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Terminus

Le chemin vers la fin de cet enfer est long, mais les voies vers la fin et la délivrance se profile. Il ne reste plus beaucoup d'épine dans vos pieds pour enfin mettre un terme à cela. Malgré tout rien ne sert d'être trop optimiste, il faut aller de l'avant et faire preuve de bravoure. Auron est toujours à la tête de l'île et cela même sans ses lieutenants.

Il n'existe qu'un seul chemin menant au domaine du tyran et c'est ce chemin que vous devez prendre. Vous avancez avec une certaine assurance, car vous avez déjà vaincu plusieurs lieutenants du tyran et pas des moindres.

La population se rassemble non loin de ce chemin et espère que la fin est proche.

Malgré tous les hommes du tyran vaincu par Mizu et Shinji descendent et optent pour une réprimande sévère de cette population qui les ont trahis.
    L'aveugle se trouvait une nouvelle fois seule, Mizukawa était partit devant, laissant pour mission à sa nakama de se charger des quelques gêneurs qui se trouvaient ici. Enfin dans l'ordre des choses c'était plutôt Luka qui lui avait expressément demandé de partir vers le boss final pendant qu'elle s'occupait de retenir, ou disons plutôt de se "débarrasser" de quelques sbires qui leur bloquaient la voie. Ceci étant fait et elle avait repris le chemin menant au tyran.

    Après quelques minutes de course, elle arriva dans un petit hameaux et s'y arrêta. L'atmosphère y était pesante, des corps jonchaient le sol, aucun doute sur un précédent passage de son capitaine. Seulement voilà, tout semblait indiquer qu'il n'était pas le seul à s'être défoulé. Luka s'approcha de ce qui semblait être une civile et après un court interrogatoire elle obtint les informations qu'elle voulait: Après le départ de Mizukawa, des hommes avaient débarqués et attaqués toute personne qui passait, femme et enfant n'avaient pas fait exception. Des mauvais perdants ne supportant pas le fait que leurs boss puisse être en mauvaise posture, et se défoulant alors sur le peuple qu'ils considéraient comme traitre.

    L'enfant ne mis pas longtemps à prendre une décision, à quoi bon sauver un peuple si une grande partie mourrait à cause de sbires mécontents? Elle faisait confiance à Mizukawa et aux autres pour s'occuper d'Auron. Après avoir aidée la femme à se relever, Luka la remercia et partie dans la direction que celle-ci lui avait indiquée. Elle courut aussi vite qu'elle le pouvait espérant retrouver les hommes avant qu'ils n'´atteignent le prochain hameau, mais c'était sans compter sur les cris qui commencèrent à s'élever plus bas.

    L'enfant hésita. Devait-elle commencer le combat maintenant ? Les civils risquaient d'être blessés...beaucoup d'incertitudes prirent place dans sa petite tête pendant qu'elle courait. Elle n'avait jamais eu à protéger autant de monde en combattant une masse d'ennemis. Comment devait-elle s'y prendre ? Plus elle s'approchait, plus les cris devenaient compréhensible et fort, elle entendit le bruit des balles, celui d'une fenêtre qui se brise et tout cela la plongea dans une transe. Hypnotisée par ces cris de colère et de détresse. Elle en avait marre. Marre de réfléchir, marre de ce sentimentalisme qui la plongeait dans une mélancolie bien trop compliquée. Pour la première fois de sa courte vie, elle avait envie de redevenir Chinohana. Cette fillette qui ne se pose pas autant de questions, cette fille qui se contente d'atteindre son but. A cette époque, elle ne se demander jamais si tuer était bien ou mal, la personne en face d'elle était un ami ou un ennemis. Son credo était:  un cadavre est un ennemis qui ne nuit plus.

    Après tout pourquoi faire semblant ? Ces temps-ci elle était devenu de plus en plus violente avec ces ennemis, elle était même aller jusqu'à les tuer alors que ce n'était pas une nécessité. Cela faisait trop longtemps qu'elle se retenait, Luka voulait lâcher prise, se déchaîner. Si ces souvenirs étaient bon, la dernière fois qu'elle avait fait ça, cela devrait être lorsqu'elle voyageait avec Tora. Elle n'était pas une enfant de coeur, et d'aussi loin qu'elle puisse se souvenir, ses petites mains avaient toujours été tachées de sang. Son surnom n'était pas une blague. Le fait que Mizu ne soit actuellement pas avec elle était tout aussi bien, elle n'avait aucune envie de lui montrer ce qui allait se passer. Elle comptait faire évacuer les civils le plus vite possible, c'était la chose la plus sage à faire. Elle n'avait aucune envie de les traumatiser et une balle perdue était vite arrivé.

