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Sans coeurs radieux

Mais vous êtes chimiste ?
Je-Je suis à l'aise avec chaque versant de la science.

Ne résume pas mon génie à un seul domaine. Le vrai génie s'étend. Il est conquérant. Il déborde de ses limites. On ne l'arrête pas. A moins d'être soi-même génie. Et je m'affirme qu'ici, je suis le seul. Génie.

Il feuillette les pages de mon dossier avec un dégoût non refoulé. Trente pages de pure théorie sur un nouveau bijou de technologie qui servirait à tuer des gens. A les tuer d'une façon toute particulièrement efficace, en métamorphosant son utilisateur en machine meurtrière aux chairs imbibées d'une puissance encore étrangère mais des plus amicales : la radioactivité.

Votre projet est... délirant, pour être franc. Je crois que vous n'avez pas bien saisi votre rôle, Romanov. Nous facilitons les oeuvres des agents de notre gouvernement. Mais nous n'expérimentons pas d'idées aussi... foireuses... sur nos soldats.
"F-foireuses". Peur irrationnelle des ondes radioactives. Correctement catalysées dans un sys-système taillé à cet effet, elles excitent l'activité cellulaire en les détériorant très peu. Déjà prouvé.

Si les scientifiques eux-mêmes prennent peur à l'augure de magistrales innovations, je crains que la science ne soit condamnée à avancer dans l'ombre.

En contrôlant l'intensité des émissions, n-nous contrôlons également les ravages qu'elles pourraient produire autour d'eux. Seul le patient qui s'est vu incruster le ZeroHeart sera affecté par ses effets -positifs comme négatifs- sauf s'il décide d'irradier man-manuellement ses alentour-rs.
Et qu'entendez-vous par "négatifs" ?
Cancers. Dégénérescence cellulaire. Hémorragies internes chroniques. Démence. Fonte des muscles.
Vous m'avez convaincu. Refusé.

La jalousie qu'il éprouve envers moi enraye probablement son jugement.

C'est une bombe que vous essayez de nous fabriquer. Nous ne transformons pas nos soldats en kamikazes radioactifs !

Il croit pouvoir me donner des leçons d'éthiques parce qu'il est du bon côté de son bureau. Je ressens un faisceau de colère que j'éteins immédiatement. Ce n'est pas la frustration qui m'aiguillera sur une piste exploitable. Ce dont j'aurais besoin, c'est d'un cobaye consentant. Demi-tour et marche. Je vais quitter son bureau.

Eh bien, vous abandonnez si vite ? Ça ne vous ressemble pas.
Moins de 1% de chances de te convaincre. Je ferais mieux de chercher autre chose.
Ah, bah voilà ! Retournez donc dans vos gaz, vos vapeurs toxiques et vos flatulences, Romanov. Mon service n'est pas un trivial poursuit pour sociopathes.

Oui, je chercherai autre chose, mieux, qui prouvera au professeur Blair que mes idées sculptent l'avenir d'un monde militarisé. Megavega est un paradis dont je suis archange. Un bac à sable dont j'érigerai les plus hauts châteaux. Oui. L'ambition est le carburant de ce QG et tout le monde se l'arrache. Je dois être le premier à présenter la découverte du siècle. Occasionner de nombreux sacrifices de soldats ne me gêne pas, tant qu'ils sont correctement recyclés en matières premières pour l'ascension de la Science. Devenir Vegapunk est à ce prix. Accéder à son budget infini et à ses ressources monstrueuses est à ce prix.

Dixième étage.

Ainsi je dévale les escaliers labyrinthique du complexe, armé de ma seule envie d'aller piocher cette matière première à sa source. Les navires. Le port. Grand trafic qui optimisera mes chances de tomber sur l'échantillon de mes rêves. Il devra être jeune et fringant pour ne pas fausser les prévisions concernant la dégradation de son espérance de vie. Et son ego suffisamment développé pour étouffer un peu son instinct de conservation et sa peur de l'inconnu. Car c'est bel et bien ce que je lui proposerai d'explorer. L'inconnu. Et les applications militaires des ondes radioactives.

Septième étage. Mathématiquement impossible. Le dernier étage que j'ai traversé était le quatrième. Une telle erreur de chiffrage n'aurait pu m'échapper si longtemps. Il y a l'hypothèse de ma mémoire farceuse qui m'aurait joué un tour. Mémoriser des plans de labyrinthes insipides est un exercice tellement plus difficile que de retenir soixante pages de réactions chimiques complexes. Megavega est un paradis mais l'optimisation de ses entrailles est désastreuse. Ses couloirs zigzaguent là où ils pourraient filer droit, ses escaliers se croisent et se disloquent alors qu'ils pourraient ne faire qu'un, et les nombreux panneaux indicateurs se contredisent plus que les deux pôles d'un aimant.

Ou bien la faute revient à ma mémoire.
Oui. Probablement.

Je suis atterri dans le département de chirurgie. C'est pas ici que je visais. Les blouses blanches me regardent comme si j'étais tombé d'une autre planète. Par où est le port ?

Par où est le port ?

Plus d'utilité si j'énonce la question à haute voix.
C'est un grand homme bien trop musclé pour correspondre au stéréotype du médecin scientifique qui la reçoit.
Âge : jeune. Lunettes sombres encadrant ses paupières. Il valide mes quelques critères.
Un tilt s'amorce aussitôt.

Tu es marine ? Veux-tu participer à un projet d'amélioration ?
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Ah ... Méga Véga !
Je ne cesse de m'émerveiller à chaque fois que j'y viens ! Cette architecture moderne, épurée même asceptisée ... Toutes ces ressources presques illimitées ... Ces pairs bien plus pointus que moi avec qui discuter, argumenter, débattre ... C'est le Paradis ! Si j'avais été un Mouetteux, j'aurais voulu être affecté ici.
D'ailleurs, je le suis plus ou moins, à demander à y venir à chaque fois que j'en ressens le besoin. Je crois même que j'en abuse ... Il faut abuser des bonnes choses, ce n'est pas une fois six pieds sous terre que nous pourrons le faire.

Alors comme à mon habitude, je prends le temps d'accéder au Pôle Chirurgie. Je pourrais me perdre dans ce dédale si bien ordonné sans jamais me lasser. Et comme d'habitude, je viens voir le Professeur Virgile qui s'occupe principalement de mon cas. Il faut dire que l'un trouve de l'intérêt dans l'autre : je fais part à ce grand Monsieur de mes demandes d'amélioration et il me modère si besoin. Il a toujours été fasciné par mes créations. Alors je viens débattre avec lui de ma dernière qui est encore au stade de simples croquis : le Radiant Core.
Il faut dire que je préfère le métal, bien plus solide et facile à réparer que la chair, molle et faible.

Je me souviens de ma première venue en ces lieux. Le Cipher Pol ne voulait me greffer ces jugulaires en titane. Pourtant, il le fallait bien, et bien que le projet n'était pas mûri, dépêché par l'urgence de la situation, il était tout à fait adapté !
Ce sont ces vérins à sang en titane et aux extrêmités flexibles et étanches qui m'ont attiré le regard du Professeur Virgile.

Mais quelque chose, ou plutôt quelqu'un me tire de mes douces errances. Quand mes yeux se baissent sur lui, je vois que j'ai à faire à un curieux personnage. Un homme-poisson, rouge, le dos vouté, pas vraiment fringant, et des yeux globuleux que je devine derrière ses lunettes. Pour l'aspect général.
Etrange, vraiment. D'autant plus quand il se met à me parler et à me dévisager.

- En ce qui concerne le port, je crains qu'il ne faille déjà sortir du bâtiment. Je ne crois pas avoir aperçu de quai depuis l'entrée. Ensuite, si j'étais un pirate, je pense et espère que j'aurais été dissout ou désintégré à mon arrivée. Mais sinon, vous ... vous êtes d'ici ? Enfin, je veux dire, vous travaillez ici ?

Allons Björn ! Reprends toi ! La blouse blanche ne fait pas le scientifique ! Et où diable sont passées tes bonnes manières.
Alors je tends la main et le sourire pour le saluer dans formes.

- Navré de mon humour parfois grinçant ... Agent Skullson, Björn Skullson, CP8. Et je suis mon propre cobaye, désolé.

Pour me faire pardonner -et parce que je suis assez fier de mon travail- je décide de lui montrer mes plans. Si c'est un bon scientifique, il saura apprécier mon travail, j'imagine. Ou alors fulminera sous ce qu'il dénoncera comme folie. C'est selon.

- Je l'ai appelé Radiant Core. Il s'agit d'une petite pièce qui créera un champ électromagnétique et qui se servira de l'étalement de son spectre pour attribuer divers effets selon les ondes utilisées ... J'en suis le créateur et bientôt, du moins je l'espère, son porteur.


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Ah. Vous êtes scientifique. Ah non, CP8. Peu importe. Si un pirate surgissait il serait effectivement dissout ou désintégré avant d'avoir eu le temps de poser pied à terre. Et encore effectivement, je travaille ici. Mais c'est pas le sujet.

Le sujet est son radiant core. Je lui arrache ses plans des mains pour en avoir un panorama plus complet. C'est basique mais ça a un furieux air de famille avec le ZeroHeart tel que je le concevais dans mon imagination. Un air de famille : ce serait son petit frère, je dirais, son petit frère attardé. Parce que si le tout se tient bien, j'y perçois quelques défauts de confection. Des vis superflues alors qu'une soudure ferait le même travail en moins cher et plus solide. La position des engrenages décalés de deux millimètres trop haut, au-dessus du point de rentabilité maximum des ondes qu'ils émettront en rotation, là où elles ne se feront pas freiner par des centimètres d'acier. Pourquoi de l'acier alors qu'on a quelques polymères synthétiques bien plus adaptés ici ? Et surtout...

Pourquoi se contenter des champs électromagnétiques ? Radioactivit-té toute aussi sûre, applications mi-militaires et logistiques vastes et largement personnalisables, les adorables rayons gammas pourraient par-parfaitement se laisser dompter par un système tel que le vôtre, moyennant quelques ajustements de l'ordre de la moi-moitié des plans.

Rectification. Trois-quarts.
J'ai aussi re-repéré des fautes dans vos plans. Optimisation parfois à revoir, du superflu. J'ai oublié de quoi il s'agissait mais je vais retrouver.


Il faut croire que j'ai bien fait de me perdre. Pas besoin d'un long calcul d'efficience pour deviner que j'ai économisé de longues heures de recherche sur le port alors qu'ici semblait m'attendre le cobaye idéal. A la fois bricoleur amateur et guerrier. Pas effrayé par les technologies d'implantation cybernétique. Si j'en juge par les plaques ostensibles installées sous ses pectoraux, il est d'ors et déjà passé sur une table d'opération. Très bien. On évitera de s'éterniser en blablas rassurants pré-op. Trouver le bon sujet était tout aussi important que la conception de l'engin, l'un n'allant pas sans l'autre. Je vulgarise une dernière fois mon idée, tout en me grattant le fessier.

x(Émissions gammas modulables + Activité cellulaire accrue de 100%) = Supersoldat. L'inconnue de l'équation, c'est v-vous, si vous le souhaitez. Vous le souhaitez ?

Je le crois pas convaincu. Ou si. Ou non. Après toutes ces années d'interactions sociales de classe Collègues, les expressions faciales me sont toujours aussi opaques. Quel malheur que l'évolution n'ait pas jugé bon de nous laisser développer la télépathie.

Il faut quelqu'un de fort pour un rendement maximum. Si vous acceptez, je devrai examiner votre dossier médical complet et vos états de service.

