Ailleurs, après.
Maîtresse ?
John Doe.
Oui Maîtresse.
Maldita abandonne Neetush à sa rêverie. Dedans, des monstres s’affrontent et des gerbes de sang éclaboussent l’innocence comme l’impuissance. Glinglin était un monstre, oui, même aux yeux de l'héritière Pah. Tahar Tahgel était un monstre. Bien sûr, pour qui ne l’était-il pas. Est ? Qui sait où il a disparu. Sous son châle, le dragon pâle frissonne devant la nuit de terreur où Marie-Joie sombre. Elle était là-bas, elle a assisté à la mort de cette femme à peine plus vieille que lui, au milieu de tous. Sera-t-elle la prochaine sur la liste du forban ? Est-ce qu'il ne l'a pas regardée un instant, un fugace instant, elle, quand il est descendu de ce mur pour aller affronter son bourreau, auréolé qu'il était des ailes du Triomphe ? Si. Et elle avait déjà vu cette expression, elle s'en souvient maintenant et son souffle s’accélère un peu dans sa poitrine. Ce vide, ce grand vertige qui précède la mort assenée. Comment s'appelait cette esclave… Hope ? Hope et Joe, c'était le duo qu'ils formaient quand Arti Udini a joué son chef d'œuvre à la résidence. Hope avait voulu la tuer, une fois, avait pu. Neetush se le rappelle. Mais la négresse s'était ressaisie. Et, quelques années plus tard, sur ce navire pillé par Peyn Aucho, les deux lui avaient sauvé la vie en les abandonnant, elle et Maldita et le capitaine blessé, sur cette barque au milieu de nulle part. Curieux voyage que ce retour par les chemins du bas monde où la réalité glissait sur elle, comme dans un rêve où rien n’avait vraiment de continuité.
Curieux êtres que ces serviles inhumains qu’elle avait alors dû côtoyer de plus près.
Curieux être que Maldita qui déjà revient, les bras tordus par la nervosité.
Curieux être que Neetush, changeante, changée, changeant.
Maîtresse ?
Curieux être que John Doe.
Maîtresse, John Doe n'existe plus.
Comment ça, n’existe plus ? Que racontes-tu ?
Je...
Lorsqu'il s'arque, la légende veut qu'un seul sourcil de dragon résonne autant que le tonnerre. C’est vrai. Chanceuse, Maldita n’en voit pourtant pas les suites, car l’attention de Neetush ne dérive pas bien longtemps sur cette esclave qui pense avoir une personnalité propre. John Doe n’existe plus ?!
Il est mort, Maîtresse.
Maîtresse ?
Reverse Mountain ne l’a jamais rendu, Maîtresse. Depuis deux ans.
Deux ans !?
Mais le sursaut est de courte durée, le silence, le froid silence attentif pour toute réponse. Oui, sans doute bien deux ans après tout, et pourquoi non ? Quel intérêt de toute façon que cet homme, qui n’a jamais que nié son autorité ? Il y a eu bien mieux à faire, depuis, des vêtements à élaborer, cette belle robe qu’elle a portée à la soirée chez Saint Glinglin par exemple. Des mois de conception, des huitaines et des huitaines à faire revenir les chasseurs de Torino pour avoir les meilleures plumes, et ces tissus venus d’Alabasta, et les couturières à diriger, et ces perles dégotées par hasard dans une boutique de la basse-ville ! Eux la laissent être, tous ceux qu’elle honore de sa présence au quotidien, tous ceux qu’elle autorise à admirer sa créativité, sa parfaite imagination. Eux ne s’érigent pas en chantres d’une quoi, d’une liberté dont elle les prive ? Non, eux la respectent et le monde est bien plus simple quand on la respecte, bien plus paisible, bien plus agréable.
Alors, John Doe, tant pis... Sois mort et Neetush ne te regrettera pas.
Maîtresse ?
John Doe.