    L'hameau était composé en tout d'une trentaines de maisons. Au centre une petite place avait été emménagé.
    Luka put facilement repérer les hommes du tyran grâce à leur veston identique et à leurs armes, surtout grâce aux armes d'ailleurs... Elle frappa les premiers hommes qu'elles croisa, déstabilisant les troupe d'Auron avant de se rendre au centre de la place et de hurler.

    -Que tous les civils évacuent vers l'abri le plus proche! Laissez tous et partez au plus vite. Je vous laisse trente secondes, passé ce délai je ne pourrait plus garantir votre sécurité!

    La zone était trop vaste pour que Luka puisse couvrir toute la place. Dans des cris apeurés, la masse des habitants coururent dans son dos pour fuir. Le délai de trente secondes était là pour les secouer un peu, mais surtout car la fillette n'était pas sûre  de se retenir plus longtemps. Elle raccrochait ses dernière pensées cohérente à ce décompte.

    Elle se contenta de repousser les ennemis qui tentaient de s'en prendre à elle ou aux civils. Cela s'avérait plutôt dur malgré la petite zone de combat mais l'enfant se voyait obligée de courir dans tous les sens afin d'éviter un maximum de perte ou de blessés.
    Quelques hommes armés de pioches se proposèrent de l'aider, ne manquant pas de souligner son jeune âge. Pourtant un homme à la large carrure se jeta sur eux, ils paniquèrent et Luka le descendit d'une balle avant de leurs hurler un :

    -Cassez vous!

    Les hommes ne demandèrent pas leur reste.

    10
    A ce rythme, Luka allait craquer et choquer des civils...
    9
    Un partisans d'Auron venait de passer sa lame sous la gorge d'un femme...
    8
    Luka se glissa dans son dos et fit de même.
    -lâche la.
    7
    L'homme pris peur et lâcha  sa victime qui s'éloigna en criant.
    6
    -C'est bon j'ai lâcher la grognasse enlève ta dague de ma gorge.
    5
    D'un geste simple, la fillette trancha la jugulaire de l'homme.
    4
    -je n'ai jamais dit que je t'épargnerais si tu la lâchais.  
    3
    Sur la place la plupart des civils sont partis, l'aveugle estima que ses ennemis étaient environ une vingtaine.
    2
    Les hommes d'aurons, fâchés d'avoir été dérangé se regroupèrent  autour de la gamine, on pouvait lire dans leur yeux toute la malveillance qui les habitait.
    1
    Les derniers civils vivants quittèrent la place sans encombres, les hommes du tyrans avaient trouvé une autre personnes sur qui s'amuser.
    0.

    Luka dégaine son pistolet. Trois balles. Trois corps qui s'effondrent. Le fil de ses pensées vient de céder. L'aveugle se jette sur les ennemis à sa portée, elle ne vise que les points vitaux. Retenir ces hommes avait été fatiguant et quelques civils y était passés quand même, mais maintenant plus rien ne comptait. Elle voulait juste tuer.
    Chinohana était de retour...
    Et elle venait de commencer un carnage.
      Tes adversaires tombent preuve que ta fureur surpasse leur volonté de t'anéantir. Malgré tout tu ne peux pas dire que ta victoire est facile tant tu ressens la douleur des attaques de tes adversaires qui n'hésitent pas un seul instant à lancer des attaque de groupe.

      Ils sont synchronisés comme une pendule et bien qu'ils soient faibles ils arrivent à faire des combinaisons qui te posent bien des problèmes, sans compter que ceux armé d'arme à feu ont pris leur distance pour ne pas se retrouver pris au dépourvu.

      Tu ne peux plus te permettre de les attaquer de front, ils sont plus nombreux et arrivent à venir en aide à leur compagnon en stoppant tes lames.

      Alors que tu penses que la situation ne peux être pire que ce que tu vis, un homme mesurant trois fois ta taille fait son apparition avec une femme dans ses bras et un pistolet dans l'autre.


