Engagez-vous, rengagez-vous qu’il disait l’autre ! Ce sera marrant qu’il disait !
Comment s’était-il retrouvé sur un bateau lambda avec un prisonnier à surveiller ? Ha. Oui…c’est vrai… Histoire de La Marque, blablabla, contacte qui fait des explosifs, blablabla, arrêter et en attente de transfert, blablabla, tiens envoyons Noa, c’est le plus concerné et c’est pour lui qu’on fait tout ça ! Sauf qu’il n’a rien demandé le pauvre. Ce n’est pas sa faute s’il a rempli son rôle de protecteur de la paix et de la Justice en arrêtant un attentat. C’est maintenant lui qui a une organisation aux trousses.
On lui avait collé cette capture. D’après le croupier de l’île religieuse, il s’agissait d’un fabricant d’explosifs. C’est grâce à lui que les bombes pour la mine ont été faites, c’est de sa faute en fait si Noa se retrouve en plein pétrin maintenant.
C’était un atout pour ceux que la Marine a renommé La Marque. Ils ne pouvaient pas le ramener sur un navire aux couleurs de la Justice. Trop voyant, c’était comme des flèches clignotantes avec le message : Attaquez-nous ! On a un de vos potes !
Surtout qu’on ne savait pas encore jusqu’où s’étendaient leur réseau d’information. Voilà comment le jeune héros s’est retrouvé sur ce bâtiment avec des touristes ou de simples commerçants. Il avait bien entendu pris une tenue banale, une tenue civile composée d’un manteau marron lui tombant jusqu’aux chevilles, un simple pantalon noir et une chemise blanche. Il avait encore sur lui son katana, mais c’était une chose bien ordinaire dans ce monde. Il ressemblait au final à un simple voyageur.
Le criminel n’avait pas de menottes, trop voyantes, par contre il était averti qu’au moindre mouvement, Noa avait l’autorisation de trancher ce qu’il voulait. Une manière simple de faire tenir quelqu’un tranquille lors d’une traversée.
Pendant que le temps s’écoulait lentement et que les vagues caressaient la coque avec de jolis bruits, profitant du soleil, un enfant lui rappelant Uriko, vint tirer sur sa veste et lui demander s’il pouvait toucher la garde et le fourreau du sabre. Le gradé sourit et lui ébouriffa les cheveux en disant de faire très attention.
L’enfant toucha du bout des doigts le sabre avant de courir derrière sa mère, tout content.
Ce moment de bonheur ne dura pas. Des boulets chaînés brisèrent le mât principal du navire. Une attaque surprise. Noa pivota pour voir l’agresseur. Des voiles noirs, une figure de proue avec un crâne où venait picorer un corbeau dans l’orbite et un drapeau avec une empreinte de main, rouge sang. La Marque était venue à lui. Comment savaient-ils pour le bateau ? Qu’ils étaient là ? Plusieurs solutions lui percutèrent la tête, mais aucune ne le satisfaisait assez.
Les pirates abordèrent.
C’était quelque chose de sanglant, tout le monde hurlaient et tombaient, même des marins qui étaient là pour servir de gardes tombèrent facilement. C’était des brutes assoiffées de sang.
Noa assomma son prisonnier d’un coup de pommeau avant de se frayer un chemin entre les cadavres, son sabre au clair. Avec le prisonnier dans les vapes, il n’avait pas à se soucier d’un couteau dans le dos de sa part et savait qu’il serait plus difficile de le transporter et de l’évacuer.
Les ennemis étaient très résistants, il avait vraiment du mal à s’en débarrasser, mais le chemin se faisait petit à petit à force de sang et de sueur. Puis un coup violent à l’estomac le fit voler. Il tomba sur le dos et heurta un tonneau. Il se redressa péniblement pour regarder qui l’avait agressé.
Un sourire carnassier, des yeux de tueurs, un sabre où il manquait des bouts à certains endroits, un tricorne sur la tête. Ainsi voilà le capitaine.
" Noa Lhant ! Tu as suffisamment énervé l’organisation. Je t’ai suivi dans tous tes actes, j’étais toujours là, te guettant. C’est moi qui t’ai fait parvenir la lettre dans ton lit. J’étais là quand tu es parti avec un de nos assassins, je suis là pour tes funérailles.
-C’est beau ce que tu dis ! Je vais pleurer.
-Ne te moque pas de moi Noa, nous savons que tu détiens quelque chose qui nous appartient, mais tu veux que je te dise un secret ? On s’en moque, tous ceux sur le bateau vont nourrir les poissons.
Ce n’est pas notre unique créateur d’explosifs, qu’il se fasse prendre signifie son arrêt de mort. Il pensait qu’on viendrait le délivrer et bien, nous allons le faire d’une certaine façon. Nous ne voulons juste pas qu’il révèle tout ce qu’il sait.
-Que de paroles, mais pour le moment, je suis toujours en vie et lui aussi.
-Alors meurs, Noa Lhant, Sergent d’élite de la Marine !
-C'est Lieutenant, maintenant, je te prie "
Les deux se ruèrent l’un sur l’autre et le combat commença. L’échange bascula vite en la défaveur de Noa, cet ennemi était bien trop fort. Il continuait de sourire lors des échanges et n’éprouvait aucune difficulté à parer ou esquiver les coups de Noa, ne transpirant pas une goutte. Puis un moment, cela ne l’amusa plus et il fit reculer Noa, l’acculant contre la rambarde du navire avant de lui donner un violent coup à la tempe, le faisant tomber dans les pommes et basculer dans la mer. Le capitaine pirate regarda le sergent flotter, nez dans l’eau, les bras inertes. Satisfait, il se mit à rire de façon violente et donna l’ordre de tuer les survivants avant de brûler le navire et de le faire sombrer.
Un morceau de bois salvateur du navire fit tourner Noa, lui permettant de respirer tandis que le bâtiment sans prétention rejoignit les épaves.
Le lendemain, le marin fut réveillé par des vagues venant lui caresser les pieds et un goût de sable dans la bouche. Il entrouvrit péniblement les yeux, il eut une vision floutée, d’une plage, de végétation et de ce qui semblait être son prisonnier s’engouffrant dans cette dernière. Il n’eut le temps de voir que ça avant de retomber inconscient.
Dernière édition par Noa Lhant le Dim 24 Jan 2016 - 11:28, édité 1 fois