Que tu es fringant, Balty ! Je ne t'avais pas vu la mine si livide depuis que tu as découvert que ta pauvre mère n'avait guère de comptes à rendre avec la faucheuse. Je m'avoue rongée de curiosité, de cette curiosité vilaine un brin voyeuse qui prolonge son oeil vicieux jusque dans les entrailles des morts. Littéralement, aujourd'hui !
Enterré ! Il EST MORT ET BIEN ENTERRÉ ! LA SAUCE GÂTÉE QUI LUI COULAIT DANS LES CANAUX LUI A GICLÉ PAR CHACUNE DES ÉLÉGANTES FENTES QUE MES COUTELAS ONT CREUSÉ A MÊME SA CARCASSE CROULANTE ! IL NE PEUT EN ÊTRE AUTREMENT !
Ta pelle soulève, de plus en plus frénétiquement, des kilogrammes de cette filandreuse terre citadelle d'insectes nécrophages qui tapisse le sol des classiques cimetières roturiers. Je parle des gueux qui ont réussi à se hisser suffisamment au-dessus de leur condition rampante pour atteindre l'illustre honneur de détenir une tombe à eux où ils pourront, pour l'éternité, contempler leur cadavre fondre en un massif festin qui ravira des populations entières d'asticots. Si un cimetière est un monde pour ces petites bestioles, alors sans aucun doute, chaque cadavre qu'il renferme en est un pays. Dont tu es un impertinent touriste, Balty !
Et ainsi, sous une volée de gouttes battantes, un bombardement d'urine pure venu des anges, tu te transformes en chien avide à la recherche d'os à sucer. Les os de Steggart, précisément, une ancienne proie que tu n'aurais, soi-disant, pas tué assez fort, et qui aurait trouvé de bon ton de transformer son décès en un carnaval, ou plutôt en un fumeux jeu de rôle. Il aurait mis en scène son enterrement. Brisé sa belle famille de fangeux, laissé les galeux molosses du gouvernement rayer son nom de la liste des recherchés, et aujourd'hui serait retranché en une paisible retraite en un lieu parfaitement... inconnu, naturellement.
Si tu es à ce point persuadé que Sa mort n'était pas une farce, pourquoi t'obstiner à éventrer la tombe à son nom ?
Le cercueil ! LE VOICI ! Sa moisissure infecte pique en moi de savoureux souvenirs de charcuterie lucrative ! L'HEURE DE M'ASSURER QUE JE N'AI PAS ÉTÉ LE COQ AU VIN !
L'expression exacte parle d'un "dindon de la farce". Même si tu resteras toujours dans le thème de la volaille. A la manière d'un poulet, on pourrait te déchirer le cou que ton corps gonflé de testostérones continuerait à errer seul dans les recoins les plus purulents de notre monde malade !
Tes ongles grincent tandis que tu griffes lamentablement le bois fissuré du cercueil. Mais ne reste pas là au fond de ton trou, Balty ! Remonte la boîte avant que l'averse n'inonde la fosse et ne transforme tes poumons en outres crevées ! Il y a assez d'eau qui fuse à chaque seconde pour nous faire déborder un océan. Les nuages semblent décidés à rendre ton excursion aussi pittoresque que possible, dirait-on, voici l'orage qui ajoute ses notes discordantes à la symphonie des gouttes.
Hmmmf... Mais combien de tonnes devrait peser cet animal ?! Je porte cette boîte à bout de doigts ! Cet écrin à viande froide est beaucoup trop léger !
Ah ? Cela s'annonce plus palpitant qu'une routinière profanation, alors. Dans l'affaire, tu auras même gagné une douche. Mis à part les croûtes de fluides corporels séchés et polis qui parsèment l'amiante qui te sert de cuir, personne ne se plaindra de l'acharnement du ciel à te récurer en profondeur. Tu tires ton cadeau-surprise de la baignoire dans lequel il reposait ; baignoire, oui, l'averse a fait son oeuvre d'une façon aussi brève que zélée. L'opération est étrangement trop rapide et facile, nous qui savons -surtout toi- à quel point la Mort fait prendre des kilos, un bien embêtant fléau pour toutes les ménagères lécheuses de miroir de ce monde ! Ce bazar devrait peser autant qu'un frigidaire bien rempli ! La boîte coulisse sur la terre, si humide que sa texture en devient pareille à une mare de selles, y formant des rails de pâtés peu ragoûtants entre lesquels tu te hisses hors de ta piscine boueuse. Et enfin, tu te décides à fracasser le cercueil à la dague, sectionnant les clous rouillés qui n'ont pas fait longue résistance face à ta furieuse impatience.