Oui Maîtresse.
Maldita abandonne Neetush à sa rêverie. Dedans, des monstres s’affrontent et des gerbes de sang éclaboussent l’innocence comme l’impuissance. Glinglin était un monstre, oui, même aux yeux de l'héritière Pah. Tahar Tahgel était un monstre. Bien sûr, pour qui ne l’était-il pas. Est ? Qui sait où il a disparu. Sous son châle, le dragon pâle frissonne devant la nuit de terreur où Marie-Joie sombre. Elle était là-bas, elle a assisté à la mort de cette femme à peine plus vieille que lui, au milieu de tous. Sera-t-elle la prochaine sur la liste du forban ? Est-ce qu'il ne l'a pas regardée un instant, un fugace instant, elle, quand il est descendu de ce mur pour aller affronter son bourreau, auréolé qu'il était des ailes du Triomphe ? Si. Et elle avait déjà vu cette expression, elle s'en souvient maintenant et son souffle s’accélère un peu dans sa poitrine. Ce vide, ce grand vertige qui précède la mort assenée. Comment s'appelait cette esclave… Hope ? Hope et Joe, c'était le duo qu'ils formaient quand Arti Udini a joué son chef d'œuvre à la résidence. Hope avait voulu la tuer, une fois, avait pu. Neetush se le rappelle. Mais la négresse s'était ressaisie. Et, quelques années plus tard, sur ce navire pillé par Peyn Aucho, les deux lui avaient sauvé la vie en les abandonnant, elle et Maldita et le capitaine blessé, sur cette barque au milieu de nulle part. Curieux voyage que ce retour par les chemins du bas monde où la réalité glissait sur elle, comme dans un rêve où rien n’avait vraiment de continuité.
Curieux êtres que ces serviles inhumains qu’elle avait alors dû côtoyer de plus près.
Curieux être que Maldita qui déjà revient, les bras tordus par la nervosité.
Curieux être que Neetush, changeante, changée, changeant.
Maîtresse ?
Curieux être que John Doe.
Maîtresse, John Doe n'existe plus.
Comment ça, n’existe plus ? Que racontes-tu ?
Je...
Lorsqu'il s'arque, la légende veut qu'un seul sourcil de dragon résonne autant que le tonnerre. C’est vrai. Chanceuse, Maldita n’en voit pourtant pas les suites, car l’attention de Neetush ne dérive pas bien longtemps sur cette esclave qui pense avoir une personnalité propre. John Doe n’existe plus ?!
Il est mort, Maîtresse.
Maîtresse ?
Reverse Mountain ne l’a jamais rendu, Maîtresse. Depuis deux ans.
Deux ans !?
Mais le sursaut est de courte durée, le silence, le froid silence attentif pour toute réponse. Oui, sans doute bien deux ans après tout, et pourquoi non ? Quel intérêt de toute façon que cet homme, qui n’a jamais que nié son autorité ? Il y a eu bien mieux à faire, depuis, des vêtements à élaborer, cette belle robe qu’elle a portée à la soirée chez Saint Glinglin par exemple. Des mois de conception, des huitaines et des huitaines à faire revenir les chasseurs de Torino pour avoir les meilleures plumes, et ces tissus venus d’Alabasta, et les couturières à diriger, et ces perles dégotées par hasard dans une boutique de la basse-ville ! Eux la laissent être, tous ceux qu’elle honore de sa présence au quotidien, tous ceux qu’elle autorise à admirer sa créativité, sa parfaite imagination. Eux ne s’érigent pas en chantres d’une quoi, d’une liberté dont elle les prive ? Non, eux la respectent et le monde est bien plus simple quand on la respecte, bien plus paisible, bien plus agréable.
Alors, John Doe, tant pis... Sois mort et Neetush ne te regrettera pas.
Dernière édition par John Doe le Ven 24 Juil 2015 - 19:18, édité 2 fois