Je chipe leur boulot aux médecins. Ils oseront encore me taper sur les palmes parce que j'outrepasse les frontières qu'ils m'ont dessiné. Regrettables frontières. Brident ma créativité. Médecine et cybernétique très intéressantes et intimement liée à la chimie. Tandis que la radioactivité en est complètement ; de la chimie. Ce marine du cipher pol doit accepter, ou je serai très déçu. Et la déception est une réaction chimique cérébrale des plus âpres.
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Eh bien ! Ca cogite dur dans la tête de l'étrange énergumène ! Et même vite et bien ...

D'ailleurs, ça me déstabilise un peu. J'ai l'habitude qu'on examine longuement mes plans, et qu'on m'en refuse certains. Ou du moins, qu'on en débatte les limites tout aussi longuement. Mais là non, il accepte vite, me propose déjà des améliorations et surtout, ne limite pas mon projet, au contraire.

Et puis il ne s’embarrasse pas de mondanités, donc je ne perds pas de temps à faire des courbettes. Comme s'il ne s'intéressait qu'à la science, qu'il ne pouvait pas perdre de temps inutilement. J'imagine que c'est une bonne chose ...

- Je suppose que le Professeur Virgile se passera d'une énième visite ... C'était lui que je venais voir et je n'ai pas pour habitude qu'il ... qu'il accepte si vite ce que je lui propose ...

Et ce que cet étrange homme-poisson me propose m'effraie un peu. Cette fois-ci, je crois que c'est à moi de poser mes propres limites. L'ironie est une belle catin !

- Mais je souhaite m'en tenir au champ électromagnétique. Déjà parce que ce sera moins douloureux, moins risqué et surtout, moins destructeur. Comme je l'ai dit, toutes les sortes d'onde auront une importance capitale -dont je vous passe les détails, j'imagine que vous savez lesquelles- dans mon travail. Et ce travail, je veux le faire aussi longtemps que possible.

Je me passe la main dans les cheveux. C'est un geste habituel chez moi, mais je crois que là, c'est pour me donner de l'assurance, pour me rassurer. Franchir mes propres limites m'effraie, je crois que j'ai trouvé pire que moi sur le plan de l'éthique.

- Bien entendu, ce plan n'est que l'ébauche d'un petit bijou de technologie pour une greffe personnelle, alors oui, j'accepte d'être votre inconnue dans la mesure de ma création. Que vous rentabilisiez la mécanique au maximum, je ne peux être que d'accord, mais je ne veux pas devenir de la chair à canon. Ou plutôt de la chair à radioactivité. Je dois infiltrer une zone, pas en faire une terre désolée.

Je commence à avoir les nerfs à fleur de peau. Je crains de me faire dévorer par l'ambition de ce scientifique, il faut que j'impose mon cadre. Finalement, je préfère convaincre que dissuader.

- Voyez toutes les opérations que j'ai pu subir pour remplacer les parties de moi manquantes. La plupart sont de ma création, je suis encore debout à l'heure actuelle. Cela prouve bien ma volonté et ma qualité de chirurgien et d'ingénieur. Quant à mon dossier médical, je suppose que vous pourrez y avoir pleinement accès, ce n'est qu'un souci d'entente avec vos collègues, mais quelque chose me dit que vous ne vous en embarrasserez pas.

Cette rencontre, même si elle porte ses fruits, me met mal à l'aise. J'ai besoin de m'en griller une.

- Nous pourrions peut être discuter ailleurs, dans une salle ou je ne sais où. Si possible, un endroit dans lequel je pourrais fumer. J'en ai besoin, vraiment.

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J'ai un bureau mais je ne sais plus où il est. D-département chimie probablement. Donc vous ne pou-pourriez pas y fumer. Nous pouvons sortir et chercher une café-fétéria. Je me souviens que le complexe dispose d'environ une cafétéria.

C'est dommage qu'il tienne tant à son espérance de vie. Mais mes neurones ne sont pas de simples pondeuses à idées, ils les couvent aussi. Peut-être aurait-il moins peur de mes ambitions radioactives si je lui promettais qu'il en contrôlerait entièrement l'utilisation.

C'aurait été plus rapide si vous transport-tiez votre dossier médical vous-même. Je peux m'affranchir des démarches administratives et passer le cher-chercher dans la foulée oui, mais c'est contre le règlement. Les sanctions pour ba-bafouer le règlement sont d'interminables savons passés par les chefs de service. Long et contre-productif.

Je le laisse mener la marche car j'ai aucune idée de notre destination. Un endroit où fumer. Bon. Drôle de parasite que le tabagisme. Outre l'illusion de relaxation qu'une cigarette simule, ça ne fait que polluer un organisme déjà très fragile, lent et encombrant. De la part d'un soldat qui veut perdurer dans son époque, ça me semble paradoxal.

Bon. Vous fumez mais tenez à exercer votre travail longuement ? Étrange. Contradictoire. Vous savez, un peu de radioactivité stimulera votre métabolisme et le dégradera moins vite que le tabac. Je pourrais même te produire une nicotine de synthèse moins nocive pour te prouver ma bonne foi. Ou bien te fournir des antidépresseurs plus sains.

Et nous n'installerons l'appareil que lorsque nous serons certains qu'il ne présente pas de danger pour toi. Content ?

Je crois que le fait que je me balance d'un sujet à l'autre sans lui laisser d'espace de répartie le dérange. Du moins, j'émets l'hypothèse que ne réfléchissant pas aussi vite que moi, il se laisse distancer par le flot de mes réflexions. Quelque chose parmi de très nombreuses que j'oublie trop facilement. Nous avons pas les mêmes facultés cognitives, et la communication n'est fructueuse que si chaque interlocuteur manage la compréhension de l'autre.

Il a trouvé un indicateur qui mènerait vers un réfectoire, ça l'obnubile temporairement alors je me contente de suivre ses pas tout en continuant à déverser mes remarques et mes arguments. Je vais recentrer le sujet.

Oui je parle vite. Dommage que tu n'aies pas ton dossier méd-médical sur toi, on l'aurait lu dans le réfectoir-re. Une lecture enrichissante pour la pau-pause café.

Oui je parle vite mais seulement pour exposer l'important. Une fois cela fait je devrais pouvoir retourner dans mon semi-mutisme routinier. Nous voilà débarqués dans un réfectoire quasiment vide puisqu'heure de pointe passée. Relatif silence, entrecoupé de bavardages des cantiniers, de cliquetis d'ustensiles et de quelques blouses blanches lézardant au fond de la pièce en ricanant. Je m'assois en premier sur les bancs immaculés, rester debout devenait usant et émoussait mes pensées. La fatigue des jambes contaminait l'esprit.

Il dégaine sa clope et je poursuis mon monologue.

Tu t'es greffé ça toi-même ? Bien. Mais je doute que tu puisses remplacer ton coeur et tes artères brachiales tout seul. Moi je pourrais. Ce serait ma première fois. J'estime mes risques d'échec à 80% si je m'y essaye. Ce serait ma première fois. Tu aurais globalement 97% de risques de décéder, que ce soit durant ou peu après l'intervention. 95% si je mets des gants et 90,5% si j'opère en milieu stérilisé, ce qui devient un pourcentage raisonnable. Qu'en penses-tu ?
Non...
D'accord. Présenter les nombres ainsi t'effrayera peut-être moins ? 20% de chances de succès. 9,5% de chances de survie.
Toujours non.
D'accord. Nous trouverons un chirurgien. Mais une équipe de trois implique neuf fois plus d'interactions sociales qu'un duo et donc, une plus grande dépense de temps.
Perdre un peu de temps mais rester en vie me semble honnête...
Une façon de voir les choses.

Mes nerfs se tendent. Probablement très pressé de dépasser le stade de l'idée pour enfin en arriver au travail des palmes. Sans compter ce carrelage blanc bariolé de fissures, ce même carrelage que celui sur lequel j'ai appris à compter et à penser, qui claque ma mémoire et me fait gamberger un infime instant sur la manière dont le docteur Romanov-Père aurait jugé mon ascension dans la hiérarchie. Je crois trop stagner. Trois ans, et pas assez de récompenses. Des prix pour des découvertes sensationnelles ? Peu, peu, peu, trop peu, je suis bridé et incompris.

Je te tr-trouverai un moyen de contrôler les émissions gammas. Si tu préfères tant que ça mourir d'un cancer des poumons plutôt qu'un de la thyroïde. Je te conseille celui de-de la thyroïde tout de même. A basses fréquences, il ne se développera pas très vite. Et d'après les témoignages-cobayes, il n'est pas si dou-doloureux que ça à ses premières stades.

Euh. On p-parlait de quoi déjà ?
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Arrivé à la cafétéria, je sors mon paquet de cigarettes de ma poche interne. Déjà, les premières effluves de feuilles de tabac séchées rassurent mon odorat. Je sens mes nerfs qui commencent à lâcher leur emprise sur mes muscles. Puis je hume la cigarette que j'extirpe de son paquetage avant de la porter à la bouche et de sortir mon briquet. J'attise la flamme en aspirant l'air par le filtre et enfin arrive la première bouffée. Ah ... je me lasserai jamais de cette douce sensation.

Je peux enfin revenir sereinement à mon hôte. Pour cela, je m'assois à mon tour sur une chaise à côté de lui.

- De la nicotine de synthèse ? Non non non !

Je laisse la fumée sortir lentement de ma bouche et de mon nez. Je viens bien attention à ne pas l'envahir, quitte à remuer la main pour dissiper la fumée vers lui.

- La cigarette, ce n'est pas que l'arrivée de la nicotine dans le corps, c'est un tout. C'est un plaisir, le plaisir de sentir le tabac séché, de toucher et sentir une cigarette et de l'allumer, c'est aussi le geste.

Une pensée me frappe l'esprit. Je me tourne vers mon drôle d'interlocuteur.

- Tu m'as l'air fortement tourné vers la science, mais est ce qu'il t'arrive de prendre du bon temps ? De te faire plaisir ? Je veux dire, tu ne fais que ça ... si ?

Aucune réaction visible. Je ne sais pas s'il cherche à savoir s'il a des plaisirs en dehors de la science, mais ... ce n'est pas une question à laquelle tu as besoin de réfléchir. Et la réponse m'inquiète. Ou plutôt, la non-réponse.

- Bon, d'accord. Admettons que la science soit ton vrai seul plaisir, j'imagine que tu préfères découvrir quelque chose plutôt que voir quelqu'un d'autre découvrir ce même quelque chose. C'est un peu maladroit mais ce que tu aimes, ce n'est pas tant les trouvailles en général mais découvrir, toi, quelque chose. Et bien c'est pareil pour moi : je ne veux pas l'arrivée d'une nicotine de synthèse quand j'en ressens l'envie, mais plutôt profiter du plaisir de m'allumer une cigarette.

Je vois un thermos avec café écrit dessus, ainsi que quelques tasses à côté, le tout posé sur un petit muret qui doit faire office de comptoir. Bien entendu, je me lève pour me servir.

- Mais si je suis bien d'accord avec toi sur un point, c'est le paradoxe de la chose. La vie est faite comme ça : paradoxe et ironie règnent en maitre. Mais on fait avec.

Je m'adosse contre ce muret pour lui faire face.

- Comme tu peux le voir, j'ai d'autres démons qui me hantent. Le café est l'un d'eux. Encore une ironie, puisque si le café me stimule, la cigarette me relaxe. Pourtant, les deux sont très souvent associés. Le plaisir est amplifié.