      "Jette tes armes où je tue cette femme."

      L'homme est bien abimé preuve qu'il a rencontrer certain membre de ton groupe, mais toujours capable de combattre il était venu dans le but de prendre sa revanche.

      "Tu as trois secondes la mioche."
        Le temps semblait s'être arrêté. La voix grave de l'homme avait retentit sur le champs de bataille et tous les hommes s'étaient arrêtés. Luka avait vite fait état de la situation, un homme pour le moins imposant avait un otage. L'homme se tenait dans son dos, sa demande avait été claire, aussi la fillette leva les bras, mettant alors en évidence ces mains en jetant ses armes au sol. La voix de l'homme trahissait une certaine colère, à moins que ça ne soit de la frustration? Son état quant-à lui prouvait qu'il n'était pas à son premier combat de la journée. Il entama le trajet jusqu'à elle.

        Luka donnait une vingtaine d'année à la frêle victime, pleurant et suppliant pour sa vie sous le bras du sbire de l'infâme tyran. Celui-ci décolla le pistolet de la tempe de la jeune femme pour venir le pointer à quelques centimètres de celle de la fillette.

        -Fini de rigoler maintenant gamine. Vous vous êtes bien éclatés, toi et ta bande de guignols ? Tu va prendre pour deux, petite garce!

        L'aveugle tiqua. Ce n'était pas tant le fait qu'il la traite de garce ou qu'il insinue que Shoma et Mizu étaient des Guignols mais qu'il se permette à plusieurs reprises de la sous estimer voire même pire, de la rabaisser en insinuant qu'elle était une gamine ou une mioche...là ça ne passait pas. Dans son état, il n'en fallait pas plus pour que la colère monte d'un cran. Elle lança d'un ton sarcastique:

        -Tu te fais tabasser par un guignol puis tuer par une mioche...c'est vraiment pas ton jour dis moi ?

        -Mais c'est qu'il a de la gueule le petit chaton! Une dernière volonté avant que ta cervelle se répande sur le sol?

        -j'y réfléchirai le jour où ça arrivera ! Sinon je serais tentée de te donner un conseil, fait gaffe où tu tire.

        L'homme ne répondit pas. Luka ferma les paupières, signe qu'elle était très concentrée. Elle n'avait pas le droit à l'erreur ou sa matière grise allait effectivement se répandre sur le sol dans une énorme flaque rouge carmin digne des tâches d'encre pour psy. Elle vit la poigné se resserrer sur l'arme, le doigt se déplacer sur la gâchette, les muscles du bras se contractèrent puis ceux du poigné et...

        Une fraction de secondes avant que le coup ne parte, Luka fit un pas sur le côté puis balança  son poids sur un pied pour tourner. La balle  partit droit et se logea dans le torse du mec en face qui s'effondra net.  Grâce à la vitesse obtenue, elle donna un coup de pied dans le poigné de son ennemi qui lâcha son arme. Elle profita de ce mouvement pour se pencher vers l'avant rattrapant dans la foulée son  pistolet. Elle contre-attaqua ensuite en essayant de briser le bras droit de l'homme avec son genou mais malgré ses blessures l'homme était toujours plus robuste qu'elle et l'enfant ne put que le blesser superficiellement. Son ennemis l'envoya donc s'écraser sur le bâtiment d'à côté d'un puissant crochet. La fillette traversa une vitre et fut coupée à plusieurs endroits.

        Un cri retentit dans le silence qui avait suivis l'action. Légèrement sonnée par le coup qu'elle venait de prendre, Luka mis un temps à reprendre ses esprits. Lorsque enfin l'aveugle repris pied avec la réalité elle fit face à un spectacle qui la fit entrée dans une fureur indescriptible. La jeune otage avait tenté de s'enfuir pendant l'action de tout à l'heure et l'homme d'Auron l'avait violemment rattrapée par le bras, brisant celui-ci dans un bruit sec. Hors d'elle l'enfant franchie la fenêtre d'un bon en agrippant deux grands morceaux de verres. Se servant de son propre poids , elle tua deux des sbires proche de la fenêtre en leur enfonçant ces lames de fortunes dans le crâne. A peine ses pieds retouchèrent-ils le sol qu'elle tira dans le poignet du kidnappeur, celui-ci lâchant sa victime dans un hurlement. La pauvre fille se raccrocha à ce dernier espoir et courut comme elle put en se tenant le bras.