Tu chasses le couvercle, puis plonge ton regard dans cette poubelle qui sert à stocker les gueux usagés. Surprise !
Il a... Il a osé... JE TRAVAILLE EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LA FAUCHEUSE MAIS IL NOUS A DÉJOUÉ TOUS LES DEUX ! Je m'en vais lui déverser un GRAND PLEIN DE FUMIER dans sa CAGE THORACIQUE QUE J'AURAI PRÉALABLEMENT OUVERTE AVEC SES PROPRES ONGLES !
Il ne reste plus qu'à faire bouger la paresseuse colonie de vers qui fait chez toi office de cerveau, Balty. Comment s'y est-il pris ? Où est-il désormais ? Pourquoi perds-tu ton temps à hurler des blasphèmes aux orages plutôt qu'à, hum, mûrir ta vengeance ?
QUE LE TONNERRE EN SOIT TÉMOIN ! JE REMPLIRAI CE CERCUEIL DES CHAIRS HACHÉES DE CE FILS DE COYOTE ENDOGAMIQUE ! STEGGART ! Je te retrouverai par-DELA TES TOURS DE PASSE-PASSE, JE TE POURSUIVRAI JUSQUE DANS TON OASIS ET JUSQUE DANS TES CAUCHEMARS, ET JUSQUE DERRIERE TES CAUCHEMARS ET DANS LES COULISSES DES ENFERS SI TU OSES Y FUIR SANS QUE JE NE T'Y ENVOIE ! Et à la place de ce pastiche de tombe...
Tu arraches la croix de bois à pleines mains, une farandole d'échardes vient visiter tes pustules.
... JE PLANTERAI UNE STELE GRAVÉE A MÊME SON CRÂNE !
Bon, j'ai compris. Même ces trombes d'eau ne pourront apaiser le brasier intérieur de rage qui te palpe amoureusement. Je ne sais pas ce qui m'a pris d'attendre de toi que tu me connectes les deux pieuvres anémiques qui te servent de neurones pour réfléchir aux racines de cette désolante situation.
Reprenons depuis le début. C'était courant 1617, c'est cela ? A Rokade ?
...ET CETTE FONTAINE DE PUS INCANDESCENT QUE TU DEVIENDRAS NE ...
Tsssk. 1617. Rokade. Petite virée dans les boyaux cancéreux de ton passé hanté...
Enterré ! Il EST MORT ET BIEN ENTERRÉ ! LA SAUCE GÂTÉE QUI LUI COULAIT DANS LES CANAUX LUI A GICLÉ PAR CHACUNE DES ÉLÉGANTES FENTES QUE MES COUTELAS ONT CREUSÉ A MÊME SA CARCASSE CROULANTE ! IL NE PEUT EN ÊTRE AUTREMENT !
Ta pelle soulève, de plus en plus frénétiquement, des kilogrammes de cette filandreuse terre citadelle d'insectes nécrophages qui tapisse le sol des classiques cimetières roturiers. Je parle des gueux qui ont réussi à se hisser suffisamment au-dessus de leur condition rampante pour atteindre l'illustre honneur de détenir une tombe à eux où ils pourront, pour l'éternité, contempler leur cadavre fondre en un massif festin qui ravira des populations entières d'asticots. Si un cimetière est un monde pour ces petites bestioles, alors sans aucun doute, chaque cadavre qu'il renferme en est un pays. Dont tu es un impertinent touriste, Balty !
Et ainsi, sous une volée de gouttes battantes, un bombardement d'urine pure venu des anges, tu te transformes en chien avide à la recherche d'os à sucer. Les os de Steggart, précisément, une ancienne proie que tu n'aurais, soi-disant, pas tué assez fort, et qui aurait trouvé de bon ton de transformer son décès en un carnaval, ou plutôt en un fumeux jeu de rôle. Il aurait mis en scène son enterrement. Brisé sa belle famille de fangeux, laissé les galeux molosses du gouvernement rayer son nom de la liste des recherchés, et aujourd'hui serait retranché en une paisible retraite en un lieu parfaitement... inconnu, naturellement.
Si tu es à ce point persuadé que Sa mort n'était pas une farce, pourquoi t'obstiner à éventrer la tombe à son nom ?
Le cercueil ! LE VOICI ! Sa moisissure infecte pique en moi de savoureux souvenirs de charcuterie lucrative ! L'HEURE DE M'ASSURER QUE JE N'AI PAS ÉTÉ LE COQ AU VIN !