Et d'ailleurs, en parler pseudo-scientifiquement me le gâche justement, le plaisir. D'autant plus qu'il me semble avoir perdu l'attention de ce curieux scientifique depuis quelques temps. Alors je me dois de recentrer le sujet, juste après avoir avalé ma tasse d'un trait et écraser mon mégot dans un cendrier aux alentours. Je le sens frustré d'avoir perdu autant de temps sur un sujet qui ne le concerne pas. Comme s'il n'y avait que la science qui le préoccupait. Comme un gamin qui déballe ses cadeaux et qui en veut encore plus.

Et si j'ai tendu la main à sa soif inassouvie, je crois que je suis en train d'y perdre le bras.

- Nous pourrions peut être rejoindre ton bureau maintenant, non ? Tu m'as dit qu'il était dans le Pôle Chimie, je peux nous y conduire, nous finirons bien par le trouver. Tu dois bien avoir ton nom sur une plaque quelque part ...

Et sans le laisser placer un mot, puisqu'il pourra me dire son nom une fois sur place, nous commençons à marcher.

- Ecoute, je n'ai effectivement pas mon dossier médical sous le bras, et à vrai dire, je ne l'ai jamais. Je suis venu ici pour une simple consultation avec le Professeur Virgile, rien de plus. Et c'est lui qui le détient la plupart du temps.

Le hasard a fait que nous nous sommes rencontrés et tu sembles montrer une attention brûlante envers le Radiant Core. Et je peux le comprendre.
Mais comprends bien que la radioactivité n'est pas le but, c'est à la fois le moyen et l'inconvénient. J'ai besoin -et je dis bien "besoin"- des fréquences du spectre de l'électromagnétisme. J'ai besoin des ondes radio pour pirater les dendens, j'ai besoin des micro-ondes pour simuler un sonar interne, j'ai besoin des infra-rouges pour tirer des lasers brûlants, j'ai besoin de la lumière pour aveugler un adversaire et le prendre par surprise, j’ai besoin des ultra-violets pour booster légèrement mon moral quand ça n'ira pas, j'ai besoin des rayons X en chirurgie, et enfin, j'ai potentiellement et j'espère rarement besoin des rayons gamma quand ... quand je serai vraiment dans la merde et je ne souhaite pas l'utiliser. D'autant plus que je n'utiliserai pas les fréquences les plus dangereuse au début. Pour et pour les autres.


Rhaa, j'ai vraiment l'impression que ces arguments ne serviront à rien !

- Tu sais, l'homme n'est pas qu'un ensemble de données, de mesures ou d'informations. La vie n'est pas que scientifique ! Même si je vois que pour toi, si. Je veux bien te mettre sur le coup du Radiant Core, je veux bien que tu l'améliores et l'optimises, je veux bien que tu participes à l'opération avec des confrères que j'irai voir moi, mais je suis désolé : pas de radioactivité, un point c'est tout.

Et s'il ne veut pas entendre raison, j'ai un dernier argument de choc, mais je ne veux pas avoir à l'utiliser. Ni être forcé, ni être contraint.
Mais je m'aperçois que j'ai un peu trop d'avance sur lui, du coup, je m'arrête et me tourne vers lui.

- Ah, et ne greffe pas le core à la place du coeur, et les petit canaux à la place de mon système sanguin s'il te plait. Il s'additionne au corps, il ne le remplace pas en partie. En fait, tu pourrais me greffer le core sur le front ou la fasse gauche que ça n'y changerait rien, c'est juste qu'au dessus du coeur, c'est plus pratique et plus discret. Les canaux sont moins longs. Imagine, je me serais vidé de mon sang par les paumes de mains et les extrémités des doigts si je baissais littéralement les bras !

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Radiant core EN PLUS du coeur. Je le savais. Ça augmente tes chances de survie de 20%.

Mince. J'ai lu les plans de travers ? Où sont mes yeux ?

Et oui oui, mon idée n'était pas de te priver des ondes électromagnétiques. Mais de les superposer aux radioactives. Un s-sandwitch d'ondes. Ajouter ma fréquence gamma exp-périmentale aux tiennes. Mais si tu es réticent à t'en servir. Il sera difficile d'en mesurer l'efficacité si tu n'en abuses pas.

Son blabla moraliste un peu décalé des prérogatives importantes m'a plus ou moins perdu dans des pensées hors sujet. S'il est frileux face aux bourrasques que représentent les avancées majeures scientifiques et qu'il préfère se terrer derrière les classiques exploités et surexploités. Alors je me suis peut-être trompé de cobaye. Ou bien c'est une barrière éthique qui lui paraît insurmontable, lui qui porte pourtant les couleurs d'un gouvernement impérialiste et conquérant. Tssk. Tant de paradoxes sur lesquels trébucher ! Un silence s'installe entre nous, qui pourrait être qualifié de pesant si seulement l'absence d'ondes sonores avait une masse. Je me contenterai de le qualifier de silence. Silence mérité. Il m'accompagne au département chimie et je le suis en remuant ses mots. Sa parenthèse sur le plaisir de la découverte est bien la seule saccade pertinente que j'ai pu capter et retenir au milieu de sa longue et ennuyeuse tirade. Elle synthétisait bien ce que nous faisons là, du moins, ce que j'essaye de faire, moi. Explorer les zones désolées et effrayantes de la science. La désintégration de l'atome en fait partie.

Milles fumets errants dans les couloirs du département Chimie. Beaucoup de relents calcinés. Des cadavres d'explosions stagnants. Des variations de température incohérentes émanant d'une porte de laboratoire à une autre. Même les bureaux exhalent des souvenirs chimiques. Sauf le mien. Car j'y passe jamais. Une frénésie d'hommes sérieux en blouse blanche anime chaque couloir de ce complexe 24h sur 24. Le parallèle à une fourmilière serait tentant mais non pertinent. La grande différence entre un scientifique et une fourmi résidant en l'incapacité du scientifique à entretenir perpétuellement une relation symbiotique avec ses collègues. Par nature, un groupe d'humain est moins productif qu'un groupe de fourmis.

Eh. C'est là. M-Me souviens.

Du moins mon nom en grosses lettres argentées sur le panneau noir pendu à la porte m'a mis sur la piste. "Zeke Romanov". Vrai qu'il voulait peut-être connaître mon nom. Oublié cette formalité.

Tu peux entrer. C'est jamais fermé à clé.

Tout est resté comme au premier jour. Comme suspendu dans une stase temporelle. Je me souviens pas de la dernière fois que je suis venu ici, et encore moins du pourquoi. Probablement parce que j'avais besoin d'un crayon et que c'était, à ce moment-là, le lieu le plus proche susceptible de m'en fournir un.

Je vais c-corriger un peu tes p-p-plans. Intégrer une s-surfréquence gamma dont tu pourras disposer à loisir, en bonus des fréquences électromagnétiques. Elle te rend-dra plus fort. Plus d-destructeur. Et sèmera la ru-ruine dans les rangs ennemis. Peut-être même qu'elle aussi produira du laser si je parviens à en canaliser en une cohérence maximale ses radiations. C'est ce qu'on te demande dans la marine d'élite, pas vrai, semer la ru-ruine ? Marine ou c-cipher pol. Peu importe. Bref. Sur le long terme, j'aimerais en faire une arme de d-destruction m-massive portable. Toi, tu en auras une v-version édulcorée calibrée sur la nature de tes missions. Peu importe quelles missions.

Pour le spectre électromagnétique. C'est bien. Varié. Utile. Bien. Tu m'as mâché le travail et j'aime pas trop construire sans ajouter mes propres idées. Alors tu construiras tout ce que tu veux construire, si tu aimes construire. Moi j'ajouterai. J'ajouterai mon gamma par-dessus et tu en feras ce que tu veux. De préférence, tu l'utiliseras pour inciter des ennemis à décéder. Mais ses propriétés d'excitation cellulaire t'ouvrent aussi une modeste régénération. D'accord ?


J'aime plus l'idée d'intégrer une machinerie mortelle au centre de tout ses gadgets électromagnétiques que je ne le laisse paraître. Quand il sera acculé, ce qui j'espère arrivera vite, il devra recourir à mes instructives radiations pour s'en sortir et il me devra sa survie. J'aime. Je signerais le versant destructeur de son "radiant core". J'aime. Même si "ZeroHeart" était un nom qui sonnait bien plus mélodieux aux membranes tympaniques.
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J'arrive désormais un peu mieux à cerner ce curieux scientifique. Ce n'est pas qu'il s'intéresse uniquement aux sciences, c'est pire encore : c'est qu'il occulte inconsciemment tout le reste pour ne penser qu'à ça ! Ce n'est plus de l'obnubilation mais de l'optimisation involontaire de zèle qui parait tout à fait habituelle et normale pour lui !

Terrifiant !

Et sa manière de me saluer, enfin, de me dire son nom, c'est grâce à la plaque qui visiblement indique la direction de son laboratoire.

Zeke Romanov hein ?

Le département était déjà malodorant, mais plus on approche de notre destination, plus l'odeur est insoutenable. Quand on arrive dans son bureau même, tout parait figé dans le temps, et ce depuis quelques années. Je ne dis pas que c'est vieillot, mais je ne serai pas surpris de voir une forme se dessiner dans la poussière si je devais soulever ne serait ce que le pot à crayons.
Alors je m'assied sur la chaise en face de son bureau sans broncher, dans mon petit coin que j'ai creusé.

Pourtant j'ai vu et senti bien des choses ! Il m'est même arrivé de manipuler un cadavre vieux de trois jours dans un appartement surchauffé au point que les fluides corporels infiltrent les murs et le plafond de l'appartement du dessous mais l'odeur ambiante parvient tout de même à me prendre à la gorge ! Je n'ai jamais autant aimé le luxe et son doux parfum que dans pareilles situations.

Mais je ferai l'impasse de lui dire. Peut être pour l'amitié fragile que j'éprouve envers cet étrange Zeke Romanov. Ou peut être est-ce parce que je ne tiens pas à savoir d'où vient cette puanteur atroce.

Mais quand il remet le rayon Gamma sur le tapis une nouvelle fois, c'en est trop.
Je me lève soudainement et frappe le meuble des poings.

- Je vous ai dit que je n'en avais pas besoin, j'ai essayé de vous faire comprendre que c'était moralement et humainement douteux, comment faut-il que je vous le dise pour que vous compreniez ?!

Tiens, je me remets à le vouvoyer. Comme si la distance m'en empêchait alors que dans la cafétéria j'avais cédé au tutoiement en même temps que je pensais me rapprocher de lui.
Je lui prends les documents du Radiant Core des mains, avec une certaine poigne. Je vois bien que je l'ai surpris, et j'ai l'impression de faire face à un môme qu'on aurait grondé, à la fois étonné et triste comme un clown, ça me pince le coeur mais je dois être ferme.

- Je ne sais pas ce que vous avez derrière la tête mais je vous relève de ce projet, et même s'ils me le refuse, je préfère aller voir vos collègues moins fanatiques !

Je lui tourne les talons et commence à partir.

- Et si vous insistez, je préviendrais qui de droit. Un confrère, un supérieur, le Directeur du Bâtiment s'il le faut. Et si ça ne suffit pas, j'irai voir un collègue du CP3 pour le tenir informé de votre manque flagrant d'éthique et de recul ! Scientifiquement, la mienne est moins affutée que la norme, ça ne me dérange pas que vous vous serviez de raclures prisonnières parce que je ne crois que peu à la seconde chance et au rachat de conscience, on choisit tous notre chemin, mais au final, je vois bien que je ne suis pas votre homme mais je ne veux pas expérimenter des choses au prix de ma vie, je ne veux pas servir de chair à pâté !

