Quelques instants avant l'opération.
Déjà que la bouffe dans les hôpitaux n'est pas vraiment de qualité. Enfin, elle est moindre par rapport à celle que mes parents préparaient durant ma jeunesse, mais le repas léger d'hier midi a été rapidement brûlé et mon ventre crie famine depuis hier soir.
Je suis resté à jeun depuis hier soir, et il est presque 10h.
En plus, j'ai passé une nuit blanche.
Je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit. L'appréhension ? Mais pourquoi ? Je ne suis pas à ma première opération, surtout celles concernant une greffe de ma première invention et de ma propre initiative ...
Peut être est-ce à la cause de la radio-activité ... Pourtant, je le sais depuis le début de l'ébauche de ce petit bijou de technologie que je manipulerai les radiations. Et je sais aussi pourtant qu'elles seront minimes ...
Mais au fond de moi, j'imagine que ce sont les derniers jours qui me troublent autant ...
Rhaa, décidément, ce n'est pas parce que je quitte peu à peu ma condition matérielle d'humain que j'arrête de penser. Je crois même que c'est le contraire.
Est ce que je vais finir par devenir une boite de conserve douée de pensée ? Un robot qui a un instinct d'humain ? Je veux dire, la pensée est la seule chose qu'on ne peut remplacer mécaniquement chez l'homme. Enfin, pour l'instant.
Ah, mais je crois que je divague trop.
C'est l'effet de rester trop longtemps dans un même lit si peu douillet et bien trop chaud dans une chambre toute aussi chaude et pure et aseptisé décorativement. Quand on a fini de faire le tour du propriétaire, qui est très limité, je crois qu'on est bon pour l'introspection.