faust semblait perdu dans le vague, comme incontrôlable, indépendant de sa volonté. On aurait même pu douter de la présence de la vie derrière ses yeux inanimés, si son corps ne continuait de se mouvoir.
Six minutes.
Il marchait maintenant depuis peu de temps, et quelque chose attira son attention. Bien que paraissant continuellement détaché du monde qui l’entourait, il n’en restait pas moins un ex-scientifique, et un docteur qui plus est. Une profession dans laquelle la moindre erreur peut être fatale et qui impose donc une vigilance de chaque instant. Et si le commun des mortels pensait qu’il ne prenait jamais garde à rien, la vérité était que son cerveau analysait méthodiquement tout ce qui l’entourait par réflexe, ce qui lui permettait d’évaluer les lieux, les personnes l’entourant, et bien d’autres choses qui pouvaient s’avérer très utiles lors d’un combat par exemple. Faust observait souvent le ciel, et il avait l’habitude de voir des nuages. Et jamais encore, il n’avait vu des nuages identiques. Jusqu’à maintenant. Le nuage qui le surplombait ressemblait en tout point à celui qu’il avait vu en quittant sa maison. Intrigué, il quitta le ciel pour regarder face à lui. Trônant fièrement sur l’herbe verte, bien en vue : sa maison.
Cinq minutes.
Alors qu’il avait marché en ligne droite, il aurait du s’éloigner de plus en plus et pourtant le voilà qui se trouvait face à elle. Il n’avait pourtant jamais fait demi-tour et le chemin qu’il avait emprunté menait normalement dans un champ de fleurs. Ce qui passait là était donc physiquement impossible. Et alors que Faust avait tout juste commencé à se calmer et qu’il retrouvait ses anciennes habitudes et sa vie, voilà qu’une autre situation inexplicable s’imposait à lui. Et déjà que la première avait failli le mettre hors de lui, il sentit le sang se remettre à cogner contre sa tempe. L’énervement revenait à vive allure. Pivotant sur lui même, il partit en courant à l’opposé de sa maison, en espérant que ce n’était qu’un égarement de son esprit et que tout allait bien. Mais rapidement, il commença à apercevoir une forme qui s’érigeait à l’horizon, plus imposante à chaque foulée qu’il faisait, jusqu’à devenir identifiable. Sa maison.
S’en était trop, quelqu’un ou quelque chose jouait avec ses nerfs et la goutte avait fait déborder le vase. Il n’était pas chez lui de toute évidence, et à ce rythme-là, il ne risquait pas d’y revenir en vitesse.
« Qui que tu sois montre-toi ! »
Ses yeux brillaient de folie, son corps agité de tremblements incontrôlés, Faust devenait totalement fou, ses doigts fouillant déjà dans ses sacoches pour se refermer autour de scalpels tranchant. Il comptait bien faire passer l’envie de plaisanter à celui qui lui faisait subir ce traitement. Puis il se rappela alors les mots qu’avait prononcés la voix lorsqu’il se trouvait dans le noir. Il ne lui restait que huit minutes à vivre. D’un rapide calcul mental, Faust évalua le temps qui s’était écoulé depuis qu’il était réveillé afin de déterminer le temps qu’il lui restait.
Quatre minutes.
La moitié du temps s’était déjà écoulée sans qu’il n’y prenne garde. Et soudain, sans que rien ne le laisse présager, la terre trembla. Le sol sous les pieds de Faust commença à vibrer d’abord de manière très légère, puis très rapidement le tremblement s’accentua jusqu’à remonter le long de ses jambes, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Un tremblement de terre allait-il être l’élément qui serait responsable de sa mort ?
Et il la vit.
Gigantesque. Encore plus imposante que les fameux Rois des mers qui peuplent la dangereuse Calm Belt, la chose présentait une gueule immense, garnie de crocs innombrables. Son corps semblait recouvert d’une sorte de cuir écailleux très dense, et Faust ne doutait pas un instant que ses scalpels soient inutiles devant un tel mastodonte. La créature courait dans la direction de Faust à l’aide de ses deux pattes arrière, plus imposantes que celles antérieures. Et elle était tellement grosse que le sol tremblait violemment lorsque l’une de ses pattes s’y enfonçait, laissant une large empreinte capable de contenir plusieurs hommes. Elle avait beau être encore loin, Faust ne se fit pas prier, et contre toute attente détala dans la direction opposée. Il était hors de question qu’il affronte un truc aussi énorme, ses chances de survie passant bien en dessous de zéro dans une telle situation. La tête comptait davantage que les muscles. Chose qu’il n’avait pas de toute façon.
« Putain ! Ça ne devrait même pas exister ce genre de truc, ha,ha,ha ! »
Faust courait à en perdre haleine, et face à un tel monstre, son cerveau commençait à dérailler, lui faisant complètement perdre la raison. Il attrapa une dizaine de scalpels et les planta dans le sol, lame vers le haut, sans même s’arrêter de courir.
Trois minutes.
« On va voir si t’es sensible de la plante des pieds mon gros! »
Mais bien que Faust coure de toutes ses forces, ses pas étaient dérisoires en comparaison de ceux la monstrueuse bête. Et à chaque seconde, la distance qui les séparait réduisait à vue d’œil, à l’avantage du monstre. Il n’était d’ailleurs plus qu’à une vingtaine de mètres de Faust, la terre se fissurant sous ses pas, lorsqu’il posa la patte sur les scalpels. Et hurla. Ou plutôt rugit.