Je fais quelques pas dans le silence le plus complet et extrêmement gênant et lourd. Arrivé au seuil de la porte, je m'arrête. Comme si j'attendais une rédemption de dernière minute. Je resterai ici quelques secondes, je ne perds pas espoir. En fait, j'espère qu'il ne me décevra pas. Alors je le lui fais savoir. Indirectement, mais j'espère qu'il comprendra, et que mes menaces resteront des menaces en l'air qui n'auront servi qu'à lui faire prendre peur. Peur de le priver de ce qui l'aime, le motive, et finalement, le maintenant en vie. Qu'est-il sans la science ?

- Je suis vraiment sincèrement navré, mais je me dois de vous rappeler à la raison ...

La balle -de Chemical Juggling- est dans votre camp, cher chimiste Zeke Romanov.

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Je lui avais pourtant répété que j'étais prêt à faire des concessions pour sécuriser les émissions gammas et éviter qu'elles ne le rongent par derrière à la manière d'un méchant poignard. Il a un instinct de survie très alerte, trop, qui, peut-être, tend vers la paranoïa lorsqu'il ne s'applique pas à le surveiller. Je n'ai pas été assez convaincant et pourtant, j'estime avoir invoqué tous les arguments classiques qui anesthésient habituellement ces réflexes de conservation primitifs, c'est à dire l'appétit du pouvoir et l'appât du gain.

Mais il y est sourd. Un nouveau paradoxe. Un toutou du cipher pol animé d'un reste d'éthique. Il est de plus approximativement trois fois plus bavard que tous les agents que j'ai pu rencontrer auparavant et dont j'ai pu noter des données. Il ne doit pas être efficace tous les jours à son boulot.

Son projet perd instantanément en intérêt à mes yeux si je ne peux pas le confondre au mien.
Dommage. Est-ce lui qui me demande de revenir à la raison ? Encore une fois, quelle ironie.

Tu sais qu'on te demandera un jour ou l'autre de ranger ton "éthique" au placard pour accomplir les basses besognes du gouvernement ? Si tu frappes un meuble innocent ce jour-là. C-C'est toi qui fera face à un supérieur. La morale du gouvernement mondial est à géométrie variable. Et je crains que n-nous soyons tous les deux dans les creux de l'éthique gouvernementale. Qui ch-chute plus profond qu'un trou noir par-par certains secteurs. Fiou.

La mienne, de morale. Très s-simple. Mettre toutes les ch-chances du côté des pe-personnes qui me financent. Ceux qui m'offrent un cadre confortable et au plus possible rentable pour mûrir mes projets. Suréquiper leurs bons a-agents en fait partie. Ainsi s'ils triomphent, je p-peux m'attribuer un mince pourcentage de leur suc-succès.

Si-Si tu ne v-veux pas de mon upgrade, il ira simplement à quelqu-qu'un d'autre. Et ce quelqu'un vivra peut-être plus l-longtemps que toi car équip-pé d'un joker en plus de ses propres capacités. Ainsi, ce que tu c-considères comme at-atteinte à "l'éthique" n'est rien d'autre qu'une assurance vie que je te p-propose.

Mais bon. Nous verrons ça plus tard, alors. On se c-contentera des piliers de ton projet pour l'instant.

Mais bon. Quel homme ennuyeux, tout compte fait. Le profil du cipher pol moyen est habituellement dépouillé de ces banales questions éthiques qui préoccupent les masses et les médias. Lui s'y accroche étrangement alors que c'est clairement la bactérie qui infecte les plaies qu'ouvrent le métier. J'espère n'être pas à ce point tombé sur l'ivraie en cherchant une bonne graine. Mon temps est précieux. Empilées, mes secondes de réflexion forment l'avenir militaire du monde, plongent dans leur ombre les criminels qu'elles culminent. S'il manque des secondes au compte final, l'avenir militaire s'en retrouvera donc incomplet. Et il n'existe pas de système de remboursement de temps dans la nature.

L'heure de tourner une page désagréablement trop longue et de s'attaquer aux pénibles questions logistiques.

Questions logistiques. Tu avais fais une esti-timation du budget dont ton idée aurait besoin ? De la qualité des matériaux que tu visais ? ... Ça nous importe peu, au fond. Mais les ch-chefs de service surveillent l'ar-argent qui coule. Ils le s-surveillent plus que la moralité de ce q-qui sort de nos châi-nes de production.
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Son point de vue sur l'éthique et le meuble innocent me fait amèrement marrer.
Ca se voit qu'il ne connait pas mon coordinateur. Ethan est l'homme le plus bordélique et le moins soigneux que je connaisse. Et si son bureau pouvait parler, le pauvre se plaindrait à longueur de journée de servir de porte-pied tellement son propriétaire aime se prélasser en posant ses jambes, donc ses bottes boueuses, sur le bureau. Des feuilles volantes de partout, certaines ont même la chance de porter le sceau officielle : une empreinte de pas.
Au delà de ça, il arrive à s'y retrouver. Incroyable.

Sinon, concernant la radioactivité, si un collègue veut s'amuser avec les rayons gamma, grand bien lui fasse. Il faudra juste qu'il me prévienne, histoire de le fuir par la suite.

Mais plutôt que débattre houleusement une nouvelle fois avec le point de vue de ce Zeke, je préfère éclipser ce passage pour revenir à ma chaise et à l'essentielle. Je lui dois bien ça.
Surtout qu'il a décidé de s'atteler au Radiant Core, et uniquement à ça.

- Son coût ? Franchement, je ne calcule presque jamais le coût de ce que je propose. Je laisse décider ceux que je viens consulter. Alors bien sur, le prix revient souvent sur la table, donc on parle souvent de la qualité et des propriétés des matériaux qu'on pourrait utiliser.

La confiance au moins partiellement revenue, je remets les plans à disposition sur le bureau.

- Hum ...

Je me passe la main dans la barbe, les yeux rivés les plans. Ce n'est pas que ça aide à la réflexion, mais c'est un tic. Il n'y a que quand je m'interroge que je lève les yeux vers Zeke.

- Les matériaux extérieurs doivent être assez résistants en cas de combat (Titane ?), ils doivent également résorber le peu de radiation que le coeur pourrait émettre ... Les canaux internes doivent être un tant soit peu élastiques tout en canalisant les radiations pour les évacuer jusqu'aux sorties ... Et puis le coeur doit émettre un champ électromagnétique -un supra-conducteur ?- et le décomposer ... Donc il ne faut pas négliger l'alimentation et le refroidissement. Bref, je dirais une petite fortune.

Je souffle d'agacement.

- Je sais ce que ça signifie, et toi aussi j'imagine. On va devoir lutter pour convaincre les autres, et je préfère que ça qu'essayer de dissuader ... Mais même si le Radiant Core est en dessous de tes attentes, ça vaut le coup qu'on se batte, non ?

Je me passe une main dans les cheveux. Mes nerfs fondent un peu plus maintenant que je sais qu'il ne cherchera plus à les irradier dangereusement. Du coup, je me sens un peu obligé de lui présenter mes excuses.

- Je sais que la science avance aussi à coup de sacrifices, et parfois même d'erreurs qui peuvent être mortelles et qu'il faut mettre un mouchoir sur son éthique dans ces cas là. Mais mon cas ne fait pas parti de ceux là. Je n'ai rien contre tes possibles utilisations de rayons Gamma sur d'autres sujets. Et peut être parviendras-tu à créer un Radiant Core encore plus puissant. Je te le souhaite. Mais ce ne sera pas avec moi. Le Radiant Core est un outil de travail maitrisé, pas un outil d'expérimentation. Te laisser une place dans le projet, c'est ma façon de t'encourager et je m'excuse d'avoir été odieux avec toi pour te dissuader de force. Maintenant, le temps est à la conviction, et on est ensemble.

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Convaincre est une ph-phase critique pour beaucoup de projets. L'argument du bien commun marche pas toujours. Surtout dans mon c-cas où mes apparences égoïstes désamorcent toute tentative de faire valoir les applications altruistes de mes projets. Mais ils rechignent j-jamais à équiper leurs guerriers p-puissants pour les rendre encore meilleurs. C'est un pari qu'ils ne peuvent pas perdre.

Alors si tu as des faits d'armes à faire valoir et des p-preuves qu'ils sont à toi, c'est le moment de te les remém-morer. L'idéal serait le piston d'un supérieur hiérarchique dans les hau-hautes sphères. Ça marche à tous les coups. La division scientifique est très riche mais il faut parvenir à en ouvrir les coffres. Comme-me les sentiments n'interfèrent jamais dans les choix financiers et que la raison produit des résultats trop aléatoires, ce qui m-marche le mieux c'est les arguments d'au-autorité.

Tu d-dois les impressionner par ton cursus et par tes r-relations.
M-Moi je m'occuperai des a-arguments de raison mais ils m'écoutent p-peu. P-Parce qu'il paraît que je g-gâche beaucoup d'argent et de matériel. En tests. Par curiosité. La curiosité n'est pas d-directement lucrative et productive à court terme alors ils n'aiment p-pas.


Professeur Blair. C'est le premier ennemi qui me vient en tête. En tant que tête du secteur cybernétique exotique du bâtiment B, il a les clés du budget. Mais lui qui préférerait me voir loin de son bureau après la prise de tête radioactive de ce matin, je suppose qu'il ne se fera pas très réceptif à mes argumentaires. Je note que la frustration fut suffisante pour s'incruster profondément dans ma mémoire, comme une longue épine. Et que je tiens là une créature pleine de bonne volonté saupoudrée d'éthique bornée qui pourra possiblement m'aider à regagner la confiance de Blair s'il arrive à se montrer convaincant.

Professeur Blair. G-Gestion du budget du département cybernétique. M-Mauvaises rel-relations avec moi. Il se préoccupe plus de son im-image et de sa carrière que des in-intérêts de la division scientifique dans son ensemble, al-alors il est très attaché aux barrières éthiques. Pas pour les mêmes rai-raisons que toi.

Je peux te conduire à lui. L'em-emplacement de son bureau, je le co-connais par coeur. Je le visite souvent ces dernier temps-temps.


Et je m'admets intérieurement que mon propre bureau m'inspire de la claustrophobie. Et un ennui, un profond ennui. Une cage. Je déteste être affecté à quelques mètres carrés de carrelage froid. Sûrement une réaction traumatique puérile qui puise sa source dans mon enfance. Rien d'important, mais de l'handicapant. Je peux pas me fixer ailleurs que sur le "territoire" d'un autre sans que mon cerveau ne communique à mon enveloppe entière une sensation délurée de malaise. Cerveau farceur.

Je le visite souvent ces derniers temps. Blair. J'ai fini par dégager trois points faibles à sa personnalité plus friable que ne le laisse paraître son rôle de capitaine de service. Pas toujours exploitables, mais toujours fatals. S'il apprécie autant mettre des bâtons dans des roues à mes loisirs radioactifs, c'est peut-être en partie parce que mes observations ont percé son bluff. Je partage.

Le professeur Blair est anxieux. Tu remarqueras des cadres dans son bureau. Qui contiennent des photographies d'une femme humaine. Il s'inquiète pour elle et déblatère beaucoup d'anecdotes sur elle durant les pauses café, uniquement devant ses plus proches collaborateurs. Statistiquement, 80% de probabilité qu'il s'agisse de son épouse.
Le professeur Blair est arrogant. Son ego est caractéristique des bureaucrates veules qui ont atteint des sommets en prenant appui sur des rivaux. Il est à la tête du service cybernétique mais n'y connaît sommes toutes pas grand chose. Tu dois pas le prendre de haut, ou l'assommer de termes techniques, sinon il risquerait de rester sur la défensive durant tout l'entretien.
Et surtout, j'insiste, son image. L'éthique du professeur Blair n'est qu'un panneau publicitaire auquel il tient énormément. Essayes de lui démontrer pourquoi tu lui ferais bonne presse. Même si tu t'en fiches. Ça nous rapportera productivité plus tard.