        -Rattrapez l'otage ! Dépêcher vous bandes d'imbé...!

        Il ne finit pas sa phrase, Luka venait de lui passer devant...pourtant il était sûr qu'il y avait une dizaine d'hommes entre eux. Il se retourna pour constater avec effroi qu'ils gisaient tous au sol, l'enfant avait été trop rapide pour eux comme pour lui. Des coups de feu le firent revenir sur ce qui se déroulait plus loin. Les malheureux qui avaient suivis ses ordres se faisaient descendre un à un par ce qui à ses yeux était devenu un démon. L'otage quitta rapidement la place, l'évacuation ainsi terminée, Luka fit Volt face jetant à terre son pistolet maintenant vide. Elle commença à parler dans un murmure, forçant les silences. Ses yeux habituellement vides reflétaient une aura qui glaça la plupart des hommes sur place. La peur s'installa avant même que ses phrase deviennent audibles.

        - ...vous savez, le bras humain est constitué de trente os. L'un de vos supérieurs vient de briser un bras. Trente d'entre vous vont donc en subir les conséquences sous ses yeux. Qu'ils se réjouissent, ils seront les seuls rescapés de leur dernier combat.


        Elle marqua une pause puis montra le dit supérieur.

        -Toi, je vais faire en sorte que tu puisses être aux premières loges pour assister à ce merveilleux spectacle.
          La peur paralyse tes adversaires devenus aussi calme et inoffensif que des moutons. Plus personne n'ose faire le moindre pas, ni même prendre le risque de te couper la parole. Ton intimidation est tel qu'ils pensent voir à la place d'une simple fille aveugle, un démon sans nom, le genre de monstre qu'il était préférable de ne pas réveiller. Malheureusement pour eux il est déjà trop tard et le mal est fait.

          Attendre de perdre son bras sans rien dire, sans un mot ? Le supérieur en question n'était pas prêt à une telle offrande et cela même si sa vie en dépendait. Il avait peur lui aussi, mais son instinct de survie lui donnait la force de forcer son corps à bouger.

          De la transpiration sur son visage. Sa gorge se resserre et sa salive descend doucement. La température de son corps augmente, mais il résiste à la pression. S'il veut bouger et attaquer, il n'en reste pas moins indécis. Comment te prendre la vie le plus rapidement possible ? Un coup par la gauche ? La droite ? Un coup en traitre ? Il ne sait pas, il ne sait plus.

          Quand un bruit d'explosion retentit dans la zone supérieure de l'île, là où se trouve Auron son maître, Shinji le héros de l'île et Mizukawa, l'homme trouve les mots pour pousser les siens à un ultime assaut.


          "Le maître ne nous laissera jamais tomber, alors prouvons lui que nous n'allons pas perdre contre des guignols et des ouistitis."

          La dernière phrase du type à l'effet d'un électrochoc et tous se ruent vers toi dans un dernier assaut dont ils pensent sortir vainqueur.
            L'explosion accapara l'attention de la jeune fille quelques instants. Avec un rapide calcul, elle estimait grossièrement qu'elle venait du Nord est. Elle ne tarda d'ailleurs pas à en ressentir les ondes qui lui brouillèrent la vue un moment. Là-haut le combat touchait à sa fin et Luka ne doutait pas un instant que ses compagnons en étaient les vainqueurs, elle devait donc vite en terminer avec ses propres ennemis.

            Une fois le cheminement de son esprit passé, elle reprit possession de la zone de combat. L'enfant découvrit avec étonnement que les sbires du tyran, qui quelques secondes plus tôt tremblaient ou riaient nerveusement, se lançaient dans une dernière attaque groupée, le dernier espoir...ou l'attaque suicide. Certains n'y croyaient même plus, d'autre se raccrochaient à l'idée qu'ils étaient plus nombreux, surtout depuis que leur chef était arrivé avec quelques renforts, statistiquement ils ne pouvaient pas perdre...n'est-ce pas? Leur supérieur quand à lui n'arracha à Luka qu'un petit sourire mauvais. L'homme était au bord de la folie, rejetant tout en bloc, il essayait de se persuader lui même que le combat était gagné d'avance.