« Hé,hé,hé ! Une épine dans le pied rend toujours les gens joyeux ! »
Faust continuait de courir, riant maintenant à gorge déployée. La folie l’avait fait sombrer dans un état de delirium profond. Il ne raisonnait plus, et face à une telle menace, il s’amusait.
Deux minutes.
Puis aussi improbable que cela puisse paraître, alors que rien ne poussait en ce sens, Faust s’immobilisa. Alors que le monstre visiblement fou de rage continuait sa progression vers Faust, désireux sans le moindre doute de le dévorer sauvagement, Faust se tenait un peu plus loin, immobile, lui tournant le dos. Puis sans se préoccuper du monstre, il s’assit tranquillement dans l’herbe en se tournant face à lui, étalant avec un soin inhabituel les pans de sa blouse, comme pour éviter de les froisser. Il porta ensuite les mains à ses sacoches et les vida, étalant l’ensemble de ses scalpels devant lui, sur le sol.
Le monstre lui faisait désormais face, le surplombant de toute sa hauteur, à moins de cinq mètres de distance. Il s’était arrêté lui aussi.
Une minute.
Faust le regarda dans les yeux, un sourire énigmatique sur son visage blanc. Et de son côté le monstre semblait le regardait également à travers les deux fentes noires lui servant d’yeux, immobile, comme annonceur d’une mort prochaine. Sa bouche tordue en une grimace d’où gouttait une bave visqueuse.
Puis au bout de plusieurs secondes, ils attaquèrent.
Faust attrapa chaque scalpel un à un et les jeta en avant droit dans la gueule adverse qui lui faisait face de toutes ses forces. Ses mains semblaient floues, volant de la pelouse en faisant disparaître une lame à chaque geste, jusqu’à fendre l’air, projetant les instruments de mort vers la bête. Et de son côté la gueule béante s’approchait de Faust qui ne reculait pas. Le temps semblait ralentir autour des deux protagonistes. Pour chaque mètre que la mâchoire hérissée de crocs franchissait jusqu’à sa proie, elle recevait plusieurs scalpels qui venaient se planter dans sa chair dans un bruit mât, faisant gicler le sang. Jusqu’à ce que Faust ait épuisé ses réserves. Ses lèvres soulignées de violet s’écartèrent davantage, élargissant son sourire. Il connaissait par cœur le nombre de ses scalpels. Or il s’était rendu compte d’une chose importante, il lui en manquait deux. Deux scalpels qui avaient servis à tester la matière dont était composé le sol dans la pièce noire lors de son rêve.
Et la gueule se referma sur lui.
Noir total.
Il ouvrit les yeux.
Faust était adossé contre le tronc d’un arbre creux, le soleil avait commencé à décliner, se dirigeant vers l’horizon. Un mince filet de bave avait coulé au coin de ses lèvres, se perdant jusqu’à son menton. Inclinant la tête sur le côté, il s’essuya d’un revers de manche, un sourire apparaissant sur son visage, un regard vide dirigé vers l’horizon.
C’est à cet instant précis qu’un rat décida de quitter son abri du tronc pour se risquer à découvert. Sans changer d’expression, Faust planta sauvagement un scalpel dans le corps du rat qui mourut dans un horrible cri, transpercé de part en part. Il n’avait même pas jeté un regard au rat. Tirant d’un coup sec pour retirer la lame du cadavre, Faust l’essuya ensuite sur un coin de sa blouse et le remit dans sa sacoche où il l’avait prit un instant plus tôt. Il étira ensuite ses jambes engourdies, un soupir de bonheur s’échappant de ses lèvres. Et il se leva, réajustant sa blouse avant de partir vers l’horizon d’un pas assuré. Il sifflota un instant avant de murmurer, plus pour soi-même qu’autre chose.
« Je ne ferai plus jamais de sieste après avoir bu de l’alcool… »
P.S : La morale de cette histoire est qu’il ne faut pas trop boire d’alcool ! Non allez-y, j’rigole !!
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Informations IRL
- Prénom : Jérémy
Age : 17 ans
Aime : Les livres, absolument tous! Dont les mangas évidemment! J'aime aussi sortir entre amis, faire la fête, faire du sport, tout ce qui se rapporte au combat/art martial (films, livres, sports etc!) et puis j'adore la cuisine italienne... Mmmmh des bonnes pâtes à la sauce tomate... Ou des lasagnes... Qui n'aimerais pas? Bon enfin voilà quoi! Si vous voulez vraiment en savoir plus, ben vous savez où me trouver!
N'aime pas : L'hypocrisie et les traîtres. Je HAIS ceux qui n'ont aucun honneur. Sinon bah j'aime pas les devoirs! ^^
Personnage préféré de One Piece : Très bonne question... J'en aurai tellement à donner... Disons Barbe Blanche et Luffy! Le premier est le plus "grand" de tous les persos de OP selon moi, quand à Luffy... Il est trop énorme pour qu'on l'aime pas!
Caractère : (définissez vous en quelques mots) Euh... Beau, intelligent, sexy et... Modeste? Non j'sais pas, euh sympa, vivant... Non franchement j'y arrive pas, comment donner un avis objectif sur soi-même? Faut demander aux autres plutôt!
Fais du RP depuis : J'en ai fait pendant environ 4-5 ans, puis j'ai fais une pause, et récemment j'ai repris depuis... 1 an?
Disponibilité : (en jours par semaine, c'est bien sur, approximatif)
Très variable étant donné que je suis en Première année de Médecine. Mais disons au minimum 1-2 jours par semaine. Et ça peut aller jusqu'à 7/7 dès que je serai en vacances!
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Dernière édition par Faust le Lun 25 Avr 2011 - 12:00, édité 4 fois