Voilà. Ça devrait suffire. Résultats de quelques semaines d'analyses et d'expériences. Les sciences humaines ne sont pas fiables. Mais le professeur Blair n'est guère plus compliqué à comprendre que la biologie d'un procaryote.


Il digère. Cipher pol. Manipulation. Il a du être formé à ça. La socialisation ne dépend pas d'un gros QI et de connaissances pointues en chimie et en physique. Donc l'une de mes faiblesses. Qu'il pourrait parvenir à combler. Et déverrouiller en dix minutes ce que je m'acharne à marchander depuis des semaines. Pourvu qu'il abrège ma lassitude.
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Je regarde Zeke droit dans les yeux, déterminé et prêt à montrer de quoi je suis capable. Ses instructions sont claires, je dois faire attention. Chacun de mes mots doit être pesé.

Je ne pipe mot, j'acquiesce simplement en regroupant mes croquis avant de frapper à la porte du bureau de ce Professeur Blair.

- Entrez.

Je pousse doucement la porte qui s'ouvre sur un quinquagénaire aux tempes grisonnantes, l'air aigri, blouse blanche, tenue et pièce impeccable.

- Bonjour. Professeur Blair je présume ? Je me présente, Agent Björn Skullson, Cipher Pol 8.

Je lui tends la main pour le saluer, il la regarde, dédaigneux. Ca commence mal. En même temps, à quoi je m'attendais ... Je m'assied dans le fauteil en face de lui, de l'autre côté du bureau.

- Désolé de vous déranger, je viens vous consulter pour la concrétisation d...
- Ah, l'argent et ses vautours !

Je marque un silence. Non pas pour m'imposer, mais parce que n'importe quel mot serait déplacé. Même si c'est plutôt sa remarque qui l'est. C'est son poste, si on vient le voir, c'est pour débloquer des fonds ... Cependant, ce n'est pas le bon moment pour perdre son sang froid.

- En effet, j'ai besoin de votre accord. Comme vous pouvez le voir, je ne suis plus uniquement constitué de chair. Et je le dois principalement à mon ancienne carrière de Marin puis de Marin d'élite. Mais cette même carrière m'a conféré un don inestimable : l'apprentissage de l'ingénierie et de la chirurgie. Ce fut un moment clé de ma vie, auquel j'ai dédié toute mon attention et toute ma rigueur. Aujourd'hui, je suis le créateur de toutes les pièces métalliques qui renforcent mon corps.
- Si vous avez si bien étudié la chirurgie, pourquoi ne pas avoir recouru à la médecine traditionnelle ?

Il me regarde avec un air sadiquement satisfait, comme s'il était content de me piquer à vif.

- Pour plein de raisons. Par exemple, si vous vous cassez vous un os, vous pourrez aisément vous le reconsolider mais il en ressortira forcément fragilisé. Le métal se soigne plus facilement et est plus solide que la chair.
- Pure folie ! Vous êtes prêt à abandonner des morceaux de vous-même simplement dans le but de coincer une crapule ?
- Je n'aime pas savoir la crapule libre, surtout celle que je traque. C'est dans mes gènes. Mon père était juge, ma mère dans la Marine régulière. Mon unique frère a pris la tangente et s'est tourné vers la Révolution. Quand j'ai appris cela, je l'ai arrêté personnellement. Nous sommes tous libres de nos choix, et nous avons sagement choisi les rangs.
- Votre fanatisme est démentiel !
- C'est pour cela que j'ai attiré l'oeil du Cipher Pol. Le directeur du CP5 m'a inculqué de force une formation express pour, je cite "tailler le diamant brute". Moins de brutalité et plus de finesse. Ce fut dur, je ne vous cache rien, mais cela s'est avéré payant. J'aime mon travail, et je l'aime encore plus quand il est bien fait.
- Je croyais que vous étiez un agent du Cipher Pol 8 ?!
- C'est exact. Il y a maintenant presque deux ans que j'y travaille. Tout a débuté par une mission de coopération avec cette unité. Mais habitué à travailler en solitaire, j'ai failli compromettre gravement notre mission et j'ai même mis nos vies en danger, alors le directeur du CP8 a jugé bon de me montrer la force du travail en équipe juste avant de me faire licencier. Encore aujourd'hui je ne lui saurais gré de m'avoir sauvé. C'est pour cela que je m'investis pleinement dans mon travail, et jusqu'à maintenant, sans souci aucun.

Visiblement irrité, il se masse les tempes. Il le fait depuis quelques temps déjà.

- Vous me faites perdre votre temps à étaler votre vie, venez en au fait !
- Je m'en excuse. Tout ceci servait à vous expliquer la raison de ma requête. Bref.

Je me permets de disposer les plans du Radiant Core sur son bureau en prenant soin de mettre en avant ceux qui traitent de la partie cybernétique. Pendant ce temps, il chausse de petites lunettes qu'il perche au bout de son nez, lui donnant l'air encore plus stricte, et saisit les différents schémas.

- Je vous présente le R...
- Je sais lire.

En même temps, il m'assassine brièvement du regard par dessus ses lunettes avant de replonger sur les plans auxquels il ne comprend pas grand chose visiblement.

- Bon, d'accord, c'est bien joli tout ça, mais dans quelle mesure ce ... cette petite machinerie technologique peut vous aider ?
- Brièvement : le coeur va générer un petit champ magnétique qu'il décomposera en ondes par la suite. Et ce sont ces ondes qui me serviront dans mon travail en général car elles ont différentes propriétés.

Il semble enfin s'intéresser au projet. Il a retiré ses lunettes et me regarde désormais droit dans les yeux, avec une attention particulière.

- Comme ?
- Je pourrais pirater une ligne de Den-Den, développer un sonar interne, générer un flash lumineux pour éblouir et surprendre mes adversaires ...

Presque involontairement, je m'arrête là pour éviter de parler des pires effets, ou plutôt, de leurs conséquences. Et je crois qu'il l'a remarqué.

- Et c'est tout ? Ca fait un peu léger pour justifier a priori une telle dépense !
- N-Non, ce n'est pas tout. Je pourrais effectuer des radiographies n'importe où, améliorer légèrement le moral des gens autour de moi, brûler, et par la suite lancer des lasers plus ou moins puissants.

Il manque de s'étouffer.

- Vous rigolez ?
- Regardez par vous même ! J'ai plutôt fait bon usage de mes propres créations !
- Et j'imagine que cela n'est pas sans conséquence pour vous ?
- Hélas non. D'où la notion de parcimonie. Et puis le coeur dégagerait un peu de radiations, je ...

Il se lève en furie de sa chaise.

- De la radioactivité ? Je crois rêver ! C'est un "Non" catégorique !

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A mon tour, je me lève. Plus paisiblement, quoi qu'urgemment, pour me rattraper.

- Attendez ! Laissez moi au moins une chance !
- Vous l'avez eue, espèce de dangereux inconscient !
- D'accord, le mot fait peur, mais les radiations relâchées seront infimes ! Et j'en serai le premier à en pâtir donc à en limiter l'utilisation !
- Bien sûr ! Et je vais me retrouver avec des terres sans vie, des villes fantômes et un monstre irradié et muté sur les bras ! C'est MOI qui aura donné le feu vert, c'est MOI qui sera responsable ! Je n'ai pas besoin d'un scandale ! Vous ne méritez ni vos titres, ni votre présence en ces lieux ! Votre éthique est déplorable ! Partez !

Qu'on me refuse la concrétisation de mes projets est une chose. Qu'on doute de ma bonne volonté, de mon travail et de mon intégrité en est une autre : j'explose de rage.
Je me dirige à grandes enjambées vers la double porte, l’aubaine fait que la clé est dans la serrure, je nous enferme et bloque l'accès.

-  Arrêtez ! Asseyez vous et écoutez moi attentivement !
- Vous êtes un grand malade ! Je vais appeler la sécurité !

Bon, c'est vrai que je me suis emporté et que je me suis jeté sur le seul moyen que j'avais pour rester ici et capter son attention.

- Je ne vous veux et ni vous ferai aucun mal. Alors reposez ce Den-Den et débattons sérieusement, sereinement et fertilement. S'il vous plait.

Sa main tremble mais il m'obéit difficilement. Zeke s'inquiétant du bordel soudain, il frappe à la porte.

- Ne t'inquiètes pas, j'ai la situation en main.
- Zeke ? Zeke Romanov ? C'est ce fou qui vous a mis cette idée dans la tête ?!
- Calmez-vous ! Je ne vous cacherai pas qu'il a essayé, mais je l'en ai dissuadé ... de force aussi, mais également à contre coeur.

Retour au calme.

- Bien, Professeur Blair, je m'excuse de m'être emporté mais je vous prie humblement de continuer notre discussion. Laissez moi au moins vous donnez mes arguments et quelque soit votre décision, je l'accepterai. Allez, asseyons-nous.

Je le vois qui jette un coup d'oeil triste au tableau de la femme derrière lui, et qui sert contre lui une photo qui était disposée sur son bureau. J'imagine que Zeke a raison : cette femme doit être la sienne.
Et maintenant que j'y pense, il a commencé à mal réagir quand j'ai évoqué la radioactivité. Mais il ne s'est pas mis en colère comme s'il était vraiment furieux. Mais plutôt comme si ce mot avait débloqué chez lui un violent réflexe d'auto-défense. Comme un hérisson qui se met en boule quand il ressent une menace.
Il doit y avoir un lien entre les deux, je dois m'en assurer et savoir de quoi il en relève. Ca pourrait me laisser une opportunité ...

- D'abord, merci pour votre bonne volonté. Ce petit incident restera entre nous, je vous le promets. Maintenant, je dois entrer dans le vif du sujet, je suis là pour cela à la base. Mais je sais que la radioactivité est une nouvelle forme d'énergie puissante et donc évidemment potentiellement mortelle et douloureuse mais elle est aussi une source formidable qui ne demande qu'à être canalisée ! Alors bien entendu, cela ne se fera pas du jour au lendemain même si les progrès sont déjà formidables, tout comme je ne demande pas à ce que l'éthique soit bafouée et piétinée pour progresser sans encombre dans la maitrise de cette énergie. Mais j'imagine que vous savez mieux que moi comment fonctionne et avance la science : il faut parfois qu'un malheur survienne pour qu'on le comprenne et qu'il ne se reproduise plus.
- Et je ne veux pas qu'un de ces malheurs entache mon image !
- Je comprends bien.
- Non, vous ne pouvez pas !
- Ecoutez, le peu de radiation que peut émettre le Radiant Core est vraiment infime et maitrisée. Il y a seulement que quelques fonctionnalités qui s'avèrent ionisante, donc irradiante. Et comme je vous le disais, j'en serai la première victime. Et je ne suis pas assez fou pour me tuer lors d'une mission. J'aime mon travail, j'espère l'effectuer le plus longtemps possible.
- ...
- Les symptômes les plus courants seront pour ma personne un trouble de l'équilibre, de l'audition, voire quelques saignements de nez ou brûlures vraiment mineures. Vous pouvez mettre votre meilleur ingénieur et votre meilleur chirurgien sur l'affaire, ils pourront vous confirmer mes dires.
- ...
- En plus de cela, le Radiant Core sera un outil de travail vraiment complet et très utile quelque soit le type de la mission.

A chaque fois que j'évoque la radioactivité, il sert davantage sa petite photo. Quitte à faire miser beaucoup, autant jouer le tout pour le tout et faire tapis. Je crois que je n'ai plus rien à perdre.