            Seulement entre lui et la fillette il y avait une grande différence: Luka savait ce qu'elle voulait faire alors que lui non. L'aveugle ressentait en lui cette envie de la tuer, d'en finir au plus vite. Malheureusement Luka n'était pas de cet avis. Elle esquiva les premiers hommes avec des mouvements souples avant de se saisir de l'avant bras d'un sabreur qui avait tenté de l'attaquer. Même si plus tôt ils avaient réussi des attaques combinées plus qu'honorable, si maintenant ils attaquaient tous en même temps avec pour seule énergie celle du désespoir, leurs attaques devenaient beaucoup plus simple à contrer. L'homme que Luka avait agrippé ne compris pas ce qui ce passa tout de suite. Il fut d'abord subjugué par la grâce de la fillette qui venait d'exécuter une figure magnifique digne des plus grandes gymnastes. Pourtant il revint bien vite à la réalité en voyant l'angle qu'avait prit son bras, puis en ressentant une vive douleur. L'aveugle venait de déboîter les os de son bras, brisant quelques morceaux au passage. Luka repris sa course sans un regard en arrière pour sa victime qui hurlait maintenant au sol en agrippant son épaule droite. Elle avait juste annoncée d'une voix forte :

            -Un.

            L'objectif de Luka était le chef, mais malgré leurs attaques désordonnées, il fallait avouer que  leur nombre n'était pas facile à gérer. La fillette était obligée d'esquiver tout le temps et de maintenir une surveillance de ses arrières continue. Pourtant malgré ça, malgré ses blessures, elle ne sentait pas la fatigue, bien trop occupée à enchaîner les prochains mouvements dans sa tête, faire attention aux ouvertures...cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas menée un combat comme celui-ci sans qu'une personne ne l'aide et surtout sans se lâcher. Plusieurs personnes lui barrèrent la route, mais la jeune fille n'eut aucune pitié, elle rattrapa une lame au sol et trancha tout les points vitaux qu'elle put atteindre. Alors qu'elle passait le lieu où se tenaient ses anciens ennemis une tête roula sur le sol, pourtant, même en tendant l'oreille, aucun soldat n'entendit la suite du compte.

            Il fallut plusieurs minutes à la jeune fille pour enfin arriver en tête à tête avec le supérieur. Plusieurs minutes de massacre et de torture psychologique, elle avait même atteint le chiffre 5. Cinq personnes venaient de perdre un membre et en ressentiraient la douleur toute leur vie, mais le double étaient surement mort sur la route. Devant son ennemi Luka ne se démontait pas. Les attaques cessèrent, un cercle s'était formé, prêt à attaquer au moindre problème, les sbires retenaient leurs souffle. Le combat qui scellerait l'issue final fut entamé par la petite aveugle. Elle fendit sur sa proie, le sabre qu'elle avait récupéré tantôt en avant mais l'ennemi esquiva.

            Le combat venait de commencer, pourtant il semblait déjà interminable pour les troupes qui entouraient les combattants. Ils voulaient en finir en une seule attaque mais ni eux, ni leur chef n'y étaient parvenus, et maintenant que le démon se battait seul à seul avec leur supérieur, ils voyaient leurs chances de remporter le combat s'éloigner mais aucun d'eux ne pouvaient aider. Même ceux avec une arme à feux avaient peur de tirer, la jeune fille avait montrée qu'elle était capable d'esquiver une balle et il ne faudrait pas tirer sur la mauvaise personne...
            Luka, quant à elle, ne cherchait plus qu'une chose, une ouverture.

            Voyant bien que la méthode qu'elle utilisait ne marchait pas, la fillette s'éloigna de son vis à vis dans une pirouette arrière. Elle allait tester une autre approche. L'enfant se mit à tourner autour de l'homme, marchant à un rythme normal, forçant le cercle à s'agrandir. Elle sentit le stresse monter chez sa cible, que pouvait-elle bien préparer ? Soudain il se frotta les yeux. L'espace d'un instant, il l'avait vu! Une seconde silhouette! Puis petit à petit elle devint moins floue, la seconde fille se détacha de la première, marchant dans ses pas, et en quelques secondes il fut entouré de petits démons qui lui tournaient autour. C'était le Mochiage zõki.

