Mais vous êtes chimiste ?
Je-Je suis à l'aise avec chaque versant de la science.
Ne résume pas mon génie à un seul domaine. Le vrai génie s'étend. Il est conquérant. Il déborde de ses limites. On ne l'arrête pas. A moins d'être soi-même génie. Et je m'affirme qu'ici, je suis le seul. Génie.
Il feuillette les pages de mon dossier avec un dégoût non refoulé. Trente pages de pure théorie sur un nouveau bijou de technologie qui servirait à tuer des gens. A les tuer d'une façon toute particulièrement efficace, en métamorphosant son utilisateur en machine meurtrière aux chairs imbibées d'une puissance encore étrangère mais des plus amicales : la radioactivité.
Votre projet est... délirant, pour être franc. Je crois que vous n'avez pas bien saisi votre rôle, Romanov. Nous facilitons les oeuvres des agents de notre gouvernement. Mais nous n'expérimentons pas d'idées aussi... foireuses... sur nos soldats.
"F-foireuses". Peur irrationnelle des ondes radioactives. Correctement catalysées dans un sys-système taillé à cet effet, elles excitent l'activité cellulaire en les détériorant très peu. Déjà prouvé.
Si les scientifiques eux-mêmes prennent peur à l'augure de magistrales innovations, je crains que la science ne soit condamnée à avancer dans l'ombre.
En contrôlant l'intensité des émissions, n-nous contrôlons également les ravages qu'elles pourraient produire autour d'eux. Seul le patient qui s'est vu incruster le ZeroHeart sera affecté par ses effets -positifs comme négatifs- sauf s'il décide d'irradier man-manuellement ses alentour-rs.
Et qu'entendez-vous par "négatifs" ?
Cancers. Dégénérescence cellulaire. Hémorragies internes chroniques. Démence. Fonte des muscles.
Vous m'avez convaincu. Refusé.
La jalousie qu'il éprouve envers moi enraye probablement son jugement.
C'est une bombe que vous essayez de nous fabriquer. Nous ne transformons pas nos soldats en kamikazes radioactifs !
Il croit pouvoir me donner des leçons d'éthiques parce qu'il est du bon côté de son bureau. Je ressens un faisceau de colère que j'éteins immédiatement. Ce n'est pas la frustration qui m'aiguillera sur une piste exploitable. Ce dont j'aurais besoin, c'est d'un cobaye consentant. Demi-tour et marche. Je vais quitter son bureau.
Eh bien, vous abandonnez si vite ? Ça ne vous ressemble pas.
Moins de 1% de chances de te convaincre. Je ferais mieux de chercher autre chose.
Ah, bah voilà ! Retournez donc dans vos gaz, vos vapeurs toxiques et vos flatulences, Romanov. Mon service n'est pas un trivial poursuit pour sociopathes.
Oui, je chercherai autre chose, mieux, qui prouvera au professeur Blair que mes idées sculptent l'avenir d'un monde militarisé. Megavega est un paradis dont je suis archange. Un bac à sable dont j'érigerai les plus hauts châteaux. Oui. L'ambition est le carburant de ce QG et tout le monde se l'arrache. Je dois être le premier à présenter la découverte du siècle. Occasionner de nombreux sacrifices de soldats ne me gêne pas, tant qu'ils sont correctement recyclés en matières premières pour l'ascension de la Science. Devenir Vegapunk est à ce prix. Accéder à son budget infini et à ses ressources monstrueuses est à ce prix.
Dixième étage.
Ainsi je dévale les escaliers labyrinthique du complexe, armé de ma seule envie d'aller piocher cette matière première à sa source. Les navires. Le port. Grand trafic qui optimisera mes chances de tomber sur l'échantillon de mes rêves. Il devra être jeune et fringant pour ne pas fausser les prévisions concernant la dégradation de son espérance de vie. Et son ego suffisamment développé pour étouffer un peu son instinct de conservation et sa peur de l'inconnu. Car c'est bel et bien ce que je lui proposerai d'explorer. L'inconnu. Et les applications militaires des ondes radioactives.
Septième étage. Mathématiquement impossible. Le dernier étage que j'ai traversé était le quatrième. Une telle erreur de chiffrage n'aurait pu m'échapper si longtemps. Il y a l'hypothèse de ma mémoire farceuse qui m'aurait joué un tour. Mémoriser des plans de labyrinthes insipides est un exercice tellement plus difficile que de retenir soixante pages de réactions chimiques complexes. Megavega est un paradis mais l'optimisation de ses entrailles est désastreuse. Ses couloirs zigzaguent là où ils pourraient filer droit, ses escaliers se croisent et se disloquent alors qu'ils pourraient ne faire qu'un, et les nombreux panneaux indicateurs se contredisent plus que les deux pôles d'un aimant.
Ou bien la faute revient à ma mémoire.
Oui. Probablement.
Je suis atterri dans le département de chirurgie. C'est pas ici que je visais. Les blouses blanches me regardent comme si j'étais tombé d'une autre planète. Par où est le port ?
Par où est le port ?
Plus d'utilité si j'énonce la question à haute voix.
C'est un grand homme bien trop musclé pour correspondre au stéréotype du médecin scientifique qui la reçoit.
Âge : jeune. Lunettes sombres encadrant ses paupières. Il valide mes quelques critères.
Un tilt s'amorce aussitôt.
Tu es marine ? Veux-tu participer à un projet d'amélioration ?