- Excusez moi pour ce que je vais vous demander ... je crois que c'est une déformation professionnelle ... Je ne veux pas m’immiscer dans votre vie privée ni éveiller une certaine forme de douleur, mais j'ai cru deviner que vous avez vécu une mauvaise expérience avec la radioactivité. Et cela concerne votre femme, pas vrai ?

* * *

Une vingtaine de minutes plus tard, je peux enfin sortir de ce maudit bureau, avec une plus ou moins bonne nouvelle à annoncer à mon nouvel ami chimiste.

- Zeke ? Le projet est encore en suspension. En fait, il ne reste plus qu'une dernière condition et j'ai besoin de toi. Mais je t'en prie, pas de folie hein ! J'ai besoin de tout ton sérieux !

Je pose mes mains sur ses épaules pour capter toute son intention.

- Avec les meilleurs ingénieurs, tu pourrais créer assez rapidement un bon scalpel Gamma ? Je t'explique rapidement : après une longue discussion avec Blair, j'ai compris que sa femme est atteinte d'un gros cancer dû à une brève mais intense radiation. J'imagine qu'il est déjà bien avancé, mais après avoir repoussé le Professeur dans ses derniers retranchements, je l'ai convaincu que la radioactivité n'est pas qu'un fléau mais qu'elle peut également guérir d'un cancer, et il est d'accord pour que nous venions en aide à sa femme, quelque soit l'issu tant qu'elle ne souffre pas. Ou plutôt, il s'est enfin résigné à agir.

Bien sûr, je t'épaulerais dans cette tâche, ainsi que les meilleurs chirurgiens disponibles. Je pense qu'il faudrait faire une radiothérapie curative si tout va bien, sinon une palliative. Ah, et sûrement aussi une symptomatique antalgique.

Toi qui voulait du Gamma, t'es servi ! Et c'est aussi le moment de montrer ce que tu vaux, pour remonter dans l'estime de ce professeur !


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Oui, bon. Requête simple et égoïste. Prévisible d'une certaine manière. Je guérirai sa femme mais c'est à elle de se d-déplacer. Proto-totype d'émetteur gamma dans mon laboratoire et focalisation déjà au point. Initialement conç-çu pour provoquer la mort par ir-irradiation mais intensité suffisamment modulable pour ne cibler et ne détruire que les cellules cancéreuses. Théoriquement faisable mais besoin du dossier mé-médical de la patiente pour esti-timer les chances de réussite avec précision.

Le professeur Blair doit bien en conserver un double quelque part. S'il est suffisamment obsédé par son épouse pour en disséminer des portraits dans son bureau, il doit se mettre régulièrement à jour concernant son état de santé. Je contourne l'agent pour à mon tour rentrer là-dedans et poser mes questions. Blair n'a pas décollé de son siège et semblait se contenter de caresser l'une des photos posée sur son bureau. Réaction de transfert typique. Une envie me prend de lui rappeler qu'il ne s'agit pas de sa femme mais d'un cadre en bois peint contenant une simple figuration de sa femme mais je pense que ce serait déplacé. Sous la surprise, il se crispe. Le cadre lui glisse des mains pour s'étaler dans ses monts de paperasse.

... Romanov ? Vous auriez pu frapper...
Le d-dossier médical de votre f-femme.
Ah... Oui. J'en ai une copie ici. Elle est à jour.

Je suis moins à l'aise avec un scalpel qu'avec des fioles de nitroglycérine mais lire un dossier médical est à la portée du premier scientifique compétent venu, peu importe sa branche. Et ce que j'y découvre me consterne. Encore un flagrant déni de logique qui a du s'incruster dans ses raisonnements biaisés.

Phase t-terminale. Pourquoi ne pas s'y être pris plus tôt ?
Parce qu'elle avait peur, et moi aussi... On peut tout au plus lui soulager ses souffrances dans l'état actuel de nos connaissances, et...
Les ra-radiations peuvent aussi détruire les cellules cancéreuses pour enrayer leur progression. Sur le papier ça marche. Ça n'a jamais été f-fait parce qu'on a pas de cobayes cancéreux. Et les soldats n'ont généralement pas le-le temps de développer de cancers avant de décéder.
Hm. Où voulez-vous en venir ?
Ce sera expérimental.
... Tant pis. Le tout pour le tout. Vous y croyez, à vue de nez ?
Ça ne pourra pas lui faire plus de ma-mal. On va transmettre la pro-proposition au service chirurgie.

Il hoche la tête et se replie. Je crois pas l'avoir déjà vu aussi pathétique. Tant pis. Le principal étant qu'ils cessent de diaboliser la radioactivité pour que je puisse en extraire toutes les utilisations efficientes que j'en imagine. Le ZeroHeart devait démontrer sa force sur le champ de bataille, mais ironiquement, on dirait qu'il fera ses premières armes en bloc opératoire. Bon.

***

Elle est d'une aigre pâleur constellée de plaques noires. De loin, ressemble un peu à un ciel nocturne inversé. Ses paupières consomment d'effrayantes proportions d'énergie rien qu'à rester ouvertes et dans ces yeux ne brille plus grand chose d'autre que la hâte de mourir.

Elle bafouille d'étranges verbes à mon encontre, trop désarticulés pour trouver sens à mes oreilles. Moi qui suis censé lui exposer ce que je vais lui faire subir, je crains qu'en l'état actuel, ça relève davantage du gâchis d'un temps précieux que d'un réel contact productif avec la patiente. Je l'ai pas reconnue tout de suite en entrant dans la pièce parce que l'image d'une femme jeune et souriante qui s'imposait à moi lorsque je visitais le bureau de Blair a fini par graver des préjugés dans ma mémoire fragile.

Fragile mais zélée. J'oublierai pas ce que je fais ici, aucune chance. Les enjeux pour mes projets sont trop grands.

Tu vas expérimenter une radiothérapie curative sous un émetteur gamma de ma conception, le ZeroHeart. Il sera manipulé par des chirurgiens. Je supervise le fonctionnement de ma machine.


L'agent est ici, lui chirurgien. Je suis plus au fait des joies et caprices de l'atome que de celles de l'anatomie humaine, bien qu'elle ne me soit pas non plus étrangère. Mais si je suis un touriste très renseigné de la médecine, eux tous en sont les autochtones. On a réuni une batterie de chirurgiens, dont l'agent du cipher pol, qui feraient ensemble presque de l'ombre à un toubib 20 s'ils n'étaient pas si anonymes.

Bon. Elle répond pas. Ou plutôt, elle essaye mais n'y parvient pas, affalée sur sa couchette. Elle y est sanglée mais c'est bien superflu, c'est un légume humain, je suis même plus sûr qu'elle manifeste un plus grand attachement à la vie que n'importe quel végétal, à vrai dire. L'irradiation que j'ai programmé sera si violente qu'elle devrait pulvériser les cellules justement visées par les chirurgiens. Si violente qu'il n'est pas improbable qu'elle l'achève également. Mais comme c'est une opération fondée sur un dernier espoir, on se permet aisément ce type de risques anodins comparé à ce qui lui arrivera si on la laisse continuer à sombrer dans son espèce de néant pâle de blablas incompréhensibles et de plaques squameuses.

Le design de mon émetteur emprunte la silhouette d'un grand dragon métallique penché au-dessus de son ventre. Il paraît. C'est ce qu'ils ont dit. Moi je n'y vois qu'un émetteur radioactif optimisé pour la précision et la sécurité perché au bout d'un bras mécanique commandé à distance par trois manettes, car rester à proximité de l'émission et se gorger de rayons gammas alors que nous sommes sains ne serait pas une brillante idée. L'équipe restera derrière un amoncellement de volets de plomb. Tout se fera ainsi par l'intermédiaire de dens dens vidéos surmontant la patiente.

Beaucoup de sceptiques dans les chirurgiens. Jugements souvent influencés par ma réputation désagréable. Ou considèrent le projet comme un pur fruit irrationnel tombé du désespoir du professeur Blair. Ce qui serait plausible si j'étais pas sur le coup. Je me lancerais jamais dans une aventure irrationnelle.

On va y aller. Je suis pas sûr qu'elle saisisse bien ce que je lui dis, de toute manière, donc on va cesser de perdre du temps là-dessus. A vous de jouer du coup, chirurgiens. Amusez-vous bien.

Oui, car se retrouver derrière des manettes à tirer des rayons gammas sur des plaques a quand même un potentiel ludique que je regrette de ne pouvoir expérimenter moi-même. Mais ils font juste la moue et certains semblent choqués de se rendre compte que, oui. Oui. L'augure d'une nouvelle expérience m'amuse comme un doux petit aliéné, et que j'ai hâte de les voir prendre du bon temps avec mon invention.
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Depuis mon annonce à Zeke, tout s'est emballé un peu trop vite à mon goût ...

Et plus ça va, plus mon appréhension grandit. Je ne veux pas la monter, j'imagine que mon collègue dirait que c'est inutile et contre-productif, mais je crois que c'est visible maintenant : je tremble et me ronge l'ongle de l'index droit depuis quelques temps déjà.

Le chef-chirurgie qui prend en charge l'opération, quelques peux agacé par mon comportement, me prend à part, dans un petit recoin de la pièce, alors que nous nous habillons comme il se doit pour l'intervention.

- Bon. Qu'est ce qu'il y a ?
- J-Je ...
- ...
- Je ... Je n'ai jamais fait d'opération d'une telle importance ! Ou presque. Tout ce que je sais, je le sais grâce à une quantité astronomique de livres que je me suis avalé durant mes transports. La chirurgie me passionne, vraiment ! Mais tout ce que je sais, vous le savez mieux que moi ! Et je n'ai aucune pratique à part quelques exceptions sur ma personne ... C'est d'ailleurs pour ça que je l'ai apprise.

J'ai bien vu qu'il est tombé des nues. Mais qu'il s'est contrôlé.

- Oui, bon bah euh ... Dans ce cas laissez-nous faire. Vous pourrez apporter votre regard extérieur, c'est déjà ça, n'est ce pas ?
- O-Oui ...
- Et on va en avoir besoin, parce que Romanov et vous dépassez les limites ! Mais si on le fait, c'est surtout parce que vous êtes là. On ne fait pas tellement confiance à votre ... ami.
- Ne vous inquiétez pas, c'est son domaine. Il sait ce qu'il fait.

Je ne peux pas faire plus de place au doute. Et d'ailleurs, le chirurgien en chef préfère ne pas me répondre et m'inciter à rejoindre l'équipe derrière les immenses volets de plomb, puisque la patience a été anesthésiée.

- Bon, jeunes gens, il est temps de prendre un bon bol de radioactivité. Quelle approche vous nous conseilleriez, Skullson ?

Je regarde le chef, pas très rassuré. Je rassemble mes forces pour limiter mes tremblements et donner la meilleure réponse vu la situation.

- Hmm ... Son cancer est au stade terminal. Nous pourrions tenter une palliative au niveau du cerveau : dégager un espace dans la peau pour coller le Zero Heart sur la boite crânienne et donne une courte radiation.

Je déglutis un coup, et me frotte le visage rapidement avec les mains avant de les passer dans mes cheveux.

- Et si ... si la patience survit, pourquoi ne pas la soulager avec quelques applications antalgiques à distance, sur ses métastases osseuses. Mais pour cela, il faudrait peut être lui faire passer une radiographie avant, non ?

Le chef-chirurgien interroge ses collègues qui confirment d'un battement de paupière dans le silence le plus complet. Et nous nous mettons aussitôt à l'action.
La radiographie, c'est loin d'être dangereux, même si les volets de plombs sont impératifs. Ce que je veux dire, c'est que c'est sans douleur ni conséquence pour la patiente. Au bout de quelques instants, nous avions nos réponses. Une fois les clichés en main, savoir où faire les brèves applications pour effacer quelques peux la douleur serait un jeu d'enfant.