L'expression exacte parle d'un "dindon de la farce". Même si tu resteras toujours dans le thème de la volaille. A la manière d'un poulet, on pourrait te déchirer le cou que ton corps gonflé de testostérones continuerait à errer seul dans les recoins les plus purulents de notre monde malade !
Tes ongles grincent tandis que tu griffes lamentablement le bois fissuré du cercueil. Mais ne reste pas là au fond de ton trou, Balty ! Remonte la boîte avant que l'averse n'inonde la fosse et ne transforme tes poumons en outres crevées ! Il y a assez d'eau qui fuse à chaque seconde pour nous faire déborder un océan. Les nuages semblent décidés à rendre ton excursion aussi pittoresque que possible, dirait-on, voici l'orage qui ajoute ses notes discordantes à la symphonie des gouttes.
Hmmmf... Mais combien de tonnes devrait peser cet animal ?! Je porte cette boîte à bout de doigts ! Cet écrin à viande froide est beaucoup trop léger !
Ah ? Cela s'annonce plus palpitant qu'une routinière profanation, alors. Dans l'affaire, tu auras même gagné une douche. Mis à part les croûtes de fluides corporels séchés et polis qui parsèment l'amiante qui te sert de cuir, personne ne se plaindra de l'acharnement du ciel à te récurer en profondeur. Tu tires ton cadeau-surprise de la baignoire dans lequel il reposait ; baignoire, oui, l'averse a fait son oeuvre d'une façon aussi brève que zélée. L'opération est étrangement trop rapide et facile, nous qui savons -surtout toi- à quel point la Mort fait prendre des kilos, un bien embêtant fléau pour toutes les ménagères lécheuses de miroir de ce monde ! Ce bazar devrait peser autant qu'un frigidaire bien rempli ! La boîte coulisse sur la terre, si humide que sa texture en devient pareille à une mare de selles, y formant des rails de pâtés peu ragoûtants entre lesquels tu te hisses hors de ta piscine boueuse. Et enfin, tu te décides à fracasser le cercueil à la dague, sectionnant les clous rouillés qui n'ont pas fait longue résistance face à ta furieuse impatience.
Tu chasses le couvercle, puis plonge ton regard dans cette poubelle qui sert à stocker les gueux usagés. Surprise !
Il a... Il a osé... JE TRAVAILLE EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LA FAUCHEUSE MAIS IL NOUS A DÉJOUÉ TOUS LES DEUX ! Je m'en vais lui déverser un GRAND PLEIN DE FUMIER dans sa CAGE THORACIQUE QUE J'AURAI PRÉALABLEMENT OUVERTE AVEC SES PROPRES ONGLES !
Il ne reste plus qu'à faire bouger la paresseuse colonie de vers qui fait chez toi office de cerveau, Balty. Comment s'y est-il pris ? Où est-il désormais ? Pourquoi perds-tu ton temps à hurler des blasphèmes aux orages plutôt qu'à, hum, mûrir ta vengeance ?
QUE LE TONNERRE EN SOIT TÉMOIN ! JE REMPLIRAI CE CERCUEIL DES CHAIRS HACHÉES DE CE FILS DE COYOTE ENDOGAMIQUE ! STEGGART ! Je te retrouverai par-DELA TES TOURS DE PASSE-PASSE, JE TE POURSUIVRAI JUSQUE DANS TON OASIS ET JUSQUE DANS TES CAUCHEMARS, ET JUSQUE DERRIERE TES CAUCHEMARS ET DANS LES COULISSES DES ENFERS SI TU OSES Y FUIR SANS QUE JE NE T'Y ENVOIE ! Et à la place de ce pastiche de tombe...
Tu arraches la croix de bois à pleines mains, une farandole d'échardes vient visiter tes pustules.
... JE PLANTERAI UNE STELE GRAVÉE A MÊME SON CRÂNE !
Bon, j'ai compris. Même ces trombes d'eau ne pourront apaiser le brasier intérieur de rage qui te palpe amoureusement. Je ne sais pas ce qui m'a pris d'attendre de toi que tu me connectes les deux pieuvres anémiques qui te servent de neurones pour réfléchir aux racines de cette désolante situation.
Reprenons depuis le début. C'était courant 1617, c'est cela ? A Rokade ?
...ET CETTE FONTAINE DE PUS INCANDESCENT QUE TU DEVIENDRAS NE ...
Tsssk. 1617. Rokade. Petite virée dans les boyaux cancéreux de ton passé hanté...