            Plus qu'une technique ardue à réaliser, elle donnait à son utilisateur un sérieux avantage, si la personne en face ne trouvait pas le moyen de sortir, cette technique se trouvait être une vrai arme d'intimidation.

            - Je sais que tu vas essayer de me surprendre ! Aller vas-y! Approche ! Si tu crois que tu m'impressionnes  !

            Seulement Luka n'était pas dupe. L'homme tournait sur lui même comme un fou, il criait, pire, il hurlait. Il était épuisé physiquement comme mentalement, elle le tenait dans le creux de sa main. Elle venait de gagner le combat.
            Profitant d'une large ouverture elle se précipita sur sa proie, lui saisi les mains avant de passer par dessus ses épaules, celles-ci cédèrent dans un craquement ignoble. Il commença à se débattre dans tous les sens, voulant déloger l'enfant qui s'accrochait , il sortit du cercle. Luka toujours sur ses épaules se servit de son propre poids,  se laissa tomber agrippant toujours les épaules de l'homme avec les mains et donna un violent coup dans le bas de la colonne. Les jambes impressionnantes du combattant cédèrent sur le coup et il s'effondra contre un mur.

            La victime hurlait de douleur, il se redressa comme il put le long du mur seulement il ne pouvait plus utiliser ni ses bras, ni ses jambes, il était totalement immobilisé.

            - Espèce de sale...! Qu'est ce que tu m'as fait ?! Tu ne peux pas gagner ! Tu n'as pas le droit de gagner ! Toi et ta bande vous devriez tous mourir !

            Luka lui répondit alors sur le ton le plus glacial qui soit.

            - Je viens de briser tes épaules et le bas de ta colonne. Autant dire que tu ne pourras plus jamais marcher. Je n'ai qu'une parole, tu vas regarder tes hommes souffrir et mourir puis je viendrai t'achever.

            Elle partit sur ces mots. Laissant le malheur du monde s'abattre sur l'homme, lui qui avait toujours eu une place privilégiée, il recevait des ordres, mais c'est lui qui ordonnait au petit soldat, c'était lui qui décidait. Il avait fait souffrir les civils...et alors ? Il en avait le droit! Cependant le spectacle qu'il vit lui fit ravaler sa fierté. Pendant de longues minutes qui lui parurent des heures il vit la jeune fille répandre le sang de ses soldats. Des gars qu'il n'avait jamais réellement estimés mais dont il se rendait compte maintenant qu'il les appréciaient. Certains de ces hommes pleuraient même, d'autres s'étaient eux même brisés un bras en espérant s'en sortir vivant. Face à la violence dont faisait preuve Luka, il n'eut exister le mot adéquat pour la décrire. Le supérieur hurlait à ses hommes de partir, de fuir, il pleurait, il avait peur. Pourtant aucun n'en réchappa. Quand la fillette atteignit le chiffre trente. Elle tua les derniers survivants sans états d'âmes.

            La jeune fille revint vers lui comme promis. Elle l'avait vidé, il n'avait même plus l'espoir de survivre. Elle se pencha sur lui et lui chuchota dans le creux de l'oreille.

            - Adieu, Gensõ kurõn.

            La main de la jeune fille traversa sa poitrine. Il regarda avec effroi son sang se répandre et son organe dans la main de la jeune fille qui semblait avoir autant compris la situation que son détenteur. Quand il s'en rendit compte, c'était trop tard ses paupières commençaient à se fermer. La dernière image qu'il vu fut cette petite fille dont les vêtements était tachés tout comme ses long cheveux blancs . A bien y regarder elle ressemblait à une petite poupée de porcelaine, c'était un peu triste.

            Luka attendit que l'homme rende son dernier souffle avant de bouger. Elle balaya la place pour retrouver ses armes parmi les cadavres. Maintenant que c'était fini, elle commençait à se sentir lourde...elle avait un peu trop forcé. Elle avait remporté son combat, pourtant aucune joie ou satisfaction. Seulement le calme et la fatigue. Elle tendit sa main devant elle comme pour essayer de la voir. Elle ne ressentait aucune tristesse...aucune culpabilité, était ce normal ? Trop fatiguée pour continuer son débat intérieur, elle se dirigea vers la sortie du hameau. Elle devait retrouver ses compagnons.