Mais l'heure est plus grave. L'heure est à l'opération crânienne ô combien épineuse.

- Skullson ? Vous voulez faire l'incision ?

Je n'acquiesce pas, je ne refuse pas. Je me dirige avec toute la rigueur possible que j'essaie de rassembler vers le scalpel qu'on me tend.
Il faut que mon geste soit sûr et franc.

J'attaque les chairs.

- Préparez vous à éponger et à me faire un peu de place.

Je vais chercher le Zero Heart. Je le saisis délicatement entre mes doigts. Quel magnifique petit bijou de technologie ! Si ç'avait été une pierre précieuse, j'aurais pu dire qu'elle avait été finement ciselée. Je l'insère dans la cavité qu'on m'a faite, contre la boite crânienne. Les autres chirurgiens mettent en place le bras mécaniques avant qu'on ne rejoignent nos fameux volets de plomb, plus loin.

- Tout le monde est prêt ? Romanov, quand vous voulez.

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Maintenant on active les rotors et on regarde la science panser les plaies ouvertes par son cancer. Ou bien de les élargir en grand pour apporter le coup fatal à ses souffrances. La blouse blanche barbue prend les manettes et répète le début de sa partition sans sourciller. La précision d'une machine restant toujours plus fine que la précision d'une main, il est naturel qu'il faille laisser au bras mécanique le gros du travail. L'idéal aurait été de verrouiller chaque tumeur irradiée par le ZeroHeart et de les... blaster à la pince. Terme scientifique. Mais le cipher pol préférera parachever le boulot à l'ancienne. Antalgiques. Bon.

En tout cas, si ça lui prend plus de vingt secondes, ses chances de survie tomberont au Zéro pointé. Une douche de radiations n'est pas une fontaine de soins magiques. Elle serait morte avant même que les dens dens caméras ne commencent à grésiller. Mais vingt secondes est une fourchette confortable si on y soustrait les temps perdus en pensées. Facile.

Bon. Tu vas avoir vingt secondes. A pa-partir de maintenant.

Un grondement sourd émis par le ZeroHeart. Le voici activé. A la base imaginé pour servir de bombe à retardement incrustée sous la peau d'un soldat, il n'a pas eu besoin d'ordres pour s'enclencher. Mais il en aura besoin pour s'éteindre, et c'est là tout le sel de cette expérience. Ma télécommande expérimentale a une forte tendance à l'échec, les interférences gammas brisant ses ondes radios. Pas eu le temps de plancher sur une solution. Tout s'est passé très vite. Mais comme on m'a certifié que j'avais droit à l'erreur, j'ai préféré travailler sur plus important.

On survole le crâne grâce aux caméras. Foncé. Il est en train de cuire. Le docteur l'a vue aussi.

Bon sang...
J'éteins.

Mon pouce sur le bouton et un "clic" décisif. Le grondement se retire. Le ZeroHeart s'est bien tut, mais je crains qu'il n'ait eu le temps de provoquer des ravages imprévus.

Vous aviez dit vingt secondes !

Bien qu'isolés, un léger fumet de cochon brûlé parvient à s'infiltrer jusqu'à nos sens olfactifs, provoquant de vives réactions autour de moi, levant d'intenses inquiétudes qui ne percent pas ma carapace de raison. Elle écopera d'une brûlure du crâne mais survivra peut-être. Le Peut-être n'a pas grand intérêt en médecine, mais j'apprécie son relativisme. Sur les caméras, son crâne se grise, et son visage jusque là aride perle maintenant de grandes gouttes étalées, d'une sueur nauséabonde assaisonnée de, qui sait ? Les derniers restes de sa tumeur ? Ses mains cadavérique, bardée de plaques dont le noir s'est furieusement approfondi pour atteindre une obscurité abyssale, se sont crispées, contraction musculaire réflexe. C'est qu'au fond de son coma, il reste une étincelle. Une étincelle survivante sous une averse gamma trop zélée dans son office de purification. Je crois que j'ai vu trop large pour le dosage. Avec le recul, ça revient à soigner un grippé en lui administrant trois caisses d'antibiotiques. Trop large. Ma télécommande a arrêté la machinerie à temps, c'est déjà une petite victoire sur un fond de défaite.

Vingt secondes avant le point de non-retour. Mais il aurait mi-mieux valu terminer avant.
Il faut aller la voir !
Deux minutes m-minimum. Sauf si vous voulez vous sentir comme dans un micro-onde. Inutile de vous exposer à des rayonne...
Rien à foutre ! Votre gadget l'a buté !
On ne sait pa-as encore.

L'agent transpire le dépit aussi. Ils sont tous submergés par leurs émotions. Tant pis. J'ai à faire. Je profite que le patron déserte les manettes du bras mécanique pour m'y mettre. Et récupérer le ZeroHeart avec. Autant s'épargner une nouvelle fois de plonger les mains dans le cambouis irradié qui lui sert peut-être de cervelle.

Non, franchement. Sans mauvaise blague, sans trait de cynisme corrosif, je suis bouillant d'impatience, ma température corporelle est en hausse. Je suis très curieux de savoir si elle a vraiment brûlé ou si elle fait semblant. Si elle a survécu, et si sa tumeur non. C'était une expérience. Comme toute expérience, elle a un pourcentage d'échec. Tout comme chaque bonne équation comporte son lot d'inconnues. Le tout dans un problème, c'est de le résoudre. Et on y arrive pas toujours du premier coup. Même avec un QI supérieur à celui de 98% de la population mondiale.


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Avant de nous rapprocher de la patience, nous avons dû attendre ces deux minutes. Ces deux longues minutes. Ces deux putains de minutes interminables.
Je me sens comme en chute libre, mais au ralenti, dans l'obscurité la plus totale. Je sais que je vais m'écraser violemment sur le sol qui me guette en contre-bas, je le peux le deviner.

Le chirurgien en chef va effectivement examiner le corps. Oui, le corps. Puisque la patiente est décédée.
Le temps reprend sa vitesse normale. Je chute de plus belle et percute enfin le sol gorgé de pourriture dans un choc sourd, le sol craque et s'enfonce mollement sous mon poids. Un liquide noir, visqueux et tiède perle lentement jusqu'à ce qu'il atteigne mon corps. Le niveau monte et je perds rapidement pied. Je me démène vainement.

Retour à la réalité comme une main inattendue qui m'arrache brusquement à ma léthargie quand le barbu en chef se met à beugler.

- Nous n'aurions jamais dû vous faire confiance, Romanov ! C'était de la folie !
- C'est moi, qui ai proposé cette alternative au Professeur Blair. Je lui ai proposé ce qu'un homme sensé aurait du faire depuis longtemps. Si vous ne voulez pas être responsable de ce qui a été fait, je vais l'être.

Je m'approche du corps en sortant un petit étui de ma poche intérieur, il me repousse de la main.

- Que croyez vous faire ?
- Limiter les dégâts.
- Cette femme est morte, Skullson !
- Mais pas son mari.

Je lui montre ce que contient l'étui, à savoir un petit kit à maquillage de preuve : quelques outils, des petites bandes plastiques autocollantes et du cirage corporel, entre autre. Invention de mon cher collègue Zed, Zedric Krastinov, médecin légiste. C'est un peu une trousse d'urgence, lui a le vrai pack complet.

- Vous voulez dissimuler la vérité ? Mais vous êtes un escroc !
- Alors quoi ? Vous voulez faire davantage souffrir Blair ? Vous ne croyez pas que c'est le bon moment pour l'épargner un tant soit peu ? Je vous l'ai dit, je me tiendrai pour responsable s'il devait y avoir une quelconque conséquence, mais Blair n'a pas besoin de morfler une fois de plus. La mort de sa femme l'anéantira déjà bien assez, autant le rassurer en lui affirmant qu'elle n'a pas souffert.

Le chef-chirurgien souffle d'agacement.
Maintenant que j'ai le champ libre, je m'affaire à embellir la blessure mortelle. J'enfile une paire de gants spéciale contre les radiations, et malgré l'épaisseur, j'arrive tant bien que mal à faire parler mes doigts de fée : un petit pansement pour joindre les deux bouts de peaux de chaque côté de l'incision pour les maintenir en place, un petit ovale adhésif pour cacher la vilaine plaie et remplacer le pansement trop visible et un coup de cirage corporel du nuancier pour camoufler le tout.

Au bout de dix minutes, qui m'ont paru courtes cette fois ci, Madame a l'air de reposer en paix.

- Faites ce que vous avez à faire habituellement, ne touchez pas au front, je vais parler au Professeur Blair.

Je me traine péniblement jusqu'à son bureau, avec dans ma tête, les images des derniers instants qui défilent en boucle, qui s'annoncent déjà comme de vieux démons. Les couloirs défilent devant mes yeux comme un immense dédale sans fin. Seul mon esprit déjà encombré parvient à me guider.

Je vois enfin son nom s'afficher devant mes yeux. Je toque à sa porte.

- Professeur Blair ?
- Entrez ...

Je pousse la porte qui s'ouvre sur son visage décomposé. En larme. Mon coeur parvient à se pincer une nouvelle fois. Je crois que ma veine en titane a un fait léger gargouillis, réclamant sa dose habituelle et perpétuelle de sang. Sûrement mon imagination.

Je m'assied dans le fauteuil devant son bureau. Lui a les yeux bouffis perdu sur la photo de sa femme. Quand il arrive à les lever pour me regarder, j'essaie de troquer mon regard attristé contre un autre plus ferme, interdit et désolé.

- Professeur ... Je ... Je suis désolé ... Votre femme est décédée ...

Il manqua de s'étouffer dans un gros sanglot.

- Nous avons tout notre possible sans même lui affliger davantage de souffrance. Mais son cas était désespéré. Nous n'avons pu que mettre fin à ses souffrances.

Je déglutis avec peine.

- Je ne cherche pas à vous rendre responsable, je peux comprendre votre position. Je veux simplement vous expliquez que nous avons, je pense, fait le meilleur choix qu'il y avait à faire ...

Il ne peut que pleurer. Je sais que j'ai été entendu, sûrement remercié. Je reste quelques instants pour voir s'il encaissera le coup.

- Je suis vraiment navré, sincères condoléances.

Malgré ce qu'il peut être, malgré le fait que je ne sois pas entièrement humain, il parvient à me rendre le coeur lourd. Son pathos me lacère les muscles et les plaques de métal.
Je ne voudrais le laisser seul dans son chagrin, mais je pense qu'il serait plus correct de partir tout de même. De plus, j'ai vraiment, vraiment, besoin d'une cigarette.

De quelques unes.

Je regagnerai la salle plus tard.

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Oui ?
Vous vous doutez du pourquoi je vous ai convoqué, Romanov.
Oui.
L'agent Skullson pense que c'était le meilleur choix qu'il y avait à faire. Qu'en pensez-vous ?
Il a tort.
Comment ?
Il aurait fa-fallu s'y prendre plus tôt. Le choix était b-bon. Mais tardif. C'est le temps qui nous a fait défaut. Pas la méthode.
Répondez moi sincèrement, Romanov...
Je suis toujours sincère.
... certes. Est-ce votre "création" qui l'a abattue ?
Oui. Les ra-radiations étaient mal dosées. Il n'y avait jamais eu d'expériences témoins avant. Alors il m'avait fallu le faire au nez. C-ce qui ne suffit pas en chirurgie.
Hum...
La prochaine fois, je saurais adopter le bon réglage.
Pourvu que oui. Que la mort de Sally aide à sauver des vies...
...
Vous pouvez disposer.
Qu'en seras-t-il de la sanction ?
La sanction ?
Oui. T-techniquement, j'ai tué votre femme.
C'est le cancer qui l'a tué. Disposez, j'ai dis. Laissez moi seul.