Je-Je suis à l'aise avec chaque versant de la science.
Ne résume pas mon génie à un seul domaine. Le vrai génie s'étend. Il est conquérant. Il déborde de ses limites. On ne l'arrête pas. A moins d'être soi-même génie. Et je m'affirme qu'ici, je suis le seul. Génie.
Il feuillette les pages de mon dossier avec un dégoût non refoulé. Trente pages de pure théorie sur un nouveau bijou de technologie qui servirait à tuer des gens. A les tuer d'une façon toute particulièrement efficace, en métamorphosant son utilisateur en machine meurtrière aux chairs imbibées d'une puissance encore étrangère mais des plus amicales : la radioactivité.
Votre projet est... délirant, pour être franc. Je crois que vous n'avez pas bien saisi votre rôle, Romanov. Nous facilitons les oeuvres des agents de notre gouvernement. Mais nous n'expérimentons pas d'idées aussi... foireuses... sur nos soldats.
"F-foireuses". Peur irrationnelle des ondes radioactives. Correctement catalysées dans un sys-système taillé à cet effet, elles excitent l'activité cellulaire en les détériorant très peu. Déjà prouvé.
Si les scientifiques eux-mêmes prennent peur à l'augure de magistrales innovations, je crains que la science ne soit condamnée à avancer dans l'ombre.
En contrôlant l'intensité des émissions, n-nous contrôlons également les ravages qu'elles pourraient produire autour d'eux. Seul le patient qui s'est vu incruster le ZeroHeart sera affecté par ses effets -positifs comme négatifs- sauf s'il décide d'irradier man-manuellement ses alentour-rs.
Et qu'entendez-vous par "négatifs" ?
Cancers. Dégénérescence cellulaire. Hémorragies internes chroniques. Démence. Fonte des muscles.
Vous m'avez convaincu. Refusé.
La jalousie qu'il éprouve envers moi enraye probablement son jugement.
C'est une bombe que vous essayez de nous fabriquer. Nous ne transformons pas nos soldats en kamikazes radioactifs !
Il croit pouvoir me donner des leçons d'éthiques parce qu'il est du bon côté de son bureau. Je ressens un faisceau de colère que j'éteins immédiatement. Ce n'est pas la frustration qui m'aiguillera sur une piste exploitable. Ce dont j'aurais besoin, c'est d'un cobaye consentant. Demi-tour et marche. Je vais quitter son bureau.
Eh bien, vous abandonnez si vite ? Ça ne vous ressemble pas.
Moins de 1% de chances de te convaincre. Je ferais mieux de chercher autre chose.
Ah, bah voilà ! Retournez donc dans vos gaz, vos vapeurs toxiques et vos flatulences, Romanov. Mon service n'est pas un trivial poursuit pour sociopathes.
Oui, je chercherai autre chose, mieux, qui prouvera au professeur Blair que mes idées sculptent l'avenir d'un monde militarisé. Megavega est un paradis dont je suis archange. Un bac à sable dont j'érigerai les plus hauts châteaux. Oui. L'ambition est le carburant de ce QG et tout le monde se l'arrache. Je dois être le premier à présenter la découverte du siècle. Occasionner de nombreux sacrifices de soldats ne me gêne pas, tant qu'ils sont correctement recyclés en matières premières pour l'ascension de la Science. Devenir Vegapunk est à ce prix. Accéder à son budget infini et à ses ressources monstrueuses est à ce prix.
Dixième étage.
Ainsi je dévale les escaliers labyrinthique du complexe, armé de ma seule envie d'aller piocher cette matière première à sa source. Les navires. Le port. Grand trafic qui optimisera mes chances de tomber sur l'échantillon de mes rêves. Il devra être jeune et fringant pour ne pas fausser les prévisions concernant la dégradation de son espérance de vie. Et son ego suffisamment développé pour étouffer un peu son instinct de conservation et sa peur de l'inconnu. Car c'est bel et bien ce que je lui proposerai d'explorer. L'inconnu. Et les applications militaires des ondes radioactives.
Septième étage. Mathématiquement impossible. Le dernier étage que j'ai traversé était le quatrième. Une telle erreur de chiffrage n'aurait pu m'échapper si longtemps. Il y a l'hypothèse de ma mémoire farceuse qui m'aurait joué un tour. Mémoriser des plans de labyrinthes insipides est un exercice tellement plus difficile que de retenir soixante pages de réactions chimiques complexes. Megavega est un paradis mais l'optimisation de ses entrailles est désastreuse. Ses couloirs zigzaguent là où ils pourraient filer droit, ses escaliers se croisent et se disloquent alors qu'ils pourraient ne faire qu'un, et les nombreux panneaux indicateurs se contredisent plus que les deux pôles d'un aimant.
Ou bien la faute revient à ma mémoire.
Oui. Probablement.
Je suis atterri dans le département de chirurgie. C'est pas ici que je visais. Les blouses blanches me regardent comme si j'étais tombé d'une autre planète. Par où est le port ?
Par où est le port ?
Plus d'utilité si j'énonce la question à haute voix.
C'est un grand homme bien trop musclé pour correspondre au stéréotype du médecin scientifique qui la reçoit.
Âge : jeune. Lunettes sombres encadrant ses paupières. Il valide mes quelques critères.
Un tilt s'amorce aussitôt.
Tu es marine ? Veux-tu participer à un projet d'amélioration ?