Bon. Aucun protocole néfaste à mon ascension ne se déclenchera. Tant mieux. Être rétrogradé m'aurait tant biaisé que j'aurais probablement préféré démissionner pour partir postuler chez un organisme privé avec de bons moyens et qui aura su reconnaître ma valeur. Le bilan du ZeroHeart est mitigé. Son application médicale existe, mais les cancers dans la marine ne courent pas les corps. Le terrain tue avant le tabac. Et avant les relations sexuelles exotiques également. Les marins sont des épicuriens. Ou des morts. Bon.

Bon. Mes condoléances.
... Merci.

Il est surpris que je pense aux condoléances. Que je sacrifie quelques secondes à, semblerait, m'appesantir sur son sort. Je le fais par prudence. Pour ne pas l'irriter. Et ne pas risquer un scénario futur néfaste pour ma carrière.

Le cipher pol était passé avant moi. Et tandis que je m'extirpe de la fournaise malsaine qu'est devenu le bureau du professeur Blair, je vois l'agent m'attendre et l'entend m'aborder. Comme s'il souhaitait un rapport sur mon entretien éclair avec Blair. Il sera déçu d'apprendre qu'il ne m'a rien dit d'important. Il n'a même pas précisé que la moitié du service chirurgie aimerait me voir à la porte, désormais. C'aurait été opportun de le souligner. De toute façon, j'ai pas besoin d'eux.

RAS. Pas de sanctions. Il semble avoir sauté toutes les étapes théoriques du deuil pour en venir directement à l'acceptation. Il s'en re-remettra vite.

Et je me fais une remarque hilarante, à posteriori : si tu avais accepté de tester le ZeroHeart en premier, c'auraient été tes os à toi qui auraient probablement fondus. Je vais en re-revisiter les paramètres pour le rendre moins nocif. Et davantage explorer la piste de la régénération cellulaire. La s-simple destruction par irradiation est plutôt fade et absurde. L'optique de soin est plus pertinente.

Mon projet est mis à jour. Le ZeroHeart sera plutôt un dispositif de guérison qu'une bombe. Me permet de rentabiliser plus le matériel investi dedans. Ainsi que les ressources humaines qui les porteront. De plus, ça m'offre un challenge original. Je sais construire des distributeurs de décès, mais je me suis jamais attardé sur les appareils de soutien qui augmentent des espérances de vie plutôt que d'en tronquer. Bizarre et original. Challenge. L'imprévu stimule le cerveau. Et la ténacité le blinde.

Bon. Tu voudras mon ZeroHeart 1.0 dans ton Radiant Core ? Il n'est plus en expérimentation.  


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La nicotine a bien fait son travail, je n'en attendais pas moins d'elle. Mais en parler comme cela me coupe toujours l'envie alors ... bordel de dieu, ça fait du bien par où ça passe !

...

Ouais, je sais. Même moi je n'y crois pas, dit comme ça. Et j'en arrive même à me dire que non, ça ne fait pas du bien. Au contraire. C'est sûrement à force de côtoyer cet étrange homme-poisson.
En tout cas mes nerfs me remercient, mais mes poumons me regardent d'un oeil mauvais, s'ils pouvaient le faire. Qu'importe, je trouverai bien une solution pour les remplacer.
Et parler encore scientifiquement de mes plaisirs me les coupe encore sur le champ.

Bon, de toute façon, il faut que je rejoigne ce Zeke et peut être les autres chirurgiens.

*-*-*-*-*


- Je ne sais pas ce que tu as pu dire à ce professeur, mais il faut croire que tu as su le brosser dans le sens du poil. C'est une bonne chose. Pour lui, pour toi et pour ta carrière.

Son monologue me montre à quel point il a pu changer en si peu de temps. Notre rencontre n'a pas été des plus inutiles et dévastatrices finalement. Je crois que j'en suis satisfait.
Ce qui m'étonne, c'est la rapidité de Blair à faire son deuil. J'imagine qu'en acceptant notre aide, il savait à quoi s'en tenir. Et ce, même avant, en laissant mourir péniblement sa femme.

- Hmm ... Maintenant, je suis à peu près sûr que tu sauras faire preuve de retenue, alors j'imagine que oui, tu pourras intégrer ton Zero Heart dans le Radiant Core. S'il est accepté bien sûr.
- Et il le sera.

La porte s'est ouverte derrière nous. C'est le Professeur Blair, il me tendait un petit papier avec des inscriptions dessus.

- Je vous ai entendu parler de votre projet, Agent Skullson. Je suis d'accord pour débloquer les fonds nécessaires, y compris ceux pour l'améliorer avec le Zero Heart. Cependant, comme pour tous les projets, il faudra le faire valider par les professionnels concernés, à savoir un ingénieur en chef ainsi qu'un chef-chirurgien.
- Wow ... euh ... merci ? Merci beaucoup !
- Vous aviez raison, Romanov et vous : la science avance également grâce aux malheurs.
- Oh, vous ... vous le savez ...

Il reste interdit sur ce point.

- Je vais essayer de vous appuyer plus haut. Après cet épisode, j'imagine que les équipes se montreront encore plus frileuses. Heureusement, nous pouvons compter sur des gens comme vous deux. Il en faut, heureusement ou malheureusement d'ailleurs.
- Merci encore !
- En plus de cela, l'opération permettra d'établir un compte-rendu dans le temps entre vous deux, et ainsi nous repousserons nos limites actuelles.
- Entendu. Si je peux me rendre utile ...
- Vous l'avez été, Agent Skullson, vous l'avez été. Même vous finalement, Romanov.

Il nous adresse un sourire poli et retourne dans son bureau. Je reste coi encore quelques instants, en regardant bêtement Zeke.

Et comme je sais qu'il n'aime pas perdre du temps, même si j'imagine qu'il partage sûrement ma surprise, je me ressaisis et pose mes yeux sur le petit billet.

- Oh, c'est pour un rendez-vous prochainement !

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Voilà, on va enfin passer au plat après s'être éternisé sur une entrée des plus fades. J'ai beaucoup de chats à fouetter, et j'aimerais éviter de passer une semaine sur le même. En me remémorant, avec grande peine, ses quelques compliments, j'en ai extrait deux analyses importantes, et en est probablement oublié des dizaines. Ses préjugés sur mes objectifs se sont atténués. Et les financements qu'il m'octroyera seront plus conséquents. Dans la limite du raisonnable, puisqu'il semble davantage tenir aux grands nombres sur sa calculatrice qu'aux progrès de son département. Bon.

Il a intercalé le rendez-vous dans ce qui doit être un planning très resserré, plus encore que le tissu pendouillant autour de ma gorge. Alors il a encore fallu attendre. Quatre jours. Que j'ai comblé en compilant toutes les données que j'avais pu relever sur le corps de sa femme. J'ai pu récupérer les passes la morgue et y camper plusieurs heures par jour. Prendre des décigrammes entiers d'échantillons presque frais grâce à l'aération efficace et au conditionnement des corps. Très instructif. Sous ses nerfs réduits en une colle épaisse, j'ai distingué le côté fascinant de mon ZeroHeart. La puissance lancinante qu'il renfermait. Les cellules s'étaient multipliées à un niveau tel qu'un vrai rempart organique s'était déposé sous son épiderme, une croûte excitée.

L'agent du cipher pol. Je l'ai pas trop vu ces derniers jours. Je l'ai un peu esquivé, pour qu'il ne souille pas ma concentration avec ses historiettes. Maintenant qu'il a gagné en confiance et en connaissance de ma personnalité, il tend à s'écarter des relations de travail productives pour s'essayer à nouer des liens "d'amitié". Amitié oui. Il ne m'appelle pas ami mais les indices sont nets alors mon hypothèse fiable. Il bavasse beaucoup mais rien n'a percé les décombres obscures qui me servent de mémoire. Alors quand il me parle. De son métier. De sa vision. De ses projets. De ses ambitions. De ses désirs. Je hoche la tête comme l'une de ces poupées désarticulées qui ressemblent à des cobayes du secteur "Tortures et Innovations". Et il finit toujours par s'arrêter de parler. Quand le calme revenait, je pensais à ce rendez-vous.

A ce qu'il va lancer. A ma carrière qu'il va choyer.

Nous attendons tous les deux devant la porte de Blair. Rendez-vous pris à 9h15. Il est 9h16. L'agent était là quand je suis arrivé. Je suis arrivé il y a une minute. Pile à 9h15. Encore une question de rentabilité. Inutile d'arriver en avance si c'est pour perdre des secondes en attente langoureuse.

Héhé, tu dis pas bonjour ?
Bonjour.

Bon. 9h17. C'est trop tard maintenant.
Ah. La clenche couine, la porte s'ouvre et Blair apparaît.

Entrez, désolé de vous avoir fait un peu attendre. Entrez, et asseyez vous.

Oui. Attendre. La mauvaise habitude d'attendre favorise la paresse intellectuelle.
On s'assois -ordre d'un supérieur- devant son bureau. Deux sièges d'un bois bon marché. Puis vite, heureusement, il en vient à l'ordre du jour.

Alors, d'abord, je vous ai débloqué un budget... Un budget confortable. Je vous demanderai tout de même de ne pas le brûler n'importe comment. Surtout vous, Romanov. N'oubliez pas de remplir vos rapports fiscaux. Je vous ai toujours à l'oeil...

Une vieille affaire qui remonte à la surface, dont j'ai gardé que des bribes d'échos lointains. Des kilos de berries que j'ai dilapidé en expériences enrichissantes destinées à nourrir ma curiosité. Alors que j'étais sensé me contenter de concevoir une chaîne de montage de grenades, j'ai trouvé la recette d'un médicament qui transforme les alvéoles pulmonaires en cavités d'aération. Efficace sur le papier mais très vite dépassé lorsque la température du corps chute de vingt degrés. Mais enrichissant. J'ai découvert que les poumons humains faisaient de très bons filtres à air une fois traités.

Ensuite, une fois le radiant core au point, il faudra le tester. Je vous sais à la fois concepteur et... et cobaye, agent Skullson.

Il acquiesce. Si tout les cobayes pouvaient être aussi volontaires, la science irait plus vite. Elle aurait même presque une chance de rattraper l'obscurantisme sur la ligne d'arrivée.

Dernier point... Voici la liste du personnel prêt à participer à votre projet. Ingénieurs, chimistes, chirurgiens... Ils sont peu nombreux et tous recensés ici. A noter que beaucoup avançaient de mauvais pressentiments, compte tenu de... l'échec cuisant de...

Ah. "Cuisant". Les mots sont parfois si cyniques. Malgré leurs utilisateurs. Euh. De quoi parlait-il ? D'autres scientifiques ? C'est pas ma mémoire qui me joue un tour. Il propose de m'attacher des boulets.

... Bref. Vous avez carte blanche.
Éviter de mettre plus de p-personnel sur le projet.

Ressources financières, temporelles et humaines, voilà ce que grignote chaque intrus superflu. Je sais déjà ce que je veux faire et Skullson aussi. Le nombre ne ferait que nous ralentir. Favoriserait des tensions sociales contre-productives.

Juste besoin d'un chirurgien pour la gr-greffe.
Je vous l'ai dis, carte blanche. Organisez vous à votre guise. Tant que vous ne narguez pas vos collègues, que vous ne les insultez pas, que vous ne pillez pas leurs laboratoires ou que vous ne dénigrez pas leur travail...
Je ne les ai jamais na-nargués.
... Et vous, Skullson, j'espère que vous réussirez à rentabiliser tout ces investissements sur le terrain.
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